Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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24 December 1918
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s.n. 1918, 24 December. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/7h1dj59m18/
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"MARDI 24 DÉCEMBRE 1918 L'UNION DANS L'ACTION ■ - ■ M' ■ — VINGT-QUATRIEME ANNEE »jj centimes ■ ^ la numéro ABONNEMENTS ^sqn'atu 31 mars 1918* S francs Directeur : Ctt TYTGfiT LE XXe SIÈCLE TARIF CES ftpONCES innoncescommerc., petite ligne fr. 0.50 Réclames ayant les annonces, la ligne fr. 2.00 Mts divers .' . ; . .5,00 et 4.00 Sports » .fr. .2.00 Réparations judiciaires ...» 8.00 Nécrologies » S.OO. Kos petite» annonças, paraissant limultanément clan# le « XX* Siècle > >4 le . Journal de Brnzellea » au tarii 'ôdnitdel FRANC les 3 lignes,chaçue igns supplémentaire 40 centimes. Payement par anticipation. lastaurare omnfa in Çhrtet? » Rédaction et Administration ï 4. impasse de la Fidélité, 4, Bruxelles CEUX DONT IL FAUT PARLER Dans les marécages de l'Escaut. Les sables mouvants et le fil électrique. -- Comment s'effectuait la transmission des documents d'espionnage. h Uno évasion sensationnelle Beels à peine arrivé en territoire hollandais, se rendit à Flessingue et passa en France où il fit un séjour de deux mois. Il rentra à Bruxelles le 2 septembre. La veine, une veine étourdissante qui ne devait jamais l'abandonner, vint une fois de plus servir ses desseins. Il devait prendre place à bord du « Brussels » pour gagner la Hollande, lorsque, au tout dernier moment, son itinéraire fut modifié et c'est à bord du « Batavier IV » qu'il arriva à Rotterdam. S'il s'était embarqué sur le « Brussels •> il tombait aux mains des Allemands avec l'infortuné capitaine Fryatt dont le nom restera attaché à un des plus lâches forfaits commis par la justice militaire allemande au cours de cette guerre. On se rappelle que le « Brussels » fut capturé et son capitaine fusillé pour punir en sa personne l'Angleterre de la chasse victorieuse que ses navires marchands faisaient aux sous-marins teutons. Beels gagna Flessingue et résolut de rentrer en Belgique en passant par les scores de l'Escaut. Cette traversée est extrêmement Ïiérilleuse, car on s'y expose à périr au mi- ieu des sables mouvants. Les scores sont des terrains que l'Escaut inonde à chaque marée haute et dont il se retire à marée basse. Pour les franchir il faut être accompagné de passeurs habiles à se tirer des marécages et connaissant à fond la topographie de l'endroit. Il importe, pour s'engager sur ce sol mouvant, de révétir une tenue très sommaire afin de jouir d'une plus grande liberté de mouvements et aussi parce que, à certains endroits, on doit s'engager dans l'eau jusqu'à mi-corps. Une fois qu'on s'est aventuré sur ce terrain, il faut marcher sans s'arrêter pour éviter l'enlisement. Si l'on s'arrête, le terrain se. dérobe aussitôt et l'on s'enfonce sans espoir dans la vase. ; Pendant trois heures, accompagné des deux fraudeurs qui lui servaient do guides, Beels traversa cette région dangereuse, obligé à tout instant do iaire de vigoureux 'efforts pour se dégager de la boue perfide, exposé constamment aussi aux atteintes des balles ennemies sifflant autour du groupe. Leurs trois silhouettes se détachaient, en effet, dans la lumièrê des réflecteurs projetés sur le marécage, où les voyageurs, dans l'impossibilité où ils étaient de se tapir, devaient poursuivre résolument leur marche, malgré la fusillade. Mais Beels, bien qu'il eut les pieds en sang, voulait arriver au but pour pouvoir organiser lo 'service de renseignements qu'il avait mission de créer, ce fameux service « Théo » dont les nombreuses ramifications devaient être révélées en par-ttiel'année suivante au grand procès d'espion-"nage d'Anvers. Rentré à Bruxelles Notre compatriote atteignit enfin la terre ferme p?es de Beerendrecht, après avoir passé le fil de fer électrique à l'aide d'une jante de vélo en bois dont les fraudeurs se servaient dans leurs dangereuses expéditions. Il reçut l'hospitalité dans uno ferme où il put faire ses ablutions, sécher ses vêtements qui avait été trempés pendant la marche nocturne, et