L'indépendance belge

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04 September 1914
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85e ANNÉE Vendredi 4 Septembre 1914. ADMINISTRATION ET REDACTIO 17, rue des Sables, Bruxelles. L'INDÉPENDANCE NUMÉRO 247 Vendredi 4 Septembre 1914 ADMINISTRATION ET REDACTION 17, rue des Sables, Bruxelles iqrehox PARISIENS, il. Dlace de la Bourse BELGE BOREAUX PARISIENS, u, Place de la Bourse La Situation Jeudi midi. Les armées russes qui, jusqu'à présent n'avaient à enregistrer que des triomphes viennent de subir, dans la Prusse oriéntale, un insuccès qui prouve que la marche sur Berlin n'est pas, comme certains se l'imaginaient, une simple promenade militaire. Les corps d'armée allemands faisant face aux troupes russes sur la ligne de la Vistule, renforcés par d'importants effectifs des garnisons des forteresses de Thorn, Graudenz, etc., ont pu réunir des forces numériques très supérieures et ont infligé aux Russes des pertes assez sensibles, dues surtout au feu de la grosse artillerie allemande. Trois généraux russes parmi lesquels le général Samsonof et plusieurs officiers d'état-Major ont été tués. * * Par contre, en Galicie, on verra que l'armée Russe, marchant sur Lemberg, a culbuté l'armée autrichienne qui se retire en abandonnant canons et bagages tout le long de la route. * * * En France, la situation reste stationnaire dans l'Est. A l'Ouest, le mouvement tournant de l'armée allemande parait s'accentuer. Afin de conserver toute, sa liberté d'action et de se tenir en contact direct avec les divers corps d'armée, le gouvernement de la République a décidé de transférer son siège en dehors de Paris. « • * En Belgique, le seul haut fait à signaler est le nouvel attentat allemand contre les habitants inoffensifs d'Anvers et de Gand, ville ouverte, par un Zeppelin. Une dizaine de bombes furent jetées sur la ville d'Anvers n'accasionnant que des dégâts matérielspeu importants et blessant quelques habitants dont deux femmes ! A Gand l'attentat échoua. Les allemands en terrorisant ainsi les populations veulent sans doute exaspérer le monde civilisé Déjà aux Etats-Unis les protestations contre cette manière barbare de faire la guerre se multplient et ii est à espérer que le gouvernement américain fera sans tarder des représentations à Berlin pour mettre fin à ces procédés inhumâmes. * * * On lira plus loin les détails sur la réception, au Palais de Buckingham, à Londres, de la ' mission belge envoyée à Washington pour protester contre l'agression allemande, la violation de la neutralité belge, les atrocités et les actes de vandalisme commis par l'armée allemande en Belgique. Dans sa réponse, le roi George a exprimé ses sympathies pour la vaillante natron belge et a flétrie en termes sévères les brutalités allemandes. — r i 'v —l'J " ——ii ' ■■■■ Les opérations Militaires. Communiqué du Ministère de la guerre français (Service spécial de L'Indépendance Belge) Défaite allemande Paris, 2 septembre. A notre aile gauche un corps de cavalerie allemande, dans sa marche sur la forêt de Com-piègne, eut le 1 septembre un engagement avec les Anglais. Ceux-ci les décimèrent et leur prirent dix canons. La marche en avant des éclaireurs allemands a été de ce côté sérieusement paralysée. Dans la région Soissons-Anizy Paris, 2 septembre. Un autre corps d'avant garde de cavalerie allemande a poussé jusqu'à la ligne Soissons Anizy-Le Château, à environ quatre-vingt kilomètres de Paris. Dans la région de la Meuse Paris 2 septembre. Dans la région de Rethel et de la Meuse, les armées s'observent. L'ennemi ne manifeste aucune activité. En Lorraine Paris, 2 septembre. En Lorraine nous avons continué à progrès ser sur la rive droite du Sanon. Dans la Haute-Alsace. Paris, 2 septembre. La situation reste inchangée au sud dans la Haute-Alsace. Les Allemands ne songent plus à faire le siège de Belfort. Devant cette