88ème année. No 133 L'INDÉPENDANCE ROYAUIVIE-UNI : ONÉ PENNY BELGE CONTINENT s 15 CENTIMES (HOLLANDE : 5 CENTS) ADMINISTRATION ET REDACTION: BUREAU A PARIS: 5, DANE STE"., HIGH nOLJBORN, W.C.l. U* PLACB DEîi'A, , RSf" TELEPHONE : HOLBOSN 1773-4 TELEFH.: { £3s"*7 5. 6 11. 7" iii —■ JEUDI 7 JUIN 1917. En vente à Londres à 3 h. le mercredi 6 juin. ( 3 MOIS, g SHILLINGS. 1 ABONNEMENTSJ e MOIS, 17 SHILLINGS. [ Conservation par le Progrès. I 1 AN, -32 SHILLINGS. J LA SITUATION Mercredi, midi. La Mer du Nord a été le théâtre, hier, ^'opérations diverses. La plus importante de toutes est le combat naval qui a eu lieu entre une flottille britannique eoilipos-k) de croiseurs légers et de contre-torpilleurs sous le commandement du ' coinmodore Tyrwhitt, et une flottille de six contre-torpilleurs allemands. Dès que la flottille ennemie fut signa-, lée, les croiseurs britanniques l'engagèrent à longue distance, et au «ours du combat qui s'ensuivit, le contre-tor-pilleur "S. 20" fut coulé, et un autre fut sérieusement endommagé. Quelques survivants du "S. 20" fiyent lion pas tués à coups de mitrailleuses comme l'eussent fait les hommes de la KultUr, mais recueillis et faits prisonniers.Nos Alliés n'ont aucun perte à déclarer, ce qui s'explique par le fait que les croiseurs britanniques, possédant une artillerie d'uu calibre supérieur à, celui des contre-torpilleurs, purent tenir sous leur feu la flottille ennemie sans que celle-ci pût espérer atteindre les croiseurs.Le "S. 20" était un contre-torpilleur de 570 tonnes* dont les machines, mues par des moteurs à pétrole, lui assuraient une vitesse de 33 à 35 nœuds ! La perte du "S. 20" porte à 45 le total connu des contre-torpilleurs allemands coulés à ce jour, dont six fut détruits dans la Mer du Nord au cours des deux derniers mois. Comme le fait observer le "Morning Post," il est très possible que les ré^ cents bombardements de Zeebrugge et d'Ostende, dont le dernier eut lieu le matin du même jour où eut lieu l'engagement naval en question, ont fait sortir la flottille allemande de ces deux ports, où elle ne se sentait pas suffisamment en sûreté. En ce cas, l'expérience pourrait être renouvelée avec fruit et la sécurité do la navigation dans la Manche ot dans la Mer du Nord ne pourrait qu'y gagner. Zeebrugge et Ostende, le fait est indéniable, ont été transformés par les Allemands en véritables repaires de pirates, et Zeebrugge, notamment, n'est autre chose qu'un nid de sous-marins que, depuis longtemps, il aurait fallu détruire. S'il faut en croire les dernières informations, les récents bombardemnts, par eau et par air, ont détruit de fond en comble les installations ennemies ; et les dégâts commis à Ostende, où étaient établis de nombreux ateliers allemands, sont également, à ce qu'on annonce, des plus importants. "* Les aviateurs britanniques également se sont acharnés, hier encore, contre les installations militaires allemandes dans la région de Gand, et en ces derniers temps ce s'ont des tonnes d'explosifs qui ont été lancées du haut des airs sur les ateliers et aérodromes boches de la région.Des aviateurs français sont allés, de leur côté, bombarder Trêves, à titre de représailles pour les bombes lancées par les Allemands sur la ville ouverte de Bar-le-Duc. La même escadrille française bombarda, au cours de son raid, les aérodromes allemands de ' Morhange, de Habsheim, de Frescati et de Sisson, pendant que d'autres s'attaquèrent aux gares de chemin de fer et aux dépôts de munitions allemands situés à l'arrière des lignes. Enfin, l'aérodrome de Colmar et la gare de Thionville reçurent, eux aussi, la visite d'aviateurs français. Ceux-ci, en plus de ces exploits, ont descendu dans la seule journée du 4 juin six appareils allemands, tout en en contraignant sept autres, endommagés, à atterrir. ■i^—■frr '■'i * Le dernier communiqué britannique signale douze appareils