Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 05 March. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 18 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/z89280698h/
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£3" ANNEE — Série nouvelle — N° 871' tio Numéro ÎO Centimes (5 Centimes fin Profils RÉDACTION ÏT ADM1M.TAAT10N 3, Place des Deux-Ecus, 3 PARIS Téléphone : Centrai 33 04 BUREAUX AU HAVRE : 28'", Rue de la Bourse, 2h'" LE HAVRE Téléphone : 64 Belge DIRECTEUR : Jrernand NEURAY LE XXE SIÈCLE Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris ABONNEMENTS France*..3. 2fr.50 par mois » 7 fr.50 par trlmettr® Angleterre. 2sh. 6d. par mois » . 7sh,6d.parfrimestn» Autres pays 3 fr. — par mois » 9 fr. — par trime9tr* PUBLICITÉ Masser à l'MaiflistFâlian flu Joarna Les petites annonces sont également reçues à la Société Européenne do Pubiiçité, ÎO, rue de la Victoire, Parti» qui en a le monopole pour Paris. UNE VOIX D'AMÉRIQUE VV\ ♦♦♦ vw Un évêque américain dit au " XXe Siècle " sa joie de voir son pays participer à la lutte centre les Barbare^ Un (prélat américain est de passage à Paris, Mgr Brent, évêque des Philippines, appartient à l'église épiscopale (protestante). dont il est l'un des chefs les plus Justement influents. Cette église comprend aux Etats-Unis une centaine de diocèses et de districts, avec 6.000 clergymen, 7.000 églises ou ohapelles, et environ 1.200.000 h communicants >>■ Ses écoles sont fréqvai-tées par 500.000 enfants et les contributions volontaires de ses fidèles lui font irai budget annuel d© 20 millions de dollars. C'est .l'une des plus anciennes confessions chrétiennes d'Amérique ; son origine remonte au. XVIe siècle. Elle fut d'abord une dépendance de l'Eglise anglicane, et ce n'est que vers la fin du XVIII0 siècle qu'elle devint autonome. Mgr Brent est l'hôte do Révérend Wat-son, recteur de la mission américaine de Paris, un ami dévoué d© la Belgique et de la Fraince. — C'est ici, 23, avenue de l'Aima, me dit celui-ci, que fut fondée à Paris la première oeuvre pour les soldats belges, l'Œuvre du soldai belge, qui a pour présîuènte d'honneur la duchesse de Vendôme et dont je suis le vice-président. C'était au mois d'octobre 1914. Dans cette maison, tout parle de la Belgique... » Et le Révérend Watson me montre avec complaisance des photographies, des dessins, des peintures, des gravures. Voici le roi et la reine des Belges, la duchesse de Vendôme, le roi Albert faisant le coup de feu dans la tranchée, une impressionnante vue de Bruxelles prise des fenêtres de l'hôtel d'Ursel par la comtesse de Bois-sieu. Un peu partout sur les murs, j'aperçois des souvenirs laissés par des artistes et des officiers belges. En haut de l'escalier d'honneur flottent les drapeaux des puissances alliées et, au milieu d'eux, le drapeau étoilé- — Je n'ai pas attendu,' le message du président Wilson — me dit mon hôte. Dès Ip rliShnt rW Wngfrilités, j'Qi 3c drapeau des Etats-Unis parmi ceux de TEntctCe, parce que j'estimais que c'était là sa place. C'est vous dire quelle est ma joie de voir enfin mes vœux réalisés. » Mais voici Mgr Brent. Le prélat m'accueille avec une simplicité cordiale qui tout de suite met à l'aise. Il comprend le Français, mais le parle avec difficulté. Le Révérend Watson, qui parle le Français comme un Parisien, nous sert d'interprète. Il l'écrit d'ailleurs aussi bien qu'il le parle et la Revue Hebdomadaire a publié de lui plusieurs articles appréciés. — J'attendais ce grand jour avec impatience, me confia le prélat. Il faut que les Etats-Unis participent à la lutte contre les Barbares, non seulement par un concours financier et maritime, mais encore par une collaboration militaire importante. Il fia/ut que la terre de France soit arrosée du sang américain... — Oui, il le faut ! appuie le Révérend Watson. — Mais, monseigneur, dis-je ; c'est dS^à fait. Une émouvante cérémonie religieuse n'avait-elle pas lien, hier, dans cette église, en l'honneur des aviateurs et ambulanciers américains tués à l'ennemi. — Cela ne suif fit pas. Nous devons payer à