prendre un peu de repos. Puis, sans papiers, sans carte d'identité, il prit place dans le tramway à vapeur qui devait le conduire à Merxem. Deux fois, pendant le voyage, les soldais allemands | vinrent lui frapper sur l'épaule et lui demander ses passeports ; mais il sut si bien feindre un sommeil profond que les soudards n'insistèrent pas. A Merxem, il se rendit chez un ami, et prit une voiture pour Lierre. De là, il gagna Putte ou des amis encoro le recueillirent. Puis il partit en voiture pour Haecht, loua une carriole qui le mena à Dieghem et, ayant manqué le dernier tram, il atteignit Bruxelles fort tard, juché sur une charrette de brasseur. Il arriva le 2 septembre vers minuit rue Van Bemmel ou M*** Pie-rard qui tenait toujours une chambre à sa disposition, le reçut avec empressement. Elle lui annonça qu'en son absence la police allemande n'avait pas fait moins de huit perquisitions dans l'espoir de le découvrir. Il ne s'en alarma pas outre mesure et continua de séjourner par intermittence dans l'immeuble qui. avec ses quatre issues, ses avertisseurs électriques "t ses sonneries était préparé contre toute surprise. L'organisation du ser-. vice «Théo» — c'est le nom qui devait faire } reconnaître ce service en Angleterre — fut réglée et Beels rencontra eu M. Tanienne un homme d'un dévouement extrême et d'une complaisance rare qui lo seconda puissamment.Beels à peine rentré, se rendit au palais de justice pour y voir M. Pholien et le juge d'instruction Lacroix qui travaillèrent active-ment, tous deux, pour le pays. Il rendit visite aussi au docteur Bull, dentiste du Roi, au docteur Lemoine. à Félicien Lauwers. gardien de la prison de Saint-Gilles, — un type admirable qui mettait les prisonniers en communication avec leurs familles ou ' éiablissait le contact pnlre les personnes Impliquées dans un même procès de façon à leur permettre de s'entendre eD vue des interrogatoires. | Après avoir mis sur pied les servicos qui [ allaient permettre de documenter les états-jcnjors d'une façon complète sur les mouvements des trains et des troupes ennemies ainsi que sur les transports de matériel et do -munitions, Beels reçut ordre du chef de l'es- 1 pionaage anglais !■- rentrer à Londres. , uomment les renseignements étaient transmis en Hollande H n'est pas sans intérêt, je pense, d'indiquer do quelle manière les plis d'espionnage étaient transmis en Hollande.Les papiers envoyés de Bruxelles arrivaient par porteurs à Saint-Nicolas chez des amis sûrs qui se chargeaient d'assurer leur transmission. Cela se faisait dans des conditions relativement aisées. Nous voyons à tout instant dans nos rues des gamins poussant devant eux do petites charrettes où ils récoltent précieusement le fumier de cheval. Ce système se pratique aussi dans les campagnes. Des enfants traînant derrière eux des paniers roulants se rendaient de la Clinge à Saint-Nicolas et vice-versa pour rcceuillir le précieux « crottin » que les chevaux des uhlans répandaient en abondance sur les routes de la région frontière. Ces paniers étaient soutenus par des traverses en bois truquées où l'on glissait les documents que les marmots, avec la candeur de leur âgo transportaient ainsi en Hollande. Jamais l'idée ne vint aux allemands de les soupçonner. D'autres plis étaient introduits dans les sabots des enfants qui fréquentaient les écoles sises au-delà de la frontière et ces mêmes enfants qui ignoraient d'ailleurs le rôle qu'on leur faisait jouer ramenaient en Belgique,précieusement serrés dans leurs calepins d'écoliers ou dans leurs boites de vivres, do la dynamite et des explosifs. On avait recours encore à d'autres procédés non moins ingénieux. C'est ainsi que les Allemands avaient établi à la frontière deux lignes do fils électriques séparés l'un de l'autre par une bande de terrain de cent mètres de largeur. Pour arriver à faire passer les documents, on se servait des paniers, des récipients dans lesquels on transportait d'une frontière à l'autre les vivros dont le passage était autorisé. Les documents étaient placés notamment dans les poignées en osier des paniers à pain. Le jour où les Allemands interdirent ces moyens de transport, on eut recours à un autre « truc ». On