L'opinion wallonne: journal belge, indépendant

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01 October 1918
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s.n. 1918, 01 October. L'opinion wallonne: journal belge, indépendant. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/p843r0r94w/
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OUI... MAIS LA FRANCE BAT L'ALLEMAGNE l„c Numéro: 10 centimes N° 79. ?" Annéê. — Du 1" au 15 OCTOBRE 1918 L'OPINION WALLONNE ABONNEMENTS S rRANCE 6 mois 5 £r. — 1 an 8 fr. ETRANGER — 7 fr. — 1 an 10 fr. Abonnement de propagande — 20 fr. Abonnem. Sous-officiers et soldats.. — 4 fr. ECONOMIQUE: — POLITIQUE — LITTÉRAIRE Raymond COLLEYE, Directeur Le l8t et le 15 de chaque Mois BUREAUX ? f, rue de V?lois — PARIS (1^ Téféphonoi Central 46-75 T.a publicité — reçue au bureau — n'engage pâf le journal L'O. Wj est quotidienne en Belgique IL FAUT RÉVEILLER l'Enthousiasme Wallon Censuré (•_«: ..•••:•• • • • • • • • • ••'••«•••• •* , . («-•: • • » • •' • •' r* •' * * 'Isi Coilin n'éc-riwil-il pas. il y a quelques ijours à peine, que nous étions devenus de (c pauvres bonshommes » 1 « De pauvres bonshommes », vous entendez bien ? c'est-à-dire des marionnettes, des être amorphes, neutres, sans sève, sans plus de ressort : des cadavres. Et c'est Isi Collin qui terii oela. Isi Coilin, un des plus fervents, iun des plus passionnés parmi les poètes de la terre wallonne- Il écrit cela, lui un Gaulois. lui qui s'enorguellissait — iadis — d'upaiirtenir à l'ai'istocratie intellectuelle française ; il écrit cela dans le moment même où la France victorieuse, dans un moment suprême d'énergie, terrasse le germanisme, anéantissant pour toujours l'idée obsédante, pour un trop grand nombre d'entre nous, de l'invincibilité de l'Allemagne. lï écrit cela, lui Isi Collin, le «Wallon de Liège, Censuré L'état d'esprit de Collin est celui d'un grand nombre de Wallons qui aiment — .je «.eux le croire — le petit coin d'Europe qui le leur, Censuré > • ., • . « «j . . ar»: '• • . • • • «w :•» c« •: tr«. • • • • •• •••• ■•_•] •• • (•-•j or»: bv wr»; r»>: c*.â: &i\j Vous me direz que je" vois les choses en noir, que beaucoup de Wallons ont gardé l'orgueil de leur race et de leur culture et qu'ils savent l'affirmer lorsque l'occasion s'en présente. J'en conviens. Mais coux-là, en général, sont plutôt des turbulents que des enthousiastes. Or, les grands coups de poing sur le zinc des comptoirs, les coups de pied dans les ia'oles et les beuglements de soirs de cuite ne nous servent de rien. Beaucoup de brnii et de gestes pour de minimes résultats.L'enthousiasme, dont je parle, c'est la ferveur dans l'attachement à une cause, à, une idée. Tous les Wallons devraient avoir la passion de la défense wallonne et française. Ils devraient apporter dans la lutte toutes leurs énergies, toute leur activité : ils devraient se sacrifier pour la cause, la grande cause, la cause sacrée. Ils ne le font pas. Ils n'ont plus — du moins ils ne semblent plus avoir — pour leur Wallonie celle adoration filiale qu'ont les Flamands pour la Mère Flandre. •• •• •-«] r« «; r»-»- r».«i t«".c i»>i («.c !v»i • • • c»:»i £»."•) '•>! • r» ». • • :<ni r» •' ar». :• *. u •: x»; • • «:•: c* •: (■•*•■ « • • • .• «j >.». • •: •*.••••• • . • • rr•: •• • Censuré Soutenez-nous donc. Soutenez-nous de toutes vos forces ; que l'Opinion Wallonne soit l'opinion de tous les Wallons. qu'elle soit l'expression du sentiment de tous, de la volonté de tous. Wallon toujours ! — La vieille devisé de nos drapeaux rallie-t-etle encore l'unanimité? (Test à vous de répondre. Nous comprenons que vous trouviez la lutte morne et dépourvue d'émotions. Je vous dirai ceci : Sous Napoléon Ier, l'amiral anglais Coliingwood fut chargé de défendre les côtes anglaises. Pendant plusieurs années il croisa dans les 'brouillards de la mer du Nord et de la Manche. Jamais il ne livra bataille. Rarement il abordait et pour faire du charbon seulement; .puis il reprenait sa croisière inlassable, moMtone mais nécessaire à ta sécurité de sa patrie. Derrière lui, il y avait toute l'Angleterre qui le soutenait dans sa lutte sans glaive, toute l'opinion anglaise qu'il sentait toujours ferme, intransigeante et confiante eu lui.