Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 12 March. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/7w6736n24r/
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23' ANNEE — Série nouvelle — N* Sïê 3Lj© Namêro lO Centimes Centimes au Fronts COTDl Î2 MARS I9Î5^S RÉDACTION & ADMINISTRATION S3, rue Jean-Jacques-Rousseau, 33 PARI S Téléphone : Gutertberg 139-65 BUREAUX AU HAVRE : 28ler, rae de la Bourse - LE HAVRE TÉLÉPHONE : n° 64 BELGE LONDON OFFICE S 21, PANTON STREET leicester Square, S. W. Directeur : FERNAND NEBRAY LE XXe SIECLE ABONNEMENTS £rance.,.£}. 2fr\50 pan mois » 7 fp.SO par trimsstP# Angleterre, 2sh-6d. par mois » . 7sh,8d.partrimestf» Autres pays 3 fr. — pan mois » 9 fr. — par trimastr» PUBLICITÉ S'adresser i l'AMistratii in Jearaa ou à l'Office de Londres Les petites annonces sont également Ttçues à la Société Européenne d« Publicité, 10, rue de la Victoire, Paris, qui en a le monopole pour Paris. Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris Un Gouvernement qui gouverne Comment et pourquoi Les Anglais ont désormais un gouvernement de guerre, écrivait M. Philippe Millet en tête de l'intéressant article du Petit Parisien reproduit par le XX0 Siècle samedi dans sa revue de la presse. Pour notre distingué confrère, si le gouvernement anglais se montre à la hauteur de sa tâche, c'est qu'il a su se donner l'organisation nécessaire. Cette organisation, qui n'a rien de mystérieux. iM. Philippe Millet la décrit en ces termes: « Elle repose d'abord sur une séparation complète entre ce que l'on peut, appeler Un grand Etat moderne, l'administration est représentée par l'ensemble des ministères: autant de frères ennemis,qui,avec la meilleure volonté du monde,s',ignorent mutuellement et souvent se combattent. C'est l'Agriculture qui refuse des bras à la Geur-re ou réciproquement, ce sont les Affaires étrangères qui se disputent avec la Marine sur la question du blocus.~On pourrait multiplier les exemples. Voilà pourquoi M. Lloyd George a superposé à cesT-grandes machines administratives un cabinet de cinq membres qui, seul, a le pouvoir de décision. C'est ce cabinet qui se charge de mettre tout le monde d'accord soit par la conciliation, soit par un acte d'autorité. On l'a bien vu, ces temps derniers, lors d'une sanglante querelle interministérielle qui s'éleva à Londres au sujet des pommes de terre. Désormais, les ministères proposent, le cabinet dispose ; ils administrent, le cabinet gouverne. Au-dessus des bureaux, il y a aujourd'hui en Angleterre une force souveraine qui représente l'inté-!rêt général. « Ce n'est là toutefois qu'un premier point. Si remarquable que soient les cinq membres du cabinet de guerre, ils sont hommes, dionc nullement infaillibles, et leur puissance de travail est limitée. S'ils étaient réduits à eux-mêmes,leurs délibérations quotidiennes ressembleraient à ces aimables propos que l'on échange autour d'une tasse de thé. Or," on ne gouverne pas avec des phrases. « Ils 'l'ont si bien senti qu'ils ont passé décembre et janvier à se forger un instrument de travail. Auprès d'eux fonctionne ■désormais un véritable département des affaires générales, idont la mission est d'étudier toutes les questions qui chevauchent sur plusieurs ministères. Si l'Amirauté se plaint que le commerce lui prenne trop de tonnage, c'est là que. l'affaire est mise au point, de manière à réconcilier ces deux puissants personnages sans que leur accord puisse nuire à un troisième. Pour mener à bien une tache; aussi délicate, il fallait des hommes d'esprit affranchi et qui eussent le sens des réalités. On en a trouvé. Le nouveau département compte plusieurs cerveaux de. premier ordre, tels que MM. L. Stennet Amery, député, l'historien de la guerre sud-africâirie ; Philip Kerr, spécialiste des questions impériales ;le professeur Adams, un économiste d'Oxfor ; sir Mark Sykes, député, très versé dans les questions d'Orient. Ce sont eux qui brassent les faits et les chiffres. Sans eux, le cabinet de guerre ne serait qu'une