14 O Centimes) CN BELGIQUE ET A PARIS d 85' ANNÉE Samedi 25 avril 1914 ADMINISTRATION ET RÉDACTION 1 Tv rue de® Sables, Bruxelles BUREAUX PARISIENS : H, place de la Bours» ABONNEMENTS : édition quotidienne BELGIQUE Un an 20 fr. 6 mois, 10 fr. 3 moi», S fr. lUXEHBOUSËlSf.-lIJ » 281t. » 5 fr. » Jjr. MUSER " 411 tf. » 22 fr. » Kfc édition hebdomadaire flnteroationaie et d'Outri-mari X) PAGES, PARAISSANT LE MERCREDI Un au franc* Six mois 1** frajuc» L'INDÉPENDANCE îfiOIS ÉJHXïQTSS EAE JOtU. — STC PAGES BELGE COSStSVATtOS VATL tï FB.GGS&B X° US N Samedi 25 avril 191 Les annonces sont reçues j À BRUXELLES : aux bureaux du jou'aei. ' A PARIS : il, place de la Bourse, A LONDRES : chez MM. John-F, Jones & Çfi, a© ^ Snow Hiii, £. C. ; à ïAgence Havas, n° 14$, Cbeap3ide E. CL; et chez Neyroud & Fiû, Ltd, li«» 14-18, Queen Victoria Street, et T. B, Br-uwas^ Ltd. n° 163, Queen Victoria Street. J| AMSTERDAM : chez Nijgh & Van Ditmar, Rokin, 2» A ROTTERDAM : même Iirme, Wynhaven, 113. ALLEMAGNE, EN AUTRICHE-HONGRIE et Qfe SUISSE, aux Agences de la Maison Rudolf Mo9S<^ ÏV ITALIE : chez MM. Haasenstein & Yogler, à Milan^ Turin et Rome. <toNEW-ÏO£K : T.E. Browne. LU, (, East 42"* Street» » Édition du matin JLujourd'hui Revue politique. LE MEXIQUE ET LES ETATS-UNIS. — Nouvelle phase du conflit. — Précisions du président Wilson. — Aggravation de la situation. — N'uveau plan de campagne américain. — Préparatifs militaires et navals. — Volte-face des constitutionnalistes. — Appel contre les envahisseurs. — La situation à la Vera-Cruz. — Une proclamation de l'amiral Fletcher. — A Mexico. — La protection des étrangers. — A Tampico. En Autriche. — I.a santé de François-Joseph. — Bulletin satisfaisant. En Suède. — Le bilan des élections. En Turqui.. — Accord franco-turc ratifié. — Les relations avec la Grèce . Lettre d'Allemagne. Notes du jour, par J.-B. En France. — La- visite des souverains anglais. — La soirée de jeudi. — Satisfaction générale. — Cadeaux et. distinctions. — Déclarations'de Sir Edward Grey et de M. Stephen Pichon. — Commentaires et appréciations françaises et anglaises. — Le départ des souverains. En Belgique. — I-e Congo. Chronique mondaine. rablettes judiciaires, par Camille Roussel. Les Lettres et les Arts. Informations financières et industrielles. — Nouvelles diverses de nos correspondants.Les dépêches suivies de la lettre A sont celles qui ont paru d'abord dans notre première édition, publiée à 4 heures de l'après-midi; 1rs dépêches suivies de la lettre B sont celles qui ont paru l'abord dans notre deuxième édition, publiée à 6 heures du soir; les dépêches suivies de la lettre C sont celles qui ont paru d'abord dans notre troisième édition, publiée le matin. BRUXELLES, 24 avril Revue Politique La visite des souverains anglais à Paris est terminée et l'impression réconfortante que nous avons signalés dès le premier jour s'est maintenue jusqu au bout. Cette impression se dégage ent ère-, ment des toasts prononcés au dîner Je l'Elysée, dans lesquels le caractère de l'Entente cordiale et la nature lies _ relations traii-ce-attgtjnses lurent, _ définis avec la pltts grande précision. Une note qu'on déclate de source autorisée: publiée hier soir à Londres, confirme pleinement les paroles du roi George et du président de la République. Elle donne des indications sur les résultats des conversations que M. Doumergue et S-r Edward Grey, les deux ministres des affaires étrangères des deux nations, eurent pendant le séjour des souverains anglais à Paris. Il y est dit que les relations de la France et de l'Angleterre sont fermement établies sur la base d'une entente mutuelle et cordiale et que, lorsqu'une telle base d entente existe, l'a solution de questions comme celles qui furent discutées à Paris doit être laissée aux administrations compétente-.. La note