Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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s.n. 1915, 19 March. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Seen on 23 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/gf0ms3ks9p/
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Les Nouvelles du Jour ARLON, LE 18 MARS 1915 Dans les Dunes de La Fann /<«\ \ à Aujourd'hui, la canonnade y faii rage de tous côtés: de la terre, de la mer et du ciel Hier, — c'est-à-dire il y a moins d'un an-c'était l'heureuse solitude, âpre et douce à la fois, qui rend ce coin de terre si cher au cœur de ceux qui l'ont une fois connu. Un enfant du pays, M. Camille Poupeye en disait le charme poignant, naguère, dan.-le Bulletin du T. C. B., et ces phrases éloquentes sont curieuses à relire aujourd'hui. Inconnu et solitaire, j'ai refait le pèlerinage aux dunes flamandes et j'en suis revenu le cœur étrelnt et l'âme charmée pourtant. Cette guirlande blende, chantée par Verhaeren,fut l'objet de mes explorations les plus lointaines, j'entends celles de mon enfarce, t-,t j'en ai gardé au long des années une nostalgie lancinante, que même la hantise des contrées les plus édéniques n'a su calmer. J'ai fuit 1a route bordée de trembles qui va de Fur-nes à La Panne, entre les arpèges despa.es soufrés, verts et roses, des prés fleuris, des champs de blé et de luzerne. Des baigneurs bruyants la parcouraient et leurs propos auraient altéré ma sérénité ; l'apparition soudaine du tram vicinal aussi aurait du dissiper les images d'antan qu'en la banalité ambiante j'ai eu trop de mal à évoquer. La route gravelée que nous avons suivie se bifurque ici. La partie nouvelle oblique à gauche, aussi blanche et poussiéreuse, entre des plats herbeux, émaillés par endroits de petites violettes et de boutons d'or délicieusement harmonisés. L'ancien chemin vers la mer, lui, se poursuit entre des gaulis de trembles frissonnants,se rétrécit peu à peu, ne gnrdant plus de son aspect que la double ornière blonde qui découpe le gazon rous:i, puis soudain se meurt sous la croupe molle d'une vague de sable d'or. J'ai franchi l'obstacle pour me heurter à un pire, j'ai gravi un monticule vert pour en descendre l'au- frvi vp.r^ijnt 1f»« iomh s rians iin« r.onl«ft mol le qui lentement m'entraîne. Les broussailles sont devenues plus clairsemées. Dix fois, j'ai répété le même manège, montée kbori use par des sentiers abrupts où le pied glisse et où la main s'écorche aux racines des argeusiers, chute glissante dans une avalanche infiniment douce de sables mouvants. Peu à peu, la solitude s'est resserrée auteur de moi. Seul, le bruit sourd de la vague qui meurt sur la plage déjà proche et le murmure argentin de la brise dans les trembles, rompaient le solennel silence de ce Sahel réduit. C'est bien un désert en miniature que cette panne qui, dans toute sa désolante nudité, s'é tend autour de moi. Une escalade encore par un sentier en corniche qui se poursuit sur la ligne faîtière, des dunes, con solidée par les rhizomes rampants des ammophiles. et je découvre à mes pieds une énorme plaine,et puis, au fond,entre les crêtes blondes qui se succèdent,se pourchassent et dans un besoin de solidarité s'épaulent pour résister aux bourrasques,la mer du Nord qui rejoint et supporte le cîel. Figurez-vous une vallée étroite, parallèle à la plage et allongée démesurément entre les dunes blanches j dont le vent du large soulève en légères fumées les sables volants. Le sol y est fourré d'herbes drues dont les tonalités roussies harmonisent discrètement les verts plus sombres des plantes avec l'or bruni des mousses. De minuscules buissons de ronces aux frondaisons écarlates et mordorées et des trembles en cépées aux feuillages argentés avec reflets chan géants, boisent cette oasis