L'indépendance belge

1450 0
20 January 1914
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1914, 20 January. L'indépendance belge. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/1g0ht2h288/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

lO C5@33.XXXO.efe s 8N SEUÎIQ.US SI A ffAKLS ° B 85» ANNÉE Ma^di, 20 janvier 1914 ADMINISTRATION ET REDACTION 17 v rue des Sable*, Bruxelle» BUREAUX PARISIENS : 11, place de la Bours* ABONNEMENTS : ÉDITION QUOTIDIENNE BELGIQUE. Un an 20 fr. 6 siois, 10 fr. 3 mci«, S fe. ItlIEMBOUBGlSi.-Bj » 28 ft » .5 fr. * 8fr. ITMEEH » 401r. » 22 fr. - Bit ÉDITION HEBDOMADAIRE loteroatioofls si d'Outrs-curl ■o PAGES, PARAISSANT LE MERCREDI gjn an Sî5 franc* Bis moto 12S francs L'INDEPENDANCE x° Mardi, 20 janvier 1914 Les annonces sont reçues s A BRUXELLES : aux bureaux du jou* jai. A PARIS î il, place de la Bourse» A LONDRES : chez MM. John-F. Jones & (J>, BP & Sno^ Hill, E, 0.; à /Agence Bavas, n° 4â3u Cheapsido E. G. ; et chez lîeyroud & Fils LfeL jxo» 14-1S, Queen Victoria Street, et T. B. Browna! Ltd. n° 463, Queen Victoria Street. |i AMSTERDAM : chez Nijgh&Van Ditmar, Roiun, 2, A ROTTERDAM ; même ûrme, Wvnhaven. 113. M ALLEMAGNE, EN AUTRICaÉ-BONGRIE et EU SUISSE, aux Agences de la Maison Rudolf Mossife jfr ITALIE ; chez MM. Haasenstein & Vogler, à Milan. Turin et Rome. klAi^EW-YOR£ s T.B, Browae, Ltd, lt East42ncl Streefc» THAÏS ÉraaiOHS EAE. JOHa. — SEC PAGES BELGE CÛÏISEaVATIOB i'AE IS înOGEi» Édition du soir Aujourd'hui : Revue politique. Les incidents de Savarne. — Réunion de protestation. — Le colonel von Reutter est décoré. En Angletrre. — Le mouvement gréviste, dans l'Afrique du Sud. — Les cheminots reprennent le travail. — Un attentat criminel An Mexique. — Le général Huerta prendra la direction des troupes. Au Portugal. — La grève des cheminots. — Incidents. En Turquie. — Départ du ministre de Russie.Lettre de Turquie. La Vie à Paris, par Jean-Bernard. En France. — L'attentat contre Chérit pacha. — Déclaration d'Azmi bey. En Belgique. — Libéraux et socialistes. Les tendances du projet scolaire. La manifestation Warocqué. Chronitrue mondains. Les concerts à Bruxelles. Le Xin* Salon de l'Automobile, Informations financières et industrielles. — Nouvelles diverses de nos correspondants.Bulletin hebdomadaire de la Bourse de Paris (5* page). " Les dépêches suivies de la lettre A sont celles qui ont paru d'abord dans notre première édition, publiée à 4 heures de l'après-midi ; les dépêches -.uivies de la lettre B sont celles qui ont paru d'ahord dans notre deuxième édition, publiée à 6 heures du soir ; les dépêches suivies de la lettre C sont celles qui ont paru d'abord dans notre troisième édition, publiée le matin. BRUXELLES, 19 janvier Revue Politique 11 ne suffit pas que les puissances de la Triple-Alliance aient répondu favorablement à la proposition anglaise pour .que la question des îles de la mer tigée soit définitivement réglée. En principe il est entendu que la Grèce entrera oift-ciellement en possession des îles qu'elle occupe effectivement, y compris Cnio et Mitylène, et que l'Italie restituera le Do-décanèse à la Turq-ie aussitôt que toutes les clauses du traité de Lausanne auront été exécutées. Il ne fait aucun douta que la Turquie a rempli tous les ^..cuge-ments qu'elle a pris vis-à-vis de l'Italie : ses troupes çt ses officiers ont quitté la !Tripolitaine et la Cyrénaïque et si les Arabes s'obstinent à lutter là-bas contre les Italiens, la Turquie ne peut en être rendue responsable. En réalité, le gouvernement de Rome cherche à retarder dans la mesure du possible l'évacuation du Dodécanèse, parce que certains éléments italiens insistent vivement pour le maintien de l'occupation de certaines îles du sud. Ils ne peuvent se faire à l'idée que le grand effort fait par l'Italie dans la Méditerranée orientale l'aurait été en vain. D'autre part, il est certain que les milieux officiels, qui se rendent parfaitement compte que le maintien de l'occupation