Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1914, 09 August. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/kw57d2rx5n/
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DIMANCHE 9 AOUT 1914 L'UNION DAMS L'ACTION VINGTIEME ANNEE — N» 221 ABONNEMENTS Pour toute la Belgique Un an. fr. 9.06 Six mois . , . .... 4.C0 Trois mois , , : . . . 2.X5 Gr.-Duché de Luiemb. 20.00 tnioa postale 30.00 Directeur : Fernand NEURAY Editicn (6 h. soir) Edition (I0h. soir) Edition if (minuit) LE XXe SIÈCLE ANNONCES Annonces ordin., petite ligne . 0.46 Réclames (3* page), la ligne. 1.59 Faits divers corps . . » 4.00 Faits divers fin. . . » 3.00 Réparations judiciaires » 3.00 Nécrologies • • • • » 2.00 Les annonces sont reçues au bureau du jou rna' Téléphones 3546 et 3S8Q Rédaction et Administration 4, impasse de la Fidélité, 4, Bruxelles Instav.i-are ozunia in Ohristo 5 centimes le numéro LA SITUATION RESTE EXCELLENTE EDITI ON ¥ Un hommage mérité » u Département de la guerre La « Belgique militaire » n'est pas suspect* de flagornerie envers le ministère de la guerre L'hommage que le général de Heusch y renc à M. de Broqueville et à ses collaborateurs mérite d'autant plus d'être souligné. Voici ce que M. de Heusch écrivait 1< 1er août, premier jour de la mobilisation (n° di 9 août) : « Il n'est pas possible de voir le Ministr< do la guerre et ses collaborateurs prend r< les mesures les plus graves avec plus d« sang-froid et de décision. Qu'on nous ac cuap, si l'on veut, de la manie de l'élog* dithyrambique, nous no cesserons de dir< que le fait d'avoir réveillé l'esprit nationa en décrétant le service général, au risqu* de déséquilibrer un grand parti politique joint au fait d'avoir su prendre résolumen ses responsabilités devant la crise épouvan table qui vient de s'ouvrir, placent le Mi nisi^re de la guerre très haut dans la recon naissance de la nation. Nous avons vu de près nombre des opéra tions qui accompagnent la mise sur pied d* paix renforcé, puis sur pied de guerre d< notre armée; partout, nous avons Constat* de l'ordre, de la méthode, du sang-froid, et vraiment, il serait difficile de faire mieux Il y a des grains de sable qui, parfois font grincer un rouage de la machine mais, aussitôt, l'initiative intelligente 3 remédie. Comment ne pas être satisfait de ce qu< nous voyons, alors que cette mobilisatior s'effectue par une armée en pleine voie d. réorganisation, dont certains corps ne son pas complètement formés et tandis que 1-• provisoire rognait encore dans bien des uni téos et des services... Malgré cela, tout c© gigantesque travai se continue normalement, et notre armé sera en mesure, en temps utile, de s'aligner l'arme au pied, attendant les événements. Déjà a disparu le spectre quion ne oess* d'agiter : les permissionnaires ne rentre ront pas; avant qu'ils aient quitté^ leur: clochers, une nuée de cavaliers auront fai irruption sur notre territoire, empêchan les soldats de joindre leurs corps. .Ils son tous rentrés ! Ce premier succès, nous le devons à h prévoyance et, disons-le, à l'énergique de cisi'on du gouvernement. Surpris, nous nie Je sommes pas, et notr< ami C- Prudent, si pessimiste naguère dan ces colonnes, dira avec nous que ies précau tions prises ont dépassé toutes ses espéran ces. » Les Belges fêtés partout Les Belges sont depuis huit jours en France et en Angleterre ''objet d'une admiration et d'une sympathie dont jamais aucun peuple n'a joui chez nos grands voisins. L'enthousiasme populaire .pour la Belgique dépasse outre-Quiévrain et outre-Manche tout ce qu'on peut imaginer. Un officier belge retraité qui a