de place en place. Les ar-gousiers rabougris,en automne,piqués de baies vermeilles, et les églantiers nains, au printemps, tout saupoudrés de rose.jettent une note plus vive dans toute cette symphonie de verts et de gris assourdis. Les oyats, aux racines fibreuses, montent à r assaut des versants les plus abrupts, les plus stériles et y accrochent la fourrure bless.nte et toujours agitée de leurs longs dards roussillés . Nul bruit ne vient troubler le lourd silence de cette nature assoupie sous un ciel en fusion. Le soleil darde ses rayons les plus brûlants sur les sables où rutilent d'innombrables débris dî coquillages morcelés par la lame et emportés par le vent. Çà et là une touffe de chardons des dunes, aux feuillages étranges, oontournés, mordants, avec des nuances dégradées de verts et de bleus tournant aux mauves, semble grésiller sous les feux du midi. Quelle quiétude bienfaisante, quelle apaisante solitude ! Combien on s'expiique en ces lieux enchanteurs pourquoi notre grand peintre Frédéric plaça le bon saint François dans un site tout pareil des dunes si changeantes d'aspect sous la lumière et si. délicatement nuancées dans leurs couleurs assourdies. Une nouvelle chaîne de monticules abrupts à escalader ei je traverse une plaine déserte et tc:\\d3,sans verdure et sans ombre, toute une coulée de sa Die d'or, où pas une herbe ne pousse. Le vent a tracé des moires lustrées, d'étranges arabesques qui m'aveuglent lant lies scintillent au soleil.C'est la déso lation, l'absolue stérilité et l'accablant silence. Seul arrive jusqu'à mon oreille le heurt de la lame qui déferle sur l'estran. Région inhospitalière où ragent les grands vents d'automne et les bourrasques d'hiver, désert dont les ondulations molles se modifiant chaque jour, sont comme la houle apaisée du large après que s'est calmée la tempête .Mamelons dénudés et mouvants qu'inlassablement la brise marine promène de place en place, ensevelissant les rares oyats et les chardons qui'cherchent à s'y implanter. Une dernière ligne de dunes follement déchiquetées et voilées par endroits de l'enchevêtrement sombre des racines d'argousier qui pendent en rideaux, at voici la plage qui dévale toute plate jusqu'à la mer, coupée seulement de quelques flaques saumâtres laissées par la marée. £t'tournoyant au-dessus en larges cercles bas, de grandes nio^ettes blanches lan-j. nt dans l'espace'leurs longi'cris jjçnçants. C'est .a mer du Nord, glauque ,verte, "fcleue,""moutonnée de crêtes blanches, et dont les brumes salines abandonnent sur les lèvres un persistant goût d'amertume.Vers la gauche s'étend la nouvelle plage de Saint -Idesbald, qui est un regard sur^k mer d'une vasîe plaine herbeuse où sous une- débauche d'églantiers nains se cachécît ies tracés d'une abbaye qui s'élevait ici autrefois. Une floraison rose presque perpétuelle donne à cette vallée son visage de tendre séduc-ion. Une petite chapelle blanche y apportait, avant l'invasion des automobilistes, sa note de religieuse et jinouvante sérénité. De maigres champs abornés de î :alus croulants et barricadés de haies sèches contre ! i'invasion des lapins voraces, enferment tout l'espoir des pêcheurs indigents. Çà et là une maisonnette blanche à toit rouge se blottit dans son enclos de verdure eue le perpétuel bruissement des trembles anime. Une chèvre tachetée y bêle à l'intrus. Un baudet se dresse, tirant sur sa longe et casse le silence, déchaînant l'écho d'un ridicule hi-han, auquel de loin en loin d'autres baudets répondent. De superbes sauvageons, filles et garçonnets, as /isage bronzé, portent dans leurs cheveux noirs M dans leur regard sombre les persistants signes ethniques de la race espagnole dont plus d'un nom témoigne encore, ou bien rappellent, par leurs yeux bleus et leurs ugnasses blondes, claires