la France une dette (plus que séculaire — à la France qui versa son sang généreux pour nous, et à la civilisation qui est si bien incarnée par la France. Aux Etats-Unis, nombreux sont ceutx qui ont bien compris, dès le commencement de la guerre, que la France et la Belgique ,en résistant à l'invasion, de leur territoire, empêchaient en même temps l'invasion future de l'Amérique, qaii aurait certaineiSuent suivi la viotoire allemande. Il est également évident pour tous ceux qui veulent comprendre, qu'en défendant sa liberté sur les mers, l'Angleterre défend celle de l'Amérique et des neutres. « Enfin, comme le dit excellemment k président Wilson, le jour est arrivé où l'Amérique peut donner son sang poui les mêmes principes d'où elle est née, adnsi que pour le bonheur et la paix dont elle a pu jouir. Cette guerre n'est pas un conflit d'intérêts particuliers ; c'est la cause môme de la liberté q<ui est en jeu, et le sod de Verdun est une terre aussi sainte que celui de Gettysburg où les défenseurs de l'esclavage furent défaits par les confév dérés du Nord. — On m'a dit, monseigneur, que vous reveniez du front ? — C'est <*xa«ct. — Du front anglais ou du front français ? — De l'un et de l'a/utre. — Pouvez-vous me résumer vos impressions— Vous voulez savoir ce qui m'a le plu* frappé : c'est l'admiration des Anglaif pour les Français, et la sincère réciprocité de sentiments de ceux-ci pour ceux-là. « Un officier supérieur anglais m'a di' devant de nombreux camarades qui l'ap prochaient : « Verdun est le fait le plu* admirable non seulement de cette guerre mais de toutes les guerres. » « Les officiers français ne tarissa.ien pas d'éloges sur l'armée britannique. L'ur d'eux a résumé aussi la pensée de tous « Nous attendions beaucoup du concour: militaire de la Grande-Bretagne, mais k jeune armée britannique a dépassé les es pérances les plus optimistes. » r * ■ * * Ainsi parla le prélat américain et l'oi sentait dans ses paroles une convictioi profonde. Mgr Brent est venu en Europe pour s'oc cuper de la World Conférence on faitI and order (« Conférence internationale su la foi et le gouvernement de l'Eglise ») Ce projet d'une conférence de toutes le: communions chrétiennes du monde est un< fort intéressante initiative de l'Eglise épis copale des Etats-Unis. M. Juien de Narfoi y a consacré un intéressant article dan la Revue Hebdomadaire. Il a publié ne tamment la correspondance échangée en tre le cardinal Gaspard et M. Ro^wt-H Gardiner, secrétaire lu Comité d'organisa tion. On peut admirer dans ces lettres, d la part de l'interprète de l'Eglise épisco pale vis-à-vis du Pape, un respect, une confiance, une piété quasi filiale, qui permettent, comme le dit M. dé Nàrfon, « d'a.p- 1 précier le chemin déjà parcouru dans le sens de l'union et font bien augurer de l'avenir », et, de la part "du cardinal secrétaire d'Etat interprétant la pensée, même de Benoît XV, « le souci le plus élevé de maintenir en scsi intégrité la doctrine qui -affirme les droits de l'Eglise romaine et d'aller cependant, vis-à-vis des représentants de l'Eglise épiscopale, jusqu'à l'extrême bie&veillance. » Mgr Brent est l'un des promoteurs de la World Conférence. Il part pour l'Angleterre où il sera l'hôte de l'archevêque* de Cantorbéry. Il m'a promis de m'envoyer de là-bas des notes précises et étudiées en réfponse aux questions que je lui ai posées quant à4 son grand projet. En me reconduisant, ses derniers mots ont été : Fiet unum ovile. A. VIREY... ■ www • LE PR3NCE Charles de Belgique Les gens soucieux de notre avenir national auront appris avec plaisir l'entrée du priince Charles de Belgique, second fils du roi Albert, dans une école de marine.Quelque temps avant la guerre, des esprits clairvoyants préconisaient la création- d'une marine belge. S'inspi-rant- de la forte parole de Lôopold II : ii un pays qvi est baigné par la mer n'est jamais petit », ils r&vaient de doter leur patrie des movens de rayonner par-delà les mers. Ils se souvenaient qu'autrefois nous avions eu la Compagnie des Indes et ils conseillaient à leurs concitoyens