Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1915, 20 August. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/nz80k27j43/
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21e ANNÉE. — Série nouvelle. - Nc2Si Le numéro • 10 Centimes (5 OEMfIMES AU FE0KT) Vendredi 20 Août 1915 rédaction ^administration JStis n« de la Bourse — 12 HAVRE Téléphone : Le Havre ï 14,05 Directeur : FEFJA11D Mfàt Tontes les communications concerr.an la rédaction doivent être adressées a^^riie de la Bourse, Le Havre. S.ONOON OFFICE: 21,Panton Street (Broadmead House) LE XXe SIÈCLE ABONNEMENTS France 2 fr. 50 par mois* D 7 fr. 50 par trimeslPE Hora France.. 3 fr. » par mois. o ..9 fr. » par trimestre Angleterre.... 2sh.6d. par mois. * 7sh.Gd. par trimestfft publicité S'adrdsser à l'Administrât'jn dujcurnàf au Havre ou à Londres Annonces 4# page: Ofr. 40 la Hgno Petitesannoncos4* page: Ofr.SOlafjgn© Les petites annonces soîit cgalemeni reçues à la Société Européenne de publî-cité, 1o, rnede la Victoire, Paris, qxd en a le monopole pour Paris. Quotidien beiae paraisseof,au Havre 20 Août 1914 VUVVVVVWI L'ENTRÉE DES ALLEMANDS A BRUXELLES Je n'oublierai pas ce réveil du 3 août 1914 Une voix m'appelait ; de la porte du bal ton j&rgemcnt ouverte, je voyais1 les arbre du jardin voisin frissonner dans te jeune tu mière. Une voix m'appelait. Ne rêvai-je pas Non, eîle montait de la rue. Une impres ejon, d'angoisse me saisit. — N'entends-tu pas ton ami qui t'appelle me dit-on <le la chambre proche. Je m'éveilla davantage et nie rais, sur pied — J'arrive, criai-je, du balcon. Un malheur lui est-il arrivé ? me démon dai-je, étoené d'une visite si matinale. Se raii-ce te guerre î Mate à la guerre, Je pensais S, peine. M. Klobukowskv avait donné l'assurancf Hue le Gouvernement de la République res pecterait noire neutralité. Et n'avais-je pai jnle-iwiu la veille, étant à côté du journalisti çui prenait le téléphone, déclarer par l'atta ché mélitairre «Memafid, que la Belgiqu< n'avait rien à craindre 1 M. de n'avait-il pas esprossémehit dit, à un néZfac ieu-r du Soir : « Le toit de votre voisin brû $ra peut-être, mais le vôtre sera épargné » ' — Non, me h&tai-je- de conclure, il n'esl pas possible que ce soit la guerre. Et ]>ourtant, c'était la guerre ! Je trouvai mon ami, le visage abattu pal l'émotion et par une nuit de-vedïle. Il me parla de l'ultimatum remis le dimanche à M. Davignon, de la réunion des ministres è portefeuille et dos ministres d'Etat,_ de 1e fière réponse de notre gouvernement. C'étail (a guerre. Il croyait qu'à ce moment les Allemands avaient déjà franchi notre frontière ; on. signalait, disait-il, des patrouiller ennemies du côté de Tongres ; dans quel-ducs jours peut-être, les hordes du kaiser feraient à Bruxelles. Je fus atterré. A ce moment là, j'aurais fftmlu ne plus Être. Je songeai à mes parents, en me disant qu'ils avaient de la chance d'être morts psûr n« point assistai h une telle humiliation C'est le sentiment de rhumiKation qui me causait, line cuisante douleur. Notre sol violé par la botte brutale, cl nous, hommes liibres; soumis à la domination étrangère ! Je ne pouvais nie faire à cette idée, et je souffrais Mon ami1 parti, je me rejetai sur mon lit Ct le sommeil revint. Quand je m'éveillai à mon heure habi-ioeSe, j'avais -repris possession de moi-même.On apprit, du reste, dans le courant de Ja journée que les Allemands n'avaient pas taoore pénétré chez nous- et que tout espoir de les faire renoncer 6. violer notre neutralité n'était pas perdu. Le lendemain ce fut la journée à jamais inoubliable où le patnto-lisme belge montra son, étendue et sa profondeur : la séance de la Chambre des représentants, à laquelle assistait la. famille loyale ; le retour du Roi au palais ; les dra-W>aœc claquants ; la foule pleurant d'émotion et criant d'enthousiasme ; la Braban (onne et Vers l'Avenir, chantés par tout un peuple que l'on; croyait sceptique une se-taame auparavant ; ah, quel spectacle ! tomme il chauffait le cœur. Puis ce fut l'héroïsme à Jet continu' : le ton donné par l'admirable général Léman à notre défense. ; les