L'indépendance belge

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03 February 1914
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MO Ceaitimesl CM BELGIQUE 6T A PARIS -, .B 85» ANNÉE Mardi 3 îévrier 1MÇ administration et rédaction lîv rue des &ablca9 Bruxelie* BUREAUX PARISIENS : 11, place de la Bours» ABONNEMENTS : ÉDITION QUOTIDIENNE BEI* D»M.20fr. 6rais.. 10If.' 3mit, 5fr, UÏEMI0tl8tl8r,Dj » 28 If. » :5 fr. » 8fr. ETRM » 40fr. » 22 Ir, » ttfr. ÉDITION HEBDOMADAIRE ■Icteroatiooiii si fOulii-nirl 10 PAGES, PARAISSANT LE MERCREDI Un francs fàlx 1S franc» fil ■IWiiJI'.fWimiIBlilll IM ■ " I—li i II » l'Uni * H, m L'INDÉPENDANCE " S» 34 Mardi S îéviisi1 1914 Les annonces sont reçues» A BRUXELLES : aux bureaux du jou* z&K A PARIS : il, piacs de ia Bourse. A LONDRES : chez MM. Jonn-F. Jones & G3, Tfi Sq Snow Hiil, E, C.; à ïAgença Havas, n° 443, Cheapsiue E. C. ; et chez Nevroud «£ Fils LfcL a0914-18, Qaeea Victoria Street, et T. B. BrawS Ltd. n® 163, Queen Victoria Street, fc. AMSTERDAM : chez Hijgh&Van ùicmar, Rokin, g» Si ROTTERDAM : même Arme, Wynharen, 113. M ALLEMAGNE, EN AUTR ICHE-UQNGRl E et ES* SUISSE, aux Agences de la Maioon Rudolf Moss^ îv ITALIE : chez MM. Haasenstein & Vogler, à Milap Turin et Rome. ël^iEW-YORK : T.B. Browne, Ltd, /, Ea£t42nd Stresw. TROIS ÊDÏTIOTÏ3 PAR JQHH. — STX PAGES BELGE tûXSE&YATIMf VAS. EE PE0GEÈ3 Édition du soir jLujoiirci'hni : Revue politique. LA QUESTION DES ILES ET LA FRONTIERE D'ALBANIE — L'attitude d'Es-sad pacha. En Espagne. — Combat sanglant au Maroc.En Turquie. — Démanche collective des missions étrangères. — Négociations diplomatiques.Ën Serbie. — Le résultat des élections com- rnUBSlBS. £n Allemagne. Un écho des incidents de Saverne. — Le lieutenant von Foerst-ner et le colonel van Reutter déplacés. l ettre de Syrie. La Vie à Paris, par Jean-Bernard. En France. —• Les obsèques de M. Dérou-lède.En Belgique. — Mentalité cléricale. Chronique mondaine. Tablettes judiciaires, par Camille Roussel. informations tinancières et industrielles. — Nouvelles diverses de nos correspondants.Revue hebdomadaire de la Bourse de Parie (5° page). Les dépêches suivies de la lettre A sont celles qui ont paru d'abord dans notre première édition, publiée à 4 heures de l'après-midi; les dépêches suivies de la lettre B sont celles qui ont paru d'abord dans notre deuxième édition, publiée à 6 heures du soir; les dépêches suivies de la lettre 0 sont celles qui om paru d'abord dans notre troisième édition, publiée le me':n. BRUXELLES 2 février . Revue Politique On a annoncé que le roi et la reine d'Angleterre se rendront à Paris au mois d'.avril prochain et qu'ils ieront ofiiiciel-lement visite au président de la République. Il faut voir là une affirmation nou-\elle de l'amitié iranco-anglaise et une démonstration politique qui tend à prouver que l'Entente cordiale a conservé .tout» sa valeur. Certaines discussions qui se sont produites dans les milieux libéraux anglais sur le point de savoir dans quelle mesure l'Angleterre doit demeurer aux côtés de la France chaque l'ois qu'une menace surgit dans le domaine international; 1ers efforts tentés ,çà et là pour déterminer un rapprochement anglo-allemand qui aurait le caractère spécial d'un accord naval ont pu impressionner l'opinion publique dans les deux pays et faire craindre que l'Entente cordiale ne soit affaiblie en fait. La visite du roi et de la reine d'Angleterre mettra les choses au point et dissipera tout malaise de ce genre s'il a pu exister. Il est à remarquer, en effet, que c'est la première visite officielle que les souverains anglais feront sur le continent depuis leur avènement au trône. Leur séjour en Allemagne, l'année dernière, à l'occasion du mariage de la princesse Victoria-Louise et du duc de Cumberland, avait un caractère purement privé et était motivé par des raisons de famille auxquelles la politique était absolument