L'indépendance belge

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s.n. 1915, 01 July. L'indépendance belge. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/2n4zg6gx5p/
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L' INDEPENDANCE BELGE. ROYAUME-UNI: ONE PENNY, CONTINENT: 15 CENTIMES ADMINISTRATION ET REDACTION: BUREAUX A PARIS : T„.mT -, ttttt r p-r i<v. c ,3 MOIS. 9 SHILLINGS. •> rUDOR HOUSE. TUDOR ST.. LONDON, E.C. U' DE LA KUUK8JJ.. LONDRES, JELDI 1 JUlLLfc.1 131&. ABONNEMENTS: 16 MOIS. 17 SHILLINGS. L CONSERVATION PAR LE PROGRES. TELEPHONE: CiTY 3960. TELEPH.: 23slf s. Il AN. 32 SHILLINGS. ) SOMMAIRE. LA SITUATION: Progrès de l'offensive allemande en territoire russe.—Stagnation sur les îronts occidental et méridional. — Progrès britanniques dans les Dardanelles.—Une escadre allemande bombarde Wintfau.—Deux vapeurs britanniques torpillés.—Un manifeste du Tsar. The Roll of Honour.—H. Leod. M. Félix von Weingartner.— Maurice Kufferath. Que peut-on obtenir par les armes? Billet Parisien.—Jean-Bernard. Lettre de Hollande.—Dr Terwagne. Les soldats danois de l'Allemagne.—Gilbert Murray. Au Queen's Hall. — G. V. Maeterlinck à Londres. Echos. Etc. ———— LA SITUATION. Jeudi, midi. L'offensive austro-allemande sur le front oriental progresse, et les Russes continuent de céder du terrain. Les troupes du général von Macken-sen et de l'archiduc Joseph-Ferdinand avancent en force au nord de Tomaszow, entre le Wieprz et le Bug, et le doute, maintenant, n'est plus possible; il ne s'agit pas d'une diversion pour soulager l'armée de von Linsingen et de Pflanzer, mais de l'exécution d'un plan préconçu visant la Pologne et Varsovie. La phalange du général von Macken-sen opère'maintenant sur territoire russe, et, d'après les dernières nouvelles de Berlin, elle approche rapidement de la forteresse de Zamose, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres de la frontière galicienne. Pour bien comprendre la signification des opérations dont le gouvernement de Lublin est le théâtre, il faut faire ressortir que dès à présent les Austro-Allemands S2 trouvent à moins de 170 kilomètres de Brest-Li-tovvsk, base militaire russe d'ctii rayonne dans toutes les directions, un important réseau de lignes de chemin de fer qui semble produire sur l'état-major prussien une attraction particulière. Mais nos alliés, bien *que se trouvant toujours encore en -mauvaise posture, offrent à l'ennemi une résistance magnifique. C'est ainsi que le dernier bulletin de Pétrograd annonce que toutes les attaques austro-allemandes à l'ouest du Bug et du Lipa, ainsi que sur le Dniester, à hauteur de Haficz, ont été repoussées et que de nombreux prisonniers ont été faits au cours de ces engagements.La belle résistance qu'offrent nos aîiiés russes témoigne de l'excellent esprit qui, malgré des revers passagers, < continue de régner dans l'armée du grand-duc Nicolas et prouve que la. confiance dans l'issue finale de cette lutte gigantesque n'est pas le moins du monde ébranlée. Cette confiance est partagée par le peuple russe tout entier, et ce n'est pas en vain que le Tsar, dans le manifeste qu'il vient d'adresser à ses loyaux sujets, aura fait appel à la coopération de toutes les classes de la population "pour travailler toutes ensemble, avec harmonie, en vue de satisfaire les besoins de l'armée." Le Tsar, après avoir fait allusion à la réorganisation de l'industrie russe, a déclare que la Douma et le Conseil de l'Empire seront convoqués au mois d'août " afin que la voix du pays puisse se faire entendre." Voilà des paroles qui produiront non seulement un excellent effet en Russie, mais qui auront un grand retentissement chez nos ennemis, et plus particulièrement chez les socialistes allemands qui se plaignent à juste titre de ce que le peuple allemand ne soit pas admis à THE ROLL OF HONOUR. discuter librement les questions qui ont un intérêt vital pour l'avenir de la nation.Des actions plus ou moins importantes ont eu lieu dans le secteur d'Arras. en Argonne et en Alsace. Les Français disent avoir fait quelques progrès à l'ouest et au sud de Souchez et les Allemands parlent, sans cependant en préciser l'endroit, de positions enlevées à l'ennemi, "près d'Arras" et d'attaques repoussées dans le "Labyrinthe" au nord d'Ecurie. Dans l'Argonne, les Allemands, après un bombardement qui s'est prolongé pendant trois jours, ont réussi à prendre pied