Prussiens rejetés chez eux en déroute à travers Bouterai et War-àage, par la contre-attaque du générai Bertrand ; la magnifique résistance de Liège ; la beitle charge où de Menten de Horn. trouva tune mort glorieuse; puis Haeleri, où nos [troupes refoulèrent un ennemi cinq fois su-IKSrieur en nombre. Nous eûmes ensuite l'espoir de l'arrivée imminente des Alliés ; les Français s'avançaient, les Anglais aiussi ; la ligne die résistance allait se former, se souder. Tout à coup, le 19, Ses Bruxellois apprirent que les Afianbato entreraient le lendemain dan? leur ville. * * s Le stupeur fut grande, mais le" bourgmestre Mas gardait un ton si tranquille 9".on, se rassurait : les Allemands passeraient et voilà tout v cela nie changerait rien tra résultat final. Le -20 au matin, on attendit done -les Allemands avec plus de ouriosité que d'angoisse.Je pris de bonne heure un, tramway vers te banlieue. Du côté de Laeken, au delà du Gros Wlleuil, un taufce passa au-dessus de nous. puis un second, tout do-rés par le soîeil Inatiual ; on les entendait ronfler puissamment, car ils volaient assez bas, n'ayant pin® Tien à craindre. IJs survolèrent -Braxelles et environs, puis allèrent dire, sans doute, ïi l'année de von Kluck, qu'elle pouvait faire «». entrée en toute sécurité dan© la capitale I® cette petite Belgique q.ui avait eu le front W rtahter au fonmiduMe empdire allemand. uii peu plus loin, j'assistai au lamentable tëxoae des villages fuyant devant la horde : ÏWaijûts remplis de meuibles et de cages à LPoute, ttfesfeux, femmes:, dotants, vfeil-pras, se i"Pliant, .pitoyables, le long des pontes Ijnrri s de grands arbres dans ,M «aropagne jaunie : II est ainsi de pauvres gens j Qu'ils soient riches ou indigents Oui trimballent de la misùre Au loin des plaines de la terre. A ua croisemenifc db voie, le conducteur [frai tranway qui regagnait Bruxelles dit k son collègue : — N'aEez pas plus loin, car il vous serait «possible de revenir. Les uhlams arrivent Ri détruisant tout. On se concerta et l'on prit le parti le pins "Se : on. retourna vers te ville. Les o.lwrds de "la gare du Nord étaient en-WMBî'és de gens chargés de valises et de Paquets qui avaient voulu prendre le train, («us le trains ne marchaient plus ot l'on. ™yait .les trottoir» s'encombrer de colis wtour il- -f|,ucîs des: femmes au visage rouge H ruisselant de sueur discutaient effarées ; «?s hop-ini.is combinaient des plans plus r1 rnbïns les uns que 5cs autres ; ■ ' t; TO d'eux vint annoncer que le tramwa, 1 de Nj-nove marcliait escore. Alors on vi vaJises et paquets se lever des trottoirs e , prendre la direction de la porte de Nin'jvf ba vilte était très animée. — Eh bien, où sont-Ss ? I — Ils sont occupés à s'astiquer du côté d la place Daiîly, pour faire leur en-trée e farade. — Je voudrais bien les voir.. i — Moi aussi .Je ne croirai qu'ils 'sont 1 que quand je lies verras. Il y a si longtemp qu'on m'en parle I Il y avait done des gens qui ne croyaiei? pa s encore que les Boches étaient là" ; ce disciples de Sauit-Thomas avaient besoii de preuves certaines. Ils les eurent bientôt. | I.e bruit se répandait que Max était aHi avec deux échevins et un drapeau blanc, . la rencontre de l'armée ennemie ; qu'; - avait protesté contre l'entrée des Allemand 3 à Bruxelles, et, à la fin de l'entretien, avai - refusé la main au général Sixt von Armin De même que Léman avait donné le to: 1 S. la résistence de la Belgique, Max bourg - niestra de la capitale, montrait à ses adnf nistrés comment il fallait se comporte ! devant l'envahisseur : ferme en son. droil H ne feur cédait rien, que contraint et fore , et en disputant pwd à pie<d, avec une dignit ple ne de hauteur, voire nuancée d'inso . tence. . — Ils arrivent par la chaussée de Lou vain ; m'accompagnez-vons ? C'est un ami qui me propose de nionte : en auto pour aller les voir. *\, Ils défilent en effet par la porte de -Lou ; vaki depuis deu-x heures ; il y a foule pou: les voir, ils défilent eaitre deux haies trè: denses de curieux. Les agents de police, pri vés de leur sabre, veillent au bon ordire 1 Nous nous tenons debout