- Censuré Mais nous voudrions voir cette foule augmenter encore. Nous voudrions réaliser l'unanimité de notre programme, i-e jour où nous approcherons de ce résultai, mous pourrons affirmer sans crainte que le salut de la Wallonie est assuré. C'est pourquoi, '(Wallons. votre devoir est de répandre par-■ tout l'Opinion Wallonne, de réveiller les 1 éndormis, Censuré Allons, les Wallons ! On nous dit. constamment que noire journal n'est pas assez fort. Ce sont vos vieux chefs qui vous disent cela. (Répandez donc. Répandez votre journal, travaillez. Vos amis flamands ont douze feuilles qui les défendent. Plusieurs sont quotidiennes. A quand l'Opinion Wallonne hebdomadaire ? Louis OE VILLEBS. > LE 9' DEJEUNER Franco-Wallon Cette réunion, organisée à l'occasion de la Fête de la Wallonie par l'Opinion Wallonne, fut un succès et marquera une étape dans l'histoire des aspirations 11a-rnanddrwallonnes. Nos amis y assistèrent nom Dreux. Mais le déjeuner eût dû réunir 150 couverts. 11 faut que nos partisans,après avoir lu l'article de Louis de Yillérs sur VEnthousiasme wallon, fassent leur meci cnlpa et se décident désormais a suivre plus assidûment les réunions wallonnes. Ces assemblées doivent être importantes, imposantes et toute la force de notre cause doit se dégager de laîfluence des militants. Il ne suffit pas d'être partisan du mouvement wallon dans son coin, dans son milieu. Il faut l'être en payant de sa personne afin de marquer par des démonstrations publiques la puissance de la doctrine wallonne. Quoi qu'il en soit, une excellente besogne fut accomplie dimanche et l'O. W. n'est pas médiocrement fière d'avoir provoqué cette importante réunion politique. Pour la première fois, un des représen-sentants du mouvement flamand a exposé, dans une réunion wallonne, le point de vue flamand et il a été applaudi avec chaleur.C'est le triomphe de !a politique d'entente flamando-wallonne de notre journal. M. Ilonse, rédacteur en chef du journal flamand Ons Vlaantleren, a prononcé un beau discours dont nous détachons ces passages : Interprète indigne des chefs flamands qui subissent sans faiblir le jou£ allemand depuis jualre longues années en Belgique occupée, ip'Jr-te-parole non qualifié des héroïques soldats qui défendent sur l'Yser en même temps que leur patrie, leur idéal de liberté et d'égalité, j'ai cependant, saisi ave-ï empressement l'occasion qui m était offerte ipai' M. le directeur de 1' <; Opinion Wallonne » de venir fêter ainsi qu'il m'y conviait la fête de ' « Union flamando-wallonne ». fit j'en suis heureux : il arrive trop souvent en effet que nos amis français se demandent avec une appréhension qui se mesure à la grande sympathie qu/ils éprouvent pour le peuple bolge ; mais que signifient donc ces querelles qui semblent diviser ce peuple renommé po<ur sa modération et son bon sens ? Les Wallons aussi, ne pouvant se dégager de l'emprise du passé, se sont portés à douter de . la possibilité d'une entente pius que cordiale qui devrait exister, entre les deux branches de notre nation. La cause de ces lamentables préjugés réside dans la campagne inexplicable que mène depuis des années certaine presse, qui, si elle avait touché des fonds allemands, n'aurait pas mieux pu opérer. E>h bien non ! Les Flamands ne sont pas des traîtres ; ni les Wallons. Il est triste de devoir dire des choses pareilles au moment où nous voyons tous les fUs de la patrie belge unis dans la croisade qui s'annonce triomphale contre l'envahisseur de notre sol sacré.Mais cette guerre, qui a causé tant de