L'indépendance belge

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s.n. 1915, 25 June. L'indépendance belge. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/rf5k93281p/
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L'INDEPENDANCE BELGE. ROYAUME-UNI: ONE PENNY* CONTINENT: 15 CENTIMES ADMINISTRATION ET REDACTION : BUREAUX A PARTS : , , lrnTC!'q iranrTvrc , TUDOR HOUSE. TUDOR ST., LONDON. E.C. 11, PLACE DE LA BOURSE LONDRES, VENDREDI 25 JUIN 1915. ABONNEMENTS : 16 MOIs! VI SHILLINGS. I CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. TELEPHONE: C!TY 3960. TELEPH.: | 238-75. Il AN, 32 SHILLINGS ) SOMMAIRE. LA SITUATION : La guerre sous=marine. — Nouvelles batailles en Galicie—Calme relatif sur le front occidental. — Duels d'artillerie sur le front italien. — Incidents à la Diète de Prusse.—Le Pape et la guerre. M. Delcassé. — G. Reynald. Lettre du Donetz. — P. Billet Parisien.— Jean-Bernard. Lettre de Hollande. — Dr Terwagne. Notre vaillante armée. — Armand Variez. Faits menus, menus propos.— Bob. En Belgiqne. Le 21 juillet à Londres. Echos. Etc. LA SITUATION. Vendredi, midi. Les sous-marins allemands continuent ide faire des victimes, et dans la journée d'hier sept navires, des chalutiers pour la plupart, ont été signalés comme ayant été coulés par des pirates. Les récits de neutres ayant séjourné en Allemagne s'accordent à constater la grande popularité dont jouissent les sous-marins chez nos ennemis. Les exploits des modei'nés pirates sont étalés avec orgueil dans les colonnes des journaux allemands et la conviction que la guerre sous-marine aura raison un jour de la puissance navale britaawique s'ancre de jour en jour plus profondément dans l'esprit de nos adversaires. Beaucoup d'Allemands sont en effet sincèrement convaincus qu'avant longtemps l'Angleterre sera réduite à la famine et contrainte de demander la paix. Une statistique officielle publiée par l'Amirauté britannique vient à propos démontrer l'inanité de ces calculs. Elle nous apprend en effet que depuis le commencement du " blocus " allemand, sur un total de 24,442 navires de toutes nationalités ayant fréquenté les ports britanniques, 82 navires marchands battant pavillon anglais furent capturés ou coulés par des mines et 75 par des sous-marins. Pendant la même période le nombre de bateaux de pêche capturés ou coulés fut de 72, dont 6 victimes des * » mines. , ' Depuis lf ,3ébut de !• guerre les pertes tota.es sont de. 145 navires marchands et 118 bateaux de pêche, représentant un tonnage global de 543,104 tonnes. C'est donc une perte moyenne d'un bateau par jour pour les dix premiers mois de la guerre, ce qui ne constitue qu'un pourcentage infime en regard du trafic maritime immense de notre Alliée. En revanche, le blocus effectif maintenu par la flotte britannique à l'égard de l'Allemagne a fait disparaître complètement le pavillon allemand de la presque totalité des mers. Il suffit, pour se rendre compte de la perte qui est résultée de ce fait pour l'Allemagne industrielle, de rappeler que pendant la dernière année fiscale 1913-14 les marchandises allemandes exportées à bord de navires allemands représentaient une valeur de 2,573.4 millions, et celles importées en Allemagne 4,668.3 millions. La marine de guerre allemande, qui a déjà absorbé tant de milliards, a donc complètement failli à la tâche primordiale qui lui était dévolue, c'est-à-dire, la protection de la flotte marchande. Néanmoins nos ennemi^ n'en continuent pas moins à pousser avec une grande activité leurs constructions navales. On annonce, en effet, que depuis le début de la guerre les chantiers allemands auraient lancé un cuirassé de 25,600 tonnes et un autre de 26,200 -V tonnes, ce dernier, du type Derfflingcr, filant à ce qu'on dit, 28 nœuds. D'autre part, deux croiseurs très rapides auraient également été achevés et quatre cuirassés et plusieurs croiseurs 'cuirassés seraient prêts à être mis en service avant la fin de l'année. Les nouveaux cuirassés auraient un armement supérieur même à celui du " Queen Elizabeth." Mais c'est surtout en sous-marins que la flotte allemande se serait accrue considérablement. A en croire une correspondance du " Daily Mail," il y aurait en tout 48 nouveaux sous-marins en service, dont 24 de 1,200 tonnes, filant 20 nœuds ' à la surface et 16 en submersion. Les sous-marins du dernier type auraient un rayon d'action de 3,000, voire . même (selon