L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 07 March. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/m901z4313z/
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3ômo Année N°. 865 5 cents "Mercredi 7 mars 1917 L'ECHO BELGE Journal csasotidien du malm paraissant en HoSH^rade L'Union tait la Force, \ ■■■■rrr———— "* s,» gs? noire nom ne Famille. Toutes les lettres doivent être adressées v00HBUBGWACr"34l.240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en CïieS : Gustave Jaspaers. ' _ . „. . „ ( Chnrles Bernard, Charles Hertoieî, om> e ac on. ^ «jen<£ Chambry, Emile Painparé. t-oar j<s3 antionces, abonnements et venta au i.isnéro, s'adresser à l'Administration du jout-nai: N.Z. Voorlburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 177S. Abonnements: Hollandefl. I.SQpar inois. Etranger H. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Lettre de Paris. Les morts vont vite. Ils vont plus vite aue jamais en temps de guerre C est a S si, au milieu des préoccupations pre-P 7« le public détourne un instant son Sien £ur songer à des hommes^ui r ^ovaiciPiit et qui, -en d autres temps, eussent eu les honneiirs du plus bel eu-terrement. Carolus Duran, qui fut un des Ses les pins choyés du Paris mondain II- officiel et qui, d'ailleurs, en son bon temp= ne manqua pas d'un certain_ talent aimable et facile, a eu des funeraolles presque confidentielles, et si 1 on a attache un peu plus d'importance a la mort d Octale Mirbeau c'est qu'il a. laissé un testament qui était en quelque 60rte l'expression du remords de toute une génération. Mirbeau, dont presque tous les livres tirenu scandale à leur époque, était le type de ces écrivains d'avant-guerre qui, sous pretexte de moraliser, tracèrent de la société française un portrait tellement poussé au noir qu'il suffisait, aux pédants allemands de-les découper plus ou moins habilement pour faire des tableaux plus ou moins colorés de ce qu'ils appelaient la décadence française. 11 y a incontestablement beaucoup de talent dans Sébastian Roch, dans L'Abbé Jules, dans Le Journal d'une femme de Chambre. Mais c'est un taleut de pamphlétaire, et le6 bourgeois du Journal d'une femme de Chambre, pat exemple, ressemblent aux bourgeois français comme des personnages de Guignol ressemblent à des hommes. Mirbeau avait laissé de fort mauvais souvenirs en Belgique, où l'un de ses derniers livres : La 628—E—S, causa un \ en-table sursaut d'indignation. C'était, on s'en souvient, un voyage en automobile à travers notre pays, la Hollande et le nord de la France. Il n'avait vu, dans notre pays, que ridicule et platitude, et les ennemis de la culture française en profitèrent pour dénoncer l'incompreheu-sion, la légèreté, l'injustice de „ces Parisiens qui croient pouvoir juger un _ pays parce qu'ils y ont passé nuit jours. A la vérité, la France» n'était pas mieux traitée que la Belgique ^ dans ce livre de mauvaise humeur. Mirbeau avait le parti pris de ne voir partout que les tares. Cela lui permettait des violences de style presque toujours, pittoresques, et souvent éloquentes, mais on a vu, depuis, le danger de* cette éloquence facile. C'est avec des traits empruntés à Mirbeau et ses émules que l'on était arrivé, ces dernières années, à représenter la France, un peu partout en Europe, comme un pays en pleine décomposition. Mirbeau, avant de mourir, semble avoir compris le mal qu'il avait fait: le testament qu'il a confié au „Petit Parisien" reconnaît que la patrie est une réalité. Il exalte la France éternelle, la .France championne du droit et de la civilisation. C'est parfait. Mais qui donc a lu ce testament dont les phrases ne portent pas, au milieu du bruit de la guerre? Et l'on avait lu ses livres... Le mal était fait. L'homme, disent _ses_ amis, était plein de générosité, de sensibilité; c'était un bon confrère, toujours prêt à obliger, un ami des jeunes, qui savait découvrir les talents ignorés. Il reste à,.son actif le fameux article du ,,Figaro" qui fit connaître Maeterlinck. Mais tout cela