L'indépendance belge

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08 November 1915
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L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNY BELGE. CONTINENT : 15 CENTÏMES. (HOLLANDE s 6 CENTS.) ADMINISrRATION ET REDACTION: BUREAU A PARIS: IUDOR HCUSE, TUDOR ST . LONDON, E.C. "• PLACE«DE TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: {238I75. LONDRES, LUNDI 8 NOVEMBRE 1915. (3 MOIS, 9 SHILLINGS. ) ABONNEMENTS: 16 MOIS, 17 SHILLINGS, f CONSERVATION PAR LE "PROGRES., 11 AN. 32 SHILLINGS. ' SOMMAIRE. I.A SITUATION : Le nouveau chef du Cabinet grec.— Les Serbes abandonnent Nish et Kraljevo. — Progrès de l'offensive russe. — La mission de lord Kitchener. — Note de protestation des Etats-Unis. M. Houston Stewart Chamberlain. — Maurice Kufferath. Lettre de Russie.— J. W. B. On lit dans le "XXe Siècle." — L. B. En Belgique. Etc. LA SITUATION. Lundi, midi. La crise grecque a reçu une solution —tout au moins provisoire—par suite de l'acceptation par M. Skouloudis, de la mission de former un nouveau Cabinet. C'est à la suite d'une longue conférence avec un certain nombre de personnalités politiques que le roi Constantin a chargé de cette délicate mission M. Skouloudis, lequel l'a acceptée et qui, outre la présidence, assumera les charges de ministre des affaires étrangères.Les autres membres de l'ex-Cabinet Zaïmis restent en fonctions. Le nouveau Premier, après avoir prêté serment, a accordé une audience au correspondant du "Times" à Athènes, et lui a déclaré qu'il comptait observer une attitude idë bienveillante neutralité à l'égard des Puissances de l'Entente. Le nouveau Cabinet se présentera incessamment devant la Chambre et sollicitera un vote de confiance. En cas de refus, le roi signera, dit-on, le décret de dissolution. Dans les milieux politiques on dit que les Vénizélistes donneront leur appui à M. Skouloudis, afin d'éviter une dissolution et des élections nouvelles dont le réstritat, vu la mobilisation, la propagande effrénée de l'Allemagne, et 1a pression du gouvernement, pourrait être douteux. Mais il ne s'agit là que de bruits très difficiles à contrôler. L'es pronostics en matière de politique balkanique sont difficiles et mieux vaut s'en tenir à l'enregistrement pur et simple des faits. Quant à la situation militaire dans les Balkans, elle s'est encore aggravée depuis samedi pour nos Alliés serbes. Ceux-ci ont dû évacuer Nish (la capitale provisoire) et Kraljevo, sur la Morava Occidentale, où, d'après la version allemande, les troupes brandebourgeoises ont capturé 130 canons. Au nord de Nish, près de Krivirir (à mi-chemin entre Parachin et Zaitchar) le gros des forces germano-bulgares ont fait leur jonction. Les lignes ennemies s'étendent maintenant de Vishegrad (Bosnie), jusqu'au nord de Nish sur un iront légèrement incurvé vers le sud et de Nish jusqu'à Veles, sur le Vardar, pour, de là, s'incurver vers l'est jusqu'à Strournitza. Au sud de Veles, la situation des Serbes s'est beaucoup améliorée,à la suite du gros échec infligé aux Bulgares à Isvar (à l'entrée du défilé de Babouna), et qui a remis nos Alliés en possession de Gra-disci. La rive droite du Vardar est, de ce fait, entièrement purgée de Bulgares. D'autre part, l'arrivée rapide de renforts franco-britanniques permet d'espérer que l'étroit couloir qui reste ouvert entre Uskub et la frontière d'Albanie ne pourra plus être mis en danger par l'ennemi, qui se voit ainsi frustré du principal fruit de ses efforts : l'isolement de l'armée serbe, qui, coupée de sa ligne de retraite et de réapprovisionnement j ' vers le sud, acculée contre les frontières <lu Monténégro et de l'Albanie, aurait dû abandonner 'a lutte. On peut donc dire dès à présent que, quoiqute .tardive, l'arrivée des Alliés a sauvé il& situation', qui était i r rémédia-[ 'blemenit compromise si la jonction, en< ■ force, des Bulgares, et des Autrichiens : eût pu se faire entre Uskub et P.risrend. 