de renouer une tradition ancienne. pour le plus grand bien de notre commerce, de notre industrie et de notre énergie nationale. Nous n'irons pas jusqu'à dire qu'ils prêchaient dans le désert, mais le manque d'initiative et le goût du moindre effort qui sévissaient chez nous, faisaient taxer ce projet de mégalomanie. Tout ce qui ne relevait pas directement de l'électoralisme, tout, ce qui ne pouvait pas intéresser le public des meetings était dédaigné par certains politiciens habitués à considérer le pouvoir cooime un but et non comme un moyen. A quoi bon s'embarquer dans de pareilles questions ? Ne valait-il pas mieux mijoter tranquillement dans son jus ? La guerre a appris à ceux qui l'igmo-raient encore, que la mer est une des voies respiratoires les plus importantes de notre pays. Après la guerre, 1a. nécessité d'une marine apparaîtra pour nous comme primordiale.Aussi sommes-nous heureux do voir que notre souverain s'en préoccupe au point de lui consacrer dès à présent son sc-oond fils. Il parle pou, mais il prêohe d'exemple ; c'est la bonne manière. Pour la Belgique, i! n'y a pas de sérieuses possibilités d'extension, sans urne importante flotte-de commerce. Nous nous réjouissons de constater que l'initiative royale _en prépare les voies. Nous aurons sans doute plus d'une •fois encore l'occasion, en pariant de la future flotte belge, de rappeler qu'autrefois la marine flamande rivalisait avec lies meilleures du monde et que, non seulement Anvers, mais aussi Ma-lines possédaient de nombreuses galères qui allaient chercher en Orient les richesses de Damas, du Caire et d Alexandrie, mais nous ne voulons pas laisser passer l'entrée du comte de Flandre dans une école navale, sans saluer la prévoyance royale si riche de promesses pour l'avenir. M. d. 0. — WWW — Les Anglais marcheraient sur Jérusalem Rome, 4 avril. — Le Giornale d'Ilalia publie une dépêche diu Caire annonçant la prise de Gaza par les Anglais et la - marche de ces derniers vers Jérusalem . dont la chute ne serait qu'une question i de semaine. ■ WWW Encore une élection significative EN ANGLETERRE I i Londres, 4 avril. — Une éjection lég-is- ■ lative complémenitaiire a eu lieu p<-ui '. la circonscription sud d'Aberdeen (An- . gleterre). M. Flegiing, candidat gouver > raemcntal, a été élu par 3,283 voix cont« . 1,507 à M. Watson, candidat indépefn i aant, et 333 à M. Pethick Lawrence 3 candidat pacifiste. • WWW — Le journal bernois Bund annonce que le ï carte de pain, sera introduite en Suisse le - 1er mai au plus Lard. " LA BELGIQUE DE DEMAIN " Plus de neutralité endormante Notre distingué confrère Gérard Harry vient de signaler aux lecteurs du Petit Journal (n° du 30 mars) le livre de notre collaborateur N. Wallez (1), un livre qui fait du. bruit » ainsi que le constate M. Harry. » Gomme M. Neuiray, dans le XX0 Siècle, écrit notre distingué conirère, M. Wûllez réclame la répudiation définitive de notre défunte neutralité comme une des nécessités impérieuses de demain. La neutralité que, tout récemment, M. Seghers, ministre des Chemins de fer, qualifiait, de son côté de « mol et décevant oreiller de sécurité » a fait son temps, tout aussi bien que tel piètre système de serrure qui aurait facilité le cambriolage de notre maison au lieu de l'empêcher. Cela ne devrait même plus se discuter, bien que quelques rêveurs' aveugles résistent encore aux plus lumineuses leçons des événements. Aux arguments déjà connus, j'ajouterai celui-ci : l'indépendance même de la Belgique est incompatible avec la neutralité perpétuelle par laquelle elle se lierait de nouveau; les mains. Elle serait incompatible avec le droit des générations futures de Belges que la génération présente n'a pas le droit d'engager irrévocablement ; elle serait incompatible avec la dignité d'un, peuple qui dans les grands conflits possibles de plus tard, ne veut pas être contraint par d'autres ou, par lui-même au rôle de neutre qui rime trop avec pleutre, mais veut, au contraire, p oui voir jouer, quand il lui plaira, le rôle de peuple civilisé, spontanément solidaire de la