L'indépendance belge

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s.n. 1915, 27 May. L'indépendance belge. Seen on 25 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/3x83j39w3v/
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L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNY, BELGE. CONTINENT s !5 CENTIMES ADMINISTRATION ET REDACTION : TUDOE HOCSii, ÏUDOR ST.. LONDON, E.C. TELEPHONE: CITY 3960. BUREAUX A PARIS : li, PLACE DE LA BOURSE TELEPH • i31 1"57 Ct TcLEPHi. ] 238-75. LONDRES, JEUDI 27 MAI 1915. f 3 MOIS, 9 SHIIEINGS. i ABONNEMENTS : 6 MOIS. 17 SHILLINGS, f-U AN, 32 SHILLINGS. ) Conservation par le Progrès. SOMMAIRE. LA SITUATION : Progrès italiens dans les Alpes.—Trente et Tri» este menacés.—Avance franco-britannique à Festubert et dans la direction de Lens.—Progrès allemands sur te San.— Un cuirassé an= glais et un russe torpillés dans les Dardanelles. — Vapeur américain torpillé par un sous=marin allemand.—Raid aérien sur les côtes britanniques.—La ville de Southend en feu. La Belgique nouvelle.—Firmin Van Den Bosch. L'Oasis.—Camille Roussel. La Suisse et le banditisme allemand. La nécessité de l'instruction pour les peuples. Lettre de Pologne.—P. Billet Pari» sien. — Jean-Bernard. Faits menus et menus propos.—Bob. La question des billets de banque belges.—Chelse. Les crimes aile» mands. Une conférence sur Louvain. En Belgique. Echos. Etc. LA SITUATION. Jeudi, midi. Les troupes de notre nouvelle alliée poursuivent victorieusement leur offensive sur les frontières du Trentin, dans les Alpes Carniques et le long de l'ison-20. De trois côtés différents elles avancent dans la direction de Trente ct jusqu'à présent elles n'ont rencontre nulle part une résistance sérieuse. Une attaque de nuit exécutée à '.a baïonnette les a rendus maîtres du Val d'Inferno. Cette passe ainsi que toutes celles du district de Cadore sont actiielr lement entre leurs, mains. Plus à l'est, les troupes du général Cadorna occupent plusieurs hauteurs dominant la vallée du moyen Isonzo. Enfin, des aviateurs ont bombardé les usines d'électricité et la gare de Monfalcone, ville autrichienne située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Trieste. Le bulletin viennois admet l'entrée des Italiens à Condino, à l'ouest de Riva, sur le lac de Garde, mais ne parle pas des autres progrès italiens dans les vallées de Tonale, de l'Aidige et dé la Bren-ta.Il semble que jusqu'à présent, l'entrée en campagne de l'Italie n'a pas néces-■i'té, de 'a part des Autrichiens, des retraits de troupes du front russe, et on en conclut que l'état-major austro-alle-mand entend poursuivre, avant tout, la grande offensive en Galicie. A en croire les communiqués officiels publiés à Berlin et à Vienne, de nou-v eaux progrès ont été réalisés par la phalang-e austro-allemande à laquelle est dévolue la tâche ardue de perforer le centre russe. Celle-ci aurait réussi à passer le San sur un nouveau point à l'est dé Radyrnno, la tête de pont de Zagrody aurait été prise d'assaut,'et le nombre des prisonniers faits pendant ces deux derniers jours s'élèveraient maintenant à 25,000. Le bulletin russe ne consacre aucune mention spéciale à aucune de ces opérations.Le correspondant du " Times " à Pétrograd envoie à son journal un récit détaillé sur la nouvelle offensive teutonne qui, dit-il, est certainement sans précédent dans l'Histoire. Une triple ligne de batteries aust.ro-ailemandes—canons de campagne, howit-zers, et pièces du plus gros calibre — soumirent le centre russe à un bombardement d'une intensité telle qûe rien ne put résister et c'est par la trouée ainsi forcée dans les lignes russes sur le Du-najetz qu'avança la phalange