L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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19 February 1915
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s.n. 1915, 19 February. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 23 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/h41jh3f49b/
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l&ro Année ? IV°. 119, t» cents (IO centimes} vesicirecaï S «3 février 1913 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Belae est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : IV.25. VOORBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charries Bernard, Charles Herbieû, Comité de Rédaction : % Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement f En Hollande fi. 1.50 par mots, payable par anticipation l Etranger fl. 2.00 „ „ La Pologen russe Pologne! La Pologne, pour l'Europe c'est un peu le Japon; l'étranger antrevoit les costumes d'un autre âge, des paysans en grand© capots qui tombe jusqu aux chevilles, affublés de bonnets poilus qui s'enfoncent jusqu'aux oreilles, et ayant sous chaque br-as une bouteille de Wodki, des paysannes souriantes dansant un Ivrako-wiiak ou une Mazurka. Pologne, mon cher lecteur, vous voyez à ce mot magique un pays sauvage, un pays archaïque en arriéré d'un siècle ou deux. Eh bien ! vous n'y êtes pas. La Pologne n'est pas une fable, un anachronisme naïf ; c'eôt un pays avec^des villes modernes, bien modernes, où vous trouverez des maisons comme vous en connaissez ailleurs, des gens comme il y en a partout, qui savent se servir du téléphone, ne sont pas stupéfaits devant une automobile et chez qui l'arrivée d'un aéroplane ne provoque pa6 un plus grand rassemblement qu'ailleurs. Le progrès a dit son dernier mot ici comme ailleurs et vous irez de Varsovie à Lcdz et de Kalisz à Lublin sans rencontrer 10 choc de l'imprévu,, de l'extraordinaire. 11 n'y a que les traditionnelles qualités de la race qui se sont fidelement conservees et les Polonais n'ont pas cesfîé d'être un peuple sérieux, actif et énergique. Le Polonais est essentiellement bon et d'une politesse sans pareille. Il ne vous dira pas simplement ,,dzien dobry" ^bonjour), mais ,,dzien dobry Panu" (bonjour à Monsieur) ,,Est-ce que Monsieur va bien?" Toutefois dans les petites villes et dans les villages, au lieu de bonjour et de bonsoir, on vous dit simplement „Niech bedzie pocliwalony Pan Jezus Christus". (Que notre Seigneur Jésus-Christ soit béni!) Sur quoi 011 répond : „Na ■vvieki wickow, Amen ! (Al éternité, Amen)". Sans être pittoresque, la campagne offre encore assez d'originalités pour mériter d'être connue. Dans la Pologne occidentale c'est la plaine, le sol est très peuplé et la terre est riche. Dans la Pologne méridionale la campagne s'orne surtout de forêts. Il y en a de merveilleuses qui s'étendent sur des wertas et des weretas. Maint bataillon autrichien qui cherchait là un abri s'y est enlisé. Les fameuses forêts de Tyszowce, ainsi qu^e celles de Lubartow (tout près de Krasnik), l'immense bois de Tomaszow qui mène de Zamosc à Rawa Russka (en Gali-cie), environ 40 km., tous ces bois cachent des terrains mouvants. Si vous devez renoncer à trouver le pittoresque en Pologne, il faut que je vous console ; il y est une chcse que vous y verrez sûrement, un peuple affairé, au courant du progrès, dont le commerce prospère monopolise plusieurs branches dans le marché mondial, des savants, poètes, musiciens et peintres qui sont célèbres dans le monde entier tels que Sienkiewicz, Przybyszewski, Pade-rewski, Styka, etc. , des villes telles que Varsovie ou Lodz, des capitales du luxe et de l'industrie, des architectures écrasantes, des faubourgs grouillants de peuple ëmacié, des cathédrales emphatiques et des palais grandioses. A peine