ruines, aura au moins eu comme-résultat pour tes Bel-gs, de leur montrer que Flamands et Wallons ont droit chacun à une culture propre et autonome.La légende de l'incompatibilité d'humeur des 'Flamands et Wallons a vécu. Flamands et Wallons peuvent et veulent vivre côte a côte, non en é'ignorant ou en se jalousant, mais en collaborant franchement et loyalement $u aévelopement de notre pays. Si on a douté de la possibilité de cette collaboration, c'est parce curon a voulu imposer auK deux branches de notre nation un bilinguisme qui eût été intolérable s'il n'eût été ridicule. Beulemans est peut-être un succès au théâtre, il ne le sera jamais dans la vie d'un peuple. Le monolinguisme, co-ns*::-tarut à vouloir imposer. malgré la volonté d'une notable fraction de la population, une langue qui lui est étrangère, a fait misérablement faillite lui aussi. Désormais, il est admis par tous que chacun a droit à sa langue. fl est consolant de pouvoir constater l'esprit nouveau du ptupl" belge, la première fois peut-être depuis les journées dont nous fêtons en ce fôur l'heureux anniversaire. Flamands ef Wallons peuvent dire qu'is défendent ensemble un programme qui est appelé ii faire de notre : a-trie une contrée florissante d'où sera extirpée l'ivraie de la lutte des langues. Pa.r ce discours, M. Ronse répondait à noire ami et collaborateur Jennissen qui s'était chargé de faire, au nom de l'O. IV., l'exposé du programme wallon pour marquer la signification précise de la réunion. Jen-nissen lit ce discours avec éloquence, netteté, logique et harmonie. Sa péroraison, montrant, aujourd'hui plus qu'hier et moins que demain, la Belgique wallonne, l'avant garde gallo-latine au service de la France prestigieuse, fut une belle page émouvante et acclamée. Notre directeur donna aussi la parole à M. Emile Pignoî, président de la Ligue de la Jeunesse républicaine, rédacteur en chef de la Société des Nations, qui exalta les amitiés franco-wallonnes et apporta l'hommage de la France à la Wallonie. Cette réunion fui une fête des Naliona- , iités. Ce caractère particulier sera sera développé dans un prochain déjeuner que nous annoncerons prochccinemenl.il y avait autour de la table wallonne un délégué américain et sa présence était sym'bolique. Il était à nos yeux ceiui qui représente les principes du droit des peuples affirmés par Wil-son. Au capitaine, notre confrère Paul-Louis Hervier. notre remerciement cordial. Il y avait au?,s* des Luxembourgeois, que notre directeur présenta en exposant la politique de l'O. W. sur la question du Luxembourg. Et cette politique aussi fut approuvée et les Luxembourgeois remercièrent avec émotion ics Wallons qui seraient ravis de voir leur minorité renforcée < par cet élément francophile que représente la population grand-ducnle, mais qui veulent cependant laisser, au nom du principe des nationalités, aux Luxembourgeois eux-mêmes le droit de fixer le destin de leur patrie. La réunion s'honorait également de la présence de quelques Wallons français, de ceux qui font partie en France de cette nation, wallonne dont M. Gossez dans les IlumblaSy Paul pennée, dans l'O. XV. ont tracé !es limites spirituelles. La France pax^eic^taite était représen tée par le fidèle docteur Beauvisage, sénateur du Rhône, dont la constance à nos réunions est mie leçon politique silencieusement donnée h ses collègues demeurant :lans la tradition d'une France ignorante des « affaires extérieure ». Mais voici, la place nous faisant défaut pour tirer de chaque présence à ce déjeuner la signification qu'elle avair, les noms de quelques personnalités notées au hasard : M. le' sénateur Beauvisage, le capitaine américain Paul Louis Hervier, le commandant M allez, directeur de La Paix, le lieutenant Jouet, avocat à la cour, M. Emile Pignot, rédacteur en chef de la Société des Nations, MM. Sclîroell et Siegen. directeur ot rédacteur en