du Dodécanèse par les Italiens est impossible pour des raisons d'ordre européen, cherchent à obtenir des compensations pour l'évacuation des îles. Nous étions fixés là-dessus depuis quelque temps déjà, et la note officieuse communiquée avant-hier aux journaux de Londres le confirme pleinement.Cette note, dit, en effet, que les pourparlers entre Rome et Constantinople au sujet des îles de la mer Egée détenues par l'Italie ont trait au désir de cette dernière d'obtenir des concessions do chemins de fer et des concessions économiques sur le littoral de l'Asie-Mineure.La presse italienne, de son côté, fait valoir que pour non-exécution d'une clause explicite du traité de Lausanne, l'Italie a dû supporter des dépenses énormes, tant dans les îles de la mer Egée qu'en Cyrénaïque, à cause de la résistance des populations rebelles sur les hauts plateaux du Barca et de la présence parmi elles d'officiers turcs. L'Italie demande donc le remboursement d'une partie au moins de ces dépenses extraordinaires. La presse italienne considère que --tfce question de principe est claire, alors qu'elle apparaît, au contraire,comme très discutable, la Turquie ne pouvant être rendue responsable, nous le répétons, de la résistance continue des populations arabes de la Lybie, mais il est certain que la Porte se trouve en mauvaise posture pour discuter et qu'elle devra passer par les exigences italiennes, à moins qu'elle ne préfère laisser encore les îles en gage aux mains de l'Italie. C'est certainement cette dernière solu-lion que l'on préférerait à Rome, l'occupation prolongée constituant en quelque sorte une hypothèque sur ces îles en faveur de l'Italie pour le jour où on procédera au partage de ce qui subsiste de Vempire ottoman, Ls cabinet Pachitch est aux prises, à Belgrade*, axes des difficultés gui n? lais- î sent pas d'inquiéter les amis de la Serbie. La récente crise ministérielle a été heureusement résolue par le maintien au pouvoir de M. Pachitch, dont la politique sage et prudente a valu à la Serbie de si notables accroissements de territoires et un prestige militaire qui a grandement consolidé sa situation dans les Balkans. Mais le maintien de M. Pachitch n'a pas suffi à lever toutes les difficultés et le président du conseil a dû se séparer du mirii;tre de la guerre, le général Bojanoviteh, qui réclamait qua trie-vingt-dix millions pour la réorganisation de l'armée, notamment pour la réfection du matériel. La Skoupchtina a estimé que cette demande du général Bojanoviteh était excessive et la commission parlementaire a voulu la réduire à cinquante-cinq millions. Le ministre de la guerre n'ayant pu admettre cette réduction s'est retiré; mais M. Pachitch ne parvient pas à le remplacer par un autre officier général, tous ceux auxquels il s'est adressé estiment que des crédits s'élevantà quatre-vingt-dix millions sont indispensables pour faire face aux nécessités urgentes de la réorganisation de l'armée. Il est sans'doute curieux de devoir constater que le Parlement discute aussi âprement les crédits demandés pour une armée qui fut victorieuse sur tous les champs de bataille et dont l'effort a permis au peuple serbe de réaliser ses légitimes ambitions. Le fait que M. Pachitch ne trouve pas un général pour accepter le portefeuille de la guerre dans ces conditions et pour admettre que cinquante-cinq millions suffisent à la réorganisation Je l'armée a fait naître le bruit d'une véritable conspiration militaire et l'on.a été jusqu'à dire crue des réunions d'officiers avaient eu lieu pour préparer la résistance à la Skoupchlina et au gouvernement.. Ces bruits sont sans fondement auçun. Les réunions en. question furent de simples assemblées de commissions militaires précisément pour établir le plan de-réorganisation de l'armée. Il ne ■ 'agit en aucune façon d'une agitation mili'.aire dans le genre de celle qui en Turquie pesa si dangereusement sur la politique du gouvernement. S. M. Pachitch, obligé de tenir compte de la volonté