traversé la France où il faisait une cure pour venir se mettre à la disposition du gouvernement a été l'objet partout d'acclamations délirantes partout où il a fait connaître sa qualité. Partout aussi il a vu les couleurs belges arborées jusque à l'avant des locomotives, des taxis et des fiacres. Un officier en congé, rentrant de Paris, s'étant présenté à un des guichets de la gare du Nord, se vit obligé d'établir son identité. On refusa alors son argent, déclarant que les soldats belges devaient voyager gratis. A Londres, une personnalité bruxelloise, prise d'abord pour un Allemand, se vit fêter aveQe exubérance quand on sut qu'on avait affaire à un Belge. Là aussi lcchauffeur d'un taxi refusa d'accepter son argent. Et les rares nouvelles qui nous viennent de l'étranger s'accordent toutes à dire d'une façon ou de l'autre la gloire que nos soldats ont conquise cette semaine à la Belgique... Le droit des gens —»o«— " M. Carton de Wiarfc, ministre de la justice, vient de constituer un Comité des griefs de la BeV^ique au point de vue du droit des gens. Il siégera au ministère de la justice. Ce Comité, dont M. Carton de Wiart a pris la présidence, est composé de MM. van Ise-ghem, président à la Cour de cassation; Nys et Verhaegen, conseiller à la Cour d'appel*; F. Cattier et Wodon, professeurs à l'Université de Bruxelles. Ce comité est chargé de recueillir les faits et renseignements relatifs aux violations du droit des gens qui seraient commises sur notre territoire ou vis à-vis de nos nationaux pendant la durée du temps de guerre. Il se réserve le droit de porter ces faits à la connaissance de l'opinion publique par la voie de la presse ou par tout autre moyen. Il tiendra procès-verbal de ses travaux afin de pouvoir s'en servir en temps et lieu dans l'intérêt de l'Etat. Le public est invité à faire connaître immédiatement au ministère de la justice tous les faits de violation du droit des gens, commis par les Allemands. A oui elles diverses • »o« ETATS-UNIS — Mme Wilson, femme du président des Etats-Unis, vient de mourir à Washington. La coopération Franco=Belge LA LEGION D'HONNEUR A LA 3 VILLE DE LIEGE , L'«Officiel» publie le rapport suivant ai; président de la République : « Paris, 7 août. • Monsieur le président, 1 Au moment où l'Allemagne, violant délibé-> rément la neutralité de la Belgique, reconnue , par traités, n'a pas hésité à envahir le terri-; toire belge, la ville de Licge appelée en première ligne à subir le contact des troupes allemandes vient de réussir dans une lutte . aussi inégale qu'héroïque à tenir en échec l'armée des envahisseurs. Ce splendide fait d'armes constitue pour la Belgique et pour la ville de Liège en particulier un titre admirable de ' gloire dont il convient que le gouvernement" de ? la République perpétue le souvenir mémorable ' en conférant à la ville de Liège la Croix de la Légion d'Honneur. J'ai en conséquence, l'honneur de vous proposer de décider que la Croix de la Légion • d'honneur est conférée à la ville de Liège. Le ministre des affaires étrangères, Gaston DOUMERGUE. Le président de la République française : ' Sur proposition du ministre des. affaires ; étrangères," décrète : Article 1er. — La croix de Chevalier de la Légion- d'honneur est conférée à la ville de Liège. » 1 Echange de télégrammes entre le Roi Albert et M. Poincaré Le roi des Belges a adressé au président de la République le télégramme suivant : « Bruxelles, 6 août 1914". A Son^ Excellence Monsieur Poincaré, Président de la République français'-, Paris. Je tiens à exprimer à Votre Excellence en 1 mon nom et au nom de mon peuple, ma