L'indépendance belge

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s.n. 1916, 20 March. L'indépendance belge. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/7m03x84m1f/
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|7èœe zmèti No. 68 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENN BELGE. CONTINENT: IS CENTIMES (HOULANDEi 5 CENTS.) administration el redaction- bcheau a paris: ttfdoe hou8s, tudob st., london. e.c. u- pla^e ds TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: 238-75. LONDRES, LUNDI 20 MARS 1916. ; 3 mois, i shhaïng3. ) _ _ abonnements; -j s mois. 17 shillings. ; conservation par le progres. < t an. 32 shillings. ' . LA SITUATION. Lundi, midi. Demain, il y aura un mois que les Allemands s'acharnent contre Verdun et, jusqu'ici, tous leurs efforts n'ont fait que démontrer leur impuissance à se rendre maîtres de la place-forte française. La grande offensive de l'ennemi a irrémédiablement échoué et les attaques spas-modiques livrées à intervalles plus ou moins réguliers sont les soubresauts de la bête mortellement blèssée. Les tentatives à venir, qu'elles soient 'dirigées contre Vaux et Douaumont ou contre le Mort Homme, ne peuvent que préciser, en l'amplifiant, l'échec du iKronprinz et de son armée. Pour recommencer une offensive comme celle qui vient d'échouer, il faudrait à n03 ennemis au moins deux mois de préparatifs Haborieux, " A l'heure qu'il est, les Allemands, on peut en être certain, ne doivent guere se faire d'illusions sur la nécessité de se (résoudre bientôt à une défensive générale sur tous les fronts et l'état-major de nos ennemis se préoccupe certainement plus en ce moment de la prochaine jftensive des Alliés que des possibilités 'l'une offensive nouvelle de la part des urinées impériales. L'absence do contre-offeasive doit les inquiéter sérieusement, car ils s'étaient préparés à cette éventualité et le calme serein dont témoignent les Alliés en présence de l'offensive teutonne trahit une force qui doit faire réfléchir l'ennemi. Nous estimons, en effet, nous l'avons dit déjà il y a une dizaine de jours, que le fait qu'aucune diversion sérieuse n'est tentée par les 'Alliés, ne doit pas être interprété ni comme un signe de faiblesse ni comme un manque d'initiative, au contraire. I*ii9 diversion constitue un gaspillage de forces qui peut se justifier dans certaines circonstances — lorsqu'il s'agit de dé-If «digestion ne i' a tout-prix une région menacée — mais qui, généralement, fait le jeu cîe l'adversaire parce que provoquée par lui, et par conséquent attendue. En ne livrant pas une contre-attaque "au moment où l'ennemi l'attend et y est préparé," les Alliés déjouent une partie du programme allemand, et l'absence de toute offensive, en ce moment, prouve que l'état-m^jor des Alliés entend ne pas se laisser distraire de ses projets. Il attend 'son' heure pour frapper et l'ennemi ne perdra rien pour attendre. 11 a accumulé de grandes forces sur notre front et il voudrait, tant qu elles ne sont pas requises ailleurs, en profiter pour nous affaiblir et diminuer d'autant la violence clu choc "qu'il sait devoir venir." î^es Alliés, "sans bouger" (nous em-ployons ce terme dans le sens large de sa signification) "fixent" des masses ennemies qui peut-être seront indispensables, très prochainement,, par ailleurs, et que l'adversaire comptait voir libérées rapidement, pour les utiliser dans quelque nouvelle attaque-surprise préparée sur l'un ou l'autre front. La "passivité" relative des Alliés est donc, en réalité, Une tactique dictée par une vigilance extrême et une prudence que de nombreuses raisons justifient. Les combats des dernières quarante-îiuit heures se résument, sur notre front, eu une série d'attaques livrées par l'ennemi