L'indépendance belge

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s.n. 1916, 08 July. L'indépendance belge. Seen on 23 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/9w08w3938s/
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87ème aaaée. No 160 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE: 6 CENTS) g—• ADMINISTRATION ET REDACTION : QAMIPn! Q II 111 I CT 1Q1A fà MOIS 9 SHILLINGS ) TUDOR HOUSE, TUDOR ST., LONDON. B.C. * DE ^ftYsT^et SAMED! 8 JUILLET 1916. ^ ABONNEMENTS : 16 MOIS! 17 SHILLINGS.' CONSERVATION PAR LE PROGRÈS* - téléphoné: city 3960. teleph.: |238-75. Ên vente à Londres à 3 h. le vendredi 7 juillet. 11 AN, 32 SHILLINGS J LA SITUATION. ' I m » Vendredi, midi. ge Les opérations en Picardie ont conti- se Hué hier sans apporter de changement r« sérieux dans la situation. R L'infanterie britannique a légère- pi ment progressé dans le secteur de Tliiep- p; val, tandis que l'artillerie a bombardé li avec succès les lignes allemandes. Les Français ont été eux, l'objet A d'attaques violentes du côté d'Estrées si et de Belloy-en-Santerre, mais dans le aucun secteur de ce front l'ennemi n'est d parvenu à déloger nos Alliés de leurs n positions. Au nord de Hem cependant 1' Une offensive allemande a réussi à re- a prendre aux Français deux petits bois, ci mais cette perte est compensée par b l'occupation, par nos Alliés, d'un autre bois situé au nord-est du village. d Les contre-attaques ennemies sont le d développement logique de la situation d nouvelle créée par la poussée victorieuse zi des Alliés, et si elles ne se sont pais pro- d duites plus tôt du côté français, alors q qu'elles se déclanchaient pour ainsi dire li automatiquement sur le front britanni- d que, la raison en est très probablement e que les Allemands pensaient ne pas v ievoir s'attendre à un mouvement offen- ,à iif de la part d'un adversaire qu'ils se li plaisent à représenter, aux yeux de leur & public, comme exténué et incapable do b toute nouvelle offensive. r Il est certain que pour beaucoup d'Al- d lemands la continuation des opérations p de l'armée du Kronprinz devant Verdun a pour but principal d'affaiblir l'ar- r niée française à tel point qu'elle ne soit n plus à même de jouer, d'ici longtemps, e le rôle prépondérant qui lui est dévolu, d Jugeant les pertes françaises au taux des t * leurs, les Allemands s'imaginent sincè- g rement que tant qu'ils doivent faire face aux assauts allemands sur les Hauts de 0 Meuse, les Français sont incapables de n tout effort sur les autres secteurs du r . front. Telle est aussi l'-opinion - de cer- t .a-ins critiques militaires allemands qui, q -out en rendant hommage à l'admirable g résistance des troupes françaises devant à Verdun, semblent croire que la France, c à cause de l'importance de ses pertes, r est disposée à prêter l'oreille à des 1 ouvertures de .paix dont l'unique obs- e tacle est constituéj selon eux, par l'en- c fêtement des Anglais. Pour vaincre celui-ci, il faut, dit entre autre le major 1, Moraht, battre la nouvelle armée s; anglaise, oar tant que nous n'aurons pas c réglé nos comptes avec l'armée britan- 1' nique, nous ne nous approcherons pas u d'un pas de la paix ! Dans ces conditions, l'offensive fran- g çaise au sud de la Somme a dû être une sj surprise plutôt désagréable pour l'état- v major allemand» qui n'a pas montré f, jusqu'ici de brillantes qualités dans la n défensive qui lui est imposée. h Les journaux allemands constatent, C non sans mélancolie, que les Alliés sont ï enfin parvenus à coordonner leurs efforts q et que, cette fois-ci, les Puissances Centrales sont attaquées partout à la fois. En réalité, nos ennemis sont battus n et en retraite sur tous les fronts, et d l'avenir pour eux est plein de menaces, é: Sur le front franco-belgo-britannique c; l'offensive des Alliés n'en est qu'à ses d débuts, et les Allemands savent bien que