L'indépendance belge

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02 September 1916
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s.n. 1916, 02 September. L'indépendance belge. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/154dn40r55/
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S7ème année* No 208 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNY BELGE. CONTINENTS 15 CENTIMES (HOLLANDE : 6 CENTS) I ADMINISTRATION ET REDACTION : BUREAU A PARIS : rUDOR HOUSE, TUDOR ST., LONDON, E.C. » "• PLACE DE LA BOURSE. TELEPHONE : CITY 3960. TELEPH.: j 238*75 SAMEDI 2 SEPTEMBRE 1916. En vente à Londres à 3 h. le vendredi 1 sept. î mois, 9 shillings.) abonnements : 6 mois, 17 shillings. [ conservation par le progrès. .1 an, 32 shillings. J LA SITUATION. ' ■ '■ ■■■» Vendredi, midi. Les troupes roumaines .avancent rapidement en Transylvanie et se trouvent, sur certains points, à plus de 30 kilomètres en territoire ennemi. Le communiqué de Vienne reconnaît que les troupes austro-hongroises se sont retirées jusqu'à Csik-Sereda, c'est-à-dire à près de 40 kilomètres de la passe de Gyimes qu'emprunte la ligne de chemin de fer qui relie Csik-Szereda (Transylvanie) avec Okna (Roumanie). Rien n'indique jusqu'à présent avec certitude, qu'elle sera la ligne de défense choisie par les Austro-Hongrois et il est probable que Vienne attend à ce | sujet< les décisions du maréchal von Hindenburg. Etant donné l'état critique des affaires i allemandes, on peut être certain que Hindenburg se laissera guider unique-! ment par les intérêts supérieurs de l'Allemagne et sa stratégie n'aura en vue qu'un seul but(: sauver J'empire germanique en sacrifiant ses alliés. Reste à savoir si ces derniers sont prêts à jouer jusqu'au bout le rôle de dupes de l'Allemagne. Dans la question polonaise celle-ci a prouvé qu'elle entend exploiter à son profit l'Autriche-Hon-grie, sur le dos de laquelle elle n'a cessé de spéculer. De même que les Au-; trichiens ont dû se plier à la volonté de Berlin au sujet de la Pologne, de même les Hongrois vont devoir céder au sujet de la Transylvanie qui, n'étant pas une terre allemande, sera purement et simplement abandonnée à son sort. .^Iais, c'est là un jeu qui n'est pas sans danger et les ferments politiques qui exis • tenb toujours dans la monarchie dualiste pourraient bien provoquer des explosions avec lesquelles Berlin n'a pas cru devoir compter. La Bulgarie aussi pourrait bien ne pas trouver de son goût la politique alleman-L. de, qui subordonne-tout à d'intérêt &upé-I rieur de l'Empire. Il ne saurait être in-I différent aux Bulgares de voir ses alliés | évacuer des territoires dont l'abandon e I traduira éventuellement par l'isolement complet de la Bulgarie. Pour le moment, les Roumains n'ont pas encore fait beaucoup de chemin le long du Danube, et les seuls combats qu'on signale de ce côté ont lieu autour de Herkulesbad, à 18 kilomètres au nord d'Orsova. Il est cependant peu probable qu'ayant abandonné les passes au nord-est du Danube, les troupes Austro-hongroises soient en mesure d'effectuer une résistance tant soit peu sérieuse au sud, d'autant plus qu'elles ne pourront guère compter sur le concours des Bulgares qui se trouvent eux-mêmes dans une situation peu enviable. On parle en effet d'une concentration russe dans la Dobroudja et de la pré-I seuce de navires de guerre russes à Con-stanza, ce qui semblerait indiquer des ! projets d'invasion de la Bulgarie dans la région située entre Roustchouk et Var-[ lia (Mer Noire). On peut se demander quelle sera l'attitude de la population et [ des soldats bulgares lorsqu'ils se trouve-I ront en face d'une armée russe commandée par un des leurs, le général Dimitroff, venu pour