se servit de flèches creuses dans lesquelles on plaçait au préalable les papiers que l'on voulait faire passer et, la nuit, à l'aide d'une arbalète ou d'un arc fortement tondu, on lançait ces flèches, dans la direction d'une lumière qui servait de point de repère de l'autre côté du fil. Le lendemain, dès l'aube, on allait ramasser les flèches et le tour était joué. H est arrivé fréquemment aussi aux services de renseignements de se servir dos batëaux utilisés pour le transport en Hollande ; mais ces bateaux mettaient trop do temps pour arriver à destination. L'important dans des affaires de cette nature était d'aller vite. Et voyez combien le système était perfectionné : on parvenait à transmettre des plis do Bruxelles à Flessingue en quarante-huit heures. M. Tamenne, qui envoyait trois courriers par semaine, recevait parfois, au moment du départ du troisième, les réponses au premier envoi. Les plis ainsi transmis contenaient des renseignements de toute naturo. Tout ce qui passait sur nos voies ferrées s'y trouvait noté : wagons de munitions, matériel d'ar-tillerio, munitions pour artillerie lourde ou légère, trains de chevaux, cavaliers, infanterie. M. Tamenne avait organisé rue des Goujons, dans ses ateliers, derrière lesquels passait la ligne do Hal, un poste d'observation diurne et nocturne. Les Allemands ont môme ou la gracieuse pensée de lui faciliter la tâche en déplaçant un des disques lumineux qui jalonnaient la voie et en l'établissant de {gçon à permettre à M. Tamenne et à ses surveillants do suivre la nuit la direction de tous les trains. Des Allemands se promenaient constamment sur la ligne pendant la nuit et quand ils apercevaient un fait insolite ils lançaient sur la maison de l'industriel leurs réflecteurs lumineux. Aussi l'homme, — un mécanicien des chemins de fer de l'Etat, — qui était chargé de surveiller les mouvements des trains, était-il obligé, pour rédiger ses notes, de se coucher à plat ventre sur le sol et de s'éclairer au moyen d'une potite lampe électrique de poche, pointe en rouge pour en atténuer l'éclat. La sensationnelle évasion de Beels à la prison de Saint-Nicolas. C'est ici que se place le récit de l'évasion sensationnelle accomplio par Joseph Beels à la prison de Saint-Nicolas. Je lui laisse la parole : — '• Ayant reçu l'ordre de partir pour l'Angleterre, je quittai Bruxelles en novembre 1915 emmenant avec moi deux compagnons de route, M. Fiippen, fonctionnaire à r administration des télégraphes et le brave Oriesen, agent spécial d'Ixelles. Après des péripéties mouvementées dont je vous fais grâce, nous nous sommes fait pincer par des motocyclistes allemands dans la zone interdite, entre Tamise et Saint-Nicolas. Nous fûmes transférés à la « Kommandantur » de Tamise d'abord, à celle de Saint-Nicolas ensuite. En cours do route, j'eus plusieurs fois l'occasion de me sauver, mais, à la demande le mes deux compagnons, je ne mo suis pas séparé d'eux. Je portais à co moment une perruque qui dissimulait complètement ma calvitie. J'avais sur moi de l'argent français H hollandais co qui aurait pu donner l'éveil iux Allemands. Je devais à tout prix m'en lùbarrasscr. Je dissimulai l'argent français lerrière la chasse d'eau du water-closet'do a maison do M. Wilford, l'armateur bien sonnu, où la « Kommandantur >. était ins- 1 allée. Quant à l'argent hollandais et à ma UN CONSEIL DES MINISTRES ES. le baron de Broquevlllo soumet eu gouvernement le nouveau projet de réforme électorale. Les ministres se sont réunis en conseil lundi matin au Palais de Bruxelles sous la présidence du Roi. Le conseil a adopté à l'unanimité au cours de cette séance l'exposé des motifs et le projet do loi sur la consultation électorale. Ce projet est très court ; il prescrit que les élections législatives prochaines se feront sur la base du suffrage universel à 21 ans. Dans son exposé des motifs, l'honorable ministre de l'intérieur s'attache à démontrer qu'il est impossible matériellement et moralement que le gouvernement préconise une autre solution. La loi électorale est une loi de circonstance, une loi de guerre ne réglant que les modalités de la prochaine consultation des électeurs et laissant intacts les droits do la future