la frontière de Sosnowice franchie, le contràste entre la pompe tudes-que de l'Allemagne et le laisser-aller bon enfant de la Pologne russe apparaît. Déjà à partir . de Sosnowice, la sensation de confort et de bien-être vous saisit ; à peine sorti du lourd style allemand de la grande gare de Kattowitz, dont la massive coupole et les immenses salles d'attenté impressionnent mais n'émeuvent pas, on ressent davantage le charme de ces peti-' tes gares aux couleurs, claires ressemblant à des maisonnettes de campagne. Plus vous irez, plus ce libre aller s'accentuera. Dans les villages, toutes, les maisons se ressemblent elles sont blanches et couvertes de paille. Très primitives, ces maisons sont plutôt pauvres. Le6 intérieurs sans caractère, mais ornés d'une profusion d'imagés pieuses, car tous les paysans de Pologne sbnt catholiques. La plupart des ,,Ghalupas" n'ont qu'une pièce; on y dort et on y mange. Et cette pièce n'est pas plus pavée à l'intérieur que la rue qui l'environne, on y marche sur la terre. Plafonds bas en bois; dans le fond deux lits sur lesquels on voit déux beaux oreillers très blancs, brodés de jaune efe ornés d'entre-deux à jour, Ils sont posés de biais avec une certaine coquetterie d'étalage. Ces deux oreillers représentent le seul luxe. La fumée d'un petit poêle s'échappe au dehors par une ouverture dans le toit. La misère ne s'v sent pas parce que tout le monde est pauvre, ignore le luxe, les modes et vit dans une sorte d'inconscience d'un autre sort. Lés hommes vêtus très sobrement,et comme leurs ancêtres,portent en hiver une fourrure en peau de mouton et en été une veste en toile qui s'enfonce dans une culbtte bouffante. Evidemment cela leur est plus commode, de même que leurs longues bottes. .Les paysannes ,,Chlop-ki" aux joues roses et coiffées d'un mouchoir turc portent un collier de corail, qui souligne la fraîcheur de leur visage. La jupe de coulèur très voyante est recouverte par un tablier blanc. La taille paraît plutôt épaisse mais cela provient de nombreux jupons superposés pareils à ceux dont les femmes du peuple héérlandai6 se font une gloire. Aujourd'hui la noble Pologne est.mise à feu et à sang. L'ennemi avait débordé pom me un torrent à travers ce pays.^ Le spectacle est infiniment triste, grandiose aussi, comme l'âme slave. La campagne est déserte. Les jeunes paysans sont tous partis à la guerre. Ils vont à la guerre comme ils vont à l'église catholique. Il semble qu'ils accomplissent un rite. S'ils chantent c'est encore avec gravite. Les femmes et les vieillards conduisent les voitures de ravitaillement tout en suivant les troupes. Bientôt les voitures ont enfoncé dans la boue jusqu'à l'essieu. Mais conducteurs et chevaux sont solides. Là où deux bêtes ne suffisent pas, on en met quatre, on en met six. Les femmes poussent de grands cris ,,heta, heta, wischta, wio!", le fouet siffle; et les ravitaillements peuvent quand même suivre. Il doit y avoir plusieurs dieux des armées, car la Pologne a aussi le 6ien. qui commande le respect et l'assistance aux malheureuses victimes, et surtout ia pitié pour les blessés. Celui de la Pologne, c'est le Christ, qui s'est sacrifié pour l'humanité. Celui des Allemands c'est Teutatès, l'antique idole à laquelle il fallait de sanglants sacrifices. Les journaux allemands nous annoncent, que l'armée allemande ne peut que se louer de la générosité, des sentiments pieux et humains de la population polonaise. , Les habitants de Pabjanice en fuvant, dit le correspondant d'un journal de Breslau, ont déposé les blessés autrichiens dans des maisons où ils ont laissé du pain et de l'eau. Ailleurs, un vieux paysan, blessé à la jambe, se penche, sur un blessé allemand qui a le bras arraché. et s'efforce d'arrêter l'hémorragie, pendant que le 6ang coule en