étrangère. La nouvelle de cette visite, royale à Paris amène naturellement la presse des deux pays à constater que l'Entente cordiale, conclue en 1904, s'est maintenue pendant dix années dans une atmosphère de réciproque confiance et cle mutuelle bonne volonté des deux nations. Non seulement, elle n'a pas constitué une menace pour la paix, contrairement à ce que beaucoup de gens redoutaient au début, mais elle a largement contribué dans toutes les circonstances difficiles à atténuer les contins et les différends, à assurer la solution pacifique des plus graves problèmes internationaux. Nul ne peut méconnaître 1e rôle considérable de l'Entente cordiale dans la crise marocaine et. dafis la crise balkanique et si la paix générale a pu être sauvegardée en ces dix dernières années, c'est à l'action d'ensemble, inspirée par le plus haut souci pacifique, de l'Angleterre et de la France qu'on le doit en grande partie. On conçoit aisément, dans ces conditions, que la visite officielle des souverains anglais à Paris prenne une Signification dont l'opinion générale ne peut que se réjouir, Dans toutes les capitales où passe M. Venizelos, président du conseil de Grèce, l'impression qu'il produit est extrêmement favorable et il n'est pas douteux qu'il a complètement réussi à dis-, siper les préventions qui subsistaient encore contre la politique générale de la Grèce dans l'Orient européen. Si l'on avait la certitude que M. Venizelos trouverait le meilleur accueil à Paris, à Londres et à Saint-Pétersbourg, si on était-convaincu qu'à Berlin on ferait le possible pour sauvegarder les intérêts légitimes de la Grèce, on n'ignorait pas qu'à Rome et à Vienne on était plein ds défiances à l'égard du gouvernement d'A tiiènes, l'Italie et l'Autriche poursuivant un but absolument égoïste en Albanie et l'Italie, de plus ne voyant pas sans regrets attribuer à la Grèce les îles de la mer Egée. M. Venizelos est-il parvenu à modifier sérieusement- les dis-BOSitiQRS des çabirtets de Rome et de Vienne ? On est tenté de le croire. Ga i qui est certain, c'est qu'après les conversations que le président du conseil des ministres de Grèce eut avec le ministre des affaires étrangères d'Italie,le ton de la presse italienne autorisée s'est singulièrement atténué. A Vienne, où M. Venizelos a séjourné jusque samedi et qu'il a quitté pour se rendre à Saint-Pétersbourg, on est unanime à. constater que les conversations qu'il eut avec le comte Berchtold ont créé une atmosphère absolument favorable. Il résulterait de ces conversations que les grandes puissances sont décidément, unanimes à attribuer Ghio et Mitylène à la Grèce, mais que les puissances de la Triplioe objectent pourtant que ces deux îles ne pourront être tortillées,cela évidemment dans le but d'empêcher qu'elles servent jamais de base d'opérations contre la côte de l'Asie-Mineure. Si cela est fixé comme condition à l'attribution de ces deux îles, il serait pourtant logique que les grandes puissances donnent à, la Grèce des garanties pour la sauvegarde de ces deux îles. En effet, si les Hellènes ne peuvent mettre Chio et Mitylène en état de défense, il est logique que l'Europe couvre la Grèce contre tout risque en ce qui concerne ces îles et notamment contre toute tentative de la Turquie de les reprendre. On ne sait que trop, en effet, que les puissances s'inclinent' volontiers devant le fait accompli, même quand oe fait accompli viole manifestement un traité international conclu à l'initiative de l'Europe. Le cas de la frontière turco-bulgare en Thrace et de la reprise d'An-drinople est trop récent et trop caractéristique pour qu'on l'oublie. Donner Ghio et Mitylène à la Grèce en interdisant à celle-ci de les défendre et sans lui donner des garanties formelles contre tout retour offensif de la Turquie, ce serait une solution -boiteuse qui exposerait les Hellènes aux pires surprises dans un avenir prochain. Quant