Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 23 March. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 23 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/ff3kw58j9n/
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£3è ANNEE — Série nouvelle— N. 858 Le Numéro 10 Centimes (5 Centimes an Front) (VENDREDI 55 MARS 19IT RÉDACTION & ADMINISTRATION 33, rue Jean-Jacques-Rousseau, 33 pari s Téléphone : Gutanberg 139-65 BUREAUX AU HAVRE ; 28'", rae de la Bourse - LE HAVRE TÉLÉPHONE : n° 64 BELGE 1 LONDGN OFFICE s 21, PANTON STREET Leicèster Square, S. Directeur : FERNAND NEURAY Mncm—ii i.I.I m — ■ gsssa LEXXESIÈCLE ABONNEMENTS France,,.2 fp.50 pan mol» » 7 fr.50 par trimestr» Angleterre. 2sh.6d. par mois » . 7sh,6d.partrlmestP» Autres pays 3 fr. — par mois » 9 fr. — par trlmaslr» PUBLICITÉ S'adresser à l'Admiflistration n'a Jonrna ou à l'Office de Londres Les petites annonces sont également reçues à la Société Européenne dt Publicité, 10, rue de la Victoire, Parlt$ qui en a le monopole pour Paris. Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris Le bon sens belge contre les nuées Si l'nbèrràtion de M. Camille Huysmans est attristante, les protestations qu'elle soulève de la part de tous les quotidiens belges publiés en Hollande sont singulièrement consolantes. Dans la Belgique de Leyde (numéro du 28 février), un socialiste relève v&tememt ce passage incroya-ble d'un discours prononcé à La Haye par le député de Bruxelles devant quelques fidèles : « Est-ce que d'ailleurs les Belges qui siègent au Bureau socialiste international ont le droit de paralyser l'action du Bureau ? avait demandé M. Camille Huysmans. S'ils croient nue leur consentement (à une réunion plénicre) est contraire aux intérêts belges, alors, qu'ils donnent leur démission... L'intérêt du prolétariat exige que le bureau de l'Internationale se réunisse. » Le collaborateur socialiste de la Belgique souligné ce qu'il y a de ridicule dans cette injonction à MM. Anseele, Bertrand et Vanderyelde : Tout d'abord il est faux, écrit-il, archi-taux que l'intérêt véritable des travailleurs ipui^c se trouver en cont.raxlLCtiion avec les intérêts du, pays. Ceux-ci au contraint» sont lo plus intimement liés aux intérêts ouvriers, car si le pays n'est, pas bien dirige, si les affaire» vont a la dérive,c'est la classe ouvrière qui est la première à en souffrir. L interet de la classe qui travaille est toujours celui du pays et réciproquement- C'est là 1 essence même de l'état démocratique. En défendant les intérêts" dsi pays, on sert en premier lieu les travailleurs et, si la solidarité internationale n'est pas un vain mot — comme c e»t le cas pour lès Allemarids ! — ou sert toute la classe ouvrière. Les. travailleurs de tous les pays ont pour intérêt- primordial et pour sauvegarde suprême le Droit, le respect du Droit. C'est au nom de la Justice que le Socialisme s est présenté au monde. Le jour où des socialistes ont sans sourciller laissé dire au chancelier : « Noue allons contre touit droit envahir la Belgique... » ces socialistes ont tralii la cause du. prolétariat. Lorsque l'Internationale _ quel que soit celui qui la représente, neutre ou antre — a la faiblesse de ne pas résoudre d'abord la question de Justice. lorsqu'elle veut éluder à tout prix le problème des responsabilités, et surtout lorsqu'elle met sur le même pied, à toute occasion, L'agresseur et l'attaqué, et s'adresse sur le même ton au bourreau et à la victime — il est permis de dire qu'elle n'a plus la force morale nécessaire pour être de quelque utilité dans le règlement, d'e comptes formidable que les Alliés préparent pour affranchir L'Europe d'une nation de proie, de violence et de brutalité ! Si l'Internationale n'était -pas