Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

746 0
21 February 1915
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1915, 21 February. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/wm13n21g1r/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Les Nouvelles du Jour Feuille Luxembourgeoise d'Informations ARLON, LE 20 FEVRIER 1915 Les Belges du dehors et ceux nu dedans ; > ; û : E Ei la déplorable querelle continue... Nous ne connaissons pas de spectacle plus déprimant et plus décevant que celui t de cette discussion byzantine entre Belges c du dehors et Belges du dedans, — si ce f. n'est peut-être celles auxquelles se livrent à leur tour deux fractions de Belges restés au. pays: ceux qui travaillent et ceux qui j boudent. Gageons que les exilés de Lon- j dres et d'ailleurs se divisent eux-mêmes en j clans opposés et tumultueusement discu-teurs.Est-ce par dérision que notre devise na- r tionale porte: l'Union fait la Forœ. i L'Uniort, nous l'avons connue, mais pas 8 < longtemps. Au mois d'Août, quand l'orage g a éclaté, l'union des cœurs a été admirable et puissante: elle a fait des miracles. Elle n'a pu faire celui de durer, puisque nous voici déjà rejetés dans les broussailles des dissensions dérisoires et démoralisantes.La grosse querelle se circonscrit en ce moment,entre les Belges demeurés au pays et ceux qui ont cherché dans l'exil.r. quoi donc? les uns disent: la sécurité, les autres: i'inviolabilité de leurs sentiments patriotiques.Nous reviendrons un de ces jours sur l'état d'âme de ces malheureux compatriotes que l'exil semble singulièrement aigrir. Aujourd'hui, il est bon, non pas de justicier la conduite de ceux qui sont restés — ceux-là n'ont pas de justification à produire — mais d'expliquer leur point de vue. Nous l'avons déjà dit et nous tenons à le répéter: le droit qu'avaient certains Belges à faire place nette stevafljt l'envahisseur es!, incontestable. Il y a d'autant moins de reproches dans l'esprit des Belges qui sont demeurés ici qu'ils ont vu de plus près les événements terribles et qu'ils ont mieux compris que, devant leur menaoe, beaucoup aient cherché un refuge dans des pays amis ou hospitaliers. Pour certains, fuir était même un devoir, pour tous c'était un droit. Or, ce qui est bizarre, ce qui est absurde et déplorable, c'est que c'est précisément ceux qui ont refusé d'user de ce droit qui se voient depuis quelque temps pris à partie par ceux qui en ont largement fait usage. Ce qui serait d'une extrême boufîonerie, si ce n'était tellement triste, c'est de voir ceux que l'exil protège de tout risque et de tou'e misère morale ei matérielle, nous reprocher un patriotisme de seconde qualité, parce que nous sommes demeurés à notre poste et parce que nous noua efforçons, tous tant que nous sommes ici, à ramener un peu de vie dans le sein de notre chère Patrie, anémiée par le fléau de la guerre. Vraiment, c'est à croire que la vie d'exil développe chez oeux qui y sont soumis,une étrange aberration d'optique mentale qui leur fausse la perception exacte et saine des faits les plus indiscutables. Ces faits, M. Verhaegen, le député gantois, les exposait l'autre jour dans un'excellent article répondant aux bizarrerie?, londoniennes dont nous parlons: « La guerre, disait-il, a eu pour conséquence la fuite à l'étranger d'un million de Belges au plus, sur une population de sept millions d'âmes. II est donc resté en Belgique au moins six millions de Belges, parmi lesquels cinq millions au bas mot n'ont eu ni l'occasion, ni les moyens de fuir. « Supposons,— gratuitement d'ailleurs— qu'un million de personnes représentent le* classes supérieures dans cette population de six millions d âmes et qu'elles auraient eu si elles l'avaient voulu, l'occasion ei les moyens de fuir. « Ces personnes ont-elles bien agi en demeurant au