C la Picardie n'est qu'un des secteurs du c théâtre de la grande lutte qui se pré- j< pare; à Verdun, la bravoure et la p stoïque résistance des Français réser- 1' vent encore plus d'une surprise à f< l'armée du Kronprinz; en Italie, le d ■■■■■■■■■■BMWaKII/ILlWW I ■l'IHIIII I I M I ■ IWIII néral Cadorna ne laisse aucun répit à s adversaires qui bientôt auront été foulés au-delà de la frontière, et en ussie les lignes austro-allemandes, de-lis le Golfe de Riga jusqu'aux Car-ithes, s'ébranlent sous les coups de bé-sr répétés du colosse slave. Les progrès rapides faits par nos lliés au sud du Dniester ont eu le ré-dtat que nous avons fait prévoir au ndemain de la chute de Czernowitz et ant notre éminent collaborateur le gé-gral Berthaut a si brillamment exposé autre jour les conséquences. Le centre utrichien qui avait résisté jusqu'ici a jmmencé sa retraite et la débâcle sera ientôt générale. Le mouvement a été précipité par eux succès russes, l'un sur la Strypa, ans la région de Buczacz (rive gauche u Dniester), l'autre à Tsakow-Zuwac->w, entre Stanislau et Kolomea (rive roite du Dniester), et au cours des-uels nos Alliés ont fait plusieurs mil-ers de prisonniers. Le communiqué e Berlin confirme cet échec autrichien, j annonce la retraite de l'aile droite de on Bothmer sur la ligne du Kuropice, près de huit kilomètres en arrière des gnes originales. Ce n'est là qu'un Dinmencement, et nous retrouverons ientôt l'armée austro-hongroise dans la îgion de Lemberg, réduite il est vrai, u demi-million d'hommes perdus de-uis l'offensive du général Brussiloff. Sur le front nord l'offensive du géné-ii Kouropatkine se développe égale-lent avec succès. La ligne de la Dvina 3t- soumise à de fréquentes ' attaques 'infanterie et l'artillerie russe se mon-;-e, dans de nombreuses circonstances; ipérieure à celle des Allemands. Dans le secteur de Riga, nos Alliés ut franchi les premières lignes en-emies, fajsant des prisonniers et captu ant des mitrailleuses. Mais c'est surent dans la région de Baranovitchi ue nos Alliés ont remporté des succès Lgnificatifs, infligeant des pertes sévères l'ennemi et faisant en trois jours plu' e trois mille prisonniers. Une avance usse sérieuse dans ce secteur serait df i plus haute importance et ce momem t augmenterait singulièrement les difii ultés déjà si grandes de nos ennemis. Dans le Caucase, région du Chorok îs Russes ont repris le dessus, repous mt les Turcs et leur enlevant beau Dup de matériel. Dans la vallée d( Euphrate les Turcs ont également sub: n échec. On annonce de Pétrograd que le< auvernements russe et japonais onf gné lundi un accord politique qui équi-iut, dit le "Times," à une alliance irmelle dont l'objet principal est !c laintien de la paix et la sauvegarde des îtérêts russo-japonais en Extrême rient. L'accord a été soumis par le: uissances contractantes à leurs co-alliés ui Ont exprimé leur satisfaction. * * * Ou apprendra avec plaisir J'anoblisse lent de sir E. Grey, l'éminent homme 'Etat qui, comme ministre des affaire; ;.ransères, dirige avec tant de tact O ' . O ; de maîtrise les destinées du cliai iplomatique de l'empire britannique, 'est là un juste hommage rendu ai levalier du droit qui n'a pas hésité È ;ter dans la balance tout le poids dv lus puissant des empires pour sauve] Europe du militarisme prussien et dé indre le principe du droit à l'existenc: es petites nations. LES DÉBRIS DE LA GUERRE. Maurice Maeterlinck, La vie est faite de revanches et < compensations. L'art, par exemple, q a tout à souffrir de la guerre, y trou «ne source d'émotions fécondes, un no vei et puissant élément de beauté patb tique. L'épopée napoléonienne a dura un siècle alimenté la littérature. Dès présent, on peut imaginer l'innombrafc floraison d'oeuvres que la tourmen actuelle inspirera, qu'elle a déjà coi mencé d'inspirer. Depuis moins de deux ans, en efï< tout une bibliothèque est