abondance de sa jambe blessée. Ce peuple est reaté ce qu'il a toujours été, imbu d'un sentimentalisme extraordinaire. Et je pense avec une certaine mélancolie à ce que doit être l'existence de ces braves gens opprimés. En ces jours de soucis et de douleur, l'infortune de la vaillante Pologne est un surcroît d'amertume, qui nous serre bien cruellement le coeur. A tous ces opprimés nous jetons un cri d'espérance : La Pologne est vaincue, elle se relèvera. La Pologne est vaincue, mais elle revivra. Henri Habert, "il 1 111 Réhabilitation L'oeuvre d'art, même médiocre, a en soi une grande vertu. Elle porte à l'exaltation. Les chefs de police, psychologues par métier, le savent bien, eux dont le premier soin est de défendre la représentation des oeuvres dramatiques susceptibles de porter à l'imagination de la foule, aux heures d'effervescence où le peuple demande plus de liberté. Un simple chant peut déterminer une telle réaction sur l'âme des masses qu'il n'a pas fallu plus qu'un couplet entonné par quelque révolté au coin d'un carrefour pour entraîner la chute d'un régime politique ou la libération d'un peuple. Il est défendu de chanter, maintenant, en Belgique. Cette Brabançonne dont naguère on saluait les vainqueurs des concours de bétail gras, cette ritournelle qui eût donné la fièvre à Rossini mais qui fit pleurer Charles De Coster exilé à Paris, imaginez qu'elle retentisse brusquement Grande Place, à Bruxelles, et voici des conséquences incalculables. Mais il n'y a pas que la musique. Pour parler moins directement à l'âme, la peinture, elle aussi, par la représentation des hauts faits de notre histoire, peut créer ce que l'on pourrait appeler un état lyrique. Et, fort prudemment, les Allemands qui ont ordonné la réouverture des musées, à Bruxelles, ont eu bien soin de garder closes les portes du Musée Moderne. O ce n'est pas pour les raisons qui ont ameuté les âmes timorées contre le Faune Mordu de Lambeaux. Bien au contraire. C'est à cause de cette honnête peinture historique où les Nicaise de Keyser et autres directeurs d'académie ont épuisé tous les poncifs avec une obstination qui mérita justement, le mépris des esthètes et les sarcasmes des gens de goût. Mais maintenant... Par exemple, ces tableaux ne sont pas devenus meilleurs ni pires. Mais combien ils. ont gagné en intérêt. Que nous nous trouvions brusquement transportés dans ces salles du Musée où, sans doute, dans l'abandon des derniers mois, les araignées tissent leur toile, et voici que nous sentirons comme un torrent de sensibilité emporter notre coeur et notre cerveau. Car derrière ces- grandes et plates images c'est tout notre passé d'héroïsme et de gloire qui anime, qui troue* et qui fait vivre _ ces vastes murailles. Communiers brandissant leur lourde pique, gueux terrassant sous son genou quelque fantassin espagnol étouffant dans sa cuirasse, blouse bleue et cocarde tricolore du volontaire de 1830, que de vertu exemplaire dans ces attitudes ■ figées et théâtrales, que de motifs d'exaltation, que de raisons d'espérer! Les oeuvres d'art seules ont généralement le don d'exaspérer l'autorité. Evidemment la fermeture du Musée Moderne de Bruxelles, par les Allemands, ne suffit point pour que nous tenions désormais.pour artistiques des oeuvres de compilation et d'érudition. Mais elles conservent au fond d'elles-mêmes quelque chose qui les hausse au même niveau. C'est une véritable réhabilitation.