dans une partie des lignes françaises du côté de Bagatelle. Sur l'Yser, au nord d'Arras, au nord de Verdun, dans le Bois d'Ailly et du côté de Metzeral, il y eut des engagements d'artillerie. Sur le front italien le mauvais temps paralyse les opérations et met à une dure épreuve la résistance physique des troupes. Un télégramme de Sir Ian Hamilton signale un beau succès des troupes britanniques aux environs de Krithia, dans la presqu'île de Gallipoli, où une redoute et plusieurs tranchées turques furent enlevées dans un brillant assaut après une soigneuse préparation par l'artillerie. Le progrès total réalisé par nos alliés est d'environ un kilomètre, et constitue une importante avance en vue des opérations futures. Depuis le débarquement du corps expéditionnaire le 25 avril, c'est là la dixième attaque contre les positions ennemies. Les difficultés pour le corps-expéditionnaire sont nombreuses. Non seulement il s'agit d'enlever de front à la baïonnette des retranchements puissamment organisés par les Turcs sous la surveillance d'officiers allemands, mais il s'agit de résister au feu intense des batteries turques, qui, ayant repéré avant le débarquement toutes les positions que nos troupes pouvaient occuper, sont à même de concentrer suii elles avec une grande rapidité le feu de*eur artillerie.On annonce de Pétrograd que le 29 juin une escadre allemande, comprenant un cuirassé, quatre croiseurs et des torpilleurs, a tenté un coup de main contre le port de Windau dans la Baltique. L'attaque fut repoussée et un torpilleur de l'ennemi fut coulé par une mine. Attaqués par une escadrille de torpilleurs russes, les navires ennemis se retirèrent. Les sous-marins allemands ont réussi à faire quelques nouvelles victimes sur les côtés britanniques et on signale la perte de plusieurs navires dont le plus important est le " British Monarch " de 7,500 tonnes, torpillé au sud de Queens-town, et P "Armenian" de 8,000 tonnes. Trois- navires norvégiens ont également été coulés dans les mêmes conditions. Depuis que l'Angleterre a jeté son épée dans la balance pour la faire pencher du côté de la» Justice, du Droit et de la vraie Civilisation, on voit le titre' ci-dessous dont l'éclat glorieux n'est pas sans se teinter d'une mâle mélancolie, briller ici non seulement dans les ournaux, mais dans les bureaux ou les hills des établissements industriels et des hôtels, dans les luxueux départ*, nu nts des grands magasins, et mêmr dans des boutiques plus modestes. — Partout le« noms de ceux qûi ont tout quitté pour aller défendre, au prix de leur vie, 1 honneur de l'Angleterre, sa fidélité à ses engagements et sa claire compréhension des intérêts de 1 humanité, sont ainsi rappelés d'une façon permanente, non pas à la foule qui ne les connaît pas, et pour qui ils n'auraient qu'une signification vague et imprécise, mais à leurs amis, à leurs compagnons, à tous ceux qui, dans la grande patrie, formaient avec eux une communauté plus étroite, qui voient une figure sous chacun de ces noms et qui ennf /^/» rAn<»»tTAir , mo orlrniro- H t'"on et une estime personnelle pour ceux qui les portent. C'est là une pensée à la fois noble, touchante et pratique, comme beaucoup de celles qui caractérisent le génie anglais et qui exerceront une heureuse influence sur le caractère des Belges que la guerre a rapprochés plus intimement de la nation britannique. Elle doit être pour nous un enseignement. 11 nous revient qu'il a déjà été compris et que plusieurs sociétés belges ont dressé, pour rester en permanence dans leurs lieux de réunion, aussi bien en Angleterre qu'en Belgique, la liste de ceux de leurs membres qui se sont engagés dans notre brave armée et dont hélas ! un si grand nombre ne verront pas le triomphe final. Mais il faut que l'exemple se généralise et ne se borne pas à la durée de lâ guerre. Nous voudrions que plus tard, losque notre patrie sera débarrassée des hordes qui l'ont si cruellement traitée, il y eût dans chaque petite commune où tout le monde se connaît un tel rnlp rî vnnpur rlnn*; In H*» Ici mai son communale où le public est admis, fût-ce même pour les plus modestes, dans un simple corridor. Dans les grandes communes et dans les villes où l'on se connaît moins, nous voudrions que ce tableau d'honneur fût affiché en permanence, à la porte de l'école et du commissariat de police du quartier ou de la division, avec l'indication du métier