estime, en effet, qu'il n'est pas nécessaire de donner une forme nou. velle à l'Entente, mais qu'on peut attendre de la visite des souverains anglais a Paris une définition plus claire de l'Entente existante. Le communiqué officiel publié à Paris après les conversations de M. Doumergue et de Sir Edward Grey dit que les deux ministres ont abordé les questions qui intéressent les deux pays et que leur identité de vues s'est affirmée sur tous les points. Ils sont tombés d accord, en constatant les résultats do a politique poursuivie par la France, ^Angleterre et la Russie, sur la nécessité pour les trois puissances de soutenir leurs constants efforts en vue du maintien de l'équilibre et de la paix. C'est la formulé un peu vague, destinée à traduire une impression générale, qui termine toutes les entrevues olficielles;"mais ce qu'il faut en retenir, c'est que l'Entente cordiale, que l'on prétendait ébranlée, est plus solide qu? jamais après une épreuve de dix années ; c'est que les liens entre Paris et Londres se trouvent encore raffermis. lit est l'essentiel. Nous avons dit ici à plusieurs reprises qu'il n'y aurait vraiment intérêt à transformer l'Entente cordiale en alliance offensive et défensive que le jour où l'Angleterre sera dotée d'une véritable armée nationale, où elle sera devenue une puissance milita're à l'égale dos puissances continentales. Alors seulement, l'Angleterre pourrait fournir à la France l'appui militaire direct et certain en contre-partie de l'appui naval que a franco lui fournirait, à elle. Mais l'Entente cordiale sur les bases très souples où el'e existe comportant éventuellement toutes les callaborat;ons militaires et na: vales par lesquelles il serait indispensable de soutenir l'action diplomatique des gouvernements unis, suffit pour que la Triple-Entente constitue un contrepoids sérieux à la Triple-Alliance. Resserrement des liens franco-russes, d'une part, — comme le prouve l'hommage rendu par le Tsar à M. Isvolsky — raffermissement de l'entente anglo-française, d'autre part, tout cela prouve que l'on a énergiquement réagi à Paris, à Londres «t à Saint-Pétersbourg contre l'espèce de o flottement » que l'on put constater au oo'irs de 1» crise balkanique et c'est là un fait hautement appréciable dans l'en-sjembie de la situation internationale. Comme nous l'avons indique hier,la situation au Mexique, risque de se com pliquer gravement du fait de l'attitude des constitutionnalistes. Ceux-ci ne sont pas encore entrés en lutte ouverte avec les Américains, mais leur attitude permet toutes les suppositions. Le général Carranza, chef de la révolution, a déclaré qu'il considérait l'occupation de la Vera-Cruz comme un véritable acte d'hostilité contre la nation mexicaine et non pas seulement contro le président Huerta, et que l'acte des Etats-Unis est de nature à entraîner les constitutionnalistes dans une guerre inégale. Le géné raie Garranza a adjuré le président Wilson de retirer les forces américaines occupant la Vera-Cruz. Ijc président Wilson a répondu par une déclaration donnant l'assurance formelle que les Etats-Unis dirigent leurs opérations contre le président Huerta et que la souveraineté et l'indépendance du Mexique seront absolument respectées. Malgré cette déc,la-ration, il semble bien que l'occupation de la Vera-Cruz ait eu pour effet d'atténuer singulièrement l'hostilité entre fédéraux et constitutionnalistes. Certaines dépêches assurent que les révolutionnaires et les partisans du général Huerta se sont unis il Tampico pour faire face éventuellement au débarquement des Américains. A Juarez, des troupes mexicaines venues de C.hihua-hua sous les ordres du généra! Ortega ont pris position face à la position américaine d'El Paso. Tout cela indique clairement que la situation se modifie au Mexique et qu'on va à une