à l'espoir des Turcs de s'entendra directement avec les Grecs au sujet des îles, il ne faut pas trop compter qu'il se réalisera. Ce qui tend à le prouver, c'est que, contrairement à ce qui fut annoncé, M. Venizelos ne.se rendra nullement à Constantinopie; de Saint-Pétersbourg il gagnera Bukdrest et Belgra de, d'où il rentrera directement, à Athènes. La Question des Iles ei ia fiontière d'Albanie Les impressions de M. Venizelos Paris, dimanche; lst février. Le correspondant du «Temps» à Saint-Pétersbourg déclare tenir de source officielle que M. Venizelos a pu constater, au couis des conversations dans les capitales qu'il a déjà visitées, que les grandes puissances sont toutes d'accord pour que la Grèce reçoive Chio et Mitylène. Le correspondant ajoute:«Les puissances de la Tripiice objectent toutefois que ces lies ne pourront être fortifiées. Elles se refusent également à vouloir donner la garantie que la Grèce demande en retour à l'Europe pour ces deux lies qu'il lui sera impossible de défendre. [c) Essad pacha Durazzo, 'imanche 1" février. Après avoir conféré avec les délégués allemands et angtau à la commission de contrôle, Essad pacha a déclaré qu'il remettrait sa démission avant trois jours à H commission internationale. Celle-ci, après l'en avoir remercié, l'autorisa à aller à la renoontre du prinœ de Wied comme représentant du peuple albanais. Essad pacha reviendra en Albanie en ompagnie du piince. (c). Le procès des agitateurs Valona, dimanche, 1er février. Le jugement du conseil de guerre qui condamne Rekir à mort et plusieurs autres officiers aux travaux forcés sera soumis au prince. L'exécution en ser.. suspendue jusqu'à l'arrivée du prince, (c) tavelles ds l'Etranger ALLEMAGNE Incidents à Brunswick Berlin, dimanche, l°r février. Le «Berliiner Tageblatt» annonce qu'à Brunswisk le parti socialiste avait organisé une grande réunion populaire, à la suite de laquelle des bagarres se sont produites entre des civils et la police. Une douzaine de civils et quelques policiers ont été grièvement blessés. (a) Echo des incidents de Saverne Berlin, dimanche, lor février. Le h Lokal Anzeiger ». annonce que le lieutenant von Forstner a été envoyé au 3* régiment d'infanterie à Bromberg et que le colc ::el von Reutter a pris le commandement du régiment des grenadiers prussiens de Charles de Prusse à Françfort-sur-Oder. A ce sujet, le journal fait ressortir la valeur et la notoriété c'i régiment à la tête duquel le père du colonel von Reutter fut tué en 1870. Il relève ensuite les distinctions dont ont été honorés les membres démis-. sicmnaires du gouvernement d'Alsace-Lorraine et il ajoute que les mesures définitives pour rétablir l'ordre en Alsace-Lorraine peuvent être saluées avec satisfaction. Il montre la volonté de leur Oter la portée de mesure de regret personnel II ne s'agit pas, dit-il, .de brutaliser le pays d'empire, niais de protéger les intérêts allemands. (a) ANGLETERRE Les souverains anglais en France Londres, lundi-, 2 février. Commentant, la visite projetée par le roi et la reine d'Angleterre à Paris, le « Daily Teiegraiph » remarque que l'Europe a vu non sans quelque étonnement l'Angleterre et la France unies plus étroitement sans alliance que certaines autres nations qui ont échangé des engagements plus formels. Aussi, ajoute-t-il, la France et l'Angleterre ont pu traverser en camarades toutes les difficultés de là guerre balkanique et de ses conséquences déplorables. Nous sommas portés à accueillir favorablement l'annonce de ce voyage qui marquera ce fait que les deux nations sont en harmonie en ce qui concerne les questions internationales et qu'elles agiront ensemble dans toutes les démarches qui peuvent devenir nécessaires en Orient, (e) BULGARIE Les relations russo-bulgares Sofia, dimanche, la février. Dans te discours qu'il a prononcé en remettant ses lettres de créances, M. Savins-ky a rappelé sa