L'indépendance belge

1418 0
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1915, 23 June. L'indépendance belge. Seen on 25 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/4m91834z1f/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES ADMINISTRATION ET REDACTION : 5??™- tvb< t F'r&mÎHT? r Avnnrr ,IPDrDrm OT ttttm 101 e ,3 MOIS, 9 SHILLINGS. •, tudor ïïouse tudor st., london, e.c. llf ^CE LONDRES, MERCREDI 23 JLIN 1915, abonnements: i 6 mois, 17 shillings. [ Conservation par le Progrès. TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: j |JJ;f ^ et U AN. 32 SHILLINGS, i SOMMAIRE. LA SITUATION : Progrès de l'offensive française.—Tranchée allemande capturée par les Belges.—Succès russes sur le Dniester.— Renforts autrichiens pour le front italien.—Pourquoi le Pape ne con= damne pas les Allemands. Alexandra Rose Day. lin soldat nous écrit.—Poilu. Lettre du Vatican. Billet Parisien.—Jean-Bernard. Lettre du Havre.— Pierre Nodrenge. Un savant poète.—Flor B. yiolettes de France. Camille Guttenstein. Ce que nous devons à la romancière Beatrice Harraden.—Maria Biermé. LA SITUATION. Mercredi, midi. La bataille pour la possession de Lemberg continue et jusqu'à l'heure actuelle aucun résultat décisif n'a été atteint. Après avoir évacué la ligne de Grodek, .les Russes se sont retirés sur le Szezer-zec, une petite rivière au sud-ouest de Lemberg et confluent du Dniester. Le nouveau front, d'un développement d'environ 70 kilomètres, passe par Zol-kiew, au nord de Lemberg, jusqu'au Dniester, contournant la capitale galicienne par le côté ouest. C'est dans le secteur ouest, le plus rapproché de la forteresse, que la lutte est particulièrement violente, Tes positions russes y étant soumises à des attaques continuelles avec des forces considérables. Mais quel que soit 'e résultat des opérations sur cette partie du front, le sort de Lemberg se décide plus au nord où les Allemands essayent, en vain jusqu'à présent, d'enfoncer les lignes de nos alliés et à couper leurs armées en deux. En concentrant ses efforts sur le secteur du Rawarusska, le général Mac-kensen ne vise pas seulement à enfoncer les lignes russes, mais à se rendre maître des voies ferrées Jaroslau-Lubac-zow, et Rawarusslta-Lemberg, dont la possession 'ui permettrait de développer son offensive tant vers l'est que vers le nord et le nord-est. La résistance merveilleuse des Russes < a empêché jusqu'à présent l'ennemi de passer le Dniester avec des forces suffisantes pour constituer une menace sérieuse, et à Pétrograd on estime que la situation actuelle n'exclut pas-la possibilité, pour le Grand-Duc, de porter un coup dangereux au flanc gauche de l'ennemi, qu: se trouve de plus en plus exposé au fur et à mesure que Ses lignes de communications s'étendent. Si, comme le pensent certains critiques, il entre dans les plans du Grand-Duc Nicolas de ne pas se laisser accrocher à Lefnberg et d'évacuer la capitale de la Galicie après l'avoir occupée pendant plus:eurs mois, les combats actuels auraient iprincipalement pour but d'achever les préparatifs nécessaires à une évacuation méthodique et de préparer de nouvelles positions sur la ligne du Bug, au nord-est, et sur le Seretli, au sud-est. Sur 3e front franco-belge l'offensive des Aîïiés progresse de jour en jour. Dans le secteur d'Arras, l'ennemi, qui semble avoir reçu dernièrement des renforts, a livré une série de contre-attaques qui, à l'exception d'une seule qui leur a permis de reprendre pied dans une partie de tranchée, au sud-est de Souchez, ont été repoussées avec de grosses pertes. Dans le Labyrinthe les pertes ennemies ont été particulièrement sévères. En Champagne, du côté de Perthes et sur les Hauts de Meuse à Calonne les •tentatives allemandes n'ont eu que des succès partiels et de courte durée. En Lorraine nos Alliés ont progressé assez sensiblement à l'est de Reillon et au sud de Remabois. Les contre-attaques allemandes partant de Leintrey et de Parroy furent aisément arrêtées. Dans la vallée de la Fecht les Français avancent dans !a direction de Son-dernach après avoir progressé au-delà de Anlaswassen. Nos braves troupes belges ont, elles aussi, eu leur part de succès et figurent au tableau avec une tranchée allemande conquise au sud de Saint-Georges. Pour faire diversion à leurs insuccès, les Teutons n'ont rien trouvé de mieux que de reprendre le bombardement de Dunkerque à grande distance, occasionnant la mort de quelques