véritable guenre. A Washington, on se rond compte que le plan de campagne d'abord prévu devra être élargi par suite de l'attitude des constitutionnalistes et on prévoit même des opérations militaires assez importantes dans la région frontière. Sans doute, les intentions du gouvernement des Etats-Unis restent conformes aux déclarations du président Wilson, mais dans la presse et dans les milieux politiques on commence à dis ciller l'éventualité de la conquête et de l'annexion du Mexique. Ainsi se crée une atmosphère dangereuse, un courant d'opinion auquel le gouvernement ne pourrait ne plus être en mesure, dans des circonstances données, de résister pratiquement. La rupture des relations entre' les deux pays est aujourd'hui officielle et définitive et l'état de guerre existe en fait. Si, comme l'assurent certaines dépêches, les Mexicains concentrent des forces poui tenter de reprendre la Vera-Cruz, les opérations ne tarderont pas à prendre une réelle ampleur, et la marche des Américains sur Mexico entrera dans l'ordre des choses probables. t«Bcgax«mjawj^ii3.,iOHmagwniian i ■ n —1111———■. i »i ; Le Mexique et les Etats-Unis Rupture des relations diplomatiques Washington, jeudi,.23 avril. M. O'Shaughessy, chargé d'affaires des Etats-Unis, pense quitter Mexico vendredi. Le chargé d'affaires du Mexique à Washington a demandé ses passeports. M. Bryan dii que la décision du généra. Huerta de remettre ses passeports à l'ambassadeur américain laisse les Etats-Unis dans l'indécision quant à la puissance à laquelle ils doivent maintenant confier les in-tététs de leurs nationaux au Mexique, (a Washington, vendredi, 24 avril. Le chargé d'affaires mexicain est part: pour Montréal. Le chargé d'affaires américain à Mex-iec s'est rendu à la Vera-Cruz. (a M. Wilson précise Washington, jeudi, 23 avril. En réponse au général Carranza, le pré sident Wilson a fait une déclaration dan: laqueille il répète que les opérations de: Etats-Unis au Mexique sont uniquemen dirigées contre le général Huerta et que h souveraineté et l'indépendance de la natioi mexicaine seront respectées à tous égards La déclaration duprésident Wilson ajouti que, bien que les Etats-Unis n'aient nul lement le désir d'imposer leur volonté à b nation mexicaine, Us doivent néanmoins contraindre ceux qui gouvernent actuelle nient le pays à faire droit à leurs juste demandes. (a) Situation aggravée New-York, jeudi, 23 avril. . situation s'aggrava de plus en plus L'attit-ude des rebelles et les mesures mili tai-res, américaines sont les faits les plu typiques à cet égard. L'attitude de cei tains journaux parlant d'annexer le Mexi que entier semble appuyée par la. procla mation de l'amiral Fletelier à la Vetra Cruz, déclarant que les Etats-Unis occu pent la ville et surveillent l'administratioi publique en raison de l'anarchic du Me xique. (a) Washington, jeudi, 23 avril. Le plan de la campagne militaire au Me xique doit être entièrement changé à eaus de l'attitude menaçante des constitutionna listes mexicains. Le bureau commun d l'armée et -de la marine examine actuelle ment-cette question. Les derniers rapports officiels démor trent une plus grande entreprise et le de velopipement de l'agitation contre les Ame ricains dans le voisinage de Chihuahua, o beaucoup d'Américains ont décidé de res ter en raison de l'importance de leurs ir téréts commerciaux. Un foyer dangereu s'est développé au fort Bliss, où 5,000 fé déraux mexicains et leurs femmes se son réfugiés, il y a quelques mois. Ils ont ét internés. Lour garde est maintenant in suffisante, à la suite du départ d'une grar de partie de la garnison américaine ver d'autres joints de ia frontière. Les autan tés militaires ont actuellement pris les arrangements nécessaires pour une protection suffisante de foute la frontière du Mexique. (a). L'attitude