première visite à Sofia, il y a douze ans, ' en compagnie du comte Lausdor'. u a exprimé sa confiance dans les ressources matérielles et les qualités morales du peuple bulgare en.ces moments difficiles, où toutes les forces bulgares doivent être consacrées à une œuvre de régénération, et il a assuré que la Russie et son souverain, dans leur sollicitude traditionnelle pour le bien-être et les intérêts bien compris de la nation bulgare, suivront avec sympathie et bienveillance las progrès de la Bulgarie. Le Roi a remercié en termes aimables pour les sympathies personnelles exprimées par M. Savinsky et pour l'esprit de bienvaiilançe avec lequel la" Russie et son souverain ne peuvent manquer dj sflivre les efforts de la Bulgarie, qui va consacrer ses forces et son énergie à se remettre des dures épreuves qu'elle vient de traverser. Le Roi s'est ensuite entretenu pendant une heure avec M. Savinsky, qui a été reçu par la Reine et les princes Boris et Cyrille. (a)' Les négociations turco-serbes Sofia, dimanche, 1" février. Une note officieuse déclare que ni M. To-cheff ni aucune autre personne du côté bulgare n'a fait 'quoi que ce soit à Constanti-nople qui eût pour but de contrecarrer les négociations du traité de paix turco*serbe.. -(a) ESPAGNE Sanglant combat iétuan, lundi, 2 février. Les forees du général B-alleguir, appuyées de oeoles du générai Torres, faisant une battue aux environs de Lela-llen et Monisa-lem, furent attaquées par un fort contingent marocain. Le combat fut très. dur. Les Espagnols, très courageusement, luttèrent corps-à-corps. Finalement, l'ennemi fut mis en déroute et laissa sur le terrain plus de cent cadavres. Les Espagnols perdirent un commandant et un lieutenant tués, cinq Of-' ficiers blessés, dix-huit soldats tués et vingt-six blessés, tous appartiennent aux troupes régulières indigènes, sauf un caporal européen. (a)' — On mande de La Corogne: A bord du vaisseau « Alphonce XIII » est arrivé le commandant destitué du cuirassé « Carlos V », qui a fait les déclarations suivantes : Il est parti pour aller à la. Vera-Cruz avec les machines du navire avariées. Pendant les vingt-sept journées nécessaires pour aller à ia Vera-Cruz, les machines s'arrêtèrent en cours de route une trentaine de fois. Il ajoute que le gouvernement ne l'autorisa pas à s'arrêter à la Jamaïque pour réparer ses avaries. Il continua son voyage pour la Vera-Cruz, où il arriva avec cinq chaudières hors d'usage. (a) ITALIE Mariage princier Turin, dimanche, 1" février. Le mariage civil du prince Aage de Danemark avec la comtesse Galli di Bergoio, a été célébré aujourd'hui dans le palais de la marquise Pomaro, tante de l'épouse. Le maire de Turin, le sénateur Rcxssie, a célébré le mariage et a prononcé une allocution de circonstance. (a) Collision entre deux torpilleurs Rome, dimanche 1" février. Les journaux signale qu'une collision de deux torpilleurs, les n" 14 et 17, a eu lieu dans le port de Messine. Suivant ■ des renseignements de bonne source, l'accident serait sans gravité, (a) AU VATICAN Rome, dimanche 1" février. L' (< Oaseryatore Romano ». annonce que Mgr Pacelli est nommé secrétaire des affaires ecclésiastiques extraordinaires, (a) PERSE Le couronnement du Shah Téhéran, dimanche 1°' février. La commission du couronnelnent a terminé ses travaux. El'e a décidé d'annoncer au peuple le Jour de l'anniversaire du Prophète que le couronnement du Shah aura lieu en' juillet. Il ne sera pas invité à cette fête de représentants spéciaux des pays étrangers. (c) RUSS!E L'AFFAIRE DES USINES POUTILOFF Saint-Pétersboiurg, dimanche 1" février. L'Agence télégraphique de Saint-Pétersbourg apprend que la companie des usines Poutiloff n'a pas encore émis de nouvelles actions, ni même sollicité du gouvernement l'autorisation d'une émission. De plus, le choix d'un groupe financier pour l'augmentation de sou wpjte! flçii- êfrs soumis à l'approbation