civilisation contre les puissances de réaction et d© barbarie. Quiconque a encore !c « dada » de la neutralité et veut le faire revivre est en train de . fouetter un cheval crev£ a. M. Harry, profitant d© la liberté que lui assure l'hospitalité d'un journal fronçais, est revenu dans le Petit Journal du 31 mare sur des questions traitées par notre collaborateur Wallez mais que la vigilance de la censure nous interdit de préciser autrement. Nous remercions notre distingué confrère et nonjs recommandons à nos lecteurs de lire ses très intéressants articles. WWW L Amirauté -tjritainiHjuc drment la ]'("■(>' d'un croiseur auxiliaire de S.COO tonnes que les Allemands prétendent jxvoir torpillé au mois de mars. (1) « La Belgique de demain », par N. Wal-liy/i: — Un vol. in-16, 163 pages : 2 frs. En vente au bureau du journal. fOWii tfJl.'IBVt■ U.W■ LA PiÉPOHSE DES " KAMERADEN " Ils ne veulent pas renverser le Kaiser On se rappelle la vigoureuse apostrophe des révolutionnaires russes aux socialistes allemands ; « Renversez Guillaume, si vous voulez qu'on parle de paix !» Personne n'attendait des « Kamera-den » boches un geste aussi courageux. Aussi ne s'étonnera-t-on de voir le Vor-iDxrts répondre en leur nom par un article où il combat la suggestion de renverser la dynastie des Hohenzollom : « Celle-ci, déclare l'organe officiel des socialistes allemands, ne fait pas obstacle aux futures relations amicales qui pourront s'établir entre VAllemagne et la Russie nouvelle ; le premier sou-ci des socialistes russes doit être de travailler à l'avènement de la paix, en laissant au peuple allemand le soin cT assurer sa propre liberté. » Telle est la réponse des socialistes allemands du Kaiser. Espérons qu'elle dissipera les illusions nourries par certains éléments russes et si soigneusement entretenues par les agents de l'Allemagne. On dit que les zimmerwaldiens russes fixés jusqu'à présent en Suisse et dans les pays scandinaves vont regagner la Russie et s'v livrer à leur propagande pour la paix blanche. Ils reipéteront les assurances que leur ont données récemment par ordre supérieur certains socialistes allemands stylés à cet effet : « que la démocratie allemande n'attend que la conclusion de la paix pour procéder elle aussi à la révolution allemande ». Forts de celte promesse, les zimmerwaldiens russes de Suisse et de Suède inviteront les masses populaires russes à réclamer la paix, la paix immédiate. Puissent les Russes ne pas se laisser prendre au piège et se souvenir que les gens qui leur promettent aujourcl'hui de renverser le kaiser après la paix, sont les mêmes qui prétendaient le 4 août 19)4 ne prendre les armes que pour la lutte contre le tsarisme et qui depuis !... III PORTES DE SAINT- QUENTIN Les Fraopis aHeigoenl m faubourg ds la ville Prise du village de Moy COMMUNIQUE FRANÇAIS | 14 heures A l'est et à l'ouest de la Somme, nos troupes ont continué à progresser sur tout le front attaqué par nous hier. AU DELA DE DALLON, NOS RECONNAISSANCES ONT POUSSÉ JUSQU'AU FAUBOURG SUD-OUEST DE SAINT-QUENTIN.Au nord-est de Castres, nos troupes ont atteint les lisières sud de Crugies. A NOTRE DROITE, LE VILLACE DE MOY, SUR L'OISE, A ÉTÉ CONQUIS EN ENTIER. L'ennemi a réagi violemment par son artillerie, notamment dans la région d'Essi-gny-Au sud de l'Ailette, le combat s'est poursuivi aux lisières de Laftaux et dans le village même où nous avons pénétré malgré la résistance acharnée de l'ennemi qui se défend pied à pied. tCrucies est mn village situé à 2 Kilomètres et demi au sud-ouest de Saint-Quentin, tout près de la grande ligne ferrée Paris-Braxel- °Moy est une gTosse communie, chef-lieu de canton située à 12 lîilomèt.res au sud de Saint-Quentin, à mi-chemin entre Saint-Quentin et La Fère, sur la rive droite de l'Oise.] oCK LES ÉTAPES DE LA RETRAITE CQHEHT la BELGIQUE serait-elle le mnins éprouvée ? Maintenant que la victoire et 'la libération de la Belgique sont devenues de mathématiques certitudes, les Belges n'ont plus qu'une préoccupation, mais essentielle : Quelles seront les étapes de la retraite allemande en