1 Les Serbes1, quoi qu', affaibli s, se disent : eW mesure die résister pendant trois se-; «naines encore à lia pression a;ustro-ger-. tmano-buiîg.are, après quoi ils comptent 1 isu.r ®'eotrée en action effective des troupes frainco-foritattiiTiques. La résistance , 'héroïque des Serbes a eu pour résultat ■ 'jusqu'à prés'ent de mettre hors-combat 100,G00 Bulgares et au moins autant d'Ausitro-Allemands, et tout indique qu'il en siéra, pour nos ennemis, de la . victoire (Serbe comme d.eg victoires en . Russie : elle consistera en une occupa-L fcion éphémère de territoires chèrement . acquis et qui îes aura affaiblis sur les ' autres fronts au point die leur interdire , pendant une période indéterminée toute "velléité d'offensive sérieuse. C'est .ainsi qu'en Russie îes opérations allemandes ont atteint uni point de stagnation que nos alliés ruisstes ont mis à profit pour regrouper tet réorganiser feurs farces qu'on voit aujourd'hui, après* une retraite d!e plusieurs mois, passer partout à l'offensive avec un suc-fcès qui va croissant die jouir en jour et qui réserve sans aucun doute des surprimes douloureuses à nos'ennemis. Les troupes russes continuent d'atta-quter les positions allemandes dans les (stecsjîeuirs de Riga et de Dvinsk ainsi que sur fie Styr. Dans cette dernière région nos amis ont fait en cinq jours plus de 9,000 prisonniers. En Champagne, les attaques allemandes, malgré des succès partiels, n'ont d'autre but que d'occuper les Français et de les empêcher d'exécuter la nouvelle poussée, qui doit presser plus en avant le coin enfoncé dans les lignes ; ennemies. La saignée que s'infligent les Allemands par ces coûteuses attaques ne peut qu'affaiblir leur résistance future et 1 faciliter d'autant la tâche des Alliés. On peut être certain que la visite que lord Kitchener vient de faire à Paris, au cours de son voyage en Orient, où sa poigne vigoureuse se fera bientôt sentir, aura pour effet de donner une cohésion plus grande aux efforts combinés des gouvernements et des états-majors alliés et à ce point de vue la mission du ministre aura une portée considérable. En fait d'opérations navales, un communiqué turc mentionne une certaine activité de la flotte alliés dans les Dardanelles.Un communiqué français signale la présence, dans la Méditerranée, de sous-marins allemands, qui sont responsables de la perte de quatre vapeurs alliés coulés ou canonnés sur les côtes d'Algérie. Il nous reste à signaler la note que le gouvernement de Washington vient d'envoyer au gouvernement britannique et dans laquelle les Etats-Unis protestent,dans des termes jugés assez sévèrement par une partie de la presse britannique, contre l'interprétation anglaise des lois relatives à la contrebande et au blocus. Une fois de plus, les Etats-Unis, comme les autres neutres, parlent de leurs intérêts matériels qui leur font complètement perdre de vue les vastes intérêts moraux que cette guerre funeste atteint si douloureusement. M. Houston Stewart Chamberlain 1. Une remarquable intelligence. Les temps angoissants et désenchantés que nous traversons auront frappé de disgrâce plus d'un cerveau auparavant lucide et vigoureux. C'est un affligeant phénomène. Des savants jus-qu ici considérés et justement admirés, des penseurs dont les spéculations philosophiques requéraient l'attention et incitaient à la réflexion, des historiens dont les laborieuses recherches avaient révélé bien des aspects nouveaux de