de la Skoupchtina, doit se résoudre à mettre un ministre civil à la tête du département de la guerre, il est certain que la fidélité de l'armée ne s'en trouvera nullement ébranlé-e. Mais il est impressionnant de constater que tous les officiers généraux serbes sont unanimes à considérer que 90 millions sont nécessaires à la réorganisation de l'armée. Cette unanimité est certainement de nature à influer sur la décision finale de la Skoupchtina,Eh Roumanie, le cabinet libéral présidé par M. Jean Bratiano est définitivement constitué. Le leader libéral s'est assuré la collaboration des personnalités les plus éminentes de son parti, notamment de M. Mortzun, qui prend la direction du ministère de l'intérieur; de M. Costànesco, qui a pris le portefeuille des finances, et de M. Ahtonesco, qui a pris celui de la justice. Le cabinet libéral a ainsi une incontestable autorité pour aborder franchement toutes les questions de politique extérieure et intérieure qui se posent en Roumanie au lendemain de la guerre et qui doivent recevoir des solutions pratiques si l'on veut que la Roumanie se maintienne dans son rôle d'arbitre des Balkans, qu'elle a assumé au plus fort de la dernière crise. Les Incidents de Serarne Réunion de protestation Strasbourg, dimanche, 1S janvier. Aujourd'hui a eu lieu & Saverne une réunion organisée par le parti progressiste, à l'appel duquel avaient réponiiu un millier de Savc-maLs. Plusieurs orateurs, notamment Mil. Bruno WeiH, Wolf, avocats et députés au Landtag; Roeser, député au Reiclistag, ont, tour à tour, flétri les illégalités commises à Saverne par l'élément militaire et attaqué la validité des jugements acquittant le colonel von Reutter et le lieutenant von Foerstner. Ils ont nettement accusé le jury militaire de partialité et réalamé la réforme de la procédure judiciaire militaire. Ils ont exprimé leur coo-fiance dons le Reichstag pour l'obtention de l'autonomie de l'Alsace-Lorraine et ont fait des vœux pour que l'incident du drapeau français insulté par le lieutenant von Foerstner n'ait pas de graves conséquences pour les relations de la France et de l'Allemagne. Une résolution de confiance dans l'administration civile de Saverne et de blâme pour la façon dont les incidents ont été dénaturés deve-it le Conseil de guerre a été ensuite votée. La résolution cannent l'espoir de la population que le Reiohstag s'emploiera à faire aboutir 1'a/utonomie de l'Alsace-Loimine. Un capitaine prussien en retraite et retiré à Saverne a pris ensuite la parole et a virement critiqué l'attitude des officiers du 99e d'infanterie. H a constaté que les moyens employés par le colonel Von Reutter et le général von Deimling n'avaient servi qu'à combattre la germanisation du pays. L'assistance s'est ensuite séparée au cri de : uVive l'Aisace-Lonraine». (a) Un comble. — Le colonel von Reutter décoré Berlin, dimanche, 18 janvier. Le colonel von Reutter a été déooré de l'ordw de l'Aigle-Rouge de 3' classe, (a) Nouvelles de i Etranger ALBANIE Rebelles repoussés Valona, dimanche, 18 janvier. Aujourd'hui la' gendarmerie a attaqué les rebelles près d'Ubasan. Les rebelles ont été repoussés. La gendarmerie a occupé les vii>£ i de Godolesci et Labinot. (a) • ALLEMAGNE L'Union prussienne Berlin, dimanche, 1S janvier. La première réunion de l'Union prussienne a eu lieu aujourd'hui à Berlin. Divers orateurs ont fait ressortir le rôle prépondérant de la Prusse dans l'Empire allemand et de l'armée prussienne dans la fondation de cet empire. Des télégrammes de félicitations ont été envoyés au roi. de Prusse et au ministre de la guerre. La proposition faite par un orateur d'en envoyer un au Chancelier a été r.apoussée au milieu de l'hilarité générale. (à) ANGLETERRE LA PERTE DU SOUS-MARIN « A. 7 » Londres, dimonahe, 18 janvier. L'empereur Guillaume et le roi d'Espagne ont envoyé une dépêche de condoléances pour la perte du sous-marin « A-7 ». Il a été ordonné que cette dépêche, ainsi que celle de M.. Poincaré, soient