L'indépendance belge

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13 January 1917
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s.n. 1917, 13 January. L'indépendance belge. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/sb3ws8jk6d/
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L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI s ONE PEMNY BELGE. CONTÎMENT: t5 CENTIMES (HOLLANDE : 6 ÇEMTS) ADMINXSTBATtON EX REDACTION-: BUREAU A PARIS • , __ _ _. Jn<-. / TUOQR HOUSE, ÏUDOR ST., LONDON. E.C. PLACE DE LA BOURSE-; SAMEDI 13 JANVIER 1917. ABONNEMENTS \\9 SHILLINGS.| CONèEEVATIÔN PAR LE PROGRÈS. téléphoné: cîty 3900. telew : { et En vente à Londres à 3 h. le vendredi 12 janv. li an 32 smKes j LA SITUATION. Vendredi, midi. La réponse -des Alliés à la note du "Président Wilson, que nous publions plus loin in extenso, constitue l'événe-nuent politique Je plus considérable qui so soit produit xtçpuis la déclaration de guetee. C'*»st-isii-document historique qui n'a <lc-précédent que dans la Décferatioa de .s Droits de l'Homme, dont il forme à 'n fois le pendant et le complément. La.Xote s'inspire du même esprit, défend la même cause : la justice et la liberté, et la seule différence entre les revendications de la France révolutionnaire d'il y a un siècle et demi et l'Europe " révolutionnaire " d'aujourd'hui, en armes contre le despotisme militaire, est qu'il ne s'agît plus de défendre l'homme dans son individualité niais dans sa collectivité. Le procès qui se plaide devant l'humanité est le procès des petites nation-révendrqttaaït leur droit à Fexisten-ce cl au libre dé\-ek>ppemicnt, et la France* cette lois., n'est plus seule devant une Europe alarmée. Les idées de 1789 oni fait du chemin, et c'est toute l'Europe civilisée qui s'est rangée derrière De drapeau delà liberté, de F égalité, de la fraternité, pour faire face au tyran. l.ê paragraphe X de la Note dit en effet que ''las Alliés désirent avant tout asseoir Ici paix sur les principes de îa liberté, <!© la justice et de l'inviolable fidélité aux engagements internationaux." Dans le paragraphe III il est-dit que '-'les Alliés luttent non pas pour des intérêts égoïstes mais, avant tout, pour sauvegarder l'indépendance des peuples, ie droit et l'humanité." Dans un exposé très précis, très serré, la Note rappelle les crimes commis par l'Allemagne militariste et belliqueuse contre les nations et les peuples de Belgique et .du Luxembourg; contre le droit international et individuel; contre la civilisation et l'humanité. Les horreurs commises en Belgique et en France, en Serbie et en Arménie, sur terre et sur mer et dans les airs par les Puissances Centrales forment des «chefs d'accusation écrasants et les Alliés protestent avec raison contre le passage de la Note présidentielle qui tend à. placer les deux groupes de belligérants sur im pied1 d'égalité. Contrairement h l'Allemagne et ses complices, ils me font aucune difficulté pour indiquer, dans leurs grandes lignes, leurs conditions de paix. Celles-ci impliquent, avant et pardessus tout, la restauration de la Belgique., de la Serbie et du Monténégro avec les compensations qui leur sont dues™ 1 évacuation des territoires envahis en France, en Russie et en Roumanie, avec juste réparation; la réorganisation de l'Europe, garantie par un régime stable et basée à îa fois sur le respect des nationalités et sur le droit de lotîtes les nations, grandes ou petites, au développement économique en toute liberté et en toute sécurité, ainsi que, simultanément, sur des conventions terri-.loriates et des arrangements interna-tt'iananx garantissant les frontières de terre et de mer contre- des attaques injustifiées-; la restitution des provinces aaxachées jadis aux