allemands descendus, et Berlin parle d'un nombre égal de machinés alliées abattues. D'autre part, nos ennemis ont renouvelé hier leur exploit de l'autre jour, et „ une escadrille d'avions, seize nous dit-on, sont venus survolèr l'-estuaire de la Tamise, lançant des bombes sur différents centres habités du comté d'Essex et essayant d'atteindre les établissements navals du Medwaf. Les dégâts commis par les aviateurs ne sont pas en rapport avec le très grand nombre de bombes qu'ils ont lancées, et le nombre des victimes est loin d'atteindre celui fait à Folkestone. Aux -dernières nouvelles il y avait deux tués et vingt-neuf blessés, dont deux sérieusement.Cette fois, pourtant, les oiseaux allemands laissèrent une partie de leurs plumes, car deux appareils ennemis ont été abattus. Les aviateurs volaient à une très grande altitude et étaient à peine perceptibles à l'œil nu ; mais le bruit de leurs moteurs fut nettement perçu. En fait d'opérations militaires, les communiqués de Paris et de Londres signalent les "incidents" suivants: Paris annonce la reprise de tranchées perdues par nos amis hier au nord-ouest de la Ferme de Froidmont, et un duel d'artillerie intermittent dans la plupart des secteurs du front, mais particulièrement sur le front belgo et du côté de Hurtebise et sur le plateau de Vauclerc. Londres rapporte une légère avance britannique sur la Souciiez, au cours de laquelle la Centrale électrique que les Canadiens avaient occupée puis abandonnée, a été reconquise. De nombreux raids ont été exécutés par nos Alliés, notamment du côté de Lens et d'Armentières, mais le plus important eut lieu au sud d'Ypres, puisqu'il permit de ramener 75 prisonniers. Berlin se montre de plus en plus nerveux par suite du prolongement du bombardement britannique au sud d'Ypres, dans la boucle de Wytschaete, qui continue depuis plusieurs jours pour ainsi dire sans arrêt. Sur le front italien, les Autrichiens sont revenus à l'attaque, tant dans les secteurs de Gorizia et de Vodice que sur le Carso. Nos Alliés, après une lutte très vive, repoussèrent les assaillants du côté de Dosso Faiti aussi bien que du côté de Castagnavizza. Dans ce dernier secteur, les Italiens ont même légèrement progressé, mais au sud de Jamiano ils ont dû rétrograder un peu, leurs positions nouvelles se trouvant trop exposées au feu de l'artillerie ennemie. Pétrograd mentionne des actions secondaires dans la région de Krewo et de Potashnya j des fusillades sur le-front roumain, et quelques escarmouches sur les fronts arménien (Erzinjan) et persan (Rovànsir, au nord de Kermansliah). La nouvelle de la démission du général Àlexeieff perd de sa gravité en présence de l'information que o'est le général. Brussiloff qui lui succède en qualité de commandant en chef. La conférence de Stockholm continue de préoccuper les délégués ouvriers et soldats 'russes qui font en ce moment la pluie et le beau temps en Russie. Les délégués de Pétrograd, -dans une nouvelle résolution, déclarent qu' "une fin rapide de la guerre ne peut être obtenue que si les partis socialistes et ouvriers ainsi que les tracle unions de tous les pays sont prêts à unir leurs efforts pour lutter énergiquement contre ce massacre universel." D'autre part, le mouvement gréviste s'étend et à Berlin [e Kaiser se frotte les mains. 3PERAT10N8 NAVALES BOMBAfiDEMENT D'OSTENDE Amirauté, mardi.—La base navale ennemie et les ateliers d'Ostende ont été Violemment bombardés ce matin an point du jour. Un grand nombre d'obus °nt été tirés avec de bons résultats. Les batteries côtières ennemies ont répondu <>■ notre feu, mais' nos unités n'ont subi aucun dommage. (C est le 4me bombardement- de la côte be'ge en 4 jours.) Zeebrugge en ruines Le bombardement exécuté la nuit dernière par la flotte britannique a été le plus formidable de ceux qui ont eu lieu depuis le début de la guerre. Il a duré une heure quarante minutes. Suivant des informations données par un déser-' teur allemand, Zeebrugge aurait été réduit en ruines'.