plus - profonde gratitude pour l'empressement avec iequel la France, garante de notre indépen-. daice et de notre neutralité est venue, répon- • dant à notre appel, nous aider à repousser les armées qui, au mépris des traités ont envahi le §ol de Belgique. ALBERT. Le président de la République a répondu : Paris, 7 août. S. M. Albert Ier, roi des Belges, Bruxelles. Je remercie Votre Majçsté de son télégramme.J'avais eu l'occasion de lui,donner naguère l'assurance précise des sentiments de la France pour la Belgique. L'amitié de mon pays pour le peuple belge s'affirme aûjourd'hui sur les champs de bataille. Les troupes françaises sont fières de seconder la paillante armée belge dans la défense du sol envahi et dans la glorieuse lutte pour l'indépendance. Raymond POINCARRË. "» LA REPONSE DiE M. SCHOLLAERT AU PRESIDENT DE LA CHAMBRE FRANÇAISE.Voici le télégramme que M. Schollaert a adressé au président Deschanel : « Dans les graves événements qui se déroulent, votre démarche si bienveillante et si flatteuse nous touche tous fortement. » Nous vous en témoignons, à vous et à vos collègues, notre profonde gratitude. Victime d'une agression inqualifiable parce qu'elle a loyalement rempli son devoir, la Belgique saura opposer une résistance opiniâtre 11 l'envahisseur. Aucun sacrifice ne nous coûtera et, quoi qu'il advienne, l'honneur sera, sauf. Notre chère et valeureuse armée montrera que nous méritons de vivre indépendants et libres. » Le souvenir des liens personnels qui vous attachent à notre Patrie nous est précieux et nous vous remercions de nous les rappeler. » Agréez, Monsieur le Président, l'assurance de ma haute considération. » F. SCHOLLAERT. » UN SALUT DE PARIS, A BRUXELLES Le télégramme suivant est parvenu à l'Hôtel de Ville ■: « Max, Bourgmestre Bruxelles. — De Paris 7-8-14, à 18 h. 55. Paris dont les élus ont tant de fois reçu une si touchante hospitalité des représentants et de la population de Bruxelles leur envoie en cette heure sacrée ou la Belgique tout entière se lève pour la sauvegarde de son indépendance un fraternel salut. Vive la Belgique! Vive la France! Adrien Mithouard, Président. du Conseil Municipal ck Paris. » La France enverrait cinq corps d'armée, soit 165,000 hommes. Du « Times » : « La brave petite Belgique agit admirablement. Ses paroles sont nobles, de môme ses actes. Victime d'un attentat qu'elle n'a pas préparé, elle fait face à l'orage et donne à toutes les nations un exempîs qui augmente encore son crédit et électrisc toute l'Europe. Il résulte de sa proclamation que c'est le général von Emmich qui commande en chef l'armée allemande de la Meuse. Il commandait jusqu'en ces derniers temps le 10e corps d'armée de Hanovre. Ce corps est avec lui, de môme que le 7°. D'autres corps ont été cités, mais leurs noms ne doivent être acceptés que sous réserves. ...La garnison belge qui a tenu tête pendant deux jours à 80,000 Allemands a bien mérité de son pays. Elle ne sera plus longtemps seule. Dans le livre bleu distribué mercredi soir au Parlement anglais, il est fait allusion à UNE OFFRE FRANÇAISE DE CINQ CORPS D'ARMEE POUR AIDER LA BELGIQUE. Et il est probable qu'aussitôt ? la mobili- ©■» sation française sera complète, s'effectuera une avance française vers la ligne Mézières-Namur. Déjà quelques troupes ont été envoyées on avant pour aider les Belges à maintenir la position de Namur qui est de grand intérêt pour la France. » PARIS ACCLAME LES BELGES Le président du conseil municipal1 de Va-ris a fait pavoiser l'hôtel de ville aux couleurs belges. mf Le baron Guillaume a remercié M. 1 oin-earé de la décoration de_l'a