ville il n'y a plus qu'un rideau de troupes. Dans le Nord Paris, 2 septembre. Dans le Nord on ne signale plus d'ennemis à Lille, Douai, Bethune et Lens Le mouvement enveloppant de l'extrême aile droite allemande a donc cessé. Contre les Russes Paris, 2 septembre. On nous annonce de Belgique que des fractions appartenant à plusieurs corps d'armées alle-> mands sont mises en mouvement vers l'Est et rentrent en Allemagne pour être dirigées vers la Prusse orientale. EN RUSSIE Dans le Nord St-Petersbourg, le \r Septembre. L'Etat-major russe a communiqué le rapport suivant : « Grâce à la disposition de leurs lignes de chemin de fer, les allemands ont pu amener des renforts énormes de troupes sur tout le front et ont attaqué deux de nos corps d'armée. Ceux-ci ont été exposés à des feux violents de grosse artillerie, et subirent de grandes pertes. Nos troupes se sont battues avec un grand héroïsme. Les Généraux Samsonov, Martos, Pestitch ainsi que plusieurs officiers supérieurs ont été tués. Toutes les mesures sont prises pour parer immédiatement aux conséquences de cet engagement. Le commandant en chef des troupes russes garde confiance qu'avec l'aide divine la réussite de la tactique russe s'affirmera. Sur le front Autrichien les engagements se continuent avec ténacité Les renseignements sur le combat ci-dessus manque encore de détails ; mais ce qui distingue les dépêches de St. Petersbourg cle celles de Berlin ou de Vienne, c'est qu'elles sont toujours sinceres. Jusqu'ici les télégrammes russes ne contenaient que des victoires. Le quartier-général tient à être sincère en cas de revers comme en cas de succès.Cette attitude démontre la force de volonté et la confiance du peuple russe dans le résultat final. Les termes du rapport indiquent que les forteresses de la Vistule en dehors de celles de Gau-denz et de Thorn ont détaché des renforts allemands. On sait qu'il en est venu également de France. La capitale russe a reçu la nouvelle de l'dchsc avec le plus-grand ealmc. Le général Samsonov était considéré comme l'un des plus brillants et des plus capables de la Russie. Il s'était particulièrement distingué dans la guerre Russe-Japonaise, où il commandait une division de Cosaques Sibériens. Il- reçut ensuite le commandement d'un corps d'armée et plus tard il futnommé chef des troupes en Turkestan. C'était un officier très populaire et très estimé pe toutes les classes de la socété. Le général Martos commandait un corps d'armée et le général Pestitche était attaché à l'Etat-major. La campagne en Galicie La lutte se continue toujours plus opiniâtre que jamais, La situation se présente comme ceci : Une grande force Autrichienne, ayant comme base Cracovie et Przemysl (à 80 kilm. de Lemberg) a occupé les parties méridionales des gouvernements polonais de Lublin et de Kielce. Cette force s'avança vers le nord, en deux colonnes distinctes, sur chacune des rives de la Vistule. La majeure partie de la 3n,a armée russe s'opposait à l'avance des forces autrichiennes marchant sur la ville de Lublin La rencontre eut lieu au sud de Lublin et vers Tomashow, où la bataille, entamée depuis huit jours se continue. En même temps, la 4mo armée russe traversa la frontière orientale de la Galicie, et après une série de rencontres dans lesquelles les Russes furent victorieux, repoussa des forces Autrichiennes considérables. Un combat eut lieu à 50 kilm. est de Lemberg. Les Russes continuaient l'effort victorieux, s'emparèrent de plusieurs places où les Autrichiens s'étaient fortements retranchés, spécialement Kamenka, Gliniani, Przemyslana, Brzu-chovia.Les derniers renseignements obtenus, démontrent que les Russes, malgré la défense opiniâtre des Autrichiens sont à la veille de remporter une victoire éclatante dans une lutte où peut d'un million d'hommes sont engagés. Eclatante Victoire Busse en Galicie 150 canons pris L'Armét Autrichienne en retraite Paris, 2 