la légende humaine, que d'intellectuels qui surprennent en ce moment les esprits demeurés calmes et de sangfroid par les sophismes Irenétiques, les raisonnements étranges, les systèmes saugrenus . qu'ils exposent devant le monde ahuri ! On se prend à douter de la solidité du bon sens humain ! Un nouvel exemple nous en est fourni par M- Houston Stewart Chamberlain. " Cet écrivain n'est pas un inconnu ; ce fut é une remarquable intelligence. Lettre - prodigieusement averti, critique ferme et . pénétrant, esthéticien distingué, cet . Anglo-saxon, né et élevé, je crois, à Vienne, fut jadis, aux temps héroïques du Wagnerisme, un personnage très en vue à Paris. A la "Revue Wagnérienne" d'Edouard Dujardin, il se montra un 1 protagoniste ardent et persuasif de l'oeu- - vrç de Bayreuth. Il a publié des étude; ; très pénétrantes sur le drame lyrique de - Richard Wagner et une grande biogra-3 phie du musicien-poète, qui est certaine-5 ment le meilleur que nous ayons. , On a de lui un grand travail sur la t phiîo,sophie de Ivant, sujet, plutôt obscur t qu 'il a su rendre limpide! Il s'affilia, malheureusement, à la "Gobineau-Stif-•tung," dette association qui a son siège ià Bayreuth et qui s'est donné pour mission, sous le couvert d'œuvres charita-N Mes, de répandre les idées de cet ethnographe amateur, dent l'es théories ont constitué un aliment facile et digestif — quelque chose comme la "phdspha-tine Faliières," -— pour le pangerma- - mi'sme à ses débuts î Est-ce ce milieu qui a perdu M. Houston Stewart Chamberlain? l!l y a tout lieu de le croire, car c'est sans aucun doute sous les impulsions qu'il dut y recevoir, qu'il s'avisa " un jour de refaire complètement l'ou- • ivrage de ce Français désenchanté, qui ' révéla aiux Allemands leur supériorité • mondiale par ses inconsistantes études t isur "l'inégalité des races humaines." "Les assises du XIXe siècle." t Avec une méthode plus serrée, et un . appareil d'érudition plus complet, M. 5 Chamberlain a repris et développé les t idées de Gobineau dans ur) ouvrage con-t sidérable dont on a beaucoup parlé dans t ces derniers temps : "Les Assises du ; XIXe Siècle." Il y démontre au moyen 1 d'un ensemble véritablement effarant de ^ sophismes ethnographiques, historiques . et esthétiques, attestant tout de même t une vaste érudition, qu'il y a dans le 3 monde une race supérieure, une race ; élue, destinée aux plus hautes missions ; civilisatrices et désignée pour exercer l'hégémc^ie sur toute la terre : "Le j Germain." Depuis la publication de cet . ouvrag'e, Guillaume II prit M. Cham-j berlain pour confidant de ses pensées. r Monarque pacifique et pacifiste comme on sait, il s'intéressa particulièrement à ce travail qui, §pus l'apparence d'une ' sorte de philosophie de l'Histoire, prê-t chait, avec une éloquence brillante au-_ tant que spécieuse, les plus orgeuilleuses théories du militarisme prussien. Il fut _ si enchanté qu'il fit don à M. Chamber-s lain d'une somme de 10,000 marks pour , lui permettre de disposer gratuitement ^ de son livre en inveur des bibliothèques » scolaires et universitaires. Grâce à cette propagande efficace et autorisative, "Les Assises du XIXe Siècle" ont atteint dix i. éditions en quelques années. Une tra-s duction française en a même paru en Suisse. Retiré depuis longtemps à Bay-^ reutn, où il vit dans le milieu étrange , des rêveurs mystiques, j'allais dire ^ des bonzes de la religion wagnérienne, ' M. Chamberlain a épousé, il y a peu de t temps, l'une des sœurs de M. Siegfried Wagner. Voilà le personnage. ; Pages de guerre. 