L'opinion wallonne: journal belge, indépendant

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s.n. 1918, 28 March. L'opinion wallonne: journal belge, indépendant. Seen on 24 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/7d2q52gk6c/
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Les Wallons auront-ils la parole dans la Ligue des Nations de M. Owen? ABONNEMENTS : Paris , Départements 6 mois 1 an et Colonies françaises 5 fr. 8fr. '■ Etranger Union pes- tale 7 fr. 10 fr. Adresser le montant (le l'abonnement en mandat-poste ou valeur sur Paris îi S. i« Directeur de l'Opinion Wallonne L'abonnement part du 15 de chaque mois. — Toute demande de changement d'adresse doit être accompagnée de 0 fr. 50 pour les frais. PUBLICITE aux bureaux du journal. La publicité insérée dans le journal n'engage pas Y Opinion Wallonne. L'OPINION WALLONNE JEUDI MARS 1918 N" S7. — 3- ANNÉE D DIECTION-RÉD ACTION 9, • Rue d,c Valois PARIS (1») Téléph ; Central 46-71» Administrateur : JI J. HULET, ingénieur BOREAUX A LONDRES : 3. Gerrard Place W. 1 QUOTIDIEN de la Belgique français ECONOMIQUE - POLITIQUE - LITTÉRAIRË HEBDOMADAIRE ÎO C3en.tim.es Raymond COLLEYE, Directeur ÎO c:eutimes pendant les Hostilités ANVERS L'Allemagne n'a aucun droit na-A*/fe tional sur la Belgique malgré qu'elle déclare reconnaître une population bas-allemande dans le peuple des Jgg&M Flandres et qu'elle veuille préserver cette population de l'influence fran- Les Flamands font, certes, partie Le la famille germanique. Ils sont les descendants les Francs qui ont donné leur nom à la Gaule, vlais ils furent toujours soumis aux influences et lu contact français. Les Comtes de Flandre por-aient le sceptre des rois de France, à Reims. Vo-ontairement, les Flamands imprégnaient leur >atrie de la civilisation française. Ils se sont assi-nilés cette culture au même degré que les Fla-nands de la Flandre française. Et chez ces der-îiers, entendit-on jamais parler d'un irrédentisme •ers leurs frères de race de Belgique où d'ail-eurs ? La romanisation de la Flandre est un fait ac-[uis par des siècles de pénétration pacifique. Il existe bien un puissant mouvement pour la ■enaissance de la langue et du génie flamands, lais ce mouvement ne se comprend point comme ennemi du Français et, comme l'écrivait l'année ernière un de ses chefs, Camille Huysmans, la 'landre est désonnais un bastion latin d'expres-ion germanique de la France. L'Allemagne n'a aucun intérêt territorial, stra-égique ou commercial en Belgique. Ce pays peut videmment demeurer pour l'empire allemand me voie d'agression, un bastion en territoire itranger. Mais si l'Allemagne continuait à occu->er la Belgique .après la guerre, elle montrerait >àr là les pires desseins d'agression contre la France et l'Angleterre. Cette occupation de l'Al-emagne hors de ses frontières naturelles consti-uerait une menace perpétuelle pour la paix. Elle mpêcherait le rétablissement de l'équilibre eu-opéen.Car la Belgique fait géographiquement et histo-iquement partie du bloc des Gaules et trois mil-ions et demi de ses habitants, les Wallons sont le nationalité française étant des Celto-Latins omme les Français. C'est ce bloc rompu par l'Angleterre au lendemain de Waterloo qu'il faut reconstituer. Ainsi tous rétablirons l'équilibre européen en opposant e bloc gallo-latin appuyé sur l'empire anglo-axon, au péril du Mittel-Europa. Or ce bloc est impossible si la Belgique reste teutre, si la Belgique ne contracte pas avec la France une alliance économique et si Anvers ne [evient pas le port gaulois d'occident. Un port omme Anvers doit remplir un rôle international. ,e trafic de la Belgique encore qu'il soit consi-lérable, ne peut suffire à son activité et à ses essources et je sais nombre d'Anversois qui, malgré leur patriotisme voient avec crainte les campagnes des chauvinistes belges qui, confondant nti-germanique avec anti-pangermaniste, s'ap-irêtent avec intransigeance à barrer la route de a Belgique à tous les produits d'Allemagne. Ce loycottage serait évidemment préjudiciable au ommerce belge. Il impliquerait une politiqufe dentique de Ta part des adversaires qui ferme-aient en outre à la Belgique la route de la Serbie t de la Roumanie en guise de représailles. L'ar-êl de ses exportations vers ces pays infligerait à a Belgique un déficit annuel de 1.090 millions de rancs se décomposent en : 950 millions d'importations en Allemagne. 