morte, les agissements du Comité exécutif provisoire et de son secrétaire l'auraient achevée. Le même jour, dans YEclio belge d'Amsterdam, M. Charles Bernard souligne une autre affirmation de M. Huymans diaprés laquelle « le danger n'est plus au dehors mais au-dedans » : Le danger n'est plus au dehors, s'écrie M. Charles Bernard. Evidemment, puisque les Allemands sont toujours au dedans. Mais ce que le « Socialiste Belge » veut dire c'est que ces Allemands qui ont tué, fusillé, égorgé 6 COO civils, incendié Lôuvain et cent autres villes et villages, qui ont enlevé l'outillage de nos usines et le blé de nos greniers, qui ont fait suer à une population vouée à l'oisiveté forcée 1 milliard et demi de francs, qui ont arraché à leurs foyers deux cent j ïnille pères, ûjwpux,. fils pour les embrigader à coups de matraque et de crosse de fusil dans les misérables équipes du trava.il forcé, c'est que ces Allemands tout souillés de cri-tmes sont moins à craindre que notre gou-•vernornent exilé du Havre qui a commis un crime autrement abominable : il n'a pas appelé M. Camille Huysmans dans ses conseils. Ce comique 'dans le tragique n'en reste pas moins comique et l'on pourrait rire si. encore une fois, il n'y avait pas dès esprits faibles ou aigris qu'une "telle propagande atteint et bouleverse. On les excite avep des mots comme « militai ime » pour détourner leur attention de cette' effroyable réalité qu'est le militarisme allemand, et on essaie "de les orabarquer dans une entreprise de pacifisme qui n'a pour but que de sauver l'Allemagne et d'assurer sur le chef de Guillau- , ime li la couronne que les princes allemands, confédérés offrirent jadis à Guillaume Ier au 1 château de Versailles. J'entends Camille Huysmans s'écrier : « Quelle plaisanterie ! » En apparence seulement. Si les gouvernements de l'Er.ténte iont rcipoussé dédaigneusement les propositions de paix de l'empereur allemand dont a été suffisamment démontré qu'elles n'é- ient qu'un piiège, ils l'ont fait en oonnais- — les Elals-Diils contre l'Allemagne C'est pour déclarer la guerre que le Congrès a été convoqué Le torpillage des trois derniers vapeurs américains a-t-il créé l'état de guerre entre les Etats-Unis et l'Allemagne ? A en croire une dépêche de New-York, le président Wilson "et ses ministres auraient résolu la cfbestion par l'affirmative. Depuis le lundi 12 mars, a déclaré le conseil des ministres, Y état de guerre existe virtuellement.Il ne manque plus, selon l'usage, qu'une déclaration officielle de guerre. Cette déclaration ne peut être faite que par le Congrès, ainsi que l'exige la Constitution. C'est le 2 avril que le Congrès se réunira ; voici le texte de la convocation présidentielle : Attendu que l'intérêt public exige que le Congrès des Etats-Unis soit convoqué en session extraordinaire, à midi, le 2 avril, pour recevoir de l'exécutif une communication relative aux graves questions de politique internationale, je, Woodrow Wilson, président des Etats-Unis, proclame et déclare par la présente que cette circonstance extraordinaire exige que le Congrès des Etats-Unis soit convigué en session supplémentaire an Capi-tole. à Wasgington le second jour d'avril, à midi, et, par la présente, j'invite à en prendre note toutes les personnes qui, à cette date, auront droit d'agir en qualité de membre. La; décision présidentielle relative à la réunion du Congrès a produit aux Etats-Unis une très grande satisfaction. Personne ne doute de ce qu'elle signifie, à en croire cette dépêche de Washington au Times : « La convocation du Congrès pour le 2 avril a pour but de fournir aux représen* tants des Etats-Unis l'occasion de déclarer aussitôt que possible, que le résultat du torpillage des trois navires