L'indépendance belge

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02 January 1915
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s.n. 1915, 02 January. L'indépendance belge. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/cc0tq5s82g/
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L'INDÉPENDANCE ANGLETERRE: ONE PENNY. BELGE. CONTINENT : 15 CENTIMES I Administration et Rédaction, Tudor H ou se, Tudor Street, E.C. TELEPHONE: CITY 3960. LONDRES, SAMEDI 2 JANVIER 1915. eegisteked at the g.p.o. conservation par le progres. as a newspaper. I L'INTERVENTION I JAPONAISE. Il n'est pas dans tout l'univers un I seul être doué de raison qui ne soit con- | vaincu que la présente guerre ne soit I finalement favorable aux Alliés, mais I tous les hommes compétents ajoutent I qu'elle sera longue, très longue. La libération du territoire français et I du territoire belge ne sera pas obtenue I par des batailles à la Napoléon, par des I victoires foudroyantes telles que Maren- I g-oet Austerlitz. Nous nous trouvons en I face d'une puissante organisation dé- I fcnsive. D'après les renseignements des I réfugiés arrivés le plus récemment de I Belgique, toutes les lignes qui peuvent I nuire aux Alliés dans leur marche en I avant sont barrées par des tranchées, I des mines, et des fils de fer barbelés. I On doit s'attendre à ce que les Aile- I mands disputent aux Alliés chaque pouce I de terrain. Il s'agit non d'une campagne I à ciel ouvert, mais d'un véritable siège I dans lequel ce ne serait pas une ville I mais tout un royaume qui serait assiégé. I Le parti socialiste français a très bier I caractérisé cette guerre dans son der- I nier manifeste quand il a dit: " C'esl I la guerre d'usure la plus terrible, elle I ne nous lassera pas"; qui pourrait dire | combien elle durera si la proportion ac- I tuelle des hommes en présence est main- I Pour abréger la durée de cette lutte I meurtrière, on proposa de demander ai I Japon, déjà notre allié en fait et l'allie I de l'Angleterre, son intervention. Pour-I quoi pas? On objecte la différence de I face. L'objection repose sur un pré-I jugé peu sérieux. Comme l'a fait remar-f Ciemenceau dans -son journal, "l'Homme Endiaîné," elle n'a pas em-I jùÊciic, il y a quelques années, les grande? I puissances européennes de combattre I côtc à côte avec les Japonais pour la délivrance des légations assiégées par le; rebelles chinois. Elle n'empêche pas aujourd'hui l'Allemagne de faire appe aux Turcs, qui sous plus d'un rapporl sont de tous les Asiatiques les plus ré-fractaires à la culture occidentale. M, I Gabriel Ilanotaux prétend de son côte I que demander l'intervention du Japor I serait une semi-défaillance. Est-ce donc défaillir que de rechercher des alliances pour vaincre? toutes les alliances à ce ! compte seraient des défaillances. La victoire contre la barbarie germanique ne sera pas seulement la victoire des Alliés, elle sera le triomphe de la civilisation toute entière. Un autre ancien ministre des Affaires Etrangères, M. Stephen Pichon, | répondant à M. Hanotaux, disait dernièrement dans le "Petit Journal" "Une extension de l'alliance japonaise de la guerre d'Europe ne ferait que nous I apporter un élément nouveau de prompte | Et décisive victoire. Elle réduirait sûre-! ment la durée de la guerre, économise-j fait considérablement nos forces et celle-de nos alliés européens, et apporterait aux horribles souffrances de nos départements envahis, un terme que nous ne pouvons entrevoir qu'à une assez longue Le gouvernement français n'a pas hésité, nous le savons, devant le principe ri un développement de l'alliance avec le • ïfoon. Des négociations sont entamées. Elles ne seront pas arrêtées par la cri v ministérielle qui vient d'éclater à Tokic qui ne eJiangera sans doute, rien à la politique extérieure de l'Empire du Soleil levant. ^ Attendons leur résultat et ayons con- I NOTES DU JOUR. Révoltante ignominie. Bordeaux, 1914. Si vous relisez l'histoire de? 