des constitutionnalistes El-Paso (Texas), vendredi, 24 avril. Le général Villa a informé l'agent spécial du département d'Etat qu'il refuse de se laisser entraîner dans une guerre contre 'es Etats-Unis. Il tient à prouver que son attitude reste amicale. Un agent du général Carranza dit que la note de ce dernier au président Wilson ne contenait aucune intention hostile et avait été faite dans l'espoir d'ouvrir la voie à de nouvelles négociations. L'idée des rebelles est que les Etats-Unis devraient rappeler leurs troupes et reconnaître le général Carranza. (a) Les colonies étrangères à Mexico Mexico,. vendredi, 24 avril. Presque toute la colonie française, malgré les facilités qui lui' avaient été accordées. »n vue de son départ, a 'préféré res-, ter à Mexico. Quelques" manifestations se sont produites contre les Américains.L'or-dre règne néanmoins dans la ville. (a) Washington, vendredi, 24 avril. L'amiral-Fletelier annonce l'arrivée à la Vera-Crùz d'un train amenant 50 Anglais, 75 Allemands', 150 Américains et 300 réfugiés 'mexicains, venant db Mexico. Les réfugiés déclarent- que la position' des étrangers à Mexico n'est pas très'alarmante, (à) A LA 7ERA-CRU7 La Vera-Cruz, jeudi, 23 avril. La canonnière mexicaine' « Progress », avéc 500 soldats, est arrivée à'u ' pont cet après-midi, sans savoir que" la ville était occupée par les Américains. Un officiel!' américain' alla à bord' et informa le Capitaine qu'il pouvait ' rester sous lés projecteurs américains, ou partir. Alors la canonnière pi'it le large. Le vapeur «Teliuantcpec» est' arrivé également,ayant à bord 30 soldats qui "gardent 250 prisonniers. 11 a été détenu par les Américains. Proclamation de l'amiral Fletcher La Vera-Cruz, jeudi, 23 avril. Une proclamation de l'amiral Fletcher dit que les forces américaines resteront maîtresses de la ville, mais que les fonctionnaires mexicains sont invités à retourner à leurs -postes. le seul endroit que les Américains se proposent d'occuper ifedéfi-mmènt et i-éeït-ëineni, c'est le ouivtm <3?s 1 douane^. (à") Les préparatifs militaires des Etats-Unis Galveston, vendredi, 24 avril. Une- brigade d'infanterie- avec oie l'artillerie a reçu l'ordre de s'embarquer pour, la Vera-Cruz. (a) Washington, vendredi, 24 avril. Trois régiments d'infanterie avec de l'artillerie ont reçu l'ordre de se tenir prêt à être dirigés sur la frontière mexicaine, (a) El Paso, vendredi, 24 avril. Un escadron de cavalerie, un bataillon d'infanterie et une batterie d'artillerie sont. arrivés ici. La batterie d'artillerie gardera 1-e pont international. Ix-s -autres troupes renforceront les soldats déjà arrivés ici. (a) Washington, jeudi, 23 avril. Le contre-amiral Doyle, commandant la flotte du Pacifique, a reçu l'ordre de conduire son vaisseau amiral à Mazet-lan, afin de prendre la direction de la flotte ainérir caine, qui est en train de s'y rassembles-. (a) Les réfugiés La Vera-Cruz, jeudi, 23 avril. I.es navires de guerre américains transportent des réfugiés à Galveston. On éva-i lue leur nombre a 2,000. (a) Washington, jeudi, 23 avril. L'amiral Maya, actuellement à Tampico, informe le gouvernement que les croiseurs allemands et anglais ont pris à bord 1,20,0 Américains et étrangers. On attend d'autres réfugiés qui viennent clé localités plus , éloignées. (a) L'occupation américaine Washington, vendredi, 24 avril. D'après des renseignements complémentaires reçus hier soir, il fa-ut ajouter 3 tués et 27 blessés aux pertes êtes Américains au cours de la prise de la Vera-Cruz. Les troupes d'occupation sont à l'heure actuelle de 5,400 hommes. Le feu-a cessé hier soir à 9 heures. Les Américains opèrent des perquisitions chez les habitants, afin de les désarmer. Le bâtiment allemand « Ypirangua» 1 opère son déchargement à la douane, .