Constituante. Do l'avis des théoriciens du code électoral ansi que M. de Broqueville l'a établi à la1' réunion de la droite, il faudrait dix-sept mois pour organiser des élections sur la base du vote plural. La préparation det>' listes exigerait de longs mois de travail en raison de l'attribution de plusieurs centaines de milliers de votes supplémentaires à différentes catégories d'électeurs. D'autre part, il y aurait lieu de prévoir d'innombrables recours devant les tribunaux sans compter la difficulté qu'auraient certaines administrations de reconstituer leurs registres détruits par la guerre ou éparpillés. Le conseil des ministres s'est occupé également de la restauration économique du pays. EntrevaB (tes premiers ministres Egals et fislgss M. Delacroix, accompagné de M. Franck, ministre des colonies, partira jeudi pour Londres., par la voie de Boulogne, en vue do se rencontrer avec M. Lloyd George, chef du gouvernement anglais, et le chancelier de l'Echiquier. La restai319 éapip One mission britannique va visiter nos centres textiles On mande de Londres au Temps : Le Daily Chronïcle annonce qu'une mission d'experts textilés partira prochainement pour aider à rétablir les industries textiles en Belgique et dans le nord de la France. Le but de la mission est de constater les dégâts dans les filatures et tissages de coton et de laine, de dresser des devis pour remplacer, dans le plus bref délai, les machines détruites ou enlevées par l'ennomi, et de prendre, de concert avec les autorités belges et françaises, des mesures pour fournir du travail anx réfugiés rentrant dans leurs foyers, et rétablir les relations commerciales d'avant-guerre. Les Mes sais sépsstrs Sont mis sous séquestre les biens et intérêts appartenant aux firmes et sujets ennemis suivants : Aschert, Félix; Kaulbach, Berthe; Cranz, A.; la famille du ducd'Aren-berg; Eleckhoff, Frédéric; Horster, Marie; Barberg, Ernest; Van Oerdingen, Henri; Segal, Aron; Rosenthal, Ignace. Communiqué officiel belge La première brigade de cavalerie belge est entrée le 22 décembre en Allemagne. Elle a atteint Dalsdorlï. Aucun changement ailleurs. perruque, je les confiai à un des guides qui devaient nous conduire jusqu'à la frontière et qui, ayant ses papiers tout à fait en règle, n3 fut pas inquiété. Dirigés sur Saint-Nicolas, nous fûmes incarcérés à la prison de la ville. Lo jour où l'on procéda au premier interrogatoire, j'eus l'occasion do dire à mes deux co-détenus que mon cas me paraissait fort mauvais. « Je suis arrêté, leur dis-je, sous le nom de van den Abeele et je suis porteur de faux papiers. Votre cas à vous deux est beaucoup meilleur, puisque votre carte reproduit votre identité réelle. Racontez-leur que vous êtes venus pour acheter du beurre et des œufs dans la région. Et vous avez de grandes j chances d'en sortir. » Nous fûmes enfermés à trois dans la la mémo cellule. Mon premier soin fut de , gagner les bonnes grâces de mes deux géo- ! liers boches dont l'un s'appelait Conrad et , l'autre Streuben. Pour cela, il me suffit do leur payer force « vschnaps « et cognacs. Ces j deux hommes me voulurent aussitôt beau- i coup de bien et je fus autorisé à faire venir mes repas d'un restaurant. Je les faisais , commander chez Raes, un de nos agents qui était, précisément chargé du transport de nos documents et qui cumulait à Saint Nicolas i les fonctions de restaurateur et de menui-sier. Cet homme d'un dévouement à toute k épreuve, se rendit à Bruxelles pour y porter la nouvelle de mon arrestation et contracta une pneumonie au cours de ce voyage. Sa femme qui devait mo rendre d'immenses services'aussi; vint à la prison m'appôrter t 3llo-même mes repas. J'avais soudoyé les a Boches et elle put ainsi me continuer ses vi- à >ites journalières. ' r (A suivre.) P. Delandshebre. K Qfno conversation avec /M. le baron Van der Eist, ministre da Belgique à Madrid Après quatre ans ©t demi d'absente, 'dont deux années — les dernières — passées à la légation de Madrid;, où il repavante actuellement la Belgique, M. flé baron van der Eist est rentré à Bruxelles iQ. y a quelques jours, heureux de respirer F air du pays et de retrouver ici les sympath/i'es d'autrefois. L'ancien secrétaire général du