1 Depuis que 1^ guerre a éclaté, M. ! Houston Stewart Chamberlain publie de , petits cahiers consacrés aux terribles 1 événements de l'heure (1). Ces écrits, il 3 les intitule "Kriegsaufsâtze," (pages'de 3 guerre). Ils se vendent à des milliers 1 d exemplaires —comme de petits glacés . ou de petits fours, à un mark la livrai- - son. ; Il faut lire ça! c'est stupéfiant ! I out ce que les Maximilian Harden, les Lamprecht, les Ostwald ont publié récemment est dépassé en extravag*ance et en frenesie ! \ enant d'un autre, ces écrits méritaient un simple haussement d'épaules; émanant d'un penseur indépendant, libre de toute attache officielle, ni universitaire ni fonctionnaire, qui n'est même pas un Allemand authentique,—ils doivent arrêter l'attention, car c'est ici que se révèlent dans toute leur intensité les ravages exercés parmi les intellectuels par la propagande germanique. Us sont véritablement inquiétants ; le mal a pris racine profondément. La foi dans la supériorité de l'Allemand en toutes choses n'est plus une croyance : c'est un fanatisme aveugle, obstiné, irréductible, qui nous ramène aux jours sombres des bûchers de l'inquisition espagnole, ou à cette période ! troublée où Calvin s'écriait " jure gladii coëcendos esse haereticos, " qu'il fallait contraindre les hérétiques par le droit du glaive. Les hérétiques du mo-1 ment ce sont tous ceux qui ne croient pa£ à la sainte vérité germanique. Dans son gros ouvrage sur les orî-! gincs du XIXe siècle, M. Chamberlain 1 s'était surtout attaché, à la suite de Gobineau, à exalter la " race aryenne " • dont le Germain serait le représentant ; le plus pur. Un anthropologue lui ayant ; démontré que cette race aryenne n'avait jamais eu qu'une existence purement hy-1 pothétique et conjecturale, qu'on n'en • avait jamais pu relever positivement les J 'traces authentiques, M. Chamberlain lui répondit par cette paradoxale décla-1 ration: "Même s'il était prouvé qu'il ■ n'a jamais existé une race aryenne dans : le passé, nous voulons qu'il en existe une'dans l'avenir! Pour les hommes ■ d'action, c'est là le point décisif! On prit ce^a pour une boutade et l'on n'y fit pas attention. On eut tort, car vous entendez bien, que cet Aryen de (1) " Kriegsaufsatza," Houston Stewart Clittiu-lierlaia. Munich. F. Bruckmann. - ''avenir, c'est pour les germanisants ; l'Allemand prussifié, militarisé, "Kul- - turé," dont les hommes d'action, c'est- - à-dire le parti militariste, ont besoin - pour réaliser l'hégémonie germanique ! J Le sectarisme de M. Chamberlain. Les "Pages de guerre" que M. Cham- - berlain publie actuellement sont tout im-i prégnées de ce sectarisme. Autant que - ses affirmations, ses dénégations sont r catégoriques et impératives. Les fâits . les plus évidents, les documents les plus ! formels, les intentions avoués, les ambi-. tions cachées qu'on devine par celles que i l'on affiche, rien ne trouble ses convic-i tions arrêtées d'avance. Il est résolu à 5 n'en tenir aucun compte. L'Allemagne ' est pour lui le foyer de la paix. Sans hésitation il écriva : "Dans toute l'Allemagne"—et il ^ affirme l'avoir parcourue et interrogée en • tous sens—"au cours de ces quar.ante-3 trois derniers années, il n'a pas vécu un - homme—non, pas un !—qui eût voulu la s guerre ! Celui dit le contraire nient -t sciemment ou inconsciemment!" i Je traduis textuellement, je n'invente î rien ! M.