pays? Devaient-elles pour faire preuve de patriotisme, fuir la Belgique et se réfugier à l'étranger? » C est en effet de cette manière-là — et de cetie manière-là seulement — que la question se pose. Comment y répond M. Verhaegen? .Selon le bon sens même: « C'eut été un crime — vous lisez tien — un crime, de quitter le pays ei d'abandonner sans protection, sans direction, sans conseil et sans bons exemples, cino militons de Belges, l'immense majorité dès habitants, aux difficultés de la situation ei aux tentations du désespoir ». Ce langage sera particulièrement apprécié dans nombre de communes luxembourgeoises, à Arlon surtout, où la vigilance, le dévouement éclairé et le courage civique des administrateurs communaux demeurés à leur poste,ont sauvé dix fois la population des pires aventures, des désastres irréparables. Là où l'étranger a trouvé devant lui quelqu'un à qui parler,administrateur communal ou parfois simple notable se substi- . i tuant courageusement aux autorités absen-| tes ou défaillantes, les maux de l'occupa- , 1 tion ont largement été atténués. I Ce sont des vérités empreintes d'une telle i p évidence aux yeux de nos populations que I l'on conçoit à peine qu'elles soient mises en ] doute au dehors. Et néanmoins, il se irou-i vé des compatriotes assez abusés sur la situation pour continuer à soutenir par la parole et par la presse qu'il eut fallu faire le \ id.e devant l'envahisseur et lui abandonner une Belgique déserte. Comme s'il eut été possible de laisser derrière soi toute cette richesse encore immense qui avait échappé à la tourmente et qui était constituée par les villes et les villages demeurés intacts, par nos monuments, nos richesses scientifiques et artistiques, tout ce patrimoine inappréciable autour duquel les Belges demeurés ici ont monté une garde sûre! Nous n'avons certes rien à nous reprocher, au contraire. Et le jour où les uns et les autres nous nous retrouverons face à face, nous pourrons montrer avec fierté notre œuvre et inviter les autres à faire de même. Mais ce jour-là, nous aurons mieux à faire espérons-le: nous passerons l'éponge sur la vaine querelle d'aujourd'hui et nous nous s serrerons la main, fraternellement. LES N. DU J. .... LA GUERRE MARITIME La Réponse Allemande i II Note des Etats-Unis. Berlin, 17 Fév.—Le Wolff-Bureau trans- j met le texte de la réponse allemande remi- ! se hier soir à l'ambassadeur américain: « Le Gouvernement impérial allemand a i accueilli la communication du Gouverne- , ment des Etats-Unis dans le même esprit J de bonne volonté et d'amitié, dans lequel j elle Stair conçue:' Le Gouvernement impérial allemand estime avec, le Gouvernement des Etats-Unis qu'il est éminemment désirable pour tous deux d'écarter tout malentendu qui pourrait naître à l'occasion des mesures annoncées par l'Amirauté allemande et de prévenir tout événement qui pourrait troubler les relations jusqu'ici cordiales qui ont si heureusement existé entre les deux Gouvernements. S Le Gouvernement allemand croit d'au- j tant plus pouvoir compter sur cette assu- ; rance auprès du Gouvernement des Etats- : Unis, que les mesures annoncées par l'A- i miraufé allemande ne sont en aucune façon ; dirigées contre le commerce légitime et j contre la navigation légitime, mais consti- | tuent des représailles imposées par les in- < térêts vitaux de l'Allemagne contre les procédés de guerre maritimes contraires au droit des gens et adoptés par l'Angleterre.» La Réponse allemande dit notamment encore: « Les Neutres n'ont pas pu empêcher que leur commerce avec l'Allemagne ne fût entravé, contrairement' au droit des gens. Le Gouvernement américain a, ii est vrai, — et l'Allemagne le reconnaît volontiers — protesté contre les procédés anglais. Malgré cette protestation ei celle des autres Etats Neutres, l'Angleterre n'a pas voulu mettre un