portées à la connaissance de la flotte à Plymooth. Répondant à la dépêche dé condoléances' du ministre de la marine de France, le premier lord de l'Amirauté a envoyé un télégramme exprimant la reconnaissance de l'Amirauté et de la marine royale. Le ministre de la marine d'Allemagne et le premier lord de l'Amirauté ont également échangé des dépêches de condoléances. (a) LE MOUVEMENT GREVISTE DANS L'AFRIQUE DU SUD Les cheminots reprennent ls travail Pretoria, dimanche, 18 janvier. A une heure tardive de la soirée, les employés civils' du service des trains de Pré. toria ont décidé de. reprendre immédiatement 1- travail. Un grand nombre de mécaniciens' ont e!5 engagés pour reprendre le travail demain, à 9 heures. Les employés des ateliers n'ont pas encore fait oonnaître leur décision, mais on croit qu'ils reprendront également le travail Une proclamation a été publiée dans, la soirée ordonnant la démobilisation de tous les commandements de la région, sauf, de ceux de la région comprise entre le Rand et Farmouth. Il reste donc encore 30,000 hommes mobilisés. (a) Attentat criminel Johannesburg, dimanche, 18 janvier. Dans la nuit de samedi un individu a tenté de faire sauter les baraquements de la mine Vogelshuis-Estates. Le mécanicien était occupé à procéder à la descente d'une cage dans Laquelle se trouvait un employé quand un paquet vint s'abattre jeté par la fenêtre du baraquement. Le mécanicien arrêta aussitôt la machine pour sauver la vie de l'employé, puis s'enfuit. Une explosion se produisit. L'auteur de cet attentat a pu s'échapper. (a) JAPON Nouvelles éruptions à Kagoshiaia Kagoshima, dimanche, 18 janvier. Hier encore de terribles éruptions se. sont produites dans l'ile Sakourashima. Ces éruptions ont continué pendant toute la nuit. Une grande partie des habitants de Kagoshima, qui étaient revenus, se sont enfuis, pris de panique. Le vent apporté sur la ville des nuages de poussière et de cendres provenant du volcaa (a) MEXIQUE Huerta entrera en campagne Londres, lundi, 19 janvier. On mande de Washington au « Daily News '» : Suivant des informations de Mexico, le général Huerta, désespéré à ta suite-de l'insuccès de ses officiers pour maîtriser les rebelles, ■ a décidé d'entrer lui-même en campagne. Pendant son absence, un m«an-bre "du cabinet sera nommé président provisoire. Huerta espère commencer la campagne à la fin de janvier et arrêter la marche du général Villa sur Mexico. Il aurait également l'intention de reprendre Çhihua-hua. (û) PORTUGAL La grève des cheminots Lisbonne, dimanche, 18 janvier. Les grévistes des Chemins de fer ont fait dérailler trois trains aujourd'hui en déboulonnant les rails. Leur première tentative a été dirigée, près d'Aâcantara, contre un train allant de Lisbonne à Cascaes. La machine et le fourgon se sont enlizés dan3 le sol et tes wagons se sont renversés. La garde républicaine est intervenue. La deuxième tentative a eu lieu, près de Povoa-Santa-Iria, contre un train qui se rendait à Porto avec de nombreux voyageurs. La machine et quatre wagons ont déraillé. Plusieurs gardes républicains ont été Massés. Enfin, la troisième tentative a été faite entre Sacavem et Povoa-Santa-Iria contre un train venant de Porto et transportant notamment le courrier étranger. Quelques voyageurs et quelques gardes républicains ont été blessés. Un train d'exploration parti de Lisbonne a été obligé de rétrograder près de Sacavem. (a) Lisbonne, dimanche, 18 janvier. On espère que 50 p. c. des cheminots en grève sur les réseaux du nord et de l'est, vont bientôt reprendre le service. La correspondance étrangère n'est pas parvenue à Lisbonne depuis le 15 janvier. M SERBIE Le nouveau ministre de la guerre Belgrade, dimanche, 18 janvier. Le Roi a signé un ukace nommant ministre de la guerre de colonel d'infanterie Douciian-Stefanovitch. Le môme ukase place le générai Bojanoviteh à la disposition du ministre de la guerre. (C) TURQUIE Le départ du ministre de Russie Constantinople, dimanche, 18 janvier. Le