américains, est de créer Vétat de guerre avec VAllema-gne. » COMMENT LES ETATS-UNÏS FERONT LA GUERRE C'est encore le correspondant du Times qui va nous le dire : Le président, écrit-il, est d'avis crue les Etats-Unis ne devraient pas se lancer dans de vastes préparatifs militaires, ou du moins, pas avant, qu'une manifestation imposante de la population ne l'exige. Il est toujours convaincu qu'une alliance avec les puissances de l'Eentent serait contraire à la politique 1 américaine et aux instincts du peuple américain. Il se propose donc pour le moment de limiter les opérations de guerre des Etats-Unis àla sauvegarde des intêré msiircéata ap Unis à la sauvegarde des intérêts américains et à ceux des neutres sur les merS. Les Etats-Unis feront donc leuf guerre à eux, parallèlement aux alliés. Mais il n'est pa.s dit qu'en dehors du terrain militaire une coopération complète ne pourra pas être assurée. On est persuadé, au contraire, qu'au point de vue économique et commercial il se formera de fait une véritable alliance. sance de cause, certains qu'ils sont de la victoire finale- Appeler la paix aujourd'hui, c'est appeler la paix allemande, c'est implorer le salut de cette Allemagne qui a martyrisé notre pays, c'est préparer l'avènement définitif du germanisme destructeur de l'esprit humain. C'est ce germanismo- que veut sou/ver le « Socialiste neige » ia/u nom do l'internationalisme et la « Vlaamsche Ge-dachte » au nom du mégionaliarne. Qui l'eût cru ! M. Huysmans et le jeune M. Léo Picard ont fini par se donner la main : les extrêmes se touchent. Et en se donnant la main, M. Huysmans et M. Léo Picard travaillent pour lé kaiser avec ce Herr Ph.il.ipp Scheidemann qui vient de faire échouer à Berlin, d'accord avec les partis bourgeois, le socialiste minoritaire candidat à la succession de Liebknecht... Cela s'appelle pour le secrétaire du Bureau socialiste international travailler dans l'intérêt du prolétariat. Tant pis poulies ouvriers belges dépouillés, déportés et massacrés par les Kamarades à la Sude-kum et à la Scheidemann... _A RETRAITE ALLEMANDE —i — LA POURSUITE CONTINUE Malgré de vives réactions De violentes contre-attaques sont repoussées avec de fortes pertes COMMUNIQUES FRANÇAIS 14 heures. Dans la région au nord de Tergnier, nous avons, après un vif combat, élargi nos positions à l'est du canal de Saint-Quentin et rejeté l'ennemi de plusieurs points importants qu'il défendait avec énergie. Au sud de l'Oise et au nord de Soissons, nous avons également progressé au cours de la nuit et occupé plusieurs villages malgré de vives réactions de l'ennemi dans la région de Vregny. Un coup de main exécuté par nous au nord de Berry-au-Bac nous a permis de faire des prisonniers. Plusieurs tentatives ennemies sur nos petits postes à l'est de la route 3aint-Hi-laire-Saint-Souppiet, vers La Fcntaine-aux-Charmes (Argonne) et au bois des Cauriè-res ont échoué sous nos feux. Nuit calme partout ailleurs. 23 heures. Dans la région de Saint-Quentin, escarmouches de patrouilles au nord de Dallon. ENTRE LA SOMME ET L'OISE, L'ENNEMI A TENTE AU COURS DE LA JOURNEE DE VIOLENTES REACTIONS POUR NG|US REFOULER de LA RIVE EST DU CANAL DE SAINT-QUENTIN QUE NOUS OCCUPONS. SUR LE FRONT CLASTRES-MONTESCOURT LES ATTA QUES SUCCESIVES DE L'ENNEMI ONT ETE BRISEES PAR NOS FEUX DE M|. TRAILLEUSES ET ONT INFLIGE DE ; FORTES PERTES AUX ALLEMANDE | DES COMBATS EGALEMENT VIFS DANS LA REGION A L'OUEST DE LA FERE SE SONT TERMINES PAR L'ECHEC COMPLET DE L'ENNEMI. AU SUD DE L'OISE, NOS DETACHEMENTS ONT FRANCHI L'AILETTE EN QUELQUES POINTS. Au nord de l'Aisne, les Âliemands ont renouvelé leur tentative entre la route de Laon et la rivière. Trois attaques sur la ligne Vrégny-Chivres ont été arrêtées par nos tirs de barrage. Notre artillerie de la région au sud de l'Aisno prenant en enfilade les troupes ennemies leur a infligé des -pertes très élevées. Lutte d'artillerie assez violente en Woe-vre dans ia région au pied des Côtes de Meuse. Une tentative ennemie sur la ferme de Romainviile (secteur de Saint-Mihiel) n'a pas réussi. Rien à signaler sur le reste du front. ■ OC)<J REPRISE DES TRAINS PAR1S-SOÎSSCNS Le service des trains de voyageurs est rétabli, à partir d'aujourd'hui, entre Paris et Soissons. 