Alliés, par la force des armes on contre le gré de leurs habitants:; la libération des Italiens, des Slaves, des Roumains et Ses Tchèque — tValaqtœs de la domination étrangère; la délivrance des populations soumises au joug turc; et l'expulsion d'Europe de l'Empire ottoman, pour qui il n'y a plus place parmi îes nations civilisées de l'occident. Enfin, la Note rappelle les intentions de la Russie à l'égard de la Pologne, dément de la façon la plus\formelle cju'il entre dans les intentions des Alliés de poursuivre l'extermination et la disparition des peuples germaniques, et termine avec l'expression de la volonté bien arrêtée des Alliés, individuellement et globablement, de faire tous les sacrifices nécessaires en vue d'une conclusion victorieuse, du conflit, de l'issue duquel dépend l'avenir de la civilisation aussi bien que le bien-être et la prospérité des Alliés. Il y a lieu de faire remarquer que, simultanément avec la Note des Alliés,. M. Briand a remis à l'ambassadeur des Etats-Unis une Note du gouvernement belge dans laquelle celui-ci exprime son entière adhésion à la réponse commune des Alliés et, tout en remerciant les Etats-Unis de la généreuse aide apportée à la malheureuse population belge, rappelle à la grande nation sœur la situation singulière de la Belgique '"obligée par la suite de la violation de sa neutralité, d'efltrer en guerre." Par cette Note la Belgique se place, comme de juste, en marge, si l'on peut dire, îet au-dessus des autres nations belligérantes et cette " nuance " est relevée encore par le fait que notre ministre des affaires étrangères, le baron Beyens, a assisté à l'entrevue de MM. ^Briand et Sharp. Signalons encore, en fait de notes, celle remise par le gouvernement allemand aux neutres relative à la situation nouvelle créée par la réponse négative des Alliés à la Note allemande du 12 décembre, et la réponse du gouvernement grec à l'ultimatum des quatre Puissances. La Note grecque, tout en donnant satisfaction sur la plupart des points, est évasive et inspirée par le désir évident de gagner du temps. Heureusement, le général Sarrail, qui a pleins pouvoirs pour agir, est en mesure de prendre les décisions que comporte la situation. Les faits militaires les plus saillants de la journée sont la perte de deux navires de guerre britanniques : le pré-dreadnought "Cornwallis," torpillé en Méditerranée, et le ''Ben My Chree," navire auxiliaire coulé dans le port de (. asteloïtjzo ; l'occupation de Rafa (frontière de Syrie) par les troupes britanniques (1,609 prisonniers turcs); un retour offensif russe sur la Putna (affluent du Sereth) ; et une nouvelle aVance russe dans le secteur de Rig-a-Mitau.Le plus intéressant de ces faits est incontestablement le succès des troupes britanniques sur 'a front'ère- syrienne. Il signifie la faillite irrémédiable des visées germano-turques sur l'Egypte et le canal de Suez et prouve que l'Empire turc est aussi exténué que l'Allemagne et l'Autriche. Les points faibles de la cuirasse de nos ennemis apparaissent ainsi plus nombreux tous les jours et les Puissances Centrales doivent voir approcher avec consternation ie printemps qui les obligera à faire face avec des moyens réduits à tous leurs adversaires simultanément. OPTIMISME ET PESSIMISME. Une -perversion dis jugement Au dernier nœEting de Richmond, M. Emile Vandervelde- a établi le rapport entre te conditions actuelles de l'Allemagne ai les déportations.. Ii a touché à Ja situation générale de l'Europe, et il a .fai'L à cafc égard quelques remarques aussi fondées que rassitraaxtes. Optimisme excessif au début, a-t-il dit, en parlant des événements «1 Roumaarie, pessimisme trop absolu à présent. Telle est la note, en effet, et l'orateur a remis les choses au jroint avec autant de bon sens que de clarté et d'éloquence. Mais comment en serait-il autrement, comment l'optimisme, et. le pessimisme «e esraisjifc-ils pas excessifs, puisqu'ils M. sont l'un et l'autre qu'une perversion de la faculté du jugement, perversion qui, comme tous les états morbide-, a des périodes de recrudescence et d'accalmie'-? Pour une mentialiUÎ saine et bien équilibré© il ne -peut y avoir que le jugement, tout simplement, avec ses déductions favorables ou défavorables.. JVans le cas pathologique qui nous 00 pmia, .]