départ en congé 'e M. de Giers, ambassadeur de Russie, a de nouveau été ajourné, sans doute pour permettre de continuer les négociations relatives aux réformes dans l'est de l'Anatolie, pour lesquelles les divergences ne porteraient plus maintenant que sur un seul point. La Russie subordonne aussi d'autres questions, ■ notamment la majoration de 4 p. c. sur les droits de douane, à l'admission d'un délégué russe au conseil de la Dette publique ottomane. (c) « * » M. de Giers, ambassadeur de Russie, est parti en congé pour Paris. Le chargé d'affaires poursuivra les négociations relatives aux réformes à réaliser en Anatolie orientale. (a) — Le général Pertow pacha, ancien aide de camp du général von des Goltz, nommé dernièrement au commandemant du 14" corps, remploiera le général Liman von Sanders au commandemant du 1er oorps. — Plusieurs journaux déclarent que puisque les grandes puissances ne prennent pas en considération les réserves formulées par la Turquie au sujet des îles, la Turquie regardera leurs décisions comme nulles. Elle devra dès lors agir comme dans là question d'Andrinople. — Le personnel de la légation turque à Athènes partira demain. La légation grecque est attendue le même jour. (c) Lettre de Turquie El (De noire correspondant) Les affaires albanaises et Izzet pacha. — 1 La question des îles. — Le trumvirat ' Enver-Tala..t-Djémal, la Turquie et les ' puissances. 1 i CONSTANTINOPLE, 14 janvier. < L'expédition de Békir bey et de ses, 1 acolytes pour l'intronisation en Albanie 1 du général Izzet pacha, ci-devant minis- 1 tre de la guerre dans le cabinet Said Ha- 1 lira, continue à faire couler beaucoup : d'encre à la Porte et dans les bureaux des journaux turcs. Ceux-ci soutiennent i toujours qu'il n'y a rien de vrai dans ce prétendu complot, et que les soldats arrê- 1 tés à bord du bateau autrichien « Mé- ■ ran » étaient des soldats albanais ren- : trant dans leur pays. Quant à Izzet pa- 1 cha, il persiste à affirmer qu'il n'a voulu : jouer aucun rôle dans les affaires alba- : naises et que tout ce que l'on a dit à ce sujet (à Vienne et à Rome surtout) n'a aucune base sérieuse. Il semble difficile, . pourtant; de concilier ces déclarations avec la tentative de Békir bey et les conciliabules qui l'ont précédée. Très probablement, Izzet pacha était de mèche < avec l'ancien combattant de Grébéna et se réservait de tirer un parti quelconque ' de cette tentative. Mais il ta répudie : maintenant qu'elle a échoué. Dans ce : cas, le gouvernement, ici, devait en savoir quelque chose, ce qui ne l'empêche pas de faire l'étonné et de se récrier de-' ■ vant les attaques dçs journaux italiens et ■ viennois. De toutes façons, ce coup d'au- 1 dace — car l'on ne peut qualifier autrement le débarquement de 150 à 200 sol- ' dats allant conquérir un pays où des ■ milliers de martinis et de maugers sont ' partout, embusqués — ne sert pas du tout la Turquie en ce moment. L'on peut même dire qu'il la dessert complètement 1 etvqu'un pareil.fait venant à se produire : lorsque les différends avec la Grèce ne sont point encore réglés est franche- : ment regrettable pour les Turcs. Depuis, ' que l'Albanie est séparée du territoire 1 ottoman, l'on a toujours proclamé à la 1 Porte le désintéressement de la Turquie : à l'égard de cette contrée turbulente, et : ceci était substantiellement vrai. Mais i l'on n'était pas indifférent au fait de la 1 voir gouverner par un prince musulman ou à celui de la présence d'un prince 1 chrétien. La religion islamique dirigeant 1 avant tout l'âme turque, la première : éventualité paraissait aussi désirable que 1 la seconde paraît odieuse, vu la majorité 1 musulmane, albanaise. L'on s'explique 1 ainsi les faits récents' de Brindisi et de < Valona dans lesquels ont dû tremper ] bien des gens, là même où un pareil j soupçon est un véritable stigmate pour | certains personnages albanais. Que peut- ! on faire avec une pareille race? Rien de ! bon évidemment. Aussi, est-il regretta- i ble t]ue ^Autriche-Hongrie et l'Italie ; n'aient point laissé la Serbie et la Grèce : Résoudre entièrement la question alba- i naise par l'annexion complète du pays, au lieu de la voir mijoter présentement. 