châtier les traîtres ijui ont livré la Bulgarie aux Austro-! Allemands. Toutes les surprises sont possibles de j ce côté, car plus personne en Bulgarie ne peut, maintenant, se faire d'illusion sur l'issue finale de la guerre européenne. Le navire austro-allemand, parti à la ; tonquête du monde, est en train de som brer, et il faut s'attendre à voir les rats l'abandonner. Qui commencera? La Turquie, qui voit son empire asiatique fondre rapidement (les Russes ont fait de nouveaux progrès dans la direction de Diarbekir), l'Autriche-Hongrie, à bout de ressources et battue sur tous les fronts, ou la Bulgarie, menacée à son tour d'une double invasion ? La question est posée et nous serions fort étonné si d'ici peu l'un ou l'autre de nos adversaires n'avait manifesté son désir de renoncer à la lutte. Qui sait si la Bulgarie, voyant la partie perdue, ne songe à retirer son épingle du jeai en refusant, par exemple, de se battre contre les Russes comme elle refusa jadis de se battre contre les Roumains ? A vrai dire, nous ne nous attendons pas à un coup de théâtre de ce genre, mais il est logique de tirer certaines conclusions de la situation nouvelle dans laquelle se trouve placée la Bulgarie. Livrée à elle-même en face de la Roumanie, de la Russie et du oorps expéditionnaire franco-anglo-serbe de Saloni-que, la Bulgarie est perdue. Qu'elle résiste ou qu'elle abandonne la lutte, elle est à la merci des Alliés, qui décideront sans appel de son sort. Peut-être lui reste-t-il une faible chance d'adoucir la sentence oui va la frapper en contribuant à raccourcir une guerre qui a déjà trop duré ! Toujours est-il que jusqu'à ce jour Sofia n'a pas voulu déclarer la guerre à la Roumanie bien que Ferdinand se soit rendu exprès à Vienne pour s'entendre avec ses complices. Il est certain qu'il y a du tirage entre Sofia et Vienne, et nous saurons avant 48 heures si tout s'est arrangé ou si les Balkans nous réservent d'autres surprises. La parfaite unité de vues qui existe entre les Puissances de l'Entente et leur nouvelle Alliée la Roumanie, ne saurait être mieux illustrée que par le texte de la proclamation du roi Ferdinand dans laquelle celui-ci indique que le but vis! par la Roumanie est de rétablir les frontières établies jadis par Michel le Grand, c'est-à-dire de la Theiss (Bukovine) jusqu'à la Mer Noire ! L'officieuse " Gazette de la Bourse," parlant des négociations qui ont précédé l'intervention de la Roumanie, dit qu'il a été constaté à cette occasion ' ' que les intérêts des deux gouvernements (russe et roumain) étaient. parallèles et ne se heurtaient en aucun point." L'accueil enthousiaste reçu par les Russes en Roumanie prouve que ce ne sont pas là de® phrases creuses, mais que la communauté de vues russo-roumaine est-réelle.Rien n'est venu confirmer les bruits sensationnels qui ont couru hier au sujet de la situation en Grèce. Au contraire, les dernières nouvelles d'Athènes représentent Tino comme restant fermement attaché à la politique de " neutralité " qu'il a adoptée. Le peuple grec cependant s'agite et le nombre des interventionnistes s'accroît. L'échec complet de l'offensive bulgare en Macédoine, ooïncidant avec l'entrée en campagne de la Roumanie, contribue à amener de l'eau au moulin vénizéliste et on croit généralement que la situation politique changera rapidement. Toujours rien de particulier à signaler des différents fronts. En Picardie, le mauvais temps paralyse les opérations, mais les troupes britanniques continuent néanmoins à ébrêcher les lignes ennemies. Symptôme caractéristique: une centaine de Bavarois se sont rendus sans essayer de regagner leurs tranchées ! LA FLANDRE ROUGE. La plus noble tâche. Il faut que poètes, peintres, musiciens, ■ exaltent