comme de la filasse, la prédominance du sang frison de ces rudes Germains qui, à l'aurore de notre histoire, conquirent les plaines maritimes sur l'eau envahissante des marées. Belle race courageuse et pacifique de notre littoral, qui dispute avec une âpre ardeur aux sables stériles abonnis de leurs sueurs une maigre ré-: coite et au.c flots perfides le poisson dont le produit nourrira à peine une nombreuse famille. | Les habitants des dunes sont graves toujours, peu loquaces et taciturnes. L'espace infini de l'océan et du ciel et la désolation grandiose de la nature, les Tiettent journellement en face des grands mystères de l'é.ernité. Les maisons sont proprettes avec leurs murs blanchis er leurs regards verts larges ouverts ;ur la dune, tapies bien bas sous leurs toitures rampantes qu'escaladent les tortueux rameaux d'une vi-^ne sauvage. Un jardinet minuscule souligne, en été. d'un éclat plus vif la discrète harmonie : des roses rémières dont les thyrses fleuris s'éléf/ent jusqu'au toit, des soleils fantastiques qui blasonnent les mur*: rt «\1jic -vo W->c /=~î~- fS.yjW——MMMû—WBMMMMM——M—* égales à la charge des trois puissances. Le montant c:-s avances déjà consenties, s'élève à 455 n illions et demi, à savoir : Belgique, 250 > illions,-Serbie, 185 millions; Grèce, 20 millions; Monténégro, un demi-million.Ces avances 1 ;montent à plusieurs mois, et les décrets qui les ont accordées ont été ratifiés par le Parlement. Le montant des avances restant ï faire s'élève par conséquent à 895 mill:ons. Sur cette somme, de nouvelles avances doivent être falP: .3 la Belgique et à la Serbie.D'autre part, ia Russie, se trouvant momentanément esjiravée dans son commerce d'exporta:ion, tprouve des difficultés à payer les comnundes faites par elle en France et en Angleterre et à assurer le service des intérêts Je ses emprunts. Le gouvernen ".nt français et le gouvernement anglais -i. sont mis d'accord pour lui faire les avances de fonds nécessaires.Il a été entendu q> e le prix des blés et des autres denrées achetés ou à acheter en Russie pour le comp's du gouvernement français et par les soins du gouvernement impérial serait imputé à due concurrence, sur le montant des avances du gouvernement français.C'est donc à c:;s trois nations seulement, Belgique, Serbie et Russie, que s'applique la somme de 89.) millions d'avances nouvelles que prévoi le projet de loi soumis à la Chambre. (il.A.M iu:s IDYL1 E DH GUERRE Un beau gars, né v atif d'Embresin, fils d'humbles cultivateurs, ayant é'4 blessé sur l'Yser, avait été transporté dans une ambulance en Angleterre. Il y fut soigné par une jf une et jolie miss ,doublée d'une millionnaire, qui entre deux pansements, lui avoua son amour. 1/ s jeunes gens se fiancèrent et c'est en attendant le our prochain du mariage que le fils de Mars, qui est retourné au feu, combat pour son drapeau. Que C» p>don le protège I DESIR soucis dorés. La route qui va de Furnes à la mer traverse le village de La Panne où, il y a trente ans,de bien rares voy-geurs s'égaraient. Frangée de trembles élancés, a l'éternel murmure ,et de champs de sable mou, avec des cahutes de pêcheurs un peu en retrait dans l'enclos feuillu, cette route avait gardé jusqu'en ces Jernières années sa rude poésie et son agreste dé-~or: un puits à margelle et levier, un arbre décortiqué auquel pendaient des filets goudronnés, une bar-,;ue renversée en guise de soue, sur les flancs lustrés de lauqelle s'ébattaient de superbes gosses adustes et minus; des femmes dans les champs essayant, bêchant, sarclant, un vieux marin tanné, iurci, ridé, à collier de barbe blanche, assis devant sa porte et réparant les filets, et sur la route ombreuse de robustes pêcheurs, beaux comme des ii-ux antiques, brouettant vers la barque échouée sur la plage, le barillet