Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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21 December 1917
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s.n. 1917, 21 December. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 24 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/g44hm53r8n/
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0- PARIS 3, Place des Deux-Êcus, 3 Téléphone ■ Central 33*04 PUBLICITÉ S'adresser à VAdministratioo du Journal Les petites annonces sont également reçues -à la Société Européenne de Publicité, 10, rue de la Victoire, Paris, qui en a le monopole pour Paris. 1 III Ml «Il I Ijl L L » III.IILIIJ _..L LE XXE SIÉCLE QUOTIDIEN BELGE Directeur : Fernand NEURAY LE HAVRE 28ter, Rue de la Bourse, 28'® Téléphone a Belge- — _______ abonnements France 2 fr. 50 par mois — 7 fr. 50 par trimestre Angleterre .. 2 sh. 6 d. par mois — .. 7 sh. 6 d. par trim. Autres pays. 3 fr. par mois — .9 fr. par trimestre Autour d'un chassé-croisé Nous ne savons encore si la nouvelle d'un 1 ■•chassé-croisé dans le cabinet beige, entre < kieux portefeuilles et deux ministres, pu- • &liée avant-hier par un journal parisien, < est exacte, M. Paul Hymans succéderait à ] I.M. de Broqueville aux Affaires étrangères, J trvï .de Broqueville remplacerait M. Hymans 1 !au ministère dès Affaires économiques, qui ] tserait augmenté d'un office de ravitaille- 1 laent. ] M. Hymans était aux Affaires éeonqmi- < «fUSs et M. de Broqueville aux Affaires 1 1 étrangères depuis cinq mois à peine. Il < |ii'est pas interdit de croire que la chef du £ ^gouvernement s'est persuadé, à l'expérience, qu'ils se trouveraient bien, et le pays aussi, de changer, M .Hymans et îui- im&in'e, da place, c'est-à-dire de départe- ( ■«lent. _ j S'il en était ainsi, nous prendrions la* ! 'li&erté de ne point partager son avis et de regretter son départ des Affaires êtrangé- a-es. Aucune considération étrangère à l'Ln- j ■térêt public n'a de part dans ce sentiment, j Le « XX» Siècle « n'est pas plus l'organe du , ^•ehef du cabinet que de n'importe quelle j jspersoninalité politique. Aucun ministre, au- j ,cùn député, aucun sénateur, n'a tenu sur j les fonts du baptême le « XXe Siècle » du ] ftemps de gueatre, qui vit, grandit et pros- ] père, depuis trois ans, de ses seules r.es- ( sources, grâce à la confiance tous les jours i 'grandissante d'un public qui nous prodi- | îgue les témoignages de son estime et, osons 'àe dire, de son affection. { é * I * * Mesurée au cordeau de l'intérêt national, l'œuvre de M. do B roque vile aux Affaires étrangères, comme son œuvre au département do la guerre, peut affronter hardiment, dans l'ensemble, la critique la plus minutieuse. Pour tous les Belges, pour nos Alliés et pour nos ennemis mêmes, il sera [•toujours l'homme de ta l&t de 1913, de la 'Joi qui, votée moins de deux ans avant l'ihv&skxn, a permis à notre petite armée 'de combattre de sauvesr l'horreur du pays «t la liberté de l'Europe 11 avait seize voix de majorité à La Chambre. Cette question militaire, que de grands ministres, appuyés par des majorités parlementaires Men plus considérables, n'avaient su qu'a Dfiurnar ou esquisses-, il la résolut, lui," ra- 1 <1 i ealement et -définitivement. L'instrumant de la défense nationale fut forgé par sa main. Ce n'est .pas de sa faute s'il manqua trois ans au pays pour lui donner toute ; «a -force. Que do critiques, que de murmures, que de grondements à son adresse, on ce, temps-là, "dans certains marécages ! Entreprendre 11110 paassiïle tâche, lui qui est d'hier au pouvoir, qui n'est pas orateur et ne se pique pas de l'être, quelle fatuité ! Ppur qui prend-il la Chambre ? A-t-ii seulement consulté son parti ?... 