civils. Les Allemands n'ont d'ailleurs pas abandonné leur éspoir d'arriver jusqu'à Calais et d'après les déclarations de neutres ayant séjourné en Allemagne, nos ennemis sont convaincus qu'une fois installés à Calais, leurs canons monstres, pouvant tirer à 26 milles (?) empêcheraient non seulement tout passage de navires, mais pourraient facilement couvrir un débarquement de troupes. Des quantités d'embarcations 'en aluminium seraient prêtes depuis» longtemps en vue de cette éventualité et avec l'aide des sous-marins, le débarquement serait assuré ! Ce sont là de douces illusions que les Allemands verront bientôt s'évanouir avec beaucoup d'autres. Le dernier communiqué italien fait ressortir que pour la première fois les ber-. saglieri ont rencontré d'importants contingents de troupes alpines ennemies venant du théâtre oriental de la guerre, et cette constatation concorde avec des informations d'Amsterdam signalant l'arrivée à Innsbruck de troupes autri-1 chiennes provenant de Galicie, et qui y 1 ont été remplacées par des contingents allemands. Il s'agit sans doute des restants des régiments tyroliens qui ont tant souffert dans les Carpathes et devant Przcmysl. Dans les Dardanelles il y eut des combats acharnés et extraordinairement sanglants. Samedi une brigade britannique fit une attaque infructueuse contre les tranchées ennemies, et les Turcs, contre-attaquant, s'installèrent dans les lignes anglaises mais en furent chassés à leur tour. Le Pape, dans une interview accordée à une journaliste français, explique les raisons qui l'empêchent de condamner les méthodes de guerre allemandes. Le chef de l'église attache la même valeur aux affirmations des parjures allemands qu'à celles de leurs victimes, et déclarequ'uneenquête est maintenant impossible. D'après lui, le cardinal Mercier n'a jamais été privée de sa liberté, et c'est lui, le Pape, dont la liberté est atteinte par la guerre, quelques gardes pontificaux ayant été enrôlés et la censure ayant ouvert certaines lettres adressées au Vatican ! Inutile de dire que les déclarations pontificales ont provoqué dans les mi-: lieux français et belges la plus vive sensation. ALEXANDRA ROSE DAY. C'est aujourd'hui la fête d'une noble ;t grande princesse, la reine Alexandra, mère du roi Georges, et les Belges s'associent aux hommages qui lui sont rendus par la nation anglaise. Elle a su par sa bonté et ses nombreuses vertus garder l'amour du peuple, et il l'acclamera aujourd'hui comme jadis en 1863, lorsqu'elle vint s'unir au prince de Galles, depuis Edouard VII. Fille du roi de Danemark, elle était, comme sa sœur, l'impératrice Marie de Russie, d'une rayonnante beauté, et spontanément elle conquit tous les cœurs. Princesse de Galles pendant trente-sept ans, elle resta toujours d'une admirable simplicité, comme sa respectable mère l'avait élevée. Et à cette simplicité si prisée par une nation démocratique, elle sut joindre le tact le plus parfait. Avant de monter sur le trône, elle se passionna pour les bonnes œuvres, eL pendant son règne cette passion de philanthropie devait grandir encore. Après la mort de son illustre époux, elle se réfugia dans la bienfaisance et la charité, et il y a trois ans à peine elle inaugurait 1' "Alexandra Rose Day'' afin d'alimenter nombre d'œuvres philanthropiques et de venir en aide aux hôpitaux. Et c'est là rose sauvage, la rose poétique de l'Angleterre, qui fut choisie comme une évocation du terroir, comme l'expression même des beautés de la patrie, comme le symbole de ce grand peuple si justement épris de la nature qui lui a prodigué ses bienfaits. Le poète Tennvson a traduit le sentiment des Anglais envers la belle princesse d'au-delà des mers en disant : Saxon ancl Norman and Dane are we, Bot ail of us Danes in our wtlcoœa of thee4 En ce jour, nous, Belges, dans notre seconde patrie, nous devenons par le cœur des Danois, pour fêter ia reine Alexandra. Et nous nous unissons 'étroitement à cette noble famille royale, qui célèbre à la fois l'aïeule et le petit-fils, deux générations qu'une même gloire illuminera dans l'histoire des siècles. UN SOLDAT NOUS ÉCRIT . . Monsieur le directeur, J'ai beaucoup hésité avant de vous écrire. On m'avait dit que ce n'est pas l'affaire d'un soldat, que l'armée est la grande muette, et cela retenait ma plume, car je ne voudrais pour rien au monde manquer aux devoirs de mon , état. Pourtant, quel mal pourrais-je faire en vous adressant cette