septembre, minuit. f Le généralisime russe communique à l'état-major français : Après un combat très acharné de sept jours l'armée russe dans un mouvement général en avant s'est emparée des positions de Lemberg, qui étaient cependant très fortifiées et couvertes de retranchements formidables. Elles se trouvaient à quinze ou vingt kilomètres en avant de la ville. Les Russes en dép t d'un feu terrible ne cessèrent d'approche;. La bataille devint extrêmement violenta. A la suite de charges à l'arme blanche ies Autrichiens furent rejetés en déroute et, dans une fuite desordonnée, abandonnèrent des parcs d'artillerie entiers composées de pièces lègères, d'obusiers de campagne et de pièces de siège. Des batteries de campagne restèrent aux mains des Russes sans qu'un canon ne leur échappa. Les Russes s'emparèrent également des parcs d'approvisionnement, cuisines, tentes, etc. Les avant postes cie la cavalerie russe, dans un bel emballement, poursuivit avec la plus grande viguei r les colonnes autrichiennes en pleine retraite. L'armée autrichienne qui a été vaincue se composait des 3me, nme et I2me corps d'armée et de parties importantes des 7me et i4me corps. Cette armée parait avoir été complètement défaite. Pendant la poursuite ardente des troupes russes, les autri :hiens fuient obligés d'abandonner encois 31 canons et de nombreuses pièces d'artillerie. Les troupes russes opèrent un grand mouvement en avam: par des routes encombrées de canons démontés, de convois surchargés de provisions de toutes sortes, etc. Le nombre des canons pris atteint 150. 11 FRANCE manifeste du &ouv îmemeat Français Le Président de la République et le gouverne ment ont décidé d'adresser au pays le manifeste suivant : Français ! Depuis plusieurs semaines des combats acharnés mettent aux prises nos troupes héroïques et l'armée eni emie. La vaillance de nos si ldats leur valut sur plusieurs points des avantages marqués, mais au Nord la poussée des fore s allemandes nous con-traigni à nous replier. Cette situation imp > 0 au Président de la République et au liouvernement une décision douloureuse. Pour aller au salut national les pouvoirs publics ont le devoir de s'éloigner pour un instant de la ville de Paris. Sous le commandement de son chef éminent l'armée française pleine de courage et d'entrain défendra contre l'envahisseur, la capitale de la France et sa patriotique population. Mais la guerre doit se poursuivre en même temps sur le reste du territoire. Sans paix, ni trêve, sans arrêt ni détail ance l'armée continuera la lu..te sacrée pour la nation et la réparation du droit violé. Aucune de nos armées n'est entamée. Si quelques-unes d'entre'elles subirent des pertes trop sensibles les vides en furent immédiatement comblés par les dépôts et les appels des recrutes qui nous assurent pour demain de nouvelles ressources en hommes et en énergies. Durer et combattre, tel doit être le mot d'ordre des armées alliées Anglaise, Russe, Belge et française. Durer et combattre, pendant que sur mer les Anglais nous aident à couper les communications de nos ennemis avec le monde. Durer et combattre pendant que les Russes continuaient à avancer pour porter au cœur de l'empire allemand un coup décisif. Il appartient, donc, au Gouvernement de la République de diriger partout une résistance opiniâtre. Tous les Français se lèveront pour la défense du territoire. Mais pour donner à cette lutte formidable tout son élan et toute son efficacité il est indispensable que le gouvernement conserve toute sa liberté d'action. D'accord avec l'autorité militaire, le gouvernement a donc décidé de transporter -momentanément sa résidence en un point du territoire où il puisse rester en relation avec l'ensemble du pays. Le gouvernement invite en même temps les membres du Parlement à ne pas se tenir éloignés de lui afin de pouvoir former autour de lui un faisceau compact des volontés de la nation. Le