spécialement équipée du général Mackensen, qui ne put être arrêtée que sur le San. Bien que cette avance ait coûté 50 pour cent des effectifs engagés, les1 Allemands, que ces holocaustes terribles n'effrayent pas, sont décidés à renouveler la même tactique pour. refouler'Ies Russes au-delà du San et reprendre Przemysî. La retraite du Dunajetz est comparée par le correspondant à celle de Mon S et a permis à nos Alliés d'éviter un désastre et d'occuper une ligne de défense plus favorable et beaucoup p'us^fortc. D'autre part, le critique militaire du même journal, parlant de la situation sur le front oriental, attire l'attention sur les opérations qui ont lieu entre Przemysî et les marais du Dniester, où pas moins de dix-sept corps d'armée austro-allemands sont engagés. Selon lui, les opérations sur ce secteur du front.sont plus importantes encore que celles, autour de Przemysî. Signalons à ce propos une dépêche non confirmée du Central News, de source hongroise, d'après laquelle les troupes austro-allemandes auraient atteint la ligne du chemin de fer de Przemysî à Lemberg. Sur le front franco-belge des engagements violents ont eu lieu, tant du côté de Festubert où, depuis le 16 mai, les troupes britanniques ont percé les lignes allemandes sur un front de près de six kilomètres, que dans la région d'An-gres et de. Notre-Dame de Lorette, où les Français, malgré de furieuses attaques allemandes, progressent toujours, tout en consolidant leurs nouvelles positions.Des aviateurs français ont lancé plus de 200 bombes sur 'a gare de Douai et sur les parcs d'aviation teutons de He-nilly et de Grand-Priel. La marine britannique vient de perdre un nouvelle un'té de combat : le " Triumph," cuirassé de 11,800 tonnes, coulé dans les Dardanelles par un sous-marin ennemi pendant qu'il soutenait les opérations du corps de débarquement. Heureusement, la plus grande partie de l'équipage a pu être sauvée. D'autre part, les Turcs affirment avoir coulé, le 22 mai, dans la Mer Noire, à l'entrée du Bosphore, .le navire russe " Panteleimon,-' un cuirassé de 12,582 tonnes, construit en 1900. Ce sont là des pertes sensibles, et qui montrent combien difficile et périlleuse est la tâche entreprise par les Alliés dans les Dardanelles. Une dépêche de Mitylène annonce que Jjes troupes alliées font d'actifs préparatifs en vue d'une attaque générale et que les Turcs livrent, sans discontinuer, des attaques de nuit qui sont invariablement repoussées avec de fortes pertes. Les Allemands ont été de nouveau plus actifs sur les côtes britanniques. Un de leurs sous-marins a torpiHé à hauteur des côtes d'Irlande le steamer américain " Nebraskan," 'et on nous signale, en dernière heure, un nouveau raid aérien sur la CÔtc sud-est. > Des bombes incendiaires d'un fort ca--libfe ont été lancées sur la ville de Southend, à l'entrée de la Tamise, et de nombreux immeubles sont en fett. TRIBUNF LA BELGIQUE NOUVELLE. Fidèle à son programme, " l'Indépendance Belge " publie l'article li-dessous, qui sera lu avec intérêt par nos Icctéurs] quoiqu'en certaines de ses parties (notamment en ce qui concerne l'emploi du mot " militarisme," puis quant à la question des langues, et enfin à celle de la " plus grande Belgique ") cet article donnerait lieu à d-es discussions qui, pour le moment, ainsi que le constatait hier notre collaborateur Emile Royer, sont interdites... Cette interdiction, on le sait, a été lancée à la demande du gouvernement belge. Nous ne discuterons pas, donc, cet article, d'autant plus que notre brillant collaborateur M. Firmin Van den Bosch, avec le talent qui le caractérise, s'efforce d'être impartial à l'égard de tous les partis : Le hasard me mit