Belgique ? Le saccage et la dévastation de la Picardie et de l'Artois seront-ils épargnés à notre pays si ra,va-, gé déjà, ou bien les incendies en Flandre sont-ils le présage d'autres crimes ? L'allure de la retraite allemande nous a jusqu'à présent fort plu. Elle s'est, en effet accomplie de l'ouest vers l'est, et l'axe de cette retraite, dans le secteur de la ii charnière », a été le cours <le l'Oise. Or l'Oise se continue v'ir la Sambre et la Meuse, en ligne droite. C'est le fameux « couloir », la route la plus directe de l'invasion et, par conséquent, aussi de la retraite. Il faudrait donc pour que cette retraite fût hâtée et qu'elle causât à notre pays le moins de misères, que l'ennemi i ; fût contraint de sg replier sur cet axe et qu'il ne -pût plus s'y retrancher- pour un longtemps. Saluons donc avec joie toutes les opérations menées avec tant de succès aux approches rie Saint-Quentin, de La Fère et de Laon, mais considérons avec plus de fa\eur encore celles que l'admirable armée bri.tanmiquie mène en direction de Cambrai en souhaitant par surcroît que s'allume tout le front, s'il est possible, entre la Flandre et l'Artois, • . Ces efforts tendraient, en effet, à maintenir au recul allemand sa direction ouest-est ou tout au moins une direction sud-ouest-nord-est. Car, à la vérité, nous devons désirer ardemment que la prochaine phase de la guerre ne voie pas les Allemands retranchés sur un front Nieu-port-Lille-Valenciennes-Mézières avec,comme place d'armes toute la Belgique derrière eux. * * t * * La btataille de la Somme a prouvé qu'un front même continu de tranchées ne peut être tenu qu'à la condition qu'il conserve l'armature de puissants .points d'appui.Ces points d'appui, c'est la tige de fer dans le béton. Dès le détout de cette bataille de la Somme, encore que les Allemands parussent à ce moment pouvoir indéfiniment tenir suides lignes sucessives de tranchées, il apparaissait comme évident qu'une fois Bajpau-me et Péronne tombés, la porte serait enfin ouverts, et nous ne nous fîmes pas faute de l'écrire, sruir la plaine libre. D'aucuns en doutèrent et l'arrêt de la bataille, au début de l'automne, leur parut donner raison. Ils avaient tort et l'héroïque ténacité britannique se chargea de le prouver. C'est, en effet, à l'attaque britannique sur l'Ancre, au cœur même de l'âpre hiver, que fut due la chute de Bapaume. Dès lors, toute la ligne allemande, en apparence encore si robuste, s'abattit comme un cha-teau de cartes et les Allemands durent décamper en hâte, au péril d'être écartelés et coupés. Cette expérience claire et décisive nous déimontre que, si maintenant Saint-Quentin. La Fère et Laon succombent, comme Bapaume et Péronne, ce sera de nouveau le recul précipité. Laissant là l'espoir, qui est cependant toujours réalisable, d'une grande offensive heureuse vers la Moselle ou vers la Sarre qui pourrait,d'un coup, dégager la Belgique, combien il serait déjà intéressant pour nous, Belges, que Cambrai et Lens tombassent aussi inentôt ! Les résultats dl'ime victoire dans ce secteur seraient d'autant plus étendus que derrière ces vailles de Cambrai et de Lens, c'est la plane ondulée et sans obstacle jusqu'à la ligne d'eau de la frontière belge, sans compter que la retraite allemande pourrait difficilement pivoter sur sa droite, appuyée à 1a. mer du Nord, mais devrait, sans doute, dérober cette droite et aller chercher fortune beaucoup plus loin. Paul Crokaert. LESÈTATS- UNISENGUERRE La Commission du Sénat approuve l'ordre du jour déclarant que l'état de guerre existe avec rAllen?a£ne Washington, 3 avril. — LA COMMISSION DES RELATIONS EXTÉRIEURES DU SÉNAT A APPROUVÉ L'ORDRE DU JOUR ACCEPTÉ PAR LE GOUVERNEMENT, DECLARANT QUE L'ÉTAT DE | GUERRE EXISTE AVEC L'ALLEMAGNE. SAUF QUELQUES LÉGÈRES MODIFICATIONS DE FORME, C'EST VIRTUELLEMENT LE TEXTE DÉJÀ SIGNALÉ. LES PREPARATIFS DU GOUVERNEMENT AMERICAIN Washington, 4, avril. — M. Wilson et le cabinet discutent toutes les mesures de préparation pour l'entrée des Etats-Unis dans la guen-e. Le gouvernement prépare divers projets pour lever de l'argent