38 millions d'importations en Autriche. 5 millions d'importations en Bulgarie. 2 millions d'importations en Serbie. 28 millions d'importations en Roumanie. 24 millions d'importations en Russie. 33 millions d'importations en Turquie. En vérité, il ne faut pas empêcher l'Allemagne le faire des affaires à Anvers. Il faut l'empêcher l'acquérir sur la place anversoise une influence > répondérante. Cette opinion n'est pas- seulement celle de l'au-eur de cet article qui fut le premier à créer en Belgique comme en France en 1912 une ligue an- par d'importants journaux belges et français. Nous devons nous opposer d'autant plus énergi-quement à l'emprise économique allemande sur Anvers, que l'Allemagne, je le répète, ne possède en Belgique aucun intérêt commercial primordial. Son intérêt de dominer les marchés belges correspondrait chez elle à une préoccupation d'ordre militaire. Il est avéré, en effet, que l'activité économique de l'Allemagne est essentiellement stratégique. Seuls des intérêts stratégiques pourraient l;a pousser à reconquérir laj place belge qu^ ne présente pour elle qu'un débouché économique difficile à développer et à contrôler. En effet, la Belgique n'est reliée à l'Allemagne que par des voies ferrées. Elle en est séparée par les chaînes de l'Eiffel dies Ardennes. C'est ce que les industriels et les commerçants allemands appellent la (( Muraille de Chine qui les séparent de la Belgique et de son port ». (Vlaamsclie Nieuws, n" 15, 1917). Pour supprimer cette muraille, ils ont conçu l'idée d'un canal du Rhin à Anvers. Déjà l'association centrale pour la navigation intérieure de l'Allefmagne a demandé au gouvernement impérial de veiller à ce que, lors de la conclusion de la paix ,1a possibilité de construire ce canal soit assurée. Il ne le faut pas. La Belgique deviendrait alors fatalement la vassale économique des . empires centraux. Les Allemands achèveraient d'affilier la Belgique au Mittel-Europa par la construction d'une ligne de chemin de fer Anvers-Constantinople par Cologne, Vienne, Buda-pesth, Belgrade et Sofia, dont ils ont déjà lancé le projiet, en poussant cette ligne à travers l'Asie-MJineure vers Bagdad et Bassorab sur le Golfe Persique ils créeraient la voie A-C-B, c'est-à-dire : Anvers, Constantinople, Bassorah ? Ce serait en ligne droite le plus court chemin entre l'Europe et le cœur de l'Asie, c'est-à-dire l'Inde, en passant par les grandes capitales européennes. Par chemin de fer, on mettrait trois jours d'Anvers à Constantinople, puis quatre jours jusqu'à Bassorah,et ainsi en une semaine, on arriverait de la mer du Nord au Golfe Persique. L'Allemagne voudrait ainsi forcer l'Angleterre et la France à emprunter ce chemin, son chemin, pour aller aux Indes. Jusqu'aujourd'hui, la voie la plus économique pour l'écoulement des produits allemands est le Rhin. Le gouvernement belge pour détourner ces produits de cette voie au profit d'Anvers avait consenti des tarifs d'exception aux producteurs allemands.Par exemple, le transport d'une tonne de marchandise de Strasbourg à Luxembourg coûte, supposons, 50 fr., et le transport de cette même tonne de marchandises de Strasbourg à Anvers qui se trouve 200 kilomètres plus loin sur la même voie ferrée ne coûte plus que 45 fr. Impossible, direz-vous ! Bien simple à comprendre au contraire. Si pour 150 kilomètres on paye 50 fr. pour 350, la moyenne kilométrique étant diminuée, on en paiera 80. Mais sur ces 350 kilomètres, il y en a 200 qui appartiennent à l'Etat belge, et le bon Etat belge, dans son désir de favoriser Anvers faisait aux expéditeurs allemands des ristournes