L'indépendance belge

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30 November 1918
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s.n. 1918, 30 November. L'indépendance belge. Seen on 25 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/z60bv7c347/
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LE BELGE INDÉPENDANT i < t administration et redaction? • i. - (3 mois. 9 shillings :odor house. tudoe st„. e.c. *. SAMEDI 30 NOVEMBRE 1918 abonnements\ 6 mois. 1/shillings TÉLÉPHONE: CITY 3S6I (l an, 32 shillings Nous venons d'apprendre que 1' "Indépendance Belge" a repris sa publication à Bruxelles. Comme il ne peut y avoir deux "Indépendance Belge " paraissant simultanément, nous changeons, à partir de ce jour, le titre du journal que nous mprimons à Londres depuis le 21 octobre 1914, et nous l'intitulons : LE BELGE INDEPENDANT. Dès que les communications postales seront normalement rétablies nous prendrons les mesures nécessaires pour que nos lecteurs qui ont pris un abonnement puissent le recevoir selon les indications qu'ils voudront bien nous donner." LA LEÇON DES MORTS Par Eugène Baie Voici un des livres les plus remarquables de tous ceux qui ont paru depuis la guerre. Il date déjà de quelques mois, mais c'est en ce moment qu'il faut le lire et, entendons-nous, le lire dans une édition non expurgée. Car il paraît que la censure a sévi également de ce côté. Autant la censure des faits et récits militaires est admissible, nécessaire même, autant la censure politique est toujours étroitement et ridiculement appliquée: 2lie avait largement taillé dans les pages de M. Baie. Ce livre de M. Baie condense une foule d'observations, d'idées, de conclusions tellement étouffées qu'on semble entrer dans un taillis dans lequel ils s'élancent des ronces qui vous retiennent à chaque .nstant. Et une analyse est d'autant plus difficile que l'auteur a-jeté sur le papier ses conceptions à des dates différentes, puis a réuni le tout. Il y a donc parfois des rédites ou des solutions des mêmes pro-olèmes présentées différemment. Quoi ■qu'il en soit,'en lisant la "Leçon des Morts " on doit réfléchir, et c'est un "ésultat. L'auteur sait beaucoup ; il a lu et il a anftoté ; il est remonté aux sources -et il parle sans ambages ; il dit carrément ce qu'il veut dire et il se tient au-dessus de ses ambiances ; il 'montre ainsi un courage auquel il faut rendre hommage. * * # " La gloire est le soleil des morts," assure Bafzac. Elle est aussi la leçon des vivants. TournorrS-nous donc vers nos morts. Ecoutons-les. " Foulons les ruines, les tombeaux détruits, les cités mutilées. Marchons d'un pas léger sur les tomhes fraîches, sur les reliques du passé. Mais ne nous arrêtons jamais. » "Au bdut de notre effort apparaît la terre, promise, Ja cité ressuscitée. " Telle est l'idée fondamentale de l'œuvre. Les éléments constitutifs de la Belgique contemporaine L'auteur remonte aux origines des éléments constitutifs de la Belgique. Il voit la Flandre ati XVIe siècle penchant vers la Réforme et soumise au martyre qu'il décrit admirablement, nerveusement, la haine au cœur. Puis il montre la haute noblesse écartée et le peuple écrasé, l'ascendant passant ainsi du peuple à la haute bourgeoisie sur laquelle s'appuie le prince.- C'est la lente prise de possession de tous les postes de l'Etat. C'est l'installation des privilèges et des monopoles. En même temps .c'est un développement inouï du clergé et des congrégations, c'est l'inquisition, aussi bien en Flandre qu'en Wallonie, et cette domination' de l'alliance entre le sacerdoce et la haute bourgeoisie .s'étend pendant trois siècles. C'est elle çneore quî résiste et brise Joseph II. Et dans 1830 l'auteur voit " la bourgeoisie ' cléricale évincée par une cour calviniste, trouvant enfin dans le déses poir d'un peuple, outre des griefs certains, une occasion de revenir à des privilèges alarmes." Il est certain que ce raisonnement est fort discutable. Il faut, au contraire, se rappeler que la