chef du journal Le Luxembourgeois.M. Ronsc, rédacteur en chef de Ons Vlaanderen, MM. Albert Mockel, membre de l'Assemblée wallonne, 'Emile Jennis- sen, délé'gué général des Amitiés Françaises ; Joseplx Hulet, président de la Ligue de la Défense wallonne ; M. Piret, vice-président de Ligue de Défense wallonne ; Marcel F.rànckson, secrétaire de la Ligue de Défense wallonne ; Lucien Marchai, directeur de la lielgfque Nouvelle, secrétaire de Sambre-et-Mcuse ; C. O. Goebe1, rédacteur en chef du Coq Wallon, secrétaire général des Jeunes gardes de .wallonie ; Michel Kips. journaliste ; Bri-son, trésorier de la Ligue wallonne de Schoerbeck : Au-?. Dérom, auteur wallon ; N. Le'blanc, compositeur wallon, etc., etc. M. Fritz Rotiers, directeur de la Chronique, assistait également à cette réunion, à laquelle nous eussions voulu voir représentée toute la presse belge. N'oublions point plusieurs dames animant le déjeuner de leur présence gracieuse et souriante. • LANDELIES. BNE STATUE fle LIEGE sur la PLAGE de la COHCOROE Samedi 5 octobre, les journaux de Paris publiaient cette note : <1 UNE PROPOSITION DE RESOLUTION A ETE DEPOSEE 'A' LA CIIAM* BRE, INVITANT LE GOUVERNEMENT A FAIRE ELEVER A PARIS, SUR LA PLACE 'DE LA CONCORDE, UNE STATUE PERSONNIFIANT LA VILLE DE LIEGE PARMI LES FIGURES DES VILLES FRANÇAISES QUE LIEGE, PAR SON HEROÏQUE RESISTANCE, A PERMIS DE SAUVER ET DELIVRER. » Nous avons aussitôt adressé à M. Jean Bon, député de Levallois. auteur de celte motion, nos compliments et nos espoirs dans la réalisation de sa noble proposition. Nous lui avons rappelé, mais élait-ce nécessaire ? que l'érection d'un monument à Liège, sur la place de la Concorde, fait partie du programme wallon. Au mois d'août 1903, noire éminenl ami le comte Albert du Bois publiait sous ce titre, La Neuvième Statue, un poème qui eut un énorme relenlisse-ment. La neuvième statue, c'est ù. Liège que le poète s'adressait ainsi : Si tu n'es point assise, illustre dédaignée. Parmi les nobles sœurs, sur la place baignée De l'or des soleils de Paris, Si lu n'est point assise, au milieu de ces reines, De ces villes de France aux prunelles sereines, Chers [ronls radieux on meurtris ; -'i tu n'as point ton trône, ô ma cité wallonne, Ll si l'on ne voit point ion sceptre et la couronne .lu sein du groupe impérial ; Dans tous les cœurs français, orgueilleux de leur race, 'la statue, 6 Française altière, aura sà place, Ta gloire aura son piédestal ! Albert du Bois, théoricien de lanationalilé: française, éveilleur de la fraternité franco-wallonne, n'a pas dans le vide lancé celte noble plainte. ». Censuré Ce n'est pas en vain qu'il s'écriait, en parlant de Liège : Vous recommencerez ! Vous referez l'Histoire ! Vous joindrez voire pierre au Monument râvé ! Et nous verrons enfin luire ce jour de gloire Qui n'est pas arrivé ! Vous suivre; le chemin q<ie suit toute la Race. <> Liège, vous suivrez l'impérial chemin_ \"os sœurs et vous, fixant vos ennemis en face, F.t la main dans la main! Censuré La divine statue au pur profil de femme, Qui nous dit votre fière et sainte ambition, Toute la Nation la porte dans son âme ! Toute la Nation ! Grâces 'soient rendues à M. Jean Bon, qui. a. lucidement et opportunément fixé par une proposition parlementaire, le désir fervent et la reconnaissance émue de toute la France. L'Opinion Wallonne. UH TÉLÉGRAMME DE H. POlfiCARÉ | E ROI SES BELGES Le président de la République a tait parvenir au roi des Belges un télégramme pour le -féliciter des succès obtenus. « Votre IMaijesté, dit-il, qui, aux Jieures sombres, n'a jamais désespéré de la justice et qui a donné à tous l'exemple de la constance c. de la fermeté, peut voir maintenant i'surore de la victoire éclairer ls sol indivisible des Flandres belges et de la Wallonie, n C'est la première fois, croyons-nous, aue les termes Flandres et Wallonie viennent ensenible illustrer un texte