lettre si je n'y insère ni réclamation au sujet de l'ordinaire, ni critique de l'autorité, ni réflexion - d'aucune sorte concernant les opéra-t tions, ni allusion quelconque à la politique ou à l'un des nombreux sujets inter- - dits à tous les bons citoyens en vertu de - cette trêve patriotique si souvent rap-e pelée et si universellement respectée? Le plaisir que je prendrais à faire, comme s tout le monde, un peu de journalisme, t serait sans doute un plaisir innocent.. J'ai e fini par m'en convaincre. Si vous en jugiez comme moi, M. le directeur, et me i, permettiez d'exposer mes idées à vos s lecteurs, je vous en serais bien sincère-e ment obligé. * * * Nous suivions au front, avec un in-s térêt passionné, les mesures prises par a nos amis les Anglais pour mettre toutes l* les ressources de leur industrie au service s de la guerre. Nous comprenions fort bien '■ que de leur efficacité dépendrait le suc-. cès final des Alliés. Certes, nous n'étions que de simples soldats, très ignorants e de la science tactique et de la stratégie. Mais quelques mois passés sur les lignes s de combat ne peuvent manquer d'incul-n quer certaines notions élémentaires dans n les cervelles les moins averties, et notarrç-s ment celle-ci dont personne ne doute >■ plus entre Nieuport et l'Hartmanns-weilerkopf ; que le machinisme triomphe !S sur les champs de bataille comme par-ir tout ailleurs eji ce siècle de fer, et qu'il assure la victoire à celui qui envoie le '■ plus sûrement, le plus loin, le plus vite, le plus grand nombre de projectiles de la meilleure qualité, grâce aux machines à :s tuer lesplus parfaites,servies par lamain-*> d'œuvre la mieux qualifiée, la plus in-iS struite, la mieux nourrie, la mieux vêtue, [t la. mieux entraînée, £*i un enot, matériel-lement et moralement. Sur le marché de y la mort aussi se vérifient les lois de s l'économie politique ! Depuis que je suis en Angleterre et à lt: même d'y suivre la polémique des journaux, je vois bien mieux encore toute la portée de cette vaste entreprise. M. Lloyd George devient en quelque sorte le directeur général de toute l'in-e dustrie britannique, met tant de l'ordre s et de méthode dans ce qui était laissé naguère à la fantaisie et au hasard s des initiatives individuelles. Un journal 11 affirme qu'il suffira d'un mois au ministre des munitions pour augmenter d'un e cinquième la production des choses qui s possèdent en ce moment une utilité r réelle et qu'il aura tôt fait de la doubler, voire de la tripler. Que n'a-t-on 'e songé plus tôt à utiliser de façon vraiment rationnelle et scientifique le capital 1 et le. travail de la nation ! N 'est-il pas '' effrayant de penser qu'on ait pu si long-r temps laisser perdre la moitié ou les deux tiers de ce que pouvait donner l'effort bien dirigé de tout un peuple? s Mais tout cela va changer maintenant, et dans peu de semaines on pourra con-stater sur l'Yser et ailleurs l'heureux effet de la coordination des activités sui- IS \»ant des vues d'ensemble. On vp, selon le mot que je trouve partout, "organiser l'industrie." En 48 Iles Parisiens voulaient "organiser le travail". Est-~ ce la même chose? Je ne saurais le dire. En 48, si je ne m'abuse, l'organisation du travail, c'était l'affaire des démoc-socs, et les conservateurs s'en effray-c aient comme d'une nouveauté con-ît damnable et révolutionnaire. Aujour-ie d'hui, ce sont les conservateurs qui ap-" plaudissent le plus chaleureusement aux i- efforts de Lloyd George, et l'on trouve s des socialistes parmi ses adversaires les a .plus irréductibles. J'avoue que je m'y it perds un peu. Mais qu'importe ! Ce r, que pensent et disent conservateurs et le socialistes, c'est de la politique, et la po-d litique m'est défendue. •c Peut-être, en somme, Lloyd George organise-t-il autrement que ne le vou- - laient leç quarante-huitards. Peut-être encore ne -conviendrait-il pas en temps de paix de tripler ainsi la production. Ce qui demeure établi de façon irréfutable, c'est qu'en temps de guerre, tout au moins, l'activité économique doit être centralisée, dirigée nationalement. La France avant l'Angleterre, s'était efforcée de réaliser cette condition essentielle de la puissance militaire. L'Allemagne s'y était appliquée dès le premier jour de la mobilisation avec l'esprit de méthode que l'on connaît. La Russie, à son tour, s'en préoccupe. L'espérance universelle de tous les belligérants a définitivement prononcé. * * * Et ceci