Légion d houreur décernée à la viHê de Liège. Un de nos confrères a demandé au comte Jean de Casteliflane, ancien député français venu de Paris à Bruxelles pour amener des objets de pansement destinés à la Gnoiix-Rouge ce qu'on dit là-bas : « Ce que l'on dit? a-t-il répondu. Mais on ne parle que des Belges, de La Belgique, de votre armée admirable, de l'héroïsme> tranquille de vos merveilleux soldats ! Si F on veut être acclamé, porté en triomphe à Paris, il faut être Belge. Votre bannière tricolore flotte partout; devant les journaux où s'inscrivent,au fur et à mesure,les hauts faits cle vos soldats, on pousse des vivats. Les Français vous aimaient hier, ils vous admirent main tenant. ! » LA PRESSE FRANÇAISE APPLAUDÎT CHALEUREUSEMENT A LA DECORATION DE LIEGE. Tous les journaux parisiens disent que c'est par une acclamation générale que sera accueil® le geste du président de la Républi que donnant à La ville de Liège La croix cle, La Légion d'honneur. _ < Le « Petit Parisien » dit que Liège depuis trois jours ee couvre de gloire. Le souvenir de -f.j \ r» ILaoee iudoipptrrblj irt'l'énergie t*v\>A laquelle il a arrêté la barbarie teutonne res-" teront célèbres dans l'histoire des peuples combattant pour Leur indépendance. Le geste de M. Poincaré a traduit le sentiment de tous Les Français et consacré à jamais l'alliance des deux peuples. M. Clemenceau, dans il'' « Homme libre », écrit : « La Belgique vient de prendre en trois jours unie des premières places d'honneur clans les armées européennes .» De l'«Eclair» : « La grande cité wallonne a bien mérité de la patrie française. La croix des braves n'aura jamais mieux été . placée que sur son blason. » Le « Figaro » publie une Lettre ouverte de Robert de Fiers adressée au Roi des Belges, : dans laquelle il est dit que Le peuple belge a donné à l'univers un exemple de bravoure et d'énerg1:>e tel que l'histoire lie conservera 1 dans la gloire de ses hauts faits et dans la ! piété, de ses souvenirs. Le pays du bien-être ! est devenu le p^ys du bien-mourir. La lettre' ajoute : « Nous pensons, Sire, que l'hommage de , notre respectueuse et profonde reconnaissance à la Reine est le meilleur moyen qui nous soit offert de plaire à Votre Majesté. Nous nous empressons de le saisir. » Le « G au J'ois » dît que la Belgique se couvre de gloire. La victoire pour elLe nous donne avec J'exemple le temps nécessaire dont nous Lui devons de La reconnaissance.1 Pour en perpétuer La mémoire, de même que j la France a décoré la vile de Liège, les fem- ! mes françaises broderont phi s tard un éten- j dard aux couleurs belges qu'elles offriront ; respectueusement à la Reine des Belges. i Du « Gaulois », encore, sous le titre : Hommage à la Belgique, et sous la signature de M. Arthur Meyer : « Le spectacle que nous donne la Belgique est de plus en plus beau. Ce peuple est vraiment sublime. L'armée allemande, qui faisait" trembler la terre entière, s'arrête soudain devant lui; il est comme®le doigt de Dieu qui trace devant les yeux du ccflosse germanique les mots « VofS l'impuissance des puissants. » » Aussi tous les Parisiens, tous les étrangers, se font-ils honneur de pavoiser leurs fenêtres aux couleurs belges unies aux couleurs françaises. Gloire à la Belgique ! Vive la Belgique ! » Les Parisiens ont répondu à l'appel : partout, à Paris, flottent les couleurs belges. DU MAIRE DE LYON A M. MAX Le bourgmestre de Bruxelles a reçu du maire deLyon le télégramme suivant : « Ami fidèle de la Belgique,je vous adresse en ces minutes émouvantes l'expresion de l'admiration d'enthousiasme de tous mes concitoyens. Je vous