'Marches" de la Prusse des Xle et Xlle siècles vous y verrez que cette partie d'Europe à demi sauvage '"tait un champ de bataille con-llnu entre pleuplades plus ou moins barbares ;. le viol, les incendies, •ss assassinats étaient gentillesses courantes entre.ces guerriers plutôt bandits que soldats. Les Allemands d'aujourd'hui, depuis leur entrée en Belgique, au commencement d'août, jusqu'à leurs derniers mé faits. d'Ypres, ont repris les usages, le: mœurs et les habitudes de leurs devan tiers d'il y a mille ans. Le gouverne ment belge forme un dossier énorme di ces atrocités, et le Ministre de la Guerri français prépare au jour le jour une do cumentation malheureusement copieusi de tous les faits criminels qui lui son signalés quand ils s'appuient sur des té moignages et sur des attestations qu'oi puisse contrôler. C'est une sorte de martyrologe où 1; sauvagerie militaire allemande se montn dans ce qu'elle a de plus odieux. Jamai: on n'aurait pu supposer que la bête hu maine déchaînée pût arriver à de telle: horreurs. Parmi les milliers de traits retenus ai ministère de la Guerre français pour êtri donnés à ceux qui voudront vérifier 1: malheureuse et irréfutable vérité, voie un épisode épouvantable que je me serai: refusé à accepter si le rapport n'étai signé par de vaillants officiers belges qu en témoigneront quand il en sera besoin La scène s'est passée dans une maisoi de campagne tout près d'Anvers. Un né gociant belge n'avait pas voulu partir, c il était demeuré avec ses deux filles âgées l'une de dix-sept ans et l'autre d< vingt. Toutes deux étaient fort jolies, di œtte beauté tranquille et gaie des fla mandes qui se souviennent des bonne: dames de Rubens. Les Allemands, après s'être emparé: d'Anvers, se répandent dans les environ: et plusieurs officiers s'installent dans 1; maison de campagne du négociant qu 1 avait eu le courage et l'imprudence cl< rester. Notre homme qui est riche, le: reçoit de son mieux. Il leur cède le: ; chambres à coucher de la maison à la foi: luxueuse et confortable et fait prépare: pour lo prerp'rr p^ntL. eu.. J Cinq officiers s'asseoient à cette table oi les vins promettaient d'être abondants 1 Mais avant tout, on ne peut donc pas in voquer l'ivresse. Avant de commence leur festin, le capitaine allemand qu ' était le chef de bande, étant le plus an ; cien, commande qu'on s'empare du pro priétaire et qu'on l'enferme dans s; propre cave dont la porte est gardée pa deux sentinelles, le fusil chargé, prête: à tirer. Cette précaution prise, les convive: ordonnent, aux deux jeunes filles de s< déshabiller; celles-ci protestent,résistent 1 supplient ; vains efforts. Devant le refu: de ces pauvres enfants, le capitaine or donne à des soldats de leur enlever le: vêtements et les tenir là, devant leur: 1 veux émerillonnés pendant tout le repas Ce que fut le supplice, on le devine. Quand ces pandours furent repus d< mets et de vins, que l'ivresse fut venue devant les soldats amusés et avinés, eu: aussi, les malheureuses enfants furen livrées à l'amusement de ces sauvages e vous me permettrez de ne pas reproduiri les détails du dossier du ministre de 1; guerre. Quand, le lendemain matin, oi délivra le négociant, ses filles avaient fin la nuit livrées aux brutalités des soldats une était devenue folle et l'autre s'est de puis tuée de honte et de douleur. Voilà le fait dans toute l'horrible sim plicité ; je n'exagère aucun détail et ni surcharge pas l'incident. C'est sec e cru comme un procès-verbal. Les té moins ont déposé, c'est signé, on peu vérifier. Comment appelez-vous cette ignomi nie qui n'a de nom dans aucune langue! Et ces monstruosités ne sont pas de: faits isolés. JEAN BERNARD. SUR LES ROUTES. Chez nos artilleurs. C'était sur une route de Flandre, 1* long d'un canal, non loin de l'Yser. I passait de pesants camions automobiles des trains Renard, des autobus, des four gons, des limousines, des torpédos, de: motocyclettes, des vélos, des voiture: d'ambulances, des charrettes de paille des canons, des caissons d'artillerie, de: automitrailleuses. Tous ces véhicule.1 étaient conduits par des soldats : artil leurs français ou belges, nègres de Ma dagascar ou du Sénégal, soldats