gouvernement ne quittera Paris qu'après avoir assuré par tous les moyens en son pouvoir la défense de la ville et du camp retranché qui l'entoure. Il sait qu'il n'a pas besoin de recommander à l'admirable population parisienne le calme, la résolution et le sang troid et qu'elle se montrera tous les jours à la hauteur des plus grands devoirs. Français 1 soyons dignes dans ces tragiques circonstances. Nous obtiendrons la victoire finale et nous l'obtiendrons paj une volonté inlassable, par l'endurance, par latenacité. Une nation qui ne veut pas périr et qui pour vivre ne recule ni devant les souffrances ni devant les sacrifices est certaine de vaincre. Le manifeste est signé par le président Poin-caré et tous les ministres. Encore des bombes sur Paris Lundi un aviateur allemand a de nouveau survolé Paris et laissé tombé six bombes. Celles-ci n'ont causé que des dégâts insignifiants. Une des bombes a été retrouvée dans un chambre de l'étage supérieur d'un immeuble de la rue du Mail : c'est un engin de forme comique ; d'une vingtaine de centimètres de hauteur. Deux soldats ont essayé de descendre l'appareil, mais celui-ci n'a pas été, semble-t-il,endommagé. Note du Jour Paris ls 22 août (arrivée le 2 septembre). Entre deux trains qui fonctionnentrégulièrement dans la grande banlieue, je viens jeter un coup d'œil au pavillon où d'habitude je passe l'été à Vineuil Dès le portail, au milieu des fleurs écla tantes par ce grand soleil d'août, j'aperçus une femme en grand deuil, qui, droite comme une statue m'attend C'est Madame Lenoiv, la femme de l'économe de la maison de retraite que possède ici l'Assistance publique Cette femme en noir, encadrée de roses, de dahlias et entourée de reines marguerites avait quelque chose de tragique Je savais qu'elle avait son fils et son mari à la frontière, l'un simple soldat, l'autre capitaine : ce dernier, âgé de cinquante deux ans, aurait pu se dispenser de partir, mais fort et vigoureux, très alerte, il avait voulu garder son rang et son grade dans la réserve et il était allé au devoir, plein d'espérance et d'entrain. Quand je le vis il y a une vingtaine de jours, il me fit part de sa joie de réaliser enfin le rêve de ses vingt ans et de prendre part à une guerre contre les voleurs de territoires. C'était un patriote peu communicatif à son ordinaire mais très ardent. En voyant sa pauvre femme, pâle, les traits ravagés, j'ai tout de suite compris qu'un malheur était arrivé. C'est elle la première qui a pris la parole : — Il est tombé en brave, Monsieur, il a été tué à la première affaire de Mulhouse et son corps a pu être ramené à Belfort ; j'espère bien qu'après la guerre on me le rendra. Les paroles vous manquent en voyant de telles douleurs et je ne pus que serrer vivement les maiDS de.eette pauvre femme que j'avais vu rieuse, il y a quelques mois, pleine de gaieté et de santé. - Oh ! continue M™e Lenoiv, je préfère le savoir mort ainsi, crânement, que s'il avait été f>ris par ces sauvaees et martyrisé comme tant d'autres. Vous devez être étonné de ne pas me voir pleurer, je ne puis plus. Depuis huit jours que je connais la nouvelle, mes larmes sont taries Puis, il me semble que je rêve, que ce n'est pas vrai, que ce n'est pas possible. Mais je dois garder ma douleur pour moi et n'apprendrai la terrible nouvelle à mon fils qu'après la guerre Je veux qu'il conserve tout son courage pour faire aussi tout son devoir Mais le reverrai je celui-là aussi ? Le reverrai-je ? Et elles sont déjà des milliers, veuves et mères qui pleurent, qui se raidissent et qui montrent le poing au destin, à cet empereur ambitieux et qui fait couler ces flots de sang pourvu que cet empire faits de vols de province et de duchés soit encore agrandi, au bénéfice de qui, grand Dieu. Il ne faut pas se laisser aller à ces regrets superflus et qui pourraient sembler impies en un pareil moment ou se joue,'dan» touie l'Europe, le son de la civilation et de la justice mondiale tandis que nous demeurons là, impuissants, à raconter ces choses épouvantables, répétant le mot du poète : 0 Bella matribus detestata ! Et cela dure depuis des siècles ; nous sommes seulement devenus plus barbares avec les progrès. J.