dans le secteur de Vaux et à Thiau-ville (Lorraine), ainsi qu'en Artois (Redoute de Hohenzollern). L'artillerie f , ,> v.: • j __ attaques contre Vaux et pas un Aile mand n'a pu atteindre les positions cl' nos Alliés. A Thiauville, les Allemand, ont fait quelques prisonniers du côté ci■ Pavillon cle Chasse, mais n'ont pu occu per les tranchées françaises. En Artois l'ennemi, par suite de. l'explosion di mines, a pu occuper certains points de: positions britanniques près de la Re doute de Hoheiuollern. L'artillerie a été très active clans le; régions .de Dixmude et de Steeii-iraeti (front belge), du côté d'Arras, cl'Ar rnentières et cîe Wytschaete ('front bii tannique) et. * ai nord de Reims, dans la région de Ville au-Bois, au nord-ouest de Soissons e dans la Woevre. Quant aux aviateurs, leurs exploi: ont été plus nombreux que jamais. Le: escadrilles françaises ont bombardé le; gares de Metz., cle Mulhouse et de Con flans, tout eu livrant 32 combats dan les airs, au cours desquels trois appareil: allemands et quatre français furent abat tus. L'aérodrome allemand à Dieuzo ; été en partie détruit et la gare d'Arra ville bombardée. Un aéroplane en nemi a été descendu sur le fron britannique et des aviateurs alliés son allés samedi soir bombarder Zeebrugge. La côte sud-orientale britannique . reçu, elle aussi, la visite de quatre hydro planes allemands qui. volant par paires ont bombardé dimanche, vers 2 heure après-midi, Douvres, Deal, Margate Bamsgalô et Westgate. Ils lancèrent ni total de 48 bombes, qui firent quaranti victimes, dont neuf tués. Un hydroplane pourchassé par l'aviateur Bone, fut des cendu en pleine mer et son pilote a péri On signale différents engagements su: le front russe, notamment dans la régioi des lacs (au sud de Dvinsk) et sur 1; Strypa (Galicie). Berlin parle d'uni offensive sur une grande échelle dans li région de Viuzy'(aïï sud de'Dvinsk) e plus de neuf mille cadavres ennemi comptés devant les positions allemande des deux côtés du lac Naroteh. Pétro grad ne mentionnant aucune action cl cette envergure, il faut voir dans 1© rap port berlinois un nouveau mensonge des tiné à calmer l'impatience des popula tions allemandes et à activer les sous criptions au quatrième emprunt di guerre, pour lequel on ne semble témoi gner chez nos ennemis d'aucun enthou siasme. Sur le front italien, les Autrichien; ont réussi à prendre pied dans les tran chées italiennes au Mont Santa Marif ('secteur de Tolmino), où ils disent avoi: fait plus cle quatre cents prisonniers. En fait d'opérations navales, on si gnale la perte du contre-torpilleur fran çais "Renaudin," caulé par un sous marin dans l'Adriatique. Quarante-qua tre hommes et trois officiers manquent Dans la Mer du Nord, les sous-marin; allemands continuent leur campagn< destructive contre les transatlantique: hollandais, et on commence sérieusemem a se demander si les Allemands ne cher client pas à provoquer la Hollande daii; l'espoir de l'entraîner dans la guerre ei de la dépouiller. L'utilité pour les Aile mands de la possession de Rotterdam ei du littoral hollandais pour la poursuit! de la guerre sous-marine pourrait expli quer dans une certaine mesure i'atiitudf provocatrice des Allemands et à la plac< des Hollandais nous ne serions nullemeni tranquillisés sur les intentions d'un vei LE PACIFISME. _.—_ Reproches injustifiés. 