une correspondance du "Times") de 4,000 milles. C'est un de ces derniers qui opérerait actue'le-ment dans les Dardanelles. Ces renseignements, est-il besoin de le dire, ne doivent être accueillis qu'avec une grande circonspection, les Allemands ayant intérêt à frapper l'imagination et à faire oublier les graves difficultés financières dans lesquelles l'empire se débat et qui seraient telles que les milieux financiers de New-York estiment, selon le correspondant du " Daily Telegraph," que l'Allemagne sers épuisée financièrement, avant l'hiver prochain. Un banquier revmu récemment d'Allemagne a dit au même correspondant que l'Allemagne se battra aussi longtemps qu'elle le pourra et que la fin viendra tout d'un coup quoique pas immédiatement, car tant au point de vue financier et commercial qu'au point de vue des hommes aptes au service militaire, les forces de l'Allemagne diminuent rapidement ! Acceptons-en l'augure. Les nouvelles des différents théâtres de la guerre ne modifient pas la situation générale. Les Allemands suivent de près les troupes russes qui se retirent sur le Bug et le général Mackensen espère ne pas laisser à ses adversaires le temps d'y préparer des positions défensives sérieuses et l'obliger à continuer la retraite.En France, les progrès des Alliés se trouvent momentanément arrêtés, sauf en Alsace, où les Allemands continuent de céder du terrain. En revanche, les Teutons prétendent avoir repris pied dans le " Labyrinthe." Les Italiens progressent tant sur l'Isonzo que dans les Alpes tyroliennes et dans le Trentin, et la contre-offensive autrichienne a été partout repoussée.Des scènes tumultueuses se sont produites hier à la Diète de Prusse à propos de la paix, les hobereaux prussiens insistant en faveur d'acquisitions territoriales (annexion de la Belgique notamment) que répudient les socialistes. M . . DELCAS S É. C'est en 1898 que M. Delcassé prit pour la première fois la direction du ministère des Affaires Etrangères. Avant cette date il avait déjà fait partie du gouvernement, puisque, élu député du département, de l'Ariège en 1889, il avait dès sa première législature reçu le portefeuille des Colonies. Dans ce poste il avait marqué ses qualités de travail et de méthode. Mais il était plus spécialement attiré par les questions de politique extérieure vers lesquelles le portaient son goût, ses études antérieures et sa collaboration assidue à la presse parisienne. Aussi lorsque M. Henri Brisson forma en juin 1898 un rçinistère radical, M. Delcassé accepta-t-il l'offre qui lui était faite d'entrer au quai d'Orsay. Fachoda.—La Convention du 21 mars 1899. Cette offre était une réelle marque de confiance à son égard, mais son acceptation fut aussi un acte de courage. La France traversait une période de crise et ^rom'jnt.fingagée dans une aventure difficile # résoudre. Une colonne française, sous les ordres du commandant Marchand, composée d'une demi-douzaine d'Européens et de quelques centaines de noirs, s'était lancée à travers le continent africain en partant de 'a côte ^orientale, et après trois années de périls, de 'uttes et de fat'gues sans nombre, était parvenue dans le haut#bassin du Nil, où elle prenait possession de la ville de Fachoda. Là elle s'était heurtée aux troupes d'expédition anglaises qui la sommaient impérieusement d'évacuer 'a ville. A cette sommation le commandant Marchand répondit fièrement par un refus, et arbora sur les murs de Fachoda les couleurs françaises. C'est alors l'Angleterre elle-même qui entra en scène, et le conflit prit de ce fait des proportions inquiétantes. Soutenir nos soldats dans leurs prétentions et leur attitude, c'était s'exposer à la guerre avec toutes ses conséquences ; désavouer leur héroïsme et évacuer Fachoda sous la menace angla:se était une humiliation sensible à notre amour-propre national. C'était une extrémité pénible à laquelle la France ne pouvait se soumettre sans se sentir diminuée aux yeux des autres nations auss' bien qu'à ses propres yeux. Tels étaient les deux termes.de l'alternative qui s'offrait au nouveau ministre des Affaires Etrangères, entre lesquels il lui fallait choisir. M. Delcassé eut l'art de se soustraire à ce douloureux dilemme. La France évita la guerre sans subir l'humiliation d'une reculade. Le ministre y parvint non par ruse ni finesse, mais par des vues droites et exactes et par un sentiment élevé des intérêts communs aux deux