de no: régiments du génie, lignards, lanciers chasseurs. Les automobiles transportai ent des caisses de sucre, des sacs d'à voine, de monceaux de pain gris. Dan: les limousines, on voyait, à travers le; ; vitres, tantôt des officiers, tantôt de vul-. gaires chargements de vivres. Le flot . des véhicules coulait vers le front, en un » torrent trépidant. Les cornets sonnaient, » les sirènes mugissaient, et les larges . roues caoutchoutées, bondissant sur l'i--, négal pavé, faisaient gicler la boue, t II passait aussi des chevaux de remon-. te, gros Ardennais poilus et fumants at-, tachés deux par deux ou trois par trois de front, la bête de gauche chevauchée t par un artilleur vigoureux ; de leur trot - puissant et confiant, ces solides coursi-. ers, par groupes de vingt à cinquante, se hâtaient vers quelque ferme, dans le . voisinage des batteries. Sur l'autre rive du canal, des cava-, liers canadiens en costume kaki, le large , feutre retroussé au-dessus de l'oreille t droite, se silhouettaient sur le ciel gris, j Ils_avançaient tranquillement, au pas de , leurs gracieuses montures. t La campagne, tout imprégnée d'eau, j était un damier infini de prairies vertes et de champs labourés aux sillons noirs, j L'eau emplissait les larges fossés qui, en ce pays, encadrent les fermes, elle t mouchetait de taches moirées la plaine morne, au-dessus de laquelle le vent agi-' tait les squelettes des peupliers et des [ saules. Une pluie fine et pénétrante rabattait les petits panaches de fumée sur les toits de tuiles rouges, au-dessus des fermes de briques. L'automne finissant, ' mettait dans l'air sa buée grise. ^ Et toujours, sur la route, les autos . cornaient, se dépassaient, bondissaient. Et toujours, les chevaux trottaient. Et ^ toujours les soldats cyclistes, avec des prodiges d'adresse, se faufilaient sur 1e ' sol gluant dans le torrent du char-' roi. Et toujours passaient des fantassins isolés., chargés de paquets, qui se garaient sur les accotements dans la boue épaisse malaxée par le passage des roues. De loin en loin, on rencontrait un paysan qui, aidé de vieux soldats ar-. més de gourdins, poussait dans ce tohu-' bohu, quelques vaches vers l'abattoir. On voyait aussi de pauvres gens qui s'en allaient, portant leurs baluchons : c'étai-1 ent les derniers habitants des villages du front, chassés de chez eux par les obus 5 et les shrapnels. Les femmes portaient leurs derniers-nés, les petites jeunes filles portaient péniblement des paquets enveloppés de toile, qui leur battaient les mollets. Là-bas, devant nous, on voyait éclater les shrapnels au-dessus de la ligne d'horizon, et à mesure qu'on se rapprochait, on distinguait entre les bouquets d'ar-' bres, des clochers de villages décapités et des maisons sans toit. : Une usine dressait, à côté de la route, > deux hautes dieminées, ou plutôt une k cheminée et demie, car un obus ayant L passé par là, une pluie de briques avait f criblé les toitures. Sous les hangars, nos soldats s'étaient installés confortable-1 ment. Ils avaient érigé des murs sans ] mortier, tendu des paravents au moyen 1 de planches et de bâches, disposé des • litières de paille, construit des tables et " des bancs de fortune. Des fourneaux de briques portaient des marmites fuman- - tes desquelles montait la bonne'odeur de la soupe, et autour de ces foyers impro- l visés nos hommes accroupis se chauffai- - ent, lisaient, jouaient aux cartes. t Quelques centaines de mètres plus loin dans la campagne nos batteries embus- - quées tiraient sur l'ennemi, dont les ' avant-postes n'étaient qu'à trois kilo-; mètres de distance, le long d'une route soulignée par une longue rangée de hauts peupliers. Des abris très ingénieux avaient été édifiés par nos artilleurs : c'étaient comme de grandes taupinières dans lesquelles on pénétrait plié en deux. De solides piquets en maintenaient les parvis et supportaient un plafond constitué de ' débris de portes et de planchers, au-1 dessus duquel une couche d'un demi-mètre de plaques de g-azon formait i ne-toiture impénétrable aux balles et aux éclats