terme à sa manière d'agir. Par contre, l'Angleterre, sans que les puissances neutres l'empêchent, se fait pourvoir de marchandises, qui constituent indubitablement de la contrebande absolue, j Le Gouvernement allemand croit en particulier devoir signaler avec insistance et avec la plus grande énergie ce fait, qu'un commerce de livraison d'armes américaines s'élevant à plusieurs centaines de millions a été organisé en faveur des ennemis de l'Allemagne. Après avoir patienté et attendu six mois, le Gouvernement allemand se voit forcé de répondre par des mesures rigoureuses à ces criminels procédés de guerre maritime. Il s'attend à ce que les Neutres qui se sont soumis en protestant silencieusement aux conséquences de la guerre d'affamement entreprise par l'Angleterre, ne montreront-pas une moindre tolérance vis-à-vis de l'Allemagne; d'autant plus que le Gouvernement allemand est disposé à faire pour la protection des navires neutres tout ce qui sera compatible avec son but dans la guerre maritime. Le Gouvernement allemand est prêt à prendre avec le Gouvernement américain, après, mûre réflexion, toute mesure propre à assurer la sécurité de la légitime navigation des Neutres dans la zone de la guerre. Mais tous ces efforts sont considérablement contrariés: 1. Par l'abus des pavillons neutres fait par les navires de commerce anglais. 2. Par le commerce de contrebande fait par des navires de commerce neutres, notamment en matériel de guerre. Le Gouvernement anglais serait en situation de rendre illusoires les mesures alle- i mandes, si sa flotte marchande persisiait à , abuser des drapeaux ne'itrt?. et si les^ na-j vires neutres ne parvenaient pas à se faire . i reconnaître nettement d'une autre façon. : L'Al.emagne doit assurer l'exécution de ses | dispositions, en toutes circonstances. Dans l'attente que les représemai-ioji.-; américaines amèneront l'Angleterre à renoncer à l'abus du drapeau américain, les commandants de sous-marins allemands — comme il a déjà été exprimé dans la Note du 4 Février — ont été avisés d'éviter toute hostilité contre les navires américains pour auiant que ceux-ci soient""reconnaissables. Afin d'éviter toute confusion (sauf en ce qui concerne le danger o-.s mines) le Gouvernement allemand recommande au Gouvernement américain de f<r.re reconnaître les navires chargés de marchandises admises, en les faisant convoyer par des navires de guerre. » loti des Pays-Bas ï l'Illeupt — — —m— Le gouvernement hollanda s a adressé une note au Gouvernement allemand, \ la suite du mémoire allemand publié le 4 courant. Dans cette note, il niç.quV n'ee qui concerne les Pays-Bas, les griefs formulé? contre les Etats neutres en général soient fondé' . Au sujet de la déclaration^écrétant zone de guerre une grande étendue de me: libre, il a été formulé des représentations, analogu es à celles qui ont été faites à la Grande Bretagne à la suite de son avis de fermeaire partielle de la 1,1er du Nord. En ce qui concerne les dtngers que courrait la marine hollandaise dans la zoi 0 de guerre, il est soutenu que les navires neutres sont en droit de demander qu'avant de prendre d?s mesures contre les bâtiments de commerce, on "S'enquière d'une manière complète de leur neutralité. D'autre part, le gouvernement hollandais a faiï connaître au gouvernement unglais ses objections, au sujet de la manière de vdr de ce dernier quant à l'emploi abusif du pavillon -entre par des navires marchands anglais. LE SUCRE ET LA MELASSE DANS L'ALIMENT1 T.ON DU BETAIL Nous publions volontiers l'intéressant exposé que l'on nous envoie. Cette question mérite toute l'attention des intéressés: « En cette année aiiormale, où les aliments du commerce destinés à nos animaux domestiques sont rares et chers, il y a lieu de se demander si le sucre ne pourrait être utilisé dans une certaine mesure