pour participe; au spectacle. L'armée grise défile ; les cavaliers se dan dment au pas des chevaux, les flamme: blanches et noires des lances ondulent ai vent de la marche ; l'infanterie, raide, mar chant avec une régularité automatique ; l'ar tiilerie broyant le pavé ; les cuisines fumtrn les ; te charroi chargé de butin, au flan< d'un die ses véhicuSes, une cage est accro ohée, où un canari frétille sur son perchoir de temps en temps, un chien de chasse suit en lali&se. El pendant des heures et des heures, j'as Êiste au sombre défilé; j'entends : Le piétinement sourd des légions en marclie. Cetle après-midi d'août est lourde de chaleur, il -n'y a pas d'air, les fumées descen/ dent vers le sol, dorées par le soleil à soi: déclin. Dans cette fin de journée vaporeuse el poussiéreuse, continue- à passer l'armée cou leur de cendre. Quelquefois, obsédé par cette vision, qui dure depuis des hemres, sans les cris raa-ques des officiers gMindés sur leur monture et la sirène des aiutos qui courent au Haiip des pelotons-, je ïa prendrais pour une année de fantômes. Ils passent, ils passent toujours, ils passeront ainsi pendant trois jours. Nous les avons assez vus. Je descends en ville. Des soldats occupent lusie -maison, vide de la rue de la Montagne et rijent aux passants qui les regardent, étonnée. Nous arrivons à ia GrandTPlace : ils sont, là, devant l'hôtel de vite. Alors, aiOrs... de les voir dans le vieil édifice, gardien de mos libertés communales, le sentiment de l'humiliation nous monte à la. g'orge avec un flot de fiel; le cœur brové, fous de colère impuissante,' nous aous prenons à crier : — Ah I les cochons, les cochons-, tes cochons. Apres un an, c'est toujours ce que répèle Bruxelles occupé, mais non asservi. Maurice des 0MB1AUX. te cathoiips espagnols et la Belgique i Q UNE PROTESTATION ENERGIQUE DE L'ORGANE DE L'EPISCOPAT ESPAGNOL Nous avons déjà eu l'occasion de constater que beaucoup de catholiques- germanophiles refusent, malgré leur sympathie pour la cause allemande, d'absoudre les crimes do l'Allemagne contre la Belgique. Hier encore, on pouvait lire ici les conclusions accablantes -our nos ennemis de l'enquêté faite en Belgique par un prêtre autrichien, délégué des prêtres autrichiens et du cardinal Pifl. L' (i Universo », organe de l'épiscopat espagnol, dans un article consacré à expliquer et à justifier ce qu'il- appelle lui-même sa germanophilie, vient de faire, de son côté, une déclaration très neite que nous sommes heureux de reproduire : « L' « Universo » a toujours soutenu que l'invasion et l'occupation de la Belgique constituaient une violation du droit sans aucune excuse juridique. » Il a également soutenu que la résistance belge devant, l'invasion^ loin de mériter le qualificatif d'impudente ou de téméraire, devait être considérée comme l'héroïque accomplissement d'un devoir national inscrit dans les traités. ,» L' « Universo » a soutenu qu'il ne convient pas, sous couleur de-germanophilie, de reprocher à la Belgique son alliance avec la Triple-Entente, puisque cette alliance lui était imposée par les- événements, tout comme le fut à l'Bspagne, en 1808, l'alliance avec -les Anglais en vue de repousser l'invasion française. » L' d Universo- » n'a jamais douté que la Belgique récupérerait son indépendance, car, même si l'Allemagne triomphait, il y a lieu de présumer que son gouvernement ne commettrait pas l'erreur poiitinue d'annexer une nation ennemie,, dont l'incorporation à l'Empire serait une source de faiblesse et non de puissance. » L' « Universo » fait sur ce dernier point à l'Allemagne une confiance qu'expliquent ses sympathies. 11 n'en est pas moins intéressant de noter les sentiments dont est animé à l'égard de notre pfiys- le journal qui re- j présente l'opinion catholique espagnole, non I peut-être Jo plus bruyante, mais la plus i auloî isée. -I iiOlSiràfllttii d'après les documents officiels i ENCORE QUELQUES APPRECIATIONS ELO(,iEUSES DE NOTRE HISTORIQUE 1 DE LA GUERRE. s Notre historique de la guerre Continue à obtenir le plus grand succès. Les demandes affluent dans nos bureaux et. leur nom-i bre imprévu nous oblige à demander aux souscripteurs un peu de patience : ils seront ■ servis dans l'ordre, où leurs demandes au-ront été regoa^ et nous espérons pouvoir les 1 satisfaire tous sans trop de retard. 