# ^ractéristiotta e'fiâfc h jeaili-. pns: 011 e-t optimiste ou pessimiste quoiqu'il arrive. C'est en somme une affection ayant des causes différentes et des mahifest^-tions opposes? mais de même nature sous son doubi'e aspect. Elle s'est déclarée au début de 'a guerre, elle est passée à l'état endémique et. n'a- fait que s'étendre. Est-elle d'origine microbienne? !... La compétence nous fait défaut pour répondre. Mai? il paraît certain qu'elle se rattache au tempérament : grattez Poptimiste, vous y trouverez neuf fois sur dix, le sensuel, l'épicurien, l'esprit léger ou superficiel. Le pessimiste, en général, trahit au contraire le nerveux, l'être affaibli, impressionnable ou l'atrabilaire.. Au demeurant l'.un et l'autre sont des types de la comédie humaine vieux comme le monde. Voltaire, dans un roman: 'Candide," avait déjà pris à parti l'optimisme béat qui enlève aux hommes tout désir d'amélioration, les rend incapables de tout effort pour remédier au mal réel. Le "docteur Pan-gloss" et le savant "Martin" sout des uers£ai.uAims demi nos n'ères firent- rtar la ' suite le "docteur Tant-mieux" et le. "docteur-Tant-pis" et qu'ils popularisèrent.Notons que l'époque où Voltaire écri- • vit son roman, il parut en 1750, était bien choisie pour cette charge à fond - contre l'optimisme, que Liebnitz alors ' avait mis à la mode. Un épouvantable tremblement de terre avait bouleversé' ■ le nord de l'Afrique et- détruit Lis- ■ bonne. Mais, plus terrible que les éléments déchaînés, la guerre de Sept ans sévissait. Sans épargner l'Amérique elle accablait de maux l'Europe que la famine surtout éprouvait cruellement : avant même que cette guerre ne fût déclarés, et quoique l'on ignorât alors jusqu'au nom de submersible, trois cents vaisseaux marchands, battant le pavillon de la France, avaient été coulés ! "De tous les coins du monde, dit un écrivain du temps, s'élevaient les gémissements de l'humanité en détresse." C'est le cas de répéter avec l'Ecelé-siaste : "Nil novi sub sole! " Coahtsion à éviter.—Le milieu ambiant. Bien entendu, il ne faut pas confondre l'optimisme avec la force d'âme et de caractère, pas plus qu'il n'y aurait lieu d'entacher de pessimisme la clairvoyance et la circonspection. La belle endurance de> nos troupes, par exemple, qui leur fait braver le danger, supporter avec sérénité et bonne humeur les atteintes de l'hiver, de l'affreux hiver des tranchées, n'est autre que cette force à laquelle s'allie- la volonté de vaincre. On la comprend dans la lutte, qui absorbe tout l'être et ne lui laisse que ce mobile unique : la victoire. Mais où elle étonne davantage, c'est quand 011 la retrouve jusque dans l'âme du soldat qu'un sort adverse -a fait tomber entre les mains de l'ennemi. La lettre qu'envoyait, il y a quelque temps, un jeune lieutenant d'artillerie, interné depuis de longs mois déjà dans un camp de j>ri-soniiiers en Allemagne, à l'un de nos amis, nous en a fourni un exemple. Gai, expressif, le style de cette épître ne laissait rien deviner des souffrance® matérielles que pouvait endurer celui qui l'écrivait; on n'y pressentait pas les heures interminables, monotones, désolantes qui se déroulaient pour lui dans ce milieu séparé du monde