embrasse fraternellement.» (S.) HERRIOT, maire. »' ÇA ET LA BONS D<E REQUISITION Le ministre des finances nous prie de porter à la connaissance du public qu'en vue de pré- 1 venir l'encombrement aux guichets de la Banque Nationale à Bruxelles et en province, les Hons de réquisition N° 32 seront payables ainsi qu'il suit : les Bons de fr. 500 et en-dessous, le lundi 10 août courant ; les Bons de 500 à 1000 francs, le mardi 11 ; les Bons d'un ~non- i tant supérieur les jours suivants. Il sera fait j face à tous les engagements; les mesures ci dessus ont uniquement pour but de régler les 1 paiements en donnant la priorité aux petites créances. LE MORATORIUM EST PROLONGE Nous apprenons que le moratorium a été prolongé jusqu'au 15 septembre pour les effets de commerce et pour les retraits de fonds sur les. dépôts en banque. Les Français ont pris Mulhouse Les Allemands on! perdu 50,000 hommes On nous télégraphie de Paris, samedi soir : Les Français ont pris Altkirch, en Alsace. Ils maroheçt sur Mulhouse au milieu des acclamations des populations. Ils renversent les poteaux frontières. Leur succès a été très brillant. Les Allemands ont donc été battus au Nord dans leurs dispositifs forts et au Sud dans leurs dispositifs faibles. ç , ,*** L'état-major général de l'armée belge confirme cette nouvelle et annonce que les Français sont entrés à Mulhouse. Les Allemands auraient eu 30,000 hommes hors de combat et les Français 15,000. Quelques détails De notre envoyé spécial à Givet, samedi soir : A 12 h. 15, les officiers d'état-major français, confirment officiellement à la presse l'entrée des Français à Mulhouse et ajoutent ces détails à ceux que l'on vient de lire : « Sur la frontière de l'Est, du coté de^Bel-fort, le 153e de ligne français a pris le 156e de ligne allemand avec 125 mitrailleuses. Le 10e chasseurs français a perdu 80 p. c. de son effectif. Il y a eu au total 15,000 Français tués ou blessés et 33,000 Allemands tués ou blessés. Quatre mille Allemands prisonniers ont été dirigés sur Poitiers. C'est le général d'Amade qui commandait les troupes entrées à Mulhouse. I Félicitations méritées > M. Schollaert, président de la Chambre, a adressé cette dépêche au général Léman, l'héroïque défenseur de Liège : « LE CŒUR DEBORDANT D'ENTHOUSIASME ET DE FIERTE PATRIOTIQUE J'ACCLAME LE GLORIEUX DEFENSEUR DE LIEGE. » —^ Une proclamation de l'Empereur d'Allemagne ■ îO«—■— Il prétend ne tirer I'épée que pour répondre à une agyression scélérate La « Gazette de l'Allemagne du Nord » nous apporte le texte d'une proclamation de 1 empereur Guillaume « à l'armée allemande et à la flotte allemande ». Elle est datée.du 6 août. La voici dans son texte : « Après une paix de quarante-trois ans, j'appelle aux armes tous les hommes valides d'Allemagne. Il s'agit de protéger nos biens les plus sacrés, la commune patrie, notre foyer contre une agression scélérate. Nous sommes environnés d'ennemis : c'est là la caractéristique de la situation. Nous devons nous attendre à une lutte difficile et à de grands sacrifices. J'ai confiance que le vieil esprit guerrier vit encore dans le peuple allemand, cet esprit puissant militaire qui attaque l'ennemi partout où il se trouve et à tout prix, et qui a été depuis^ toujours la crainte et la terreur de nos ennemis. J'ai confiance en cet esprit, soldats allemands ! Et chacun de vous vit la volonté enflammée et indomptable de la victoire. Chacun de vous sait, quand il le faut, mourir en héros. Souvenez-vous de (notre passé grand et glorieux; souvenez-vous que vous êt*s des Allemands.Que Dieu soit avec nous ! Au palais, à Berlin, 6 