11 y a lui convoi par jour dans les deux sens. LE REICHSTAG ET LA iï&ERRE M. de Bethmann PARLERA LUNDI Un télégramme de Zurich annonce que M de Bethmann prononcera un grand dis-cours politique lundi prochain au Keicns-ta<* à l'occasion de la discussion du budget'des affaires étrangères et du budget du chancelier. Un discours de M. Helfferich Au cours de la discussion en seconde lecture du budget de l'intérieur, au Reichs-tag, le secrétaire d'Etat, M. Helfferich a déclaré que l'adaptation économique aux conditions de la guerre a été accélérée et renforcée par la loi sur le service civil auxiliaire. M. Helfferich a ajouté : Le peuple mérite notre admiration pour l'esprit patriotique avec lequel tl a supporté les restrictions des derniers mois et des dernières semaines. (Approbations.) Le mot a tenir » est devenu une réalité. (Approbations.)Je suis absolument certain, ajoute M. Helfferich, que nous tiendrons jusqu'au bout. — www DANS !•'ARMÉE Les promotions ordinairement publiées le 26 mars sortiront le 8 avril à l'occasion de l'anniversaire du Roi. SUR LE FROfiï ROUMAIN Vives actions ' D'ARTILLERIE Front roumain. — Situation inchangée sui tout le front et sur la frontière de la Molda vie. Vive canonnade dans différents secteurs sur le Sereth. Un détachement ennemi comprenant ai moins trois compagnies, parlant de Maxia lini a été dispersé. L'artillerie ennemie a bombardé nos posi tions au nord de Ghinovanni, ia région i l'est de Muntedi et nos tranchées au nord lit Mihanea. Sur le Danube, l'artillerie lourde a détruit tes fortilications ennemies sur la colline de Bujeac. Aviation. — Des avions da reconnaissance ont jeté quelques bombes sur nos magasins, WYWl t)ne Séance Secrèle AU PARLEMENT SUEDOIS Stockholm, 21 mars. — Le Riksdag s'est réuni quatre heures,, en comité secret Le roi a ouvert la séance et a engagé les membres à présenter le plus tôt possible pai écrit leur avis sur certaines questions. Le roi s'est ensuite retiré accompagné par le président du conseil et le ministre des affaires étrangères. Que sortira-HI de la RéVQlutiOQ russe ? La situation continue a être confuse et inquiétante Les nouvelles de Russie continuent à être confuses et inquiétantes. L'impression qui en résulte iest que le gouvernement provisoire se trouve en proie à de graves difficultés venant, les unes des exigences des éléments révolutionnaires extrémistes, les autres de la résistance de certains fidèles de l'ancien régime. C'est ainsi qu'on aipprend successivement que le tsar et la tsarine sont retenus prisonniers à Tsarkoié-Sélo d'où Nicolas II serait conduit prochainement en Angleterre, .que M. Kerensky, ministre de la justice a dû intervenir pour enrayer un mouvement insurrectionnel dans la flotte de la Baltique, que le même ministre, qui appartient, on le sait, à l'extrême-gauche républicaine, a décidé que la peine de mort serait abolie et que les femmes participeront aux élections de l'Assemblée constituante.Tout cela, reconnaissons-le, donne encore l'impression du chaos et il faut souhaiter, dans l'intérêt du régime nouveau aussi bien que dans l'intérêt de la Russie, que le gouvernement provisoire réussisse au plus tôt à rétablir un ordre réel à l'abri de toute violence et de toute