Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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26 January 1915
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s.n. 1915, 26 January. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/2804x55c8k/
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1 </*. i?ANNÉE. — Série nouvelte. — N° 76 Le numéro ! 10 Centimes Mardi 26 Janvier 1915 'réaction & administration 28 u: rus de la Bourse — LE HAVRE Téléphone : Le Havre n° 14.05 OFFICE SPÉCIAL A LONDRES : jl Panlon Street (Broadmead House) London (S. W.). Cireeteur : FERMD SEUR&I Toutes les communications concernant la rédaction doivent être adressées aux bureaux du XX' SIÈClE, c8"\ vue. de la Bourse, Le Havre, avec la mention : " Rédaction LE XXE SIECLE Quotidien beSoe paraissant au Havre ABONNEMENTS : France 2 fr. 50 par mois. » 7 fr. 50 par trimestre Hors Franco.. 3 fr. » par mois. » ..9 fr. » par trimestre Angleterre— 2 sh. 6 d. par mois. » .... 7sh. 6 d par trimestre PUBLICITÉ Correspondance de réfugiés et communications personnelles : Sur le Continent : Les 3 lignes O fr. 50 La ligne supplémentaire O fp. 25 Angleterre : la ligno 3 d. PUBLICITÉ COMMERCIALE : On traite à forfait fc», ..nu..— - ' 'i ' Récit authentique et circonstancié de l'attentat commis par les Allemands contre la personne et la liberté apostolique du cardinal Mercier Nous publions ci-dessous l'émouvant et dramatique récit que le « XXe Siècle » a annoncé dans son nuiméra de dimanche. L'auteur est prêtre du diocèse de Malines. Nous pouvons répondre de son jugement et de son esprit critique. Nous savons qu'il s'est renseigné à bonne source. Bien plus, comme nous le disions dimanche, nous avons des raisons de croire qu'il a soumis sa relation, avant de nous la faire parvenir, au contrôle du cardinal lui-même. Tout nous autorise donc à considérer son récit comme la relation exacte,authentique, définitive des événements que deux ou trois journaux catholiques d'Italie,dont la dépendance vis-à-vis de Berlin est un sujet d'affliction pour le Saint-Père et un sujet de scandale pour Le monde chrétien, ont appelé dédaigneusement « l'incident Mercier.» La parole est maintenant à M. le général von Bissing, gouverneur allemand de la Baltique occupée. Ce ca<ulcleux guerrier a osé affirmer, dans un communiqué aux journaux soumis à sa censure, que le cardinal lui-même avait consenti à ce que la lecture de sa lettre fût ajournée Son Eminence a rénondu, par sa lettre à fion clergé, que nous avons reproduite dans le « XX0 Siècle » du 21 courant, à M. le général gouverneur. Il a répondu en confirmant ses premières instructions. Il a ajouté « que tout avait été fait pour qu'il signât une modification' à sa lettre.» Il a déclaré fièrement qu'il ne signerait rien. La relation ci-dessous achève la déroute de ce soldat-procureur. Pour se sauver, pour prouver tout au moins qu'il ne mérite point d'être traité de menteur, il ne lui reste qu'à produire un document, un seul, établissant. que le cardinal aurait donné l'ombre du consentement qu'il lui a attribué. Honneur au clergé de Belgique, qui, serré autour du cardinal son chef, défend comme ses devanciers des époques les plus tragiques de notre histoire, l'indépendance de la Patrie. Au XVI0 siècle, l'Université de Louvain ne craignit pas de protester, dans une adresse politique, contre la tyrannie du duc d'Albe. En 1789, contre les Autrichiens, en 1797, contre le Directoire, en 1830, contre les Hollandais, le clergé belge fut au prein: t rn:ti;;.s des patriotes insurgés. L'oppression pruss'enne, qui se heurte à une égale ré .:s'>are et à un*courage identique, subira le même sort : notre foi à cet égard augmente et se fortifie tous les jours. F. N. Voici l'article de notre correspondant : Effrayé par l'émotion provoquée à l'étranger par le traitement dont le cardinal Mercier a été la victime, le gouvernement allemand s'est efforcé d'apaiser l'opinion par dcommuniqués où il a prétendu « n'avoir jamais songé à entraver la liberté du prince de l'Eglise dans l'exercice de ses fonctions eoolé ia. tiques » et avoir obtenu de lui une sorte d'amende honorable. Un récit circonstancié dos incidents qui ont suivi l'admirable lettre de l'archevêque