août. GUILLAUME. » Dans une autre proclamation, publiée également par la « Gazette de l'Allemagne du Nord », l'Empereur dit entr'autres : « Je suis forcé de tirer l'épée pour repousser une attaque, complètement injustifiée, et avec toute la force, dont dépose l'Allemagne, de faire la guerre pour la défense de l'empire et de notre existence nationale. J'ai fait tous mes efforts, depuis le commencement de mon-règne pour préserver la matior allemande de la guerre et pour conserver la paix, même dans le cas actuel. » J'ai jugé que c'était pour moi un devoir pdssible pour éviter la guerre, mais mes efforts ont été vains. J'ai la conscience pure, et jè suis convaincu de la justice de notr^ cause. » De durs sacrifices d'hommes et d'argent seront demandés à la nation allemande pour la défense de la patrie, que nous impose le défi de Pennemi. Mais je sais que mon peuple nie soutiendra loyalement, unanimement, résolument, comme dans les jours sombres, il a soutenu mon grand-père. » L'Allemagne se débrouillera comme elle en voudra ayee Russie et la France et nous pouvons laisser aux historiens Je soin de fixer les responsabilités. Mais l'Empereur eut bien pu dire à son armée et à sa flotte pourquoi l'Allemagne se rend coupable vis-à-vis de la Belgique d'un acte que le chancelier de l'Empire a lui-même, le 4 août, qualifié, « d'atteinte au droit des gens ». C'est nous c[ui sommes victimes d'une « ag-gression scélerate ». La proclamation impériale eût pu le dire. RÉCITS DE COMBATTANTS Samedi soir. J'ai eu la chance de rencontrer tout à l'heure quatre soldats qui revenaient de Liège après avoir combattu : deux Wallons, deux Flamands, trois chasseurs à pied, et un homme du génie, celui-ci de la classe de 1913, les autres de 1908, 1909, 1910. Leurs yeux brillâient de courage. Leur corps s'est battu près du fort de Boncelles. Séparés de leurs régiments, ils se sont repliés au petit bonheur, dans la direction de la voie ferrée. L'un d'eux a rencontré en route un soldat blessé, qu'il a chargé sur ses épaules, puis dépose-dans un train de marchandises qui s'est arrêté sur ses signes. C'est un Carolorégien. Il nous disait : « Nondidio, nous leur en avons flanqué; ils filaient comme des lapins; ils en avaient une peur de nous ! et puis, ils tirent si mal ; ils nous manquaient à quarante mètres; j'étais couché à la lisière d'un bois quand j'ai vu arriver un général avec son état-major. Pan... j'ai abattu le général d'un seul coup. Je retournerai demain au feu, car il m'en faut encore, des Prussiens. Figurez-vous que j'ai eu peur au commencement. Mais ça n'a pas duré longtemps. C'est quand j'ai entendu siffler leurs mitrailleuses. Zim, zim... je n'étais pas à la fête. Une demi-heure après je ne pensais plus qu'à tirer le mieux possible. N^s officiers, eux, n'avaient pas peur. Je ne sais pas comment mon commandant en est revenu. 11 est resté debout depuis le commencement jusqu'à la fin, le. sabre haut, courant à droite, courant à gauche, et criant comme un possédé »... Un autre — un Flamand de Woluwe-Saint-Lambert — racontait : «Bah! ils ont plus peur de nous que nous n'avons peur d'eux; quand nous les chargions à la baïonnette, ils ne nous attendaient pas, allez ! Notre régiment en a étripé, mercredi, quand il a chargé. Nous étions comme des fous furieux. Il y avait des tas de cadavres tout autour du fort. C'était épouvantable. Le troisième était en civil. Il avait été fait prisonnier. Conduit dans un village dont il ne sait pas le nom, il s'est échappé au coin d'une rue. On lui a tiré dessus, on l'a manqué, un habitant lui a ouvert so- porte ; en cleux temps