surenchère. Que les membres du gouvernement provisoire comprennent l'urgence de cette tâche, cela n'est pas douteux, mais il n'est malheureuiseiment (pas douteux non plus que certaines factions la lui rendent bien difficile et on a de ces deux faits urne preuve égale dans une dépêche lancée jeudi de Petrograd pour signaler unie proclamation de M. Kerenski disant que leè ■partis révolutionnaire et socialiste déconseillent les violences et les règlements de comptes sans jugement. Il est certain que, si cet appel n'était pas écouté, ce sevait au risque des plus graves périls. L'Allemagne est à l'affût des fautes qui pourraient être commises à Petrograd pour les exploiter au profit de ses appétits et. déjà ses socialistes s'y montrent des plus empressés. On se rappelle qu'en août 1914, les socialistes du Reichstag tentaient de justifier leur vote en faveur des crédits de guerre par cette raison majeure que leur conscience de socialistes leur faisait un devoir d'aider le gouvernemnt allemand dans sa lutte contre le « despotisme tsa-riste. » Aujourd'hui que la révolution a renversé le « despotisme tsaliste », les socialistes allemands songent-ils à déserter la cause du kaiser ? On a vu la réponse à cette question dans les déclarations de Herr Philipp Scheidemann. I.e leader socialiste s'intéresse beaucoup à la révolution russe. Il en attend de grandies choses : l'affaiblissement de l'Entente et la victoire prompte et complète des armées allemandes, ainsi que, jubsidiairement, une orientation un peu plus libérale du régime intérieur allemand, subordonnée elle-même à l'intérêt supérieur de l'iemipire. Il y a dans cette attitude -des socialistes du kaiser une leçon pour beaucoup d'illusionnistes. Souhaitons qu'elle soit comprise avant tout à Petrograd. Il y va tout ensemble de l'intérêt de la Russie, de son nouveau régime et de ses alliés. L'ARRESTATION DE NICOLAS II Petrograd, 25 mars. — C'est au graiV# quartier général russe, où il était retourné après avoir signé son abdication., que le tsar Nicolas II a été arrêté. L'arrestation a été faite à la demande d'une délégation de la. Doumia qui a remis au général Alexeïef l'ordre du gouvernement provisoire.Des versions contradictoires sont mises en circulation au suijet des motifs de la mesure prise contre Nicolas II. Certains craignaient, dit-on, un mouvement contre-révolutionnaire appuyé sur l'armée du front. D'autre part, lé comité mixte d'ouvriers et de soldats, qui siège en permanence à Petrograd, exigeait l'arrestation de la faimille impériale, et le gouvernement provisoire a fini par céder. "LaBelgique de demain et sa politise " Nos excellents confrères de la Métropole ont put dire en toute liberté le 29 janvier, leur appréciation très développée et très élogieuse sur les deux premières parties •du livre de M. N. Wallez qui exposent et qui commentent les caampagnes de politique internationale du XX0 Siècle. iNious avons voulu les repronduire. La censure belge à Paris nous en a formellement empêchés. Le grand organe anversois vient d'analyser, dans son numéro du 2 mars, la troisième partie de La Belgique de demain et sa politique, qui traite de notre politique intérieure. Il se plait à souligner « la hardiesse » de ces aperçus, la sûreté de ses jugements le calme serein dans lequel M. N. Wallez brise avec beaucoup de fétiches et le souffle patriotiqus ardent et soutenu qui Tins-pire et l'élève au dessus de basses contingences' de la -politicaillerie universelle. >» « Rien n'indique mieux, ajoute-t-il, l'évolution des esprits provoquée par la guerre que la belle franchise avec laquelle un Belge de talent peut traiter librement aujourd'hui les problèmes les plus délicats et proclame tout haut des vérités essentielles qui, hier