s'oublie, et les livres restent, ces livres qui, avec leur indignation, ne sont qu'une immense calomnie contre la France. C'est une arme bien dangereuse que le talent. * * * Quant à l'esprit public. Que vous en dirais-je? L'hiver se traîne dans la brume et la froidure et le souci de se défendre contre lui absorbe l'«,ttention. Le dégel, qui a rendu possible la navigation de la Seine, a apporté un certain soulagement à la crise du chârbon, et voici le oap dangereux passé. Somme toute on l'a mieux supportée qu'on ne pouvait l'espérer, cette crise du charbon. Certes, on a eu quelque mouvement de mauvaise humeur: Comment ne pas en avoir quand l'absence de chauffage paralyse toute la vie? Mais ou s'est à demi consolé par des chansons, des bons mots et des caricatures^Dansons devant la Salamandre En maudissant M. Sembat conseillait une ballade qui a couru tout Taris. On se consolera de même de la carte de sucre, du pain rassis et de tous les menus rationnements que nous imposent la prolongation de la guerre et cette campagne des sous-marins qui déjà n'effraye plus personne. On est prêt à supporter les temps difficiles tant qu'il le faudra. ,,C'est dur la guerre, me disait l'autre dimanche un vieil ouvrier qui, chassé de chez lui pUr le froid, s'était réfugié près _ du poêle dans un bureau des tramways. Mais il faut bien y aller jusqu'au bout n'est-ce pas pour que ce soit la dernière guerre." Il faut aller jusqu'au bout pour que ce soit la dernière guerre! Telle est la nouvelle mystique du peuple français. Je dis vrai peuple, du peuple des soldats, des ouvriers, des paysans. Telle est la grande idée qui les pousse, qui les • maintient dans le grand sacrifice. Ils ont le sentiment confus qu'ils payent la rançon du passé, qu'ils sont sacrifiés à l'avenir de leur racé et qu'il est "bon qu'il en soit ainsi. « * * <I'*i signalé en son temps aux lecteurs de l',,Echo Belge" la belle conférence que M. Louis Marin, député de Nancy et vice-président du comité France-Belgique, a consacré à 1',,Effort Belge". Cette conférence vient de paraître en brochure. Fortement documente, cherchant l'éloquence des faits plutôt que celle des phrases, ce petit ouvrage est un magnifique hommage à notre pays et pas un Belge ne pourra le lire sans fierté. C'est un nouveau témoignage de l'indissoluble amitié qui unit désormais notre pays à la France et une preuve nouvelle que la cause de notre pays est sacrée pour tous les Français. L. Dumont-Wilden. r— les m les Belges. Sous ce titre, Edouard Drum ont, le célèbre pamphlétaire mort récemment, avait publié, au début de la guerre, dans 1',,Héroïque Belgique" les lignes suivantes: ,,Quoi que je n'y sois pas allé pour mon plaisir, j'ai conservé le meilleur souvenir du séjour que j'ai fait en Belgique, il y a de cela une vingtaine d'années. La rue de Spa, où j'habitais à Bruxelles, appartenait au faubourg St. Germain. Les grandes rues, la rue de la Loi, la rue Ducale avaient un caractère modeste et tranquille. On y circulait à l'aise, car les automobiles n'existaient pas encore. L'activité commençait au Parc et à la rue Royale. Ce que j'ai aimé à Bruxelles, c'est la simplicité et le bon garçonnisme. Les Belges étaient les premiers à rire des plaisanteries classiques auxquelles _ nous nous livrions àj propos de locutions telles que le ,,sais-tu," monsieur", qui en réalité ne sont pas plus ridicules que les nôtres. Encore une fois, Bruxelles était une ville gaie, accueillante, une ville moderne dans le meilleur sens du mot et dans laquelle il était agréable de vivre. Le bon garçonnisme, la bonhomie dont je parlais tont à l'heure a frappé tout le monde. Par un phénomène qui n'étonne^ que ceux qui ne savent pas ce qu'il y a d'énergie, de résolu, d'inébranlable chez ce peuple en apparence sans façons et sans prétention, cette nation simple et bonne a tenu tête à cet arrogant kaiser et a fini par en avoir raison. Devant la tranquillité dont jouissait la Belgique avant l'explosion de la crise qui ensanglante l'Europe,^ alors que tant d'autres pays