du gouvernement après entente préalable avec l'établisement de crédit qui sera chargé d'effectuer l'émission, (a) Cri on douanière entre îa Russie et la Finlande Saint-Pétersbourg, dimanche, 1er février. Sous la présidence de l'adjoint au ministre des finances, il s'est tenu aujourd'hui une conférence au sujet-de l'établissement d'une union douanière enre le Finlande et la Russie. Les principaux représentants de l'industrie russe et finlandaise assistaient à la réunion. Les industriels russes ont fait ressortir la nécessité d'une réalisation progressive des mesuras projetées, afin d'éviter que diverses branches de l'industrie russe ne s'en trouvent ébranlées. Les induistriels russes et finlandais ont' alors été invités à examiner en oommun à quelle date 51 conviendrait que cette union douanière fût réalisée. Les Russes ont promis une réponse pour ml. (c) SERBIE Elections communales Belgrade, lundi, 2 février. Aujourd'hui ont eu lieu dans toute la Serbie des élections communales qui avaient été retardées d'une année à cause de la guerre.'Cès élections ont abouti à Belgrade, ainsi qu'on le prévoyait, à une nouvelle victoire de la coalition des jeunes et des vieux radicaux, qui ' obtiennent une forte majorité. (a) TURQUIE Démarche collective des missions étrangères Constantinopie, dimanche, 1" février. Hier, les chefs des missions étrangères ont remis à la Porte une note collective ainsi conçue : u Vu que ces derniers temps les cas de violation du droit international se sont répétées contrairement aux intérêts communs de tous les Etats, les chefs des missions attirent l'attention des autorités compétentes sur ces faits et expriment l'espoir que des ordres seront donnés pour éviter dorénavant de pareils incidents.^Cette démarche collective a probablement son origine dans l'incident qui a eu lieu il y a. une dizaine de jours à la légation de Hol-lande* où l'ancien député Basri bey chercha un refuge et- où en violation du droit international on arrêta le réfugié, malgré les efforts du kavass, ce qui amena une protestation du ministre de3 Pays-Bas. L'affaire suit son cours. (a) V i. Négociations Constantinopie, dimanche, 1" février. Halil bey, président du conseil d'Etat, e' Rechid bey, délégué pour les négociations de paix, turco-bulgares, étudient le projet de traité de paix. Les pourparlers reprendront probablement mardi. » * » Dans les milieux renseignés, on déclare qu'une entente turco-russe sur les réformes d'Arménie est sur le point d'aboutir. Lettre de Syrie iDe nuire cuirt^punda.^.j L'arrivée et le départ de Védrines. — La vie de cet aviateur racontés par lui-même.BEYROUTH, janvier. Un fait excessivement intéressant et agréable, un lait grandiose auquel les annales scientiiiques accorderont certes une date spéciale, une place d'honneur, vient d'avoir l'eu en notre ville. Il s'agit de l'arrivée à Beyrouth du célèbre aviateur. l'rança's réalisant sur son admirable aéroplane le raid lo plus audacieux et le plus glorieux qu'on ait jamais pu imaginer. Après l'accident survenu malheureusement à Daucourt et Roux en survolant le fameux Mont-Taurus, accident fort regrettable, ayant brisé à mi-chemin la renommée de ces deux courageux et dévoués serviteurs de la science, on était très anxieux ici sur le sort de Védrines et on l'attendait avec une furieuse impatience, implorant pour lui la clémence de la nature et celle du Destin.Enfin, mercredi, deux télégrammes annonçaient au consulat général de France que l'aviateur Védrines, arrivé à Tripoli, comptait en repartir 1e lendemain matin, pour Beyrouth.Le champ d'aviation était aussitôt aménagé sous la direction de M. Chapelot, ingénieur, chef du service de la voie du chemin de fer D. H. P. En effet, le second jour, 25 décembre, dès l'aube le champ d'aviation se garnissait peu à peu de mondei La police et quelques soldats assuraient le service d'ordre .M. Couget, consul général de