Hollande nous avait imposé la fermeture de l'Escaut, c'est-à-dire, la ruine d'Anvers et de notre commerce ; que la Hollande traitait la Belgique en pays conquis ; que la langue néerlandaise était imposée comme langue officielle ; que la répartition des fonctions civils et militaires était inique et toute en faveur des Hollandais ; que le code devait être remanié dans-le séns hollandais, et la Cour de Cassation établie à La Haye ; que la représentation de nos provinces aux Etats généraux était égale à celles du Nord, quoique celles-ci fussent une population double; >que toutes les lois portent atteintes à nos libertés étaient votées par une majorité hollandaise ; que la révolte partit non de la bourgeoisie, mais des rangs du peuple, et que les De Potter, les de Brouckère, les Bartels, les Gendebien n'étaient pas des bourgeois catholiques. L'exposé de la régime depuis 1830 est un réquisitoire serré, et, disons no.tre avis, très, trop poussée au noir. Les lois électorales sont attachées avec vigueur, le vote plural est jugé en une phrase: " Ecraser par d>\-; ruraux, le nombre et la lumière, les masses ouvrières et la pensée active, instruite, fière, émancipée des cités, tout le secret est là." ' ' Si le peuple belge s'accommode de ce régime c'est qu'il jouit d'une période de prospérité toujours croissante. Ce qui amène l'auteur à évoquer Léopold H, qui, " dans notre petit pays était comme un aigle en cage." Tout en s'enrichissant " le Belge de-vertu thn'ide, construisit ses'bonheurs pétris d'une somme de médiocrités, à la ■ mesure de ses goûts, il se plie au bien i collectif pour autant que rien 'ne j vient troubler ses jouissances égoistes, ! son sommeil satisfait d'homme qui digère." • • * "Le régime, écluses ouvertes, accueillait l'étranger. . . . Nous faisons fête aux aigrefins de tous les pays. " Les banques étrangères écumaient notre épargne." " De nos amis nous n'obtenions rien. La France imposait à notre main-d'œuvre un tribut de plus de 30 p.c." " Les produits d'outre-jmer importés par Anvers étaient frappés d'une surtaxe d'origine qui ne fléchissait souS le poids d'exceptions qu'en faveur de nos concurrences. ' ' La criante insuffisance de notre politique saute aux yeux.'' Mais pourtant, dit l'auteur, je m'impose une grande modération? Mais est-ce l'enfreindre de constater que "notre politique extérieure était à la merci des plus périlleuses improvisations? " La neutralité permanente fut le prétexte hypocrite, la rassurante équivoque disons mieux, la lâche illusion que nous nous fîmes à nous-mêmes." " En avons-nous assez pâti de cette mentalité d'avant-guerre? Mais dans notre tragique épreuve nous avons vu se dresser des héros : au prix d'un désastre, "d'un âpre sacrifice, ils nous ont laissé l'honneur.'Remercions-les le front dans la poussière, ce"sont les vertus de la race qui n'entend pas mourir : la voix des morts nous étreint, nous domine." " La réaction je n'en veux contre personne, hormis contre les traîtres avilis. " Que tous aient leur place au foyer." " Dans la communion des sacrifices, il y à place pour le respect des sincérités, pour la fusion de tous les crédos au sein d'une conviction supérieure aux partis. " Une concorde issue de l'accord de nos forces entre èlles, unanime, sincère, ouvrirait à l'avenir urt monde infini de possibilités. " C'est par ces phrases que l'on peut résumer l'esprit qui domine l'œuvre de M. Baie et ces appels à l'union sans réticence sont une conclusion vigoureuse et vibrânte à des pages fortes écrites avec une conviction sincère et profonde. • • * Mais entendons-nous-.; Il s'agit d'une union natiônale qui soit une réalité-efficace et vivante. Il ne faut pas d'une union sacrée qui trop visiblement n'est qu'une trêve dorée par nos partis figés dans leurs persistantes erreurs abritant à peine une série de compromis entre gens qui implorent un'quitus et d'autres qui demandent un alibi." "Une occasion se présente unique dans notre histoire d'épurer nos mœurs politiques, de