étaient livrés à toutes les discordes et s'entre-déchiraient eux-mêmes, on était tenté de. répéter le mot de Joubert: „Je salué le bonheur parce qu'il est rare." Ce bonheur devait être troublé par la catastrophe la plus affreuse. Les formidables armements de ses voisins de l'Est, les complications diplomatiques qui, en ces dernières années, devenaient de plus en plus fréquentes, ne laissaient pas que d'inquiéter le gouvernement belge. Il savait que la Belgique avait souvent servi de champ clos aux luttes européennes et il ne se faisait guère d'illusions sur le respect de sa neutralité. Aussi s'était-il préparé sérieusement à la guerre et sans l'héroïque résistance de Lie-ge, qui sait si, surpris et dominés par les souvenirs douloureux d'autrefois, nous n'aurions pas éprouvé un moment de découragement qui nous aurait été fatal. C'est donc bien sincèrement qu'un Français, qui a toujours aimé les Belges et qui n'a jamais écrit contre eux une ligne qui put leur être désagréable, leur tend aujourd'hui une main chaleureuse et leur dit : — „Merci, mes amis, nous vous revaudrons cela!" Edouard Drumont. «m i Les ASIsnisnds cofili&uent à nier leiifs crimes Les agents de la propagande allemande en pays neutres, en l'espèce „De Toekomst", revue pangermaniste paraissant en Hollande (no. du 30 décembre 1916), continuent à nier les atrocités commises en Belgique par les troupes allemandes ou, tout au moins, s'efforcent-ils de les atténuer sous les prétextes les plus extraordinaires. Un des motifs d'excuse invoqué, c'est l'atti-turle hostile et violente des populations subjuguées.Les enquêtes et les témoignages les plus accablants ne comptent pas aux yeux de la revue germanophile. Il n'y a pas eu, dit-elle en substance, d'enquête contradictoire: A cet extraordinaire argument on ne peut répondre que par une question sans réplique: A qui la faute? Peur un ordre de faits tout au moins, les atro-. cités commises sur la personne de prêtres eî. do religieux, une occasion admirable de faire la lumière complète fut offerte aux Allemands lorsque Monseigneur Mercier invita l'épisoonnt allemand à ouvrir en Belgique, en pleine occupation. un« enouôte loyale et contradictoire. L-épiscopnt allemand déclina cette cou- ; raseuse proposition, sous les plus fallacieux prétextes. Tout cela n'a point empêché l'autorité allemande de oublier, dans son ..Livre blanc", les résultats d'une enquête unilatérale, dont les • dépositions furent recueillies ,,par ordre". —. — h—m — ê! y a un 7 mars 1916: Les Russes occupent un défilé à )fl verstes à l'ouest de Kerma/n-shah (Perse)„ En Belgique. 6 Interviews de pire députés beiges sui la trahison des activistes On ne connaît pas encore les noms des traîtres qui se sont rendus à Berlin, la corde au cou et les pieds nus, pour supplier que lo kaiser magnanime accorde l'autonomie à la Mère Flandre. Et l'imperator-Rex accepta, remercia, félicita et accorda. Il est toujours facile de donner ce qu'on n'a pas...... Quant aux noms des Ganelon et des Case-ment, ils nous seront connus avant qu'il soit longtemps. On remarque cependant que ces noms sont tenus cachés par ordre de Bethmann-Hollweg. Von Bissing aura probablement donné ce conseil au chancelier par crainte des représailles. Von Bissing a de la mémoire: il se rappelle la morjj violente du jeune traître Neels que» des patriotes abattirent à coups do revolver, comme on abat un chien galeux. Par contre, (la satisfaction est mince) nous savons qu'au bieravond (lisez beuverie), auquel les représentants du ,,Conseil de Flandre" furent invités, les ministres Helfferich, Rodera, von Trott zu Solz, Loebell, Zimmermann assistaient. Li'est le chancelier lui-même qui présenta les traîtres à ses collègues. Nous imaginons volontiers la scène de ces paysans flandriens restés frustes et lourds malgré leur redingote et leurs souliers vernis qui leur faisaient mal aux pieds et 'oui commirent — sans doute aucun — mille grossièretés. De l'autre coté, des gens au meilleur monde qui durent se sentir fort ma], à