pour les besoins de l'agriculture. Certes en temps ordinaire4 l'emploi du sucre dans le raiionnement du bétail constitue une opération anti-économique et qui est par conséquent à déconseiller. Mais, comme d'une part le stock en sucre est actuellement très important en Belgique et dépasse notablement les besoins de la consommation humaine, comme d'autre part, l'exportation du sucre est devenue impossible, ne parviendrait-on pas en dénaturant le sucre et en l'exonérant des droits d'accise à le rendre accessibe' à la bourse des cultivateurs ? Le sucre est une matière hydrocarbonée facilement digestible, un producteur de force et de graisse. Les études faites sur les fonctions glyco-géniques du foie prouvent qu'il joue un rôle prépondérant quant au travail des animaux moteurs Des essais pratiqués sur des bœufs à l'engrais, faits avec 1 à 2 kg. de sucre1 dénaturé ont donné des résultats encourageants. Il est à remarquer cependant que les sucres dénaturés conviennent particulièrement aux chevaux ; on est parvenu à leur en faire consommer sans inconvénient jusqu'à 2.5 kg. par jour et pour 400 kg. de poids vif. Pour les ruminants, le sucre est moins bien approprié par suite des fermentations partielles qu'il subit dans leur estomac et qui entraînent notamment la formation ; d'acide lactique, impropre à être converti en graisse. A coté du sucre dénaturé, nous avons la mélasse, -- résidu de la fabrication du sucre, — qui est employée en certaines régions comme matière première dans les distilleries. La mélasse est un liquide visqueux, renfermant environ 50 % de sucre, une forte quantité de matières minérales riches en potasse, peu ou point d'albumine pure. Depuis quelques années déjà la mélasse est utilisée pour l'alimentation animale, surtout dans le voisinage immédiat des sucreries, en mélange avec !a paille, les balles de céréales..., qui servent d'absorbants. Ailleurs, on l'emploi en mélange avec d'autres matières, telles les pulpes séchées. Comme maxima, par jour et par 1000 kilos de poids vivant, on admet les doses suivantes: 3 kg. pour le cheval ; . ->5 kg- pour la vache laitière; 3 à 4 kg. pour le bœuf de trait ; 4 kg. pour les bovidés et les moutons à l'engrais; 5 kg. pour le porc à l'engrais. La consommation de la mélasse occasionne parfois des diarrhées, que l'on peut cependant prévenir le plus souvent en habituant progressivement les animaux à l'alimentation mélassée. D'autre part, la mélasse supprime à peu près radicalement les coliques, si dangereuses chez le cheval, ou du moins en atténue dans une forte mesure l'intensité. Il est prudent de ne pas administrer la mélasse aux femelles ; en état de gestion avancée. Le manque de garantie quant à la libre circulation des wagons-citernes servant au transport de la mélasse, paraît être en ce moment un obstacle 'sérieux à l'utilisation de la mélasse par nos agriculteur. Nous croyons utile d'attirer sur ce point toute l'attention des autorités compétentes. LA GUERRE ANECDOTIQUE Le cadavre récalcitrant C'était au cours des combats sur les rives de la Meuse, dans les derniers jours de déoembre, près du Camp des Romains,dont il a été si souvent question dans les dépêches officielles. Un, regiment d'infanterie bavaroise-devait y prendre position-et livrait des batailles sanglantes. A la tombée de la nuit, quand la fusillade s'était tue, le médecin du régiment avec les soldats brancardiers explora le champ de bataille, à la recherche des cadavres.On recouvrait ceux-ci d'une couche de chaux. Tout d'un coup, un cadavre, d'une voix assourdie, mais dénotant une violente colère, apostropha le brancardier qui allait le saupoudrer à son tour: « Espèce de triple brute, idiot, faut-il que je vous envoie mi télégramme sans fil, pour vous aviser que je suis un « poste à l'écoute! ». En effet, le gaillard s'était couché en cette