- H. S. Chamberlain n'ignore s évidemment aucun des écrits des Trei- î tschke, des Lamprecht, des von Bern- s hardi, des Frobenius dans lesquels, de- î puis vingt ans, s'étalent avec un cynisme 3 insolent les tendances impérialistes, r agressives et conquérantes, de la clique ; militariste dont le Kronprinz s'est ou- t vertement proclamé le chef. M. Cham- - berlain osera tout de même écrire et . faire imprimer cette phrase : "Il n'y a î pas de parti de la guerre en Allemagne, t C'est là une invention mensongère du ; "Times" !" Il y a mieux : les peuples belliqueux, - les nations agressives, ce sont les An-3 glais, les Russes, îes Français. M. t Chamberlain est bien bon de n'y pas ran- - ger aussi les Belges ! C'est mentir que r de représenter comme un pays militaire, t par conséquent belliqueux, la douce Al-3 lemagne, "ce pays où sur deux officiers, ? dit-il, l'un est professeur, négociant ou ; avocat !" En bonne logique c'est à la ; conclusion*opposée qu'il faudrait plutôt . aboutir après cette constatation. Mais 1 les exigences de la logique ri'embarras- - sent pas plus M. Chamberlain que celles ; de la véracité. Accusations calomnieuses. > Il réédite à l'adresse de la mailheu-j reuse Belgique les accusations odieusement mensongères répandues au début de la guerre par la presse gouvernementale allemande pour justifier les "représailles" de l"armée impériale. I'Ji renché-' rit même, il les aggrave» On connaît j d'histoire des vagues pourparlers qui eurent lieu entre les autorités militaires ; angîiô-belges en 1906 et 1911, sous l'np-' préhension d'une attaque brusquée ai3e-5 imiainde contre la neutralité belge. Dans les écrits de M. Chamberlain, ces pourparlers se transforment en véritables "conventions, " comme dans la bouche ; du chancelier de l'Empire, mais elles1 î deviennent de plus des conventions mi-; litaires dûment signées, non plus entre ' l'Angleterre et la Belgique mais entre la France, l'Angleterre et la Belgique, et cette nouvelle Triplice avait machiavé-! liquement élaboré tout un plan d'attaque 1 contre l'Allemagne ! Il reprendra sous une forme aggravée, mon la légende des francs-tireurs belges, mais celle des atrocités commises par tes (populations c/iviles du petit pays ne'utne " t-i traîtreusement surpris et envahi : "Les populations civiles de Belgique, s sans distinction de sexe, plus cruelles - que des brutes sauvages ("wilde Bes- - itiem"), ont crevé les yeux de pauvres a isfoldlats allemands blessés ; elles les ont imuti/lés autrement encore ( !), puis, lentement, elfes les ont étouffés en leur versant du son diams le nez et dans la bou- - iche !"' M. Chamberlain affecte même de - s'étonner ingénument de fa sympathie e qu'après 'de teâs faits ces populations t ont rencontrée dans le monde entier. Servilisme misérable? s Est-ce de l'hypocrisie, un incurable aveuglement — ou encore un servilisme misérable? De toute façon, c'est l'un ou l'autre! N'oublions pas que l'empereur Guillaume avait sur ce point donné le mot d'ordre dans le message, trop vite oublié, qu'il adressait en septembre .j au président Wilson : " Mon cœur saigné!" Le Kaiser n'avait pas honte de s'appuyer sur un rapport fabriqué de toutes pièces "par un espion notoirement connu comme tel et que les autorité1?, suisses venaient d'expulser de Bâle; 1 grâce à ce document suspect il invoquait pour légitime le régime de terreur In-e stauré en Belgique, "les cruautés com-e mises dans cette guerre de guérilla par des femmes et des prêtres sur des soldats, des médecins et des ambulanciers!" M. Chamberlain a-t-il craint de e contredire son impérial confident ? Que ' ce serait misérable ! 0 L'aberration profonde. Ainsi tout ce qu'ont vu et décrit des t témoins oculaires, connus, neutres et a hautement honorable: l'Américain Max . Powell (2) qui suhit les armées alle-Li mandes de Bruxelles à Anvers ■ le docteur hollandais Grondys, (3) professeur à l'Université de Leyde qui se trouvait . à Louvain et Aerschot lors de l'incendie . et des fusillades de ces villes ; le Suisse . René Chambry (4) qui fit une enquête e sur place,.