11 ne désarma, en triomphant, m la jalousie, ni la malignité. Il n'en est pas .moins le seul homme d'Etat dont les Belges captifs associent aujourd'hui le nom aux noms des souverains glorifiés pour avoir prévu, annoncé l'invasion, et réclamé do la nation des préparatifs et des sacrifices en conséquence. Il est un des rares à nos yeux qui (Puissent, en conciliant tant d'intérêts et kle passions contraires, unifier la Patrie. ' Quand îe moment sera venu, cent mille -témoins se lèveront! s'il le faut, pour comparer publiquement la belle armée qu'il -laissa, au mois d'août 1917, à son successeur, avec les troupes exténuées, en guenilles, démunies de tout, qu'il eut la charge, teiprès la victoire de FYser, de réorganiser. Ici encore, son œuvre dépose pour lui. 11 ( ka voulu, ii a agi. Avec de faibles moyens, {'il a fait de grandes choses. Assurément, ba critique, ici et là, peut trouver matière 14- s'exercer. Nous l'avons critiqué plus . r-d'une fois. C'est d'ailleurs un des traits j caractéristiques de ce réaliste de compren- t '*<3fe la liberté et do supporter, de provo , <pier même la contradiction. 11 est arrivé V]ue son excessive bonté a fait vaciller eu ^ 'ajourner des décisions dont son intelli- c 1 tgence lui avait démontré l'urgente noces- , fité. Le jour où l'on dressera le bilan de j P.es réalisations, que ses adversaires dou- j mjsât, s'ils veulent, l'inévitable passif, fait {d'accidents, d'erreurs et de fautes même : ( jJ'è boni sera encore assez beau pour forcer T «Ta reconnaissance publique et le respect de ( Sous les hommes de bonne foi. c 13e même son passage aux Affaires étran- € gères.Il ne lui aurait manqué que le temps, s'il s'en allàit, pour y donner sa mesure, j H a des idées, une politique, le sens des intérêts du pays — qui ne sont, pas encore | •évidents, hélas ! à tous lès yeux — de i'ha- t ■biieté, une finesse peu commune, et la i souplesse qu'il faut pour, épouser la com-iplexité et la sinuosité des événements re- » (îôiitahies dont le développement nous fera passer, jusqu'à la paix, par d'angoissantes fiîtematives de. crainte et d'espérance. ICest de ce qu'on lui reproche, dans cer-JteSUs milieux, avec le plus d'obstination, fu.e nous le louerions, pour notre part-, le lus volontiers. Il n'est, au sens littéraire ■, e ces mots, ni orateur, ni écrivain ? lîé-)al ! Tribune et ecritoire ont été des fléaux, y dès boîtes de Pandore pour les peuples de i îi'Bntônte, grisés de littérature, enivrés de- j ! «pianos, et trop enclins à prendre des pin- i l>ons pour des aigles, des ténors pour de3 < chèfs. On l'a vu flotter entra des principes c contraires? Nous nous méfions des hom-jtoes qui font profession de demander aux i /seuls principes, comme faisaient les Grecs t eux oracles, là solution des questions ;on- i crêtes. Nécessaires pour la formation et J pour l'information — au sens pliilosophi- I que du mot — de tout individu, les princi- t pes mènent tout droit au fossé l'homme c d'action qui ne s'en rapporte qu'à eux pour trouver sa route entre les ornières de la ■, 'Vie. Sans douto, il faut penser, il faut savoir avant d'agir. Trop d'empiriques, même accidentellement heureux, nous instruisent tous les jours du dariger des expé j dients et de l'action au petit bonheur. Mais { ^intuition qui vous fait reconnaître,,parmi t jeç déguisements de la -parais ou de>-Xéo&- > ture, la vérité que l'adversaire s'ingénie à cacher, comme la voix qui désignait à •leanne d'Arc le roi de France confondu dans la foule des seigneurs, sont-ce les 1 b'res qui la donnent ? On l'a ou on ne Iti pas. On naît avec elle ou sans elle. Chez les hommes à qui le Ciel a fait ce présent incomparable, l'expérience et la rie l'augmentent et, l'enrichissent. Elle se reconnaît au succès. Malheur aux nations dont les chefs n'ont appris que dans les livres à agir et à conduire ! Que de géants de librairie se sont montrés, depuis trois ans, petits garçons î -« JB Ne croyez pas que nous soyons loin du ministère des Affaires étrangères. Nous sommes en plein dedans, comme disent les militaires. Qu'est-ce qu:e le ministre dont on annonce le départ a voulu faire ? Qu'est-ce qu'il a fait? On ne dressera bien qu'après la guerre le bilan de sa brève gestion. Notre avis est qu'il a semé, prudemment, habilement, de bonnes, d'excellentes graines. C'est de tout cœur que nous souhaiterions à M. Paul Hymans da présider à l'engrangement de la moisson. Nous nous louions fort, il y a trois ans, de la nomination, en qualité de ministre de Belgique à Londres, du chef de notre parti libéral. Certains ont douté que Son activité ou son bonheur aient été, en Angleterre, à la hauteur de son talent. Mais peut-être est-ce uniquement la faute cle ce