à l'envi, dès maintenant, les H fastes de notre histoire, du passé, du I present, de tout ce qui est accompli et de & tout ce qui s'élabore aujourd'hui, parmi H ^es ruines et le sang versé. C'est la plus I tâche, le plus sublime emploi qu'ils puissent faire de leur talent pendant ces jours de tempête, de douleur et d'espoir. t'isons-Ie. Nos artistes se sont mis ré-| fcolument à la besogne. Déjà l'on voit ; s accumuler les documents pour de grandes œuvres; on peut juger d'après les : Ebauches de ce que sera bientôt la réalisation complète. Et il faut s'en réjouir grandement. Nous avions autrefois — autrefois, c'était hier, à peine—des ar-! It'stes et des écrivains qui s'occupaient | du passé de notre histoire, qui puisaient tuns ces trésors un peu poussiéreux les , déments de leurs écrits ou de leurs compositions. On ne les encourageait pas ■Beaucoup ; on considérait un peu ce genre ; fcvec dédain : c'était suranné, terne, figé, intérêt d'art, sans nouveauté. Du reste, si les applaudissements de la critique et des lecteurs n'allaient pas volontiers à ces œuvres, il faut bien avouer que la plupart de celles-ci ne méritaient pas mieux. Il leur manquait le souffle, l'émotion véritable; c'étaient, si l'on veut, de curieuses et pittoresques reconstitutions, mais qui manquaient de vie et d'accent. Nous aimions peut-être, sans doute, notre histoire, mais nous n'avions pas appris à la souffrir par les grands maux du présent. Aujourd'hui nous avons compris la magnificence du passé et nous commençons à la chanter dans l'épopée présente, qui n'en est que la suite grandiose. Sans doute, parmi les œuvres que nous voyons éclore maintenant, dans cette période tourmentée et difficile, où personne ne se possède vraiment tout entier, où chacun de nous a laissé là-bas quelque parcelle de son âme, les livres et les tableaux souffrent forcément d'une certaine hâte nerveuse; le fond en est puissamment émouvant, mais la'forme est la plupart du temDs lâchée. Ce n'est rien; on rteut i se contenter aujourd'hui du fond... Mais il est agréable, cependant, de voir paraître dans un bel élan d'art d'aujourd'hui une œuvre à la fois belle par l'inspiration et par la forme. J'en note une avec joie, et je m'y arrête complaisamment. Une révélation. Ce livre, qui mérite de retenir l'attention, porte un titre qui évoque à lui seul tout un monde, pour ceux qui aiment leur pays. Verhaeren chanta, autrefois " Toute la Flandre " ; et c'est encore lui, le grand poète des forces modernes, qui sait aussi se faire le fervent contemplateur du passé, qui présente aux lecteurs cette œuvre nouvelle : " La Flandre rouge," la Flandre d'autrefois aux reflets écarlates, la Flandre d'aujourd'hui, mutilée, saignante, plus rouge que jamais. Ce livre, ce beau livre, est d'un poète jeune, qui se révèle d'emblée par une œuvre de grand mérite. M. Marcel Wyseur possède le vrai sens de la poésie, et il se montre doublement original, par le contraste d'une âme tantôt grave et recueillie, tantôt véhémente, déchaînée, hurlante. Mais ce qui doit avant tout nous charmer et nous émouvoir à la fin dans son œuvre, ce qui doit aussi nous la rendre extrêmement sympathique, c'est la flamme qui brille dans ces vers, et qui éclaire d'un jour nouveau et saisissant l'admirable pays que chante le poète. Ecoutez ce qu'en pense Emile Verhaeren. Il s'adresse au poète: "Vous portez la Flandre en vous. Elle est dans vos yeux qui regardent, dans vos oreilles qui entendent, dans vos doigts qui écrivent. Elle coule en votre sang et pense en votre cerveau. Tout ce qui la distingue des autres pays est entré dans votre art; vous la célébrez avec tendresse et force. Vous connaissez l'orgueil qu'elle a dans le cœur et les larmes qu'elle a