officiel.Censuré Félicitons-nous de ce progrès. NOTRE ENQUÊTE Faudra-l-il ajourner le Parlement belge après la guerre 'l Nous sommes encore obligés, en présence de !'abonda.nec des articles d'actualité, de rolarder la publication des réponses que nous avons, reçues. ABONNEZ VOUS ! WALLONS, Le moment est arrivé, plus grave. que jamais, de vous ABONNER A L'O. W. Souscrivez d l'Abonnement de la VICTOIRE ! Que nous conlinuerons à vous servir en Belgique Libre .4BONNES ! Envoyez-nous d'urgcnec votre adresse belge. II faudra que TOUS les Wallons fêlent la Wallonie le dernier dimanche de novembre. FETE DE LA WALLONIE DIMANCHE 24 NOVEMBRE! 1918 Salle des Sociétés Savantes, 8, rue Danton, Paris, à 2 h. 30 GRANDE MATINÉE D'ART WALLON Organisée par L.A LIGUE DE DÉFENSE WALLONNE Avec le concours de l'OrcîiesLre des Concerts Rouge et d'éminr.nts artistes wallons appartenant ïux principales scènes françaises Prix des places : 50 fr., 20 fr., 10 fr., 5 fr., y fr, 2 fr. Entrée générale : 1 fr. Droit des pauvres 0 fr. 25 et taxe d'Etat : 10 % ea plus. Bureau de location f~""ilnion Wallonne 9, ruo de Valois, Paris. Téléphone : Outrai 48 75, ECHOS UNE DECLARATION. Le gouvernement fait annoncer qu'il publiera très prochainement une importante déclaration sur la question des langues. S'agit-il d'un document par lequel M. Coore-man s'engagera à donner aux Wallons, comme aux Flamands, la satisfaction de leurs aspirations ? Nous réclamons depuis longtemps une déclaration semblable. Elle serait opérante et opportune. LA W ALLO MIENNE Le poème auquel notre ami et collaborateur Pignot, a donné ce titre et que nous publierons au prochain numéro, sera mis en musique par le compositeur N. Leblanc. Pignot nous écrit pour nous dire qu'il abandonnera ses droits d'auteur pour que soit apposée après la guerre dans les bureaux de YO-pinion Wallonne une plaque commé-morative groupant les noms des écrivains de Wallonie morts à l'ennemi. RENDONS A CESAR... La Patrie Belge de dimanche avertit ses lecteurs du beau ges-te de la duchesse de Vendôme accordant - 1.000 francs au comité pour l'érection d'un monument de la reconnaissance belge à la France. La Patrie Belge profite de cet événement pour revendiquer la paternité de l'initiative du comité en question. La Patrie Belge oublie que le premier appel aux Belges pour la création de ce comité a paru en juin 1917 dans YO-pinion Wallonne. Plus :tard, la Patrie Belge s'associa avec YO-pinion Wallonne pour réaliser ce projet qui vient d'être repris par le gouvernement. C'est un rien, mais nous tenons à cette rectification. Plus tard, avec la P. B., si notre confrère le veut bien, nous songerons à une manifestation de reconnaissance des Belges à la France. Elle ne comprendra aucune intervention officielle. Le cœur seul, le grand cœur populaire parlera... AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES... Ou « Suite au précédent ». La Chronique rend compte de la Fête de la Wallonie, du déjeuner organisé par l'O. W» Mais la Chronique ne cite pas l'O. W„ Un autre journal ne cite point non plus l'O. W. Dans la Patrie Belge, qui u'a publié aucune information concernant la Fête de la Wallonie, M. Maurice Wilmotte répond à notre enquête : « Faut-il ajourner le Parlement ? » Mais l'O. W. n'est toujours pas citée. L'O. W. est un journal gênant que ses bons confrères signalent le moins souvent qu'il est possible. L'O. W., qui ne craint aucune concurrence, s'amuse beaucoup de ce complot du silence, et elle fait aux journaux belges toute la réclame qu'ils méritent. Pourquoi NOTRE BELGIQUE, organe du mouvement catholique wallon, ne s'est-elle pas fait représenter comme nous l'y avions invitée, à la Fête de la Wallonie ? ET ALORS ? Un tas de gens écrivent à la Chronique, et la Chronique publie les meilleurs passages de leurs lettres. Un wallonnisant s'étonne que . la Chronique ne lève pas le drapeau des revendications