extérieur, rigoureusement gardé, où devait régner une discipline de fer. Le signataire s'oubliait. Il ne songeait qu'à encourager ceux auxquels il s'adressait, à écarter de leur esprit toute appréhension funeste, à raffermir en eux l'espoir. N'est-ce pas touchant et admirable? Et comment 11e voir dans le sentiment. élevé qui dictait ces ligues à leur auteur, que l'optimisme vulgairement dit, presque toujours, celui-ci, verbeux ou inconsidéré ? Le milieu ambiant prédispose cependant au plus haut point aux anomalies auxquelles nous touchons. Sous ce rapport, il est même assez extraordinaire que les populations restées dans les pays occupés y semblent moins sujettes que celles qui ont émigré. Pour autant que nous puissions eu juger par les renseignements au surplus fort souvent contradictoires qui nous en arrivent, l'état moral en Belgique est relativement moins mauvais qu'on ne pourrait le croire. Cela tient sans doute à ce que la présence odieuse de l'étranger n'y est re 'sentie que d'une façon en quelque sorte épisodique. Une fois le contact passé, si dur, si douloureux qu'il ait pu être, on se retrouve chez soi ; chacun se réfugie dans ses -affections, dans ses habitudes, se retrempe dans ses souvenirs. C'est le sol où l'on a toujours vécu, que l'on espère, que l'on a la certitude de voir libéré un jour. Au contraire, ceux que la tempête a dispersés, en quelque lieu qu'ils soient, restent des déracinés. Nonobstant les raisons auxquelles iis ont obéï : leur façon de comprendre le patriotisme, les-1 liens de famille avec nos défenseurs, des fonctions spéciales, la violence à laquelle ils ont cédé, la ruine, ils ressefi-tent, eux aussi, les maux de la patrie loiutaiue. Mais ils n'ont pour se soutenir que des consolations factices et éphémères. w Ce qui leur est réservé, c'est l'exil, c'est la vie morne et déprimante du réfugié; vie souvent en commun toute de contrainte dont la durée excède ce que l'on -aurait pu prévoir, autant pour ceux qui l'ont acceptée que pour ceux qui les ont généreusement accueillis. Heureux ces privilégiés qu'un travail plus ou moins rémunérateur exonère de cette existence et distrait cle la tristesse des temps! Chez les autres, l'organisme.s'atrophie, le caractère s'aigrit et, naturellement-, le pessimisme trouve là un terrain tout préparé. Les rapports individuels. La question, au point cle vue où nous nous plaçons, u'csl pourtant pas d'une gravité exceptionnelle. Elle n'intéresse pas l'essence miemé de l'humanité et les systèmes jjlhloscphiques et "philobochi-ques" cle Leibnitz et de Schopenhauer, 'les grands prêtres de l'optimisme et du pessimisme, 11'ont rien à y voir. Trop cle confiance a évidemment été pour quelque chose clans le faux départ de la ' Roumanie dont parlait le ministre Valide rvelde : "On n'a jamais intérêt à diminuer dans ses prévisions la force de son ennemi, écrit M. Piclicn, l'ancien ministre 1 des affaires étrangères en France; 'on a même l'intérêt contraire. Plus 011 estime qu'il est dangereux, plus 011 est conduit à •redoubler de travail pour le réduire. Autant le pessimisme est funeste s'il aboutit à la résignation ; autant une appréciation, même excessive, cle la puissance adverse fait rechercher le-s moyens do la dominer quand -on en a le courage et la volonté inflexible." Puissamment raisonné. Malheureusement, pour le pays auquel il aurait pu servir, le conseil arrive un jïeu tard. Ramenée aux ju'opo-rtions que nous, l'-.i avens données, celles d'un simple phénomène psychologique et passager relevant de -la mentalité des foules, là question n'a trait qu'aux rapports individuels. Ceux-ci sont à cet égard cle plus en plus tendus. Optimisme ou pessimisme aujourd'hui, 011 ne peut être que d'un côté ou de l'autre; comme toujours, c'est