de shrapnells. Certains de ces abris étaient planchéiés, et nos hommes en faisaient les honneurs avec une fierté gouailleuse. Ils montraient élans l'un de ces salons souterrains, où l'on ne pouvait circuler qu'à cropetons, une table aux pieds raccourcis, sur laquelle brillait une lanterne d'écurie, et ils s'enorgueillissaient d'avoir pu y apporter des chaises. -—Nous avons même, disait l'un d'eux, une galerie de tableaux ! Et le soldat, la lanterne à la main, s'approchait de cadres pendus aux murs, de pauvres cadres contenant des images enluminées, provenant d'un village voisin anéanti par l'artillerie allemande, et dont depuis longtemps tous les habitants avaient fui. — Et notre chauffage central, interpella un brigadier. Venez donc voir ! L'artilleur, en rampant, pénétrait dans l'un des terriers, où ronronnait un petit poêle de fonte dont la buse traversait le toit gazonné. Dans la demi-obscurité, quelques braves, autour du feu, riaient aux éclats : — Entrez par ici, nous offrons le café ! — Quand il nous faudra quitter cette belle villa, nous la regrettons, bien sûr ! — Les derniers salons où l'on cause ! A quelques pas de là nos canons crachaient la mitraille dans la direction des " Boches." — On fait aussi un peu de musique, dit flegmatiquement un soldat. Une ferme voisine, à demi-démolie, abritait le capitaine et quelques hommes, leur installation était luxueuse : il y avait même une batterie de cuisine, un poêle de Louvain, et des matelas par terre. — Les délices de Capoue ! dit le capitaine en souriant. Et de temps en temps, ajouta-t-il malicieusement en tirant une bouffée de sa pipe, nous recevons des pruneaux ! G. P. FAITS MENUS, MENUS PROPOS. Le problème des réfugiés. Ce problème-là est un des plus compliqués qui soient. Nos amis anglais, tout envisagé avec courage et délicatesse, ont maintes et maintes fois insisté sur ceci qu'ils ne faisaient pas la diarité aux Belges, qu'ils s'acquittaient envers eux d'une dette; ils ont dépensé leur temps et leur argent sans compter. Ils ont payé de leurs podies et de leur personne... Mais le temps passe, la guerre se prolonge, et voilà les difficultés qui s'annoncent, c'est une aventure imprévue qui jette tout un peuple sur les terres d'un autre peuple. Le Belge en Angle-terr doit-il travailler? Oui, mais il ne faut pas qu'il prive des Anglais de travail, mais il ne faut pas qu'il contribue à l'abaissement des salaires. C'est très juste, ce serait très simple, si on pouvait prévoir que la guerre sera finie dans six semaines. En attendant que les ouvriers de chez nous retournent fertiliser et reconstruire la Belgique la riche Angleterre leur offrirait le gîte, le couvert, et le repos. Mais si l'aventure se prolonge; ce peuple laborieux convié à un exil confortable ne risque-t-il pas de devenir un peuple de déclassés? L'Angleterre le comprend, elle comprend aussi le respectable désir de gens qui veulent gagner le pain qu'on leur a d'abord offert libéralement; elle ouvre à nos compatriotes quelques ateliers, quelques chantiers. Alors c'est le gouvernement belge qui s'inquiète. Les nationaux, définitivement installés en Angleterre, vont-ils pas oublier le pays natal? Seront-ils pas sourds à sa voix quand il les rappellera? On lit tous ces problèmes, clairement ou implicitement dans les rapports publiés ces derniers jours par les comités de réfugiés. Et les solutions ne sont pas trouvées. Elles ne peuvent pas l'être. Il y a des fatalités. Les guerres ou les querelles religieuses — avant nos crises économiques — ont souvent contraint des peuples entiers à l'exil. Bruxelles a dû de grands changements de mœurs aux réfugiés français de 1870 ; Londres leur a dû quelques cafés qu'elle ignorait jusqu'alors. En quittant la France, les réfugiés de la guerre et de la commune ont-ils tant appauvri leur pays? En tous cas ils l'ont fait connaître. Et ceci fut un bien certain qui compensait une perte imprécise. Et la Belgique est un pays surpeuplé. Je ne veux point pour cela conseiller aux Belges de songer à s'établir définitivement en Angleterre. Chacun, aujourd'hui, se