France, et les membres du consulat, la plupart des Français, de nombreux Ottomans et étrangers: étaient présents. M. Chapotot fait répandre sur le sol plusieurs sacs de chaux pour marquer de loin le lieu d'atterrissage; un bûcher de branchages secs est prêt à être allumé dans le même but.Tous les regards sont tournés vers la région nord-est du Liban, par où l'on croit qu'arrivera Védrines.Huit heures, huit- heures et- demie, rien encore. On s'inquiète. Tous les yeux, avec ou sans lorgnettes, restent braqués. Le temps est beau; des nuages qui couvraient la mer au delà de Tripoli se dissipent. Le soleil domine avec toute sa majesté orientale; l'atmosphère est d'une étincelante et chaude pureté,. Enfin à huit heures cinquante un ronflement se fait entendre; les têtes se lèvent; le merveilleux oiseau apparaît soudain au-dessus de nos têtes,comme s'il venait de passer par-dessus !a I niejy L'é.ffioHm esf géasialê, fra (le. signal est allumé. Les chapeaux, lee mouchoirs, les cannçs, les ombrelles s'agitent. Rien ne peut décrire l'impression que produit l'apparition et le vol puissant et gracieux de l'aéroplane qui ressemble à une grande libellule. La piste est rapidement dégagée.Tous les regards suivent le merveilleux appareil qui s'éloigne, plane au-dessus de la ville, semble disparaître^ reparaît, évolue, repasse 'au-dessus de la mer et, piquant droit sur le champ d'aviation, arrive en obliquant, s'abaisse peu à peu, ralentit sa vitesse, passe devant la foule émue qui l'acclame frénétiquement, effleure le sol et, après quelques tours de roue, vient s'y poser doucement. On accourt. M, Couget salue et félierte Védrines à qui tous les spectateurs viennent ensuite sërrer la main. Védrines remercie avec bonne grâce et bonne humeur. C'est un homme d'une trentaine d'annéas, de taille moyenne, sec, nerveux, au regard vif et énergique, jovial et franc. Il porte 1e ruban de la Légion d'honneur. L'aéroplane, un monoplan Blériot de 10 mètres d'envergure, est remis sous un hangar; un cawas du consulat et des gendarmes le protègent contre la curiosité de la foule, qui était devenue en ce moment innombrable. L'aviateur distribue quelques lettres qui lui ont été confiées, procède à la visite et au nettoyage de son appareil et, accompagné de plusieurs de ses compatriotes, monte en voiture pour se rendre à 1' « Hôtel d'Orient », où il descend. Les Français résidant ici, eux, ont éprouvé une impression fortifiante, consolante et douce qui se traduisait dans l'ovation chaleureuse et discrète qu'ils firent à leur jeune et héroïque compatriote. Ils sont fiers de voir que le premier aéroplane venu en Syrie est un oiseau de France et de voir un des leurs venir donner à l'Orient en voie de rénovation la belle leçon d'énergie, de confiance en soi-même et de courage qu'offrent les . champions de l'aviation. Le même jour, à six heures du soir, a eu lieu à l'Union française la réception de Védrines. Presque toute la colonie française et de nombreux membres de l'Union étaient présents. M. Brané, président de l'Union, présenta Védrines et lui adressa un discours vibrant contenant notamment une délicate allusion à la famille de l'aviateur. Celui-ci répondit, remerciant tou3 oetix qui lui faisaient un si cordial accueil. Il exprima en peu de mots ce que l'aviateur peut enseigner aux gens avides de progrès et de liberté. Répondant à l'allusion faite à sa famille, Védrines déclara que les siens, notamment sa charmante petite fille Ninette, ont en lui autant et même plus ae confiance que lui-même. Ce discours fut littéralement haché d'applaudissements. On but le Champagne et l'apéritif et l'on se sépara en donnait rendez-vous pour la conférence du soir. fr * -» A neuf heures, en présence d'une assistance énorme et choisie, Védrines donna la comerence ou, pour mieux aire,, la causerie qu'il avait annoncée le matin. Un représentant de S. Exe. le Vali,- M. Batio-ucnkow, consul