'A part les protestations assez embar tassées de quelques-uns de ses porte-paroles, au début cle la guerre, le pacifisme reste coi. 11 a d'ailleurs une mauvaise presse. On le charge un jieu (je tous les péchés d'Israël. Ainsi, il y a quelques jours, dans l'"Ecko Belge," h propos d'une étude sur le livre de Rolland, "Au-dessus de la -\Iélée, signée Jules cle Gaultier et qu'a publiée la "Revue de Hollande," Charles Bernard, eu parlant de l'idée pacifiste, écrivait: "Quoiqu'elle ait en realité apprêté des proies pour les bêtes proie et qu'on la peut tenir pour la ' ause Ja plus directe de la guerre actuelle" U est, vrai que notre excellent confrepj complétait sa phrase en ajoutant que nous n'en aimions pas moins la pau et que nous saurions nous prémunir contre les ravages de la guerre. Mais fett® assurance n'enlève rien au sous des signes qui précèdent. ' est dur et jusqu'à quel point mérité ®ous ne le voyons pas trop. Nous ne çompreiiQiis très bien non j>Jus le re proche fait aux pacifistes, traités le plu: souvent d'utopistes et de... visionnaires de n'avoir pas su empêcher la guerre Us pourraient toujours répondre qu'il n'en auraient pas été ainsi si on les eûi écoutés au lieu cle se moquer d'eux. Et puis n'oublions pas la conférenc< de La Haye : , seul vestige du droit de; gens, subsistant comme une épavs dan: l'immense et sanglant cataclysme qui é submergé l'Europe, c'est encore elle, er présence des abus inouïs cle la force que l'on inveque en un suprême mais hélas ! vain recours. Or, si cette con férence de La Haye ainsi que la coui permanente d'arbitrage qui en dépend remontent à l'initiation du Tsar actuel l'une et l'aàtiv sent cependant contiii gentss du grand mouvement qui, vers 1< milieu clu siècle dernier, s'est déclanchc en faveur du désarmement et de la pais univei'selle. L'esprit d'association. La vérité, c'est que pacifistes nous l'avous tous été. Nous l'étions même dam uu Sens autrement positif et agissant qut les philanthropes, le* doux rêveurs et les dames d'âge qui se réunissaient périodiquement pour discourir entre eux du - "fléau de la guerre" et en dénoncer les > horreurs. Et nous lo devînmes surtout, ; grâce a 1'impalsicn cle l'un des plus s grands (facteurs du progrès moderne: - l'esprit d'association. C'est sur 1'-association que s'est greffé - l'esprit d'entrepri-e. Favorisés par le dé-s veloppeanent de- communications, la ra- - pidité et le ba« prix des moyens de transport, tous deus. dans le champ industriel et commercial, par exemple, Ont i réalisé des miracles. Mais l'esprit d'association n'est pas resté en arrièiv- dans le domaine moral, i U a donné lieu a des groupements scien- - tifiques et professionnels et contribué i ainsi puissamment à la divulgation des lumières et des connaissances utiles. Ces ; assises, "congrès et conférences de Savants, 5 de légistes, cle lettrés, d'écrivains, d'ar-3 listes, de moralistes, de représentants - d'organismes créé? par l'industrie et le s commerce, ne sortirent pas d'abord des , pays où elles s'étàient formées. Mais peu - à peu, précisément parce que les nations t sont solidaires entre elles au même titre - que les individus qui les composent, l'as- - sociation franchit les frontières, et l'on : put croire un instant qu'elle les aurait i, supprimées. Il se créa aic.-i un co-smopolisme dans i lequel les nations étaient représentées - par une élite d'intellectuels et d'hommes , d'action. Puis ces groupements et ces s organismes finirent par établir entre eux , des liens permanents. Us se fédérèrent, i U en résulta une sorte d'Internationale > infiniment plus militante que celle de Karl Marx et des Bakoùnine qui, en ce . moment, essaie de réunir ses tronçons. Ceux qui la composaient, bien qu'ils eus- ■ sent un idéal et ;ùn but différents, n'en i restaient pas moins entre eux en pleine t communion, sinon d'idées, pourtant de ; sentiments éminemment pacifistes et hu-i manitaires. Les expositions universelles. ' Mais depuis longtemps un autre ©lé-" ment concourait à la paix. C'étaient les expositions universelles dont notre pays ' semblait avoir le brillant monopole. Certes, mieux et plus qu'aucune