tête sans oorps. « Un gouvernement distinct des administrations ministérielles et pourvu d'organes appropriés, telle est donc la formule qu'a (su trouver M. Lloyd George et qui donne en ce moment ses premiers résultats. Rien de magique dans tout cela. C'est l'oeuf de Christophe Colomb. Il est vrai que crolomb tétait un grand homme. » Nous croyons nous souvenir qu'un certain XXe Siècle a défendu, il y a un an ?et demi et plus, des idées dont la réalisation - eût donné à un pays de notre ^connaissance un gouvernement qui ressemblerait comme un frère au gouvernement décrit ci-dessus par M. Philippe Mil-Jet. Ce n'est pas seulement la modestie Qui nous empêche d'en dire plus long pur ce sujet. La précision, d'ailleurs, n'est pas nécessaire, quand on a affaire $ des lecteurs intelligents. L'auteur de l'article du Petit Parisien ?crit dans son paragraphe final que les Anglais ont ainsi forgé non seulement le gouvernement du temps de guerre, mais aussi le gouvernement du lendemain de la guerre, le gouvernement du temps de paix. Il lès félicite de montrér ainsi aux autres peuples la route à suivre. Nous nous permettons de joindre nos félicitations aux siennes. , ta rites inities «w Parmi tels gros problèmes que de gou- ; vainement aura à résoudre dès la libération de la Belgique, le ra-piaitriement et la logement ides réfugiés dans les régions dévastées sont certes de;s plus importants et des plus difficiles. C'est au miimiistène de fl/Intrieur qu'incombe leur étude. De ministre de l'Intérieur exerce la tutelle des administrations locales;. c'est son département qui a imiissioft de 'les diriger et de l'es surveiller. Tout ce qui concerne les intérêts des populations civiles, et n'entra pas dans iLes attributions précises de .certains autfies départements ministériels, 'est assigné à' lit compétence du Département de l'Intérieur. C'est pourquoi le ministre de l'Intérieur a 'Sue chargé, dès le début de l'a guerre, iïe lia solution des questions relatives au (ravitaillement des populations civiles; dé toutes oeil'les concernant les réfugiés ou les évacués — jusques et y compris l'organisation des hôpitaux et des colonies sooi'àires — les mutilés -civils; les abris provisoires et la réparation des dommages de guerre. Dans ;Da restauration des légions ravagées,, les questions de sécurité, de poldiœ, d'hygiène sont, -avec bien d'autres du domaine du ministre de l'Intérieur. C'est dans ces conditions que M. Berryer vient de décider l'Ja constitution d'une vaste commission qui aura pour mission d'étudier les diverses mesures à prendre en vue du retour au pays. Ainsi que le m-iinlistra idie l'Intérieur 'lie disait» dans le discours prononçé à il'occasion de l'installation de cette commission : d Tout ce qui peut être réalisé dés maintenant doit être exécuté. Tout ce qui peut être prévu doit être préparé ». Afin d'ordonner die- travail et de manière aussi à l'aietiver le plus possible, Ja commission placée sous la présidence die M. Berryer été divisée en trois sections, ainsi organisées : Première section, : Questions de :1a reconstitution du sol; mesures uô sécurité à prendre avant la prise idie possession (extraction des engins qui pourraient y être enfouis); mesures d'hygiène; dies inhumations ont été faites hâtivement; les £àux sons contaminees; tiravajux déménagement du sol-police, voirie; reconnaissance des propriétés; cadastre, bornage, etc.,, etc. Cette 'commission est placée sous la présidence de M. Lambin, chef de cabinet du ministre de l'Agriculture et des Travaux publics; M. Verwitlg.hen, ingénieur du même Département, en est le secrétaire. Membres : F. Gattoir, chef de cabinet du ministre de l'Intérieur; Charles De Jongh, chef de cabinet de M. Vandervelde; De Slirycker iefu Plasmans, du Département des Fiinanoes; Jacqmain, conseiller juridique du général gouverneur de la. Flandre Occidentale, représentant le Département de •la. Guerre et M. Bauwens de l'Agriculture. Deuxième section Reconstitution «djejs; Milles et villages; questions de