qualité parmi les innombrables camarades abattus par les balles ennemies et que les bruits de ce monde ne réveilleraient plus. Ces gosses ! Toutes les armées ont les leurs. Voyons ces deux exemples: La « classe 16 », en France, compte un conscrit extraordinaire. Parmi les jeunes gens qui se présentaient devant le conseil de revision de Challans, près des Sables-d'Olonne, le major remarqua un tout petit bonhomme qui paraissait bien aller sur ses huit ou dix ans. 11 lui demanda ce qu'il faisait là. Le petit bonhomme répondit nettement qu'il s'appelait Auguste Duranteau, qu'il était né le 14 octobre 1896 et qu'il entendait par conséquent passer, comme tous les camarades de sa classe, à la toise. il fallut bien l'y faire passer, et le sergent vérificateur annonça que le conscrit Auguste Duranteau mesurait un mètre vingt .oui juste de taille. On pesa Duranteau, et '/>. basculé accusa vingt-quatre Jcilos." La décision du Conseil ne se fit pas attendre. Elle n'était pas douteuse, même pour Duranteau.Et pourtant, lorsqu'ils sortirent, joyeux d'être « bons pour le service armé », ses camarades virent derrière la porte le pauvre petit conscrit qui pleurait à chaudes larmes... $ tk ••• Basile a plus de chance que Duranteau. Basile (Charles) est un petit Vendéen qui vient d'arriver au dépôt du bataillon de chasseurs de Fontenay-le-Comte. 11 est envoyé par le général Foch pour être affecté à la 14e compagnie du bataillon. C'est un petit chasseur de treize ans !... Ii est de Bagnolet. Orphelin, il avait été placé chez un fermier des environs de Briey. Lors de l'invasion, les fermiers disparurent, et l'enfant resta seul. Le 8e bataillon de chasseurs, qui passait l'adopta. Le jeune Basile, ravi de son sort, prit part à des batailles, coopéra au ravitaillement en munitions, monta en Belgique, fit des prouesses, passa entre les balles, mais hélas! ne put échapper à la fièvre typhoïde. Evacué sur Dunkerque, il y eut la visite du général Foch, qui lui dit des choses dont il est très fier, et qui lui promit de le reprendre quand il serait guéri. Le petit chasseur est en convalescence à Fcntenay-le-Comte. Mais il a déclaré en arrivant qu'il n'entendait pas y « moisir ». Les Parlementaires A LA GUERRE j —<(©»— Dans tous les pays, les mandataires de la nation ont donné d'admirables exemples de patriotique abnégation. Le Parlement français qui a fourni de nombreux éléments — et de toute première valeur — à l'armée nationale, a aussi payé i un lourd tribut à la guerre. On se rappelle la mort superbe du sénateur Reymond, frappé en plein ciel, au cours d'une reconnaissance en avion, celle du député Félix Chautemps, et combien d'autres. Vient s'ajouter à la liste, le nom de M. Pierre Leroy-Beaulieu, fils du célèbre économiste, député de l'Hérault. C'est par une lettre du médecin de l'ambulance allemande qui a donné ses soins à M. Pierre Leroy-Beaulieu, que Mme Le-roy-Beaulieu a appris la mort de son mari. Voici le texte de cette lettre: Très honorée madame, C'est avec l'expression de ia plus profonde condoléance que j'ai l'honneur de vous faire part que M. votre mari, capitaine d'un groupe de territoriale du... régiment d'artillerie, est mort avant-hier .dans mon ambulance, des suites d'une grave blessure à la tète. Ainsi qu'il m'a été rapporté, il a été blessé en combattant avec la bravoure d'un héros. Après que tous ses hommes furent tombés, il a servi lui-même sa pièce ; quand il lut obligé de cesser, il continua à se défendre avec son revolver à la mai» jusqu'à es que la balle, qui pénétra dans la tempe droite et endommagea l'œil, l'eût atteint. 