encore, devaient être chu-îotéea. » Les idées défendues par la Métropole offrent une si grande ressemblance avec les idées défendues par l'auteur de La Belgique de demain et sa politique et pai le XX0 Siècle que nous ne résistons pas au plaisir d'en donner quelques expressions.Censuré V...... ...Il faudra fortifier l'Etat et lui restituer, les qualités et les apanages qui lui permettent de jouer un rôle dans l'organisme national, lui rendre sa liberté, sa vigueur, ses fonctions de génie de la collectivité, de premier moteur, de haut directeur de la nation, en refaire un justicier, un diplomate et un guerrier.Mais le Parlement ? « Le rôle véritable du Parlement est dans les fonotioms de contrôleur vigilant, compétent et travailleur que la constituante lui a assigné et qu'il a toujours négligées pour des luttes stériles. Il est essentiel qu'il commence à s'en apercevoir... La guerre a ouvert les yeux du pays et celui ci saura envoyer aux Chambres des hommes qui seront disposés à y remplir leur devoir primordial, c'est-à-dire y faire œuvre utile. » Dans le domaine syndicaliste, nos confrères de Londres prévoient comme nous « un strict cantonnement des revendications ouvrières et , un développement organisé de nos capacités techniques ». En terminant son long compte-rendu, la Métropole exprime son vif regret de n'avoir pu s'étendre davantage encore sur « ces pages touffues, bourrées de faits et où court le fil conducteur d'une implacable logique », « pétries d'un patriotisme robuste et clairvoyant », écrites, dans « une langue précise qui évoque invinciblement celle de Charles Maurras ». En exprimant son impatience de voir paraître le prochain volume de M. N. Wallez : » Problèmes du Nationalisme belge », elle insiste pour que tous les lecteurs lisent, méditent en propagent la Belgique de demain et sa politique. (1). ■ \VY\W « Un nouveau cardinal anglais Le séjour prolongé à Rome- du card> mal Bourne, archevêque de Westminster, provoque de nombreux commentaires dans la presse catholique de Grande-Bretagne. On parle avec persistance de modifications très prochaines dans la hiérarchie catholique romaine en Grande-Bretagne. Suivant ces bruits, le cardinal Bourne resterait à Rome d'une façon permanente ; l'archevêque de Liverpool, qui serait créé cairdinal, lui succéderait, à Westminster et serait remplacé par l'évê-que de Menevia. ( l) Un, volume in-16 de 168 pages. — Prix : 2 irancs. Envoi franco contre bon pwsta) adressé au « XX" Siècle ., 33, rue Jean-Jacques Rousseau, Paris. Feuilleton du XX' Siècle, N" 17. LES BELGES en Afrique allemande (Suite) Le 10 août, à 9 heures, du matin, le dra peau belge est toujours arboré au consulat mais à lu heures — la nouvelle de la décla ration de guerre à la Belgique est officiel! — il est remplacé par un drapeau de 1 CroN;-Rouge (?) et trois quarts d'heur après M. Kausch, commissaire de district % ;. -rêter MM. Gendarme et Lepoivre l'hôtel du Kaiserhof où ils étaient desceri dus 11 les conduit à bord àaFeldmarschali un bateau de la B, 0. A. L., transformé e: prison. Le 11 août, un lieutenant, allemand e tleux sous-officiers, armés de revolvers jvont les prendre et les Conduisent à lagur où un train spécial attend. Il les embai quent pour Morogoro et Tabora ainsi qu'u autre « prisonnier » belge, le sous-officie <ie réserve De Donoker, malgré les protes .tations du commandant Gendarme. En effet, le drapeau blanc, en droit intôi inlational de la gueirre, a une significatiot absolue connue dans Le monde entiei i «uni im rwi i.jwa-vhwn a. mnnima Quand on le hisse ,on dit à l'adversaire : . « Cessez les hostilités, nous n'en ferons pas non plus. » Arrêter des non-diélinquants sous le couvert du drapeau blanc est un acte positif d'hostilité à