et de l'adresse de chacun.Nous avons, en effet, en Belgique, à côté de la vie nationale que les gens instruits sont seuls à bien comprendre, une vie particulariste. On est fier d'être de telle ville, on se vante d'être de tel quartier, on aime sa rue. Je me souviens qu'à Liège, dans mon enfance, les élèves d'une même école ou ceux qui suivaient ensemble le catéchisme pour la première communion, poussés par l'esprit indépendant et batailleur de la race dont ils reproduisaient ataviquement peut-être le stade ancien et moyenâgeux, envoyaient des défis à ceux d'une autre école ou à ceux d'une paroisse voisine et engageaient parfois avec eux d'homériques combats, simplement pour l'honneur de leur petite patrie. Ces sentiments ne sont pas disparus. Tournons vers le culte de ceux qui ont vaillamment fait leur devoir envers la grande patrie. Que telle famille, telle rue puisse dire avec fierté : "Tel et tel de chez nous étaient dans les forts de Liège, dans tel combat, dans les tranchées de l'Yser. Le fils un tel, comme on dit chez nous, est parti pour la guerre et s'est bravement battu ! " Et qu'ainsi l'amour de la patrie, que la guerre a trouvé si vivace, malgré les apparences, dans le cœur de nos vaillantes populations, se maintienne et «grandisse encore, en se personnifiant dans le culte de la mémoire de nos gloires locales. Mais je voudrais plus. Je voudrais qu'à côté de ce culte on entretînt la haine de la barbarie qui nous a fait tant de mal. Il est probable qu'un jour les yeux du peuple allemand s'ouvriront, qu'il comprendra l'énormité du crime que lui ont fait commettre ses dirigeants, et qu'il rentrera dans le concert des nations civilisées. Mais en attendant que nos enfants aient assez de gages de i'a-niélioration de leurs ennemis actuels, en attendant qu'ils puissent pardonner aux enfants régénérés des Barbares instruits qui ont failli compromettre la civilisation moderne, il faut leur montrer constamment dans quel abîme de cruauté ont été conduits ces Barbares par le culte unique de la Force, par l'assujettissement de la Science, de ''Histoire et du Droit à cette idole aveugle et cruelle. Il faut qu'à chaque endroit où un meurtre a été commis par la soldatesque teutonne, sur chaque maison détruite par eux et réédifiée, sur chaque demeure pillée, il y ait une simple inscrip- M. FÉLIX VON WEINGARTNER. tion qui rappelle le crime et sa date. Et quand la dévastation a été générale, comme à Visé, à Dînant, à Termonde, à Ypres, il faut que dans 'es écoles reconstruites, les monuments rétablis, s'étale le récit très bref de la destruction, avec le nom du régiment qui l'a accomplie.Car nous connaissons le grand cœur si facile à l'oubli et au pardon de nos compatriotes. Nous avons vu aussi combien les Français avaient oublié les crimes de 1870, tandis que les Allemands, eux, n'oubliaient pas leurs victoires et préparaient de nouvelles agressions. Il ne faut plus que cela arrive, que nous nc^is laissions envahir peu à peu par des ennemis à qui nous ouvrions les portes de nos maisons, qui s'emparaient progressivement de la direction de notre commerce, de notre industrie, et même de nos banques, qui achetaient les titres de nos sociétés anonymes et régnaient dans les conseils d'administration, qui nous imposaient leurs produits en profitant de nos petites rivalités ou d'un bon marché plus fictif que réel, et qui, en persuadant beaucoup de Belges de la grandeur de la Science allemande, de la puissance de sa Kul-tur et de sa discipline, leur versaient le poison qui devait détruire le génie de notre race. Il faut que, constamment tenus en éveil par le rappel de ce qu'ils ont souffert, les Belges ne permettent plus à un seul Allemand de venir chez eux, de les servir même gratuitement, de leur offrir du travail (timeo Danaos) de leur envoyer les produits de leurs ingénieuses contrefaçons jusqu'à ce que, et il faudra bien des années probablement, l'Allemagne ait reconquis, sur le chemin de 1a civilisation vraiment humaine, le terrain qu'un siècle de militarisation prussienne lui a fait perdre. Lorsqu'elle aura été obligée d'accepter la paix, l'Allemagne devra travailler à son relèvement économique, et elle escompte déjà paraît-il, dans certains domaines, notamment dans les industries chimiques et électriques, les besoins de la Belgique. Il faut s'y opposer à tout prix. Il faut que le sentiment patriotique l'emporte sur l'intérêt