d'eau claire et le chalut plié, u revenant de ia pêche, le panier au dos, ployant sous la marée qu'on se disputera en ville.Un mot à auche, un bonjour à droite, et, taciturnes, ils passaient.Ce sont des villégiaturistes bruyants, en vêtements le flanelle rayée et chapeaux excentriques, qui parcourent, à présent, la bîlle route royale sur laquelle, 2n 1831, Léopold 1er, venu de Dunkerque, fut sa-ué pour la première fois, par le peuple accouru, du itre de roi. La sirène des autos et la cloche du tram, ont rejeté dans les sentiers étroits le crissement mo-tone de l'essieu des brouettes. Les enfants de la dune promènent sur leurs baudets de.<- grotesques c f/aliers ilors que les dieux déchus de la mer prêtent leurs muscles titanesques au transport de malles outrageusement étiquetées et leurs connaissances nautiques à surveiller les ébats de maladroits nageurs. Chaque jour emporte un lambeau du pittoresque lécor, rapidement la vie mondaine conquiert le littoral et achève son œuvre de destruction : elle trouble 'a solitude majestueuse de l'océan, dépoétise la dune 3t corrompt le cœur de ses habitants. Les stations balnéaires se multiplient ,les groupements de villas, espacés d'abord ,vont sans cesse se rapprochant, et la nature vierge, à mesure qu'on en chasse le mys-ère et qu'on en profane la pure beiuté, perd l'âpre poésie qui faisait son unique grandeur. L'animation frivole que déplorait M. Poupeye, a aujourd'hui disparu. La guerre l'a chassée et lui a substituée sa beauté tragique et sanglante. Et au bruit des vagues déferlant sur l'estran, la grosse voix brutale du canon fait écho, sur les dunes désolées où se joue le sort du pays. ; «1»^ Les avances de la France A SES ALLIES —(.&)— Le ministre des Finances a déposé sur le bureau de la Chambre un projet de loi relatif aux avances faites ou à faire par la France aux pays alliés ou amis. Ce projet terd à porter à un milliard trois cent cinquante millions le montant de ces avances. Au cours des conférences qui ont eu lieu à Paris, entre les ministres de la France, de l'Angleterre et de la Russie, il a été convenu que ces avances seraient par portions On a ramené l'autre Jour sur un brancard un pe-tit chasseur qui se mourait. Il avait fait toute la campagne sans jamais être blessé. Ce n'était pas un héros, mais un brave garçon inoffensif et tranquille, un de ces troubades un peu gauches dont la poitrine est épa'sse et les yeux aussi doux que ceux d'une femme .Un crapouillard l'-.vait atteint dans la tranchée, lui coupant les deux pieds et lui infligeant je ne sais quelle autre blessure.Le capitaine de sa compagnie, le voyant passer sur le brancard, l'arrête et lui adresse quelques paroles d'encouragements. Le blessé secoue la tête : — Allez, mon capitaine, je sais bien que je suis t... ; je ne me plains pas. Y en a eu d'autres avant moi, y en aura d'autres après ... Il hésite un instant: — Mon capitaine, ajoute-t-il timidement, voulez-vous m'embrasser? Le capitaine, en racontant cette histoire, avait les larmes aux yeux. ^ LES POETES DANS LA TRANCHEE Un journal autographié dont les rédacteurs sont des soldats français combattant dans les tranchées publie une poésie sentimentale intitulée : A MON SAC: On sent son amitié qui lourdement vous pèse, On le croit importun, gênant, embarrassant, On le laisserait là pour un rien, et pourtant A la pause c'est lui qui vous offre une chaise. Dans la plaine, au moment où la rafale passe, Quand les canons vibrants sèment partout la mort, Quand on n'a plus d'espoir, seul, il vous aide encor, Car il est le rempart, l'abri, la carapace ... Il est tantôt buffet, garde-manger ,armoire ; Il compose à lui seul un complet mobilier. Veut-on dormir? De suite il se fait oreiller, Et s'il voulait parler... il en sait des histoires! O sac ! vieux