déclasser les partis, dlé-chapper aux mares stagnantes où s'enlisent tant d'énergies; quelle douleur si elle allait être perdue ! " Et l'auteur appelle une élite d'esprits libres et spécialisés détachés de partis, un cabinet extra-parlementaire pouvant seul exprimer la forte unité de la conscience collective. * » 4 Passant, à la question du lien national et de l'emploi des langues, l'auteur nie que la nation belge en tant qu'unité morale ait d'anciennes origines. Pour lui l'âme belge, au sens strict du mot, n'existe pas, et analysant les deux races, il est d'avis que ni le système fédéral, ni la forme unitaire ne peuvent répondre adéquatement à nos be-| soins : "Le droit strict pour chaque race est de s'organiser selon la loi de son effort." , Suit une belle étude de la race flamande qui se termine pour l'apostrophe : ' Ecoutez-moi, Flamand, mon frère, nous entendons te soustraire aux mauvais bergers qui te soufflflent à l'oreille donne-moi ton âme, je te donnerai du pain." . . * Le volume se terminé par un exposé de nos revendications. Une étude de la question du Grand-duché de Luxembourg est lumineusement présentée, et tout en protestant de ne pas être mégalomane, l'auteur déclare que selon lui, à toute évidence il nous faut une frontière stratégique qui, s'appuyant sur la ^loselle, aille ou non jusqu'au Rhin." Comme on aura pu le constater par ce rapide résumé, le livrç de M. Baie sort de l'ordinaire, domine les mesquineries, constitue un réel acte de foi patriotique , exposé avec courage, conviction et éru-; dition. A. L. L'explosion a la Gare du Midi Le journal "Les Nouvelles," qui vient de réapparaître à La Louvière, nous apporte le récit suivant, daté du 19 novembre : C'était réellement trop beau ! La délivrance s'était accomplie, à Bruxelles, dimanche matin, dans l'allégresse générale. Il fallait que vers midi vingt, une formidable détonation vînt calmer quelque peu notre enthousiasme. D'aucuns croyaient qu'une batterie belge, dans l'un des faubourgs de Bruxelles annonçait au peuple le départ définitif des Allemands. Hélas ! la vérité était tout autre ! Deux trains de munitions, laissés par nos ennemis dans la gare du Midi, sautaient wagon par wagon. Dans la rue de France, le mur de la station était eu poussière, les carreaux des maisons en miettes, d-e même boulevard Jamar et même boulevard du Midi, tellement la conflagration fut à certains moments violente. Aussitôt d'énergiques mesures de police furent prises: on fit évacuer les demeures longeant la gare ; on transporta en lieu sur plusieurs personnes paralysées de peur, et aussi des victimes, les premières que l'on put approcher, gisant dans les artères, à proximité du lieu de cette horrible catastrophe. La "circulation fut immédiatement interdite dans un rayon de plus de cinq cents mHres, tant du côté de la place Bara que du boulevard du Midi et de l'avenue Fonsn^. A l'avenue Van Volxem, on a eu également à déplorer pareil désastre. La grande passerelle en fer, surplombant les voies, a été entièrement démolie et projetée dans tous les sens. Partout, on aperçoit de nombreuses victimes—on les évalue actuellement à deux cents environ—mais il est absolument impossible de leur porter secours, tant les détonations sont rapides, continuelles, provoquant des déplacements d'air formidables, et projetant de la mitraille dans toutes les directions. Toutefois, d'aucuns, d'un courage inouï, parviennent parfois à atteihdre un blessé qu'ils emportent avec mille précautions, pour les déposer dans les voitures-ambulances eje l'hôpital Saint-Pierre.D'autres courageux citoyens tâchent de dégarnir les derniers wagons qui se trouvent près du hangar faisant le coin de la rue de France et de la rue de Prusse et dans lesquels se trouvent de la dyna-niitë... Y réussiront-ils ? On l'espère de tout cœur ! A l'heure actuelle, on ignore les causes de la catastrophe. LA VIE DE PARIS Paris/ le 25 novembre 1918. Paris attend la visite des rois alliés, ces ouvriers courageux de la