talent, si magnifique et si élevé que les plus solides succès semblent toujours en dessous de lui... On lui a reproché de s'être trompé au moins une fois, dans trne occasion mémorable. Mais ses amis et ses confidents assurent que ses yeux se sont ouverts. Nous le jugerons sur ses œuvres, que nous souhaitons, que nous espérons toutes heureuses, malgré qu'elles eemmencenaient sous les présages qui no sent pas tous favorables. On peut dire du veto et de l'exclusive ce qu-o le Christ, dans l'Evangile de la Passion, dit de l'épée. Bien qu'il n'ait m l'esprit m le cœur d'un partisan, nous prenons la liberté de le mettre en garde contre — comment dire ? — contre une infirmité commune, malheureusement, à beaucoup de politiques de l'école libérale, trop esclaves à notre gré de la religion de l'éloquence et de 'certains rfU's, K<3îep'n"'î3 du temps do pa-Tx. > » ■ « « Bien ou mal, la criso de Sainte-Adresse serait-èllo dénouée ? Elle commence à énerver l'opinion publique, qui n'en connaît pas la cause et qui n'en voit pas les motifs. Nous conjurons tous nos lecteurs, croyants ou incroyants, de faire avec nous un fervent acte de foi. Le XX0 Siècle soutiendra le gouvernement ainsi transformé jusqu'au dernier souffle de celui-ci. Le sort de la Patrie oscille dans les balances du Destin. Pour que Dieu nous aide, aidons-nous, sacrifions nos préférences, nos humeurs, et jusqu'à ce droit de critique que nous nous reprochons parfois d'avoir exercé avec trop de mollesse. Il est trop tôt et trop tard pour réformer l'Etat. Attendons la fin de notre épreuve. Acceptons tels quels, d'ici là, les hommes et les choses. Nous entrons dans un temps où la discipline, même aveugle, est le p.remiet de tous les devoirs. FERNAND NEURAY. ■ — .1 i ijwwvv. i i ■■ Encore Stockholm Où or veit reparaître M. Camille Huysmans Stockholm, 19 décembre. Le retour de M. Camille Huysmans, député de Bruxelles et secrétaire du Bureau International socialiste, a été l'objet de nombreux commentaires dajis les cercles germanophiles suédois et danois. Les agents de l'Allemagne ont même inventé de toutes pièces une interview au ;ours de laquelle M. Huysmans aurait dé-slaré qu'il préparait pour la semaine de Noël, une nouvelle conférence internationale socialiste. Le secrétaire du Bureau. International appose à ces bruits tendancieux un démenti énergique, p. n'est venu à Stockholm que dans le but de poursuivre, en présence les événements nouveaux, la tâche qui lui îst imposée par ses fonctions. « Mon devoir est tout tracé, a-t-il déclaré, je dois me renseigner et me documenter ». Dans les cercles politiques suédois, cependant, on note que l'arrivée de M. Huysmans a coïncidé avec le séjour de Scheide-mann à Stockholm. [Radio.) . ,, ivvtiw»' Il II — LES RAIDS EN FLANDRE Londres, 20 décembre. L'Amirauté pubVie le communiqué suivant : Dans la nuit de lundi, un raid a été effectué par notre service naval aérien sur ies ouvrages de Zeebmgge. Plusieurs projectiles ont porté sur les constructions, et un incendie a été allumé, qzii durait encore au retour de nos appareils. De grandes quantités d'explosifs ont été lancées Un autre raid a été opéré hier vers midi sur l'aérodrome de XVeisseghen. On a constaté que des bombes éclataient au milieu des hanqars qui entoureM l'aérodrome. Plusieurs projectiles ont directement porté. L'n appareil ennemi a été détruit, un autre chassé et probablement désemparé. JJn de nos appareils est porté manquant. (Voir 1e communiqué britannique en Dernière Heure.) — On mande de Burcmonde qu'un aéroplane allemand a atterri mardi soir près de Hôitîmyaew. Les deux aviateurs qua le mt>n-tal^at turent Internés. On croit que cet appa-teu faisait partie des escadrilles qui jrixeitf nart au raid sur Londres. Un discours de sir Edward Canon aux Connûmes SECURITE, FIDELITE AUX ALLIANCES ET VICTOIRE, TELS SONT LES BUTS DE GUERRE DE L'ANGLETERRE Londres, 20 décembre. Après les déclarations de M, Balfour sdr les buts de l'Entente aux Communes, MM. Noël Buxton, Pringle, Holt et Trcvelian prirent à leur tour la parole et renouvelèrent leurs critiques sur les changements de buts de guerre initiaux. Lûrd Robert Cecil réfuta leurs arguments et constata qu'il était dons les procédés