dans les yeux. Dans chacune de vos phrases, je la sens qui respire, qui pleure, qui chante et qui espère." Voilà des paroles sincères et belles qui dispensent de tout aut><a commentaire. Même grandeur poignante. Voyons maintenant ce que chante Marcel Wyseur et de quelle étoffe son livre est fait. "La Flandre Rouge!" que d'images ce titre évoque du passé et du présent ! Passé, présent, ne se confondent-ils pas aujourd'hui, du reste, dans une même grandeur poignante! Il semble que ce mur d'acier qui nous sépare du pays l'ait rendu à la fois plus lointain et plus proche. Plus proche dans notre cœur, dans toutes nos aspirations et nos espoirs, mais plus lointain dans la forme de nos pensées qui donnent déjà aux événements d'hier le même recul que celui des choses plus anciennes. Et la vie même, qui se perpétue malgré tout, volontaire et tenace, dans nos petites villes encore debout, dans nos campagnes aux mœurs profondément enracinées, cette vie-là aussi nous apparaît, au delà des armées, comme une chose sanctifiée et merveilleuse, comme un perpétuel miracle devant lequel le poète et l'homme s'inclinent, également étonnés. J'entends quelque censeur pesant déclarer: "La Flandre ancienne, l'a-t-on assez chantée! N'y a-t-il pas d'autres sujets à célébrer, aujourd'hui surtout que le monde s'entrechoque dans un cataclysme unique et formidable. A quoi bon faire entendre à nouveau les vagissements mélancoliques d'un lointain symbolisme, au lieu de crier, de hurler les douleurs et les splendeurs terribles du moment!" Celui qui parlerait ainsi agirait très mal compris l'heure présente; car, pour qui sait regarder et penser, elle est comme un immense miroir où toutes les choses du passé revivent, entrecroisées avec celles d'aujourd'hui. Ou, pour employer une autre figure, le passé et le présent forment aujourd'hui un même brasier flamboyant et clair, dont les flammes s'entrelacent, se confondent. On ne peut donc chanter la Flandre rouge, saignante, sans évoquer en même temps la "Flandre blanche," pieuse, mélancolique et douce, que nous avons connue dans ces villes qui ne sont plus aujourd'hui que cendres et ruines, Nieuport, Dixmude, Furnes, Loo, et qui demeure dans d'autres, épargnées par les barbares, comme des veuves en larmes. Oui, pour exprimer puissamment le présent, il fallait s'attendrir sur le passé. Et si Rodenbach, Maeterlinck, Verhaeren, Grégoire Le Roy, avaient déjà beaucoup chanté, là-dessus, ce n'était pas une raison pour qu'une âme claire et neuve n'essayât pas à son tour de s'inspirer à 1a, même source. Livre d'inspiration large. Donc, voilà un livre d'inspiration complète et large. Quoiqu'on dise, on est en droit d'exiger un peu de logique du poète. Cette logique émouvante, qui consistait ici à mêler le pas<;é au présent, Marcel Wyseur nous la propose comme i la clef de son œuvre. Elle en est la clarcé, l'ordonnance, et, pour ceux qui ne pénétrent pas tout de suite, de l'imagination et du cœur, elle en est l'introductrice sûre et bonne. Le Passé ! Mais il éclaire tout ce que nous voyons aujourd'hui. Il apparaît dans les ruines, ou le lit à travers les fumées. C'est Furnes avec sa grosse tour carrée, solide, qui domine, qu'on aperçoit de loin. Dans le silence, entre les grôndements du canon, il semble qu'on entende encore comme des sons d'orgue; l'office du soir, et les femmes en mantes noires, le feu des cierges, tout cela revit dans l'atmosphère délaissée de Furnes, Nieuport, Dixmude, dans le vide apparent qu'y a fait l'obus. Des lumières, comme autrefois, s'allument encore ça et là, on ne sait pour qui ni pourquoi : Une à une, le soir, au glas des heures ternes, Qui tombent lentement sur la ville de deuil, — On dirait des flambeaux veillant sur un