voirie, d'expropriation, d'alli-gnemen-t, d'autorisations; services publics emprunrtjant la voirie; travaux publics, matériaux; transport, voies de communiica-tions; chemins de fer, navigation intérieure; hygiène des villages; moyens financiers; main-td'oeuvre e,tl outillage; monuments ert souvenirs. Président : M. Charles De Jongh; secré-taima : M. "Verwi-lgh-en. Membres : MM. Oaittoir Ernest, chef de cabinet du ministre ide la Justice; Colens I chef de . cabinet du> ministre des Chemins -de fer; Zanien, ingénieur en chef des Ponf* , LE BRÉSIL entrera-t-il en guerre? M. le chanoine Schoenaers, qui, comme nous l'avons déjà dit, a réside longtemps au Brésil, nous envoie du Havre où il se trouve actuellement, cette intéressante communication : Un journal du Havre vient d'envisager, dans son article de fond, la probabilité de l'entrée du Brésil en guerre. L'auteur est d'avis que la grande République sud-américaine imitera l'exemple de sa sœur du nord, lorsque celle-ci rompra avec il'A'llemagne qui l'a traitée d'une manière ignominieuse. Que le Brésil, tôt ou tard, se lance dans le conflit, cela ne m'étonnerait pas ; d'autant plus que des lettres, que j'ai reçues cette semaine de là-bas, le font prévoir. Toutefois, le Brésil le fera en toute indépendance, et sans jjrendre en considération l'attitude d'une autre nation. Il entrera en guerre de propos délibéré et pour lui-même. Dans ce pays d'un si grand avenir, chacun a le tempérament très indépendant. Les sympathies pour les Allies y sont générales et très vives. Le peuple, qui a une belle fierté nationale, n'admet point d'atteinte à son droit et à sa souveraineté. La note énergique du gouver nement, par laquelle le Brésil dénie au Kaiser le droit du blocus sous-marin, est assez significatif. Cette note fait honneur au président M. Wenceslau Braz. Il a montré que, lorsque les intérêts de son peuple sont en jeu, sa bonté fait place à l'énergie. Elle nous rassure aussi sur les sentiments de son ministre des Affaires étrangères, né au Brésil, mais descendant d'Allemands. Il s'appelle Lauro Millier. Un jour, quelqu'un de ses intimes ayant fait allusion à la consonnance germanique de son nom, le ministre répondit : « Millier! oui : mais non un Millier made in Germany. » Nous, Belges, nous ne devons jamais oublier que le Brésil fut le premier pays neutre qui protesta contre l'invasion de la Belgique. Nous ne devons pas oublier non plus que le représentant du Brésil à Bruxelles, M. Barros Moreira qui a suivi notre gouvernement à Sainte-Adresse, s'est toujours montré un ami dévoué de notre pays. M. Barros Moreira, homme de grande valeur et hautement apprécié par son gouvernement, a refusé 1111 poste plus important, parce qu'il désire ne pas abandonner notre pays dans ces heures cruelles et attendre avec nous jusqu'à la rentrée triomphale de Bruxelles. — Les souscriptions reçues jusqu'au 11 mars pour l'emprunt italien représentent ensemble un capital de plus de deux milliards neuf cents* millions, dont deux milliards comptant. — L'état de santé de la duchesse de Con-naught, tante par alliance du roi George, 'i innf une certaine inquiétude. La duchess» est atteinte de rougeole et d'inflammation des bronches, mais ses forces se maintiennent.'et Chaussées; Willems, inspecteur général de l'Enseignement primaire; Yander Mier-dén, inspecteur du travail; De Strycker est Pil'asmans. Troisième section Rapatriement; mesures d'à sûreté; organisation, 'Transports, ravitaillement; réor-ganisallion dès services administratifs. Président : M. Maurice Féron, député de Bruxelles chef idie cabinet dei MM. Go-blet d'Alviella et Hymans. Secrétaire : M. Braiekers, attaché au cabinet idU ministre de d'Intérieur. Membres : MM. Chaéles De Jongh; Oo-l'ens; Dejardin; Ernst; Hena.in; Jacqmain; Lambin, [Plasmans,: Vander Miolrd'erï et Willems. r ♦ 1 * * Un secrétariat générai! fonctionnera au Département de .l'Intérieur; M. F. Gattoir en sera le titulaire et M. Venwilghen la secrétaire; ce secrétariat général aura, pour I mission de maintenir