l'aise. Zimmermann, qui est un sceptique et un finaud, a dû rire à gorge déployée lorsque les paysans de Nevelc^sortirent de la salle de réception en emportant quelques petits fours et des douzaines de Havane. Nous les avons côtoyés, ces déplorables individus, en dix circonstances. Nous les avons ni s à des banquets, à des raouts, à des thés! Ce sont ces gens-là qui ne quittent le buffet do la salle de réception que pour la table où les laisses de cigares appellent le regard du connaisseur et qui mangent, boivent, fument et s'emplissent les poches de tout ce qu'ils peuvent y' glisser subrepticement. Du reste, où auraient-ils appris les belles manières. »' • Il faut avoir connu les Van Roy, les J an Egigen, les Sis Cahut et autres aktivistes pour comprendre que le ,,Conseil de Flandre" dut Faire triste figure devant ces ministres qui connaissent tous les seorets de l'étiquette. C'étaient non pas les parents pauvres, mais les parents mal élevés. II y a encore une nuan-?e. Et l'on est tenté de plaindre Bethmann, réduit au rôle de maître de réception des aktivistes flamands. Disons-le froidement: les brigands du „ Conseil de Flandre" ont une bien mauvaise pre-e. Et cela n'est pas pour surprendre. Voyons ce que Camille Huysmans ïjéolare au Dr. Hugo Sohmidt, correspondant lu ,,Politiken" de Copenhague: ,,Je déplore que les aktivistes flamands went demandé au gouvernement allemand la séparation administrative de la Belgique pour loux raisons: lo. pour le principe. Je suis anuemi d'une séparation administrative. Je suis partisan- de la culture autonome de la Wallonie et de la Flandre, mais je rejette [oin de moi toute idée de séparation des prorinces belges, fut-elle économique, politique ou idministrative — une idée de petit bourgeois jue le socialisme de la grande industrie ne peiù pas accepter ,,2o. — Au point de vue tactique, le fait îst étrange qu'on insste sur l'institution d'un régime durable auprès d'un gouvernement temporaire. Le résultat de cette mànoouvre insensée est que le mouvement flamand aura i souffrir, après la guerre, de ces menées. ,,A mon avis, et je l'ai souvent rénété, le règlement de la question flamande doit être aissé aux Belges et il no peut être appliqué par un gouvernement étranger, surtout pas par le gouvernement allemand qui, ces derrières années, n'a jamais cessé de poursuivre me politique d'extermination contre les Polonais et les Danois. ,,Quant à la députa-tien qui s'est rendue à Berlin, je n'en connais pas les membres, mais |e les considère .comme de parfaits sots." M. Arthur Buysse, député libéral de Gand-Eecloo, interviewé par l'agence Vaz Dias, a léclaré que le Conseil de Flandre était, à son ivis, composé des mômes individus qui rédigèrent le manifeste des Jeunes-Flamands, dans lequel on pouvait lire cette phrase: ,,Nous attendons que le peuple-frère allemand victorieux brise les chaînes do l'esclavage belge." Lo Conseil de Flandre peut tranquillement parler au nom de Flamands qui, en Belgique, le peuvent pas protester. N'avons-nous pas ru en Hollande deux aktivistes envoyer, sans consulter personne, un télégramme au prési-lent Wilson et cela au nom de quatre millions le Flamands? Nous affirmons que, le'jour où la Flandre ;era libre comme par le passé, le Conseil do Flandre et l'aktivisme seront morts. Les pro-resseurs do l'Université auront disparu. L'institution elle-même n'existera pas une leurs de plus. C'est ce que ces individus savent pertinemment. Les Flamands .exigeront que :outes les institutions allemandes disparaissent m môme, temps que les Kommandanturen. La grande masse du peuple flamand nourrit une laine aussi ' vive, à l'égard des aktivistes que les Allemands eux-mêmes. 