personnel et, pour cela, il n'est pas de meilleur moyen que le rappel constant des luttes que nos braves enfants ont eu à soutenir, de leurs souffrances, de leurs succès, et aussi des attentats de tout genre dont nous avons été victimes, et qu'avaient préparés insidieusement ceux que nous accueillions si généreusement et si légèrement. Il faut enfin p nous nous défiions sans relâche de 1 '.iuce et de la mauvaise foi d'une race qui méprise le Droit et ne connaît que la force et qui essaye après avoir commis un crime de le justifier en calomniant ses victimes. H. LEOD. Lorsqu'il est allé récemment diriger deux concerts au Théâtre de la Monnaie, M. Félix von Weingartner s'est présenté au bureau de la direction, accompagné d'un officier allemand. On - me raconte qu'il aurait manifesté son désappointement de n'y avoir point trouvé les directeurs "pour le recevoir." Pour ma part, je regrette vivement de n'avoir pas été là. Il n'aurait pas tardé à savoir quelle espèce de considération je lui garde. N'ayant pu le lui dire alors, je le lui dis ici puisqu'il ne paraît pas comprendre ce que sa visite en intrus, flanqué d'un traîneur de sabre, devait avoir de désobligeant et d'indélicat. Elle était doublement déplacée, cette visite : au point de-vue de la situation générale, et au point de vue particulier de ses anciennes relations artistiques avec mon ami Guidé et avec moi. Il y a tout juste un an, nous l'avions encore rencontré à Paris, où il dirigeait au Théâtre des Champs Elysées des représentations allemandes de la Compagnie du Théâtre de Boston dans les œuvres de Wagner. Il nous avait demandé d'entendre une partition qu'il venait de terminer: "Caïn." Bien que médiocrement emballé, pour ma part, sur ses facultés de compositeur dramatique, mais en considération de sa situation dans le monde musical et de son incontestable maîtrise de chef d'orchestre, nous avions accepté cette partition et nous nous proposions de la montrer dans le courant de la saison—flanquée de deux ou trois concerts que M. von Weingarter aurait dirigés, affaire d'appuyer de leur prestige la faiblesse de l'ouvrage même. Dans de telles conditions, tout homme de cœur et de tact se serait abstenu de paraître au Théâtre de la Monnaie, en ennemi, par ordre, et pendant l'odieuse et infâme occupation. M. von Wein-crurtner n'a nas senti cela. 11 ne lui a pas suffi d'assumer sa part du ridicule dont se sont couverts les 93 signataires de la fameuse encyclique des intellectuels :"I1 n'est pas vrai !" il a cru devoir compléter la démonstration de sa fondamentale Kulture par un geste sans noblesse et sans dignité. Tant pis et tant mieux ! Nous voilà tout à fait éclairés et fixés sur son compte. Je voudrais le plaindre d'être tombé au niveau moral d'un Otto Lohse, car, en somme, il y avait encore une nuance tout de même entre ces deux batteurs de mesure. Il y avait tout au moins, chez M. von Weingartner l'apparence d'une distinction d'esprit,d'une érudition musicale et littéraire, d'un goût affiné que l'autre n'a jamais eus. Mais comment éprouver encore le regret d'une désillusion après tout ce que j'ai appris ici en Suisse sur le compte du maître de chapelle du grand-duc de Hesse ! Puisque son manque de tact m'y contraint, je vous dirai dans quelles circonstances, M. von Weingartner a dû quitter la Suisse sans esprit de retour. Depuis quelques semaines, la villa qu'il possédait sur les bords du lac Léman à Saint-Sulpice, est à vendre. Il voisinait là avec un grand et généreux artiste, Paderewski, dont on sait l'admirable et inépuisable bienfaisance pour ses compatriotes polonais. Paderewski est installé près de Morges, dans un vaste domaine où il s'occupe de jardinage, d'arboriculture et d'élevage pendant les loisirs que lui laissent ses tournées de concerts. Les deux-artistes se voyaient volontiers. Au cours de l'été dernier, M. von Weingartner demanda un jour à Paderewski l'autorisation de lui amener un amis qui désirait vivement connaître le grand virtuose et patriote polonais. Paderewski acquiesça avec empressement. M. von Weingartner sa- nrése-nta avw son -j m ; Eck... Celuirci fut si aimablement reçu qu'il se représenta souvent, si souvent m épie que ses visites furent plus fréquemment tolérées que désirées. Ceci se passait en juillet. Puis, tout à coup, ce .fut la guerre. En homme bien élevé Paderewski ne crut pas devoir tourner le dos à M. Weingartner et à