—Excliang-e. Paquebot français torpillé Le steamer "Yarra" (4fl63), des Messageries Maritimes, a été torpillé le 29 mai dans la Méditerranée. Des 690 personnes à bord, 56 sont manquantes. LA COMFEfiElGE M STOCKHOLM On mande de Stockholm : Dans une déclaration, la délégation socialiste autrichienne précise sa conception de la paix : ' (1) Eïle réclame une paix sans annexions.- (2) Elle rend responsables de la guerre tous les gouvernements bourgeois, à un . degré égal; par suite, il n y a pas lieu de répondre à la question de savoir qui est cause de la gjQerre. La déclaration est opposée à l'annexion de la Belgique. L'indépendance politique du peuple serbe doit être rétablie : la Serbie doit recevoir Ses communications avec la nier pat' une entente avec le Monténégro. Les Etats balkaniques devraient régler eux-mêmes leurs relations réciproques. (3) Les nations sud-slaves et les pays de la couronne d'Autriche-Hongrie, la Bosnie comprise, doivent rester unis à l'empire. Cependant, la délégation s'engage à appuyer en tous temps les aspirations cle ces peuples vers l'autonomie. (4) L'autonomie de la Finlande et de la Pologne russe doit être assurée. Les Polonais de Galicie et de Prusse doivent aussi recevoir l'autonomie nationale,; mais en restant rattaché à l'Autriche et à la Prusse. (5) La délégation affirme que cette guere a'ft pas pour but la libération des petites nationalités d'Autriche : au contraire, o'est l'Autriche qui soutient ces petites nationn'HAo (6) Les questions économiques et de droit international constituent une partie importante du futur traité de paix. Les dommages causés sur mer et sur ■ terre devront être réparés, le protec- * tionnisme douanier supprimé. Une administration internationale commune devra être créée pour les routes commer- 1 oiales et maritimes et les canaux in- 1 ter océaniques. (7) La délégation protesta contre le 1 système de guerre économique inauguré ! par la conférence de Paris en 1916. - ( Le Conseil des délégués ouvriers et ( soldats, dit une dépêche R&uter de Pé- 1 trograd, a envoyé,une longue déclara- 1 tion aux partis socialistes et aux fédé- ; rations centrales des syndicats ouvriers 1 du monde, demandant à tous' les partis ] socialistes et ouvriers de : s'unir dans leurs efforts en-faveur dé la paix. La dé- , claration dit: Le premier pas important j dans cette direction est la convocation < d'une conférence internationale dont le -, principal objet serait d'arriver à une ] entente entre les représentants du prolé- ] tariat socialiste sur Jes moyens à em- -1 ployer pour mettre fin à la trêve des partis avec les gouvernements et les classes 1 impérialistes, qui rendent inefficace upe ] lutte réelle en faveur de la paix. La conférence sera ouverte à Stock- ( holm un jour A fixer entre le 28 juin et ( le 8 juillet. L'ATTENTAT DE SARAJEVO i « c / C Edmond Gerde était chef de la police r de Sarajevo lors de l'attentat contre le j prince héritier autrichien. On sait qu'a- 1 prèg le premier attentat, qui ne réussit j pas, l'itinéraire de retour avait été, ] modifié. Gerde, cependant, qui, en qua- ] iité de chef de la police, se trouvait dans ^ la première voiture précédant celle du prince héritier, "prit une rue qui ne figurait pas âu nouveau programme." C'est là qu'eut lieu le second attentat £ qui coûta la vie à l'archiduc et à sa, s femme. c Or les journaux viennois, la "Neue s Freie Presse" entre autres, publient t des informations au sujet d'une série c d'abus découverts dans la commission i de ravitaillement de Sarajevo. Les abus I portent sur plusieurs millions de cou- t ronnes. Le président de cette commis- p sion était précisément le chef de police t Gerde ; il fut emprisonné avec seize de é ses complices. Lors des perquisitions dans la maison de Gerde