Ç. B. En Belgique. A Bruxelles. A Bruxelles. Il existait à Buggenhout un l^ois magnifique. Les arbres les plus beaux entremêlaient leurs feuillages. Bref, un des jolis coins du pays flamand.. Aujourd'hui, il n'en reste rien, ou presque. Et les dégâts se chiffrent à quelques 300,000 francs! Le parquet de Bruxelles s'est rendu sur place aux fins d'enquêter. Il a interrogé certains campagnards, accusés d'avoir fait le commerce des bois... au détriment du bois de Buggenhout. Mais ce n'est pas encore ca qui fera repousser les arbres! • » * Dans la coquette commune d'Ottignies, où tant de Bruxellois allaient les dimanches d'été passer la journée, 55 maisons ont été brûlées. * * * Le fait suivant s'est passé dernièrement dans une commune des environs de Bruxelles. Un habitant de l'endroit — un vieillard qui jouit de la considération générale — se rendit chez le commandant militaire à l'effet, de se conformer à certain règlement établi par nos ennemis Après une longue attente, il fut reçu par le commandant lui-même, un Hanovrien d'une cinquantaine d'années dont la morgue augmente de jour en jour parce que les habitants de la localité s'obstinent à ne pas le saluer. „Sprechen sie deutsch?" dit-il brusquement au vieillard qui lui expliquait en français le motif de sa démarche. — Non, lui fut-il répondu. — Che zuis Allemand, hurla l'officier, et che feux qu'on me barle allemand! Alors, très digne, son interlocuteur riposta:„Je suis Belge et ne parlerai que le f 'iiçais." L' histoire — absolument véridique — it pas si l'autre n'en a pas gagné îi jaunisse... ,J • » * L'Allemagne a fait massacrer en Belgique le meilleur de ses troupes et voit de jour en jour diminuer d'une façon effrayante le nombre d'hommes que l'âge rend aptes aux services de l'armée. Aux environs de la capitale belge, les voies ferrées sont surveillées actuellement par des hommes de 45 à 60 ans, alors qu'elles étaient gardées auparavant par de jeunes soldats. Mieux que cela: on a équipé et armé les boys-scouts et ces vilains gamins font l'exercice dans le parc ou plutôt dans ce qui en reste. Dans quelque temps, l'armée allemande se composera de vieillards et d'enfants .... * * * Quantités de lettres anonymes arrivent encore journellement à la Komman-dantur de Bruxelles et d'ailleurs; la plupart sont jetées au panier. C'est à croire que quelques-uns de nos ennemis sont plus raisonnables que certains de nos compatriotes, Et ce n'est pas peu dire ! Que les calomniateurs se méfient : tôt ou tard ils seront connus. Que les traîtres à la patrie prennent garde ! * * * Pour faire suite à l'article publié pai ,,L'Echo Belge" du 7 courant, voici quelques renseignements relatifs aux ,,feuilles de choux" qui paraissent quotidiennement s Bruxelles : „La Belgique",fondée au début de novembre s'imprime 5, Montagne de Sion. Elle ne comporte généralement que deux page§ de grand format et se vend dix centimes. Sor rédacteur en chef fut autrefois correspondant d'un journal parisien et dirigeait, avanl l'ouverture des hostilités, le quotidien ,,Boursier" de Bruxelles. ,,Le Bruxellois", dont la fondation remonte à fin septembre, est de format plus réduil que „La Belgique". Son papier est auss: plus grossier. Il se compose de 4 pages e1 coûte un sou. Il s'édite 45, Rue Henri Maus „L'Echo de la Presse Internationale" î le même aspect et le même format que le précédent. Il vit le jour à la fin de décembre Malgré son jeune âge, sa manchette porte cette prétentieuse mention: „2e année" Il est imprimé 20, Rué du Canal et st vend cinq centimes. Heureusement pour eux, nos compatriotes parviennent à se procurer de vrais jour naux belges et français, et ce à la grande fureur des envahisseurs. • » • Depuis un certain temps, les Allemand! ne permettent plus l'envoi de correspondances en Hollande par l'intermédiaire de la Croi: Rouge de Belgique. * * * Nous apprenons avec regret la mort di commandant Georges JLe Marinel, un de noi C/ongolais les plus distingués. » • • Le bourgmestre de] Bruxelles, M. Max avait reçu à l'occasion du nouvel an dei vœux du Comité de l'Association de 1< Presse belge. Il vient d'y; répondre pa] l'admirable lettre que