le moyen terme qui manque le pdue Or, les deux systèmes sent éminemment contradictoires et antagonistes, ce © qui fait- que l'on ne s'entend plus du tout. Il faut reconnaître que l'optimisme est bien porté. Il donne à celui qui le professe un petit air crâne-, qui le rehausse aux yeux de tous; c'est le su-perpa-triote, et comme sa thèse répond en général aux désirs de chacun, il a pour lui un avantage sérieux, celui du nombre. Le pessimisme, lui, n'assure pas à ses -adeptes le même bénéfice. Il a l'allure moins franche, il est toujours un peu honteux; avec lui, il faut biaiser, et quand l'événement vous donne raison presque s'en excuser. Inutile d'ajouter que l'optimisme a le succès facile, la victoire aisée. Pour ce qu'elle lui coûte !... Quant au pessimiste, les "communiqués" les plus catégoriques 11e sauraient le convaincre. Il doute de tout. Les Alliés seraient-ils à Berlin demain, qu'il, se demanderait avec inquiétude, pourquoi ils ne sont pas encore à Dantzig ? Il va sans dire que l'optimisme est conquérant et annexionniste. Il est pour le démembrement de l'Allemagne, et il en partage les morceaux, sans s'arrêter aux fleuves ni aux montagnes, avec une générosité qui, comme la obarité bien ordonnée, commence par soi-même^. Que ces visées ambitieuses épouvantent le pessimiste, cela va de soi. C'est qu'il n'a d'autre rêve, lui, le pauvre, que de rentrer un jour dans notre "bonne petite Belgique," et d'y vivre comme autrefois, "bien tranquille." Sur ce ton, il est assez difficile de se mettre d'accord. La brouille sépare les amis, la discorde entre dans les familles, et, par moment, 011 -se croirait reporté f au beau temps de " l'Affaire." . . . Tout cela, évidemment, après la guerre se- tassera, et il n'en restera plus trace. Mais le chercheur, l'écrivain de l'avenir, retrouveront là, sans conteste, l'un des à-côté les plus curieux de la crise terrible que noits traversons—crise entrée désormais, ceci soit dit sans optimisme et par la seule observation des faits, dans une phase qui ne saurait être cependant que résolutive et ultime. HEIN ZMAN-SAVIN 0. LETTRE D'ITALIE. {De notre correspondant.) Les ferments pacifistes. Rome, le 9 janvier. Bonifia caput rivùndi. Les quirites ont, en ce moment, une raison de plus de répéter avec orgueil ces trois mots qui reviennent volontiers sur leurs lèvres. C'est dans la ville éternelle que se sont donné rendez-vous les représentants de la Quadruple, autrement dit cîu monde civilisé, et ce n'est probablement pas sans raison qu'a été fait ce choix. L'Italie est placée au bord de cette mer au-delà de laquelle se joue une des manches de la grande partie engagée entre les barbares et nous. On perçoit ici plus facilement les bruits qui viennent de ce côté; mais d'autres raisons ont aussi contribué à dicter ce choix, celle-ci par exemple qui m'a été énoncée par un clés principaux délégués d'une des Puissances alliées. L'Italie joue avec un élan merveilleux le rôle qu'elle s'est attribué clans ce formidable conflit. Il était juste par conséquent de lui donner un témoignage cle sympathie et cle déférenceC On sait qu'elle lutte contre des difficultés dont les autres Etats de la Quadruple sont à peu près indemnes, sauf, peut-être, la Russie, et qu'elle doit surveiller ses derrières pendant qu'elle fait face aux ennemis vers la frontière. Les socialistes 11e désarment pas et continuent à saboter la guerre nationale au nom de l'Internationale. Ce n'est pas que leur action constitue un danger; mais elle agace, et l'agacement,en temps cle guerre, est- un inconvénient. Que si au contraire l'agitation socialiste prenait une forme menaçante, 011 aurait vite fait de la mettre à la raison. Il n'en est pas moins vrai cependant que la Note allemande offrant