et dont la plupart, comme l'a suggéré M. Wilson, sont basés sur la taxation de la génération actuelle. Après la réunion du cabinet, on apprend que le projet de Lancer un grand emprunt de guerre à une souscription populaire a été discuté. Un projet de loi à cet effet sera présenté sous peu au Congrès par les leaders démocrates. M. Daniels, secrétaire d'Etat à la marine,, vient de déclarer que les préparatifs navals sont entièrement achevés et que la flotte est prête à coopérer avec les Alliés dès La minute même où elle en sera requise. Des patrouilles de milices gardent les voies ferrées sur une distance de 150 milles aux environs de New-York. On prévoit que les mesures nécessitées par le pas-sage à l'état de guerre vont être prises sans aucun délai, le parti pacifiste à outrance ne comprenant que six membres dans le Sénat. Les banques et les établissement de crédit de Wall Street ont offert au gouvernement de lui donner tout leur concoure sans la moindre rémunération. L'OPINION AMERICAINE DON^E LIBRE COURS A SON ENTHOUSIASME New-York, 4 avril. — Au Congrès Américain, encore que quelques pacifistes s'essayent à faire de l'obstruction, la majorité est faite. Dans tous les Etat6 de l'Union, on se déclare en faveur de la guerre et les pacifistes sont fort mal munis. A A Baltimore, yn meeting pacifiste, organisé par le docteur David Sta.rr, a été interdit. A New-York, des pacifistes germanophiles ayant tenté de haranguer la foule aux carrefours ont été houspillés. A Thermoipolis (Wyo-ming), un Allemand ayant crié : « Hoch Kaiser », des ouvriers mineurs s'emparè* retnt de lui, firent le simulacre de le pendre, puis, l'ayant décroché l'obligèrent à s'agenouiller et à embrasser le drapeau américain. Dans les théâtres de New-York, il y eut des manifestations d'enthousiasme patriotique.Au MctropolUan-Opera, M. Gérard, ancien ambassadeur américain à Berlin, prit La parole et fit acclamer le président Wilson. 11 fut à son tour l'objet d'une ovation. Puis l'orchestre reprit l'hymne natio- I nal que tous les assistants chantèrent à pleins poumons. Il y .avait à ce moment son la scène une douzaine d'artistes allemands, dont Sembach et Mme Ober. Cette dernière ressentit une telle émotion à la vue de ces manifestations qu'elle s'évanouit et tomba à la renverse, heurtant le parquet de la tête. On l'emporta. Dans toutes les autres salles de spectacle, des scènes analogues eurent lieu. Partout M. Wilson fut acclamé ainsi que les Alliés et l'on cria ferme : « A bas le kaiser ! » La police de New-York est armée de fusils et de mitrailleuse^ et est consignée jour et nuit. Les journaux demandent la clôture complète des stations de T. S. F. de Sayville et de Tuckston, qui sont encore aux mains de sociétés allemandes soumises à l'influence de Krupp et très insuffisamment censurées par les autorités américaine©. Les journaux insistent sur l'affectueuse déférence manifestée à l'ambassadeur de France, M. Jusserond, avant la lecture du message, par tous les membres du Congrès.Les Japonais résidant aux Etats-Unis se joignent aux manifestations. Nombre d'entre eux ont l'intention de prendre du service dans l'armée américaine. LA SAISIE DES NAVIRES ALLEMANDS New-York, 4 avril. — Aussitôt le vote dui Sénat acquis, les navires allemands seront saisis. Ce£ navires représentent un tonnage d'un demi million de tonnes. Malheureusement quelques-uns d'entre eux, notamment lia Kronprinzessin-Cecilia, ont été sabotés par leurs équipages allemands et exigeront plusieurs mois de travail pour être remis en état. ON FEUILLETON Nous commencerons dans um de nosi prochains numéros la publication d'un roman qui sera certainement lu avec intérêt par tous nos lecteurs : LE MAUGRÉ PAR Kauricc des Om'i^ux A sa valeur littéraire, ce roman ajoute un intérêt tout particulier pour les Belges qui auront plaisir à y retrouver les mœurs du pays et la saveur du terroir. Les événements de Russie UN COMITE DE GUERRE Le gouvernement provisoire russe, imitant l'exemple de la France et de l'Angleterre a décidé de confier la direction politique de la guerre à un