habituels allemand? do faire circuler des rumeurs pour se déclarer favorables à l'ouverture de négociations de paix. Mais chaque fois que l'on essayait d obtenir des précisions, rien dk ces offres ne se matérialisait. C'est ex? vain que le gouvernement britannique le» pressèrent de formuler leurs intentions. Après lui, sir Edward Carson déclara qu'il n'était pas l'avocat d'une politique vindicative; mais il s'est refusé à définir les changements territoriaux considérés comme absolument essentiels, ou à préciser les termes de paix qui pourraient être finalement demandés. Il a déclaré s'en tenir à l'opinion britannique qui n'admettrait jamais que le gouvernement abandonnât les engagements pris envers les Alliés. Le, principal but de la guerre est la sécurité.' Il en est deux autres auxquels l'orateur attache une grande importance, quels que soient les changements territoriaux, et qui devront rester immuables : c'est la fidélité; aux alliances et la victoire. Ce serait un avantage pour le monde entier si l'alliance anglo-américaine devenait plus intime. Cette politique n'est plus incompatible avec la Ligue des Nations. ! Sir E. Carson estime que nul ne pourrait: rester au gouvernement qui ne ferait pas de cette Ligue l'un de ses principaux objets politiques. Mais avant de pouvoir réaliser ce projet, il faut d'abord gagner la victoire. L'orateur croit dans la victoire : c est pourquoi il n'hésite pas à parler à la Chambre sur un ton qui respire la con-: fiance et la conviction. — (Rarlio.) ■■ ■***■*• - - m L'abondance des matières nous obitge à remettre â demain la suite de notre feuilleton.j " "MWVV«—i i —i t'Allenngne renoncerait • à la gusrre sous-marine? •Nouvelle manœuvre allemande, dit-on, et; nous ne l'enregistrons que sous réserve de confirmation. Le comte Hertling serait disposé à renoncer à la guerre sous-marine. On avouerait l'échec et on consulterait le peuple allemand, par une espèce de référendum populaire, sur l'opportunité d'abandonner la piraterie. L'Amérique, penseraient les officiels de Berlin, serait dès lors en mauvaise posture. L'Allemagne se donnerait un air de démocratie inattendu. Et la cause qui entraîna les Etals-Unis dans la guerre disparaissant, quelle justification pourrait trouver le président Wilson à poursuivre ses préparatifs ? Possible et très vraisemblable, cette manœuvre. Mais prenons garde. Dès le 15 octobre, au lendemain de la démission de von Capello, nous avons montré ia nécessité imminente pour l'Allemagne de cesser ses pirateries. Tous ceux qui dans l'Empire du Kaiser touchent de près ou de loin à la marine, matelots, officiers, armateurs et pêcheurs ont été outrés du <( spurloss Vorsenken » de von Luxbourg. Les équipages se révoltaient pour ne pas embarquer dans les sous-marins, dont beaucoup partent et peu reviennent. Une campagne de presse où von 'l'irpitz lui-même est intervenu à côté de Persius, a été menée, depuis lors, pour convaicre le peuple allemand que la guerre sous-marine ne pouvait produire ces résultats qu'à longue, très longue échéance N'était-ce pas plutôt pour habituer le peuple à la désillusion et l'amener petit à petit à accepter, sans humeur, l'abandon d'une piraterie vaine et inefficace ? Cependant restons prudents. Î1 y a quelque chose sûrement. Mais l'intérêt de l'Ai lemagne peut être tout aussi bien de faire concevoir à l'Entente de folles illusions. A l'Allemagne seaile pen.it profiter le découragement qui chez nous suivrait la constatation de la vanité des espoirs un instant coressés. — Percy. ■ r VWWV ■ i ■ .m. y Pour nos prisonniers en Allemagne L'échange des prisonniers de guerre De nombreuses familles ayant des parents prisonniers en Allemagne se plaignent du retard apporté au rapatriement des internés et à l'échange des prisonniers de guerre entre la France et l'Allemagne. Sans pouvoir entrer actuellement dans aucun détail. 