de Malines suffra à établir comment lé gouvernement allemand comprend la liberté et aussi comment il a osé une fois de r»lus travestir la vérité. LES INSTRUCTIONS DU CARDINAL MERCIER A SON CLERGÉ C'est le 25 décembre, fête de Noël, qu'est datée la lettre pastorale connue aujourd'hui de tout le monde civilisé. Le cardinal Mercier en avait fait précéder le texte d'un court préambule latin destiné au clergé. Ce préambule contenait notamment les instructions suivantes touchant la lecture et la propagation de la lettre pastorale : u Veuillez lire au plus tôt à vos paroissiens la lettre ci-jointe que nous vous faisons distribuer dans toute la mesure du possible. Il vous sera loisible.de la diviser en deux ou trois parties, mais il ne vous est permis d'en omettre la lecture entière ou partielle, sous aucun prétexte, d'où qu'il vienne. <( Des exemplaires de cette lettre à répandre dans les maisons de vos paroissiens sont en vente chez l'éditeur Dessain, de Malines ; le produit de leur vente — 20 centimes par exemplaire — aei a donné aux pauvres par les curés. » Ces instructions et la lettre pastorale furent. remises à la plupart des curés de l'ar-chï&iocèse pendant les journées des 30 et 31 décembre. IT S SOLDATS ALLEMANDS EXIGENT J >ES CURÉS LA LETTRE PASTORALE. Dès le 1" janvier, des soldats, sous-offi-lers et officiers allemands se présentèrent hez beaucoup de curés et leur présentèrent me lettre du gouverneur général exigeant a lettre pastorale et. défendant qu'on en lit îecture dans les églises. Dans beaucoup de paroisses, ces démarches, qui se poursuivirent d'ailleurs le lendemain et le surlendemain, eurent lieu pendant la nuit, se firent à grand' fracas et suscitèrent une vive émotion. De nombreux prêtres furent menacés d'amende ou d'emprisonnement pour le cas où ils oseraient lire la lettre de l'archevêque à leurs paroissiens. Certains furent, comme à Schooten et a Duffel, par exemple, retenus plusieurs heures clans des postes militaires. Un cure d'une des grandes paroisses d'Anvers dut se rendre au gouvernement militaire et y comparaître devant un tribunal. Enfin dans certaines communes, on alla jusqu'à rendre responsables du « cnme » éventuel du curé, le bourgmestre et tous les habitants ! Ces essais d'intimidation échouèrent piteusement, Beaucoup de curés refusèrent fièrement de délivrer la lettre qu'ils avaient reçue. D'autres encore cédèrent à la violence ^ et abandonnèrent le seul exemplaire qu'ils possédaient, mais tous protestèrent avec énergie et déclarèrent qu'ayant reçu un ordre de leur archevêque, ils n'avaient qu'à l'exécuter. Le 1" janvier, en effet, on lisait la lettre pastorale dans la plupart des églises, et .* Bruxelles même, à Sainte-Guduïe, la principale église de la capitale, à quelques pas .« ' 1 du siège du gouvernement générai allemand, on distribuait publiquement 1200 exemplaires du document interdit. DES OFFICIERS ALLEMANDS ARRÊTENT L'IMPRIMEUR DE LA LETTRE. Le gouvernement avait sans doute espéré du clergé plus -de docilité. Il s'était probablement flatté qu'en terrorisant les curés, il réussirait à empêcher la lettre du cardinal d'atteindre le public. Déçu dans cet espoir, il se décida à fraipper plus haut et à agir à Malines même. On va voir avec quelle délicatesse ! Le samedi 2 janvier, à 2 heures du matin, un policier allemand se présenta à Malines, au domicile de M. F. Dessain, faisant fonctions de bourgmestre, et qui, en sa qualité d'imprimeur de l'archevêché, avait, on l'a vu plus haut, édité la lettre du cardinal. M. Dessain, réveillé en sursaut, reçut le policier en robe de chambre et en pantoufles. C'est à son imprimerie qu'on en voulait. Cinq officiers l'envahirent et. y firent une perquisition au cours de laquelle ils saisirent. 