'Les Flamands mutilés, les déportés martyrs, les veuves et les jrphelins des soldats tombés auront plus à dire lue cette poignée de traîtres qui acceptent un présent détestable des mains sanglantes des Allemands. L'homme sensé peut-il un seul instant croire que les Flamands voudront continuer à voisiner avec ceux qui ont fraternisé i-vec les hommes qui pillèrent notre pays, qui tuèrent nos enfants, qui ont mis lo feu à nos jeuvres d'art et détruit notre fortune? Le Conseil do Flandre sent le dégoût monter lu peuple et c'est pourquoi il a cherché aide et issistance auprès du chancelier. La population irlandaise a été souvent induite en erreur. Qs ne sont rien, ils ne peuvent rien et de ternes ces manoeuvres il ne restera que le mépris je leurs compatriotes qui doivent se taire à .résent, mais qui agiront plus tard. Le Dr. Modeste Terwagne a fait les déclara tions suivantes à l'envoyé dû Persbureau Vaz Dias ; On ne peut imaginer comédie plus profondément ridicule. Ce qui est vraiment inouï c'est que le chancelier se prête lui-même à cette vaste fumisterie et y mêle même son maître, le kaiser. Vraiment, o'est indigne d'un homme politique sérieux. Il est vrai qu'il lui serait difficile. de désavouer ses propres agents accourus à Berlin puisque lui-meme, après avoir excité le mouvement, a eu l'impudence d'en faire état dans un de ses discours de guerre au Reichs-tag, en annonçant qu'il libérerait les Flamands. Et où éclate bien la duplicité et la mauvaise foi germanique c'est 'bien dans la présente déclaration venant quelques semaines après celle dans laquelle Mr. Bethmann-Hollweg déclara i qu'il n'entre pas dans les projets de l'Allemagne d'annexer la Belgique. Ce qui arrive donnera à réfléchir aux rares Belges qui pourraient être tentés d'ajouter foi à une déclaration allemande. Le fameux Conseil des Flandres? Lors de la réunion à Bruxelles des flamingants vendus à l'Allemagne les noms des membres du Conseil n'ont pas même été publiés. On est prudent depuis que l'on sent que la Germanie marche ' progressivement à la défaite. Les agents allemands chargés de mener l'affaire flamingante n'ont pas la moindre idée de la situation de l'opinion publique belge au sujet do la question flamingante. Tout d'abord, avant la guerre, les droits linguistiques des Flamands étaient de plus en plus respectés et il y avait à la Chambre une majorité décidée à donner au peuple flamand les moyens de se développer intégralement dans sa langue maternelle. Des griefs, il y en a toujours et quand il n'y en a pas on trouve facilement certains politiciens pour, en créer \ Depuis la guerre cette question de politique intérieure a été exploitée largement par les Allemands en pays occupé et en pays neutre... et, il faut le reconnaître, avec plus de succès en payé neutre qu'en pays occupé. En pays occupé, en effet, l'agitation flamingante est nuile. , Gela vous étonne? C'est l'exacte vérité. Mes compatriotes du ' pays occupé n'ont pas le moindre souci des ! | manifestations de quelques douzaines d'.ndi- j vidus. On les ignore, tout en notant soigneusement leurs actes de trahison. Jj pourrais vous j en donner des preuves. Vous ne voyez'que les ! journaux du pays occupé qui, eux, n'écrivent i. que ce que les Allemands leur dictent ou les ' autorisent à écrire. ; En Belgique, ces journaux n'ont pas le | moindre créait. Au contraire. Dites-le bien, i dans toute cette affaire.il n'y a d'agités que les agitateurs. En pays neutre, sans doute parce que l'on n'y voyait que la presse à~la solde de l'Allemagne et parce que l'on était harcelé par la prose de quelques misérables désireux de se faire remarquer ou cie quelques calculateurs pratiquant la politique d'ex-ectative, on a pu se tromper et sur la situation d'avant la guerre et sur l'état des esprits pendant la guerre. Cola est assez naturel. Mais, maintenant, il ne sera plus permis de s'égare| sur cette question. Les neutres qui pi éce.cnt appui aux. traîtres — conscients ou non — poseront un acte inamical vis-à-vis de la Belgique. Le peuple flamand sait mieux que Jamais qu'il n'a pas à attendre sa libération de l'Alle-! magne. Son esprit positif lui a appris depuis j longtemps qu'il devra son émancipation complète à la démocratie basée sur la liberté. Or, dans ces derniers temps, le long cortège de3 déportés a été un enseignement terrible. Les travailleurs flamands partaient