de 80 à 85 pour cent sur le prix qu'il aurait dû percevoir C'est par de telles surenchères qu'Anvers était parvenu à détourner de Rotterdam qui est le vrai port de l'Allemagne, tout le trafic allemand. Pour nous résumer, l'Allemagne qui déclare aujourd'hui avec tant de force et. d'unanimité qu'elle n'abandonnera jamais sa conquête d'Anvers a simplement pour but de maintenir le moral de sa population en lui montrant qu'elle possède» un gage sérieux qui est aussi une position militaire dangereuse pour ses ennemis. L'Allemagne ne rêve de maintenir sa conquête — elle a renoncé à la réalité et elle sei contente du rêve — que pour continuer à menacer l'Angleterre et la France. Belges et Français doivent répondre à cette menace en faisant d'Anvers, port belge et français une place qu'ils domineront et qui sera stricte pour les firmes allemandes. RAYMOND COLLEYE. LA. SITUATION L'OFFENSIVE ALLEMANDE Victorieux, on sait grâce à qui, sur le front rus-y-roumain, les Allemands, au lieu de passer cet \c en conquêtes orientales, ont déclenché sur no-c front la grande offensive finale. Très curieux ; besoin d'agir vite en Occident... C'est donc que lide américaine ne parait pas outre-Rhin un Luff superflu ? C'est donc que la guerre sous-ma-ne n'est plus jugée capable d'abattre l'Angle-■rre ? C'est donc qu'on ne compte plus sur un ibit affaissement de rénergie des peuples de l'En-nte, minés par ia propagande défaitiste. Tant est que l'offensive est commencée. Elle a [teint, les premiers jours, les résultats qu'il est ormal d'espérer quand on entreprend une pousse de cette envergure. Rien d'extraordinaire Ou moment où nous écrivons, ni dans lé nombre des risonniers, ni dans celui des canonst emportés %r la furie germanique. Si le formidable effort oit aboutir à des succès de ce genre, les Alliés euvent attendre : ils restent les plus forts. C'est que, nous l'avons dit déjà, les Alliés ré-artissent entre eux des pertes que les Allemands, ans des cas semblables : en Artois, en Champa-ne, sur la Somme, « encaissaient » seuls. Cest la rnne sève allemande qui a coulé jusqu'ici sur la fupart des champs de bataille. A mesure qu'elle épuise, l'Autrichien, le Slave, l'opprimé de Poigne, de Serbie, de Roumanie, de Russie, relèvent i tête. Nous pouvons mieux souffrir que VAllemand, dont la violence, érigée en système de gouvernement, réclame des forces surabondantes. Tenir! tenir! tenir! afin que les victoires allemandes, par l'étendue même des dépenses de sang n'elles réclament, se traduisent, au bilan de Vhis-nre, en victoires à la Pyrrhus ! Hors les concep-ons stratégiques et diplomatiques, qui peut-être c nous permettraient, pas l'autre possibilité pro-mde que cette lutte atroce sur le front d'Occi-ent, il n'y a, pour le salut de la. civilisation, d'au-■r formule que celle-ci : Saigner profondément orgueilleuse et insatiable race allemande ! Borguères. DES FAITS LES ADVERSAIRES DU CONSEIL DES FLANDRES. — MESURES ALLEMANDES Les Allemands qui avaient déjà défendu r-ux onseils communaux de discuter la question de autonomie de la Flandre viennent, d'après le 'ieuwe Rotterdamsche Courant, tant se dévelop-e le mouvement de protestation contre le pseudo Conseil de Flandre », d'étendre l'interdiction à mtes les Chambres de commerce. Abonnements spéciaux; pour nilli-aires (sous-offleiers, caporaux et oldats) un an 15 fr. U O. LA POLITIQUE UN FLAMINGANT M. van Cauwelacrt est un des rares hommes po-itiques belges qui aient gardé, dans la guerre, oute leur indépendance. Il n'a point accepté de ooste officiel et il n'a pas cru bon de défendre, :ommè tant d'autres, le contre-pied de la politique \u'il défendit naguère. Flamingant, M. van Cau-velaert est resté flamingant Le bruit avait couru le son entrée possible dans le ministère. Les Nou-/elleis de Maestriclit, dans une lettre du Havre, déclarent que le gouvernement n'a jamais pensé à l'adjoindre ce député d'Anvers. Tant mieux ! Et l'ailleurs, rien ne dit que M. van Cauwela.ert eût 'iccepté .Qu'irait-il faire, ev