15.000 exemplaires de la lettre pastorale. Les officiers emmenèrent ensuite M. Dessain et le retinrent comme prisonnier. Au bout de quatre jours pendant lesquels il fut, reconnaissons-le, convenablement traité, M. Dessain se vit signifier un jugement qui le condamnait à 500 marks d'amende ou plusieurs jours de prison. UNE DESCENTE DE POLICE A L'ARCIIEVÈClllî On ne peut, en effet, qualifier autrement la visite que trois officiers, d'ailleurs corrects, firent la même nuit à l'archevêché. Il n'était pas six heures et le cardinal se préparait, suivant ses habitudes matinales, à célébrer la messe. Les officiers, introduits auprès du prélat, se déclarèrent chargés de lui notifier que certains passages de sa lettre pastorale avaient contrarié le gouverneur général et que celui-ci comptait lui demander à ce sujet, des explications. Le cardinal se déclara prêt à les fournir, mai's ajouta qu'il ne le pourrait que le surlendemain, s~es journées de samedi et de dimanche devant être consacrées à diverses fonctions de sa charge . — Pardon, répondit celui des officiers qui portait la parole, ce n'est ni demain, ni après-demain, mais aujourd'hui même que ces explications sont nécessaires. — Soit, conclut le cardinal, je suis à votre disposition. Et les officiers se retirèrent, déclarant qu'ils allaient faire rapport au gouverneur général. On ne les revit plus, et la journée du samedi se passa sans que le cardinal reçût aucune autre communication du gouverneur allemand. LE CARDINAL CONSIGNÉ A MALINES Le dimanche 3 janvier, le cardinal devait se rendre à Anvers pour y présider à la cathédrale la consécration dé la ville au Sacré-Cœur. Des affiches avaient annoncé publiquement depuis trois semaines sa présence à cette cérémonie. Le matin de ce jour-là, l'archevêque reçut un télégramme signé du général von Bissing, gouverneur général, et conçu dans ces termes : « Le gouverneur général vous prie de ne pas vous rendre aujourd'hui à Anvers. » T.e cardinal s'inclina et resta à Malines, mais il ne vit encore rien venir le dimanche.NOUVELLE DESCENTE A L'ARCIIEVfi-CHfi. — LA DUPLICITÉ DIJ GOUVERNEMENT ALLEMAND. Le lundi matin, nouvelle visite à l'archevêché, ce qui causa grand émoi à Malines. Vers 8 h. 1/2, on vit en effet arriver au palais archiépiscopal une auto militaire allemande ; dans cette auto, conduite par un soldat qu'accompagnait un autre "soldat armé de son fusil, avait pris 'ace un officier. Officier, auto, chauffeur et soldat restèrent toute la journée à l'archevêché. C'est là que doit se placer ce que le gouvernement. allemand a appelé dans une note officielle « un échange de lettres entre le gouvernement général et. le cardinal. » Dans un échange do lettres avec le gouverneur général au sujet de la pastorale,— dit cette note imposée aux quelques feuilles plus ou moins belges paraissant actuellement — le cardinal a déclaré que, vu l'opinion du gouverneur général sur la portée éventuelle de la lecture, il n'insistait pas pour astreindre le clergé à reprendre la lecture de la pastorale et à la répandre dans les foyers- » Cette affirmation, le gouverneur généra! l'a produite également dans une « encyclique » miLi'taiircment adressée au clergé d( l'archidiocèse die Malines et renouvelait le > janvier la défense formelle de lire la lettre pastoral p Si l'échange de lettres qu'invoque le gouvernement allemand a vraiment la portée qu'il lui attribue, nous ne voyons pas pourquoi il ne le publierait pas intégralement ; n'y comptons cependant pas trop, ot attendons plutôt cette publication de jours meilleurs.FÏÊRE ATTITUDE DU CARDINAL Ce que nous savons dès maintenant, et ce rni<-> nous affirmons sans craindre aucun démenti, c'est que le CARDINAL MERCIER A FORMELLEMENT REFUSÉ D'INTERDIRE, comme on l'y invitait, LA LECTURE DE SA LETTRE PASTORALE et qu'il a revendiqué pour lui-même toute la responsabilité. de eette lecture, déclarant que les prêtres n'ont fait qu'obéir ù leur archevêque et que u'il y a un coupable dans cette affaire, c'est lui-même, et lui seul. En résumé, et quoi que puisse publier le gouvernement allemand à Berlin ou à Bruxelles, le cardinal Mercier n'a retiré et ne retire absolument rien ni du fond ni de la forme de la communication qu'il a adressée à son clergé le jour de Noël. Le public en a eu d'ailleurs la preuve évidente dans le fait que le dimanche 10 janvier le clergé a poursuivi dans toutes les églises de Malines, comme dans celles de Bruxelles, d'Anvers et de Louvain, pour ne parler nue des villes, la lecture de la lettre pastorale. ■MCPITT-TF~I ON RETIRE AU PRIMAT DE BELGIQUE L'AUTORISATION DE VISITER LES AUTRES ÉVËQUES BELGES ! ^ Dans la note que nous avons signalée 5 plus haut, le gouverneur général avait