cercueil — S'allume la souffrance étrange des lanternes. Et puis, laissant un moment la mélancolie des vieilles choses, le poète se rappelle que la Flandre savait mêler le récit à la prière. Il évoque les rudes buveurs d'autrefois, les paysans puissants, les grandes nuées amoureuses, un mélange de douleur et de joie, de voluptés et de macérations, des lentes coulées d'ombre parmi le vent et le soleil. Car cette "Flandre Blanche" prenait parfois, dans l'orage, la tempête, une couleur sombre dont la beauté terrifiante et passagère fascinait par ses noirceurs mêmes. Aujourd'hui, la mort a passé par tout cela. Non plus la morte lente, quotidienne et douce d'autrefois, qui conso lait de ses propres coups, mais la mort qui fauche, qui détruit, la mort, œuvre de l'homme, œuvre d'une science mal comprise, d'un orgueil abominable. Ce que le temps avait fait avec une intarissable sagesse et sans violence, l'homme l'accomplit en un jour, avec acharnement et d'un gest> sans grandeur. La beauté sublime. Mais 'le poète a su démêler parmi toutes ces ruines, dans le chaos et l'anéantissement, une beauté sublime, celle des choses qui sont mortes en martyre ; de tout ce vacarme et de ces coups, où il semblait qu'elle dût sombrer à jamais, la Flandre sort plus vivante, plus fière, plus belle, et plus glorieuse surtout. On m'a conté cette chose émouvante entre toutes. Après les terribles bombardements qu'eût à subir l'exquise et vieille église de Lampernissè, où quarante fusiliers marins trouvèrent une mort affreuse, quelqu'un, qui était monté dans le clocher, trouva parmi les débris une inscription grossièrement faite au couteau dans une poutre à demi-oalcinée. C'était l'évocation de la phrase finale de l'Ulenspieghel de Charles De Coster:'"La Flandre peut dormir, mais mourir, jamais!" Aujourd'hui, le clocher s'est abattu, entraînant avec lui cette touchante inscription faite par un soldat au moment où la Flandre se réveillait d'un long et dangereux sommeil. La Flandre rouge s'est relevée dans le tumulte, et son réveil a, marqué sa place glorieuse et définitive dans le monde. FRANZ HELLENS. LETTRE DE HOLLANDE. Où ils en sont. La situation en Allemagne. On a souvent l'occasion ici, en Hollande, de se rendre compte exact de la situation en Allemagne. Malgré toutes les précautions prises, la vérité filtre quand même à travers la frontière. La plupart des soldats allemands eux-mêmes avouent à tous ceux avec qui ils entrent en conversation qu'ils veulent la paix, n'importe comment, à tout prix. Ils racontent que la famine règne dans leur ménage, et beaucoup ont des paroles de colère à l'adresse de leurs gouvernants. Le Kaiser lui-même n'est pas épargné. Nombreux sont les Hollandais qui ont dû rentrer dans leur pays à la suite des privations qu'ils étaient obligés de s'imposer en Allemagne. L'un d'eux, qui occupait un bel emploi dans des usines qui ont dû fermer, faute de matières premières, est rentré chez lui, l'estomac complètement délabré, par le défaut de nourriture et surtout par la mâuvaise qualité des aliments. Son état était tel, que mis en présence d'un repas convenable et consistant, dans sa famille en Hollande, il n'était plus en état de le supporter ! Voici 'e résultat du rationnement tel qu'il l'a enduré chez nos ennemis : Le matin, il devait se contenter de deux tranches de pain, ou du moins de l'étrange amalgame que l'on désigne maintenant sous ce nom en Allemagne. Trois fois par semaine, il recevait une petite ration de viande, qui en temps ordinaires ne représente pas le quart des schnitchen que les Boches ont l'habitude d'avaler entre les repas de midi et du soir. Il recevait de la salade, uniquement assaisonnée de vinaigre, car l'huile et les œufs font complètement