la paix suivie à courte distance par la proposition Wilson a remis en action les ferments pacifistes qui semblaient assoupis e-t qu'une partie de l'élément- giolittien qui n'avait pas répudié son neutralisme et s'était borné à le mettre eu réserve, sauf à l'arborer à la première occasion, a profité cle ces deux manifestations pour inaugurer une campagne en faveur de la paix coûte que coûte, c'est-à-dire, de la paix germanique, tandis que la meute socialiste frétillait de joie et croyait que l'heure de son triomphe allait sonner. Les socialistes et les giolittiens impénitents ont agi de plein accord, sans l'avouer, bien entendu, tandis que leurs organes célébraient, officiellement ou sous une forme déguisée ou' purement suggestive, selon les lieux, les avantages d'une solution pacifique, les inconvénients d'une prolongation cle la guerre ne pouvant plus modifier sensiblement les positions acquises, et la nécessité par conséquent de saisir au vol cette double occasion de remettre l'épée au fourreau I et d'arrêter les frais. Vous savez corn- ' ment le parlement et le ministère ont eu raison de ces manœuvres et ont affirmé la volonté inébranlable du pays cle faire honneur au pacte de Londres et de pousser la guerre jusqu'au bout, c'est-à-dire, jusqu'à la victoire. L'intervention de M. Caillaux. Mais oe qui était tout à fait inattendu, c'est qu'à un moment donné un étranger, un Français, est venu se mêler à cette agitation anti-nationale et donner cîes conseils et des encouragements à ceux qui tentaient de détourner l'Italie et de la pousser vers la honte d'une défection infamante. Ce collaborateur de M. Bethmann-Hollweg est accompagné de sa femme qui fut la triste héroïne d'un drame dont le théâtre a été la direction d'un grand journal parisien, peu de temps avant la guerre. J'ai nommé M. Caillaux, dont vous avez déjà signalé la présence à Rome et les mystérieux agissements. On se demande quel intérêt peut avoir ce personnage à'saboter la guerre italienne qui est, en somme, une guerre de collaboration avec' la guerre française. Quel intérêt peut-il avoir à priver la France, sa patrie, du concours militaire de l'Italie à un moment où la partie est engagée cle telle sorte qu'un pion de plus ou de moins sur l'échiquier peut déterminer l'échec et mât. Ce qui est étrange, au surplus, c'est que, dans une conversation qui eut lieu en la soirée du 20 décembre, dans un ?alou plus ou moins aristocratique, M. Caillaux a annoncé comme imminente la présentation de la proposition de M. Wilson, qui eut lieu, en effet, deux jours après. Comment et par qui avait-il été si bien renseigné et de quels tuyaux di*-pose-t-il pour savoir ce qu'on fait à la Maison Blanche ? Dans cette même conversation, ce missionnaire de la paix expliquait qu'il était inutile de continuer les hostilités puisqu'une fois donnés les moyens employés dans la guerre actuelle, ou 11e pourrait plus altérer l'état général de la carte de guerre, sauf sur quelques points de détail insignifiants. Autant vaut donc mettre bas les armes. Ce qui est encore plus c-trange, c'est que, pour accomplir cette triste besogne, M. Caillaux s'est assuré le concours de germanophiles avérés, de gens de plume sans aveu et d'hommes politiques et écrivains qui ont toujours fait profession de détester cordialement la France. Pénible impression. Je dois vous avouer que la présence en Italie de M. Caillaux et le rôle qu'il y a joué et qu'il continue à y jouer a produit dans les cercles italiens la plus fâcheuse et la plus pénible impression. On se demande ici comment et pourquoi en France, c'est-à-dire, dans un pays où, l'honneur fut de tout temps une vertu nationale, un uarti uui eut uqujc aanés no m

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