effet, dans cette ga-ère ? CENSURE A cette heure, plut que jamais, pourtant., la Belgique a besoin d'hommes indépendants et li-nes.CENSURE que certaine presse — la presse majoritaire — les trouve presque indécents. Les Nouvelles, de Maestricht, accusent M. van Cauwelacrt de s'être livré à une « tris-'c besogne de division ». Ne nous étonnons pas. Mais n'hésitons pas à dire ici toute notre sympathie pour les hommes comme M. le député van Cauwelacrt qui, sans se soucier des réprobations le journalistes officieux à la dévotion de M. Ter-wagne, continuent tranquillement et utilement à ravailler pour le bien de leur pays, avec Vapproba-ion de tous les soldats de Flandre et de Wallonie. Et l'estime de ceux-ci console bien des injures les autres. Cari O. Goebel. 4 Les Wallons en France et à I Etranger Mlle FERNANDE PIRQNNAY Mlle Fernande Pironn^y a donné son troisième :oncert annuel le samedi '2,3 mars, a 3 heures, au Welcome Parisîi Hall, High Street, Wimbledon. La listingué cantatrice verviétoise a chanté du Gluck, lu Grieg, du Landon Ronald, dn de Bréville et du Debussy. CONSTANT-LE-MARIN Parmi les auto-canoniers belges rapatriés de Russie, se trouvait le lutteur liégeois Herc\ populaire ;ous le nom de Constant le-Marin. Notre compatriote •evient avec neuf citations, cinq décorations, le :orps couvert de blessures. EMILE DE LADRIER Le lieutenant du génie M. Emile de Ladrier, un fils lu Borinage, a été blessé grièvement à Altkirch en 'évrier dernier. A la demande du gouvernement Tançais il avait été mis au service de l'armée alliée ?t félicité de son zèle. Blessé à la figure de nombreux ïclats d'obus il a été transport à l'hôpital auxiliaire i« 31, pTès de Belfort. Le lieutenant Emile de Ladrier a rendu avant la ïlierre de grands services au Congo. Sorti de l'Ecole les mines de Mons, il devint un prospecteur dis-iingué. Les Wallons avaient raison Les Allemands construisent une nouvelle ligne stratégique Aix-la-Chapelle-Bruges Les importants travaux effectués par les Allemands en Belgique confirment la clairvoyance du mouvement wallon qui fut le premier à s'élever contre le projet de chemin de fer international Aix-la-Chapelle-BrOxelles-Anvers dont l'Allemagne avait, imposé la construction au gouvernement bel ge. Cette ligne était en effet destinée à ruiner la région de Liège et de Verviers par suite du détournement des grands express. Elle offrait en même temps un sérieux danger stratégique, la ligne passant au-dessus de forts de Liège et pouvant déverser en peu de temps d'importantes troupes ennemies sur notre territoire. Cependant la ligne était en construction avant la guerre et les protestations wallonnes n'étaient pas écoutéees. Aujourd'hui, le correspondant du Times à Amsterdam télégraphie à son journal que, suivant les voyageurs récemment revenus d'Allemagne en Hollande, les Allemands construisent une nouvelle ligne ferrée à quatre voies qui ira presque en ligne droite d'Aix-la-Chapelle à Bruges. Ils attachent à cette ligne la plus haute importance. (CENSURE) Après la guerre, il faudra détruire les voies stratégiques allemandes. La Vie des Nationalités UNE LIGUE DES NATIONS Une importante discussion sur l'opportunité de consulter le monde en vue de constituer une Ligue de la Société des Nations, destinée à consolider la paix après la guerre, vient de s'engager au Sénat. américain. On attache une particulière importance à la résolution présentée par M. Owen, sénateur de Oklahoma, ami personnel de M. Wilson. Elle demande d'autoriser le président Wilson à faire appel à la Grande-Bretagne, à la France, au Japon, à l'Italie et à la Chine pour entrer dans la Ligue avec les Etats-Unis. Un traité serait passé entre ces nations ,déterminant les bases d'une législation internationale. Les parties contractantes exigeraient de l'Allemagne qu'elle conclue la paix dans un délai de soixante jours, faute de quoi elle serait exclue de la Ligue et isolée commercialement du reste du monde pour une période de cinq années. Les plus importants des