l'égard de la nation des personnes arrêtées et des nations alliées. Le commandant Gendarme répéta sa pro-testation par écrit au gouverneur Schnee j le 11 août et le 26 août. Celui-ci lui fit ré-i pondire le 7 septembre : « Votre arrestation n'a pas été opérée par » l'administration de Dar-es-Salam, niais » .par les autorités miliifxires. Elle ne porte » aucune atteinte à l'accord relatif à Dar- - » cs-Saiam. Cette convention n'impose que i » certaines obligations à l'administration, - » elle ne neutralise pas' la ville ; au su:r-î » plus, elle ne s'applique pas aux Belges. » e Voilà qui est vraiment inouï. ;> Le drapeau blanc a un sens inf.ernatio-1 nalement restreint et très nettement déterminé. Il ne pouvait avoir une signification . particulière anglo-allemande à Dar-es-Sa-1 lam. D'autant moins qu'aucune proclamation, aucun, avis n'en avaient averti les t étrangers, qui étaient en droit de se croire , en sûreté. Sinon, ils auraient dû être invi-e tés à quitter le territoire allemand et un - délai aurait dii leur être imparti. i Les Allemands ne voulurent rien enten-r dre. Gendarme fut interné à Tabora avec - Lepoivre et De Donck/r. Ils y trouvèrent quelques compatriotes. — Notre vie ici, me dit41, vous la con-î naissez. Ce dont nous avons souffert le . glus tfaibord, c'est du manque de nouvelles authentiques — et de l'abondanoe de fausses nouvelles des communiqués allemands. Ainsi ils annoncèrent un jour qu'ils avaient occupé Orléans. En vérité, il s'agissait de Bond d'Orléans, un hameau quelque part dans l'Aisne. Chaque jour ils proclamaient de retentissantes victoires. Nous n'avons commencé à voir clair qu'après avoir acheté en cachette des journaux anglais qu'un boy de fonctionnaire allemand avait chipés à son maître... Nous n'avions pas de carte du front. J'en ai confectionné une en m'ai-dia.nt des cartes de départements du ci Petit Larousse... » et puis un jour le communiqué portait que les négociations de paix avaient échoué « parce que la France et l'Angleterre refusaient de n causer » avo.nt que ia Belgique eût été complètement évacuée. ii Mais alors les alliés n'étaient pas réduits à merci !... Les Allemands eux-mêmes restaient tout ébahis à cette nouvelle. L'un d'eux dit : « Cela m'a produit l'effet d'un seau d'eau froide dans le dos. » Nous en étions tout rassérénés. Mais que se passait-il au Congo ? Vous pensez bien que nous nous y intéressions fort. Un iour nous fûmes rassurés aussi pour la colonie. — Comment celai ? — D'une manière bien curieuse. Pour se moquer de nous et pour nous prouver la supériorité teutonnd eh toutes matières, un Allemand nous dit que l'on captait à Tabora toutes les dépêches belges envoyées par télégraphie sans fil, que l'on savait ainsi que le général Tombeur était à Muain-sa et qu'il lançait des ordres. A Muansa ? mais alors nos troupes avaient pris l'offensive et elles étaient entrées dans l'Est Africain allemand » — Quelle joie a dû être la vôtre ! — Vous auriez de la peine à vous l'imaginer... Et quand le canon commença à tonner autour de Tabora !... Nous n'avons plus fermé l'œil une nuit... La délivrance était proche... Après plus de deux ans d'internement ! Et le commandant Gendarme parle de l'émotion qui les étreignait, lui et nos compatriotes, les Anglais et les Italiens prisonniers comme eux, lorsque le 19 septembre au matin, le lieutenant Raede-maeckers est entré à Tabora avec les premiers soldats de Bula Matari... Je vous ai déjà raconté cela. Revenons-en à l'internement et aux procédés des Allemands. Interwiew du Révérend Westgate La torture infligée aux prisonniers était physique autant que morale. Le Révérend Westgate, directeur de l'école que la Société des Missions de l'Eglise britannique a créée à Kongwa, près