-B. -- frgjo . —y — ANGLETERRE Un document officiel publié à Londres mardi soir donne la texte complète des pertes anglaises subies jusqu'à cette date et s'élevant à 163 tués, 680 blessés et 4.278 manquants, dont 188 officiers et 4.939 gradés et soldats. Nos amis les Anglais. Nos amis les Anglais s'occupent avec beaucoup d'ordre des réfugiés belges qui ont été réclamer l'hospitalité dans leur pays. Toutes les classes de la société rivalisent de zèle et de générosité envers nos malheureux compatriotes. Les socialistes avaient même voulu fonder un comité pour les secourir, mais à la demande de Mad. Vandervelde, ils ont dééidé d'envoyer tous leurs dons, présents, etc. au grand comité de Londres <1 des réfugiés belges de la guerre ». Beaucoup de dames anglaises ont pris pour servantes des filles belges. Les londonniens s'ingénient à trouver le moyen de secourir efficacement les réfugiés. Une colonne entière du Times est consacrée aux conseils donnés par ses lecteurs, en vue de donner du travail aux Belges. L'Angleterre nous montre en ce moment la plus noble sollicitude et la plus grande amitié. Tous les Belges lui en seront vivement reconnaissantsLa mission Belge aux Etats-Unis La mission Belge auprès du président de la République des Etats-Unis est arrivée à Londres lundi soir, et avant son départ de cette ville, fixé au lendemain, a été reçue par le Roi d'Angleterre au palais de Buckingham. La présente requête a été présentée à Sa Majesté Georges V : Majesté : La Belgique, ayant eu à choisir entre le sacrifice de son honneur et les périls de la guerre, n'a pas hésité un instant. Elle s'opposa à l'agression brutale d'une puissance qui était l'une des signataires de la garantie de sa neutralité.Dans cette situation critique, ce fut pour notre pays un inestimable et prodigieux encouragement de constater l'intervention ferme et immédiate de la grande et puissante Angleterre. Chargé par Sa Majesté le Roi des Belges d'une mission auprès du Président des Etats-Unis, nous avons considéré comme un devoir de nous arrêter dans la capitale de l'Empire Britannique pour présenter à Votre Majesté l'expression respectueuse et ardente de la reconnaissance de la nation Belge. Nous n'avons jamais oublié que ce fut l'Angleterre qui présida à la naissance de l'Indépendance Belge. L'Angleterre a eu confiance dans la sagesse et la loyauté de notre pays. Nous nous sommes efforcés de mériter cette confiance en restant fidèlement dans les limites du rôle qui nous a été assigné par la politique internationale. Fn 1870, le gouvernement de la Reine Victoria, d'illustre mémoire, intervint spontanément auprès des pays belligérants pour maintenir la neutralité et l'intégrité de la Belgique. Actuellement, les messages personnels, adressés par Votre Majesté à Notre Souverain, les déclarations solennelles et impressionnantes faites par votre Gouvernement, les nobles discours des représentants de tous les partis dans votre Parlement, la coopération courageuse de vos forces terrestres et navales, a vivifié la reconnaissance et fortifié davantage la volonté de la nation belge de détendre ses droits. Forcé d'accepter la guerre pour la protection de ses institutions et de ses citoyens, la Belgique tenait à remplir les devoirs imposés à chaque nation civilisée par les conventions internationales et aussi par la conscience humaine. Notre adversaire, après avoir envahi notre territoire, a décimé la population civile, massacré des femmes et des enfants, amené en captivité des paysans innocents, achevé les blessés, détruit ' des villes non défendues, brûlé des églises^des monuments historiques et la bibliothèque