encore écrit ce qui suit : « La presse étrangère a prétendu qu'à la suite de cette pastorale, le cardinal serait tenu sequestré dans son palais à Malines par des officiers allemands et même qu'il aurait été arrêté. Le gouverneur général a déjà fait déclarer officiellement, que ces deux affirmations sont dénuées de t fondement. Il n'a jamais songé à entra.ver la li-berté du prince de l'Eglise dans l'exercice de ses fonctions ecclésiastiques. » ■6 Le récit absolument authentique qu'on t_ vient de lire suffirait peut-être à édifier la 5 presse étrangère sur la valeur des démentis il du gouvernement allemand et sur la façon 3_ très spéciale dont ce gouvernement entend à, « la liberté d'un prince de l'Eglise dans 1_ l'exercice de ses fonctions ecclésiastiques. » Ajoutons-y cependant encore un trait qui j achèvera de mettre dans son plein jour la 3' beauté des procédés policiers du gouverne->_ ment allemand à l'égard d'un des membres fû les plus éminents du Sacré Collège. a Dans un but que l'on devine, une dépêche ]_ de Cologne à Rome a affirmé le 12 janvier que « la liberté de circuler dans les provin-ces occupées par les Allemands était aCcor-dée a.u cardinal Mercier, » Il est exact que le cardinal Mercier, qui, en sa qualité d'ar-i_ chevêque de Malines, est primat de Belgi-que, avait obtenu un Iaisser-passer qui dc-j vait lui permettre de rendre visite aux évê-ques belges. Après la publication de cette ji lettre et comme conséquence officielle de i_ cette publication, LE CARDINAL S'EST VU RETIRER CETTE PERMISSION, de sorte e qu'après avoir été aux arrêts trois jours dans son palais, l'illustre prélat est maintenant CONSIGNÉ DANS SON DIOCÈSE. Ces faits ne sont-ils pas trop éloquents pour qu'il soit nécessaire d'y rien ©jouter ? É 'l UNE PROTESTATION ÉNERGIQUE s DU CARDINAL MERCIER e Le récit qu'on vient de lire se trouve offi-ciellement confirmé dans ses parties essen- s tielles par une lettre latine du cardinal Mer- e cier lui-même à son clergé, et portant la t- date du dimanche 10 janvier. Voici, en effet, > la traduction de la partie principale de cette > lettre : « Vous avez eu sans doute sous le.s yeux la note communiquée aux journaux par le r- gouvernement général de Bruxelles, note e où il était déclaré que le cardinal archevé-r- que de Malines n'avait nullement été empêché d'exercer librement ses fonctions ecclé-; siastiques. Il ressort des faits combien cette ,1 affirmation est contraire à la vérité. e « En effet, le soir du 1" janvier et pendant toute la nuit suivante, des soldats ont en-valu les presbytères, arraché ou vainement essayé d'arracher des mains des curés la ^ lettre pastorale et au mépris de l'autorité p épiscopale, vous ont même défendu de lire 0 cette lettre aux fidèles, sous la menace de« jj peines les plus sévères pour vous ou votre paroisse. « Ils n'ont pas épargné non plus votre dignité. En effet, le 2 janvier, avant même le lever du soleil, à 6 heures, ils m'ordonnè-; rent de rendre compte le matin même au gouverneur général, de ma lettre au clergé d et au peuple : le lendemain, ils me défen-l" dirent de présider au salut en l'église cathé drale d'Anvers ; enfin, ils m'empêchent de me rendre librement chez les autres évêques « Chers collaborateurs, comme citoyen, comme pasteur des àrnes et comme mem n bre du Sacré Collège des Cardinaux, je pro s teste contre cette violation de vos droits et des miens, » e CONCLUSION s, Nous la formulerons en deux lignes : i- « La parole est maintenant à AI. le gouverneur von Bissing... » 1 Le cardinal I;rier et les Allemands > UNE LETTRE DE L'ARCHEVÊQUE DE 3. ROI ! N AU CARDINAL MERCIER l" Le <( Bulletin Religieux » a publié samedi la lettre suivante que Mgr Fuzet, archevê-11 que de Rouen, a adressée au cardinal Mer-d cier. victime des violences allemandes : 5_ <« Rouen, le 21 janvier 1915. ;j. « Eminence, « Depuis votre séjour de quelques heures j. au Havre, où je ne pus, faute de temps, ve-nir joindre mes hommages à ceux que vous offrirent les autorités civiles et le clergé de j_ cette ville, j'ai cherché plusieurs fois à vous _ les faire parvenir sans y avoir réussi. ,s Aujourd'hui, au moment où j'adresse à J. tous mes prêtres votre Lettre pastorale : j. Patriotisme et Endurance, je