m'amène enfin à formuler mes idées, ou plutôt mon idée (car je m'aperçois que mon pluriel tout à l'heure était bien ambitieux). Elle n'est pas tout à fait neuve, mais au moins n'est-elle pas encore commune au point de ne plus pouvoir être décemment traitée. Et comme sa réalisation pourrait être utile, il me sera bien permis de taper une fois de plus, comme on dit, sur le clou. Pourquoi la Belgique, à l'exemple de tous les Alliés — et de tous ses adversaires, d'ailleurs — n'organiserait-elle pas nationalement le travail de guerre? Sans doute, la Belgique ne possède plus ses instruments de travail : les Allemands s'en sont saisis en même temps que du territoire. Mais elle a des milliers et des milliers de ses nationaux en pays alliés, d'autres plus nombreux encore en pays neutres, elle dispose de crédit, d'expérience industrielle, d'innombrables bonnes volontés. N'est-ce pas suffisant pour tenter quelque chose? Les plus valides parmi les réfugiés se sont engagés dans l'armée. Mais les autres? Mais les femmes, les adolescents. les vieillards? Ne leur sera-t-il pas permis de contribuer à la défense de la civilisation contre l'impérialisme de Guillaume? Serons-nous, pendant cette crise de l'Histoire, de ces " bouches inutiles" dont on ne tolère pas toujours la présence dans les places assiégées? Et les plus favorisés ne pourront-ils employer Iburs efforts qu'-à soulager les souffrances de leurs compatriotes demeurés bien involontairement sans travail au lieu de coopérer avec eux à la défaite de l'ennemi ? On me dira que beaucoup de Belges déjà sont employés dans les manufactures d'Angleterre et de France. Tant mieux ! Mais tous les autres? On me dira que des essais ont été tentés (et "L'Indépendance" en a signalé d'admirables). Tant mieux encore ! Mais pourquoi toutes ces initiatives individuelles ne s'intégreraient-elles pas dans une grande entreprise nationale? On me dira encore que c'est très difficile. J'en suis persuadé; si ce n'était pas si difficile, il y a longtemps sans doute que ce serait fait. Mais est-ce impossible? Jamais je ne me résignerai à le croire. Dans la lutte prodigieuse qui dure depuis un an bientôt et dont nul ne peut encore entrevoir la fin, il faudra que nous engagions toutes nos ressources et que nous utilisions tous les citoyens, chacun au mieux de son habileté. Tous les organes de l'opinion, toutes les autorités sociales ne cessent de nous le répéter : "Jusqu'au dernier sou et jusqu'au dernier homme." Or, à qui persuadera-t-on, M. le directeur, que la meilleure façon d'utiliser un citoyen pourvu d'une paire de bras soit de 'a lui croiser sur la poitrine?Comment faudrait-il s'y prendre pour tirer parti de ce qui nous reste des ressources nationales? M. le directeur, j'ai trop de respect de la hiérarchie pour donner à cet égard une opinion téméraire. C'est à mes supérieurs, aux capitaines d'industrie, aux princes de la science qu'il convient de dresser des plans et de formuler des projets. Ma modeste tâche se termine ici. Du moins n'ai-je plus qu'à présenter quelques réflexions sur deux ou trois- aspects secondaires du problème. Ce sera l'objet d'une nouvelle lettre, si vous me faites l'honneur d'insérer celle-ci et si vous ne me trouvez pas trop encombrant. Veuillez agréer, etc. POILU. LETTRE DU VATICAN. _« Rome-Vatican, juin 1915. La fête nationale italienne, célébrée le premier dimanche de juin, a été une vraie fête patriotique d'enthousiasme et surtout de concorde. Tout le monde, y compris les ecclésiastiques, portait la cocarde aux couleurs nationales, les maisons ont été bien pavoisées et les couvents aussi. Les Jésuites de l'Université Grégorienne et ceux de la Civiltà Catto-lica ont arboré le drapeau national, se mettant à l'unisson avec la population de Rome. Le grand drapeau de la " Civiltà " a surtout été remarqué, car jus-i qu'ici cette revue des Pères de la Com-• pagnie de Jésus s'était signalée par son - intransigeance, spécialement dans la : question du pouvoir temporel. Les mai sons religieuses françaises et belges avaient arboré le drapeau italien à côté de celui de leur nation et le Cercle de Saint-Pierre, composé de jeunes catholiques militants, a voulu ce jour-là faire célébrer à Saint-Louis-des-Français une messe à l'autel de Jeanne d'Arc, afin d'attirer les bénédictions de Dieu sur l'armée italienne. L'autel de la Pueelle avait été orné par. les soins du cercle de gerbes de fleurs avec nœuds aux couleurs