principes internationaux proposés par la Ligue sont les suivants : Le droit pour les peuples de disposer librement d'eux-mêmes. Le gouvernement des peuples par eux-mêmes. Le maintien de l'intégrité territoriale actuelle des nations. La liberté absolue des mers. Le désarmement immédiat après la guerre. La détermination des besoins économiques internationaux.La constitution d'une force de police susceptible d'assurer le respect des mesures décrétées par la Ligue. Louis de Villers. » Chronique du Front Panem et circenses... Nous avons le pain blanc et délectable ignoré des civils ; quant aux jeux, nous en sommes avec évidence les gladiateurs. Qu'on ne recherche point en ceci une allusion tragique, mais simplement l'heureuse constatation d'un humanitaire progrès : les gladiateurs romains ignoraient assurément le bienfaisant régime des permissions de détente. Tendre douceur des matinales arrivées, accueil généreux et doux du vieux Paris embelli des premières splendeurs fragiles d'une nouvelle saison !... J'y ai retrouvé de vieux amis, échappée aussi à la tristesse des Flandres pluvieuses et obstinées : les dessins die Massonet, dont s'éclaira durant quelques jours la cimaise de la salle Goupil. Ravmond-Duncan, au geste noble, drapé du péplum* harmonieux, nous y convia pour célébrer la Belgique. Le rire de Libeau s'égrena aimablement et trouva quelques échos. Mme Yette Ferry, des Concerts-Rouge, nous charma par la grâce d'un délicat et émouvant talent. Les affinités d-'aujourd'hui et de jadis, qui lient la Belgique à la France, se trouvèrent proclamés par Colleye en une claire et vibrante causerie. Nos vieilles gloires wallonnes sacrées françaises y furent rappelées, depuis la cantilène de Sainte-Eulalie, née en terre du Hainaut, comme Froissart, gentilhomme chroniqueur, jusqu'aux plus jeunes, dont l'origine est souvent ignorée. En ses nouveaux locaux, dont l'hospitalité se diédie aux loisirs reposants des permissionnaires, Y Opinion wallonne ouvrit l'exposition d'oeuvres d'artistes wallons. Une superbe série des dessins de Massonet s'y étale. On y retrouve, avec plus de recherches, les belles qualités révélées dans les croquis qui classent Le Claque à Fond parmi les plus originales publications du front. La vie obscure, tenace et douloureuse du soldat s'y trouve merveilleusement décrite. Il est des dessins éloquents dont la valeur documentaire sera précieuse : heures moroses et lasses aux cantonnements sinistres, veillées patientes près des créneaux obscurs ; une étude de tête, « Cafajrd », est remarquable. Voici, l'arme à l'épaule, celui qui s'en revient des tranchées ; plus loin, le torse ployé sur l'harmonica gémissant, le musicien taciturne, dont la lente chanson fera rêver douloureusement dans l'-ombre étrange des soirs interminables ; voici encore les hommes pliés sur le labeur farouche, ceux qui s'agenouillent dans la claire église silencieuse pour le camarade tué, le groupe indécis des buveurs accoudés dans la salle basse dfun cabaret perdu, ceux qui pensent et qui s'ennuient immensément... Silhouettes crayonnées ardemment, précisées étrangement en la sobriété de leurs traits, d'une grande pureté de lignes. Le poilu doit aimer Massonet, dessinateur et poilu. Il le magnifie admirablement, A côté de ces évocations guerrières, les toiles de Fernand Verhaeghen font chanter la lumière de leurs couleurs. Des teintes légères s'harmonisent, et illuminent le vieux coin du Font-Neuf, se multiplient, éclaboussent tin fond noir et crépitent dans « Le feu d'artifice de Binche », un dessin wallon fait souvenir des aimables coutumes d'une tranquille et chère province, et, du couple cocasse des masques déambulant au défilé extraordinaire des grenadiers sous la frondaison lourde des hauts arbres, on se plaît à admirer F. Verhaeghen, peintre des fêtes carnavalesques. Et voilà comment, transfuge du front pour dix jours, j'ai retrouvé ici l'accueil fraternel des vieux amis de là-bas. Et j'en ai peut-être mieux aimé l'étonnante douceur du soir sous