veux vous di-,e re publiquement les vifs sentiments d'admi-^ ration que j'en éprouve. a u Votre éloquence pleine d& doctrine,nour-^ rie d'Ecriture sainte, claire et vigoureuse, sonne comme celle de Bossuet, et votre fermeté épiscopale, en présence des cen-V seurs allemands qui prétendent enchaîner J" votre parole et votre ministère, râtelle une énergique protestation de l'Evêque de ^ Meaux contre les exigences du chancelier G de Louis XIV. Pontchartrain voulait soumettre à l'examen préalable une de ses or-donnantes. Après avoir revendiqué la îiber- 0 lé de son ministère, Bossuet ajoutait : Pour moi, j'y mettrai la tête, jo ae relâche- 1 rai rien de ce côté là ». J- « Au milieu des horreurs dont nous som-I- mes témoins, soyez bénie, Eminence, d'avoir fait revivre à nos yeux dans une vraie splendeur de beauté morale la figure des saints évêques défenseurs de la cité, champions intrépides de l'indépendance de l'Egli-e se. Votre exemple fortifiera tous les coura-ji ges, vos leçons-feront germer partout les vertus qui honorent, et sauvent les peuples, et le siècle dont les jeunes années sont rem-E plies de guerre, de larmes et de, sang, trou--- vera. bientôt la. paix dans la victoire de la i- civilisation ot dans le rogne de la justice, s » Votre patrie dont je vois de près les douleurs inénarrables sera éternellement e fière d'avoir été ainsi soutenue et consolée. Puisse la France, elle également envahie e et meurtrie, s'unir à la Belgique, non seule-- ment dans la vaillance des combats, mais e encore dans la fidélité aux grands devoirs a que vous venez de proclamer au prix do e tant d'épreuves. a t(Je baise voire pourpre sacrée et me dis t avec une respectueuse et profonde sympa.-'- thie, -» « de Votre Eminence, s « le très humble et très dévoué serviteur -< FRÉDÉRIC, « Archevêque de Rouen. Eclieo naval allsmi dans la nier du Nsrd Ln grand croiseur aiîe= mand coulé. — Deux autres croiseurs grave= ment avariés. e Londres, 25 janvier. — (Communiqué de ' l'Amirauté.) — Un raid nava! aiiemanti a I été intercepté dans la mer du Nord, hier, ; dans ia matinée.Le croiseur allemand «Biii-, cher » a été coulé. Deux autres croisems i ont été -'-avement avariés. Aucun navire anglais n'est coulé. i RECIT OFFICIEL DU COMBAT Londres, 24 janvier. — Voici le texte de , , la note communiquée par l'Amirauté britannique : Aujourd'hui, de bon matin, une escadre t de patrouille, comprenant des croiseurs de 3 bataille et plusieurs croiseurs légera, sous " le commandement du vice-amiral Sir David { . Beatty, ainsi qu'une, flottille de con.tre-tor-. pilleurs, sous les ordres du commandant 1 . Dryvvhitt, aperçut quatre croiseurs de ba-, taille allemands, plusieurs croiseurs légers 1 [ et quelques contre-torpilleurs, qui se diri-j xreuient vers l'ouest et qui voulaient appa- ( , romment. atteindre la côte an^jb^se. J | Les navires ennemis s'en retournèrent ' [ aussitôt à toute vitesse, mais ils furent poursuivis par l'escadre britannique, et, . vera 9 heures 30, l'action était engagée en-l tro les croiseurs de bataille anglais <t Lion, Tiger, Princess Royal, New Zealand et. Indomptable » d'une part, et les vaisseaux s allemands « Derflinger, Seydlitz, Molke et ç Bliicher » d'autre oart 1 Un combat de chasse en résulta, et bien-. tôt après le « Bliicher » était hors de coni-. bat : il chavira et coula. L'amiral Beatty annonce que deux autres i croiseurs de bataille allemands ont été sé-, rieusement endommagés, mais purent, cependant continuer leur fuite et arriver dans une région où le danger des sous-marins et : des mines empêchait de continuer la > uoursuite. > Aucun navire britannique n'a été perdu. Les pertes anglaises sont extrêmement légères : on compte onze blessés et pas de . morts. . De l'équipage du « Bliicher », qui comprenait 885 hommes, 123 ont été-sauvés. U est i possible également que les contre-torpilleurs anglais eu aient trouvé d'autres, t A l'heure actuelle, on ne possède encore 1 aucun renseignement sur l'issue du combat j qui a dû se livrer entre les contre-lorpil-s leurs et les croiseurs légers. j Le premier lord de l'Amirauté a exprimé 2 au vice-amiral Beatty son entière satisfactionLE « BLUCHER » Le (( Bliicher » était un croiseur cuirassé - à hélices, lancé en 1908, qui était considéré J comme un navire de transition et d'expé-' rience. Long de 152 mètres et large de ■ 24 m. 5, il avait un tirant d'eau de 8 mètres. Son déplacement était de 15,500 ton-1- nés. Sa vitesse, de 25 nœuds 88, était pro-1 duite par des machines de 42.000 chevaux. Il possédait une ceinture complète en , acier Krupp ayant 180 m/m au centre, 150 m/m devant et 100 m/m derrière à la flottaison. Il avait douze canons de 210 m/m répartis par deux ou six tourelles accouplées forment un triangle à chaque extrémité du navire. Son artillerie se complétait de huit pièces de 150 m/m dans la casema.