9 La presse française fait à cette publication un accueil qui suffit à en prouver l'in- • térêt. } .Nous avons signalé déjà les articles élo- - gieux publiés par le » Petit Parisien », • 1' " Eclair », le « Matin », le ci Gaulois ». le l' « Figaro », la u Libre Parole ». A ces appréciations de la grande presse i parisienne, joignons aujourd'hui quelques 5 articles significatifs parus dans les grands - journaux des départements. Dèsi le 14 août, la « Dépêche de Lyon » - écrivait par exemple : « Que cette brochure qui vient de paraître ' Ve soil Point l'œuvre d'un historien de fantaisie ou d'un journaliste habile à exploiter l actualité, nul n'en saurait douter à la lecture. îm sobriété, la concision et la précision du récit dénoment la main d'un officier , a etat-ma/or — de plusieurs peut-être —, , même si le sous-titre ne no-us avertissait pas que l'auteur a travaillé sur des documents ' officiels. » ' , Çf; m®me, le « Nouvelliste de Bretagne », le 12 août ; ; n Le motnèiil est venu de rappeler l'effort - surhumain accompli par la Belgique derruis i le mois dfaoùt 1914. L'ouvrage gui vient de paraître. La Cam- • pa6n13 de e'Abmée belge (31 juillet 1914-1" jan-\ ■ V '- montre. d'après les documents ' officiels, la tâche, hors de proportion avec son importance et sa force, réalisée par un ; petit peuple héroïque. La Campagne de. l'Armée belge est un livre ; à lire et à. relire. Quand on voit ce qui a été accompli par un peuple, petit de territoire, mais grand de cœur, dans les conditions les plus défectueuses, il n'est pas possible de douter de l'avenir. La tâche la plus écrasante a été accomplie, le plus fort a été fait.n Et voici comment 1' « Avenir du Puv-de-Dômc et du Centre », (n« du 1S août!, 'iu"e notre nouvelle publication : « Elb' rappelle un peu, par son austère simplicité, son imperatoria brevitas, les Commentaires de César. Quel a été le but de l'auteur .' Ce n'est certes pas d'écrire l'histoire glorieuse de l'armée belge, mais simpilement d'en préciter les grandes lignes, d'en^ tracer le canevas, de manière à empêcher les légendes de se former. » Même not<- sympathique pour notre pays et élogieuse pour notre brochure dans la .« Liberté du Sud-Ouest, », de Bordeaux (n° du 14 août) ; le « Télégramme de Toulouse » (n» du 14 août) ; 1' « Eclair de l'Est », de Nancy (n° du 14 août). Nous remercions nos confrères de leurs aimables articles et nous rappelons à nos lecteurs qu'ils peuvent adresser leurs demandes à l'administration du journal, rue de la Bourse, 28 1er, Le Havre. Nous les prions de joindre ù leur lettre un bon-poste de 1 fr. 50. Le irai des ire* allemandes Sympiômes in&sitaiilss dïniSisoipiins et de démoralisation.- Les vrais FranGS-Tireurs.Un 'de nos amis, bien renseigné, nous S adresse des détails intéressants sur la démoralisation des troupes allemandes en 'Belgique et en France ;» « Dès les premiers jours de la guerre, nous dit-il, alors que les uhlans se van-taiemt de faire boire à leurs chevaux, avant huit jours, l'eau de la Seine, les pères de famille qui se trouvaient dans les rangs allemands hochaient tristement la tête 'et disaient : « Nous avons des femmes et des petits enfants 1 » Après la défaite de la Marne, la bataille de l'Yser et les rebuffades essuyées par le kronprinz près de Verdun, ce fut bien pis, aujourd'hui ce sont tous les soldats allemands ou peu s'en faut qui sont en proie au désespoir. Tl n'est po»s un de nos com patriotes en terre occupée qui n'en ait entendu dire : « Kapout ! kapout 1 nous som-ines kapout ! » Des bataillons, des régiments entiers refusèrent de retourner aux boucheries de l'Argonne. Alors oïl promettait à ces déses-pérés de les mener j, un autre endroit du front; on les engouffraient dans des wagons à bestiaux et on leur faisait faire en Belgique un petit voyage circulaire qui lee l'amenait, au bout d'une ou deux fois vingt-quatre heures, à