de Mpwapwa, m'en a cité quelques exemples. Le Révédend Westgate, le 8 août 1914, aivait reçu défense de sortir de sa mission et d'y continuer tout travail d'éducation ou d'évangélisation, voire seulement de pure construction. Le 27 mai 1915 il fut interné à Kiboriani et de là envoyé à Tabora, où il arriva le 1er juin. — Ce que j'ai vu au camp des. prisonniers suffit à faire des autorités allemandes un objet d'horreur pour l'humanité. Cependant il m'a étlé rapporté que les soldats et les marins anglais 'étaient encore plus maltraités avant mlon axrîvée. —■ A.vez-vous pris des notes ? — J'ai nuon journal, que je remettrai à qui de droit. — Ne pourrait-on le feuilleter ? — Je vais vous en lire quelques extraits, au jour le jour : ci Carter et Dack, deux troupiers anglais, et deux Italiens sont mis hors du lit à minuit pour nettoyer les lampes... Pezzini est mis en cellule pour deux jours, parce qu'il a échangé quelques paroles avec Martino (un Américain) par-des-sus le réseau de fils de fer barbelés... Hall, un marin, est,insulté par le Mad Mullah, qui vient l'assommer à coups de bêche. — Le Mad Mullah ? Le Mullah fou ? Que vien faire ici ce chef de révoltés soudanais ? — C'est le sobriquet donné à un de nos gardiens nommé Muller et qui avait des allures de fou furieux... Je continue : Le Mad Mullah, à propos du ransport de l'eau, veut tomber à liras raccourcis sur Negrini... Muller et Herbing fouillent toutes les chambres et tous les bagages parce i qu'une lettre aurait été passée en fraude dans une boîte de cigarettes... Nos-gardiens nous racontent que les Allemands ont fait 600 prisonniers anglais au Nvassa-land, que Abercorn et Fife sont pris,"qu'un navire leur a apporté 2,000 fusils et du matériel de guerre. — Ahercorn et Fife pris par les Allemands! Quand cela ? — En juillet 1915... Oh ! ils nous ont raconté bien d'autres mensonges pour nous abattre le moral. Une autre fois, ils nous assurèrent que les Anglais avaient rappelé leurs troupes de la France et de l'Afrique du Sud, parce qu'ils devaient tenir tête à une invasion de l'Angleterre par les Aile-, | mands. Ou bien encore : le tsar a pris le commandement des troupes russes pour ne pas être assassiné è Petrograde ; il- préfère se rendre aux Allemands ; les Allemands marchent sur Marseille d'où ils 1 attaqueront l'Italie ; les Japonais viennent de faine faux bond a.ux Alliés ; ils attaquent les Indes anglaises. — C'était bien ça ! — Autre chose : un Belge, le lieutenant Manet, est en cellule depuis près de six mois pour avoir appelé un géôlier « cochon «, pour avoir sifflé la Marseillaise. — Oui, je sais. J'ai vu sa cellule, longue de 4 mètres, large de 1 m. 65, haute de I 3 m. 75. Il n'y a, pour l'éclairer et l'aérer, qu'un vasistas de 0 m. 98 x 0 m. 50 situé à 3 m. 10 audessus du sol — et cette fenê- 1 tre armée de barreau en fer et fermée d'une toile métallique, est close d'un volet !... , Manet a passé là de longs jours. Par la chaleur qu'il fait à Tabora et qui dépasse ' souvent 30° à l'ombre, le séjour devait y : être une véritable torture. — Ortolani et Bloom, un Anglais, doivent nettoyer les W.-C. Bloom refuse. En cellule !... O'Nedl, un marin britannique, au . cours d'une corvée en ville, a demandé à un indigène du feu pour allumer sa pipe : ; huit jours de cellule... Brytz, un Boër, et ; Darling, un marin britannique, sont gratifiés de deux jours de cellule parce qu'ils se ;l sont levés de table sans en avoir reçu l'or- ' dre... Ballerini, Peppino et Francesco sont ! punis de même parce qu'ils se sont mis à ,r manger avant le signal ; de plus, ils sont i ' privés de pain pendant quinze jours, | — Et les évasions ? (A suivre] Ernest HENRION,.

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