général de Russie, et Mm° Batiouchkow, un grand nombre de dames et de jeunes lihes, la plupart des membres de l'Alliance et de l'Union irançaises et de nombreux notables de diverses nationalités étaient présents. M. Lebas, qui commande les fonctions des délégués de la Ligue nationale aérienne avec celle de secrétaire du Comité de la Ligue maritime française, présente Védrines, qui prit ensuite la parole. Védrines n'est peutrêtre ni un lettré, ni un diplomate, mais à coup sûr il est orateur et même poète. Pendant près d'une heure et derdie, qui parut bien courte, il tint sous le charme son auditoire qui l'interrompit par de fréquents et vifs applaudissements. Dans un langage imagé, d'une simplicité toute populaire, parfois incorrect et négligé, mêlé tantôt de traits d'esprit, t-antôt d'envolées très littéraires et très éloquentes, le conférencier expose ce que peut l'aéroplane surtout en temps de guerre, raconte ses démêlés avec les autorités, ses voyages, ses entrevues avec les souverains, les hommes d'Etat, les.officiers, ses histoires abracadabrantes avec les journalistes à qui ses camarades et lui ont si bien fait gober, lors du raid Paris-Madrid, une fantastique histoire de combat avec un aigle pyrénéen. Védrines a rappelé le souvenir de ses confrères en aviation et a défendu Daucourt contre ses détracteurs.Un chaleureux éloge de l'œuvre des religieux français en Orient vint ensuite et la causerie se termina-au milieu de salves d'applaudissements répétés. Vendredi, vers neuf heures et demie, par un beau temps, en présence d'une foule immense massée autour du champ d'aviation, et en présence de la ville entière dont tous les yeux étaient tournés vers le ciel, Védrines a effectué un vol maa-nifique. *** Le soir un banquet a été offert à Védrines dans la grande salle de l'Union française, par la colonie française de Beyrouth. Quarante convives y prirent part. A la table d'honneur avaient pris place Védrines, le capitaine de vaisseau Delage, commandant du « Bruix»; M. Coulondre, consul suppléant; M. Brané, député, président de l'Union; M. Ev-nard, député; M. Lebas, délégué de ia Ligue aérienne. Au dessert,M. Couget, qui était retenu chez lui à cause de la maladie de sa petite fille, vint prendre la présidence du banquet et pj'ononja up éloquent dis cours. Entre autres choses, M. Couget rappela les vers d'Horace qui célèbrent la triple cuirasse ceignant le cœur du premier homme qui osa s'aventurer sur les Ilots et félicita Védrines d'avoir été le premier à être venu en Syrie par la. voie des airs. Après un souvenir à l'escadre française, M. le Consul général de France exprima la juste fierté que doit éprouver tout- Français des exploits de Védrines et invite, selon le désir de Védrines, tous les assistants à crier s Vive la France ! Le «Latouclie-Tréville» est arrivé hier, ici pour remplacer le «Bruix» à Beyrouth. Au moment dn départ de Védrines, le Consul général de France était avisé té-légraphiquement par l'ambassadeur que S. M. I. le Sultan faisait à Védrines cadeau d'une montre en or enrichie da brillants, avec sa chaîne. Védrines aurait l'intention de remonter le Nil jusqu'à Fachoda et Khartoum, de revenir ensuite en Syrie, survoler Beyrouth, Alep et filer sur BagdacL De Bagdad il se rendrait, aux Indes par le golfe" Per-i sique, volerait de Bombay à Calcutta,, puis à Singapore, d'où il gagnerait l'Archipel malais pour arriver enfin eu Australie. * * # Départ de Védrines. Samedi matin, en présente d'une foule d'environ trente mille personnes, Védrines s'est envolé vers Jaffa. Depuis sept heures du matin, la foule commençait à affluer,., arrivant en tramways pourvus de plusieurs wagons à la fois, en voitures, à pied, à cheval. Malgré les ordres de la] police et de la gendarmerie, des gens nombreux envahissent à chaque instaiïî l'espace réservé. En-fin, Le moment du départ arrive, les préparatifs sont achevés