l'endroit précis — à un kilomètre près - - où ils avaient combattu jusqu'alors. Un jour, dans un village français des environs de Montmédy cinq déserteurs furent collés au mur pour l'exécution. Le peloton d'exécution refusa de faire feu. On | amena un autre peloton : même refus. On 1 amena la compagnie entière, qui refusa de même. Cette compagnie fut immédiatement ■ embarquée ^pour l'Allemagne. Un certain soir, 32 homme? d'un poste -allemand désertèrent. Des patrouilles parcourent de nuit les villages et les bois, à la recherche dos fuyards. Ces désertions innombrables sont le cauchemar des officiers. C'est pour les empêcher que l'on garde avec tant de sévérité la frontière belgo-holla.ndaise, et qu'on la barre-de doubles haies de fils de fer mis sous courant électrique. C'est, pour les pré- ] venir, et pour prévenir aussi la reddition ( en masse pendant les combats que les ofiî- f . k allemand» ont répandu parmi la ^ troupe la légende des prisonniers de guerre maltraités et mal nourris ou même mis à mort par les Alliés, surtout par les Français.Le jour où les Alliés feront la trouée sur lo front occidental et prendront une vigoureuse offensive, ils seront surpris du nombre de crosses en l'air dans les rangs allemands.Un mot au sujet des francs-tireurs. 11 n'v a eu, dans les villages belges, d'autres francs-tireurs que les soldats allemands eux-mêmes. Beaucoup âe ces bandits tentaient évidemment de provoquer un prétexte à pillage, c'est entendu, mais il y a eu pas mal de soldats qui tiraient délibérément sur leurs chefs : ce détail sera prouvé par de nombreux témoins qui l'attesteront sous la foi du serment. Et il y a tel village du. Luxembourg que je pourrais citer où trois faits de cette nature se sont passés pendant l'invasion, au mois d'août. » LoiMMtsUfMni non-—- Du journal hollandais Het Volk : J'apprends de bon-ne- source que, dans la région de Charieroi, tout est loin d'être côtoie. Une givmde partie de la popuîsiion avait manifesté sa sympathie aux chômeurs et beaiucoup, qui n'étaient pas whpfefués imméd-iatemeinit doras le conflit, prirent une part active au mouvement die révolte. On ne, sait iras encore exactement quelles furent Ses ca-ases véritables de ces troubles, mais iî semble établi qu'ils prirent le caractère d'une manifestation, contre j^iutorifé a-He-«nœiidb ou du moins contre la manière dont celle-ci opère* On confirme aussi que la police locale est restée complètement en dehors d!u, conflit, ce qui montre qu'on, n'a pas affaire à dies talidleints ordinaires de chômage, puiisqu'en ce cas la police aurait opéré d'accord avec l'autorité militaire. Les Allemands ont rein-forcé la garnison dans le bassin de Ghax-leroi.LA SITUATION MILITAIRE —.—»ot( Jeudi, 19 août, midi. La prise de Kowno, sur le Niémen, n'est certes point un événement, décis-il. mais c'est un événement déterminant ~ :î-«.vr S ; ' ; t i '- t.-ai. \ ftgw.- lîn attendant que la fortune en décide, on se bat en Pologne sur les deux rives du Bug. en aval de la plaee forte de Brest-Li-towsJï. Il parait que les Austro-Allemands de l'archiduc Joseph-Ferdinand et du général von Woyrscli, ont le dessein d'atteindre et d'affronter oelte place forte par le nord où ses défenses doivent être moins puissantes puisqu'effies n'y sont pas couvertes par la rivière ; du même effort, ils appuient l'opéra.tien de Kowno et tentent à isoler le secteur russe jalonné par les places d'Olita, de Grodno et d'Ossowiec. Pour peu qu'an se dégage de l'impression décevante que laisse la vue de ces perspectives, il apparaît très nettement que ces vastes -projets d'opérations d'offensive,d'enveloppement et de brisure exigeront l'emploi de masses énormes de soldats et. d'un matériel formidable et seront de longue durée : Tout cela est-il encore au pouvoir de l'ennemi ? Et surtout rappelons-nous oue l'hiver russe tend .ses frimas dès la fin octobre et que Napoléon ne dépassa jamais i Moscou .. Su'r les autres théâtres de 1a. guerre, nous : avons tout -motif de nous réjouir ; Les Russes sont sur l'Euphrate et ils ont terriblement bousculé dans les monts et les plaines d'Arménie