trois mouvements, il s'est débarrassé de son uniforme, il a endossé une veste, enfilé un pantalon et, le soir même, il traversait les lignes prussiennes. On lui a raconté que quinze de ses camarades, prisonniers comme lui, et désarmés, ont jeté leurs couvertures sur les quatre soldats qui les gardaient^ puis_ détalé à toutes jambes. La plupart sont sains et saufs. Le Carolorégien reprit la parole : « Ils ont beau faire, ils ne prendront pas les forts ; ils y mettent pourtant le prix ; un officier allertianci que nous avons fait prisonnier nous disait que nos hommes ne pourront tenir longtemps, que les Prussiens sont trop nombreux, que poflr un qui tombe cent autres s'avancent sur son cadavre, et c'est, vrai, nous l'avons bien vu. Mais qu'est-cë que ça fait! Attendons la fin. Quant aux forts, je connais ça, moi ; s'il le fallait, il n'y a qu'un bouton à tourner, et « clac » ! tout sautera». » Ce qui ne se peut rendre par la, plume, c'est la simplicité de ces braves gens. Pas de jactance, pas de flafla. Ils parlent de la guerre et de leurs combats comme ils parlaient,hier, de leurs travaux, de leur charrue ou de leur atelier. Saluons ces héros, saluons-les bien bas. 7- N ; Pourquoi l'Allemagne a violé la neutralité du Grand-Duché i »o« Voici l'intéressante déclaration que M. Eysschen, lo ministre d'Etat, #a faite à la Chambre luxembourgeoise : « Ce qui a surtout intéressé le gouvernement. c'est de déterminer ce qui avait pu dé-clancner l'invasion allemande. L'explication que les Allemands en fournissent : la prétendue violation du Luxembourg par la France, a profondément étonné le gouvernement comme tous les Luxembourgeois. » La proclamation du général Tulff von Tscheppe und Weidenbacb, publiée hier matin, permit de faire d'intéressantes constatations. Tout le monde connaît cette proclamation extraordinaire. Elle avait été'imprimée à Coblence et un officier en était porteur. Elle devait être distribuée à Luxembourg. Mais après l'arrivée il fut décidé qu'elle ne serait par répandue. Par malheur, le chauffeur de l'officier en perdit quelques-uns et c'est ainsi que le public en eut connaissance. » Il résulte de tout cela et des déclarations que fit l'officier au ministre d'Etat, en présence du ministre d'Allemagne,qu'une fausse information avait fait croire à l'état-major allemand que, samedi, 650 cyclistes militaires français étaient arrives à Luxembourg. Il n'y a pas un mot de vrai là dedans,déclare avec force le ministre d'Etat. Au contraire, dès samedi soir, les Français s'étaient eux-mêmes coupé toute voie de communication avec le Luxembourg en détruisant le. chemin de fer de Mont-Saint-Martin. Cela ne peut laisser aucun doute sur leurs intentions. Je l'ai immédiatement télégraphié à Berlin. Nous avons donc le droit d'espérer que puisque les faits qui, d'après les déclarations des ministres et d'un général allemands, ont déterminé l'invasion, sont prouvés faux, l'occupation ne sera que passagère, o La Chambre a voté à ï'unanaoité l'ordre du jour suivant : « La Chambre, après avoir entendu les déclarations de M. le ministre d'Etat, s'associe, aux protestations qu'il a notifiées au gouvernement allemand et aux signataires du traité de Londres de 1867, approuve les actes du gouvernement grand-ducal et passe à l'ordre du jour. » La situation SAMEDI MIDI On était sans nouvelles samedi à midi au ministère de la guerre. Mais,les officiers avaient l'air joyeux et l'on s'est borné à nous dire que « cela allait trè? bien ». Il est probable que nous ne serons plus officiellement renseignés avant 9 b. du soir. On a des raison* de supposer qu'un engagement