laisse un peu aller à sa destinée. Et c'est sans doute la sagesse puisque la tempête des événements est tellement supérieure à nos forces. Nous sommes les témoins d'un prodigieux phénomène social, d'une tourmente qui disperse en Angleterre — en France aussi — la bonne semence belge. C'est un orage, un ouragan. On ne réduit pas l'ouragan par des décrets. On s'abrite tant qu'il dure. Puis, on répare et parfois on constate qu'il fut bienfaisant. BOB. NUIT DE NOfcL DANS LES TRANCHEES. D'une lettre : 26 décembre 1914. ... Tu seras, à coup sûr, heureuse de recevoir des nouvelles détaillées au sujet de la vie de tranchées, cette vie que l'on dépeint sans rien exagérer comme pénible et douloureuse. Je vais te décrire et te narrer de mon mieux tout ce que j'ai vu et fait durant mon dernier séjour devant l'ennemi ^ et ce n'est pas peu de e^iose. Je suis parti d'ici mardi dans l'après-midi et suis parvenu avec le régiment aux tranchées, pendant la nuit. Figures-toi une série de trous de taupe gigantesques reliés entr'eux à fleur de terre. On y pénètre en rampant et l'on ne peut y tenir que couché et à peine à genoux. Ces couloirs quasi-souterrains sont percés de meurtrières et c'est ià dedans que trois jours durant on demeure couché à la même place, sans bouger, dans une immobilité glaçante. Le sol est très souvent humide et boueux. La paille, quand il y en a, est sale, infecte. De tous côtés gisent des détritus, des boîtes de conserves vides, des débris de pain, etc. Personne, à part ceux qui en ont goûté, ne peut s'imaginer ce que l'on souffre réellement, les descriptions des journaux ne sont que d^ p31es imag-r de la réalité. Et malgré cela, le soldat rit et chante, blague et se moque dans les tranchées ! Superbe entrain d'hommes héroïques, mais combien cet entrain est-il nécessaire ! La première nuit a passé sans incident marquant. Pas une minute ne se passa sans qu'on ne tire un ex>up de fusil. Fusillade ininterrompue. La journée du mercredi 23 fut relativement calme, quelques obus de part et d'autre. Mais dans la nuit du 23 au 24 j'ai failli être tué. Je distribuais de tranchée en tranchée, le pain et les vivres de la journée, aœom-pagné de deux hommes. Cette distribution se fait toujours la nuit, et pour cause. Tout à coup, je me sens jeté à terre violemment en même temps qu'une détonation formidable retentit. Un obus brisant venait de tomber juste à côté de la tranchée et c'est grâce au parados très élevé qui se trouvait à ma gauche que j'ai été préservé. Une heure durant j'ai été saisi d'un tremblement nerveux. Dans la journée du 24 et dans la nuit! de Noël, canonnade assez intense. Pendant cette nuit de Noël, l'aumônier a donné la communion et a confessé les soldats dans la cave d'une maison en ruines. C'était émotionnant au possible; on se croyait revenu au temps des catacombes.En face de nous se trouvait Dixmude, cette ville de Dixmude qui nous vit ensemble il y a un peu plus d'un an, t'en souviens-tu? Tout est en ruines ; les maisons restées debout sont criblées de déchirures d'obus et déchiquetées par les balles. De l'église, il ne reste qu'un pan de la tour, et le prêtre chassé de son temple utilisait pour le -remplacer un caveau souterrain obscur et pauvre. Je me rappellerai toute ma vie cette cérémonie touchante où, dans le bruit assourdissant de la fusillade, j'ai communié la nuit de Noël. Noël dans les tranchées, c'est triste dira-t-on ! Et bien je ne regrette pas d'y avoir été, ce sera pour moi un souvenir d'une beauté impérissable. A minuit un baryton se leva, et dans la nuit chanta le " Minuit Chrétiens " d'une voix mâle et vibrante. La fusillade cessa, et quand le cantique fut terminé des ovations éclatèrent chez nous... et dans les tranchées allemandes ! Les Boches eux aussi fêtaient la Noël et on les entendait chanter à 200 mètres de nous ! Mais je vais te raconter une chose qui te paraîtra incroyable et qui est vraie, je te le jure. Au petit jour, les Allemands firent passer une paocarte au-dessus des tran- |86ème année No. 347.

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