cinq corps d'armée turcs ; aux Dardanelles, les points d'attaqué s'élargissent et se multiplient ; dans les Alpes et sur l'Isonzo, l'allègre année italienne tend ses jarrets d'acier pour rejeter les « kaiseiiicks » sur les etiaussées de la retraite ; sur notre front, enfin, les nouveaux bataillons, escadrons et batteries ne cessent -de renforcer nos lignes et d'heureuses opérations sont engagées en Artois et dans les Vosges. La première partie est jouée. On fait Iv jeu porir la seconde. friur jouer celle-ci, nous aurons le gros atout des munitions. La France en produit déjà un chiffre inespéré. L'Angleterre, m dire de iM. Lloyd George, a passé, en oc qui concerne celle production, de 1 en septembre 1914, à 50 on juillet 1915, et elle atteindra 100 au 31 août prochain. Dès à présent, 845 usines de guerre sont en plein trava-'l, de jour et de nuit, en Grande-Bretagne, ei les chimistes anglais font merveille : l'un d'eux n'à-t-iJ pas découvert une matière nouvell- /**"" ' alors qu'ime-taine iïê'iîduine rie pïoduif que 2 litres de « toluol » et 2 litres de « benzol ». Or, l'on sait que le u toluol » est à la jase des principaux explosifs de guerre. C'est d-omlc là unie magnifique découverte tl n'est pas jusqu'à l'année belge qui n'ait 5a. fabrique d'armes et de munitions où no? ingénieurs et .nos savants mettent en nuivre eur science et leurs rares facultés d'applicationL'ennemi nous Sait surtout la guerre avee sa chimie et sa technique. Il a dès à présent trouvé ses maîtres. Paul CROKAERT. La guerre aérienne LES ZEPPELINS SUR L'ANGLETEBPE Londres, 18 août (Officiel.) — Des Zeppe-ins ont visité la nuit dernière les comtés i le l'est de l'Angleterre. Il y a eu di\ tués t trente-six blessés. On croit qu'un Zep-eVin a é!é endommagé. APRÈS UN AN BRUXÊLCÊS VU PAR UN HONGROIS fc~-#0(c—— LE PATRIOTISME DE LA POPULAT.'Oh SIGNALÉ PAR UN DE NOS ENNEMIS Notre collaborateur Maurice des Ombiaua rappelle, en tête de ce numéro, l'entrée de t Allemands à -Bruxelles. Il est intéressant d' voir, un an après cet événement, un gram journal hongrois rendre hommage au patriotisme de la, population bruxelloise. Voici, en effet, le curieux article publié, i y a quelques jours. dans l« Vilog de Budapest, par son correspondant hollandais qu, a visité Bruxelles récemment : De ma fenêtre, dit-il, je. suis les aiguilles de l'horloge, qui marque l'heure officielle de Bruxelles, d'après laquelle la vie se règle à présent. La vie publique, bien entendu, les chemins de fer, les restaurante, la poste. La vie privée, par contre, a conservé 1 heure ancienne; c'est colle qu'on peut lire aux montres sur les bras, aux pendules suites murs ; les repas, les affaires-, le lever el le coucher se règlent d'après l'heure de 1 Europe occidentale. Les Belges disent avec un sourire ironique : « Eh bien le so-len ne se lèvera pas plus tôt à cause des Allemands ! _» Dans les annonces, dans les prospectus, ils spécifient toujours : « heure allemande, — heure belge ». Les agents de police, les employés des postes continuent à fonctionner avec le consentement diu gouvernement belge. Leur attitude est souvent très embarrassée. La plupart des agents fraternisent avec les passants, lorgnent les jeunes filles et ne se gênent pas de sourire tout en s'occupant de maintenir l'ordre. On leur crie : « Dis-donc citoyen? tu n'es pas mieux loti quo nous, soyons solidaires-, fiche-nous la paix ! » Ils doivent saluer les officiers allemands ■ ils le font, les dents serrées, les haineux. Les murs sont couverts a affiches : le gouvernement allemand pu-«lie en allemand, -en français, en flamand, tes nouvelles officielles de la guerre, des proclamations, des avis, des arrêtés. LA GUERRE DES AFRCWES Il y a aussi les affiches de l'autorité municipale, mais elles doivent toujours être soumises au gouverneur depuis les expériences faites avec M. Adolphe Max, le martyr des officias, disent les Belges. Tant crue œ remarquable bourgai>estre resta en place, ses compatriotes recouraient beaucoup | a son érudition profonde; ils s'inspiraient ; de son attitude courageuse. Quand les Al-i lemands se furent in