compagnon des longs jours de misère, C'est que je t'ignorais; j'eus tort, pardonne-moi, O sac ! ô mon vieux sac, mon triste ami, mon frère. Victor Hugo eût dit: C'est mieux que des -/ers. C'est de la poésie. LES PLAIES PAR FLECHETTES D'AEROPLANES Une note du «Journal des Praticiens» de Paris sur les plaies par fléchettes d'aéroplanes: — Leur caractère commun est la verticalité. La fléchette dévie peu de son parcours. On observe des plaies pénétrantes du crâne ,des épaules, des pieds et des plaies en séton des membres. Dans un article récent d'un journal allemand, nous voyons rapporter surtout deux types de plaies : celles des épaules et celles des pieds. Les plaies des épaules sont toujours d'une extrême gravité. L'auteur allemand signale entre autres une fléchette qui, ayant pén^ré par le creux sus-cla-viculaire, traversa la cavité thoracique, le diaphragme, la cavité abdominale, pour aller s'arrêter sur l'os illiaque. Inutile d'insister sur l'importance des lésions provoquées, la mort se produit quelques instants après le traumatisme. Les plaies des extrémités inférieures sont aussi très sérieuses. La fléchette pénètre profondément, transperce le pied de la face dorsale à la face inférieure, provoque des éclatements osseux et facilite tout particulièrement l'infection tétanique à cause des souillures par la terre. L'auteur allemand insiste sur un caractère souvent observé de ces traumaîis-mes : le blessé est pour ainsi dire cloué sur place, îa fléchette embrochant le pied et s'arrêtant la pointe en terre. UNE SURVIVANTE L'Iipénlriet Molle ~~w~- j Au sein de la tourmente qui s'est abattue sur notre pays, qu'est devenue la grande isolée du château de Bouchout, l'infortunée impératrice Charlotte? Longtemps nous avons cru qu'à l'approche des troupes étrangères, la sœur de Léopold Ii aurait été dirigée vers quelque sûr asile étranger. Il n'en était rien pourtant. La tempête a respecté l'îlot de calme et de silence où l'impériale démente continue à revivre inlassablement un passé de gloire et de sang, tombé depuis tin demi-siècle dans l'éternité. Lorsque , raconte la Métropole, le capitaine aile- : mand von Schmitz, arrivant avec son détachement de cavalerie allemande à Bouchout, remarqua le château aux grilles de fer rehaussées de deux couron. nés royales, il fut frappé de voir flotter sur le château le drapeau autrichien. Intrigué, il sonna à la grille et demanda au domestique en grande livrée rouge quel était l'occupant qui se permettait d'arborer les couleurs autrichiennes .Le domestique répliqua imperturbablement que c'était S. M. l'impératrice du Mexique. —Bien ! dit le capitaine, je veux présenter mes respects à Sa Majesté. — Impossible, répondit le valet, Sa Majesté est invalide depuis cinquante ans et ne reçoit que ses dames d'honneur et son maître de cérémonies. Là-dessus notre capitaine, de plus en plus intrigué, insiste pour avoir un entretien avec le maître de cérémonies, ce qui lui est aussitôt accordé. Celui-ci lui fit voir par la fenêtre d'un des salons une vieille dame, toute vêtue de noir, se promenant dans les jardins au bras d'un fidèle serviteur, et la montrant d'un geste, il annonça: S. M. l'Impératrioe du Mexique ! L'officier aussitôt se remit en selle et, après avoir salué avec ses hommes le drapeau autrichien, se dirigea vers Bruxelles. On peut maintenant voir à la porte du château cette inscription signée par l'état-major allemand: « Cette habitation, propriété de la Couronne de Belgique, est occupée par S. M. l'Impératrice du Mexique, archiduchesse M^imilien d'Autriche, belle- allié. J'ordonne aux soldats allemands passant par ici de ne pas sonner et de laisser la place intacte. » La malheureuse Impératrice, quoique dans sa soixante-seizième année, se porte relativement bien et continue à avoir de temps