ministère des affaires étrangères est resté le diplomate souriant et courtois que tous nous avons oonnu. Le climat de l'Espagne paraît ûiui avoir fait beaucoup de bien. Sa santé, quelque peu ébranlée au moment de l'invasion, s'est rétablie au bon soleil madrilène et il nous revient emportant de son séjour là-bas des impressions très vives,un enthousiasme juvénile et une reconnaissance émue pour les sympathies qui se sont affirmées en faveur de notre pays pendant la guerre sous les formes les plus touchantes. — Il règne en Espagne, nous a dit I)e baron van der Eist, un désir très sincère et .général de voir se resserrer les rceiations avec notre pays. Ce mouvement a trouvé d'ardents partisans dans les rangs de ceux — et ils sont nombreux —- qui sont sortis de nos universités de Liège, de Grand et de Louvain, ou 'qui ont fréquenté l'Institut agricole de Gembloux. Nous n'aurions pu trouver de défenseurs plus dévoués et plus fidèles de l'a Belgique. Nos Souverains jouissent dans toute l'Espagne d'une popularité extrême. La grande et noble figure die notre cardinal y rayonne du plus pur éclat et vous aurez appris # certainement que l'Académie royale des Sciences marafies et politiques — qui n'a jamais rendu cet hommage à personne, — a élevé Mgr Mercier à la dignité de membre d'honneur. Les réformes sociales réalisées en Espagne ont été calquées sua' les nôtres; nos industries sont nombreuses dans le pays; nos ingénieurs sont très appréciés. Nous occupons, h ces divers points de vue, une situation privilégiée, qu'explique le souvenir de l'époque où nos aeux pays vivaient unis sous le sceptre de Charles-Quint Ces souvenons revivent partout dans les merveiîjeu-^es tapisseries et les objets d'art de la cathédrale de Tolède et des églises, comme dans la décoration dm Prado. Consultez l'armoriai et vous ne vous étonnerez pas de constater que de nombreuses familles portent encore des noms essentiellement belges, les comtes de Lalaing,flte8 ducs de t'Ser-claes et les G limes de Brabant, pour ne citer que celles-là Je vous disais tantôt combien la Belgique était appréciée en Espagne. Je ne l'ai ja-"ï'a, s éprouvé mieux qu'au «Te Deurn» qui a été cioaaivé lo 10 n-ovetabrv? dernier à. Flù-'tention de notre Roi en l'église Saint-André des Flamands et auquel assistait, en dehors du corps diplomatique et des représentants de toutes les académies, l'élite de la société madrilène. L'évêque de Sion officiait et l'évêque de Maldrfd se tenait dans le chœur avec le nonce apostolique. Lorsqu'à la fin de la cérémonie la «Brabançonne» a été exécutée, tout le monde dans l'assistance pleurait. La presse madrilène a oonsaoré à notre pays ce jour-là des articles enthousiastes où s'est manifesté une sympathie précieuse qui ne n^ous fera jamais défaut désormais. Que vous dire du roi d'Espagne? Il a. mis au service de nos compatriotes, pendant toute la durée de leurs épreuves, le plus empressé et le plus puissant des patronages ! Le souverain de ce grand pays nous a rendu par ses constantes interventions des services inappréciables et il a trouvé dans le marquis de Vilialobar lo plus aama-ble #et le plus diligent des auxiliaires. . Et .cette affection pour notre pays est, je vous le répète, générale. De tous les coins de l'Espagne, des dépêches me sont parvenues contenant l'expresion do souhaits et de vœux formulés en termes parfois émouvants. Etre Belge, c'est aux yeux des Espagnols posséder un véritable titre de noblesseEt quel peuple de braves gens! Je n'en connais pas de plus chevaleresque ci doté d'une cordialité plus empressée, d'un désintéressement plus absolu. Voici' un fait; ce n'est qu'un détail, mais il a une aertaine éloquence : Un de mes fils, retour du front, est venu dernièrement passer quelques jours de congé auprès do moi et, naturellement, on lui fit fête. J'ai voulu associer mon concierge à cet événement de famille en lui donnant un pourboire. Mais iii a refusé avec hauteur le don/que je lui faisais en me disant, avec un geste inoubliable, qu'il était trop heureux oiéjà de pouvoir participer à la joie de toute la maison. Un vrai peuple de hidalgos h Nous a dit lie baron Van der Eist, comme nous prenions congé. H. Wiïson va se rendre a Londres H