(b). Renforts américains Galveston, Vendredi, 24 avril. Quatre régiments d'infanterie, une batterie d'artillerie, six régiments de cavalerie, comprenant en tout 4,708 hommes, se pré-parent à partir -aujourd'hui pour la Vera-Cruz, afin d'y renforcer les troupes d'occupation. Le général FunSton, qui' a de taillants états de service aux "Philippines, commandera ces troupes. (a) Un croiseur français La Vera-Cruz, vendredi, 21 avril. On attend pour aujourd'hui bu demain l'arrivée du croiseur français « Condé ». (a) A MEXICO Londres, vendredi, 24 avril. \ On mande de Mexico au, < Daily Mai! » _ qu'une garde militaire a été installée cet . après-midi à l'ambassade américaine. Les ç armes et les munitions qui étaient là ont . été enlevées.. On ne les estime pas néces-t saires en présence de la protection fournie s par le gouvernement mexicain. (a) Washington, jeudi, 23 avril. Les Etats-Unis ont remis, les archives de 3 l'ambassade de Mexico à la légation du - Brésil» (al Washington, jeudi, 23 avril. Les dépêches de Mexico communiquées au gouvernement disent que les Américains sont en danger dans cette viile. Lee Mexicains deviennent menaçants dans les nies et les Américains, pour éviter toute violence, se concentrent à l'ambassade. (a) Contre l'envahisseur Londres, vendredi, 24 avril. On mantle de Mexico au « Daily Tele-graph » : Le célèbre chef révolutionnaire Zapata, qui provoqua la révolte de l'Etat - de Morelios, s'est soumis au gouverneur de Cuennavaca, afin de se battre contre les envahisseurs. Il a demandé des trains pour transporter ses troupes à la Vera-Cruz. (a) Juarez, jeudi, 23 avril. Quatre cents réguliers sont, arrivés de Chihuahua, vraisemblablement dans le but de s'opposer à un» invasion éventuelle américaine. (a) Américains attaqués San-Diégo, vendredi, 24 avril. Le consul américain à Essenada télégraphie que les fédéraux et la populace attaquent les Américains. Un bâtiment est déjà en route à destination de cette ville. (a) Armes saisies Hambourg, vendredi, 24 avril. ' Une note circule élans la presse d'après laquelle le matériel de guerre chargé au Havre à bord du paquebot « Ypirangua », de la Hamburg-Amerika-Linie, et dèsfiné au gouvernement mexicain, aurait été faussement déclaré comme machines agricoles. . Cette nouvelle est complètement dénuée de fondement. L'envoi se compose de douihes vkïes, de sclirapnels, de caisses de munitions vides et d'affûts pour une batterie ei'artillerie. Le tout était exactement désigné sur la déclaration de chargement à bord du paquebot. L'envoi est adressé au commandant militaire de la Vera-Cruz et non pas personnellement au général Huerta. (a) L'attitude du Japon Tokio, jeudi, 23 avril. Un journal émet l'idée que le gouveme-me-nt devrait profiter des difficultés actuel-■'lès du gouvernement de Washington pour insister sur le règlement des questions, pendantes entre le Japon et les Etats-Unis. Le reste de la presse observe généralement une attitude, réservée. I! est vrai que, le commerce du Japon au Mexique étant le peu d'importance; ie Japon fia pas à souffrir du fait de la guerre. (a) Usines fermées Néw--Y6rk, jeudi, 23 avril. Une importante compagnie de fonderie et de laminage a donné l'ordre de fermer tou-tels ses mines et toutes ses fonderies au Mexique. Elle a donné à tous ses employés américains l'ordre de quitter immédiatement le Mexique. (a) Nouvelles de l'Etranger ALBANIE Les souverains à Tirana Tirana, jeudi, 26 avril. Le princef et la princesse d'Albanie sont arrivés aujourd'hui à midi. Ils ont été salués par les autorités. Une foule nombreuse leur a fait un accueil enthousiaste. . (a) Durazzo, jeudi, 23 avril. Le prince et la princesse sont rentrés ce soir. (a) Un combat Vienne, jeudi. 