les proches arcades du Palais-Royal où s'enivra jadis la joie puissante de ceux qui s'en revenaient, des autres guerres. Rumeurs mourantes de la ville endeuillée de brumes violettes et caressantes... rondes enfantines qui s'éternisent autour du triste pleur d'une fontaine... parfums légers... paroles chu-chotées... sourires saignant sur des lèvres trop pourpres, douceur verlainienne et cruelle un peu de tes soirs, ô Paris J... Rien à signaler sur le front. Théo Fleîschman WALLONS! Les factures d'édition de l'Opinion Wallonne viennet d'être, une fois encore, augmentées dans des proportions qui fixent au total par 100 0/0, l'élévation progressive c}es prix d'impression et de papier ,depuis le début de notre journal. L'Opinion Wallonne dont l'existence est exclusivement basée sur l'abonnement, la vente au numéro et- les annonces, .se croit donc obligée de faire un sérieux appel à ses amis afin que leur concours s'efforce de compenser l'aggravation de nos dépenses. L'Opinion Wallonne a rencontré jusqu'ici de nombreux propagandistes dévoués au journal qui les défend, fidèles à la Wallonie immortelle que d'aucuns voudraient essayer d'assassiner. La rubrique Nos Partisans est la démonstration victorieuse du succès de notre action ,de la nécessité de notre effort, de l'opportunité de notre politique. Mais il ne suffit pas, en ces heures difficiles, de compter sur vingt mille lecteurs groupés autour de nous, approuvant la doctrine défendue dans ^'Opinion Wallonne .Je demande que chacun de mes lecteurs fasse autour de lui de la propagande et qu'il procure au journal un lecteur nouveau. Je demande que chacun de mes abonnés fasse un effort facile et m'envoie dès demain un nouvel abonné. Si tous mes abonnés veulent m'écouter et comprendre l'intérêt de cet effort minime que j'attendis d'eux, notre journal pourra traverser la période dangereuse que les circonstances de la guerre lui préparent. La politique de l'Opinion Wallonne en sera par cela même propa gée avec force, lille rayonnera davantage dans r;os rangs wallons. Donc, dès demain, Camarades qui aimez la Wallonie et qui êtesprêts à verser pour elle votre sang, dès demain, tournez-vous vers celui qui, par ignorance, par indifférence, par.négligence ou par lâcheté, n'est pas encore abonné à 1 O. U . et tout de suite faites lui souscrire, à votre journal, un abonnement. Si cela n'est pas possible, participez à notre fonds de propagande pour n'importe quelle somme. Voici encore quelques movens de nous aider : Nous envoyer les listes de Wallons susceptibles de s'abonner. Insister auprès des marchands de journaux pour qu'ils se fournissent de notre journal et pour qu'ils l'exposent en bonne place à leur éventaire. Nous signaler les endroits où l'Opinion Wallonne n'est pas encore mise en vente. , Mais ce qui est primordial, chers Camarades, cest de nous envoyer, par retour du courrier, abonnement au moins. N oubliez pas que les Flamands disposent de 12 journaux dont plusieurs sont quotidiens. Admettriez-vous que les Wallons se laissent custancer, une fois de plus, dans une heure aussi tragique et permettent que le seul journal qui les défende disparaisse, faute de fonds? Jai confiance dans mes Camarades wallons et j'attends leur réponse. Vive la 11 allonie libre dans ia Belgique indépendante ! D A VMflMn rtni i rur- Notre Anthologie Marcel Pàquot Né à Liège, le 7 juillet 1891, de parents wallons. N'a publié que de rares poèmes dans des revues ittéraires. Quelques autres, écrits pendant la guerre, ont :té reproduits dans l'anthologie des poètes-sol-lat du front belge. Marcel Paquot va fonder au front, avec son mi, le poète Louis Boumal, une revue littéraire : Les Cahiers wallons ». A paraître sous -peu : (( Dix poèmes de la Joie dl'aimer » suivi d'Un •Joël. « Wallonie », poème mis en musique par Georges Antoine. ■ En préparation : « Dans la Maison du Poète », (vers). GAtATÉE e t'apporte aujourd'hui, niailresse, liède encore lu sommeil maritime et des souffles salins, e collier que, pour toi, a