est maintenant décidé que le président Wilson arrivera le 28 courant, à midi, à Douvres, où il sera reçu par le duc de Con-laught, et M. Davis, ambassadeur des Etats-Jnis auprès de la Cour de Saint-James. Le président arrivera vers 14 h. 30 à Lon-iras, où il sera reçu par le Roi et la Reine à. a gare de Charing Cross. Le cortège se ren-ira de là à Buckingham Palace. Des troupes 'eront la haie sur tout le parcours. Le président Wilson aura une entrevue ivea les ministres britanniques dans la ma-■inée du 27 décembre, entrevue qui se con-inuera vraisemblablement dans l'après-nidi. Le 28, il recevra une adresse de «envenue de la Cité de Londres. Le 30, ou ui conférera le titre de bourgeois honoraire le la ville de Manchester, lînfln, le 31, lo Président quittera l'Angleterre. Le voyage du Président aura pour consé-[uence de faire retarder de quelques jours 'ouverture des travaux de la Conférence iréliminaire interalliée. Wouvelles de l'étranger BOHÊME. — Le président de la république ! y.iéco-slovaquo vient do rentrer à Praguo, ' u voyage qui l'a conduit à Paris et à Lon- 1 nos. Il y a été reçu solennellement. Il y a 1 sçu un télésrt'j'iiune do félicitations du gou- ; œ'nemeri " ■» u. OBSTINATION L'autre jour, à la maison du Peuple de Bruxelles, M. Camille Huysmans s'est expliqué plus ou moins heureusement, de son attitude « internationale » pendant la guerre. Il y a exposé qu'à son avis les socialistes belges devaient régler leur conduite « d'après les intérêts de l'internationale plutôt "que d'après les intérêts purement Belges ». Invité par M. Vandervelde à reconnaître qu'il s'était trompé, il s'y est catégoriquement refusé. Samedi il est allô conférencier à Anvers, pour y préparer, sans doute, une candidature pour lo siège dont son « erreur » pourrait bien le priver dans la capitale. M. Camille Huysmans est un homme obstiné. Les anversois ont pu constater qu'il tient toujours pour la flamandisation de l'Université de Gand. « Si l'Etat, a-t-il dit, ne veut pas créer cette Université à Gand, nous devons créer dans cette ville une Université flamande et libre, de nos propres deniers et de notre énergie. Et alors, nous prendrons des mesures contre tous ceux'qui n'auront pas de diplômes délivrés par notre Université.» Voilà bien le flamingantisme radical, celui qui fait le plus grand tort à la cause flamande. C'est le flamingantisme « qui prend des mesures » contre tout ce qui n'est pas lui-même, le flamingantisme persécuteur et exclusiviste, fondé sur un antagonisme. S'il faut que ce soient les amis de M. Camille Huysmans qui fondent une université et l'entretiennent, ce qui serait leur droit, nous sommes bientranquilleslL'enseignement libre, avec ses charges et ses dévouements, c'est bon pour les catholiques. Cette petite excursion en terre linguistique n'a pas fait oublier à M. Camille Huysmans qu'on attendait de lui une explication de sa conduite pendant la guerre. Il a reproduit la « justification » fournie par lui à Bruxelles et refusé, une fois de plus, de reconnaître qu'il s'était trompé. *** C'est belle chose que d'être obstiné! M. C. Huysmans a donc, pendant la guerre, estimé décent de faire passer les intérêts internationaux avant les intérêts purement belges. Quand toute la nation supportait les pires souffrances, galvanisée par sa foi en la victoire. par sa foi en la nécessité de la victoire, M. C. Huysmans se faisait le défenseur de la paix par compromis — la paix que voulaient les boches ! Et M. C. Huysmar.s qui a Eiéconnu ainsi l'universalité du sentiment national est député ! H représente le pays ! Il entend con-' tinuer do le représenter ! L'indulgence de ses amis politiques, pour qui il est à présent une relation dangereuse, se fût contentée d'une petite rétractation anodine. Le citoyen s'est fièrement obstiné. Il n'a plus aucune qualité pour représenter la nation. Seuls, peuvent accepter un siège au parlement ceux qui sont fermement décidés à faire passer les intérêts « purement belges » avant les autres. Quant à M. C. Huysmans libre à lui de clamer à grand bruit,comme il l'a fait à Anvers, pour tâcher de se repêcher aux yeux de sa clientèle, qu'il n'a rien de commun avec la bourgeoisie. La bourgeoisie, croyons-nous, acceptera