23 avril. On mande de Durazzo à la « Correspondance albanaise » qu'une rencontre a eu lieu entre quatre cents soldats réguliers grecs près ele Leskoviki et les Albanais. Les Albanais ont été vainqueurs. et ont mis les Grecs en fuite. On. mande de v'alona au même journal que le président du gouvernement épirote, M. Zograplios, a convoqué tous les chefs du mouvement épirote à une conférence qui aura lieu à Argyrocastro et dans laquelle eles décisions-importantes seront prises, (aj ANGLETERRE CHAMBRE DES COMMUNES M. Bcmar Law annonce que M. Austir Chamberlain demandera une enquête impartiale sur les mouvements militaires concernant l'Ulster. M. Asquith consent à ce. que la demande ele M. Chamberlain soit discutée mardi e: mercredi prochains. M. Lloyd George déposera le budget jeudi prociwin. Piépondant à une question de M. Ramsaj Mac Donald, M. AsqUith dit qu'il proposera à, la Chambre de nommer une ceanrnis-sion pour étudier les conditions dans les quelles les troupes iiourront être employées pour mettre fin à des troubles ci ■ vils résultant de conflits économiques entre le ca.pital et le travail. (a) AUTRiCHE-HONGRiE LA SANTÉ DE FRANÇOIS-JOSEPH Vienne, jeudi, 23 avril. L'empereur François-Joseph a reçu aujourd'hui en audience le prince ele Monte-nuevo, grand-maître de la Cour, les généraux Paar.et Bolfas et le docteur Schiessl. directeur de la chancellerie. (a Vienne ,vendredi,. 24 avril. Lès médecins estiment que le sommeil di l'empereur François-Joseph, quoique trou blé fréquemment par des quintes de touî persistantes, est cependant suffisant La so lution du catarrhe du cûté droit a fait d< nouveaux progrès. Malgré le conseil de: médecins et l'insistance de son entourage l'Empereur refuse de se rendre dans le Mid dès qu'il sera en état de voyager. L'Empereur préférerait se rendre avec la Cour à Budapest, pour retourner ensuite à Schoen-brunn et passer les vacances d'été à Iscbl. Il est cependant probable qu'il n'en sera pas ainsi, car les. médecins conseillent au monarque, au. cas où il ne voudrait pas faire un séjour, dans le Midi, de se rendre, à la villa Hermès, à Lainz.près de Schoenbrunn. (a) Vienne, vendredi, 24 avril. On communique aujourd'hui le bulletin officiel suivant concernant la santé de l'Empereur : « I^e repos de la nuit a été troublé par une toux persistante. Aucun autre changement ne s'est produit L'appétit est bon et l'état des forces du malade est tout à fait satisfaisant. (a) CHINE Mutinerie dans une garnison Zizikar, jeudi, 23 avril. Une partie des officiers de la garnison chinoise de Zizikar, mécontents, ont essayé d'ameuter leurs soldats. Le palais du gouverneur a été assailli à coups de feu- et quatre soldats du poste ont été tués. Le 1er régiment a refusé d'obéir aux émeutiers, à la suite de quoi ses officiers ont pris la fuite. Le gouverneur et les fonctionnaires sont en sûreté. Une derni-sotnia de cosaques de l'Amour a été appelée sur les lieux pour protéger le oonsulat de Russie. (a) Tsitsikar, vendredi, 24 avril. Après l'arrivée du détachement de cosaques, le gouverneur, qui avait fui devant, les officiers et soldats chinois révoltés, est revenu dans son palais. Léo émeutiers se sont rassemblés dans la caserne et ont de-mantlé télégraphiquement au président Yuan-Shi-Kai d'abolir les réformes qui ont été la cause de l'émeute en lui faisant'savoir que dans le cas contraire ils détruiraient la ville. Les sujets russes résidant à Tsitsikar se sont réfugiés au consulat de Russie. (b) ITALIE En Cyrénaïque . Benghazi, vendredi, 2-i avril. On mande de Slonta qu'un convoi de ravitaillement parti de cette localité le 21 avril à destination de Maraus a été attaqué aux environs de Bi'-gandul, dans une région très- accidentée, par une troupe d'Aruici, rirftprv^mt vnvi.roh *00 Iiornme-s armés. L'escorté a soutenu vaillamment l'attaque en effectuant elle-même à deux reprises une contre-attaque contre les rebelles. Elle s'est ensuite retranchée dans une bonne position