à propos des événements de t Louvain; tout ce qu'ont rapporté " de . visu " les correspondants de journaux ; hollandais et italiens; 'es témoignages j oraux et écrits recueillis par les Commis-a sions d'enquête ôfficielles de France et t de Belgique, tout cela n'empêche pas s M. Chamberlain d'écrire " que les sol- - dats allemands,—les plus disciplinés s du monde, — " n'ont jamais touché un cheveu des habitants paisibles et innocents," il ira même jusqu'à affirmer que les officiers allemands " se sont partout - préoccupés de préserver les œuvres - d'art et les collections scientifiques!" t Comme ces affirmations ou dénéga- - tions après Louvain, Dinant, Ypres, - Soissons, Arras, Reims et autres lieux - pourraient paraître par trop cyniques, t M. Chamberlain, usant d'un subterfuge, i passe à l'offensive: Ce ne sont pas les 3 soldats allemands, ce sont les soldats - russes, anglais et français qui obéis-' - sent " à une aveugle passion de destruc-5 tion " qui leur a été insufflée par des - mensonges systématiques." La supé-3 riorité-du soldat allemand, dira-t-il, ne ; réside-t-elle pas " dans ses qualités 31 morales, ' im Moralischen ! ' " C'est fou ! On se demancje s'il faut ; rire ou pleurer d'une aberration aussi 1 profonde chez un esprit qui nevfut pas t sans quelque valeur autrefois ! MAURICE KUFFERATH, De l'Académie Royale de Belgique» (La fin à demain.) (2) Alexander PoweU, " La, Guerre er Flandre ** ' traduit do l'anglais par G. Harry. Paris. La-S rousse. (3) "Les Allemands en Belgique: Louvain eh Aerschot." Notes d'un témoin hollandais. Paris, Berger-Levrault. (4) " La Vérité sur Lcuvain>,, par René Cham-> bry. Pans, Payot et Cie. LETTRE DE RUSSIE. La situation tragique.—Appel des socialistes russes au peuple.—Une lettre de Plekhanoff. Une allégorie. t Quelle est actuellement la situation d« la politique intérieure en Russie ? L'oppo- - sition du Parlement est plus forte que 1 jamais, mais nous voyons en même - temps que le ministère réactionnaire ' garde le pouvoir. Ce paradoxe de la vie t russe est très bien expliqué dans une t petite allégorie du célèbre député Mak-t lakoff, qu'il a intitulée : " La situation - trafique." 1 Voici cette allégorie : s "Vous filez en automobile sur une 1 route très raide et étroite, un faux - mouvement et vous êtes perdus. Dans 1 l'automobile se trouvent les êtres qui s vous sont les plus chers, votre propre s. mère. Soudain, vous remarquez que s votre chauffeur ne peut pas conduire, soit qu'en général il ne domine pas sa ma-1 chine, soit pareequ'ilest fatigué et ne se r rend plus compte de ce qu'il fait, En e tout cas s'il continue de conduire c'est - la perte sûre aussi bien pour lui que pour vous, Par bonheur il y a dans l'au tomobile des gens qui savfnt diriger la s machine, il faut seulement qu'ils pren- - nent le volant le plus vite possible. Mais 2 il y a une difficulté ; se saisir de la di-2 rection en pleine course vertigineuse ; c'est difficile et dangereux, et, livrée à ; elle-même une seconde, ^automobile ; roule dans l'abîme. Cependant, il n'y a - pas de choix, il faut qu'un autre prenne la f direction. Mais le chauffeur ne veut pas lâcher le volant. Ou parce qu'il est aveuglé et ne voit pas sa faiblesse et ne se rend pas compte de la situation ou par obstination et amour propre excessif, il se tient fortement au volant et ne permet à personne de s'en approcher. Que faire en un pareil moment? le contraindre par force à céder la place, c'est bien quand on est sur une charrette ou au moins quand on roule dans des conditions nor-1 maies, en plaine, mais peut-on faire cela t pendant une course vertigineuse et sur ; une route de montagne ? Vous avez beau - être habile et fort, mais c'est entre ses 86ème année, No. 264

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