un contact étroit entre les diverses sections de la commission. yjuKs effops de rjltlen)agi)e poli? laifGF de ^oq'CFirqe Le « Temps » consacre son éditorial de lundi à la question des conversations Barnadiston-Bridger, soulevée à nouveau par la presse d'outre-Rhin, et que le gouvernement belge vient encore de remettre au point. Voici de larges extraits de son article : « La lumière est faite désormais sur la niaise entreprise allemande tendant à transformer en convention militaire les conversations de 1906 entre deux officiers anglais et belge. H n'y a jamais eu ni convention, ni même projet de convention. Il y a eu examen, entre deux militaires, d'une situation, dont, la presse militaire allemande avait, plus que toute autre, caractérisé la gravité en préconisant ouvertement l'invasion de la Belgique.« Malgré cela, le gouvernement belge interdit la continuation de ces entretiens: les textes le prouvent. En 1913, une conversation analogue s'engage, et de nouveau, le gouvernement royal tient à la désavouer Le résultat ? C'est qu'en 1S14, rien n'était prêt pour la défense de la neutralité belge par l'Angleterre et par la France. La frontière belge est violée dès le 2 août; c'est le 23 août seulement, que l'armée anglaise se déploie dans la région de Mons. Quant à l'armée française, elle est si peu préparée à une action commune avec l'armée belge que, encore le 3 août, nos troupes de couverture reçoivent l'ordre formel de ne pas franchir la frontière; que, le A-, malgré la guerre déclarée, il est, de nouveau interdit aux patrouilles de pénétrer en Belgique, aux avions de survoler le territoire belge. « U11 concert préalable ? Si ce concert eût existé, la Belgique eût-elle eu besoin, dans la soirée du 4 août, d'appeler ù l'aide les puissances tarantes contre le garant félon qui, depuis deux jours, violait sa neutralité ? Si ce concert eût existé, est-ce le G août seulement que le corps de cavalerie du général Sordet aurait été chargé d'entrer dans le Luxembourg belge ? Si ce concert eût existé, comment expliquer les ordres d'immobilité donnés à nos troupes du 2 au 5, les quatre jours perdus pour l'utilisation de la cavalerie? Comment expliquer surtout nôtre plan de concentration qui, en dépit, de ses variantes, répondait si insuffisamment au risque de l'invasion de la Belgique par l'Allemagne ? « Si, en 1906 ét en 191.3, les conversations falsifiées par la « Gazette de l'Allemagne du Nord » avaient été suivies ; si elles avaient abouti à un accord militaire de garantie défensive visant le cas de la violation par l'Allemagne de la neutralité belge, l'héroïque droiture du roi Albert eût été moins désarmée- contre le cynisme allemand et peut-être le drapeau gelge flotterait, encore à Bruxelles. « En vérité, si l'Angleterre, la trance et la Belgique avaient voulu et préparé cette guerre, leurs pires détracteurs avoueront qu'elles l'eussent faite autrement, D'un côté, l'Allemagne, accumulant pendant, dix ans les voies stratégiques, les gares de débarquement, les fabrications, votant en moins de trente mois trois lois militaires formidables ; de l'autre, la France pacifique jusqu'à l'aveuglement, l'Angleterre avec ses six divisions, la Belgique à peine armée : qu'on ée souvienne, et l'on dira où fut la volonté d'agression.« Ce débat est épuisé d'ailleurs devant la Conscience universelle : le dernier discours du président Wilson le prouve, et ce discours est d'autant plus remarquable que le président, pendant de longs mois, a préféré ne pas se prononcer sur les responsabilités. Ce qu'il faut retenir aujourd'hui, c'est l'effort, de l'Allemagne pour se laver de son crime. » .— Le général Broussilow a déclaré à des journalistes russes que les plus grosses menaces d'offensive de la part de l'ennemi ne lui inspirent aucune crainte. — Le comte Zeppelin a in tîïué le gouvernement allemand légataire universel de tou-. tes ses découvertes scientifiques et de ses •brevets techniques. Les sympathies pro-belges aux Etats-Unis ■ pinapraiilMté le ïaïB NeXv-York, H mars1. — Dans une grands réunion tenue à l'Université de Ya\le, et à P .laquelle assistaient un millier d'étudiants- M. George Burton Adam, processeur d'his- P toira à l'Université, prononça, un. discours énergique demandant l'entrée immédiate e de l'Amérique dans lai guerre à côté des . alliée. 