voici : Fort de Glatz, 15 janvier 1915 „Messieurs, „Vous -avez été assez aimables, à l'occasion du nouvel an, de m'adresser à moi I votre ancien collègue, vog meilleurs vœu* et vos témoignages de sympathie. J'ai été très ému de cette pensée cordiale dont je vous remercie de tout cœur. Je suis fier, Messieurs, d'avoir été des vôtres et je conserve comme un des meilleurs souvenirs de ma jeunesse celui de ma carrière dans 'le journalisme. La presse est chez nous le miroir vivant du tempérament national, de cet esprit courageux, de ce besoin de liberté et d'indépendance qui est si fort ancré dans l'âme belge. Peut-être dois-je à votre contact ce caractère indiscipliné qui m'a mis en conflit avec les autorités allemandes. ,,Le journalisme, a-t-on dit, mène à tout, même, comme vous le voyez, jusque dans les forts de Silésie... „Mais ma conscience me dit que quand j'en suis arrivé là, je n'ai pas déchu du chemin de l'honneur et je vous promets que je ne sortirai de prison que pour suivre encore la même route...." (Sé) AD. MAX. Inutile de dire que cette lettre s'adresse à tous les journalistes conscients de leur dignité et qui ont refusé de paraître sous le contrôle d'un Wertheimer. Cetts lettre est une leçon.... pour les autres. A Anvers, Vous souvenez-vous que M. De Vos— Van Kleef, imprimeur, domicilié rue Rouge à Anvers, avait essayé de nous faire publier une lettre de rectification à l'articulet publié sous cette même rubrique et rédigé comme suit: „Les Allemands font la concurrence aux feuilles flamandes et françaises." ,,Ils ont fait paraître, sous le titre ,,L'Avenir", un .petit papier qui s'imprime chez De Vos, rue Rouge." M. De Vos nous assurait que ce journal „se composait exclusivement d'Anversois dont les convictions patriotiques ne font de doute à personne" (sic). Et malgré la demande que nous avons adressée à M. de Vos, en ce moment là ! réfugié en Hollande, de nous communiquer ! les noms de ces patriotes éclairés, jamais plus la prose de l'imprimeur de ïa rue Rouge ne nous parvint, — évidemment ! Le petit truc du De Vos—Van Kleef n'avait pas réussi et nous avions raison en l'accusant de publier, en français, une feuille allemande. Nos lecteurs en jugeront par l'articulet suivant qui parut dans le n° de „L'Avenir" du 17 janvier. Il concerne la superbe lettre de Mgr. Mercier. „Pour le fond, la lettre pastorale ne diffère pas des attaques que nous ont servies les littérateurs français, ou franco-belges, de Maeterlinck à Anatole France, Richepin et autres (sic.) „Ce que votre correspondant dit du sauvetage de la France s'y trouve d'une façon étrange: „Nos soldats sont nos sauveurs. Une première fois, à Liège, ils ont sauvé la France, une seconde, en Flandre, ils ont arrêté la marche de l'ennemi sur Calais." „C'est en plein la mentalité franco-be1ge d'avant la guerre où il était devenu impossible de distinguer encore, ces dernières années, la patrie belge de Ce que nos soi-disant patriotes appelaient la patrie commune: la France. „C'est cette mentalité qui nous a précipités dans l'abîme effroyable de notre propre destruction. „Justifier cet aveuglément devant Dieu, devant les hommes, devant l'histoire semble être le but principal de la pastorale. „Le sauvetage de la France, de l'Angleterre et sans doute aussi de la Russie voilà à quoi a servi l'héroïsme de nos soldats. „C'est une guerre sainte. C'est un acte de charité. D'un coupable elle fait, sur l'heure, ; un saint." ,,Le Coran ne dit pas autre chose (sic)." Et ce n'est pas tout. Suivent d'odieuses attaques contre l'Angleterre et la France, ' „causes de tous nos malheurs" (sic.) M. De Vos-Van Kleef a-t-il essayé de nous 1 tromper ou a-t-il été trompé par ceux qui représentent la rédaction de „L'Avenir" et ■ qui sont, l'un, un ex-agent de change, l'autre 1 un