étal lés. le bourgmestre très au courant des lois de la guerre et des conventions de La Haye, en exigeait 1 observation stricte. On voyait son auto partout et Bruxelles lui doit une grande reconnaissance. On trouve encore par-ci par-la sur lgs murs des affiches jaunies Ja proclamation historique du 19 août 1JI4, un îour avant l'entrée des Allemands : (( Citoyens, malgré la résistance héroïque de nos troupes, secondées par les armées alliées, il est à craindre que Vennemi envahisse Bruo'eUes. Si pareille éventualité se réalise, ^espère pouvoir compter sur le calme et le sang-froid de la population. Quoi quit arrive i écouiez lu voix de votre bourgmestre et maintenez-liU votre confiance, il ne la trahira pas. Vive la Belgique libre et indépendante ! Vive Bruxelles J a J'affiche faisait prévoir arriva. Adolphe Max gardait sa confiance dans le secours anglais et encourageait en conséquence la population à arborer toujours le drapeau belge; en même temps il publiait la déclaration du gouverneur disant « que les Français ne sont plus en état de porter secours à la Belgique » la faisant sui-vre de son « démenti le plus formel ». Sa dernière affiche porte la date du 16 septembre. Le gouverneur d'alors, baron von Liittwitz, avait fait enlever les drapeaux belges. Le peuple de Bruxelles put lire à ce moment le post-scriptum suivant-de M. Max : « Je demande à la population ae donner un nouvel exemple du sang-froid et de la grandeur d'âme dont elle a déjà donné tant de preuves en ces jours douloureux.Acceptons provisoirement le sacrifice qui nous e,st imposé, retirons nos drapeaux pour éviter les conflits et attendans patiemment l heure de la réparation. » On fit coller bien vite des bandes blain-ohes sur ce texte et dix jours plus tard M. Max avait quitté le sol belge. Mais dans l'obscurité de la nuit, des mains inconnues ont passé le papier à l'huile, et toute la ville put continuer à lire la phrase sous le masque rendu transparent. Depuis lors on ne croit plus aux affiches-et partout on voit sur les basas et sur les arbres de petites estampilles-fiches : « Ne pas lire les afftehes allemandes. » TOUS UNIS La vi e est normale, mais on n'entend pas le langue étrangère. Les Belges affectent de ne» parler — même ceux qui .auparavant faisaient leur correspondance en allemand — que le français. Ils sont devenus plus patriotes et on les dirait presque heureux de oe que le nouvel état de choses a fait disparaître les anciens litiges; tous sont aujourd'hui unis dans la haine contre les Allemands. Partout on voit les cou-leiu-s belges, les insignes, les portraits du roi et de la reine, dans les salons, aux vitrines, ■ sur les costumes. Une image symbolique représente une jeune fille tendant ses bras vers le roi et la reine qui paraissent dans les nuages au-dessus des églises. Les cœurs belges vibrent à l'unisson. On garde pieusement les journaux d'avant l'invasion, on paie cher les journaux de contrebande et jamais on ne se lasse d'at tendre l'heure de la réparation, qui tarde pourtant d'ans tes ténèbres. La Gazette de Lausanne, qui a reproduit :et article dans son numéro an 17 août, l'ac-lompagiui de ces réflexions : « On y voit que les Hongrois, bien que la force brutale des événements ait rendu pour eux le péril russe aussi tangible qu il itait problématique avant la guerre et bien qu'ils soient unanimes à combattre aux :ôtés die forees contre lesquelles ils avaient toujours lutté dans l'apposition polifiquc. DERNIERS JOBS Cemmtinlfui oficiêï frsaçâfs Paris, le 19 août, 15 heures:, 4' T0UT LE FROm u An luis, file attaque de notre pari nous a rendus nutitmes du carrefour de la roule, di. Béthune a Arras el du. chemin dSAblain a Aimes ou la position allemands- formait un saillant dans notre avant-ligne. Plusieurs coMre-tMazue* ennemies ont été rt&ns* Au nord du château Carle.nl, nous ânes® atta^ues.à coups de grenadesî et de pétards préparées par un bombarde* * aPm'é0S par *** ttâdJSSSOL.0* y iolentes camnnades ENTRE L'OISE Et3 LAISM. dans le secteur de BaiUv aïnsf vronU' Poteaux de Quennevièrcs-Nc.w . MGONNB, notre artillerie somn^s' Jmp'pTd'u^ nouoêlteTImS cMemande à la crête de Sehratzmaennele et nous avons fait quelques prisonniers< LA CRISE GRECQUE Athènes.., 19 août.