pays en cause. La question de Fachoda était insoluble si on s'obstinait à ne voir que Fachoda. Il fallait regarder plus haut' et le ministre français convia le gouvernement anglais à un examen d'ensemble qui permît de vérifier les titres des deux Etats et de préparer une délimitation générale de leurs droits dans le continent africain. La proposition était loyale et l'Angleterre y accéda. L'incident fut ramené à de justes pro-> portions. Fachoda n'apparut plus que comme un point dans la vaste étendue des territoires soudanais, et quand il fut acquis que ce point était compris dans la zone dévolue à l'Angleterre, ce fut la France elle-même qui, sans précipitation ni hâte, avec les délais nécessaires, procéda au rappel de ses soldats. Pendant le cours de ces entretiens • diplomatiques l'opinion publique avait eu le temps de se reprendre. Des deux côtés de la Manche, l'effervescence était calmée. A Paris comme à Londres on s'accordait à reconnaître qu'une cause de si faible importance ne comportait pas un motif sérieux de rupture entre deux grandes nations toutes deux chargées d'intérêts considérables En Frarfce le nom de Fachoda n'évoquait plus que le souvenir de la remarquable endurance et de l'indomptable énergie déployée par la mission Marchand. L'Angleterre avait éprouvé notre franchise et notre esprit de conciliation. Nous sortions de "aveofure gardant notre dignité intacte et laissant à nos voisins l'impression que nous étions gens de bon compte et de bonne foi avec qui l'on peut traiter en toute sincérité. La querelle naissante se terminait par un échange de sympathies, et la convention du 21 mars 1899, préludait à une entente plus large, sanctionnant la liquidation définitive du conflit africain. Ce résultat est à l'honneur de M. Delcassé. La partie était dure, il l'avait jouée et avait accepté par avance tous les risques qu'y pouvait courir sa réputation personnelle. Un faute légère, le geste d'un adversaire intransigeant aurait suffi à tout compromettre. Il y avait péril pour un homme politique à débuter dans la carrière diplomatique en attachant un nom à l'aventure de Fachoda, alors qu'on ignorait quel en serait le dénouement. Certes, la France ne devait pas se laisser entraîner dans une lutte armée contre l'Angleterre. C'eût été une erreur essentielle, et nous savons aujourd'hui de quel poids cette erreur eût pesé sur les destinées de notre pays et sur sa situation au cas d'un conflit européen. 11 eût été sage de céder, mais céder au prix d'une humiliation était une extrémité très rude. Abaissée par le revers de 1870, mais consciente de s'être relevée par ses propres efforts, la France se fût difficilement résignée à uine défaite morale, elle en eût fait sans doute retomber les responsabilités sur le ministre malhabile ou malheureux qui n'aurait pas su assurer sa défense. M. Delcassé ne l'ignorait pas non plus que la malignité des partis politiques. Il faut lui savoir gré de n'avoir pas hésité à servir la France dans une occasion où il risquait de se desservir lui-même. La concentration des sympathies européennes. En cette même année, 1899, s'ouvrit la première conférence-de La Haye. La France y prit une part très remarquée et ses représentants y exercèrent une influence efficace. A la démission du cabinet Brisson, M. Delcassé conserva dans le cabinet Charles Dupuy le portefeuille des Affaires Etrangères. Il devait le détenir sans interruption jusqu'au 6 juin 1905, sous les ministères Waldeck-Rousseau, Combes et Rouvier. Cette longévité exceptionnelle dans les annales ministérielles lui a fourni les moyens de poursuivre jusqu'à réalisation sa conception politique et d'élaborer avec suite et méthode la tâche qu'il s'était proposée. Dans une précédente guerre, la France s'était trouvée isolée, elle avait été vaincue et mutilée. Bien qu'elle fût fermement attachée à la paix, il se pouvait qu'elle fût un jour attaquée à nouveau; à plusieurs reprises la brutalité de l'humeur allemande nous en avait fait sentir la menace. C'est contre l'éventualité de ce danger que M. Delcassé voulut garan tir son pays, et pour ce faire il entreprit au profit de la France ce qu'on pourrait appeler la concentration des sympathies européennes. Sous sa direction habile à écarter les motifs de désaccord, à dégager et à mettre en lumière les intérêts communs, notre pays sut s'abstenir de toute manifestation froissante et inutile contre l'Angleterre durant la longue guerre qu'elle dut soutenir pour venir à bout de la résistance énergique des Boers. Par contre, nous prenions à l'expédition de Chine, dirigée contre les Boxers révoltés une participation très brillante et nos soldats affirmaient, au contact des contingents des autres nations, la survivance de nos vertus militaires. Le Maroc. Un but très désirable s'Offrait à l'ambition de la France — l'Algérie et la Tunisie constitua'ent pour elle dans le Nord de l'Afrique un riche et précieux domaine ; nos colonies de la côte orientale avaient grandi et pénétré jusqu'au cœur de l'Afrique. Seul le Maroc formait une enclave qui rompait la continuité de nos possessions. M. De'cassé estima que le Maroc était le complément nécessaire de notre empire africain et il s'appliqua dès lors avec une clairvoyante fermeté à en assurer l'acquisition. Je n'entreprendrai pas de légitimer cette pensée, car à l'heure actuelle toute controverse a pris fin. Le Maroc a eu, lui, les détracteurs de toute conquête coloniale. Tout le monde s'est rendu aujourd'hui alîx raisons impérieuses qui dirigeaient vers lui notre effort. Soudé à nos terres algériennes, il complète une colonie admirable par sa valeur et par sa situation géographique. Livré à l'anarchie intérieure, il était fatalement destiné à disparaître en tant qu'Etat indépendant. Il était une proie désignée aux convoitises des peuples en quête de territoires et à défaut de nous quelque nation rivale s'en serait emparé. C'était a'ors pour nous une frontière nouvelle à surveiller et a défendre, aussi redoutable qu'une frontière européenne, puisqu'elle aurait abrité les mêmes hostilités et les mêmes ambitions. Fidèle à sa conception et au plan qu'il avait mûri, M. Delcassé voulut avant tout avoir ...les mains libres et sur la base même de nos prétentions marocaines poursuivit une politique de rapprochement avec les grandes Puissances méditerranéennes. Ainsi commencèrent les négociations célèbres qui devaient nous obtenir le désintéressement de l'Angleterre et de l'Italie et l'amicale collaboration de l'Espagne. L'alliance russe. Cependant la Russie manifestait hautement son attachement à notre alliance. Dans l'été de 1901, M. Delcassé eut la joie d'en obtenir la confirmation éclatante quand il reçut aux côtés du président de la République, l'empereur et l'impératrice au Palais de Compiègne. Il devait, quelques mois plus tard, en mai 1902, accompagner le chef de l'Etat dans la visite que celui-ci rendit aux souverains de Russie. L'amitié italienne. Vis-à-vis de l'Italie, INI. Delcassé s'était, dès son entrée au ministère, appliqué à renouer des relations cordiales. Des susceptibilités s'étaient créées, puis envenimées. Les préoccupations et les craintes venant de l'Autriche avaient poussé l'Italie da.ns les bras de la Tri-plice pour y chercher une garantie... La conquête de la Tunisie par les armes françaises avait troublé de l'autre côté des Alpes les cœurs et les imaginations. On y avait vu une sorte d'usurpation. Tunis c'est Carthage, et Rome, éprise de son passé grandiose, ne voulait pas être dépossédée de Carthage. Pour mettre fin à ces malentendus, le ministre des Affaires Etrangères s'attacha à faire cesser la guerre de tarifs douaniers qui sévissait depuis plusieurs années entre les deux pays, aidé par les sympathies personnelles qu'il avait pu faire naître dans le royaume'italien, il opéra un rapprochement entre les deux nations par la reconnaissance réciproque de leurs intérêts méditerranéens, et le 3 juillet 1902, sur une question provoquée à la( Chambre par le renouvellement de la Triplice, il pouvait faire cette déclaration si pleinement ratifiée par la suite : " En aucun cas et sous aucune forme l'Italie ne pourra devenir l'instrument ni l'auxiliaire d'une agression contre notre pays." Les années qui succédèrent apportèrent à ces paroles une consécration officielle. En 1903 la venue en France du roi Victor-Emmanuel et de la reine Hélène fut le gage visible de l'amitié italienne. En 1904, M. Loubet se rendait à son tour à Rome, accompagné de M. Delcassé. C'est à ce voyage que se rattache la rupture entre le Saint-Siège et M la France. La venue officielle dans la Ville Eternelle du Président de la République motiva une protestation diplomatique du Vatican qu'il ne sembla pas possible au Gouvernement de la République d'accepter. La conséquence de la Note adressée aux Chancelleries par le nouveau Pape, Pie X, fut le rappel de notre Ambassadeur près le Vatican. Cette mesure énergique reçut l'approbation expresse du Parlement. La liquidation des litiges en avril 1904. Le 8 avril 1904 était signée entre les Gouvernements français et anglais une convention de liquidation générale de tous les litiges pendants entre eux. Par cette convention nous faisions abandon de certains de nos droits historiques sur l'île de Terre-Neuve et nous abdiquions toutes prétentions sur l'Egypte où nous acceptions comme définitive l'occupation anglaise, ce qui n'était, en somme, que s'incliner devant le fait accompli. Par compensation nous obtenions le désintéressement absolu de la Grande-Bretagne au Maroc. Les accords passés avec l'Espagne complétaient ces négociations. La France était libre d'agir au Maroc et pouvait à loisir préparer les moyens de pénétration. La politique de rapprochement avec les Puissances méditerranéennes avait porté ses fruits. Elle avait groupé autour de notre pays des sympathies nombreuses et actives, fortifiées par le sentiment d'une communauté d'intérêts. Nous pouvions nous enorgueillir de ces victoires pacifiques et dénombrer avec fierté nos amitiés nouvelles. Par notre entremise les préventions réciproques de l'Angleterre et de la Russie s'effaçaient et en face de la Triplice où l'Italie ne jouait plus qu'un rôle défensif s'élaborait la Triple-Entente. C'est à cette œuvre diplomatique que faisait allusion le roi Edouard VII le jour où, se tournant vers M. Delcassé et jouant sur le mot : concert européen, il ajoutait : "A ce moment-là il y avait un bon chef d'prehestn. " Colères et manœuvres allemandes. — La démission de M. Delcassé, 6 juin 1905. Mais l'Allemagne s'était émue de ces manifestations cordiales et des accords qu'elles laissaient deviner. Habituée à maîtriser par la diplomatie comme par la guerre, elle redoutait cette politique faite en dehors d'elle et dans une certaine mesure contre elle ou tout au moins contre ses instincts de domination. Elle craignait l'encerclement. Ses prétentions chaque jour plus grandes à une politique mondiale, le développement rapide de sa flotte la mettaient en opposition d'intérêts avec l'Angleterre et développaient chez elle un esprit de rivalité hostile \is-à-vis de cette Puissance. Berlin s'offusqua des résultats obtenus par notre diplomatie. Un débat public au Reichstag, consécutif à l'accord franco-anglais, avait nettement mis en lumière la mauvaise humeur du gouvernement allemand. Le chancelier de l'Empire, prince de Bùlow, eut beau affirmer à la tribune que le rapprochement entre ces deux grands pays jusque là adversaires, ne pouvait, à aucun point de vue, porter ombrage aux intérêts germaniques, il n'en subsistait pas moins un sentiment très réel de malaise. L'Allemagne sentait l'Europe se dérober; elle s'attaqua résolument à l'œuvre de M. Delcassé et pour avoir plus aisément raison de l'œuvre elle porta ses coups sur l'ouvrier. C-ontre lui s'organisa une campagne acharnée à la fois clandestine et violente, souterraine, tenace, mettant en œuvre les procédés chers à l'âme allemande et l'application minutieuse des méthodes d'Outre-Rhin. Aucun moyen ne fut négligé pour con-tre-carrer les projets de notre ministre des Affaires Etrangères, pour briser sa politique et pour le contraindre à subir l'intervention de l'Alleïnagne dans le règlement de la question marocaine. Elle n'avait pas d'intérêts au Maroc, elle s'e- orgea hâtivement. Rien ne fut omis de ce qu'elle crut utile au succès. Discours retentissant prononcé à Tanger dans un décor de parade, activité de multiples agents germaniques jetés à profusion sur les côtes marocaines, intérêts fictifs ou illusoires pompeusement étalés et subtilement exploités. L'intrigue et la corruption marchaient de pair. La mauvaise foi de l'Allemagne se donna libre carrière et elle fit entendre que la France devait acheter son désintéressement au même titre que celui des autres Puissances avec lesquelles elle avait déjà traité. Devançant d'ailleurs toute proposition, la YVilhelmstrpiSSc décida que le problème marocain dans son -ew-omble serait porté devant une conférence internationale composée des Etats signata'w res de la Convention de Madrid eu 1880, et elle somma le gouvernement français d'adhérer à ce^e décision. M. Delcassi-i personnellement visé, fit 86èmo année. No. 148

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