ex-capitaine de feu la garde civique, ' président — par surcroit — d'une société patriotique! # * » 1 Une dame d'Anvers, qui vient d'arriver à Middelbôurg, raconte ce qui suit: ; A force de beaucoup cle patience et après " de grandes difficultés on parvient encore à » se procurer un passeport. Tous les jours, environ mille personnes se présentent à la kommandanturj mais c'est à peine si dix i d'entre elles parviennent à se procurer le . papier précieux. La population est visiblement déprimée, mais elle ne s'occupe pas de la présence des nombreux Allemands. L Pendant les auditions musicales, Place . de la Station, il y a beaucoup de monde, car le nombre de sans-travail est grand, mais au moment où la musique allemande entonife „Die Wacht am Rhein", toutl'audi-! toire s'en va. ' Nulle part , on ne voit encore un drapeau î belge, mais beaucoup d'Anversois se parent des couleurs nationales. On répare en ce moment les maisons situées derrière le palais de justice, qui, lors du premier raid aérien ennemi, furent si ■ sérieusement endommagées. Les c n > s qui avaient été placés devant l'entrée de la. gare centrale, la gueule tour née vers l'avenue De Keyser, ont été placés plus à côté.. Ceux qui se trouvaient sur les fortifications ont disparu. Grâce aux mesures prises par l'administration communale, la population ne manque de rien. A Gand. 'Le Conseil communal a autorisé l'installation de baraques foraines : magasins, cinémas, etc., à la plaine St. Pierre — où se tient une grande foire chaque année à cette époque, — à condition qu'il n'y aurait pas de musique. Le Conseil a pensé sagemeut (i\ne fois n'est pas coutume) que c'était la meilleure manière d'aider les malheureux forains si éprouvés par cette guerre. * * * Quatre cents habitants qui avaient été emmenés en captivité en Allemagne sont rentrés à Lebbeke. La grande fabrique de P. F. de Naeyer a repris le travail après i six mois de chômage. Six cents ouvriers I retrouvent ainsi une occupation. A M ta y. La population est rationnée à 150 grammes de pain par jour et par habitant. Les lundis, mercredis et vendredis, a lieu une vente de bons de pains au prix de 38 centimes pièce. Muni de ce bon, l'habitant se présente chez un boulanger à son choix et en échange reçoit le pain. Moyennant un droit de 5'centimes par semaine et par ménage, au profit de Comité de secours, la remise des bons de pain s'effectue à domicile le vendredi par les soins du facteur des postes. Les vendredis et samedis, les boulangers peuvent faire encaisser leurs bons aux bureaux de la ville. Ils ne peuvent recevoir en farine que l'équivalent des bons rentrés. Aux personnes désireuses de fabriquer elles-mêmes le pain, le Comité de secours vend 3/4 de kilo de farine au prix de 34 centimes. . Ces personnes ne peuvent pas acheter de bons. A C iraesr. Tout est calme en ce moment. La ,capitale du Condroz" n'a d'ailleurs pas souffert du passage des Allemands. Toutefois, nos ennemis frappent, comme partout ailleurs, les habitants de contributions diverses. Ainsi, l'emploi d'une bicyclette entraine une certaine redevance payable hebdomadairement ; l'usage d'une voiture coûte 12 frs. 50 par mois ! A WercSiter, Werchter, commune des environs de Louvain, comptait 2700 habitants au jour de la déclaration de guerre. Une vingtaine de ceux-ci ont été tués et 252 maisons, dont l'église, — monument classé parmi les plus intéressants — ont été brûlées sans aucun motif. Parmi les bourgeois tués, il y en avait de tout âge, même des septuagénaires. Personnellement, — nous écrit notre correspondant — j'ai découvert 6 cadavres de bourgeois à peine recouverts de 10 centimètres de terre et dont les pieds étaient à découvert ! Les habitants restés à la commune, y compris femmes, enfants, malades et infirmes, ont été envoyés à