l'autre jour sous les yeux, ces lignes de Maurice Barrés : " De quelque manière que l'injuste vie nous tourmente, jvrnr dominer nos réactions, le mieux est que nous contemplions dans cet immense brouillard de la Nécessité qui nous opprime, dans cette nébuleuse qui règne sous les cieux, quelques points brillants et saillants." Conseil excellent pour les Belges I La rafale qui a soufflé sur nous, avec une si tragique soudaineté, a ruiné nos foyers, dispersés nos activités, ébranlé notre vie matérielle et désorienté notre vie morale. Chez les autres belligérants, la guerre laisse des oasis où ses répercussions ne se font sentir que d'une façon mitigée, tandis que, chez nous, la catastrophe fut universelle et totale : il n'est pas un , Belge qui, à défaut d'être atteint dans sa vie, n'ait été frappé dans ses affections, dans son, avenir, dans sa liberté, dans sa sécurité. Jamais au cours de l'histoire, un peuple ne fut à ce point , la cible collective de toutes les formes de la souffrance et de l'injustice. Une si complète infortune doit pro- ■ duire, dans la mentalité de la race qui en est la victime, un bouleversement profond. Le premier résultat de l'agression allemande fut de nous révéler à nous-mê-me des vertus que nous ne nous connaissons pas : nous nous croyons des utilitaires, et nous avons, en pleine lucidité, sacrifié tout à la cause la plus purement idéaliste; nous nous imaginions que la neutralité nous avait fait un tempérament à fond d'antimilitaris-me, et nous avons donné à la défense de ia civilisation une jeune armée léonine ; nous pensions que nous étions gangré-„ nés de politique, profondément divisés contre nous-mêmes, écartelés entre des idéals d'une hostilité de jour en jour plus tendue, au point que le mot criminel de "séparation" avait acquis cours - —et nous avons retrouvé si facilement s et si naturellement notre unité, la cohé-. sion des âmes, l'union des cœurs, la e compénétration des esprits. En somme, nous valions mieux que ,i l'opinion que nous avions de nous-mê-i mes. Le masque que nous portions dans ^ le monde nous cachait, les uns vis-à-vis e des autres, notre véritable visage, a Et c'est là, selon le conseil de Barres, e le " point brillant et saillant qu'il nous 1 faut contempler, comme un espoir et un .i réconfort, dans " l'immense brouillard e qui nous opprime " ! La trop douloureuse expérience qui e nous faisons ne sera, du moins, pas per-e due, puisqu'elle nous révéla des puis-s sances inconnues qui commanderont no-. tre avenir. Victor Hugo apparemment visa tous les Belges quand il mettait ce mot dans - la bouche d'un des héros de la " Légende é des Siècles : " Ces bons flamands, il s faut que cela mange." Nous manque- - rions à la mémoire de Jordaens si notfs e abdiquions cette propension tradition- - neile à la bonne chère — bien qu'aux dé-j buts il faudra bien nous résoudre à nous - mettre à la portion congrue. Mais il . sera nécessaire de corriger par des sou- - cis plus nobles, plus désintéressés, plus intellectuels la fringale de bien-être ma- s térie] que le dernier règne développa à t l'excès. 11 suffira, pour cela, que l'élite - qui cultive l'idée sous toutes ses formes, cesse de constituer une oligarchie au- - dessus et en dehors de la masse, qu'elle e se mêle à elle et atténue ainsi en elle la , brutalité des appétits. Un peuple qui a - souffert comme le nôtre pour un principe t spirituel ne peut pas se contenter d'être - désormais un agglomérat de commer-e çants et de boutiquiers î La neutralité fut pour notre pays une r duperie. Ce prétendu privilège, généra-\ teur de faiblesse et d'égoïsme, ne pro-e fita qu'à l'Allemagne, et lui permit 'a 2 perpétration d'un assassinat