11 a été blessé le 13 janvier. La blessure était si grave qu'il a perdu immédiatement connaissance et. ne l'a plus retrouvée jusqu'à sa mort, qui a été sans souffrance et douce. L'enterrement a eu lieu aujourd'hui, dans notre cimetière de militaires, avec les honneurs militaires, en présence d'officiers et de soldais allemands. La tombe a été ornée d'une croix et est rteon-naissable par le numéro 76. La bénédiction a été donnée par lû prêtre catholique de la division de notre corps d'armée. Je m'incline profondément et plein d"admiration devant la vaillance de ce cama-.•ade combattant héroïquement jusqu'à la dernière extrémité pour sa patrie. : Ce m'est en même temps une douleur que notre : science médicale, qui bien entendu a tout fait pour ■ rui venir en aide, n'ait pu réussir à conserver cette vie si précieuse pour les siens. Veuillez agréer, madame, l'expression iie ma phis 1 liante considération. 'Que Dieu vous console, vous et vos enfants. Dr GE1SSLER, stabsarzt et médecin-chef de l'ambulance n° 3 je corps d'armée. Un entretien de Jean Carrère AVEC LE GENERAL GARIBALDI —«o»— Le vieux général Ricciotti (jaribaldi, qui a déjà perdu deux fils en France et qui en possède quatre autres encore sous les drapeaux, est parti avec sa femme(une Anglaise) vers Paris, vers le front et vers l'Angleterre.Le vieux guerrier veut se rendre compte de visu du véritable état de la guerre. Avant son départ, il a reçu dans sa maison, sise au sein du quartier le plus typique de Rome — la maison elle-même est constituée par une partie du Mausolée d'Auguste, le premier empereur de l'ancienne Rome — un envoyé du Temps, le journaliste bien connu, Jean Carrère. « Vous le voyez, commença le général, je suis loin des événements auxquels j'aurais si volontiers voulu participer. Car dans cette guerre qui secoue toute l'Europe, je n'ai encore rien fait... — Mais, général! Vous avez pourtant donné vos fils. — Oui, ils sont braves et leurs camarades aussi et je ne puis qu'être fiers d'eux. Mais moi je n'ai encore rien fait et c'est pourquoi je vais (et il secoua sa tête léonine) au moins là-bas pour voir les choses de près, je m'en vais vers la belle France et la noble Angleterre, que je me réjouis de voir alliées. — Grâce à vos hommes, l'Italie participe à la même œuvre. Quand je lui demandai, écrit Carrère,son opinion sur la guerre, il me répondit: j « a part une très vive admiration, pour vos généraux et vos soldats, je n'ai que de très vagues impressions à vous donner, qui n'ont pas plus de valeur que celles de ces stratèges en chambre qui louent, blâment ou commentent le dernier télégramme reçu. Il faut que je voie par moi-même. Il y a tant de choses neuves dans cette guerre! Peut-être, lorsque je me serai rendu compte de tout, pourrai-je vous être utile. De quelle manière? ! — Je ne puis pas vous le dire encore. Je vous le dirai au retour. En attendant, ma femme et moi nous allons visiter nos enfants, — tout au moins ceux qui restent. Ensuite, nous passerons la Manche et peut-être verrons-nous l'un ou l'autre de ces sous-marins que mon père ignorait et que, dans ma jeunesse, je n'ai jamais soupçonnés. Quelle nouveauté! Qui sait ce que nous aurions pu faire dans le Risorgimento, si nous avions eu des sous-marins et des dirigeables 'Pourtant, croyez-moi, quoi que l'on puisse inventer, il n'y aura toujours qu'un seul moyen de gagner les ba.:ailles:le courage et l'énergie des hommes. Et quelle que soit la manière dont l'on combatte, c'est encore toujours l'héroïsme qui mène à la victoire. — Vos fils l'ont prouvé après vous. — C'est pourquoi je vais les embrasser avec fierté ». Et tandis qu'il me reconduisait et que nous passions devant les portraits de Bruno et de Constantin (les deux morts), je pus voir les yeux rayonnants d'énergie de Ricciotti Garibaldi, s'embrumer de larmes furtives... 51 ta fCaaaaro 1.0 centimes DimafickeM XS16

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations belonging to the category Liberale pers, published in Arlon from 1914 to 1916.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Periods