pêcltê le marin ans la nacre et l'écaillé ou la perle s'irrore. .es humides baisers d'hyalines aurores «t donnèrent l'éclat des cristaux opalins t l'orfèvre a gravé hflbile. au dur burin, i médaille irisée où tournoie Terpsichore )e la pierre au métal, ton œil court ébloui t, devant ton miroir. Galatée, tu ris u clair ruissellement des grains sur ta poitrine. :ans voir, sous ta tunique élargie a dessein, oluptueusement steller en ta chair fine, riles fleurs de corail, blonds et roses, tes seins. SCYLLA Réveillée à la rive où l'ombre doucement, aux rythmes exhalés dan$ la fraîcheur des iles, chanta sur ton sommeil, fteréide gracile< et sema de parfuma tes longs cheveux flottants, tu rêves. L'aube agile en tunique d'argent, se mire au bleu cristal des vagues immobiles. Le ciel fleurit ta mer. Un rayon puéril met un baiser 'd'azur à tes lèvres d'enfant. Ton songe est plus léger que l'aile des mouettes capricieuses qui s'inclinent vers ta tête quand tu cueilles au roc la perle et le corail. De la dune, un pêcheur surgit audacieux Mais captant le soleil au miroir d'une écaille, tu plonges, lui jetant la clarté dana les yeux. TOUTE BLANCHE route blanche parmi les prés de la colline, - Volets clairs et roses tuiles, — La chaumière où notre amour, Dù notre jeune amour. De ses joies puériles fleurit les jours, 5'éveilLe au gai matin sur le bord de la route. res baisers m'y sont doux )u printemps d'air limpide et des fraîches lumières, Sn tes mains, des roses trémières Cueillies pour nous. Et là passent nos jours Vaïvement fleuris d'amour, Silencieux et lents et calmes comme l'eau Du grand fleuve indolent, qui beTce les roseaux Et baigne, a vagues lourdes, les prairies. Et nos cœurs confiants descendent vers la vie... - Dix poèmes de la Joie d'Aimer.) Marcel Paquot. ÉCHOS PHILIBERT VERDURE. Le successeur à la Chambre de M. A. Rastien, e parlementaire décédé, est un de nos confrères : kl. Philibert Verdure, directeur de l'Avenir du Bo-•inage, journal officiel de la Fédération boraine paraissant en temps de paix). M. Verdure n'était lue second suppléant, mais, le premier, M. Alf Dendal de Roussu, est décédé. * * * LA MEDAILLE DE LA REINE Mme S. Eckstein, infirmière au front belge, a 'eçu la médaille de la Reine Elisabeth. Mme Ecks- ;ein est la sœur de notre ami Cari Gœbel. * JULES DESTItEE. M. Jules Destrée, ministre de Belgique en Russie, a quitté Petrograd, accompagné de tout le nersonnel de la légation. M. Destrée est arrivé le 28 février à Helsingfors, où il résidera provisoirement.Le Coq Hardy. -ES CONTES DE « L'OPINIO&I WALLONNE » Un souper des liqueurs Au lieutenant G. P. — Ce souper était à peu près semblable à tous es soupers que l'on donnait quotidiennement dans :e mess d'officiers. Un mess plus ou moins confor-able,grâce à .'ingéniosité des cuistots qui avaient profité du dernier bombardement de Wulpen pour y aller approvisionner de poêles,suspensions,vais elle, marmites et autres précieux ustensiles... Un ness très coquet avec ses parois de sapin blanchies i la chaux, son toit de carton bitumé, ses jo is )erceaux de houblon en été, et ses gentilles peti-es flasques d'eau en hiver... Un mess plus ou noins exposé puisqu'il se trouvait à un coup de :arabine des tranchées sur la position môme de a ...° batterie ,position que les Havitzus de Slype levaient parfaitement repérée et agrémentée d'un :urieux parterre d'entonnoirs... Un mess agréable ^t joyeux en tout cas, par la franche camaraderie :t 1 esprit aimable de ceux, qui à l'accoutumée, l'y retrouvaient pour prendre leurs repas. D'or-linaire, ces réunions se déroulaient sans rien de spécial. A part, une libre gaîté et une bonne tumeur, comme n'en connaîtront jamais, les habi-ués des restaurants et maîtres d'hôtel, tziganes ;t cabinets particuliers. Car ces combattants de la première heure, ces meiens gentlemen !qui 'hier encore, n'auraient >sé se laver les dents sans employer de l'eau stéri-isée et qui criaient à l'horreur devant un match le boxe, ces dandies transformés