a dû avoir lieu dans la région de Tongres. SAMEDI, 10 H. SOIR' Il n'y a pas cesoir de nouvelles des opérations militaires belges; l'état-major se montre très discret. Il n'y a eucune raison de croire que la situation se soit modifiée en mal. Au contraire! On n'en peut dire davantage.Les progrès de l'armée française danV notre pays continuent méthodiquement. Quant à notre situation elle s'améliore de jour en jour. L'invasion allemande est arrêtée L'ETAT-MAJOR CENERAL BELGE COMMUNIQUE SAMEDI SOIR CETTE NOTE LACONIQUE, MAIS COMBIEN SIGNIFICATIVE : « L'INVASION ALLEMANDE EN BELGIQUE EST ARRETEE. » Les forts de Liège tiennent toujours DIMANCHE, 2 H. DU MATIN. Voilà quatre jours que les Allemands ont entrepris l'attaque de la position de Liège. Us en sont exactement, au point de vue stta-tégique, au même point que mardi dernier : les forts de Liège tiennent toujours bon, et les assauts les plus furieux n'ont pas encore réussi à les entamer. 7 n,yw» \ Les prussiens tirant sar les ambulances Tous les soldats avec qui nous avons parlé nous disent que les Allemands tiraient à chaque instan t sur les _ ambulances ; l'un d'eux nous a cité un officier blessé qui a reçu ainsi trois,galles dans une jambe. L'héroïsme des télégraphistes On en cite cent traits, plus admirables l'un que l'autre. Mais nous ne les raconterons pas. Inutile d'exposer davantage ces braves gens. Liège n'a pas été bombardé pendant la nuit de vendredi â samedi et les torts tiennent bon Cela, nous le savons de source sûre. ïîous le savons par un ami qui'était à Liège dans la matinée de samedi. La cavalerie allemande a quitté précipitamment ies régions de Rochefort Cela aussi, nous le savons de bonne source. On ne signale plus dans cette région aucun coureur ennemi. Le Roi fait appel aux ex-sous-officiersLe Roi fait appel aux Sociétés d'ex-sous-officiers leur demandant de fournir des officiers de réserve à l'armée . La 3e division d'armée La troisième division d'armée étant complètement remise des fatigues endurées pendant l'attaque de Liège demande déjà à retourner à Liège. Bravo 1 LA Meuse le Li|e UN FOURRIER ET UN CAPORAL LIEGEOIS ABATTENT DIX-SEPT UHLANS, DONT UN OFFICIER. Au cours du combat livré jeudi matin, à Argenteau, le sergent-fourrier Boomans et le caporal Collard, deux Liégeois, du 12° de ligne, ont abattu dix-sept uhlans, dont w officier. . Us se sont emparés des armes et cartouches des soldats ennemis et s'étaient mis en devoir de les fouiller pour s'assurer qu'ils ne portaient pas de documents, lorsqu'ils durent se retirer devant l'apparition d'une cinquantaine de uhlans. Tous deux sont sortis indemnes de cette aventure. L'ASPECT DE LIEGE VENDREDI MATIN Un de nos confrères raconte une visite qu'il a faite à Liège : « Arrivé à Ans jeudi, vers minuit, nous sommes descendus vers Liège. On n*5us disait que toute la ville était en feu. A la vérité, je n'ai vjj qu'une maison de la rue Sœurs-de-Has-que qui flambait. Nous avons descendu vers Liège par Sainte-Marg:uerite sans rencontrer ni un soldat ni un garde civique. Pendant la nuit jusque vers 1 h. 30, les forts ont ionné.à de longs intervalles et des shrap-nells sont tombes sur la ville, causant des dégâts matériels. Vers 5 heures, on nous annonce que les Allemands gardent les ponts. En effet, nous les rencontrons fumant tranquillement leurs cigares au Pont Neuf. Ils sont là une dizaine bien à leur aise, causant avec des habitants. La ville, que nous traversons de l'Evêché à Saint-Martin, dort encore. C'est à peine si quelques habitants sont sur les portes. Place

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