victoire, qui seront accueillis avec un enthousiasme démocratique sans précédent. La réception qui attend Albert 1er de Belgique marquera une étape dans la marche triomphale des Alliés. Pour les rois d'Angleterre et de Serbie on a ta reconnaissance la plus vive, mais pour le roi des Belges, c'est une sorte d'admiration. Il est certain qu'il y a dans l'histoire peu de héros ayant montré une telle intrépidité en face du colossal danger auquel il s'exposait en barrant la route à l'envahisseur.Après les souverains nous aurons, vers la mi-décembre, M. Wilson, qui vient assister à la Conférence de la Paix. A la suite de la réception d'Albert 1er, que pourra-t-on trouver pour le Président de la République des Etats-Uni^? Comme M. Wilson doit séjourner un certain temps chez nous, deux mois pen-sert-on, on a dû songer à lui offrir une installation qui lui fût agréable. On avait pensé lui réserver le Palais de Versailles, mais M. Wilson a préféré Paris.' "Un simple pied-à-terre me suffira," a-t-il dit à M. Jusserand, notre ambassadeur à Washington, qui a transmis la réponse par télégraphie sans fil. On avait bien le Quai d'Orsay, mais notre ministère des affaires étrangères, tout grand soit-il, est mal disposé pour bes sortes d'installations. On s'en est aperçu q.uand le roi Alphonse XIII et cette canaille de Ferdinand de Bulgarie y séjournèrent quelque temps. Il n'y avait pas de salle de bain à proximité de la chambre à oou-cher et il fallut en installer une à la hâte, dans des bureaux qu'on transforma du mieux qu'on pût. La blignoiré s'y trouve même encore recouverte d'une caisse de bois, on s'en sert pour y accumuler des dossiers. On ne l'utilisera donc pas'cett-e fois, et on paraît décidé pour l'hôtel du prince Murât, un des plus beaux du Parc Monceau. Le prince met son immeuble à la disposition du gouvernement, et pendant ce temps il ira loger dans un de ses châteaux. En grand seigneur, il a seulement demandé qu'on ne lui donnât pas d'indemnité de location. C'est un beau geste de millionnaire. L'hôtel du prince Murât fut bâti par la grand'mère de la princesse, Mme Fur-tado-Heinç, qui employa une partie de sa grande fortune à des œuvres 4e charité, ce qui lui valut la rosette de la Légion d'Honneur, représentant des millions de libéralités. Il n'est pas sans intérêt de rappeler que les six fils du prince Murât furent mobilisés; un est mort sur le front; un autre, grièvement blessé, a été amputé d'une jambe. On a rappelé à ce sujet qu'en 1815, quand tous les fils de la sœur de Napoléon 1er furent déclarés "morts civilement," ils ne trouvèrent de refuge qu'aux Etats-Unis; l'aîné1 -des princes Murât, Achille, épousa une sœur de Washington, et le second fils, grand'père du prince actuel, se maria avec une Américaine. Ce sont là d,es souvenirs franco-américains. Petits détails parisiens, à coup sûr, mais intéressants à connaître. Le Président Wilson trouvera dans cette demeuré le confort bien français, qui peut rivaliser dans oes conditions avec le confort américain, et nous sommes loin de la salle de bain de fortune du Quai d'Orsay. Ce confort est d'ailleurs facile aujourd'hui; il suffit d'avoir deux robinets, l'un à gaz, l'autre à eau, pour avoir ce qu'au XVIIle siècle on appelait "les commodités du lever." Nous somme loin du temps dont parle Bavat dans son "journal" où, quand Louis XIV allait passer quelques jours à Bourbon-L'Ar-chambault, le lieutenant de poîice fit établir deux cents chevaux de relai pour tirer six grandes' charrettes, destinées à voiturer l'eau nécessaire aux bains du Roi. Ceci donne un singulier démenti à certains grignoteurs de "Mémoires," qui ont gravement soutenu, dans de longues études,que Louis XlV n'avait pris qu'un seul bain dans sa longue vie, un seul, vous entendez bien, ces savait^ en sont sûrs. Eh bien, et les deux cents chevaux de Bourbon-L'Archambault, alors ? Un point sur lequel tout le monde est d'accord, par exemple, c'est sur l'appétit formidable du mari de Mme de Mainte-non. Dangeau, le maréchal