prémédité. Nous rejetterons la neutralité comme ;i une sinistre défroque dans laquelle nous e faillîmes mourir. Et nous revendique-s rons une indépendance intégrale qui autorise des alliances et nous permette e d'prganiser librement notre défense. Et - s'il reste, au fond de notre tempérament t national, que'ques vilains microbes d'un , antimilitarisme qui nous fut fatal, le - souvenir de notre salvation par l'armée suffira à ies expulser. Ah ! dans la Bel- s gique reconquise, nul ne s'avisera— e comme c'était le cas jadis—de pronon-r cer le mot de " parasitisme," au pas-i sage de ce qui restera des glorieux ré-i giments de Liège, de Haelen, et de l'Y-i ser. Et ainsi se trouvera éliminé (au prix de combien de sang et de quelles -- larmes !) une des plus basses inventions - de la politiquaille : la surenchère du pa- - cifisme, le marchandage en hommes et en argent, au détriment de la défense • nationale. C'est une littérature de meeting qui sombre—et que personne ne regrettera ! La politique belge se dépouillera d'autres tares encore — et notamment de cette sorte de frénésie aveugle dans le ~ mépris de l'adversaire. Le haut exemple ne sera pas perdu que donnèrent, sans s exception, tous les chefs de parti, quand ' ils S'unirent spontanément dans le coude-à-coude de la résistance et quand ils tra-' vaiîlèrent généreusement, et la main ? dans la main, à l'œuvre libératrice ct ré-paratoire. Il sera malaisé, après les superbes gestes de civisme d'Emile Van-e dervelde, de le qualifier encore de "sans patrie." Quel catholique songera désor- - mais à méconnaître la magnifique clair-s voyance d'Homme d'Etat de Paul Hy- - mans, et quel anticlérical empruntera le r- vocabulaire d'autrefois pour parler de 1 ces deux grands ouvriers de la dernière 5 heure, Schollaert et Broqueville, qui im- - molèrent leur popularité au devoir de vi-> gilançe et de prévoyance que leur patrio- 3 tisme-leur imposa. Pensez-vous que lors 1 de la prochaine discussion de la liste ci-s vile du Roi Albert, ies pitreries insultantes de jadis puissent avoir une réédition ; - et la mémoire des centaines de prêtres i massacrés et torturés par la Barbarie ■■i teutonne n'étouffera-t-elle pas sur les lèvres l'ignoble hallali à la "vermine cléricale" ? Du sommet où les dirigeants la réalisèrent si loyalement, l'union des pensées et des énergies ne peut manquer de descendre dans la foule, de lui enseigner la tolérance, la compréhension réciproque, •l'estime mutuel et la vanité des injures sommaires. Et quélque chose sera rejetée de notre politique : l'apport peu reluisant du vétérinaire de tout poil et du commis-voyageur de toute camelote. Surtout, ne craignons plus de voir revivre, en sa néfaste acuité, la querelle des langues. Les gestes de nos soldats ont ind'qué la solution—dans le sens de l'harmonisation des droits. On n'oserait plus, n'est-ce pas, risquer le vocable maudit de séparation, lorsque tant de gars de Flandre, tombés, au chant de " Vlaamsche Leeuw" en défendant la Cité Ardente, dorment sous les collines de Wallonie, et que tant de gars de Wallonie ont pour linceul le terrain auguste de la Flandre. La patrie a reconquis son unité, grâce à l'héroïsme de son armée. Nous avons une seule terre et des morts qui la jonchent, pêle-mêle, sous tous ses horizons ! Plus de politique alors? Que voilà un idéalisme qui cadre mal avec le tempérament belge ! Et à ce régime nous nous exposerions d'entendre tôt une réadaptation du bâillement historique: "La • Belgique s'ennuie." Donc de la politique encore, mais une politique plus décrassée de personnalités, plus allégée, de ■ sectarismes, plus dégagée d'exclusivis-; mes, une politique qui cherche son ali- ■ ment principal dans les idées et qui . s'assignant comme but la reconstitution d'une patrie si miraculeusement re- ; trouvée, admet la coopération de tous • les talents, de toutes les énergies, de : toutes les volontés sincères et désinté- • ressées. On a posé récemment le problème d'une Belgique agrandie par la victoire. C'est un peu tôt, hélas ! et puis défions-nous d'une mégalomanie ambitieuse. Accepter d'être le gendarme du Rhin risquerait de détourner notre activité de son objectif essentiel. Par ailleurs, redoutons, sur. notre personnalité nationale, l'influence de cet afflux de nouveaux Belges qui furent toujours si loin de notre mentalité et s'en sont séparés d'une façon irrémissible, par le i fossé de sang qu'ils ont creusé entre ■ nous et eux. L'idée que Trimborne de-: vienne notre compatriote ne doit ni nous : tenter ni nous flatter. N'annexons pas Trimborne ! Contentons-nous de retrouver la Bel-i gique telle qu'elle fut—mais purifiée en ■ elle-même et ennoblie, vis-à-vis de l'u-; nivers et des siècles, par le don sacré de • la Douleur. i FIRMIN VAN DEN BOSCH. L'OASIS. ■ ♦ ■ L'esprit de l'ombre. — La condamnation de Mme Henry Carton de Wiart.—Les symboles.—Si l'on était attentif! . Jeudi. — Les derniers jours, et notamment la journée d'hier, sont remplis, cette fois encore, des crimes sombres enfantés par la mentalité prussienne... Là où l'on se bat, ce sont les victoires lâches des sous-manns, où bien ia to-rce de la fumée empoisonnée ; en Belgique c'est la condamnation de Mme Carton de Wiart... ^ , Cri-mes sur crimes. Les attitudes les plus lâches. Tout cela continue à caractériser l'abominable autocratie allemande. Elle agit dans l'ombre, toujours dans l'ombre, sans jamais la beauté d'un rayon de soleil... Dans l'ombre de l'eau, ses sous-marins ! Dans l'ombre issue d'elle-même, ses poudres asphyxiantes ! Dans l'ombre des geôles, ses odieuses condamnations ! Dans l'ombre ses déterminations lâches restant inconnues des populations, car la Presse est totalement muselée !... Oui, que! symbole ! Toutes les actions de ces êtres, dont le fol orgueil est d'écraser la masse au profit de leurs intérêts propres — toutes ces actions sont entourées d'ombre, de ténèbres, de nuit. De la nuit, mère d'Eris et d'Apaté, de discorde et de la ruse... Comme leur état d'esprit est bien la symbole de la création mythologique montrant la nuit portant la mort dans ses bras !... Et c'est alors que cet esprit sombre produit la réprobation dans le monde civilisé que, là-bas, aux frontières des pays maudits, aux frontières de l'Allemagne et de l'Autriche, une oasis existe actuellement, capable de faire rêver à de beaux espoirs les hommes les moins épris de progrès... Quelle oasis? La Suisse ! Elle est là, petite, entourée du bruit des guerres, de l'odeur de la poudre, des cris des agonisants. Nulle partie de ses frontières n'est indemne du voisinage douloureux, inhumain et horrible. Depuis deux jours, c'est elle, petite nation, oasis de fraîcheur et de beauté, qui a pris en mains, dans la paix de son cœur démocratique, les intérêts diplomatiques de certains de ses voisins... L'Oasis ! Comme ce mot convient bien à ce territoire de beauté, aux souvenirs héroïques, aux souvenirs qui doivent constituer pour les hommes des ■ poèmes de liberté et d'amour c' tnocra-tiques !... L'Oasis ! Oui, c'est bien 1;, le nom qu'il faut donner au territoire que la guerre entoure, mais qui, petit et fière, est- f<- (îmit à<? mer:''"vr la "'(erre. : Elle constitue, à l'heure actuelle, ia : Puissance de l'esprit philosophique, et 1 Guillaume Tell semble revivre et, d'apparence petit, mais si grand dans l'im-1 matériel de la pensée !