en assurant la protection des blessés et du convoi. Le combat s'est prolongé pendant toute la nuit. Au matin, des troupes de renfort sont arrivées de Slonta et de Marana et l'ennemi, qui avait déjà subi des pertes très sérieuses, se trouvant pris à revers, s'est enfui précipitamment, laissant sur le terrain une centaine de cadavres, parmi lesquels ceux de deux chefs, et en emmenant de nombreux blessés. Les pertes italiennes s'élèvent à 13 blancs et 3 Erythréens tués et 29 blancs et 6 Erythréens blessés. (b) LUXEMBOURG Evêque condamnô Luxembourg, vendredi, 24 avrii. Au Congrès catholique de Metz, l'an dernier, l'évôque de Luxembourg, Mgr Kop-pes, avait parlé de la situation politique du j Luxembourg et rapproché la nouvelle loi | scolaire, que combattent les catholiques,des concessions minières. Il avait dit que dans le pays on accusait le bloc anticlérical d'avoir imaginé cette loi scolaire pour détourner l'attention publique des concessions minières que l'on voulait céder à vil prix aux gras industriels libéraux. Les députés de gauche lui intentèrent une action en calomnie. Le tribunal correctionnel a rendu ce matin son jugement. Il condamne l'évôque & 200 francs d'amende, 200 francs de dommages-intérêts à chacune des parties Civiles et l'insertion du jugement dans trois journaux du pays et dans trois journaux étran-gens. (a) MONTÉNÉGRO Incident de frontière démenti Cettigne, vendredi, 24 avril. Le gouvernement monténégrin dément que les troupes monténégrines aient dépassé la frontière et i.ient pénétré sur le territoire de la tribu albanaise de C-astrati. Les troupes monténégrines ont. reçu l'ordre de se tenir à un kilomètre de la frontière, (a) SERBIE Le Concordat Rome, jeudi, 23 avril. On confirme que le ministre de Serbie à Paris se trouve à Rome pour s'occuper spécialement des pourparlers concernant l'établissement d'un concordat entre la Serbie et le Saint-Siège. (£) SUÈDE Les élections Les progrès des socialistes Stockholm, jeudi, 23 avril. La presse libérale ne manifeste pas de désespoir de la défaite des libéraux qu'elle déclare après tout assez insignifiante et due à l'originalité de la méthode proportionnelle. Le principal organe socialiste trouve que le fait que le parti libéral reviendra affaibli ; au Rikselag est entièrement balancé par la marche considérable en avant des socialis-; tes. 11 conseiilfe à son groupe parlementaire de ne pas par intransigeance pousser les • libéraux dans les bras de la droite t.riom-; pliante, line pareille conduite de la part des , socialistes envers les libéraux parait au-i jourd'hri moins probable que jamais, (a) TURQUIE Accord approuvé Constantinople, jeudi, 23 avrii. Le conseil des ministres a approuvé à l'unanimité l'accOrd conclu entre Djavid bey, ministre des finances,, et le groupe des financiers français pour la construction de chemins de fer et de porte en Asie-Mineure. Des lois provisoires seront promulguées pour son application immédiate. Tous les ministres ont félicité .Djavid bey pour les excellents résultats de sa mission et ils ont exprimé ' leur reconnaissance envers la France pour son précieux concours financier. (a) Les rapports turco-grecs Constantinople, jeudi, 23 avril. On déclare officiellement au sujet des informations concernant les démarches de M. Streit, ministre des affaires étrangères £ Athènes, auprès du ministre de Turquie sur la situation des Grecs en Thraoe, que la Porte na aucune connaissance de ces démarches. On ajoute que le gouvernement fciurc ne saurait souffrir aucune immixtion de la Grèce dans ses affaires intérieures. Le ministre de Grèce s'est entretenu avec le grande-vézir et le ministre de l'intérieur la situation des Grecs.en Thrace.Tous deux ont promis de faire cesser le mouvement d'émigration des Grecs. (a) Lettre d'Allemagne (De notre correspondant.) Le nouveau statthalter, le nouveau ministre de l'intérieur. — M. von Dallwitz. —. M. von Loebell. BERLIN, le 21 avril. C'est de Corfou que nous vient la lumière. Par une cociuetterie digne d'un grand prince, et qui rappelle, le désir de. Napoléon de signer de -Moscou le décret constitutif de la Comédie-Française, Guillaume II a voulu décider du sort da l'Alsace-Lorraine de sa résidence médi-i terranéenne. 