née de guerre, et parmi les livres qu'elle a f; éclore, il en est d'admirables et de dé nitifs. Tel est notamment le recueil d'à ticles, d'allocutions et d'essais que not illustre compatriote, Maurice Maete linck, vient de publier sous ce titre : 1 "Débris de la guerre." C'est un spectacle exaltant que la r percussion d'événements aussi formid bles dans la conscience d'un des maîtr de la pensée et de la sensibilité contei poraines. Le Gantois Maeterlinck av; depuis longtemps mérité d'être hono comme un grand Européen, Son géç - « ■»-« apparaît en soi d'essence septentrionale Je plus Anglo-Saxon que Latin, mais il i ui toujours et de plus en plus attesté—ju ve gez-en par la pureté harmonieuse et h u- précision fleurie d'une des plus belles pro é- ses d\>siècle,sa fervente prédilection poui nt la tradition latino-française. Néanmoins à son sens de l'intuition et son culte di ,1e mystère lui avaient valu une renommée te particulière dans les paj's du nord, e n- peut-être était-il plus lu, avant la guerre à Berlin et à Moscou qu'à Paris. :t, H s'était expatrié depuis dies années, la H ne s'en est pas moins senti atteint, [it comme nous tous, dans le plus profonc fi. de son être, à l'heure du grand cri-me. r. Doublement indigné, comme patriote e re comme philosophe, il a, dès le premiei ;r- jour, avec une magnifique éloquence es fait retentir sa hautaine protestation. I n'a pas cru possible de se renfermer dan; é- l'indifférence supérieure affectée pai a_ quelques-uns. Il a nettement rompu avec es le peuple dans l'élite duquel il comptaii n_ tant d'admirateurs. lit Une pensée de maître, ré En ce livre nouveau, la sérénité di îe sage & Éaiî sskçe aux nçbks acteur d'une colère justicière. L'auteur de tan de pages qui sont des évangiles de con fiance et de compréhension bienveillante y proclame l'impérieuse .nécessité de 1; haine salutaire. Il s'en explique en ce: lignes qu'il faut retenir : "...III y a, dit-il, des crimes qui anéan tissent le passé et ferment l'avenir. Et écartant la haine, j'aurais trahi l'amour J'ai essayé de m'élever au-dessus de 1: mêlée, mais plus je m'élevais, plus j'en tendais ,ses cris et mieux j'apercevais s; démence et son horreur, la justice de no tre cause et l'infamie de l'autre. Il es probable qu'un jour, lorsque le ternp: aura lassé les souvenirs et réparé le: ruines, des sages affirmeront que nou: nous sommes trompés et n'avons pas re gardé d'assez haut, qu'on peut tout ou blier, tout .expliqvier et qu'il faut tou comprendre ; c'est qu'ils ne sauront pa ce que nous savons aujourd'hui, et qu'il, n'auront pas vu ce que nous avons vii." Il faut pour la paix du monde anéanti le ferment malfaisant. M. Maeterlincl avec raison tient le peuple allematw tout entier pour responsable de 1: grande iniquité. "Il ne saurait, dit-il être question d'erreur, d'égarement d'intelligence déviée ou faussée. On ni trompe pas un peuple qui n'aspire pas'; l'être et/d'ailleurs ce n'est pas l'intelli gence qui manque à l'Allemagne." Et il poursuit : "On a toujours re marqué à travers toute l'histoire deu: volontés distinctes qui sont comm deux manifestations opposées et irréduc tibles de l'âme de notre globe, l'une n cherche que le mal, l'injustice, la tyran nie, la douleur, l'autre exige le droit, 1; liberté, la lumière et la joie. Elles S' trouvent en présence une dernière fois ne laissons pas échapper l'occasioi d'anéantir celle qui vient d'en bas Sachons être impitoyables pour n'avoi 1 plus besoin de. la pitié. C'est un-œuvre de défense org-anique. Il est né cessaire que le monde medérne élimin le militarisme pr.issien un toxine qui depuis un demi-siècle empoi 1 sonne et empeste ses heures. Il y va d 1 la isanté de la planète. Demain le ! Etats-Unis de l'Europe auront à fixer 1 ' régime de la convalescence de la terre. ' L'heure du destin. On ne peut formuler en termes plu élevés le devoir d'"après la