sous la. direction de Védrines. Il fait beau, mais le temps est un peu cou-vert. Le vent est assez favorable. Védrines serre les mains qui se tendent vers lui, monte à! son poste, fait exécuter rapidement les manœuvres préparatoires et, à neuf heures quinze, après un salut large et cordial a toute la foule, Védrines s'élève. Les acclamations ,Ies . applaudissements éclatent alors comme la foudre.! On crie et on recrie sans cesse : « Vival Védrines! Vive la France!» L'aviateur plane au-dessus du champ, vole au-dessus du fleuve de Beyrouth, survole 'a! baie de Saint-Georges et revient au-dessus de son point de départ. Un dernier salut, de nouvelles acclamations et, devant une foule haletant d'émotion, Védrines part directement vers Jaffa, comme un grand oiseau qui s'éloigne, n'est bientôt plus qu'un point noir qui s'en] va s'atténuant dans le sud. A neuf heu« res vingt-cinq on nè voyait plus rien. »* * Les débuts de Védrines offrent un attrait tout particulier; il nous a conté *^al vie de. la manière la plus simple et aussi la plus intéressante, la plus instructii ve :' « J'ai trente ans. Et lorsque j'avais dix-sept ans je quittai mes parents pour aller voir du pays. Je me fis tourneur sur bois et, comme tout compagnon quii se respecte, j e roulai à travers la France. Rien n'est plus vivifiant, rien n'est plus gai que de se sentir son maître sur la route, vous avez tout votre avoir dans un mouchoir que vous passez à votre bras, vous vous arrêtez au pied d'un ar< bre si vous êtes fatigué, vous grapill'o-nez des fruits à droite et à gauche si vous avez soif, puis vous continuez jusqu'à l'étape, le cœur joyeux, la conscience à l'aise, heureux de vivre avèct les quelques pauvres sous, bien rares,; qui se blottissent timidement dans la fond de votre poche. » Par contre, s'il pleut ou si l'hiver arrive, le cheminot ne chemine plus avec allégresse. Quand il y est obligé,-il part à regret sur les routes, la figura fouettée par la pluie ou cinglée par la froid. J'ai vécu cette existence, et je vous assure que c'est vraiment une école merveilleuse. .» Mais je ne pouvais pas passer toute une existence dans les bois et sur les routes. J'avais pris de l'âge, de l'expérience. 11 fallait me faire une situation. Par hasard, je la trouvai un jour. C'était aux usines de moteurs d'aviation Gnô-me. Je ne savais pas très bien en quoi consistait un moteur, j'ignorais to\it de l'aviation. Je remplissais donc toutes les conditions requises pour entrer dans une maison sans idée préconçue, sans arrière-pensée. Je me mis vite au courant, j-e fis des progrès, je sus m'att-i-rer l'attention de mes patrons, je passai metteur au point- » Entretemps, je me faisais des relations. Les aviateurs, ces gens que j'admirais intérieurement,i dont j'apprenais les exploits par cœur, auxquels je n'osais à peine répondre quand ils me faisaient l'honneur de m'adrosser la parole, se montraient fort affables vis-à-vis de moi. J'ai appris depuis que tout pilote qui se respecte se montre aimable vis-à-vis des mécaniciens dans la crainte des sabotages, dans l'espoir d'être à l'abri des pannes. Moi, je croyais bénévolement, à cette époque, que c'était à mes manières et à mon esprit quj je devais ces marques sympathiques.» Lorsque la maison commençait à s'occuper de fabriquer des moteurs rotatifs, un aviateur anglais me proposa d'entrer à son service. J'acceptai avec enthousiasme.. J'allais quitter l'usine et devenir presque un monsieur. Mon nouveau patron était M. Robert Lorraine. C'était un homme parfait, vraiment bon et, intelligent. Je ne l'aurais pas quitté si, un matin, en me réveillant, une idée ne m'avait pas traversé l'esprit, ; « Après tout, pourquoi ne ferais-je » pas de l'aviatioTi, moi aussi 1 Ce «'est

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Oorlogspers, published in Londres from 1914 to 1918.

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