—dire au Kaiser, ' ou à François-Joseph, ces Gessler d'au-' jourd'hui: • —Je ne saluerai pas ton casque, bar-1 bare !... Et ces Suisses doivent se souvenir, en ces moments tragiques, que Gessler était le bailli d'un empereur d'Autriche...Quel rapprochement pour eux!... L'Oasis est fraîche, puissante dans sa petitesse, donnant à tous ceux qui l'entourent et qui tiennent la torche incendiaire en main, l'exemple de la force morale... Et pourquoi ? Parce que la Suisse, pays composé de nationalités différentes, de mentalités opposées, depuis le germain jusqu'au latin, est un pays de démocratie. Parce que ce pays, tout en constituant une unité (l'oasis actuelle) est divisé en nombreux cantons, dont dhacun donne satisfaction aux aspirations spéciales des populations qui la composent... Elle constitue le symbole, elle, du respect des besoins et des volontés de chacun... Nous sommes loin du symbole de !a Nuit, d'Eris et d'Apaté!... Ah ! si nos compatriotes, si les dirigeants de la Belgique voulaient être attentifs à l'organisation de ce petit pays, • quel bien immense pourrait en résulter pour la Belgique!... Et si d'autres jlîiys voulaient faire de ■ même, quel bien immense pourrait en résulter pour le Monde entier ! Engageons les Belges exilés actuelle-; ment sur les bords des lacs bleus de consacrer leur loisirs à l'étude de l'organi- ■ sation sociale de la contrée hospitalière : qu'ils fassent ample moisson d'edei- : weiss, sous la forme de livres qui servi- ■ ront à la Belgique, à l'heure venue de ■ la réorganisation... CAMILLE ROUSSEL. LA SUISSE ET LE BANDITISME ALLEMAND. H Nous parlons, ci-dessus, de l'oasis s que constitue la Suisse actuelle. De plus en plus, dans ce pays épris de démo-" cratie et de justice, les sentiments de " révolte à 1 égard de l'Allemagne se pro-e duisent. Voici, par exemple, ce que dit, e dans son artic e de fond, sous le titre 2 " Banditisme," le " Grutli," journal " paraissant à Lausanne : Lorsqu'au début cio îa guerre nous avons - su de Quelle manier* comiwrtaient les armées du Kaiser vis-à-vié des populations de la Be!-5 gique, noua avons eu peine à le croire, tant cela révoltait l'idée que nous avions de la civilisation allemande. Nous psnsions bien que 1'A.llemagne s'était formidablement préparée avant de tomber sur ses > voisins et noua n'ignorions pas que chez e)îe tout 5 tendait à la suprématie européenne par l'épée et ^ pur la poudre. - L'empsrcur d'Aliesnagn© était trop décevant , - - ■ ■ dans ses paroles et dans ses actes pour nous laisser la confiance de croire que son règne s'écoulerait sans, que nous entendions autour do nous le fracas des batailles. Nous sentions que chez lui il y avait une ambition personnelle immense, un besoin de faire parade qui l'obligeait à changer d'uniforme à chaque occasion, un désir de faire parler de lui qui le portait à donner le ton sur tous les sujets. Dès que le monde semblait croire à la paix et à l'harmonie des peuples, il se dressait sur son trône, botté haut et ganté de fer, pour brandir son glaive menaçant et prononcer des paroles de défi. Puis il redevenait caressant par instant ct les sourires qu'il adressait à, Marianne ce taisaient engageants, mais hélas ! Marianne répondait nenni!. entre elle et .lui il y avait son grand-père Guillaume, premier du nom, Bismarck et l'A1 sa ce-Lor ra i ne. Il y avait la spoliation d'un territoire arra-ché par la force dont Îe3 populations gémissaient sous la tyrannie de3 maîtres maladroits cl hautains.. Mais s: ,ious savions tout cela et si nous pensions que tôt ou tard Français et Allemands en , viendraient aux mains, nous espérions que la S6èmc anase. No. 123

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