à autre ses réceptions de cour. L'attention publique est au surplus ramenée vers cette douce et mélancolique figure — malgré la tyrannie d'actualité des événements d'aujourd'hui — par un anniversaire qui aurait peut-être passé inaperçu chez nous, mais que les feuilles viennoises ont tenu à souligner: celui du mariage de l'Impératrice.Elles reproduisent à cette occasion un écho paru dans la Gazette autrichienne, du 14 mars 1857 et que voici: « La Cour (te l'archiduc Ferdinand-Maxlmilien sera mise sur un pied très brillant. Les uniformes et les livrées de sa maison et de ses domestiques sont tout ce qu'on voit de plus riche et de meilleur goût.» Dix ans après, le prince était fusillé à Queretaro, après un simulacre de juge-n ent. La nouvelle parvint à Paris le dimanche soir 30 juin 1867, c'est-à-dire au beau milieu de l'exposition, mais elle fut, pendant quarante-huit heures, cachée au public.Toutefois, les gens de Cour, qui ont de bons yeux, avaient constaté l'absence du Comte de Flandre, beau-frère de Maximi-lien, à la distribution des récompenses, bien u'il fut venu à Paris exprès pour y assister. On avait remarqué, en outre, que le prince de Metternich s'était rendu aux Tuileries et que l'Empereur l'avait gardé pendant une heure dans son cabinet. Maximilien avait 35 ans lorsqu'il fut exécuté.L'Univers note à ce propos: « Dès que la nouvelle fut officielle, le mercredi 3 juillet, Jules Favre triompha à la tribune. Il eût été be:u pourtant, d'établir au Mexique l'empire lauin perdu par l'Espagne et qui aurait pu servir de contrepoids à l'agglomération anglo-saxonne de l'Amérique du Nord ; mais il convient d'ajouter que la gauche ne fut pas seule à refuser les crédits demandés par ie gouvernement. C'est à Jules Favre et à Ernest Picard que les Juaristes offraient, par souscription, ((des cannes à pommes d'or», mais la plupart des droitiers étaient également opposés à ce qu'ils appelaient (d'aventure mexicaine» et le ministre Thou-venel avait le droit d'écrire: ((L'Empereur a trouvé contre sa politique tout ce que la France comptait d'hommes éminents : Thiers, Bérryer, Montalembert, etc. ». (( Il faut être juste pour les Mexicains: s'ils se montrèrent implacables, ils ne furent pas abjects. Maximilien. comme Charles 1er, fut tué proprement. En arrivant — sans entraves, les mains libres — sur le lieu du supplice avec les deux généraux. Miramon et Méjia, qui allaient périr avec lui, l'Empereur distribua aux soldats, chargés de l'exécution, l'argent qu'il portait sur lui: quatre-vingts écus d'or, et fal-: s".nt placer Miramon entre lui et Méjia: ((Ici, dit-il, la place est au plus brave ! » « L'impératrice Charlotte devenait veuve à 27 ans. Elle entrait dans la nuit de la foUe, en même temps qué l'Empereur entrait dans les ténèbres de la mort!» Depuis lors, près d'un demi-siècle s'est écoulé, sans ramener la raison dans cette pauvre intelligence que le passé a prise tou: entière. La grande guerre de 1914, elle-même, ont vient de le voir,n'a rien pu changer dans l'entourage de la princesse Charlotte de Belgique. A-t-elle même conscience des importants événements qui se déroulent autour d'elle? F.t, à plus forte raison, connaît-elle les convulsions réellement anarehiques qui so-.couent, en cette heure tragique de l'histoire du Monde, le lointain pays dont elle fut l'éphémère et douloureuse Impératrice?... : loris pour la Patrii —«o»— LISTE OFFICIELLE ire DIVISION D'ARMEE ANDRE, L. A. j., capitaine-commandant, d>risioo génie de la ire division d'armée, Nieuport, 3-u-1914 enterré au cimetière de Wulpen. BARTHELEMI, Louis, capitaine-commandant, 4e ligne, Waelhem, 1-10-1914. BAUDOUR, lieutenant, 4e de ligne. BERG, H., lieutenant, :»e de ligne, 27-10-1914. CYPERS, G. T. A., sous-lieutenant, 3e compagnie mitrailleurs, Waelhem, 30-9-14. DE BRUYNE, Ch. Capitafne en second, 3e de ligne, Rosendael (Dunkerque), 7-11-1914.