wallonnes. Il demande pourquoi. Notre confrère imprime sereine-ment la question, mais il n'y répond pas. Il croit peut-être y avoir répondu par l'exposition de son programme. Gœbel en dit ici ce que tous les Wallons en pensent. La Chronique fait fausse route. La question de son correspondant reste posée. UNE GRAVE AFFAIRE A côté des plus importantes nouvelles de la guerre, VIndépendance Belge du 24 septembre consacre quarante lignes — ça n'est pas suffisant — au grave accident dont notre consœur, Mlle Maria Biermé, historiographe de nos souverains, vient d'être la victime» Mlle Biermé a donné une série de conférences en Espagne, sur la Belgique. On attribue généralement à cet événement l'accès de grippe qui a sévi depuis dans ce pays. « Malheureusement — dit notre confrère de Londres —• Mlle Biermé a dû interrompre sa mission. Mordue au Havre par un grand chien lévrier, elle a dû être transportée à l'hôpital de la rue Ancelot où elle reçoit des soins empressés. » Nous permettrons-nous de faire remarquer à notre confrère que son information, si sensationnelle fût-elle en elle-même, est cependant incomplète et nous laisse dans l'angoisse ! L'Indépendance ne dit pas où Mlle Maria Biermé a été mordue, ni dans quelles conditions, à quel endroit, à quelle heure ? On demande aussi le nom du chien. Reconnaissons toutefois que l'Indépendance ajoute : « En dépit de cette blessure dont elle a souffert beaucoup, son moral est excellent et elle rythme des poèmes, comme jadis Verlaine à l'hôpital. » Ici, avouons que l'Indépendance « cherre » un peu. Verlaine faisait des vers et ne le disait pas, et ses poèmes n'en étaient que meilleurs.P. S. — Au moment de mettre sous presse, nous apprenons que le chien qui a mordu Maria Biermé venait de lire quelques pages du dernier volume de notre consœur. Il va être nommé — le chien — membre d'honneur de la Société des Amis de la Littérature.Le Co^ Hardy. LITTÉRATURE BELGE, et Littérature Nationale fies jioètes ont plongé M. Dumont-Wil-den dans un grand embarras. Pourtant ca sont les poètes qui représentent le mieux la littérature d'une époque, d'un pays. Ilaj sont comme des clous d'or qui Axeraient la tapisserie des siècles et des races. Mais les poètes ont donné bien du mal à M. Du-monl-Wilden : ci On ne voit pas très bien, au (premier abord, ce que peuvent avoir, de spécialement belge, les somptueuses; évocations antiques d'Albert Viraud et les' œuvres philosophiques d'Iwan Gilkin », Mais M. Dumont-Wilden ne se décourage pas pour si peu. Après un premier abord, il tentera un second abord : n Si l'on exa-' mine 1 ensemble de la production, depuis vingt ans, on s'aperçoit que, tout en subissant presque immédiatement toutes les modes littéraires françaises, les (poètes belges ont malgré tout, et sauf exception,' un ton à eux n. Quel ton ? On ne nou3 ltf dit pas. et Les disciples belges de .Tammes et Heredia se distinguent des disciples français des thèmes maîtres, par certaines' nuances assez délicates, mais sensibles. » Quelles nuances ? Nous ne le saurons ja-, anais. Mais ce que nous remarquons très bien, c'est que ce style est plein de précisions fort obscures et que le tarabiscotagg; de l'expression y cache mal le brouillamini de la pensée. Par exemple, combien M. Dumont-Wdl-den conduit plus aisément sa lourde ma1*1' chine critique dans le champ des écrivains: de langue française et d'origine flamande î « Outrance de coloris, goût un peu barbare'^ pour les sentiments excessifs et les recherches verbales, une certaine ftpreté de vision », il n'est pas d'éloges qu'il ne leur,: décerne. Gomme ce serait commode de créer, avec leur seul concours, un nationalisme littéraire. Si l'on essayait ! Quelle: est donc l'originalité foncière de Maeterlinck ? M. Dumont-Wilden le dit très bien !' ii II a donné une forme française très pure û des rêveries morales d'une conception et' d'un tour tout germaniques. » Celle de Ver-i haeren : u C'est qu'il transpose en français-certaines façons proprement flamandes de penser et de sentir, n Tous deux sont des traducteurs, et Ch. de Coster en fut un au-' tre. Nos trois plus célèbres écrivains sont: des traducteurs. Belges, modelez-vous sur.: ces maîtres dont le génie vous indique la: voie. Et voilà comment on instaure un tra- -ditionnalisme.