1 C'est le devoir des citoyens et celui de ^ la police, déclara M. Georges Burton Adam, ^ d'abattre les chiens enragés dans la rue. Il -'est du même devoir de toutes les nations civilisées, d'abattre la nation sauvage qui ^ ?nenace actuellement la paix et la civilisa« (] tion. du mande. ? . j Eft restant immobiles, àtors (jufi les na- r lions européennes font leur devoir, nous occupons une place honteuse, et c'est, dès \ que VAllemagne envahit la Belgique, que r nous aurions dû prendre, les armes. j Mettons un terme à cette humiliation ! Battons'nous ! d La réunion vota, à l'unarimité, une ré- h solution engageant le président Wilson à g organiser et à mobilîlisfer Le pays entier en j vue de la guerre contre l'Allemagne.; J c "• — A h cardinal isrcisr conire les Mares La Croix de Paris a consacré à cette publication un article très é3ogieux dont voici le passage principal : « Le cardinal de Mailnes t-tait déjà universellement estimé et aimé avant la guerre. Mais son attitude a été si noble, sa parole s'est élevée à diverses reprises si majestueuse et si touchante à la fois, que sa grande figure, on peut dire,émerge au-dessus de toutes autres à l'horizon. « Aussi ne saurions-nous assez louer le XX* Siècle d'avoir publié une édition populaire des œuvres de guerre du primat de Belgique auxquelles, du reste, on a joint quelques autres documents de ses frères dans 1 épisqopat. Nous souhaitons à cette publication une très large diffusion. » Nous remercions vivement notre excellent confrère de ce nouveau témoignage de sympathie et nous remercions en même temps le Nouvelliste de Bretagne de Rennes, la République du Var de Tou-jion, le Télégramme, de Boulogne-sur-Mer, le Journcil de Maine-et-Loire et le Petit Journal de Maine-et-Loire d'Angers, l'Avenir du Loir-et-Cher de Blois, la Semaine catholique de Saint-Flour et la Semaine religieuse du diocèse de Bourges qui ont bien voulu recommander notre petit volume à leurs lecteurs dans les termes les plus aimables. Rappelons que le volume : « Le car-linal Mercier contre les Barbares » est nis en vente dans nos bureaux, à 1 fr. 'exemplaire (envoi franco contre 1 fr. 15 n bon poste) : 75 francs le 100 jusqu'à .000 exemplaires; 65 francs le 100 au -Cilà de 1.000 exemplaires ; 60 francs le '00 pour les commandes plus importantes.* * * En même temps que notre édition populaire, nous recommandons à nos lec-eurs un beau volume in-12 : « Per Cru-em ad Lucem », où les éditeurs Bloud t Gay viennent de réunir, sous une . "orme très soignée les lettres pastorales» îiscours et allocutions du cardinal Mercier.Ce volume de 326 pages, honoré d'une préface de Mgr Baudrillart, recteur de l'Institut catholique de Paris, est mis en vente au prix de 3 fr. 50. La situation militaire Les Anglais ù Bagdad Lundi, 7 heures du matin. Les Anglais sont entrés ù Bagdad. La prise de la capitale de la Mésopotamie par les troupes anglo-indiennes du généra Maude était prévue. Mais on ne la croyar pas aussi prochaine. C'est une grande victoire que les Anglais viennent de remporter en Orient. Bagdad constitue aux mains des Alliés un gage d'une grande importance, mais il 11e s'agit pas seulement d'une victoire militaire, mais encore et surtout d'une victoire politique. Il ne faut pas oublier qu'en prenant cette ville, les troupes britanniques ont mis fin au rêve caressé depuis si longtemps par les Allemands et qui consistait en l'établissement d'une grande ligne : le Bag-dadbahn. Depuis l'occupation de hotre pays, ils avaient encore ajouté à leur rêve chimérique et 11e parlaient que de l'Anvers-Bagdad En libérant la Mésopotamie du joug turc, les Anglais viennent de rendre impossible 1: réalisation de la grande ligne dont Bagdad devait être le point