1 Pour s'être laissées guider en cela par 1 des calculs intéressés masqués par le souci apparent de la liberté de la mer Adriatique, elles se verront en fin de compte obligées de proposer aux puis- 1 sances une action collective en Albanie. 1 Et comme ni la France, ni' la Russie, ni l'Allemagne ne paraissent vouloir exer- i oer un pareil mandat, l'on en viendrait sûrement à l'occupation parallèle ausl.ro- 1 italienne avec les Autrichiens à Scutari . et les MkD.s à .Valsas» Mais, alors. §'eu- vrirait pour les autres l'ère des compensations, compensations qui ne peuvent être cherchées qu'en Turquie d'Asie et, ainsi, l'on arriverait au partage dont a parié récemment M. Victor be-rard, car tout se tient en politique. Ce danger est d'autant plus grand que la question des îles de l'Egée provoquera une nouvelle guerre turco-grecque si les puissances, après être tombées d'accord en ce qui concerne la dévolution de ces iles, n'imposent pas leurs décisions aux deux parties en cause. L'on dit, en effet, ici que, jamais, la Turquie ne renoncera i Mitvlène et à Cliio, uont la possession par les Grecs mettrait en péril le littoral ottoman asiatique qui leur l'ait face à l'est. Cette déclaration, le grand-vézir Saïd Halim pacha l'a faite à Sir Lewis Vlallet. ambassadeur d'Angleterre, et Hussein . Hilmi pacha à Vienne l'a répétée au comte Berchtold. Simultanément, le comité de la flotte s'appuyant sur le comité « Union et Progrès » et sur le gouvernement organise partout des îollectes, souscriproi.s, etc., pour parfaire le payement du « Sultan Osman » 'précédemment « Rio de Janeiro ») chez \rmstrong et permettre de nouveaux achats de navires de guerre. Le but de ious ces efforts est d'assurer à la Turqu'e ia maîtrise dans l'Egée vis-à-vis des for-3es navales que la Grèce pourrait y con-;entrer.L'on ne réfléchit pas que les puissances, la Grande-Bretagne notamment, ne souffriraient peut-être pas que les leunes-Turcs fassent opposition à la solution qui serait principalement désirée par celles et qu'ils s'efforcent de contre-jarrer par des moyens violents. Non, l'on croit, l'on est porté à croire, au contraire, qu'en cas de refus de la part de la rurquie d'admettre la cession définitive les îles qu'elle considère insispensables i sa déiense asiatique, on la laissera face à face avec la Grèce n'ayant que son « Avéroff » et ■ qu'alors elles régleront leurs comptes (au bénéfice des Turcs naturellement).Telle est la mentalité ambiante même lorsque la Triple Alliance sst prête à leussér à la Grèce Mitylène.et. Dhio. Je dois dire pour être complet que jes dispositions des puissances centrales qui seront incessamment communiquées au cabinet anglais sont vivement regrettées ici et que l'on accuse l'Allemagne, amie de la Turquie, d'y avoir imené l'Autriche-Hongrie et l'Italie et l'avoir surtout triomphé des résistances le celle-ci, laquelle était, dit-on, contraire à toute cession d'îles turques à la jrèce, que ces îles fussent près des Dardanelles ou près du continent anatolien. Ile coup, venant d'un Etat q '.e l'on s'est aabitué à considérer comme le protecteur en titre die l'empire ottoman, a paru i'autant plus sensible. Mais l'on espère encore que la Triplice, quoique ralliée sur ces deux points (Mitylène et Chio) à la proposition de Sir Edward Grey, empêchera, du moins, toute exécution contre la Turquie le jour où celle-ci tentera de les ravoir. Il faut noter à ce sujet que si, faute de décision de la part des puissances, la guerre éclate entre les Turcs st les Grecs avant que le « Sultan Osman « et le « Réchadié » soient livrés, ils ne pourraient pas l'être durant tout le cours d'une pareille guerre et que, partant les Hellène's auraient, comme précédemment, la maîtrise de l'Egée. Tout n'est donc pas dit avec le récent