1e <• Journal » se dit en mesure d'annoncer que la mission française, récemment déléguée en Suisse, a fait diligence et que, d'ici très peu de temps, un accord complet et définitif permettra de faire revenir en France un nombre imposant des malheureux prisonniers qu'une "trop longue captivité a retenus fatigués, loin de chez eux. Les conditions dans lesquelles s'établiront les échanges sont en bonne voie d'acceptation et sitôt cette dernière ratifiée, la plus grande activité, sera apportée à l'exécution des mesuras prises. Nous espérons que, comme la chose a été maintes fods annoncée, nos compatriotes, qui souffrent depuis trois ans dans les camps allemands, profiteront de ces arran-< jtetoenta humanitaires. Les poursuites 1 contre M.Caillaux — DEUX DOCUMENTS INTÉRESSANTS C'est samedi prochain que la Chambre française discutera le rapport fait par M. Paisant au nom de la commission des poursuites contre MM. Caillaux et Lous-talot. Il y aura séance le matin et l'après-dîner si le développement de la discussion l'exige. Mais on assure que M. Clemenceau est décidé à ne pas intervenir dans le débat et le bruit court que M. Caillaux lui-même se bornerait à un bref discours qu'il terminerait en s'associant à la demande de levée de l'immunité parlementaire.^ Le rapport de M. Paisant est bref et d'ordre exclusivement juridique. Il a des annexes volumineuses où on trouve notamment une déclaration faite devant la commission par M. Clemenceau et une lettre de M. Aristide Briand à M. Caillaux. M. Clemenceau a affirmé qu'il était décidé à prendre toutes ses responsabilités. Croyez-vous, a-t-il dit, que ce soit un bon état d'esprit pour les poilus connaissant les choses vaguement, mais les sentant tout de même, de penser que, pendant qu'ils se battent, il) y a derrière eux des gens qui les trahissent '? Tout, excepté cela ! Je pourrais vous citer des exemples à l'infini d'hommes que j'ai vus. que je ne connaissais pas, qui sortaient de leurs tranchées pour me dite ces choses et même pour me dire des choses si violentes que je ne veux pas les répéter ici. Il faut songer que l'état moral du soldat n'a Jamais été meilleur, dans les circonstances les plus graves, et vous voulez lui enlever la certitude do savoir qu'il est défendu ! Je l'ai dit dans ma déclaration : il saura qu'il est défendu, mais on le défend, non par des discours, mais par des actes, et le premier de tous, puisqu'il y a des lois et une justice, c'est, de soumettre tous les citoyens, y compris .les sénateurs et les députés, à la justice et aux lois. Voilà mon principe, je m'y tiens. M. Caillaux s'étant prévalu d'une lettre de M. Briand qui, disait-il, ne trouvait rien à prendre dans son attitude, ses propos et ses démarches à Rome, on publie aussi le texte de cette lettre. Voici 1e passage principal de la lettre de l'ancien président du Conseil : Je ne fais aucune difficulté de reconnaître eue l'attention du gouvernement a été attirée par ses agents en Italie sur les dires, qui s'y colportaient publiquement et dont les jour-inaux italiens avaient recueilli lécha, au sujet de vos entretiens avec diverses personnalités' et notamment avec des hommes notoirement suspects au point de vus de la cause des Alliés et. connus pour leur propagande en faveur d'une 'paix prématurée. Nos agents, en rapportant à leur gouvernement ce qu'ils ont appris sur ces conversations comme en signalant l'émotion qu'elles avaient suscitée à Rome et qui avait gagné les milieux gouvernementaux, n'ont fait que remplir leurs devoirs. Cette émotion, j'ai eu l'occasion de la cons iater personnellement pendant mon séjour â Renie au début du mois dernier, alors que vous y étiez encore vous-même ; j'ai pu ma rendre compte, par mes entrevues tant avec nombre de journalistes et d'hommes politiques qu'avec plusieurs membres du gouvernement que l'impression produite par les différentes visites que vous avez faites bu reçues et les conversations que vous avez eues est bien celle qu'ont indiquée nos agents. ■m ■ ■ Mort I comte J. ft'Offlreinit Le comte John d'Ouit,remont, ancien maréchal de la Cour, est mort dimanche à Bruxelles, à' l'âge de 71 ans. Saluons avec respect cette victime de la brutalité allemande. On sait que le comte John d'Oultre-monfc fut déporté par les Allemands, en dépit de son grand âgo et de son état de santé, au camp de Holzmindéri. Les fatigues et les privations l'achevèrent. Rentré en Suisse, puis à Bruxelles, il ne se rétablit pas.. On dit qu'il est décédé subitement. Il fut, pour le grand roi Léopold II, un serviteur actif et dévoué. Sa bonhomie était le masque d'une intelligence aiguë et fine. Nous présentons à son fils, le comte Guy d'Oultremdnt, commandant d'artillerie, nos plus sympathiques condoléances. 