terminus. A d'autres points de vue, les Alliés ont le droit d'être fiers des résultats obtenus. C'est la première fois, depuis la Marne, qu'une grande opération est sérieusement montée et promptement réalisée. Il est à penser que les Alliés ne s'arrêteront pas là et que la prise de Bagdad est la première d'une série de victoires qui, en 1917, amèneront les Allemands, leurs alliés et leurs vassaux, à deman, tlër l'aman. ~ L'importance stratégique de Bagdad est énorme. Voici ce que dit à ce propos 1< « Petit Parisien » : Par le Tigre,' sur les bords duquel la vill/ s'élève, elle .permet de descendre jusqu'au golfe Persique. c'est-à-dire d'atteindre d'Inde, et, en même temps, elle commande la "prui-•câpale route, qui' mène d'Asie Mineure en Perse. i\. -ce titre, elle était l'unique base» d'opérations ides armées fûTgûes engagées contre .iraile gauche russe dans la direction de Harnadan. en même temps, que le centre de l'armée ottomane de Mésopotamie. Celle-ci va être obligée de rétrograder vraisemblablement jusqu'à -KTossoul, qui est à ipius de 300 kilomètres au nord-ouest. Les colonnes du général Baratof, qui sont à Sak-kys et Senneh, -menacent sa retraite, pendant •uq'elles refoulent les firmées turques de-Perse, dans ila direction de "Souleimanieh. La>. vaste manoeuvre d'enveloppement esquissée par le commandant des forces russes de Perse réussira-t-elle ? Quoi qu'il- advienne, rien n'empêchera plus désormais la jonction dè: ■ces force-s avec les troupes anglo-indiennes.. Et ce résultat est de ila plus haute importance. De l'Arménie à l'Inde, les forces alliées ne présenteront plus a ,l'ennemi qu'un froni unique et en parfaite cohésion. L# Turquie sera définitivement coupée def l'Inde et de la Perse, en même temps qu'elle perdra un .immense (territoire, une de ses villes les plus anciennes et les plus populeuses.Les troupes du général sir Stanley Maude, qui avaient enlevé Kut-EF^mara ïe 26 février, sont entrées le 11 mars à -Bagdad. Èn treizeV[-ours, filles .oki-Ç donc cou/vert une distancé ae plus de 150' kilomètres, à travers» un "pays extrêmement difficile. C'est une des opérations les plus énergiques et îles plus heureuses que nos alliés aient jusqu'ici exécutées. Elle donne une haute idée de 3a va* leur du chef et de celle des 'soldats. « * * A l'extrémité opposée du théâtre des opérations, les troupes du maréchal Douglas-Haig progressent sans cesse. Dans la journée d'hier elles ont élargi légèrement leurs succès de la veille et consolidé tout le terrain conquis. Entre l'Ancre et les Vosges, les Français sont toujours très actifs : c'est dans les secteurs de Lassignv^ de Champagne, de Verdun et d'Alsace que l'artillerie a le plus travaillé, et que d'infanterie a effectué le plus grand nombre de reconnaissances. L'activité fran-çaise n'a eu d'égale dans la journée de dimanche que l'activité de tous nos braves soldats. Vers Dixmude, à l'est de Ramscappelle, nos çaise na eu d'égale dans la journée de di-artilleurs ont canonné vigoureusement les organisations de l'ennemi. Partout ailleurs, rien d'important à si--gnaler.M. DE JUZIERS. Feuilleton du XX' Siècle. — N° 7. LES BELGES (Suite) <( Avec des sacs d'approvisionnement, je (fais transformer en blockhaus la gare, à l'intérieur de laxjueUë on a transporté une ï-éserve id'eau suffisante pour une semaine £t autour de laquelle'je fais étalbir des dépenses accessoires en fils de fer barhelés, placer des imines et des fougasses. Ces tra-Taux terminés, j'estime pouvoir résister à n'importe quelle force d'infanterie. « J'avertis le commandant du Ve bataillon; mais il s'est dirigé vers Tatoora par un fiutre itinéraire que ceJui que j'ai suivi, il a choisi une Toute .plus directe ; il campe .probablement en. ce moment même à Ku-lunda, à 30 kilomètres à vol d'oiseau au eud-est d'Ussoke. Notre liaison est provisoirement interrompue. D'autant .plus que /des patrouilles ennemies circulent dans les ienvirons de la: gare. « J'ai envoyé des reconnaissances dans toutes les directions. Le 31 août, cl;les