comme leurs frères wallons pour l'Allemagne! Mais ce n'était pas pour aller déposer une prière aux pieds de von Bethmann-Hollweg! Ceux-là seuls, avoc leurs frères qui luttent à l'Yser, forment le peuple flamand. Ils ont souffert avec leurs frères wallons, ils luttent avec * eux côte à côte. De là sortira plus forte et plus indissoluble que jamais l'unité de la Nation Belge. Il faut être Allemand pour ne pas le comprendre. Avant la guerre, le parti socialiste belge défendait à chaque occasion le principe de l'égalité des deux langues nationales. Mais jamais il n'y eut la moindre division parmi nous pour des raisons de différence de langage. Une preuve de l'état d'esprit de la population ouvrière belge: Edouard Anseele, l'incarnation du peuple flamand, fut élu député de Liège et votre serviteur, Wallon d'origine., représente l'arrondissement flamand d'Anvers. Qu'est-ce que quelques individus sans autorité pourraient bien faire pour détruire le bloc bslge? Le chancelier annonce que, lors des négociations pour la paix, il s'occupera des intérêts des activistes flamands et qu'après la paix il les appuyera. En premier lieu le chancelier ne s'imagine pas que la guerre se terminera autrement que par des négociations où lui et son maître poui- , ' ront parler en vainqueurs.. L'éventualité d'une 'i pafcc composée par les Alliés victorieux ne le trouble pasl C'est pourtant l'éventualité* à laquelle il devra se résigner. , Et puis, nous voilà avertis. Après la paix l'Allemagne entend conserver chez nous ses agents. C'est entendu. Les Belges, leur gouvernement et le Roi doivent savoir maintenant les dispositions qu'ils ont à prendre. M. Frans Van Cauwelaert déclare ceci": ,,Vous me demandez mon impression sur la visite nue les mandataires du ,,Conseil de Flandre" firent au chancelier de l'empire? J'en suis ccoeu é. Je ne connais pas les membres du conseil secret de Flandre. J'ignore donc quels furent ses délégués à Berlin. Ces messieurs restent soigneusement masqués. Mais, quels qu'ils soiert, ils seront blâmés par chaque loyal c^r leur acte constitue un double méfait et contre la patrie et contre le peuplo fla-nvr " compromettent lo renom. Je suis aussi stupéfait do co que lo chaneelie- do V'em- , pire, au nom de l'empereur, osât parler de sa commisération pour le peuple flamand alors que ce même empereur a donné ordre d'abattre la fleur de l'innocente jeunesse flamande, de mettre à feu nos villes, de calomnier le nom belge et de déporter journellement de nouvelles théories d'ouvriers. Cependant la chose en elle-même a un bon côté. Elle met fin à la double interprétation par laquelle les Allemands affectaient de considérer la question flamande. La déclaration du chancelier montre clairement que le gouvernement allemand avait en vue ou l'anéantissement du pays ou bien, la domination définitive de la Belgique et que l'intérêt flamand devrait constituer le premier chaînon do notre indépendance. ^ Non seulement pendant la période d'occupation, mais aussi pendant les négociations de paix et après celle-ci — les mots ont leur importance — le gouvernement allemand veut diriger les destinées du peuple flamand. Ainsi l'Allemagne a laissé voir de nouveau une des faces le son ambition. Elle prétend hypocritement qu'elle ne recherche que la liberté pour le peuple allemand, mais elle se refuse à indiquer ses conditions de paix et cherche entretemps à réaliser ses buts de guerre dans les pays occupés. Or, ses buts de guerre ne sont autres que la réalisation du programme des annexionnistes allemands. D'abord, elle tenta des efforts du côte de l'Est en essayant de s'attacher la Pologne. Aujourd'hui, elle essaie du côté de la Flandre. M. Frans Van Cauwelaert termine en rappelant qu'il a prévu cet événement dans son journal il y a longtemps. Cette mainmise do l'Allemagne sur le peuple flamand, si elle devait se produire et perdurer, serait la perte de notre angue, de notre situation économique, de notro liberté sacrée. Et les Néerlandais qui ont souf-lé sur le brasier allumé