-te centrale, de seize de 88 m/m, quatre par château (deux devant et deux derrière), plus 1 quatre tubes lance-torpilles. c Ce navire de haut rang possédait donc une artillerie formidable, et c'est en raison z 1 de ce fait qu'il avait été désigné en temps i ) de paix comme école d'artillerie de la flotta germanique. LE THEATRE DU COMBAT ^ Amsterdam, 24 janvier. — Un télégram- I me de Francker (Frise) annonce qu'une for- \ i le canonnade, presque ininterrompu®, a 6té 5 • entendue nettement ce matin, entre 10 h. 30 c et 11 heures. | Il est évident, dit le télégramme, qu'une J grande bataille avait lieu entre les hottes £ anglaise et allemande au nord des îles Ame- c . land et Schiermonnikoog. j \ Nos relations économises de demain ^ et le port, d'Anvers Les Allemands se montrent, semble-t-il, assez pou soucieux des conséquences que '- la guerre pourra avoir pour leurs affaires et leurs industries. e Ils se disent vraisemblablement que les - Belges devront toujours, pour la prospé-r rité de leur grand port de commerce anver- 0 sois, recourir à l'Allemagne, « liinterland » e nécessaire d'aiprès eux, pour assurer à ce r port, avec les commandes qui donneront - aux navires un frêt de retour, les moyiens de conserver son important trafic. Encore une fois, les Allemands e ^'ont : compté sans leur hôte s'ils s'imaginent que les alliés leur laisseront cet espoir. La paix, qui sera faite contre l'Alterna, gîiie, assurera., par les relations créées en-^ tre la Belgique et les nations alliées, un " (( hiniterland » nouveau ©t au moins aussi important que l'Allemagne pour notre " grand port. " Les Allemands peuveart, dès à présent, . en faire leur deuil. Ce n'est plus de leu; côté que l'activité économique belge évo- 1 luera. Les alliés sauront faire en sorte que, „ vers la France, l'Italie, les puissances bal. x kaniques, les colonies, s'ouvre un « hinter- land » nouveau qui donnera aux puissantes compagnies maritimes françaises, anglaises italiennes et autres, un champ d'expansion vers la Belgique. Ce sera l'œuvre des alliés air lendemain de la paix, mais il n'est pas trop tôt d'en parler et, qui mieux est, de la préparer î EN FLANDRE - Ils mutilent un buste du Roi Albert !... A Maldegihem, des soldats allemands, dès leur entrée à l'hôtel de ville, ont coupé , d'un cou-p do sabre le nez à un buste en plâtre du Roi Albert et ont enfoncé un clou . dans chaque œil. DUELS D'ARTILLERIE jfflkmanils repousses à jj?ny-aii-]jac NOS MtGFiBS (ISli'BMll!! JSS illS alISMlS à Sfflt-Ilel NOMBREUX BAVAROIS FUTS PRISONNIERS /VWWVVVWVVVV COMMUNIQUE OFFICIEL FRANÇAIS Paris, 25 janvier, 3 h. 80. i EN BELGIQUE, nous avons légèrement progressé à l'est de Saint-Georges. | SUR LE RESTE DU FRONT : Due! d'ar-tilleri a. DE LA LYS A L'OISE, canonnade intermittente.SUR LE FRONT AISNE, rien à signaler, sauf toutefois à Berrv^au-Bac où une contre-attaque ennemie a été repoussée hier matin ; les tranchées disputées restent donc en notre pouvoir. EN CHAMPAGNE, nous avons démoli plusieurs ouvrages et abris allemands. EN ARGONNE, dams le bois de la Grti-rie, très vive fusillade arrêtée par le tir efficace de nos ballades. SUR LA MEUSE, la destruction des ponts de Sajnt-Mifcci par notre artiiiei'ic a été achevée. EN LORRAINE, à Emberménil nous avons surpris un détachement bavarois et lud avons fait des prisonniers. DANS LES VOSGES ET EN ALSACE, brunie intense. Cv^-OT , :nrî -'nrr-ito-.rw ^ L&3 E&J LAJ LAj LAJ '-A3 ^ ^ L ; £ss fanérailks ; ta Mm b# - Ah ! rémotionnante cérémonie celle qu s'est déroulée lundi matin à l'hôpital fran t çais die la rue Gustave-Flaubert ! Un de