rentrent. et elles m'apprennent que si on ne n'oit pas d'Allemands vers l'Est, au Sud et au Nord, les nôtres ont tiraillé avec des détachements composés généralement de .quatre Européens et nj'vme douzaine de sol dats. Quant ù 1 Ouest-, on s'y est heurté à un campement allemand, assez important à une vingtaine de kilomètres d'Ussoke La patrouille s'est approchée à une dizaine de ■mètres et a ouvert le feu. Deux askaris ont ■été tués. Les Allemands ont riposté par une vive fusillade et par un tir de mitrai'l-•leuse.ILe 1er septembre, nouveaux engagements de patrouilles. J'envoie deux indigènes amis, par des voies différentes, avec un message au l,r régiment. J'y expose la situation et (je lui demande d'avancer le plu? rapidement possible. Ces deux courriers parviendront à se faufiler à travers les lignes ennemies et joindront, le 2 septembre. ! vant-garde du 1er régiment-, qui se trouvait à Ko-mbo, à environ 120 kilomètres d'Ussoke. Une nuit terrible . « Le 2 septembre, l'ennemi devient df plus en plus audacieux. Il s'approche à quelques centaines de mètres de la gare. Nous le chassons d'ailleurs, et même è 17 h. 30, une cinquantaine de soldats qu: avaient ouvert le feu sur un de nos avant postes à l'est de la gare, sont pris en flanc par une reconnaissance qui précisément re venait du Sud-Est : ils fuient et dispa' raissent dans les bois. « A 21 heures, cela commence à chauffe.] pour de bon. C'est une forte colonne qui at taque, munie de mitrailleuses et — nom l'apprendrons par la suite, — conduite pai un raarjor. Il y avait des troupes venue? d'Urambo et de ^TaJbora, — d'où troir trains étaient arrivés dans le courant de l'après-midi, qui s'étaient arrêtés à 5 kilo jnètreg d'Ussoke,. 5 <( Les Allemands engagent l'action- vers , l'iEst par un feu de mitrailleuse et par une 1 fusillade vive. Bientôt, c'est de toutes les 1 directions que sifflent les balles. La gare est complètement cernée. Suivant 'les instructions reçues, nos sentinelles se replient. L'ennemi ouvre un feu d'une violence extrême. Le clairon sonne l'assaut. Les soldats poussent des cris de sauvages. Les Européens hurlent pour lancer les hommes en a/va-nt. Je fais riposter par quelques salves, puis je donne l'ordre de ne pas tirer avant que l'adversaire soit à une dizaine de mètres de notre ligne, — car je devais me montrer ménager de mes munitions, n'ayant pas de réserves de cartouches... , « Nous .restons ainsi dans l'expectative pendant trois quarts d'heure, les hurlements ne .cessant pas et le feu ne diminuant pas de violence... <c Vers 22 heures, la fusillade devient normale et régulière, — si on peut ainsi dire. Dès ce moment, j'ordonne à mes soldats de tirer quand l'occasion se présente de placer une balle à bon escient. « L'ennemi, tout, en maintenant la vivacité de son tir, ne montre, plus aucune velléité de sortir de ses positions. Il en reste ainsi jus'qu'à 4 h. 30, où le feu s'éteint dans l'Ouest. L'ennemi a-t-il l'intention de ■ se retirer ? Je prends aussitôt mes dispositions pour faire une sortie dès que le jour commencera à poindre. La manœuvre est extrêmement difficile. Les hommes doivent quitter le blockiiauss un à un et en rampant. A 5 h. 30, j'en ai une dizaine dehors. Tes Allemands se dégagent davantage. Je 'ance ma poignée de braves. L'ennemi se retire maintenant précipitamment versr l'Est, I le long du chemin de fer, en se couvrant par des salves... A 7 heures, il se rembarque dans les trains qui l'attendent entre U-ssoke et Manama, en route pour Ta'bora. Il avait eu six Européens tués, de nombreux soldats tués et blessés... Chez nous : pas de morts, Hansenne, trois soldats et un boy, légèrement blessés seulement... La lin de la journée du 3 septembre est employée à apporter quelques modifications aux retranchements de la gare. La "maison des dernières cartouches" -» Le 4 et le 5 septembre, quelques rencontres de patrouilles. ILe 6 septembre, à 18 h. 30, arrive le lieutenant Licot avec un peloton de renfort. Î1 m'annonce que le I*r bataillon (1er régiment), ne pourra arriver à Ussoke que le lendemain au*plus tôt... A 22 heures, des patrouilles ennemies venant de l'Est m'a^ avertissent que les Allemands arrivent en grande force. Des trains déposent des détachements à 5 kilomètres d'Ussoke. Craignant l'apparition d'un train blindé, je .fais couper la voie à 2 kilomètres de la gare. Pendant la nuit, le capitaine De Roavere, des pionniers-pontonniers, qui nous a rejoints à 21 heures, parfait encore la.