11 y a belle lurette que la question aurait dû être tranchée. Il y a longtemps qu'elle l'était en fait. Depuis plusieurs semaines, le ministre de l'intérieur était considéré comme le seul candidat appelé à remplacer le comte Wedel — au-, jourd'hui prince — dans le poste dilli-i cile ele statthalter u'AlSiiee-Lorrame., Personne n'a donc été surpris. Entre nous, on n'aurait pas été plus étonné si un de ces.u outsiders.» dont, on avait lancé le nom pour la foftoè, ou quelque! autre personnage à peu près inconnu,; et auquel, en tout cas, personne ne pèh-sait, avait, été proclamé.. Le gouverne, ment allemand a de ces voies inysté-i riêuses, ressemblant à celles de Dieu,, qu'il est impossible parfois de comprend cire, mais devant lesquelles il faut s'incliner.Donc, M. von Dallwitz, jusqu'ici mi, nislre d l'intérieur de Pru'sca, est à présent statthalter. Il occupe, après les princes réj-nanls, et presque de pair avec le Chancelier, le premier poste de l'Empire.Comment celte nomination est-elle accueillie par le pays et sur-tout par le pays d'Empire ? En Alsace-Lorraine, l'opinion est plutôt froide. Elle savait, après, les incident-., de Saverne, tant exploités contre les Alsaciens-Lorrains, qu'il fallait se résigner. Là population, réduite à une, manifestation toute platonique, a du moins voulu, dans un ensemble tou-chant, c ù tous les partis s'effaçaient, apporter au prince Wedel un témoignage,, peut-être exagéré, de sa reconnaissance pour les efforts faits en vue de soutenir les droits du pays qu'il avait administré pendant sept ans. Oui sait si le grand juge, qui se nomme-' l'Histoire, ratifiera ce mouvement, dicté par une pensée dirigée vers un point à co!* de. la question. Qui pourrait, dès aujourd'hui, en toute impartialité, jugér les actes du comte Wedel en ces mois troublés ? A-t-il bien fait tout son devoir ? A-Ml sacrifié les intérêts qui lui étaient commis, par un sentiment trop marqué de discipline envers "ses supérieurs? La chose importe peu, à l'heure actuelle. Il n'est pas encore temps de regarder en arrière. Ce qu'il faut, c'est se préoccuper de l'avenir. L'avenir, c'est. M. von Dallwitz. Que nous réserve-Wl ? M. von Dallwitz est le fonctionnaire , par excellence, l'homme qui. parti des derniers rangs, a su se pousser jusqu'au faîte. Sa carrière est marquée de péri-' péties, mais, homme heureux, les événements, qui auraient abattu plus fort, l'ont toujours servi. Si nous voulions le juger d'après l'activité qu'il a déployée dans ses fonctions de ministre de l'intérieur, nous nous trouverions devant, un homme ultra-réactionnaire, imbu de l'esprit, prussien, ce qui serait du plus mauvais augure pour l'Alsace-Lorraine. Mais il ne faut pas oublier que M. von Dallwitz a occupé d'autres postes, où il s'est montré moins intransigeant. C'est ainsi qu'il fut ministre d'Etat du Anlialt, où il sut se concilier l'estime de tous les partis. Quand il quitta le service de ce petit pays pout- rentrer dans l'administration prussienne, où il avait fait toute, sa carrière, les hommes politiques lui exprimèrent spontanément le regret qu'ils avaient de se séparer de lui*. 11 faut souhaiter qu'il en soit de même en Alsace-Lorraine. M. von Dallwitz a, en tout cas, une grande expérience des choses et des gens. On peut lui faire crédit. Il n'y a pas de raison pour qu i! n'arrive pas à comprendre l'esprit si

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