no; concitoyens v était -mort vendredi soir, - emporté par une pneumonie traîtresse qu - s'était déclarée dans les tranchées de l'Yse] et dont le dénouement n'avait pas, hélas s tardé à se produire. Dans la foule recueillie qui suivait L " convoi funèbre de ce héros, mort loin dei J siens, qu'il chérissaiit. i se redisait la bra a voure de ce Belge admirable, accouru di Brésil pour défendire son pays. Horace Delsaux, qui occupait «à Buenos t Ayres une situation enviée dans l'industrii î dé l'habillement, prit le bateau au lende main de l'ultimatum ; né à Schaerbaek, i était resté Belige de cœur et d'âme. L'imag-t de sa patrie, dont le plus implacable de ennemis venait de fouler le sol était demeu rée si pure pt si vivace en lui qu'il embras 2 sa sa femme et ses trois enfants et, souteni t par leur confiance, il était parti pour l'Eu - ropie. A peine débarqué, le ministre de h _ guerre le reçut et le complimenta. — J'ai quarante-quatre ans, dit simple ment Delsaux, mais je me sens encore d< force à défendre la Belgique ; ce que ji ^ vous demande, c'est un poste d'honneur, ni 3 poste périlleux. n Horace Delsaux fut enrôlé dans le VT d< ligue ; il prit part à la défense d'Anvers où j. à différentes reprises, il se signala pai _ l'ardeur et l'endurance dont il fit preuve acceptant toutes les tâches avec une égal» \ bonine liumeur et un inlassable dévoue 3 ment. D'Anvers, il continua jusqu'à l'Yser, où i là encore ,il se fit remarquer par une vail - lance sans bornes. r On sait à quelles embûches nos troupe* eurent à faire face, à quel dur sacrifice lèu: p courage fut soumis. Horace Delsaux pri frorjd ; c'était grave. Il fut envoyé au Havre où il entra à l 'hôpital le .18 dje ce mois. 3 L'affection prit rapidement un caractèn i aieru et. il y a trois jours, notre concitoyei 3 mourait. ^ — Sa fin, nous déclarait le docteur Smeti qui lui prodigua les soins les plus empres sés, fut digne de lud. Il n'avait qu'unt - préoccupation : retourner au front. Le - veille de sa mort, il me dit : « Docteur, j< i sens que îe vais très bien ; je pense mêm< ) qu'avant peu je pourrai reprendre nx place aux côtés des camarades, à l'Yser 3 Mais j'ai une grâce à vous demander : vou< s alliez m'envo^er dans la. salle des convales - cents... — C'est promis. — Merci, docteur En ce cas, je suis heureux. » Le Lendemain, Delsaux séteignait sam souffrance, comme un chrétien et commi t un patriote. J Voilà le brave à qui, lundi matin, le? Belges établis au Havre ont fait d'émou vantes funérailles. Au moment de procéder à l'enlèvemen du corps, le commandant De Broux, di £ dépôt des réformés, a rappelé les proues ses valeureuses de cet engagé volontaire dont la vie et la mort sont, des exemple? „ de vertu et de grandeur morale. « Au nom de ses camarades, au nom d< . sjes chefs, au nom de l'armée à laquelle i. „ était spontanément venu offrir ses services 3 au nom de la pa.trie que, jusqu'à son der t nier sou.fie, il voulait servir, a dit le com 3 mandant De Broux, j'apporte à Delsaux ur sa.lut ému et reconnaissant. » t Le commandant a fait aussi l'éloge de c< -> vaillant qui entraîna a.vec lui quarante autres compatriotes qui avaient conservé comme lui le culte de la patrie. Il reposera, a terminé le commandant. ] dans cette terre d.e France où tous les nô-, très reçoivent un si touchant et fraternel ? accueil. Les absoutes, très solennelles, ont été dites dans l'oratoire de l'hôpital, par M. l'au-' mônier militaire auquel, dans une pensée . de piété patriale, s'est joint Mgr Van Bat- ten, aumônier militaire belge. ' Une çerbe de fleura avait été offerte par le dépôt des convalescents ; elle était por-. tée par le plus jeune volontaire de l'armée . beige, un superbe' g'as de seize ans blessé deux fois, le soldat Deco-rte, du 1er régiment des carabiniers, originaire de Grez Doiceau , (Wavre). t Mme Dubosc, de Sainte-Adresse, dont la munificence s'est manifestée déjà au profit de nos concitoyens, avait, au nom des dames dlu Havre, envoyé également une superbe couronne de fleurs cravatée aux couleurs belges. Nombreuse assistance. ; Le deuil était conduit par MM. Léon de i Paeuw, chef du cabinet civil du ministre de i la guerre, représentant la Belgique, Henri i rin P/mfentenvo de