comité de guerre composé de M. Goutchkoff, ministre de la guerre, du prince Lvof, président du Conseil, de M. Millioukof, ministre d«6 affaires 'étrangères, de M. Terechtchenko, ministre des finances, de M. Chingaref, ministre de l'agriculture, de M. Niekrassof, (ministre des voles et communications et, enfin, de M. Kerensky, ministre de la justice.On voit, dit le Times, dans cette décision une suffisante assurance que dans les questions d'ordre purement militaire aucune intervention ne viendra influencer l'opinion et les décidions que croiront devoir prendre le haut commandement et lee états-majors. Le général Rousski et le général Brous-siloff viennent d'affirmer à nouveau l'excellent esprit de l'armée et sa volonté de vaincre. SUICIDE DE Mme STURMER Petrograd, 3 avril. — Après aVoir pris connnaissance d'une lettre dont on ignore le contenu, Mme Sturmer, femme de ) ancien président du conseil, s'est coupé la gorge avec un rasoir. Elle a été transportée à l'hôpital dans un "état grave. Mme Sturmer est âgée de 66 ans. LETCHISKV REMPLACE SAKHAROF Petrograd, 3 avril. — Le général Lct-chisky a été nompié adjoint au commandant en chef des armées du front roumain, qui es>, on le sait, le roi d© Roumanie. Le général Letchisky remplace le général Sakharof. LES VICTIMES DE LA REVOLUTION Pétrograde, 4 avril. — C'est jeudi prochain qu'auront lieu les obsèques de 180 des victimes de la révolution à Pétrograde. Six immenses cortèges, partant à huit heures du matin de divers points de la capitale défileront dans les rues. La forteresse de Saint-Pierre et r®?l tirera des salves pcndffnt les services*funèbre^ LES MISÈRES BELGES SOUS l'occupation allemande Elles pe sont malheureu> sèment que trop réelles Le Times vient de publier une série d'ar-t ticLes écrits par un M. J. P. Whitaker, échappé récemment de Roufcaix par Lai Belgique après avoir réussi à se faire passer pendant un certain temps auprès des autorités allemandes comme sujet américain.iM. J. P. Whitaker, passant subitement d'une région d'étapes qu5, comme no3 Flandres, est soumise à un régime particulièrement dur, è, de grandes villes de» l'arrière semble avoir été particulièrement frappé de différences qui sont naturelles mais qu'il a eu le tort d'exaîgérer et de généraliser. M. Whitaker reconnaît lui-même qui1 il n'a pas séj-6umé assez longtemps en Bel* gique occupée pour pouvoir tirer de ses observations une conclusion générale, mais son récit donne cependant de la situation! de nos cormpatriotes opprimés une idée fâcheusement inexacte. M. le chevalier Edmond Carton de Wiarii a très justement adressé au Times au nom du Comité officiel belge pour l'Angleterre une lettre regrettant et rectifiant les erreurs d3 M. Whitaker. M. Gaston de Wiart nous communique de cette lettre la traduction suivante : L'article de M. Whitaker publié dans votre édition du 31 mars a produit parmi les Belges en Angleterre une profonde tristesse». Nous espérons que vous permettrez au Co< mité officiel belge pour l'Angleterre, représentant les Belges qui ont la bonne fortune de partager la vie indépendante et libre de leurs amis anglais, d'y répondre au nom de leurs infortunés compatriotes de la Belgique occupée. La conclusin.n générale qui se dégage pour tout lecteur superficiel de l'article de Mr. Whitaker est que « l'on vit dans l'ar bondance et dans le plaisir en Belgique occupée ». Cette opinion individuelle de M. Whitaker sera, n'en doutez pas, reproduite avec enthousiasme par les journaux allemands, comme exprimant l'opinion générale de la grande presse anglaise et nos malheur reux compatriotes le ressentiront amèrement. Sans doute, nous savons que des représentations théâtrales ont quelquefois lieu dans les grandes villes belges, et que les gens riches peuvent, en les payant très cher, sa procurer de la viande et certains objets d8 luxe Mais ce qui nous .paraît odieux, c'es. qu'on, puisse tirer de ces quelques élément^ la conclusion, que dans la Belgique occugéi

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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