brusquement en grognards, trappeurs et gauchos, s'étaient habillés si bien à cette rude et hasardeuse existence de ioldat, qu'ils la poursuivaient, presque naturelle-nent et sans heurt. Comme si vraiment, ils étaient lés dans un bivouac, comme si jamais ils n'avaient joui des multiples commodités de la vie mo-lerne et des raffinements minutieux de ces temps >eu éloignés où la guerre était mise dans le rayon les antiquités, légendes, histoires de sauvages, îoquecigrues et autres choses de cette espèce ! Cette fois pourtant, on pouvait remarquer que es conversations étaient plus bruyantes, les soupires plus larges, les voix plus hardies et les sujets noins graves. Chaque convive se laissait gagner )ar l'entrain des autres ; et l'entrain les chatouil-ait tous. On riait facilement, et d'un cœur léger. In tapinois, le souper changeait d'air. Ce n'était :>as un banquet précisément. ; mais il n'avait rien le la vulgaire godaiLle. Voulàit-on fêter la ren-,rée inespérée d'un ami sorti de l'hôpital ? Ou luelque nouvelle promotion ? Ou bien était-ce pour célébrer une récente victoire ? Il se peut, car en >e moment., Sir Douglas Haig s'amusait à éprou-Mr l'élasticité de la célèbre ligne Hindenburg. Moi, je crois plutôt que cette bonne soirée était le 'ésultat d'un heureux voyage du motocycliste at-aché au groupe. Ce charmant garçon chargé d'une mission à Dunkerque, en était revenu avec le side-car bondé lie flacons de diverses formes et différentes étiquetes. On pouvait les voir maintenant ces flaçons, •éunis sur la table en un alléchant quillier. il y avait là : Rhums, Cointreaux, Rénédictines, ?ines, très fines, à trois étoiles, Kummels aux :ristaux irrisés, Rrizards aromatisées, Vermouths, rurins, Madères épuisés dès le début et d'autres mcore et certain Scotch-Wisky que le lieutenant Prèzes attaquait et contre-attaquait avec un fleg-ne britannique. Oui, en toute sincérité, il me sem-)le que la douce amitié qui flottait dans cette itmosphère d'inimitié franche et de gaie familiarité s'échappait insidieusement de ces multiples jouteilles dont la présence exceptionnelle é^ait )our l'assemblée entière, une bonne surprise ! D'ailleurs, le commnadant Roain, patron de la cantine le déclarait sans détour. Les yeux mi-clos, os narines émues il dégustait avec amour une chartreuse de rare essence. A l'autre bout de l'étroite pièce, le commandant ^rat — -un vieux Congolais — racontait à J'au-nônier Van Tragranden les effrayantes péripé-ies d'tine chasse au rhinocéros. Celui-ci récoltait; sérieux, intéressé, avec, sous son uniforme thaki, la même dignité que jadis sous la sou ane.Ils étaient interrompus à tout bout de champ >ar le lieutenant Ridahu, jovial, égrillard et a,f-àiré. Il s'agitait comme un business-man à la Bourse et déclarait à qui voulait l'entendre oue ion père avait fourni autrefois des fers à cha-neaux au Grand Turc et des plats à-riz aux bruns 3ajpoutras de l'Inde. Puis, en bon fils d'indus-riel, il s'enquérait des besoins des Ouellé et des lôbouchés .possibles. Le lieutenant Dinel chantait )our lui seul, une romance sentimentale ; tout en umant dans une large (pipe que lui avait offerte ;a marraine lors de son congé. Parfois, la son-lerie du téléphone carillonnait dans un coin. Mors, le commandant Rouin quittait sa chaise et lécrochait le récepteur pour recevoir ou donner les ordres. Le major et ses deux voisins discu-aient sur la dernière offensive en Champagne. Vssis à l'écart, le capitaine Molarisse préparait l'étranges mixtures et les faisait goûter à son imi Rignon. Ayec la pétulance de la jeunesse, 3ida-hu passait de siège en siège et de sujet en m jet. 11 lâchait les princes nègres pour discou-ûr sur les raids d'autos ou commenter la poli-ique de maximalistes.

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This item is a publication of the title L'opinion wallonne: journal belge, indépendant belonging to the category Oorlogspers, published in Paris from 1916 to 1919.

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