Louvain et une partie en Allemagne. Ceux-ci ont été maltraités, mal nourris et frappés à coups de crosse. Parmi les prisonniers il y en avait 2 de 84 ans : les nommésPacteetDomineetVervoort Antoine Ce dernier est mort, n'étant plus d'âge à supporter de tels traitements. Quant à Patteet, il a été retenu en Allemagne pendant 80 jours, maltraité, mal nourri, ayant couché parterre pendant plusieurs jours. Plus tard seulement, il fut enfermé dans un hangar; pour tout lit quelques copeaux sur le ciment. *• * * A Werchter, nos ennemis ont installé sur le pont de la Dyle un véritable arc de triomphe, haut de 6 mètres et représentant un char romain attelé de 6 chevaux. Par dessus, une statue romaine de grandeur naturelle, jolie femine tenant majestueusement les brides. On ne sait pas d'où provient cette statue. Une grande banderole traverse l'arc de triomphe, portant cette phrase (en allemand): „Au guerrier vainqueur". Presque toutes les maisons, ajoute notre correspondant qui revient de Werchter, ont été pillées. Naturellement, les plus belles, dont les villas, ont reçu des visites intéressées. „La maison de mon meilleur ami, continue-t-il, ne contient plus rien que des meubles détériorés; les glaces et les portes sont brisées. Il n'y a même plus trace d'un vêtement. Quant au vin, il a été bu jusqu'à la dernière goutte et la literie s'est volatilisée. Tous les objets d'art de valeur, dont quarante tableaux de maîtres, ont été enlevés de leur cadre et l'argenterie, les bijoux, les actions ont disparu. Mais les immondices et les ordures laissées par les soldats allemands s'élèvent jusqu'à 75 centimètres de hauteur! Notre correspondant témoignera de tout cela devant la commission d'enquête que l'Amérique voudra bien — nous l'espérons — envoyer en-Belgique, après la guerre. les FH^radlreSo L'auditeur militaire de la Flandre, M. de Groote. est mort subitement à Fumes. La taxe Illégale. Le Couvernement belge proteste contre un nouvel acte abusif du Couvernement Allemand, En. entrant en Belgique, les troupes allemandes 11'ont reculé devant aucune violence pour terroriser la population, elles ont détruit des villes, incendié des fermes, ravagé les campagnes, massacré des citoyens inoffensifs. La fuite a été pour beaucoup le seul moyen de sauver leur vie et de garder leur honneur. La terreur a gagné le pays-tout entier et par une ironie raffinée le Gouvernement allemand veut, maintenant punir le9 absents, c'est-à-divo ceux qui, effrayés par la barbarie de ses procédés se sont résignés à abandonner leur patrie et leur maison parfois incendiée pour vivre péniblement à l'étranger. Par un arrêté du 16 janvier 1915 le Gouverneur Général vient de décider que les Belges ayant quitté volontairement leur domicile depuis le début de la guerre et non rentrés en Belgique avant le lr mars 1915, seront frappés d'un impôt additionnel et extraordinaire, fixé au décuple du montant de la contribution personnelle à laquelle ils étaient soumis pour l'année 1914. Par le fait qu'elle est en opposition avec les principes de l'équité et du système fiscal en vigueur en Belgique cette imposition est contraire aux articles 43, 46, 48 et 49 de la 4e Convention de La Haye. C'est par une subtilité qu'elle revêt l'appa-rance d'une contribution personnelle analogue à la contribution personnelle établie par les lois existantes, alors qu'elle en est essentiellement différente. Au lieu de respecter la Constitution et les lois du peuple belge elle les méconnaît au double point de vue de l'égalité et de la liberté. Elle distingue entre les contribuables, elle no vise qu'une catégorie : les absents ; et même qu'une catégorie d'absents. Elle dénie aux ci-| toyens le droit de juger des raisons qui peuvem commander leur éloignement du pays, raisons de santé, d'affaires, de