son ami» M. Eck... On continua à se voir. Ce fut d'autant plus facile que M. von Weingartner est sujet autrichien, et même dalmate, puisqu'il est natif de Zara. Il affectait d'ailleurs de condamner, aveç une grande - véhémence, la félonie de l'Allemagne violant la Belgique et le Luxembourg au mépris des traités <ie sa signature. Il ne cachait pas son opit nion sur ce point, quand il allait à Lausanne, il manifestait même bruyamment son opinion. Sur ces entrefaites, tandis que tes événements se développaient avec l'effroyable rapidité que l'on sait, quantité de Polonais sans ressources étaient venus se réfugier à Morges, demandant aide et concours au grand pianiste qu'ils savaient aussi grand cœur. Parmi eux se trouvait l'illustre romancier polonais, Sienkiéwicz, et dans ce milieu ardent et douloureux on s'agitait beaucoup. Les ruines et les désastres de Pologne, la Galicie, la promesse de la Russie, l'avenir de la Pologne, que de palpitantes préoccupations ! Il y avait des réunions, des conciliabules, des démarches de tout genre autour des hautes personnalités de Paderewski et de son aimi Sien-kiewiez, que venaient de fonder un comité de secour^aux Polonais victimes de la guerre. Dans l'amas énorme de communications provoquées par cette organisation, les deux amis s'aperçurent après quelques jours qu'il y en avait d'étranges et de suspectes. En ces temps d'espionnage, il faut être prudent. Paderewski voulut en avoir le cœur net. Il partit pour Berne avec les documents qui lui avaient paru louches. Il les montra. A sa profonde stupeur, il apprit ainsi qu'il y avait à Saint-Sulpice un personnage signalé comme espion politique, et ce personnage n'était autre que l'ami de M. von Weingartner, cet Eck..., qu'il avait introduit chez Paderewski. Quand celui-ci revint à Morges, le dit Eck... avait disparu subitement de la contrée, prévenu sans doute de la démarche faite à Berne !... Quand à M. von Weingartner, M. Paderewski lui ferma sa porte ! A quelque temps de là, paraissait le fameux manifeste des Intellectuels. Au bas de ce grotesque document, au milieu de 92 autres signatures, s'étalait celle... de M. von Weingartner. Comment, se dit-on à Morges et à Lausanne, Weingartner a signé, lui, le célèbre chef d'orchestre, ce même homme qui, trois semaines auparavant, devant tous ses amis suisses, avait si nettement, et l'on disait si courageusement condamné les procédés de l'Allemagne ! Ce ne fut pas de la stupeur, mais de l'indignation ! Un beau jour, M. von Weingartner partit à son tour de Saint-Sulpice, soi-disant pour regagner son poste de kapell-meister de Darmstadt. Personne de ceux qui l'avaient auparavant reçu et choyé n'alla le saluer! Il éprouva, sans doute, le même désappointement qu'en ne trou-I vant personne au théâtre de la Monnaie pour le recevoir ! Pour se venger probablement M. von Weingartner a publié, depuis, dans les journaux de Munich, des correspondances où il conte à ses lecteurs des histoires à dormir debout—des histoires niaises comme on n'en peut faire avaler qu'à des lecteurs allemands—à seule fin d'alimenter la polémique des feuilles germaniques qui dénoncent la Suisse romande à l'animadversion de la clientèle allemande, et aboient comme roquets après les loyales populations qui ont fait si bon accueil à M. von Weingartner et à tant d'autres de ses sympathiques compatriotes ! Ces bassesinfamies ontété lues —cela va sans dire—en Suisse. M. von Weingartner se doute bien qu'après cette vilaine campagne jamais plus on ne l'y recevra. Et voilà pourquoi depuis quel-quès semaines, au grillage de sa villa de Saint-Sulpice se lit une affichette avec ces mots: "A vendre!" L'histoire que je vous conte là est connue à Lausanne et à Morges, mais elle n'est pas encore répandue dans le grand public; c'est pourquoi je vous la rapporte ici telle que je l'ai recueillie ces jours-ci à Lausanne. Voilà M. von Weingartner désormais classé! Lui et son collègue Otto Lohse se sont révélés ce qu'ils étaient véritablement : deux indésirables sous le même casque prussien ! Quand nous rouvrirons notre cher el beau Théâtre de la Monnaie, après la guerre, nous répandrons des désinfectants et des aromates pour purifier l'air. A/f ATTDTPC r/rn.i.M-n * 86ème aanCe. No. 153

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Oorlogspers, published in Londres from 1914 to 1918.

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