Kervéréguin, lieutenant ùe vaisseau, délégué par l'amiral Charlier, gouverneur militaire du Havre, comman-dant Biaise, de la gendarmerie, commandant De Broux, docteur Smets, Mgr Van Battel, lieutenants Cayen et Fierons des carabiniers, sous-lieutenant de Vriev. A ces personnalités s'étaio/nt jointes des délégations du département die la guerre, de la gendarmerie, du personnel du dépôt, des Boys-Scouts. Les coins du poêle étaient tenus par des sous-officiers de différentes armes. A midi, le convoi funèbre arrivait au cimetière ; après que le Die s iras eut été dit sur cette tombe où se déployait une dernière lois nos couleurs nationales, le public défila ému, devant la fosse où dormira de son sommeil étemel un héros belge, La défense sanitaire des populations civiles Après avoir assuré le ravitaillement des populations civiles dans les parties du pays non occupées par l'ennemi, notre ministre de l'intérieur, M. Paul Berryer, s'est occupé de la défense sanitaire de nos cités. Sans vouloir dire que la situation soit mauvaise, ri est évident que certaines localités — celles-là spécialement qui sont appelées l> être tout d'abord réoccupées — ne sont j>as, outillées pour recevoir les agglomérations d hommes qui s'y porteront tout à coup. D'autre part, nous retrouverons derrière . les lignes ailemandtes une pénurie complète au point de vue des soins sanitaires et médicaux eit puis il y aura à veiller à la désinfection. qu'exigera l'accumulation des cadavres, à empêcher la propagation des m^adlies contagieuses qn'il faudra s'attacher à circonscrire. Déjà le plan de toutes les mesures & prendre pour les parties non occupées du pays a été arrété. Le Ministre a mandé au Havre M. le docteur Rulot. Le distingué inspecteur général dta service de sainté, que l'administration de l'année a bien vouhi remettra au service de l'intérieur. M. Berryer compte fonder plusieurs hôpitaux civils, et déjà son projet est en voie de réalisation, grâce, notamment, à la collaboration de riches anglaises qui ont mis à sa disposition des installations et un personnel qui n'avaient pu être acceptés immédiatement par les autorités militaires pour le service de l'armée. Pour le surplus, M. I-Ielleputte, lors de son récent voyage à Londres, était entré en relations avec diverses personnalités désireuses d'apporter dans Le p'us bref délai leur actif concours & cette oeuvre de bien public.Le programme du ministre de l'Inférieur est ainsi conçu que les organismes qu'il a [installés dans les pays non occupés se prolongeront comme automatiquement, au fur et à mesure du dêsencombrement du territoire, au profit des populations que nous retrouverons derrière la ligne des armées. On comprend aisément que les institutions normales — tels que Los hospices civils de Fûmes dont l'activité a été digne de tous les éloges — et les autorités civiles d'Ypres ou de Poperinghe ne peuvent suffire à ce rôle dont les proportions dépassent leur activité locale et que c'est au pouvoir à se saisir énergiiquement de cette mission de haute utilité publiique. On ne peut que féliciter l'honorable M. 'Berryer — dont la sollicitude suit les phases et le» nécessités que crée la guerre — de son initiative et de son activité. £es socialistes belges protestent contre les Décisions Du Congrès De Copenhague Le bureau du conseil général du Parti so-cialiiste belge vient de voter un ordre du jour protestant contre la réunion à Gopen-iiagjuie d'une conférence internationale à laquelle la section belge n'a pas été invitée. L'ordre du jour ajoute : « Eai outre, le bureau est d'avis qu'il est prématuré pour le Parti socialiste de discuter, dans les circonstances présentes,la question placée à l'ordre du jour du congrès^ » L'incident du "Dacia" réglé définitivement Londres, 2i janvier. — Sir Edward Grey, on réponse à. une enquête diplomatique a fait savoir au gouvernement américain que lo 1 Dacia sera passible de saisie, mais que l'An-j gletorre achètera la cargaison de coton ou j facilitera son arrivée à destination. Ainsi les I prodfucteurs de coton ne souffriront pas. Ce-I la met fin en pratique à l'incident diplomati-

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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