- DE HOLLAIN, A. A., capitaine-commandant, artillerie de la 2e brigade mixte, Hauthem-Sainte-M&r-guerite, 18-8-1914. DEMEULEMEESTER, Pierre, sous-lieutenaat, 4e de ligne , Waelhem, 25-10-1914. DENTURK, Théodore, capitaine-commandant, 3e ligne, Dunkerque, 25-10-1914. DUGNIOLLE, Jules-Ghislain, major ,22e *ie ligne Hauthem-Sainte-Marguerite, 18-8-1914. FONTEYNE, sous-lieutenant, 23e de iigne, Waelhem, 29-9-1914. GELDERS, Ch. sous-lieutenant, 2e groupe obus lourds, Lampernisse, 29-10-1914. GRONENDAELS, sous-lieutenanc, 2e de ligne. HALLEUX, lieutenant, 3e régiment des lanciers. HASEBROUCQ, sous-lieutenant, 23e de ligne. JAMAR, Edouard-Joseph, lieutenant 22e de ligne, Hauthem-Sainte-Mareuerite. 1 S-8-iot j . KNAPEN, capitaine-commandant, 3e régiment des lanciers. KNAPEN, sous-lieutenant, Sempst, 17-9-1914. LEBRUN, sous-lieutenant, 2e de ligne. LEGRAND, lieutenant , 2e de ligne, 22-10-1914 . LEKEUX, capitaine en second, 4e de ligne. LIENARD, sous-lieutenant, 3e de ligne, Schoor-bakke, 20-10-1914. MAREE, sous-lieutenant, 4e de ligne. MARICHAL, H., capitaine eu second, 2e de ligne 2-10-1914. MASSART, Louis, sous-lieutenant, 4e de ligne, de 6-10-1914 à 3-11-1914. MATHIEU, sous-lieutenant ,2e de ligne, 15-10-14. NAZY, Maximilien-Joseph, capitaine-oommandant, 24e de ligne,Wavre-Ste-Catheiine, 30-9-1914. PASCAL, Léon, capitaine-oommandant, 23e de ligne, Anvers, 6-9-1914. ROLLIN, Paul, capitaine en second, 3e de ligne, à l'Yser, 21-10-1914. ROTHERMEL, Georges, capitaine, commandant, artillerie de la 3e brigade mixte, 12-9-1914. SIDERS, Jules, capitaine-commandant, 3c de ligne, Grinde, 18-8-1914. STAQUET, major, 4e de ligne. SPEYBROECK, sous-lieutenant, 4e de ligne, cîc 6-10 à 3-11-1914. STOOPS, lieutenant, 4e de ligne. SWARTH, Edouard-Jean, capitaine-commandant, 4e de ligne, Muyssen, 25-9-1914. VAN BOXELAER, lieutenant, 23e de Hgne. VAN DER BURCH, G., lieutenant, 3e régiment des lanciers, Orsmael, 10-8-1914. VAN DER CRUYSSEN, M., capitaine-commandant, 4e de ligne, Schoorbakke, 23-10-1914. VANDERSTOCK, François, sous-lieutenanî, 2e de ligne, Duffel, 2-10-1914. VAN VLIERBERGEN, capitaine- commandant, Haelen, 13-8-1914. VERLOOVE, Oscar-Hippolyte, capitaine-commandant, 22e de ligne, Hauthem-Sainte-Marguerite, 78- 8-1914. VINCART, lieutenant, 2e de ligne, Anvers, à l'hôpital St Camille, 29-9-1914. WAUTHIER, Edouard-Pierre, capitaine-commandant, 22e de ligne,Hauthem-Ste-Marguerite, 18-8-14. WACQUEZ, capitaine-commandant, 4e de ligne, Haelen, 13-8-1914. « ♦ » Suite des listes de militaires , morts au champ d'honneur ,nous fournies par nos services particuliers.CIGARE, D., 13e de ligne, enterré à Ermeton. CORNET, Cam., 13e 1., idem, idem. COLOK, . O., 13e 1., idem, idem. CHATELIN, L. J., 13e 1., idem, idem. CREFER, Alf., 13e L, idem, idem. COLONNE, Remy, 13e 1., idem, idem. COLLARD, Victor, 13e 1., idem idem. CLAES, P. 10e 1., idem, idem. CLAUSE, 10e 1., enterré à Chaudfontaine. DE GAILLY, 10e 1., enterré à Beez. DERUELLE, F., 10e 1., enterré à Beez. DOCQUIER, R. de Marche, enterré à Beez. DOMS, Ern., 10e 1., enterré à Cognelée. DEVRYN, H., 30e I., enterré à Champion. DA.RAS, G. de Gembes, enterré à Daussoulx. DECHAMPS, 10e 1., de Virton, enterré à Marche-les-Dames.DEPREZ, 10e 1., idem, idem. DUVIVIER, 10e 1., Idem, idem. DEVROY, 10e 1., idem, idem. DEPLA, C. H., 1., enterré à Boninnes. DESMET Maur. ioe 1., enterré à Marche -les-Dames.DUMONT F., 13e 1., enterré à Ermetop. N 73

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This item is a publication of the title Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations belonging to the category Liberale pers, published in Arlon from 1914 to 1916.

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