et dans celles' \ le ses amis, on découvrit des livrets c de dépôt de plusieurs banques d'une p valeur dépassant un million de couron- 1 nés. Dans la maison d'un négociant de c Budapest, complice de la commission de Sarajevo, 011 découvrit aussi une lettre le Gerde, dans laquelle celui-ci informait ce négociant que, de par sa situation officielle, il lui épargnerait une irrestation éventuelle. Ces machinations lu chef de la police de Sarajevo pourront jeter un jour tout particulier sur l'affaire plus que mystérieuse de l'attentat -de Sarajevo, le 28 juin 1914. AUTOUR de la GUERRE AUTRICHE-HONGRIE — Les titres de certaines compagnies de navigation austro-américaines ont haussé considérablement sur le marché de Vienne, le gouvernement autrichien ayant autorisé la vente aux Etats-Unis de plusieurs paquebots à un prix très rémunérateur. Deux navires, du Lloyd autrichien se trouvant dans les ports chinois ont aussi été vendus avec un grand bénéfice. BELGIQUE — Le "Taeglische Rundschau" dit: "La séparation administrative de la Belgique, avec Bruxelles comme capitale pour la partie flamande, et Namur pour la partie wallonne, a été discutée il y a quelques jours à Bruxelles par le Chan-selier impérial, le Dr Helfferich et le général von Falkenhausen. La discussion a, eu Ifrait spécialement à la question de savoir jusqu'où cette division pourrait s'exécuter en présence du refus de divers fonctionnaires belges d'y coopérer à la suite de la note du "soi-disant gouvernement belge" au Havre, déclarant qu'une telle coopération est une trahison. Quelques-uns de ces fonctionnaires "rebelles" ont été envoyés à Berlin. Les mesures à prendre pour surmonter ces difficultés ont été examinées." ESPAGNE -— La réponse allemande à la note îspagnole relative à la destruction -du îavire "Patricia" déclare que le sous-narin voulait seulement arrêter le navire, mais comme -celui-ci continuait sa 'oute, un obus fut tiré. La note exprime «s regrets pour la saort du mécanicien :t promet compensation ; elle déclare [u'il n'y a jamais eu intention d'insul-er le drapeau espagnol et promet qu'à a première occasion des navires de guerre allemands passeront devant un îavire espagnol et salueront chacun le >a"villon espagnol de 21,coups de canon. — Au cours de récentes manœuvres l'artillerie à Gibraltar, le feu d'une jatterie anglaise a accidentellement été lirigé sur Algésira'S. Heureusement, il l'y a pas eu de morts et les dommages natériels sont peu importants. Des -ex-dications ont déjà été données au gouvernement espagnol. — Le correspondant du "Times" à ranger croit à une prochaine rupture de 'Espagne avec Raissouli. Ceci pourrait imener une recrudescence d'anarchie lans la zone espagnole au Maroc et né-:essiter peut-être "une nouvelle campagne. ETATS-UNIS Le président Wilson a envoyé à la îussie une note expliquant les buts de juerre américains et définissant la for-nule "ni'annexions,ni indemnités" pro-)osée par le conseil des délégués des ouvriers et soldats. Cette note ne sera pas rnbliée à Washington avant que M. ^rancis, ambassadeur des Etats-Unis à 'étrograd, ait pu la présenter au gouvernement russe. Pour la troisième fois on a arrêté des spions allemands qui essayaient de dé-ruire l'aqueduo de New-York. Pour .voir une idée de l'importance de cet ttentat, il fant savoir que cet aqueduc onstitue un des travaux les plus con-idéra/bles et les plus merveilleux des emps modernes. Rien qu'il n'ait coûté ue 936 millions de francs, c'est-à-dire, nfiniment moins que le canal de 'anama, les problèmes de sa construc-ion ont été plus ardus et plus com-lexes. La principale difficulté consis-ait dans l'obligation de faire passer les normes conduites par dessous le lit de ept rivières, dans des sols les,plus ariés, et aussi les plus traîtres. L'aque-,uc a environ 180 kilomètres de long; iour assurer la salubrité de l'eau et 'établissement des