'WWW—- - . LA VEILLÉE PES TOMBES La pieuse cérémonie avait attiré jeudi après-midi, en l'église Saint-Philippe du Roule, à Paris, une très nombreuses assistance. Beaucoup d'officiers et de soldats français et belges ; aux premiers rangs, beaucoup de notabilités aussi : Mme la comtesse Greffulhe, présidente de 1' « _ limon de France », qui organisait la cérémonie ; Mme la comtesse de Liedekerke, le sénateur Empain, le bâtonnier Théodor, le général Joostens, le colonel Daenen, le lieutenant Laneksv^eert, tec. Le P Hénusse a évoqué d'abord !a grande ombre de nos morts, qui ne veulent pas que leur sang ait été versé en vain. En termes très élevés, l'orateur a étudié ensuite l'origine divine du droit, opposé par l'esprit latin à la conception, toute germaine, de la force matérielle II a montré les développements successifs de l'idée du Droit, couronnée par la civilisation chrétienne, et victorieuse déjà, parce cn'ell ; a trouvé des soldats qui meurent pour elle, ci Les Allemands meurent .aussi, dira-t-on ; ces sangs rivaux ne se battront-ils pas devant Dieu ? » En un éloquent parallèle, le . P Hénusse évoque le sang du Christ, rachetant le monde entier , et le sang de Judas, coulant à la même heure, et no payant que le champ du potier, sépulture des étrangers, de ceux qui n'étaient ni des fils, ni des frères... Le P Hénusse a salué enfin la Belgique, victime volontaire, et qui ne descendra de sa croix que le jour où tout sera consommé, où le droit et l'idée seront enfin victorieux. De très belle musique religieuse a été fort bien exécutée, avant le sermon et pendant le salut, chanté par Mgr Odelin, vicaire général de S, E. le cardinal Amette, entouré d'un clergé nombreux. APRÈS TROIS ANS DE CAPTIVITÉ Le général Léman en Suisse Le général Léman, sorti, après trois ans de captivité, de sa prison allemande, est ° arrivé en Suisse, il y a quelques jours. ^ Le XX0 Siècle adresse, au glorieux défen- ^ seur de Liège le respectueux hommage de son admiration. Le lecteur trouvera plus loin le résumé v des déclarations faites par le général à un ji de nos confrères du Petit Journal. L'âme s" du vieux soldat n'a pas changé. La dou-leur, l'exil et la prison n'en ont pas altéré j le solide et pur métal. Fatigué et malade, p il est visible que « sa grande âme est toujours maîtresse du corps qu'elle anime n !< Plus encore que le vainqueur de Barchon, que le soldat qui a fait échouer le plan de r-nos ennemis, nous saluons en lui l'homme " de guerre accompli, le chef dont l'inteJii- a gence, le savoir et le- caractère seront en- c core plus nécessaires demain qu'avant la v tourmente, à la Patrie. Pour bien apprécier les opérations de h Liège, il faudrait savoir dans quel état Le- (■ man trouva la forteresse quand il prit le commandement, quelques mois avant la "3 guerre, de notre 2e division ; comment et ^ sur quel périmètre il crut pouvoir organi- t( ser la défense ; ce qu'on lui avait promis, n dans quelle mesure ces promesses furent a ou non tenuês, et pourquoi. Sur aucun de d ces points, la gloire du vainqueur de Barchon n'a rien à craindre, bièn au contraire. de l'étude critique des événements. Pour juger l'homme à sa vraie taille, il f; suffit d'écoxiter ceux qui l'ont vu à l'œuvré, ceux qui l'ont servi à l'Ecole militaire, n Dur à lui-même^chef impérieux, incapable h d'indulgence polir les fautes bien et dû ment constatées, incapable aussi de donner " un ordre dont il ne crût pas, dont il ne sût pas l'exécution possible ; instruit de tout, allant au fond do tout, intelligent, savant, homme d'action, organisant lectures, études, expériences, toute sa vie enfin en fonction de l'action : tel fut le général Léman, soldat accompli, type de l'honneur militaire, fier, amoureux même de son métier, et ne vivant que pour lui. Ainsi qu'on le verra par son interview au Petit Journal, le souci de l'indépendance et de la'restauration de la Patrie, j qui ne l'a . pas. quitté dans sa prisa»; do- r .tnine eiicorej toutes'ses préb'ccùpàtibns. Ce 1 qui lui reste de forcés, il