autre, ces entreprises contribuèrent à rapprocher les peuples. Aussi, dans les discours officiels auxquels elles donnaient lieu, les ' orateurs pour en parler n'avaient-ils, en fait cle périphrases et de métaphores, que l'embarras clu choix. Elles devenaient les "rendez-vous des nations," les "con-3 cours pacifiques des peuples"; chacune était : "une étape nouvelle dans la voie 1 du travail, de la civilisation et du pro- ■ grès!" Et ainsi de suite; car, une fois sur ce thème, on pouvait varier à l'infini.Et nous écoutions cette phraséologie sonore, qui n'était nullement celle d'idéologues, de rêveurs; ceux qui en faisaient usage: hauts fonctionnaires, hommes po-! litiques, techniciens, étaient des gens ' pratiques. Nous l'écoutions et nous y applaudissions, le sourire aux lèvres, narquois, peut-être, mais heureux, confiants, ne cloutant pas un instant que ces belles choses que l'on exaltait devant- nous: la paix, le labeur fécond, notre prospérité nationale ne dureraient toujours. La guerre? Allons donc! Qui pourrait y croire encore?... Avec les moyens dont dispose la science, n'est-ce pas, ce serait trop affreux , Nous rêvions ainsi à une ère cle solidarité humaine, d'apaisement, d'améliorations sociales. Nous nous sommes, il est vrai, un peu trop attardés dans ce ! rêve. . IVIais c'est là l'erreur et non le crime. Le crime, c'est de l'avoir brisé, ce rêve, et brutalement, cyaiquemeut. Guillaume II pacifiste. C'est une justice à lui rendre cependant: Guillaume II a mis tout en oeuvre pour ne pas nous en tirer avant l'heure. ; Ce fut, par excellence, le souverain ' pacifiste— en surface. Au qours de son règne cle vingt-six ans ' — maintenant vingt-huit — il ne -'est ' que trop souvent évertué — car Dieu sait si la "parlctte" le hantait ! — à en ! donner des preuves. U n'y a qu'à relire ' sa correspondance avec le tsar Nicolas, à la veille des hostilités, quand il savait, pour la bonne raison qu'il l'avait dictée 1 lui-même, que la décision de l'Autriche 1 allait rendre la guerre inévitable, pour 1 être édifié. On peut dire qu'il ne chercha jusqu'au bout qu'à faire parade de ses intentions pacifiques, faisant naître les ' occasions quand elles ne venaient pas. Et pendant ce temps, dira-t-on, l'Aè lemasiie préparait ses plans de campa-: gns, armait ses forteresses, fondait ses "42" ?. . C'était son droit, et notre tort, à nous, c'est de ne pas avoir fait comme elle'. Non, ce n'est pas cette préparation au , vu et au su.de tout le monde—excepté de ; ceux dont le devoir eût été de ne pas fermer le^ yeux ni de se boucher obstiné ment les oreilles—qui indigne. Ce qt provoque le mépris jusqu'à l'écœurc ment, c'est ce long et patient trava: caché, souterrain, travail de taupe au quel s'est livrée L'Allemagne en vue d'? cheter âmes et consciênces et d'organisé son espionnage. Attachés dynastique avec les Cours étrangères, diplomatie finance, tout, convergeait vers "un mêm but. C'était comme une vaste toile d's raignée enveloppant la terre entière t dont encore maintenant nous.retrouvoii des fils ignorés. Mais c'est ainsi que, 1 moment venu, elle, l'Allemsgne, pu déchaîner sur le monde "sa" guerre guerre infâme, scélérate, guerrà <1 strozzini, comme disent les Italien: guerre d'étrangleUrs, avec la certitude du moins le croyait-elle, cie la victoire. Mais tout oela, ainsi que celui de centaines de sociétés pour la paix qui s sont fondées aux Etats-Unis aveçj'or de Teutons, conjointement aux sociétés se crêtes chargées de faire flamber les parlf ments et sauter les fabriques de muni tions, tout cela, c'est une variété du ps.e fîsme : le pacifisme impérial allemand Marie in Germamj! Le pacifisme de demain. L'après-guerre, .soit que l'on se melt au point de vue politique et économique soit qu'on