cette déclaration avec la plus vive satisfaction et tous les Belges, bourgeois ou non, feront de même. • OKI» UNE Interview i PFiint Si» Le Times publie une longue conversation de son correspondant de Paris avec le président Wilson. Après avoir établi un parallèle entre îe congrès de Vienne qui déchaîna tant de maux et le futur congrès de Versailles dont la tâche est do les réparer, M. Wilson a déclaré qu'il avait cru devoir apporter personnellement ses conseils pour aider à la solution des problèmes de la Conférence de la paix, problèmes dont la responsabilité engage les Etats-Unis comme les Alliés. Pour lui, la principale question, pour les peuples qui ont les yeux fixés sur Versailles, est la suivante « î'rouvera-t-on, parmi les hommes d'Etat qui vont s'y rassembler,assez de sagesse et de résolution pour créer une sauvegarde contre les guerres futures ? r. Les difficultés et les responsabilités que présente la fin de la guerrre, a ajouté le président Wilson, doivent naturellenientêtre partagées par les grandes nations du monde comme par celles qui sont moins puissantes. Ce sera mon privilège, dans un prochain avenir, je l'espère,non seulementdeconférer avec les hommes d'Etat alliés en France, mais aussi de visiter les pays alliés et d'y apprendre à connaître, par contact personnel autant que je pourrai, les sentiments généraux concernant les principaux problèmes qui vont so poser. Son premier désir est de visiter l'armée américaine. Puis i! se rendra en Italie, dans le nord de la France, en Belgique et, comme on vient de l'annoncer, en Angleterre. Je suis d'autant plus désireux, a dit le président. d'y aller que j'ai lieu de savoir avec quelle unanimité et avec quelle conviction passionnée, les peuples do laGrande-Bretacno 3t de l'Amérique ont ou la même conception le la liberté et do la justice,U est essentiel jour la paix future du monde que la coopération la plus franche possible et !a plus généreuse entente existent, entre les démocrates de langue anglaise. Nous comprenons et ipprécions, je crois, les grands problèmes en présence desquels la guerre a mis le peuple jritannique et nous nous rendons parfaite-, nent compte des questions spéciales interna-ionales qui se présentent du fait de votre iitualion particulière comme ■■ Empire insuaire. » Le maréchal Joffre à l'Académie Oe fut une grande séance académique! que colle de la réception sous (lia Cou-j pôle, du maréchlle Joftre, le vainqueur do/ la Marne. Aussi bien avant l'heure tradition nedil'e, une heure, tous les audrOeursl dont nombre attendaient depuis l'aubeJ étaient-itts à leurs places. Les autos emplis-, saienit les deux cours et s© rangeaient ed batterie devant le pailais. j Le maréchal, en tenue militaiïre, arriva vers midi quarante-cinq, en. compagnie de{ Mme Joffre. Peu après arrivaient M. Hay-4 mond Poincaré, qui fut acclamé, et qui'! prit place, au premier rang, parmi ses* confrères, à côté de M. Paul Deschanel, eil près de M. Maurice Barrés, pendant que/ Mm 3 Podncaré était conduite à la tribune^ présidentielle, où devait la rejoindre Mmd Wilson. Très acclamé, le président Wilson,] souriant, entra dans la s-aîiILe en compagnie! de MM. Bergson et Emile Bout-roux. Xlij prit place — il est membre de l'Académie» des sciences morafles — entre MM. Poin-oaré et Bergson. Dans l'assistance," on remarque M. Sharp,-ambassadeur des Etats-Uruis; l'ambassadeur^ d'Italie, de nombreux officiers américains^ La plupart des académiciens sont en tenu%) Au bureau, prennent place : M. Jean Ri< chepin, ' président ; MM. Denis CochimJ chancelier,. et René Doumic, remplaçant M.!1 Etienne Lamy. | Le maréchal Joffre, vivement appiaudfr,esti introduit entre ses cfleux parrains, M. die j Freycinet et M. Gabriel Hanotaux, et vient : prendre pî&ce, eeflon la tradition, devant m bureau. Discours du maréchal Joffre D'une voix un peu sourde, visiblemenfij ému, il commence aussitôt la lecture de soc*,' discours, l'éloge de son prédécesseur, M.Ju>!j les Glaretie. js Il montre Fardent patriotisme de ce té> moin des désastres immérités de 1870. Il rappel!!