s'est juré de lé mettre, dès le lendemain de la paix, au ser-vies du pays. « Il y aura tant de choses à faire » a-t-il dit à son interlocuteur. Nous a voyons d'ici l'éclair de ses yeux, et le mouvement de son menton volontaire. Avec des f1 chefs et des soldats de sa trempe, investis de la confiance du pouvoir, libres de leurs actions, et soutenus par l'opinion publique, la Belgique aura tout de suite l'armée que ses malheurs, sa position géographique et sa gloire exigent pareillement. Savoir, vouloir, agir : ces trois mots ré-sument le général Léman. Les hommes de sa valeur sont rares dans nos démocra- ? ties, qui abondent en spécialistes sans r-culture et en intellectuels sans énergie, et -, où le vernis d'une instruction (!) superficielle, consacrée par le diplôme, engendre sur tant de Messieurs en place tant et dp si dangereuses illusions. Puissent la liberté et le repos rendre promptement au général ce corps de fer t: dont il se faisait justement gloire au temps b où il travaillait, à G2 ans, jusqu'au petit matin, après avoir couvert, à cheval, une d trentaine de kilomètres... F. N. h " b " Nous serons indépendants..." ® Voici quelques extraits de l'interview très vivante publiée dans le Petit Journal. par notre confrère Marcel Ray : «...Sur le quai de la gare étaient, rassemblés ( l'attaché militaire de Belgique, les consuls alliés, quelques représentants de la presse et un grand nombre de dames des'colonies des f pays alliés partant , des brassées de fleurs. h Le général, debout à la fenêtre de son coin- p partiment, a été l'objet d'une ovation des <? plus émouvantes. p Au consul français, il a dit : £ — Les -Belges ont toujours aimé la France, ,, nous l'aimerons après cette guerre plus que ' jamais. d Au consul d'Angleterre, il déclara : d — Je viens de supporter plus de trois ans a de captivité, mais j'avais deux campagnes r fidèles que j'amène en Suisse : l'espérance f. et la foi. d Dans l'assistance se trouvaient deux in- P ternes belges, qui avaient été à la bataille s de Liège, l'un au fort de Fléron, l'autre au fort de Loncin. d « Venez ici, camarades, dit le général, n que je serre la main à deux braves... » Et il les etreint contre son cœur " L'héroïque défenseur de Liège, à qui le-consul de Belgique exprime les sentiments de reconnaissance de tous-les Alliés, répond : — J'ai fait mon devoir, seulement mon £ devoir, cela ne m'a pas changé Je suis un , vieux soldat qui n'a rien fait autre chose toute sa vie. t Interrogé sur sa captivité, le général Le* man répond entre autres choses ; ' — J'ai été admirablement soigné par les médecin allemands, d'abord à Liège, puis à la forteresse de. Magdebourg, où mon nied a été opéré, mais j'ai longtemps souffert de mes quatre côtes brisées qui n'avaient pas été soignées. — Pourquoi, mon général " — Parce que les médecins n'avalent pas découvert d'eux-mêmes cette blessure. — Mais vous n'aviez rier, dit ? — Parbleu non, je n'ai pss Thabltude de me plaindre, surtout devant des ennemis. n Pendant ces trois ans et quatre mois, j'ai i, travaillé en captivité comme j'avais travaillé avant, comme je compte travailler demain et plus tard, si Dieu me prête la vie. J'ai fait 71 des mathématiques et j'ai cherché à connaître les Allemands, j'ai lu Heg.el, Kant, Nietzche, u SchopenhaUer. ce ne sont pas des auteurs s\ faciles q — Vous avait-on demandé votre parole de ne pas vous évader ? — Le général Léman me .regarde avec éton- 71 cernant, puis avec di» salades d'un rire 9 btraf : u — Ah ! non ! ah ! non ! vraiment ils n'ea ont même pas .eu. l'idée, j'espère. Ah I non ! donner ma parole aux ennemis, ils ne m'ont pas fait cette injure et ils n'ont pas eu cette naïveté. — Auriez-vous pu venir plus tôt en Suisse ? — Oui, monsieur, j'aurais pu si j'avaia voûta, mais d'aJ>o.rd je vous répète que je n'a.4 jamais rien demandé aux Allemands et en suite que j'ai toujours eu pour principe qu'un! soldat peut quitter trop tôt le poste où il se trouve, il ne peut pas le quitter trop tard. J'ai voulu partir après tous les autres, est si possible le dernier. — Etiez-vous renseigné au jour le jour sur les événements de la guerre ? — Chaque matin mon aide de camp me les résumait en cinq minutes, cela fait deux heures et demie par mois ; n'est-ce pas suffisant ? A quoi bon chercher dans les journaux allemands à savoir davantage ? Ce n'est pas une bonne lecture pour les prisonniers, H vaut mieux travailler. Ce mot travailler revient constamment dans les propos du général et ses yeux jettent un éclair chaque fois qu'il le prononce —■ Je-suis, dit-il encore, comme un homme qui".sort, d'un mauvais rêve, qui revient à la vie, à l'espérance, à l'action. J'ai besoin da m'habituar ; ma santé est atteinte, ne protestez pas. je sais ce que je dis, mais ce qui me .reste dé forces je saurai l'employer. 