nationales italiennes et sur le devant de la chapelle flottaient le drapeau italien et le drapeau français ; autant que je. m'en souviens, c'est la première fois que j'ai vu arboré dans une église de Rome le drapeau national italien, et c'est un cercle catholique qui a pris cette initiative. Le Vatican ne pourrait d'aucune façon réfréner cet enthousiasme patriotique, il se rendrait impopulaire, et si, en ce moment, on voulait parler de revendications temporelles on risquerait de faire le jeu de l'Autriche et de l'Allemagne qui, dernièrement encore, ont menacé de soulever cette question. La menace est ridicule et ne mérite même pas d'être prise en considération. Avant de prétendre imposer des conditions, il faut vaincre et jusqu'ici ni les Allemands, ni les Autrichiens ne semblent être sur le chemin de la victoire. L'avançe rapide des Italiens tant du côté de Trente que de Trreste réconforte tous les esprits et enthousiasme même ceux qui se montraient défiants et prêchaient autrefois la neutralité. Le clergé lui-même se laisse entraîner. Nous voyons à Rome de jeunes prêtres qui n'hésitent pas à échanger leur soutane contre l'uniforme et donnent le bpn exemple du patriotisme. Benoît XV, de son côté, ne veut pas rester inactif. Il a entrepris de nouvelles démarches pour obtenir des adoucissements en faveur des prisonniers de guerre. Il s'agit maintenant de faire hospitaliser en Suisse les malades et les lilessé» qui, après guérison, pourraient reprendre le service dans l'armée, mais qui prisonniers ne peuvent avoir tous les soins requis. Le Pape s'est adressé à cet effet au Gouvernement helvétique et a envoyé traite? cette affaire le comte Charles Santucci de Rome. L'envoyé du Pape est parti pour la Suisse le 29 avril. Le Gouvernement fédéral lui a fait le meilleur accueil et a pris aussitôt en sérieuse considération le projet de Benoît XV. L'accord s'est fait au bout de quelques jours. La Suisse hospitalisera des blessés anglais, belges et français d'une part et de l'autre, en nombre égal, des Allemands et des Austro-Hongrois. Les frais d'hospitalisation seront supportés par les gouvernements respectifs, et la fédération helvétique garantit, qu'une fois guéris, et aptes à reprendre les armes, ces blessés devront ou bien res\er en Suisse ou bien être reconstitués prisonniers. Cet arrangement a déjà été accepté par la France et la Belgique, on attend l'adhésion de l'Angleterre, de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie.Les prisonniers russes, serbes et monténégrins qui se trouvent en Allemagne, en Autriche et en Turquie, et les Austro-Allemands et Turcs internés en Russie, en Serbie et au Monténégro sont exclus de cet arrangement, vu la difficulté de les transporter en Suisse, mais le Pape se réserve d'entamer aussi pour eux des négociations avec les gouvernements respectifs. Dans cet arrangement il n'a pas été question des Italiens, vu que l'accord a été conclu près de deux semaines avant que n'aieift éclaté les hostilités entre l'Autriche et l'Italie. Au milieu dep événements qui agitent et troublent le monde entier, Benoît XV tient surtout à ne pas se faire oublier. Il veut jouer un rôle, il veut relever la papauté et faire d'elle un centre autour duquel devraient graviter les nations, reprenant ainsi le programme de Léon XIII, qui, au pouvoir temporel, essayait de substituer le grand pouvoir moral grâce auquel le Pape serait redevenu l'arbitre dù monde, le médiateur tout indiqué, pour trancher les questions, les difficultés, les querelles suscitées entre les princes et les peuples, entre les nations elles-mêmes. Après avoir réussi comme arbitre entre l'Allemagne et l'Espagne, grâce à Bismarck, Léon, XIII échoua complètement lorsqu'il prétendit jouer un rôle dans le congrès de la Paix. Benoît XV, par d'autres voies, et profitant des circonstances, essaye de reprendre ce rôle, et déjà dans les journaux catholiques on fait entrevoir l'idée d'une intervention du Pape au moment décisif où, las de guerroyer, les nations belligérantes traiteront la question de la paix. On se souviendra aussi que pendant bien des mois la neutralité du Vatican a été surtout très bienveillante à l'égard des deux empires et qu'il a fallu bien du temps pour décider le Pape à protester ✓ A S6ème anuée. No. 146

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Oorlogspers, published in Londres from 1914 to 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods