L'indépendance belge

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04 November 1915
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s.n. 1915, 04 November. L'indépendance belge. Seen on 18 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/2z12n50g4s/
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$6ème année* No. 261 L'INDËPENDANCE ROYÂUME«UNf « ONE PENNY BELGE. CONTINENT : 15 CËNTÎMES, (HOLLANDE : 5 CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION: TUDOR HOT7SE. TTTDOR ST., L ON DON. E.C. TELEPHONE: CITV 3960. BUREAU A PARIS: 11, PLACE DE LA BOURSE. "S" le i r* r> i £ï î $ "■ 7 ô t TELEPH.i 1 238-7 5. LONDRES, JEUDI 4 NOVEMBRE 1915. / 3 MOIS, 9 SHILLINGS. ) ABONNEMENTS: i 6 MOIS, 17 SHILLINGS, f CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. 11 AN, 32 SHILLINGS. ' SOMMAIRE. LA SITUATION : Intervention efficace des Alliés en Serbie.— Gros succès russe en Gaiicie.—Sous-marin français coulé dans les Dar» danelles.—Déclarations de M. Briand à la Chambre française. L'énigme roumaine.—E. S. Billet Parisien.—Jean-Bernard. Let-tre de Pétrograd. Lettre de Hollande,—Dr Tcrwagne. L'Yser, fleuve sanglant.—Auguste Marque. En Belgique. Etc. LA SITUATION. Jeudi midi. I.a situation en Serbie s'est légèrement améliorée depuis hier, grâce à l'arrivée de nouveaux contingents franco-britanniques qui, avec l'aide de l'aile gauche de l'armée du roi Pierre, ont arrêté l'avance bulgare vers Monâstir, qui menaçait la ligne de retraite de nos Alliés. Les troupes britanniques qui opèrent dans cette région comprennent de la cavalerie et se trouvent sous le haut commandement d'un général français. Quant à la menace du côté de la frontière albanaise, où l'apparition de fortes bandes de Komttadjis avait été signalée, elle a été écartée provisoirement, grâce au succès des troupes serbes envoyées contre ces troupes irrégulières dont les Bulgares se servent pour semer la panique dans les régions peu ou pas défendues, à l'exemple des Uhlans qui furent envoyés comme avant-garde en Belgique et en France lors de l'invasion allemande.Le fait que les troupes alliées sont signalées si loin à l'ouest, semble indiquer que le débarquement à Salonique se poursuit avec régularité et en assez grand nombre. Le beau temps qui a succédé aux pluies torrentielles d'il, y a quinze jours en Macédoine, facilite beaucoup l'approvisionnement régulier du corps expéditionnaire franco-britannique, et on apprend avec satisfaction que les rapports entre les troupes alliées, sont d'une cordialité que les officiers, français et britanniques se plaisent à reconnaître mutuellement. Les troupes françaises qui occupent le secteur de Krivolak sont en contact permanent avec les Bulgares. Elles ont repoussé entre autres une attaque bulgare livrée par deux bataillons soutenus par deux batteries contre la tête de pont de Krivolak. On ne possède toujours aucun renseignement offidiel au sujet d'un prétendu débarquement de troupes alliées à Kavalila qui constituerait une menace assez sérieuse des communications de l'armée bulgare opérant en Macédoine et diminuerait certainement la pression exercée par les Bulgares contre Nish et les secteurs limitrophes. D'après les dernières informations de Sofia et de Berlin, les avant-gardes bulgares ne sont plus éloignées de Nish que d'une quinzaine de kilomètres, mais au fur et à mesure que l'ennemi approche de la capitale provisoire serbe (évacuée d'ailleurs par le corps diplomatique et les autorités gouvernementales), la résistance de nos vaillants Alliés se fait plus âpre et le moment approche où les armées du roi Pierre auront atteint la ligue de retraite qu'elles ont choisie. Dans le nord-est les Austro-Allemands ont occupé Ushitze, entre Kragujevatz et Vishegrad (Bosnie). Ill est curieux de constater que les su'ccès de " .l'armée d'Egypte," coimme d'habitude ijilemande de bluffer a fait dé-nomimier le corps expéditionnaire d;e von Mackenss.n, me .suscitent qu'un Miédàbcre enthousiasme en Allemagne, ou ia certitude d'.une nouvelle campagne id'laver avec tout son cortège de misères qu'elle entraîne pour 3a population civil© a détruit d'avance tout sentiment de joie qiute pourraient provoquer les succès des armées en campagne. A cela is'ajoute l'inquiétude qui subsiste au sujet die l'attitude de la Roumanie qu'ont craint de voir renoncer à sa neutralité au profit des Alliés. Ces craintes iste sont encore .accrues à (la suite des récentes manifestations populaires à Bucarest et on crtait à Berlin qu'un changement de ministère à Bucarest signifierait l'abandon de la neutralité roumaine. Dans ces conditions il est intéressant de signaler le bruit d'après lequel des troupes russes concentrées en Bessarabie auraient reçu l'autorisation par la Roumanie de passer par le territoire roumain en vue d'attaquer la Bulgarie en remontant le Danube. La situation sur le front oriental s'améliore de jour en jour. Aux dernières nouvelles, le général Ivanoff a infligé un échec sérieux aux Austro-Allemands dans le secteur de Siemikowice, sur la Strypa, où il a réussi, par un habile coup de. filet, à faire 5,000 prisonniers. Dans le nord les Russes ont également déclanché de violentes offensives qui ont mis nos Alliés en possession de plusieurs positions, puissamment fortifiées par les Allemands, dans la région de Dvinsk. Le bulletin allemand avoue cet échec qui a permis aux Russes de ré<y<~jper un village situé à quinze kilomètres à l'ouest de Dvinsk. Dans 'a région lacustre les Russes ont fait 500 prisonniers, tous Allemands, et, dans le centre de leur front, sur le canal d'Oginski nos Alliés harcèlent avec succès les troupes du général von Linsingen. Sur le front italien nos Alliés poursuivent avec vigueur leurs efforts - contre Gorizia et le Plateau de Doberdo. En Champagne, les Allemands ont repris pied, au prix de pertes immenses, dans les positions avancées des Français sur la Colline 199, dans le secteur de Massiges. En revanche, ils avouent " l'abandon " d'une tranchée au nord-ouest de Souchez, qui formait saillant dans les positions françaises. En fait d'opérations navales, on signale la perte, dans la Mer de Marmara, du sous-marin français " Turquoise " et le bombardement par deux navires de guerre britanniques de Tchesmet, sur la côte d'Asie-Mineure. Dans la Baltique, les sous-marins britanniques ont coulé encore deux vapeurs. M. Briand, le nouveau chef du Cabinet, a fait, hier, à la Chambre, des déclarations importantes sur le programme politique du gouvernement et sur l'unité complète de vues des Alliés, relativement à la poursuite des opérations militaires sur les différents points. Comme M. Asquith, à la Chambre des Communes, M. Briand a affirmé, aux applaudissements unanimes de la Chambre, que Je gouvernement entend poursuivre la guerre jusqu'au triomphe du droit par la victoire finale." La Chambre a voté l'ordre du jour de confiance ar 515 voix contre 1. L'ÉNIGME ROUMAINE. _ Le Sphinx qui, sur la route de l'antienne Thébes, médusa les générations de l'antiquité, a ressurgi de son antre de mystère à l'occasion de la grande guerre. Pendant plusieurs mois, il. s'est fixé à Sofia, où il a posé au monde ses énigmes .redoutables que ne purent résoudre les Puissances de l'Entente. Puis ii s'est rendu à Athènes, où il déconcerta bien davantage encore ceux qui étaient venus l'interroger. Le voici maintenant a Bucarest, surexcitant tous les esprits par ses questions ambiguës et troublantes., quoi sera fait demain ? La Roumanie se joindra-t-elle aux Alliés? Si oui, que fera la Grèce? Si non, gardera-t-elle <i neutralité? " Autant de points qu'il aut éclaircir tout de suite sous peine 'être dévorés par le Sphinx inexorable. .'Ssayons. dégager quelque inconnue «•ni problème profond qui recèle en ses sonnées tant d'événements proches et peut-être tant.de surprises. ,:'esf vers Bucarest que les peu-s 13étants d'espoir se tournent main tenant, car c'est de la Roumanie que dépend actuellement, :aiu «noms dans une Certaine mesure, le sort des Alliés clans Ses Balkans. Etrange destinée qui ac-cordte aux petits peuples tant d'impor-'fcamjce depuis quelque temps, comme elfe en acoonde au grain de sable 'parfois ! Imaginez la Riournianie se joignant atux Alliés : quel -événement considérable et quel changement de front sfouidain sur te théâtre orientai die Sa guerre ! La Roumanie, (lianrt .son sort au nôtre, c'est 'une armée d'un d'emi-mililion. d'homimes lancéte contre l'Autriche et 4a Bulgarie, jetant Sa désorganisation chez nos en-tnerœs, îes forçant à dégarnir Je frbnt serbe, tandis que les Russes arriveraient à ia rescousse pa.r terre et par mer et que lies Français et 'les Anglais d'un cô-'té, îles Serbes de î'alutre, exerceraient une pression irrésistible à la fois sur les Austro-Allemands et fes Bulgares. Ceux-ci oourralient grand risque d'ê-'fcre encerclés et anéantis, et la route de Consiantinople serait libre, mais cette fois pour les Alliés ! Voilà ce que signi- i 'fie la ?o«nction roumaine et les perspectives* magnifiques qu'eîie contient. Et c'est bien parce que le 'iétemitikse-toent qu'elle aurait «sr l'issue de ia guerre est indéniable et s5 grand que la Grèbe, inquiète et anxieuse, est si attentive aux nouve'llies qtw -arrivent d'e Bucarest. Elle a été dernièrement le point de mir'e de toutfe's les Puissances, et elle a ! tienu «1 moment entre ses mains l'idéal des peuples et de la civilisation. Mais ' elle a laissé passer l'occasion qui s'offrait 1 de faire le grand geste, celui qui apporte ' l'immortalité aux nations, et elle voit qu'une autre a pris sa place. C'est ce qui l'alarme et aussi provoque son dépit, car 1 que deviendrait-elle dans l'hypothèse d'une Roumanie participant à la cause commune? Pourrait-elle songer à se ' tourner contre les Alliés? Ce serait, en- 1 déans les 24 heures, la destruction de sa flotte, qui lui a tant coûté, et dont elle 1 est si fière, ainsi que le bombardement de 1 tous ses ports et la conquête de toutes ses îles. Continuera-t-elle à garder sa ' neutralité? Elle sera alors abandonnée à ' son sort et, Puissance sans conscience, ' consignée à la porte du temple au jour ' de la reddition des comptes. Il ne lui tes- ' te qu'une issue : entrer en action également, du bon côté, pour y jouer encore 1 un rôle fort honorable, mais elle arrive- ' ra dernière et nous doutons que l'île de ' Chypre lui soit offerte à nouveau. Quoiqu'il en soit, avons-nous le droit 1 d'escompter l'adhésion de la Roumanie? ' Laissons parler les faits. La Rolimante est la vofeine de la vaste ' Russie. Slmagine-t-on qu'elle oserait ; jamais aliéner son aimfitié? Mais la per- • spective d'aj'ctuter à son territoire une province telle que la Bessarabie, sans ' compter tes agrandissements probables 1 dtr côté de la Hongrie, qui la hausse- 1 ■raient tout à coup au premier rang dans Ses Balkans, eslt de mature à la faire ré- ' •fléchir. N'oublions pas non plus que le peuple iroulmain, fe plluis latin, des peu- ' Iples balkaniques/ se sent naturelle ment. ' porté vers les 1'-.'.- ainces de l'Entente ' tet qu'il a eaî maintes occasions manifesté énergiquement ses préférences. Le ' feu foi, qui était cependant un prince iaimé et respecté de ses sujets, irite dut-il 'pas céder, Gûnsqui'lî vfoniik.it faire entrer îa Roumanie dans l'orbite germanique? [ Et croit-an que le roi actuel', qui n'a ni 'sbn prestige ni ses qualités, oserait essayer une .seconde teintative du genre? ! 'Ouib&e-t-'jm qu'il y a un mouvement puissant dans ce pays en faveur de la ! guerre pour la justice et le droit? Et ' que font îles 2 à 300 -mille soldats roumains à la frontière autrichienne ? Pense-t-on qu'ils oint été mobilisés à cette place luîniquement pour assister au spectacle de l'écrasement des Serbes, leurs tàjEïé>s die la seconde guerre balkanique? Mais même si la Roumanie continuait de s'iabstenir, fautdrait-iiî se laisser alter « 'au pessimisme ? N 'entendez-vous pas les bruits incessants du débarquement 'des troupes françaises et britanniques à kSatoniqiu!e ? La présence seule des Français en Serbie, n'est-elle .pas uin gage . 'de victoire? Nous les cefcin<âi»ssons, les 'soldats de lia République ; nous les avons Vus sur ia Marne, en Champagne, en < Artois ! Et dès leur arrivée en Serbie, fîffls ont donné la mesure de leur valeur fet de leur audace. Comptons sjur eux, et bomptotn.s aussi sur les soldats britanniques quii, s'ils se meuvent plus lente- : 'ment, m'en arriveront pas moins sûreniant pour cueillir de nouveaux l'auriers. Vous craignez qu'ils arrivent trop 'tard? Rassurez-vous : les renforts se 'suivent et la-première ligne de itran- . 'ehées serbes n'est pais encore atteinte ! 'Les Serbes annoncent en outre que l'ar-trivée de petits détachements suffira à four permettre de tenir tête à tons les adversaires. Et l'hiver s'avance de son < 'côté â leur secours, accumulant les ob-'st'acles sur sa route et créant des retran-tcHementis contre lesquels se briseront 'Allemands, Autrichiens et Bulgares. Puis voici les Russes qui traversent la ; Mer Noire et s'apprêtent à débarquer en Bulgarie. Et c'est le nouveau Cabinet français, composé d'hommes éminents en qui le pays place tout sa confiance, et présidé par un homme dont les ressources sont multiples. Les Alliés sauront se trouver â la hauteur de la situation et les décisions qu'ils vont prendre immédiatement — la récente visite de Joffre à Londres est une indication à cet égard — influenceront considérablement les événements.En vérité, il n'y a pas lieu de s'effrayer 1 ni de broyer du noir. Les faits se hâtent et vont se précipiter. Dans quelques j jours, peut-être plus tôt, des événements décisifs se produiront. Gardons la conviction profonde qu'ils nous seront favorables et que des surprises heureuses nous sont réservées. Que le Sphinx nous dévore,si nous ' n'avons pas su déchiffrer ses énigmes ! E. S. i BILLET PARISIEN. PAUL HERVIEU. Une perte irréparable? Les amis maladroits sont terribles >our les vivants, mais ils sont dange-eux pour les morts. Un grand journal lu matin annonçant le décès prématuré le M. Paul Hervieu, écrit tout au début l'un article en première colonne et en première page : " Les lettres françaises /iennent de faire un perte irréparable." 3n n'a jamais écrit pareille chose quand Chateaubriand, Lamartine et Victor rlugo disparurent. C'étaient pourtant, :eux-là, des maîtres d'une envergure :olossale—pour employer le mot à la node. Quand Chateaubriand mourut, juand Lamartine s'éteignit doucement, juand Victor Hugo " entra dans l'im-nortalité," comme nous disions alors, :hacun reconnut que c'était là un leuil pour les lettres françaises, mais personne ne songea à proclamer que :'était un de ces cataclysmes entraînant les pertes irréparables. La vérité est que M. Paul Hervieu, omancier intéressant, auteur dramatise de grand mérite et psychologue im-utoyable, occupait une des premières >laces dans la littérature contemporaine ; a mort causera un vide sérieux, mais on irrivera à lui trouver aisément un suc-esseur, quand nos poilus seront rentrés les tranchées, apportant de nouvelles ormules, des idées et des procédés ra-eunis.M. Paul Hervieu, avec un mérite réel ■t rare, a été un homme heureux, obte-rnnt toujours beaucoup plus qu'il ne >ouvait raisonnablement espérer. Né à 3aris en 1857, après de brillantes études tu lycée Condorcet, il fit son droit comme out le monde, demanda son inscription iu Barreau de Paris, et, à vingt-deux tas, essaya de plaider ; mais avec sa igurc rasée, maigre, sa taille fluette, il ivait l'air d'avoir seize ans, et sa mine l'inspirait pas beaucoup pour une car-ière sévère. Cependant, plein d'ardeur, :omme tous les stagiaires^ il s'en alla rouver M. Bétolaud, alors bâtonnier, jrîind orateur, très honnête avocat, ren--oyant les dossièrs qui lui paraissaient louteux et refusait en même temps les jros honoraires de Ces causes suspectes, nais qui n'avait pas une sympathie exagérée pour la jeunesse ; il jugea d'ailleurs jue ce jeune avocat manquait de prestige :t de sonorité. Hervieu et Bétolaud. M. Paul Hervieu nous a lui-même ra-xxnté cette entrevue : "J'avais, nous dit-il, l'air d'un ga-nin fraîchement échappé de sa pension, :t ma timidité naturelle s'aggravait l'un visage imberbe qui n'inspirait au-:une confiance dans mon savoir juridique."M. Bétolaud m'accueillit avec la ïcnté que tous les débutants étaient ac-ou'tumés à trouver près die lui. Il m'in-errogea sur mes études, mes vœux, mes ipfcituid.es ; il me donna les pCius sages •onseils du mtonde et m'indiqua nebte-nent qu'à mon âge plaider serait témé-•aire. J'assurai respectueusement à no-re excellent bâtonnier que tel était, cependant, 3e cher désir de ma famille à aqiuelile, en adoptant cette carrière, j'o-)éiiss.ads en fils soumis. II sourit, tapota nés joraes pâles. — Allez, mon petit ami, dit-il d'un on' ipaternél qui me démontra toute la gravité de mon cas, allez... Et envoyez-hoi vos parents... Je les raisonnerai, ^'ous êtes vraiment trop jeune. "Je ne lui envoyai jamais ma digne ;t tendre mère, mais je renonçai siur-îe-:hamp à illustrer le barreau français." Il avait vingt ans, l'âge des illusions îenmises et des rêves somptueux. Il me ésuimait ainsi cet idéal dans l'enquête sur L Idéal a Vingt Ans," que je dirigeais, il y a seize ou dix-sept ans, pour e '.'Figaro." Mon cher Confrère, A vingt ans, jô me faisais inscrire au stage du arreau de Paris; j'écrivais, à la mémoire, de )iogènc-!e-Cîiien, un patit livre je no pensais >ss devoir publier plus tard. Je projetais d'entre-rendre l'étade de la médecins, loin de me douter ue je ne tarderais pas à devenir secrétaire d'ani-assade, pour démissionner pj-çsqu'aaissitôt. Ces détails sont pour vous expo-ser sincèrement -en même temps que je me le démontre à moi-lême—que je ne devais point m'être précisé 'Idéal, au moins en ce qui nns concernait person-eliementIl me semble bien que, dès lors, j'étais épris de bsrté et curieux de vérité. C'est, à votre seconde question, répondre que s ne regretté donc pas de m'être fixé dans les îttrôs. Veuillez me croire bien confraternellement votre PAUL HERVIEU. La carrière d'Hervieu.. Après s'être détourné du barreau, il >rit quelques inscriptions de médecine ; nais la dissection lui répugna et;< profi-ant de la nomination d'un de ses amis :omme chef de cabinet de M. de Frey- cinet, ministre des Travaux publics, il se fit attacher au secrétariat du ministre. M. de Freycinet ayant pris le portefeuille des Affaires Etrangères, M. Paul Hervieu 1 suivit au Quai d'Orsay. On l'employa quelquefois comme courrier de cabinet à porter la valise diplomatique à Saint-Pétersbourg. Il passa avea facilité son examen pour la carrière diplomatique et fut nommé d'emblée secrétaire d'ambassade à Mexico. C'était donner une singulière entorse aux règlements, car on lui faisait franchir les longues années d'attaché et on le nommait commandant, tandis que ses camarades devaient marquer le pas dans le grade de sous-lieutenant. Désigné pour la Légation du Mexique, il trouva que c'était un peu loin et il donna sa démission pour entrer en service littéraire dans le salon de la grosse Mme Auberson, qui avait de l'influence et recevait une société choisie; au sortir de ce salon, M. Paul Hervieu avait recueilli de nombreuses observations sur les dessous faisandés de la haute société et s'était créé de bonnes relations qui lui servirent. C'est alors qu'il écrivit des chroniques réunies en volume " Propos Parisiens." Ce n'était pas son fort. La chronique est une causerie sans façon et sans pose, un peu en pantoufles et en robe de chambre sur les sujets d'actualité, et M. Paul Hervieu semblait prendre plaisir à écrire comme s'il était embarrassé d'une cuirasse. La prose est finie, mais sévère, limée—si on peut dire. On voit que l'adteur l'a beaucoup travaillée, et si elle a des aspérités, on sent que l'écrivain l'a voulu ainsi, ayant tout exprès aiguisé les arêtes. Quand, à cjuaranfe-deux ans, il fut reçu à l'Académie, M. Brunetière lui reprocha ce défaut do style d'Institut. Le style d'Hervieu. "Il vous a paru nécessaire, dit M. Bru-n;tière, de vous former un style qui ne fût bien qu'à vous. On vous l'a quelquefois reproché. Et franchement, Monsieur, je ne puis le nier, on a besoin quelquefois un peu d'attention pour vous lire; et comme on l'a fort bien dit, nous ne ferons jamais que l'attention ne soit toujours une chose un peu pénible ! Il n'y a pas moyen de vous lire à la volée, du bout de l'œil, si j'ose ainsi parler. Vous êtes un auteur difficile ; et, pour vous goûter, il nous faut nous donner un peu de la peine que vous avez prise pour nous. "Il vous a semblé, comme à l'auteur <ie "Marianne" et du "Paysan parvenu, ' que la langue usuelle, la langue ort'r-naire, celle du discours et de la conversation, n'exprimait rien que d'un peu court ou d'un peu gros, et rien surtout qui ne fût d'une observation facile et trop superficielle. "Belle rharquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour, voilà qui est sans doute aisé à dire : cet Molière sait toujours prendre son avantage !" Les admirateurs de M. Paul Hervieu — il y en avait de sincères et haut-pla-cés — trouvèrent le compliment hors de propos. Ce style peu imagé lui donnait un ton sec, froid, que les caricaturistes, qui sont parfois impertinents, raillaient sans respect. Une image de A. Barrère, qui a hérité de la philosophie de Daumier et de la malice de Gill, représenta l'auteur des "Tenailles" dans un seau de glace, avec cette rubrique : "Champagne glacé-" C'était un triste, il ne riait jamais. Les avatars de sa carrière. Au sortir du ministère des Affaires Etrangères, il connut M. de Choiseul,-député de Seine-et-Marne, qui lui proposa la rédaction en chef du " Nouvelliste," de Melun ou de Meaux, je ne sais plus. Ce misanthrope accepta et un moment, il fit partie de la presse départementale, discutant les mesquines querelles locales, il se prononça sur les tarifs douaniers et la loi sur les sucres. It prit même parti sur la question des privilèges des bouilleurs de cru. Il dut se dire qu'après tout un véritable écrivain est à sa place partout. N'est-ce pas Proudhon qui,rédacteur d'un mince hebdomadaire de province, écrivait: " II n'y a pas de petits journaux, il n'y a que de petits journalistes." M. Paul Hervieu ne persista pas d'ailleurs dans cette hérésie littéraire, et il revint à Paris où il publia coup sur coup trois romans qui sont parmi les plus remarquables de la fin du siècle dernier : " Flirt" (1890), " Peints par Eux-Mêmes" (1891), et "L'Armature" (1892). Après avoir fustigé avec autant de justice que de rudesse 'les milieux mondains qu'il avait traversés, il voulut faire du théâtre et il y triompha avec autant d'aisance qu'il avait réussi dans

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