11 y aura après la iguerre beaucoup de choses, à dire, à faire, chez nous... Et se tournant vers le capitaine belge : — Nous serons libres, n'est-ce pas, nous serons indépendants i — Oui, mon général, la guerre ne peut pas finir avant ! Et comme le train entre en gare de Baden, nous remercions le héros de Liège du grand honneur qu'il vient de nous faire. I . VWVt/V . 1 1 « État de siège, guerre civile et autonomie des provinces Pétrograde, 19 décembre, Pétrcgrade est déclaré en état de siège» Les réuntwa et les rassemblements dans les rues sont interdits. On réprimera à coups de mitrailleuse et sans avertissement les tentatives de pillage des débits de boissons, boutiques et maisons habitées. Personne n'aura le droit de se promener après neuf heures du soir, sans autorisation des comités de maisons. KALEDÎNE RECLAME UN GOUVERNEMENT NATIONAL Pétrograde, 19 décembre. Le général Kaledine a suggéré à 1 Institut Smolny de Pétrograde de mette fin à la guerre civile, exigeant que les maximalisas n'interviennent , pas dans les affaires du Don et insistant pour la formation immédiate d'un gouvernement national., - • LA LUTTE A ODESSA Odessa, 18 décembre. Depuis trois jours, de sanglantes rencontres ont eu lieu dans quelques quartiers de! la ville entre Ukraniens et bolcheviks. Le ahef des bolcheviks a été tué au cours de la première rencontre. Les chefs des partis adverses, réunis sous la présidence du maire d'Odessa, sont tombés d'accord pour arrêter le3 hostilités et, ont décidé que des patrouilles mixtes' assu-' reront l'ordre de la ville. L'AUTONOMBE DE L'UKRAINE RECONNUE? Pétrograde, 17 décembre, retardée ert transmission (source maximaliste). — Le Soviet des commissaires du peuple confirme le droit de libre développement à toutes les nations oppressées par le tsarisme et par la bourgeoisie de la grande Russie, y compris le droit pour ces nations de se sér parer de la Russie. En conséquence, le Soviet des commissaires du peuple reconnaît la République nationale ukranienne, lé droit qu'elle a de se séparer complètement de la Russie et d'entrer en pourparlers avec la République russe, concernant leurs relations réciproques, fédératives ou autres. Les droits nationaux et l'indépendance du peuple ukranien sont reconnus par le Soviet des commissaires du peuple sans conditions ni restrictions. [A remarquer que d'après les dépêches d'hier, les inaximalistes ont envoyé un uîtû matum à la Radia Ukrainienne.] CROISEURS AMERICAINS ET JAPONAIS DEVANT VLADIVOSTOCK ? Pétrograde, 19 décembre. La Pravda annonce qu'une escadre composée de croiseurs japonais et américains serait arrivée depuis plusieurs jours dans le golfe de Pierre-le-Grand et se trouverait actuellement ancrée devant Vladivostocfc, (Radio.) M... - --S-,--» ' '* AU FBQHT FRANÇAIS 14 heures. Activité mor/enne de l'artillerie sans at* tion d'infanterie. „..... 23 heures. En Lorraine, une forte attaque allemande, précédée d'un violent bombardement sur nos tranchées au Nord de Beillon a compîè-i tement- échoué, l'adversaire a laissé del nombreux cadavres sur le terrain. , En Haute.-Alsa.ce, nous avons repoussé, un important coup de main ennemi tenté sur nos positions du Gluckervald, (Sud-Ouest d'Altkirch). Dans la journée du 19, des avions allemands ont lancé des bombes dafts la région de Dunkerque et de Calais yquetrè. {uén. dix blessés .QUATRIEME 'ANNEE. — W gû54 - * _ , ï It) iVKNDKEDI 21 DECEMBRE 1917, 4 T-'1* —'IWii<H''WiHHg-Blw- - .. .. „ • -.-K^ae=^-~<'T--yr----r-• -t r-- n-, , - -w. ■

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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