famille, de leur habitation, de leur usine, crainte des périls de guerre. Elle les frappe dans l'exercice de leur liberté individuelle et elle les frappe 6ans aucun égard. Au lieu de reposer sur une légitime présomption de revenu déduite de signes apparents, constatés dans un délai rapproché (maison occupée, domesticité, etc.) elle repose sur un rôle arrêté le Ir mars 1914 d'après des bases qui pour beaucoup ont été complètement bouleversées par suite des opérations militaires. Elle méconnaît de la sorte toute l'économie du système fiscal belge. Au lieu de laisser au pouvoir judiciaire, con-formément à la loi du pays, la vérification des conditions de l'assiette de l'impôt et notamment de l'absence, elle s'en réfère uniquement au pouvoir exécutif de fait, c'est-à-dire au fise allemand, intéressé directement aux rentrées les plus considérables et qui appréciera sommairement sans débats publics et contradictoires.Au lieu d'avoir un taux jnodéré elle s'élève à la hauteur d'une spoliation. Elle vient s'additionner à toutes les autres contributions; elle se trouvé fixée au décuple de la contribution personnelle qui apparaissait comme normale avant la guerre ; sous peine de contrainte elle | doit être exécutée à un moment où il n'y à ni ; revenu; ni disponibilité ou un moratorium légal et des embarras de fait arrêtent tous les payements. Elle est en réalité une confiscation déguisée.Cette charge nouvelle est d'autant plus odieuse que le pays a été ruiné par la guerre, par les réquisitions et les amendes collectives, par les . nombreuses saisies et les transports en Allemagne du bétail, des denrées alimentaires ' et des matières premières nécessaires à l'industrie. Tout en ordonnant le recouvrement des impôts établis par les lois existantes, le Gouvernement allemand a encore, tout dernière-! ment, réclamé une énorme contribution de guerre, équivalente à vingt fois le montant des taxes et contributions perçues annuellement par les neuf provinces. Il n'a obtenu le vote des Conseils provinciaux, pour cette contribution mensuelle de quarante millions, qu'après avoir fait le 14 décembre 1914 la déclaration formelle que .jd'autres impositions ne seraient plus impo- Içées au pays". C'est au lendemain de cette déclaration, et de ce vote qu'est prise l'inique disposition concernant les absents. | Pareille imposition, n'est pas seulement une ' méconnaissance de la Convention de La Haye, elle est encore un manque flagrant à une promesse récente et solennelle. * * * - On a pu remarquer que dans l'avant dernier paragraphe du communiqué officiel du ministre de Belgique à La Haye sur la taxe sur les absents, nous avons employé le mot „restitu-tion" au lieu du mot ,,repétition". En effet ce dernier terme qui est l'expression juridique pour signifier la restitution de l'indu, aurait pu n'être j>as compris par tous nos lecteurs. C'est ainsi que nos confrères hollandais l'ont traduit' par uri- véritable contresens, en laissant entendre que la taxe aurait pu être exigée une seconde fois. Ceci comme mise au point. Administrations des Chemins lie fer, Postes, Télégraphes el Téléphones de l'Etat beige. Avis! Le Directeur du 'service des paiements d'Amsterdam nous prie de faire connaître aux intéresses que les paiements des traitements et salaires de décembre et mois précédents et les pensions de novembre «t mois antérieurs auront lieu corùme suit: lo. ù Leeuwçrdcn le mardi 28 courant à 11% h. du matin au local ,,Nieuwe Buren" 88, comprenant la province de Friesland; 20. à Ctroningue. le mcrcedi 24 courant à 0 heures du matin au local habituel comprenant le sprovinces de Groningue et de Drente. Les épouses des militaires et les ayants droit habitant ces contrées sont priés de s y rendre.

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