l'envisage au point do vu social, est devenu depuis quelque temj: un sujet assez liéquemment Iraité dan la presse. Le jeu est d'ailleurs intéressant et n manque pas d'utilité. Nous pouvon nous y livrer d'autant mieux que nou avons de moins en moins l'air, en éta blissant nos prévisions, de vendre I peau de l'ours avant de l'avoir tué. U nous est donc permis de nous deman der ce que sera le pacifisme de demain Disons que nous ne sommes pas éloigné de croire, nous aussi, à la faillite du paci .i rait presque professionnel. II paraît . in6pérant et pas toujours désintéressé, 1 Mais l'autre, celui que nous portons dans - notre raison et clans notre cœur, que de-viendra-t-il ? r La poussée démocratique que l'on pro-s phétise après la guerre devra lui être ; favorable. Le peuple, par instinct, est e pacifiste: ses deuils, les souffrances qu il . a endurées n'auront fait que fortifier en t lui cette tendance. s Seulement, la terrible expérience qu'il e vient de faire lui aura appris une chose : (_ c'est que, comme ie droit, îa volonté de vivre eu paix avec ses voisins est sans ,j valeur quand la force n'est pas là pour la .faire respecter. Mais, objectera-t-on, le militarisme prussien abattu, l'Allemagne thise dans l'impossibilité de nuire, s que craindre encore? — "Si tel peuple e est l'ennemi d'un autre, dit Romain Rol-s land dans son livre si discuté, c'est, ,. qu'on ne l'oublie pas, pour des rapports politiques, et ces rapports changent souvent par suite de circonstances que nul ne peut prévoir, de sorte que les alliés . d'aujourd'hui deviennent les ennemis de demaiH." Si pénible qu'elle soit, cette réflexion —qui au surplus se retourne contre ;a e thèse de l'auteur—est juste. Il n'y a i, qu'à consulter l'histoire de ces vingt-cinq e dernières années pour s'en rendre s compte. s Qu'en conclure, si ce n'est que le "Si vis pacem para bellum," cles anciens res-e tera, pour bien longtemps encore, le s meilleur moyen d'assurer la paix ce qui s n'empêcherait pas les peuples, comme - 1' "Indépendance Belge" l'a toujours a préconisé, de mettre une limite aux armements. Solution heureuse qui peut se _ concilier avec le vieil adage latin et le souhait à faire aux générations futures s de ne pas le perdre de vue dans leur - marche vers l'impénétrable avenir. LETTRE DU VATICAN. (De notre correspondant particulier.) Rome, mars 1916. Les catholiques italiens. La guerre'a eu pour effet de réveiller la conscience patriotique des catholiques italiens. Je parle surtout des catholiques militants, de ceux qui sous la direction du Vatican organisent l'action catholique dans le pays. Le gros, du peuple italien était depuis longtemps gagné à la cause de l'unité et ne se souciait plus cles revendications de haut genre que ie \ atican, toujours intransigeant essayait cle maintenir envers et contre tous. Les militants avaient reçu le mot d'ordre de prêcher la neutralité ; ils le tirent avec ardeur. Lorsque l'Italie se décida pour la guerre, les apôtres du p acifï-cisme, accusés d'avoir cédé aux influences allemandes, furent bien obligés de suivre le courant, car s'ils avaient persévéré - dans leur attitude ils risquaient d'être qualifiés ennemis de la patrie. En tous les cas, la masse du peuple ne les aurait pas suivis, le Vatican risquait de devenir impopulaire en Italie. Entre le Pape chef religieux et le Pape prétendant politique, le peuple italien sait bien établir ces différences. Le chef de 1a religion, il Je vénère et le respecte, il ss montre même assez fier de îa primauté romain qui depuis des siècles est devenue un fief italien, car cela donne à l'Italie une note caractéristique spéciale de domination sur le monde et réalise, sous une autre forme, le rêve antique du " primato." La religion, l'Italien