victoire.' i II y revient dans " L'Heure du Des tin." Il montre que l'Allemagne a pi • croire,dans l'état où se trouvait l'Europe > que son heure -était marquée par le sor pour dominer le monde à son tour,et qu'i s'en fallut de rien qu'elle ne réussît 1 Nous avons "ployé l'ordre du destin,' dit-il, et il continue: "mais c'est aprè la victoire qu'il faudra vraiment vaincre et tout ce que nous avons fait et souf fert, nos .ruines, nos sacrifices-, nos tor tures sans nom comme* nos morts san nombre, n'auront servi de rien e seront perdus sans retour, si nous n détruisons pas à tout jamais la puis sance militaire d'un ennemi qui es l'ami .secret des mauvaises volontés d ■ la terre." > Ce thème de la sauvegarde future > Maeterlinck le reprend encore, avec un < clairvoyance merveilleuse, dans la "Vo ' lo-nté de la Terre." Il y rappelle que, j fréquemment dans l'histoire humaine les forces obscures du destin se com . plurent à détruire ce qu'elles avaien . laissé naître et fleurir de grand et de ne • ble : ces forces, cette volonté du mal, • semble bien que l'ennemi, né pour 1 > violence, les ait eues pour complices c que, dans leur résistance, la civilisatio et le droit défient cette fois la nature "N'importe, dit-il, on peut avoir raiso contre elle, elle s'est souvent trompée La victoire est assurée, mais 1,'effort ser. long. I'I y faudra beaucoup de temp parce qu'il s'agit d'un, très long avenir 1 d'un très grand revirement et de la plu 1 importante victoire que l'homme ait j a mais espérée." Il faut que le fauve soit mis hors d'é ' tat de nuire. C'est encore par cette ofc jurgation que conclut l'écrivain quant ' dans son épilogue, il fait son examen d 1 conscience. Il stigmatise une fois de plu : l'ennemi qui a "sciemment ressuscite; " sans nécessité comme sans excuses, tou ' les crimes que l'on croyait ensevelis dan un passé barbare," mais il lui rend hoir mage pour avoir "su" aller à la mort e masses compactes, avec un héroïsm ' aveugle, obstiné, sans espoir, dont o n'avait pas eu d'exemple aussi sombre. Puis il émet cette conclusion qu'il fau retenir: "...Maintenant, que ferons : nous? Nous faudra-t-il haïr jusqu'à 1. fin des jours? Nous ne voulons plus être 1 une foisvle plus, le,s dupes et les victime de la confiance et de l'amour. Ici encor : nos soldats, dans leur simplicité claii voyante et toute proche des vérités, de vancent l'avenir et nous apprennent c qu'il convient d'admettre et d'éviter. 11 ne haïssent pas l'homme, niais ils ne s' i fient iûinU Ilg û'y retrouvent l'être 'hi : main que lorsqu'il est sans armes. Ils r ■ savent pour l'avoir trop souvent éprouvé e : que tant qu'il en possède, il ne résiste c i pas au délire de nuire, de trahir, de tuer, c ; et qu'il ne devient bon que lorsqu'il est 1 impuissant..." e La splendeur de l'héroïsme. Mais à côté de ces pages de virile in- f ' dignation et de ces conseils de lucide • prévoyance, que de touchantes et récon- j fortantes inspirations l'auteur trouve dans son admiration pour la surhumaine dépense d'héroïsme à laquelle nous r assistons, et dans sa piété pour les morts r ' de la guerre ! L'héroïsme, depuis deux ' ans, se prodigue partout, non pas occa- ' sionnel, mais constant, tranquille, tenace, inépuisable, à chaque heure, à 4 t chaque minute. Et c'est la plus con- 1 _solante merveille au milieu du cauchemar. Dans aucun temps on n'a assisté à pareil spectacle—alors qu'on pouvait î craindre que la civilisation n'eût amolli c r l'humanité et ne l'eût rendue égoïste et 1: ^ lâche. "C'est que, dit Maeterlinck, la civili- c 1 sation, au contraire de ce qu'on redou- c ' tait, loin d'énerver ou de dépraver, * ' d'affaiblir, de diminuer, d'abaisser e ~J l'homme, l'élève, le purifie, l'affermit, r 1 l'ennoblit, le rend capable de sacrifices, *- de générosités, d'actes de courage qu'il c ne connaissait point... C'est que la civi- l lisatio.n, alors même qu'elle semble cor- v rompre, apporte de l'intelligence, et que c " 'l'intelligence, aux jours d'épreuve, c'est ' de la fierté, de la noblesse et de 1 ' l'héroïsme en puissance." Cet héroïsme incessamment prodigué y 1 n'est point perdu. 