répu-| téede Louvain. Tous ces faits sont prouvés par ' des documents authentiques, que nous aurons j l'honneur de soumettre au gouvernement de votre Majesté. Malgré toutes ses souffrances, la Belgique, qui est devenue la personnification du droit outragé, est décidée à remplir jusqu'au bout ses devoirs envers l'Europe. Quoiqu'il advienne, elle doit défendre son existence, son honneur et sa liberté. » * * * Le Roi Georges V a eu des paroles très cordiales pour les délégués belges. Il paya un tribut ému au courage et à l'héroïsme du Roi des Belges, de son armée, de la population, et exprima toutes les sympathies de la nation Britannique pour le peuple Belge. Le Roi a également déclaré qu'il était très impressionné par les renseignements donnés sur la brutalité germanique. Une visite de la mission Belge eut lieu au Ministère des Affaires étrangères. Des copies de documents de la Commission d'enquête belge sur les outrages allemands, furent remises au Ministre Sir Edward Grey. Les membres de la Mission Belge ont communiqué quelques-unes de leurs impressions aux représentants de la presse anglaise : M. Carton de Wiart a exposé que la mission est composée de Ministres d'Etat appartenant à tous les partis politiques du pays, qu'elle est envoyée aux Etats-Unis pour soumettre au Président Wilson une déclaration certifiée sincère et véridique démontrant les atrocités commises sur les Belges par les armées allemandes.M. Carton de Wiart exposa plusieurs genres d'outrages — la violation de la neutralité, le bombardement de villes ouvertes, la destruction sans aucune nécessité militaire de villages et le massacre des non combattants, jusqu'aux femmes et enfants. Il donna plusieurs preuves, notamment : Une femme de 45 ans et sa fille de 12 ans, ont été trouvées mortes jetées dans un fossé. Un homme appelé Willem, âgé de 23 ans, tut lié à un arbre et brûlé vivant. Dans un village près de Diest deux hommes, âgés chacun a 40 ans, doivent avoir été brûlés vivants la tête en bas. Ces faits avaient été longuement examinés par la Commission d'enquête. Quant au sac de Louvain, M. Carton de Wiart, montra un document, daté du 31 août, et remis à la Commission par une personnalité jouissant d'une très haute réputation en Belgique. Cette personne fit le voyage de Bruxelles à Louvain et d'après son témoignage la ville entière, à l'exception de l'Hôtel-de-Ville et de la gare, a été incendiée. La cathédrale et le théâtre ont été complètement détruits, ainsi que la bibliothèque avec tous les manuscrits. La ville présente l'aspect d'une cité en ruines — une Pompéi moderne — dans laquelle on ne pouvait rencontrer que des soldats allemands ivres, portant des bouteilles de vin et liqueurs et leurs officiers assis à côté des tables dans la rue, ivres également. Même le 30 août, selon le témoin, les allemands ne se montraient pas encore satisfaits de la destruction qu'ils avaient accomplie. Ils allumaient de nouveaux foyers qu'ils alimentaient de paille. M. Carton de Wiart ajouta qu'il avait lui-même fourni des renseignements qu'il avait recueillis auprès des blessés dans les hôpitaux. Ils déclaraient qu'étant étendus souffrant sur les champs de bataille, les allemands leur donnaient des coups de bayonnette. M. Vandervelde avait reçu le témoignage de soldats belges, d'après lequel la soldatesque allemande en marche s'était fréquemment fait précéder de femmes et enfants pour les couvrir. Il avait visité Malines pendant que les Allemands bombardaient la ville. L'armée Allemande voulait semer la ruine et la dévastation dans le Nord de la Belgique en vue de supprimer les aliments des nombreux réfugiés. M. Vandervelde est accompagné de Madame Vandervelde, qui donnera des conférences aux femmes, dans les villes des Etats-Unis. Le numéro iO centimes.

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1843 to 1940.

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