achat. Cette situation extrêmement compliquée n'empêche pas le triumvirat Enver-ralaat-Djemal de s'affirmer plus que jamais. D'autres hécatombes dans l'armée sont envisagées par lui en accord avec le général Liman von Sanders, qui a approuvé et quelque peu inspiré les premières. Dès aujourd'hui, l'armée ottomane est, pour ainsi dire, décapitée et l'on se demande ce qui arrivérait en cas de nouvelle guerre, des colonels pris nar-ci, par-là —- les officiers jusqu'au grade de général étant presque tous unionistes — devant être chargés forcément du sommandement des corps d'armée. L'engagement da la mission allemande avec les pouvoirs que l'on sait fut une faute de la part de l'Allemagne, car il n'est pas certain du tout que, dans les conditions actuelles, l'armée ottomane profitera plus de ses leçons que si Liman von Sanders avait, comme jadis von der Goltz ,1a direction des écoles militaires, linsi que l'inspectorat des corps d'armée. Et, avec cela, l'on a froissé la Russie, qui peut brusquer la situation pour peu qu'elle s'aperçoive. que> les Turcs, 3mpaumés par les Allemands, font .vraiment des progrès et deviennent une for-se menaçante. Ce fut. aussi une faute pour la Turquie dans son état de faiblesse actuelle et lorsque l'opposition russe peut faire avorter tant de projets, celui de l'emprunt en première ligne. L'on parle, il est vrai, de la création de treize 30rps d'armée et de deux divisions indépendantes (Hédjaz et Assyr en Arabie), lu lieu des sept corps d'armée anciens. ZIe ne sont pourtant là que des formations à l'état embryonnaire et qui exigent la consécration du temps (deux ans .tu moins). D'ici là, que de choses peuvent se passer? Le triumvirat Enver-Ta-taat-Djemal qui nous gouverne le sait bien. Mais du moment que Berlin traitant avec .c ;>it-Pétersbourg n'a pas encore admis une réduction sensible des pouvoirs de la mision von Sanders, l'on maintient ici os que l'Allemagne persiste i maintenir elle aussi tout en prodiguant i la Russie des protestations d'amitié. Comment finira cette affaire? Ou tout pu rien, répondent nos jacobins au pouvoir, toujours portés à affronter les orales, Il en est ainsi dans la question des ilos de l'Egée, où la Porte multiplie ses déclarations d'intransigeance avant même que la réponse triplicienne accordant Mity.lènfi et Cliio à la firèue soit Emise à Londres. Quant aux réformes en Anatolie orientale, M. de Giers, ambassadeur de Russie, continue à remettre de jour en jour son départ pour Paris et Saint-Pétersbourg parce que l'on ne peut encore trancher tout-à-fait la question des pouvoirs' à conférer aux inspecteurs ou conseillers étrangers et la manière dont seront réglés les conflits survenant entre eux et les valis ou gouverneurs généraux nommés par le pouvoir central. L'opinion générale est que, malgré tous ces retards,' l'on finira par s'entendre. Cette opinion n'a point varié et cette fixité fait que l'on doit en tenir compte. Mais il y a maintenant un fait nouveau : C'est le triumvirat Enver-Talaat-Djémal. Nul ne peut dire que ces trois volontés fortes admettront sûrement, de guerre lasse, une modalité quelconque de contrôle. Il faudrait en finir pourtant, car si ce chapitre de difficultés reste ouvert, l'avenir en Anatolie orientale deviendrait , menaçant surtout en cas d'intervention finale austro-italienne en Albanie. A propos do Djémal bey,le troisième de nos dominateurs en fait sinon en titre,, nul n'ignore, ici qu'il est réservé pour le ministère de la marine. Mais comme il passe pour francophile — il l'est-, en effet, clans une certaine mesure — on la laisse au ministère des travaux publics au moment où, dans l'espoir Ce la conclusion de l'emprunt de 700 millions à Paris, d'importantes affaires de chemins de fer sont en suspens avee la France. Avec En'ver à la guerre, Talaat à l'intérieur, Djémal à la marine, l'unionisme tiendrait tout et, malgré le mécontentement actiuel — le mécontentement de ceux qu'il sacrifie dans l'armée et dans le service civil — il se maintiendrait quelques années ou quelques mois, selon la marche des événements intérieurs et extérieurs. Le danger certain commencera avec la nouvelle Chambre qui aura Sans doute au début une immense majorité unioniste, ' mais une majorité friable. comme l'ancienne. Au bout de quelques semaines, sous l'influence des ambitions latentes, des fautes que pourrait commettre le .gouvernement ou. des faits politiques désavantageux à l'intérieur ou avec les puissances,sa physionomie, changera, cela est prévu par "tout le monde. Les plus optimistes dans le camp unioniste qui s'étend aujourd'hui sur le pays tout entier ne nient point lai possibilité d'une pareille transformation en dépit de toutes les précautions prises ou, plutôt, édictées par le dernier congrès de « Union et Progrès ». Telles sont les difficultés et les menaces qui s'élèvent ici autour du gouvernement. Une chose est consolante, c'est l'espoir que l'on a maintenant d'un arrangement avec M. Caillaux, que le « Figaro» attaque si violemment. Djavid bey, qui se morfondait à Stamboul quand il n'était pas dans lés conseils du cabinet Saïd Halim pacha, dirigé par les triumvirs susnommés,' est parti pour Paris où il: arriva aujourd'hui, avec cet espoir dans l'esprit et dans lé 'cœur. Mais il y a des choses que M. Caillaux, tout hardi qu'il soit, ne pourrait peutrêtre pas faire. Et si le cabinet Doumergue est renversé sur la question fiscale et financière, nos unionistes aux abois se trouveront en plus mauvaise posture que. maintenants, en ce qui concerne l'emprunt de liquidation sans lequel la machine administrative ottomane ne pourrait pas fonctionner longtemps. Quelle que soit lai hâte de nos dirigeants dans leur désir de réalisation de cet emprunt, il est d'ores et déjà certain qu'ils ne seront satisfaits qu'après la Serbie et la Grèce pt soùs certaines conditions franco-russes.: Voilà pourquoi l'intransigeance actuelle à la Sublime Porte apparaît quelque peu vaine. Elle serait plus sérieuse si. la Turquie pouvait se passer du concours financier de la France, alliée de la Russie. Mais puisqu'il n'en est pas ainsi, nos jacobins feraient bien do mettes une sourdine à leurs protestations 'ndignées.à! propos des. îles et du reste. Devant la constatation qu'aucun emprunt intérieur n'est possible, qùe toute mission de papier-monnaie ne. trouverait preneurs, à moins qu'elle ne soit imposée par force (ce qui est impraticable en Turquie) , que toutes créations, enfin, do nouvelles séries de bons du Trésor épuiseraient bien vite-la liste des acheteurs en Allemagne et en France, il n'y a, sem-ble-t-il, qu'à mettre les pouces. Plus tôt le triumvirat Enver-Talaat-Djémal s'y résoudra et .mieux cela vaudra pour la Turquie. Mais son essence même le rend réfractaire à toute concession touchant à ce qu'il croit devoir sauvegarder avant tout. De ce chef, avec ce soin jaloux de souveraineté politique et d'indépendance administrative-complète, les difficultés s'accumulent, et risquent de submerger l'édifice jeune-turc. Aujourd'hui, depuis les derniers événements, la corde est: tendue au point que des résolutions, dans un sens ou dans l'autre, ne sauraient plus tarder. Les unionistes exaltés mettent tout leur espoir dans la volonté intransigeante de leurs gouvernants actuels. J'incline à penser, quant à moi, que cette volonté faiblira là où il faut qu'elle faiblisse pour épargner au pays de très grands malheurs. L'on a souvent vu de fougueux tribuns se montrer plus accommodants que leurs devanciers à qui ils avaient donné un brevet de mollesse et de résignation avant l'heure. Ce fait pourrait bien se produire ici malgré les apparences. Et il est à souhaiter qu'il se produise. Ce n'est nas se montrer mauvais citoyen que de désapprouver une politique de casse-cou et d'en signaler les conséquences terribles pour la Turquie comme pour les grandes puissances anxieuses et moralement, divisées.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Add to collection

Periods