11 va féexmder les ^ âmes, écrit Maeterlinck dans une page c pleine d'une haute et consolante poés'c c 1 intitulée "La Flamme immortelle." c r r La flamme immortelle. j 5 — "Si, dit-il, le courage de nos com-" battants semble si général et si extraor- c 2 dinaire, c'est que toute la puissance des e •' -morts est passée vu -etttx -qui sarwf-e-ai. » Toutes ces forces^ de sagesse, de pa- t 5 tience, d'honneur, c}e sacrifice, qui crois- 1 s sent de jour en jour et que nous-mêmes ^ , qui sommes loin du danger, sentons J monter en nous sans savoir d'où elles < viennent, ne sont autre chose que l'âme des héros que recueillent et qu'absor-"! bent nos âmes." C'est cette thèse où resplendit a claire et douce philosophie déjà expri-1 méedans "l'Oiseau bleu," que l'auteur ' propose à tous ceux qui sont en larmes, j II transfère dans le domaine moral le principe qui selon Lavoisier gouverne le ', monde physique : rien ne se perd et rien ne se crée, il n'y a que des transformations...et il ajoute : ' "La mort n'entame pas la vie, elle ne peut rien contre elle. Le total de celle-ci demeure toujours pareil. Ce qu'elle en-t lève à ceux oui tombent, pas>e en < eux e qui restent debout. Si le nombre des e lampes diminue, la hauteur de la flamme l s'élève... La mort sur les champs de g bataille, dans le ohoc de la gloire, devient plus belle qu'une naissance et répand plus de vie que l'amour. g Après de telles paroles, comme il est _ naturel que l'écrivain en arrive à con- ■ clurc à la survie, à l'étroite union des morts et des vivants! "Les morts revi- ' vent en nous, dit-il. Ils ne réc'ament pas [ de larmes, mais une affection heureuse 1 et confiante. Ils ne meurent pas à l'heure ' j qu'ils descendent dans la terre, mais à lesure qu'ils descendent dans l'oubli, t l'oubli seul rend la séparation irrévo-able. Nous les avions possédés sachant [ue nous devions les perdre, sachons ;s perdre comme si nous les possédions noore. En dépouillant leur chair, ils ;'ont dépouillé que les moments où ils :ous aimaient moins et que nous n'ai-nions point. Maintenant, ils sont purs, Is ne sont revêtus que des plus belles leures de l'existence, ils n'on,t plus de léfauts, de petitesses, de travers. Ils ie peuvent plus déchoir, se tromper ou ious faire de la peine. Ils ne songent ilus qu'à nous sourire, à nous environ-icr d'amour, à nous apporter un bon-leur qu'ils puisent à pleines mains lans un passé qu'ils revivent avec ious." Voilà bien des citations, et il faut se iorner, mais j'en aurai d't assez, j'es-►ère, f5our faire sentir l'attrait supérieur le oe livre noble et bienfaisant. On y re-rouvera l'émouvant médaillon moral du oi Albert et les allocutions de Londres t d'Italie, où Maeterlinck a si fièrement aractérisé le rôle, unique dans 1 His-oire, assumé par la Belgique innoepente t loyale. On y trouvera un touchant pa-légyrique de Miss Cavell qui lui permet le mettre en relief, à la faveur de cette preuve, l'innombrable beauté de l'hé-oïsme féminin. Ailleurs, la lecture de Thucydide, en lui offrant l'occasion l'un saisissant parallèle entre Athènes ux prises avec Sparte et la France ac-uellle, l'incite à reproduire cette pensée ouveraine de Périclès parlant aux pa-ents des héros tombés pour la patrie : 'La passion de l'honneur est la seule |ui jamais ne vieillisse, et dans la enduite de l'âge, le seul plaisir n'est pas, online on le prétend, d'amasser des ichesses, mais de commander le res->ect. ' ' On pourrait citer d'autres pages en-ore, comme les "Dieux de la Guerre, lie se trouve lyriquement évoquée la m y- ."c-i-knt-i' •jJôîaSéfi'ee deA-exphwii's, vt ette prose de début, le "Massacre des nnocents," où