- défense de la gare. « Le 7 septembre, de 6 heures à 8 heures, engagements de patrouilles. Il est évident que l'ennemi prépare une attaque sérieuse contre la gare. A 11: heures, le Ier bataillon arrive avec le comme.ndant Kesier et prend ^position autour- d'Ussoke Ç)n -signale des reconnaissances ennemies clans toutes les directions et à une distance de 1 ou de 2 kilomètres seulement. Peu après 13 heures, 'a gare est bombardée au moyen d'un canon de marine de 10.5 c/m et des decons de 3.5 c/m, à tir rapide. Le bomdbardement devenant intolérable pour Jes hommes, je porte ma troupe à 500 mètres environ en avant, dans la direction du Sud-Est. Je m'arrête là jusque vers 16 heures, quand envient. m'annoncer l'avance d'une troupe d'une centaine de fantassins ennemis, parmi lesquels de nombreux Européens avec trois mitrailleuses. Je porte mon unité à sa rencontre et je fais ouvrir le feu à 100 mètres : deux Européens tombent et le groupe bat immédiatement en retraite vers un village fortement occupé à 2 kilomètres et demie de là. Nouvelle attaque : trois autres Européens et de nombreux askaris sont tiués. Il y a aussi des blessés. A 18 h. 30, l'ennemi se retire définitivement. J'avais Un soldat et un boy tués, quatre soldats grièvement blessés... Mes hommes ne possédaient plus une seule cartouche... « Hansenne a été un adjoint précieux, faisant preuve des plus belles qualités militaires,' se conduisant, en brave dans toutes les occasions... Et les soldats !... Ils se sont admirablement conduits. Ils sont restés caJmes et confiants dans les moments les plus difficiles. Us gou aillaient dans les tranchées et se moquaient des askaris allemands avec leur humour particulier. Et ils ne « perdaient pas le nord » entre temps. Ils ne mettaient le doigt sur la gâchette que lorsque le coup de fusil était certainement bon. Pendant la fameuse nuit du 2 au 3 septembre ils n'ont tiré que trente-cinq cartouches en moyenne par homme... » E-ni effet, nos troupes noires, dans leurg tranchées, à queilques mètres des retranche* ments ennemis, ne manquaient pas de traiter les askaris allemands de u goïgoï », de lâches et de pire que cela. — Tu veux t'emparer de la gare ? Arrive donc ! Viens la prendre ! Tu n'osèS pas sortir de ton trou. Un so'idat, toi ? Uni <( Basendji », oui, un indigène, un sauvage de ila brousse. Nous allons te donner un. pas de conduite jusqu'à Tabora. Nous sommes des hommes, nous autres ! iMais où &e manifeste l'amour quasi-*fi« liai des soldats pour le commandant Svi« hus. c'est en cet incident dont je puis gav rantir l'absoilue authenticité. lUne -nuit donc, les soldats se lançaient des brocards de part et d'autre. Cela du* rait depuis quelque temps déjà. Soudain ltf planton de Svihus intervint. : — We, Dachi, funga kinwa. I Commarv clant anataka. lala l (Eh ! là-bas, les Bcy ches, la ferme ! Le commandant veut dor» mir !) Et puis cet autre trait que je tiens d'unr témoins auriculaire : ILes soldats surveillaient -leur clie>f d$ frès près. Ils n'entendaient pas qu'il expo» sât sa vie. d'une façon — à leur avis, inconsi.déréè. — Tu ne peux pas te faire tuer. Tu e* notre inteilligence à tous, notre « akili » J sans toi, nous serions bien .vite perdus ! Peut-on imaginer, de la p art de soldats à l'égard d'un chef, expression de confiants? plus naïve et plus sincère ? Ne fait-elle pa* honneur autant à ceux qui parlent ain^ qu'au chefi qui est l'objet #un pareil témo? gnage ? (A suivre.) ErûêSt HENRIQN*

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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