— Mais nous ne voulons pas. Notre mission ne peut être la môme. Nous ne recon-naisons aucune disparité entre notre pen-! sée et notre expression. Lorsque enfants encore, sous le peuplier etileboulpau natals, notre cœur et notre esprit s'éveillèrent &' la sensibilité et à la raison, nou.s découvrîmes qu'elles n'étaient pas en nous des choses neuves et spontanées, "mais qu'une sagesse acquise et puissante en dirigeait le cours et qu'elles allaient d'instinct, pour s« délivrer, â ces formes anciennes que nous devions retrouver plus tard, magnifiquement exploitées dans Villon, Ronsard et Verlaine. — Il n'importe. Des écrivains d'origine flamande ont décidé d'écrire en français et iparce que leurs œuvres, à cause de celle combinaison, de ce mélange — de celte confusion parfois — d'éléments, ont un accent,, une saveur propres — une originalité, une nouveauté de ^croisement — aisément discernables, nous fonderons sur cette parti-cularisation tout notre système littéraira belge. Les mécontents n'ont qu'il ombolteiV le pas. — Vous pensez que j'exagère ? Voyez avec quelle complaisance M. des Ombiaux, écrivain wallon, de sang wallon, cite un texle où Verhaeren conseille aux écrivains belges de ne pas trop s'appliquer a purifier leur pensée et leur style : tt Les écrivains français se spécialisent par leur élégance, leur distinction, leur intelligence, leur tact, leur finesse, leur espril. Ce sont' qualités précieuses, rares, uniques. Toutes fois, ne les convoitons pas trop ardemment, A les vouloir acquérir, nous atténuons, nous usons et nous perdons les nôtres. Ceux 'd'entre nous qui les croient posséder, ne les détiennent jamais que comme de3 parvenus, ils en usent gauchement... » Malgré toute fa vénéralion dont nous entourons une grande mémoire, nous refusons de souscrire à pareille déclag'alion'. Que, s'y rallient ceux des Belges qui ont découvert la langue française conume Colomb détrouvrit l'Amérique, nous n'y contredisons pas. Nous ne lès approuvons pas cependant, car c'est au nom de tels principes qu'on tente de justifier toutes ces errances, ces navrances et ces vacillances dont tant de livres, vieux ou récents, publiés en Belgique, nous ont donné le pé-, nible spectacle ; mais nous, écrivains d» qui le français fut la langue maternelle — et nous ne sommes pas quelques-uns, nous: représentons une race, plus de trois millions d'hommes — nous ne pouvons avoir,, d'autre ambition professionnelle, briguetf d'autre honneur et d'autre gloire que de la bien parler ef de la bisr écrire. C'est noire seule façon d'être fi5êiês — fidèles ù nous-mêmes, i nos anoÊSres, à notre pays, à nos institutions — et c'est une condition de notre dignité. Ces nuances mentales qui' séparent le3 écrivains belges de culture française, des écrivains français, et que M. Dumont-Wilden a tant de peine à faire sentir, qu'il ne croie pas que nijus en nions l'existence. Hlles existent, mais elles séparent aussi entre eux ies écrivains des provinces françaises. Ne les avons-nous pas vus tous, do î'Armorique et du Béarn, de l'Ardenne et du Roussillon, à. l'appel impérieux et pathétique d'un Barrés se mettre à cultfven leurs différences ? De là, naquirent, sous la; vigoureuse impulsion de quelques jeunes, Rens (passionnés, ces Marches de l'Est, do; Provence ou du Sud-Ouest et tant d'autres! revues qui révélèrent, sous ses mulTiplest aspects, l'émouvante diversité du génl» français. (A suivre.) Lucien Christophe.

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