l'auteur, en transposant •ers 1886 un tableau du vieux Breu-fhel, semble avoir pré\u les horreurs le l'invasion de 1914... La morale de la guerre. Bref, dès à présent, dans de tels li-•res, la haute morale de la . guerre s'élucide. Un grand visionnaire, ému dans «n âme fraternelle, s'est penché sur la ourmente, il en a compris les. significa-ions surhumaines. En des pages de con-iance et de beauté il a exprimé les véri-és qu'il est possible d'entrevoir, et par |uoi notre espoir se fortifie. Il a décerné iu culte de l'honneur collectif, à la pa.v-;ion de l'héroïsme civilisé l'hommage ]ui nous donne une plus haute conscien-:e de nous-mêmes. 11 nous a affermis lans la fierté de nos souffrances et nous .axons mieux, après l'avoir lu, combien :st salutaire la crise ^ar laquelle nous ivons accepté d'être déchirés. Il a levé i-u-dessus des têtes, comme un symbole l'indestructible ferveur, le flambeau de 'idéal humain. Ces articles et ces diseurs sont des poèmes, mais ce sont aus-;i des actes, des actes de foi, de nobles-;e, de viril et généreux réconfort. C'est, lans son horreur, une belle époque que :elle qui inspire de tels livres et de telles >ensées. Recueillons, conservons et méfiions les "Débris de la Guerre"... CHARLES D E LC H E VA LE RIE. i LETTRE DE RUSSIE. n (De notre correspondant.) La vie économique. s Le ministère des finances a termin s l'analyse des matériaux statistiques pre venant d'une enquête gouvernemental sur la question de l'influence de la guerr dans toutes les branches de la vie éconc mique en Russie. Des données de cett enquête nous détachons les constatation é suivantes, qui intéressent l'agrica s ture, le commerce et l'industrie. Le craintes émises au commencement de 1 s guerre au sujet du manque -de main s d'œuvre étaient très exagérées, et 1 déchet de la force ouvrière, à la cam f, pagne, a été suppléé par l'aide très larg e de la société. Grâce à cette aide, grâc également aux allocations accordées au > familles des mobilisés et à la prohibitio t de l'alcohol, d'après les renseignement recueillis de tous côtés et constatés offi a ciellement, la population des campagne a pu non seulement récolter toutes le g ceréales, et faire tous les travaux de e champs, mais même l'espace ensemenc de la Russie d'Europe, y compris le nor du Caucase, s'est agrandi, en 1915, d e 428,400 hectares. 5 Avec la déclaration de la guerre et 1 y cessation presque complète de l'exporta . tion^ on pouvait s'attendre à la sui charge du marché intérieur et à l'abaissement du prix des vivres. Cependant ce phénomène ne s'est observé que pour c certains produits (pain et œufs), dans " quelques régions et pour un temps assez e court, car dès la fin de 1914 les prix e atteignaient la normale qu'ils dépassé-" rent bientôt pour aller croissant de mois e en mois; et c'est ce renchérissement s continue qui, en Russie comme ailleurs, préoccupe maintenant les pouvoirs s publics. L'une des principales raisons a du renchérissement des vivres en Rus-" sie tient surtout au mauvais fonctioii-e nement des moyens de transport, et ce " sont les grandes centres industriels et e les grandes villes, qui ayant besoin d'une e énorme importation, souffrent particu-x lièrement de cet état de choses. Mais 11 la question du transport n'est pas seule s en cause. Toutes lés Chambres des Do-" maines interrogées et tous les gouver-s neurs de provinces ont constaté unàni-s mement la malfaisante activité de ces né-s 'godants qui édifient leur fortune sur le e malheur de la patrie et réalisent des ^ profits scandaleux en spéculant sur les e denrées alimentaires. La Chambre des Domaines de Moscou, par exemple, dé-a nonce carrément l'agiotage des mar- - chands de bestiaux et des bouchers de - Moscou, et elle cite entre autres une;

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1843 to 1940.

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