— La crise ministérielle se poursuit normalement M. Venizelos espère donner, dans le délai fixe au Roi, sa réponse définitive. Le ministre des affaires étrangères a; donné à M. Venizelos tous les document,? concernant la politique étrangère du cabi» net Gounaris. M. Venizelos a conféré avec le ministre de Russie et le chargé d'affaires de France. Les milieux officiels attachent une grande importance aux visites do M. Venizelos aux ministres des puissances de lo, Oua-arupie Entente. Sirfvan t 1'Iles lia », M. Venizelos a ûéà ciaié au Roi que les circonstances s'était' modîfiees la Grèce ne pouvait plus sortir de la neutralité. Suivant F n Elhnos », les puissances dS; rîLu i scre-ient disposées S taci.liier la constitution d'un ministère Venizelos,en adoptant une politique plus ami-j cale envers ta Grèce. • DCU MORT DU DOYEN DU SACRÉ COLLEGES 9 JaoûL T~ Lo ^dinaLSeïS&u» Vammn«], di>yen du. Sacré-Collège, est dé* cédé dans Ja nuit. LES FAITSVÛ JOUR La. situation politique intérieure de VAUfi magne est en ce moment extrêmement intéressante. La question polonaise et la eues* lion des annexions sont l'objet de nravet Hf.n--.es ^ de vues dont on ' perçoit les échos dans la presse. La manifestation annexionniste des nationaux-libéraux est vivement critiquée par la Gazette de Francfort. organe des libéraux du Sud, tandis qu'elle \ est approuvée par la Gazette de Cologne nui écrit que l empereur et le chancelier ont le - même programme que M. Bassermann. le : f. nationaux-lihéraux. Certaines dè- peches disent que M. Bassermann est même ailier * ^avori pour les loncti°ns da chan- . La Ghemtiitzer Volkslimine et d'autres-journaux socialistes reprochent énergique-ment A M. Liebhneéht de susciter des embarras au gouvernement et l'attitude des socialistes du kaiser est récompensée par l'oc-' trot de la Croix de fer au député Siul'ekwn. ' IVVV.VVU D'après le Daiiy Express, que nous reproduisons sous réserves, le bruit court en Italie que le kaiser, en même temps qu'il faisait récemment à la Russie des propositions de paix, aurait prié-la Hollande d'agir comme intermédiaire. Il aurait fait remarquer à. la Hollande que sa position g'éoqra-phique dans le voisinage immédiat. ' du, théâtre des hostilités rendait impossible qu'on garantit son intégrité territoriale.. surtout en tenant compte des nécessités lou-tours changeantes du la situation militaire.- «v\VWW* Las relations Halo-turques semblent entrer dans une phase décisive. Les autorités' ottomanes ont reçu l'ordire formel d'emjié-cher le dépari des Italiens habitant l'emnuA ottoman. ' ' twwwi/w* Plusieurs journaux anglais annoncent que\ M. Venizelos aurait, dès hier, accepté dê former un cabinet. Il ne faut accueillir celle nouvelle au'avec réserves, l'homme d'Etat ayant demandé — d'après des dépêches de trâs bonnu source — un délai pour se prononcer. En attendant, constatons qu'on mande d'Athènes au. Beriinsr Tageblatt que M. Venizelos aurait déclaré que, comme au/itera-vantf il estime que les intérêts de la Grèce! sont aux côtés de ta Quadruple-Entenle, can il considère que VAllemagne, à cause de son, alliance avec la Turquie et l'Autriche-Hongrie, à cause de ses visées sur Salonique, est un danger pour l'hellénisme. Les journaux allemands se montrent de plus en plus mécontents de la Roumanie, dont, ils font prévoir ce qu'ils appellent naturellement la » trahison ». Les hommes politiques et les diplomates roumains continuent avec la, Quadruple-Entenle, tant & Londres qu'à Bucarest, des négociations dont l'activité cause à Berlin de vives inquiétudes. savent toutefois voir beaucoup des ehosea telles qu'elles sont. En effet-, l'attitude dtt corespondant, qui donne peu de plaee à l'éloge de l'ordre allemand, mais observa de préférence la vie latente de l'âme belge, est aussi caractéristique que celle du jourj» liai et de la censure hongroise. » _ « — .

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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