défaut. Heureusement, disait-il, qu'il pouvait acheter supplémentairement une assiette de soupe composée d'une mixture de pommes de terre et d'un extrait vague de viande à raison, de un mark la portion. La démoralisation parmi les troupes qui gardent les frontières est certaine et indiscutable. Il en est de même à l'intérieur du pays. Pourtant, une grande partie de l'élément civil est toujours décidée à continuer la lutte, quoique les chants de victoire soient éteints, et que depuis les fausses nouvelles du combat du Skager Rak on se méfie des Lugenbe-richten. Un fait curieux, me rapporte notre Hollandais, c'est que partout se manifeste une inquiétude grandissante, au sujet de l'offensive générale des Alliés. Malgré tout, les Allemands ne peuvent se déshabituer de se considérer comme des êtres supérieurs. Ils parlent de tout le monde avec dédain, a partir du "dummen Hollânder," du " rucksicht-loser Belgiër," sans scrupules, du " macaroni sans foi ni loi," en passant par 'e " perfide Anglais, détesté au-dessus de tout," le " Russe barbare," et le " feige Amerikaner " (le lâche Américain.!). Chose intéressante, et qui montre que le mot d'ordre du Kaiser et des autorités politiques supérieures est suivi partout, on entend fréquemment dans la population civile, exprimer l'avis qu'un seul peuple est digne de vivre à côté de l'Allemagne, c'est la France! Les Boches racontent que dans un avenir très proche, les armées du peuple élu et de la nation qui, il y a vingt mois, était encore dégénérée, la France, s'allieront pour répandre les bienfaits de la Kultur sur l'Europe et punir le Royaume-Uni ! C'est là une des formes de la sottise prétentieuse, de l'orgueil incommensurable qui ont été insufflé depuis un demi-siècle à la nation allemande. Il y a quelques jours, en un point de la frontière est de Hollande, un vieux Landsturm montait la garde en pleurant. Un Hollandais, très porté pour l'Allemagne, engage la conversation avec lui, et lui demande la raison de son chagrin. Le vieux répond qu'il a obtenu un congé de trois jours, mais qu'il avait une véritable peur de rentrer chez lui, persuadé qu'il était de trouver sa femme et ses enfants dans un dénuement complet et absolument sans aliments. Quelques personnes charitables lui ont fourni des victuailles pour retourner dans sa famille.Voilà où en sont les " Sieger von Eu-ropa"!L© Burlesque. La " Kôlnische Volkszeitung " du 17 août 1916 publie la note suivante : " Enfin, Roland de Marès a trouvé un foyer. Le francophile connu et apôtre de l'excitation Roland de Marès a donné sa démission de rédacteur-en-chef de " l'Indépendance Belge" et est entré comme ori-tique littéraire aux " Annales politiques et Littéraires," de Paris, où il remplace Emile Faguet. La revue flamande, " De Toor," inscrit la dédicace suivante dans l'album de celui qui s'en va : Sous sa direction, "l'Indépendance Belge " a mérité à juste titre le nom de " Dépendance française," par lequel le? Flamands la désignaient. Maintenant Roland, avec tambour et trompette, part pour Paris, ainsi que le firent avant lui Maeterlinck et Verhaeren. Nous espérons qu'à l'exemple de ces messieurs il s'y laissera promptement naturaliser. Nous en' serons alors heureusement débarrassés. " Pour la Paix. Texte de pétitionnement en masse annoncé par le comité directeur de la démocratie sociale d'Allemagne: Pétition à Son Excellence Monsieur le Chancelier d'Empire Dr von Beth-mann-Hollweg : Les soussignés réclament qu'il soit préparé aussi promptement que possible une fin à la guerre qui dévaste l'Europe deDuis dIus de deux ans et Lmpos>c à tous

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1843 to 1940.

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