© la parodie de Itenan sur les hom-' mes de la Révolution, et continue : «M. Renan, ni Jules Cllaretie n'auront eu(. la vision merveiliLefuse de oe peuple généreux; retrouvant, pour la défense de son sol,l'élan/ victorieux de la Révolution, faisant sienne^ la cause de tous Aies peuples libres, et, pen-j dant plus de quatre années, « entouré de la sympathie des porti ons libérales du monde», tenant tête à l'Allemagne et menant au/ combat les jeunes et puissantes armées des' plus grandes nations de la tecre. » Je pensa, messieurs, qu'en me faisant!, l'honneur de m''accueillir parmi vous, voua! avez voulu rendre hommage à cette glorieu-; se armée française qui a tant mérité qu'oui1! l'honore et qu'on Faime. » * Très applaudi, lie maréchal revient èJî son prédécesseur, dont il rappelle la longue ot laborieuse carrière ; puis repris pari le souvenir, il rapporte avec émotion, etf parmi les applaudissements, dont le pré-' sident Wilson donne le signal, les premier .a jours de la. Grande Guerre : « Je me souviens des mois et des semaines qui précédèrent la guerre, alors que déjà1 dlile apparaissait comme inévitable. » La France s'y préparait avec résoluttoa, et méthode. Grâce à la loi de trois ans, eHHe pouvait masser à la frontière une couvert-ture suffisante. Elle formait ses grandis! états-majors _ d'armée qui, au début de guerre, devaient contribuer à la sauver. ' »Je ne puis me rappeler sans une profonde' émotion les journées qui précédèrent et suivirent celle où fut signé Tordre de mobiili^ sation. A ces heures tragiques, je sentis naître dans l'armée, qui venait se ranger sous mes ordres, cette résolut ion, ce renoncement,;' cette confiance qui proclament la justice de/ la cause et rendent les armées invincibles.! »Ce peuple amoureux de liberté acceptai# avec fermeté la dure servitude de la guerre.,-parc© qu'il avait _ conscience d'avoir voulu/ sincèrement la paix,et qu'un sûr instinct lui' dévoilait la grandeur de la tâche qu'à de-1' vait accomplir : faire la guerre, non seule»! ment pour que da France demeure grande et belle, mais aussi pour que les penples vi-! vent libres,pour que l'honnêteté et la loyau-: té des faibles soient défendues contre 1» méchanceté et la félonie des forts. Et songeant à tous ses vaillants collabo-'' rateurs, iii' montre que c'est à eux que doit ailler notre reconnaissance, « aux chers résolus et calmes qui gardaient intacte .Item# foi dans la victoire », et spécialement « au/ maréchal Foch, domt l'énergie inx$omotablet et la haute science miDiicai-rie ont exe'roéUa plus heureuse influence partout où il a- commandé »; à notre magnifique corps d'état-major : € Au cours_ des premières semaines de guerre, jamais nous n'aurions pu faire c& que nous avons fait si les grands états-majors d'armée n'étaient demeurés comme des rocs dans la tempête, répandant autour^ d'eux lia clarté et le sang-firoid. Ils entou-! raient leuras chefs, sur qui pesaient les res*i pônaabili;jtés les plus lourdes, d'une atnjo-j sèhiC de oonfiance fsaine et jeune qui le's' soutenait et les aidait. Ils gardaient,dans le*) labour le pilus épuisant, au cours d'un®'' épreuve morale terrible, une lucidité de ju* geraent, une facilité^ d'adaptation, une habi-' leté d'exécution d'où devait sortir '.i victoire. » ji Et il continue par un magnifique eioge- du! soldat de Franco : « Mais, qu'eussent pu faire oes généraux! et ces &tats-majors ou face d'un ennemi redoutable, disposant de moyens supérieurs, s ils u avaient commande aux plus magnin-qiwïs soldats du monde î Dans'les yeux de* et six qui rentraient du combat comme dans -33 yen* de ceux qui y montaient, j'ai vi* toujours le même mépris du danger, i,;;ignu5 ranee de ia peur, la bravoure native "qui donnte à leur» acte® d'héroïsme tant de na--ture<l et de beauté, et toujours aussi dans des milliers et des miLIliers de regards francs et anonymes, j'ai lu cette foi instinctive dans les destinées de la France... » C'est pour cela que nos soldats son premiers du monde et qu'on ne peut les voir; san «les admiirer, bon regarder sans leur sou-1' rire, les commander sans ko aimer. » 1 ♦ Le maréchal poursuit yar l'éloge de ses eom< pagnons d'armes anglais,be%es, susses,roiM mains, serbes et itaLians: il dit k magnifié

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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