de Villars, Mme de Maintenon, Mme des Ursins, •Saint-Simon, pout ne citer que ceux-là, donnent là-dessus des détails très complets.Madame, dans une lettre, écrit : J'ai vu souvent le Roi manger quatre plein"s assiettes de soupes diverses, un faisan entier, une perdrix, une grande assiette de salade, deux grandes tranches do jambon, du mouton au jup et à l'ail, une assiette de pâtisserie, et puis encore dài fruit et des œufs dûrs. Le Roi^ et feu Monsieur aimaient'beaucoup les œufs durs. Les restrictions de M.. Boret se seraient mal accommodées avec cet appétit royal dont Louis XIV semblait avoir hérité. JEAN-BERNARD. ' Le Rapatriement AVIS IMPORTANT Nous apprenons que le gouvernement britannique a consenti à prendre à sa charge et à effectuer à ses frais le transport des réfugiés sans ressources. Les réfugiés seront autorisés à emporter gratuitement 300 livres de bagages par personne.Aussi longtemps que le trafic par chemin de fer ne sera pas rétabli il sera quasi impossible de rapatrier les réfugiés de l'intérieur du pays, mais comme la navigation est rétablie sur l'Escaut et que le port d'Anvers est accessible, il a été décidé de commencer par rapatrier les réfugiés d'Anvers. La Commission de Rapatriement a envoyé un délégué à Anvers pour négocier avec les autorités communales en vue de •la réoeption et du débarquement des réfugiés.Les premiers navires quitteront l'Angleterre le 10 décembre prochain, et a partir de cette date les départs se feront régulièrement tous les jours. Les réfugiés seront convoqués en temps utile et recevront toutes les _ indications nécessaires. LA VILLE DE LIEGE LIBEREE (Dr, l'Envoyé Spécial du "Journal.") L'auto battant pavillon français où je roule avec deux confrères a brillamment enfoncé les dernières colonnes d'artillerie allemande, à la traversée de la Meuse, sur le pont de Seraing. Les clauses de l'armistice no^s interdisent, naturellement, de pénétrer dans les villes avant le délai fixé pour leur évacuation. Mais cette évacuation, si on la compte à raison de seize kilomètres par jour, devait ramener le dernier Boche derrière la Meuse véndredi soir. En apprenant que la garnison de Liège a réclamé d'abord vingt-quatre, puis quarante-huit heures de grâce, nous perdons patience et décidons d'entrer quand même. Ce matin, un escadron de cavalerie britannique occupe, depuis quelques minutes, la petite ville de Huy, à 30 kilomètres de Liège. Notre auto en profite pour franchir le fleuve et remonter la rive droite. A vrai dire, les villages que nous traversons commencent déjà à pavoiser et la golonne'd'artillerie allemande que nous rencontrons sur le pont de Seraing présènte ce tableau paradoxal d'une armée défilant sous une haie ininterrompue de drapeaux ennemis claquant aux fenêtres. Mais le drapeau impérial allemand, et non pas le drapeau rouge, flotte sur les' chariots du convoi, et les attelages boches tiennent orgueilleusement le milieu de la chaussée. A un offi- ' cier en grand' manteau couleur lilas, nous crions de faire ranger son convoi, pour nous laisser passer. Il marque une minute d'hésitation ; mais deux ou trois braves spectateurs wallons lui criant: "Laissez passer les Français!" L'officier se décide à hausser philosophiquement les épaules et le convoi se range sur notre passage. Je note au vol la même discipline in- y tacte qu'à Bruxelles. Nous avons trouvé . les gros canons abandonnés partout au bord des chemins. Mais cette armée en retraite n'est nullement en déroute. Elle emmène ses canons légers en fort bon ordre. Cette fois, nous sommes dans Liège. La foule emplit les rues pavoisées; mais elle n'ose pas encore croire elle-même tout à fait au beau rêve de sa délivrance. Quand nous allons déjeuner, dans un grand café tout en vitres, voisin du.majestueux palais des princes-évêques; toute LE NUMERO 1 PENNY No 5

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Oorlogspers, published in Londres from 1914 to 1918.

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