l'entend à sa façon et la pratique de même, parfois avec un supplément de superstitions, avec- des dévotions naïves qui font sourire. C'est pour lui aussi un moyen de politique nationale, aussi, le gouvernement qui comprend l'âme du peuple a toujours évité le sectarisme anti-religieux et n'a jamais cherché querelle au Pape sur ce terrain. Mais lorsque les droits nationaux sont en jeu et que le Vatican montre certaines velléités d'empiéter sur le terrain politique, le gouvernement est sûr d'avoir de son coté la masse de la nation qui l'approuvera sans réserve s'il agit et s'il prévient même afin d'éviter la mainmise du Vatican et d'empêcher sen ingérence dans les affaires strictement politiques et nationales. Le Pape et la politique. Le Pape peut se mêler d'élect'ons, i) est italien et peut se constituer le chef d'un parti, on l'a vu entrer en lice sous le pontificat de Pie X, lorsque ce Pape autorisa les catholiques italiens à prendre part officiellement aux élections politiques et donner leur vote aux candidats désignés par le Vatican. Pou;" faire réussir ces candidats, il a fallu effacer* soigneusement dans les programmes toute revendication politique et territoriale en faveur du Pape et ne parler que de questions sociales et économiques. Si en ce moment Benoît XV se permettait de soulever directement des questions de politique intérieure ou extérieure, il risquerait fort d'être désavoué par la plupart des catholiques italiens qui se détourneraient de lui, d'accusant d'antipatriotisme. Mais ce n'est pas en vain que le Pape actuel a passé îa plus grande partie de sa vie dans les bureaux de la diplomatie pontificale où l'on est très expert en subtilités. Aussi, pendant que tout le monde en Italie n'est préoccupé que de la guerre et de ses conséquences, au Vatican on a choisi précisément ce moment pour réorganiser l'action catholique italienne. De nouveaux statuts ont été élaborés et imposés par le Vatican à l'Union populaire des Catholiques italiens, et une circulaire recommande la création d'associations catholiques dans chaque pa-roissp. " Les catholiques îmliitants de n'importe quel âge, dit ce document, ont! à accomplir un devoir sacré qui consiste en la défense, la sauvegarde et la propagande de leur propre foi et de leur propre idéal. Toutefois, dans 'une action catholique moderne, en face des nombreux problèmes de la vie sociale et des , camps divers où l'on organise les forces adversaires, on ne peut faire abstraction des organisations particulières où l'on déploie une action précise comme, par exemple, les organisations économiques sociales, celles pour la préparation électorale ou encore pour la préparation et la sauvegarde de la femme et de la jeunesse. " On.doit donc s'organiser partout pour être prêt au moment où, après la guerre, on jouira de la paix v ictorieuse et pour préparer ht conscience catholique dans tout le pays. Les principes de la religion. La circulaire termine en disant que chacun doit faire son devoir de citoyen, mais ne doit pas oublier " les principes sacrés et immuables de cette religion, qui prêche sur cette terre l'amour entre tous les hommes et dont doivent toujours s'inspirer tous, dans leurs actes, leurs paroles et dans toutes leurs œuvres. Quels sont les " nouveaux et graves problèmes " dont la solution incombe aux catholiques italiens, la circulaire ne le précise pas, et pour cause, pour les indiquer en temps opportun elle s'en remet à une plus haute autorité. Cette préparation politico-religieuse des catholiques italiens afin qu'au moment donné, après la paix, ils puissent entrer en lu.tte contre leurs adversaires,

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1843 to 1940.

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