réservoirs, il a fallu éplaoer sept villages et trente-deux cimetières, ces derniers contenant 2,800 corps qu'on a dû déterrer et inhumer ailleurs ; 25,000 ouvriers furent employés. Un de leurs camps était devenu une véritable petite ville avec un système de d'égoûts et d'éclairage, des églises, des écoles, un hôpital et même une caisse d'épargne. Le Catskill Aqueduc pourrait, au besoin, augmenter l'approvisionnement d'eau de New-York de 22 millions et demi d'hectolitres par jour, ce qui doublerait la quantité demandée par la population actuelle de cinq millions d'habitants. Il est donc permis d'envisager l'avenir, sous le rapport de l'eau potable, avec sérénité. Il y a juste '9 ans, un simple puits, sur le square de Bowling Green, suffisait pour abreuver la population de ce qui ' était alors New Amsterdam.—La Presse Associée. FRANGE Le vote de la chambre française a été acquis d'après les renseignements donnés hier, par 453 voix contre 55. D'après le journal officiel, les votes négatifs ne comprennent que 52 noms, dont 47 socialistes unifiés {la plupart du groupe minoritaire), plus deux socialistes révolutionnaires, un nombre de l'union radicale sdîSaliste, et deux extrêmes radi-caux-sooialistes. La plupart des membres de la majorité socialiste Ont voté avee le gouvernement, M. Renaudel ayan? succédé à la tribune à M. Ribot et ayant, dans un beau mouvement d'union patriotique, retira l'ordre du jour' proposé par le groupe de la majorité socialisé..— Un décret officiel crée, pour la durée de la guerre, une armée polonaise , autonome en France, sous la direction .. du commandement suprême français. Elle comprendra- tous les Polonais servant actuellement dans l'armée française ainsi que des Polonais d'autre provenance.GRANDE-BRETAGNE — M. Bonar Law a fait connaître à la Chambre des Communes que les Etats-Unis ont jusqu'ici avancé à la Grande-Bretagne deux milliards de francs. -— M. Bonar Law a déclaré au cours de cette même séance que les propositions du gouvernement au sujet de la constitution de la convention irlandaise avaient ëtc complétées et <jue le gouvernement attendait la décision des partis, qui doivent se réunir ces jours-ci. — Mrs. Pankhurst a obtenu du Premier Ministre l'autorisation de se rendre en Russie. JAPON — Le docteur Iyenaga, chef de la propagande japonaise aux i^tatâ-Unis et ami personnel du premier ministre japonais, a fait hier, dans une réunion traitant des questions extérieures, une déclaration qui cause une grande sensation : — Si la .Russie, a dit M. Iyenaga, venait à faire une paix séparée, elle se mettrait, ipso facto, sous le contrôle et sous la domination de l'Allemagne. "Le Japon ne pourrait pas admettre cela, car le Japon verrait se reproduire la menace de 1EJ04 et la tendance à une domination russo-allemande en Orient. "Non seulement le Japon se sentirait menacé, mais aussi la Chine. "Le Japon prendra donc toutes ses précautions contre une pareille éventualité, et, si cette éventualité se réalisait, le Japon, pour la combattre, mettrait en œuvre toute son énergie et toutes ses ressources." RUSSIE — Les industriels ayant refusé de satisfaire aux demandes principales des délégués ouvriers, tous les travailleurs des usines de Pétrograd ont décide de faire la grève générale dès le 5 juin. — Le prince Lvofi a reçu le télégramme suivant des armées: "Nous, officiers et soldats de la 136e division d'artillerie, actuellement au front, en présence de l'attitude de Lénine, qui prend les apparences d'un provocateur, voire d'un espion, et qui a traversé l'Allemagne pour se faire, en Russie, le propagandiste de la paix séparée (qui serait la perte de la Russie libre), demandons l'arrestation immédiate de Lénine, et l'ouverture d'une enquête judiciaire sur ses faits et gestes. Nous vous prions de publier ce télégramme dans les journaux."

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