pendant la guerre par es séparatistes flamands réfléchiront sans doute au danger que leur propre pays pourrait courir le ce fait." Voilà qui est parlé! * * * Nous croyons utile de reproduire in-extenso le discours "du chancelier que nos lecteurs ont trouvé résumé dans notre édition do dimanche matin, en réponse au discours du traître-orateur du ,,Conseil de Flandre" : Messieurs, _ J'ai accédé volontiers à votre demande de m'entretenir personnellement avec^ vous. Domme représentant d'un peuple allié par le sang et par la langue et auquel des liens étroits nous ont unis, au point de vue politique, cultural et économique, dans les temps de la plus bello floraison de la culture germanique, je vous souhaite de tout coeur la^ bienvenue dans la capitale allemande. Je n'ai qu'à l'iter Hambourg et Anvers, Nuremberg et Bruges et chez nous tous naît du sommeil des temps passes la conscience do la parenté et de [a communauté d'être qui relie nos deux peu-ples.C'est pourquoi les paroles de confiance que vous venez de m'adresser trouvent^ chez moi comme en chaque Allemand l'appui bien\cillant. -i)* Depuis des siècles le peuple flamand est sventuré sur des chemins qui s'écartaient de plus en plus de nous, et les penseurs et les poètes de votre peuple, conscients de leur race; nous disent que ces chemins furent des voies louloureuses. Maintenant Dieu veut qu'au milieu do la lutte sanglante les Flamands et les Allemands s'aperçoivent de ce que, dans la lutte contre les prétentions du Wallingantisme, des chemins semblables nous mènent à des buts identiques. Nous avons encore devant nous beaucoup do luttes et beaucoup de travail, mais cela ne peut m'empêcher et ne m'empêchera pas de fous tendre la main pour le travail commun. Sa Majesté l'empereur, à qui j'ai fait connaître votre désir d'entrer en relations a\ec l'administration de l'Etat, éprouve une entière :>.t franche sympathie pour le sort du peuplo Flamand. Il fait connaître sa volonté de satisfaire aux équitables revendicatifs que vous venez d'exprimer», pour autant que la situation 3t les exigences militaires le permettent. En exécution de ces ordres impériaux j'ai à, vous communiquer ce qui suit: ^ De concert avec moi et d'accord avec les paroles que j'ai prononcées au Reichstag au mois d'avril de l'a.nnée dernière, le gouverneur général a examiné les mesures générales et en a commencé l'exécution. Ces mesures auront pour but de donner au peuple flamand les latitudes do liberté de culture et de développement économique dont il ne jouissait pas jusqu'à présent, et de poser ainsi lo premier fondement de cette autonomie pour laquelle il espère combattre mais qu'il ne saurait attein-iro que difficilement par ses propres forces. Je suis sûr d'être en conformité d'opinion ivcc le gouverneur général en vous donnant l'assurance que cette politique, qui, comme vous l'avez déclaré vous-mêmes, est conforme aux principes du droit international, 6era poursuivie avec, énergie pendant le temps de l'occupation avec, comme but, la séparation administrative complète, telle qu'elle a été 3xigée depuis longtemps dans les deux parties le la Belgique. . La limite linguistique doit devenir le plus rite' possible la frontière do deux gouvernements administratiis réunis sous lo contrôle Vu gouvernement général mais, pour le reste, îomplètément indépendants l'u . de l'autre. Les autorités allemandes et les représen-:ants du peuple allemand réussirent par leur travail commua à atteindre ce but. Les difficultés à surmonter ne sont pas petites, mais je lais qu'elles pourront être vaincues par la col-aboration bienveillante de tous ces hommes iui, parmi les Flamands, ont une conscienoe profonde du devoir et se sont aperçus de la bâche que leur patriotisme leur impose dans :es temos décisifs. Leur décision du 4 fevner prouve que les Flamands ont compris ces devoirs. De concert nvec le Consceil des Flandres, nous voudrons >ien rechercher les moyens qui peuvent nous ^induire à vo+ro but. Pendant les négociations ie paix, de même qu'après la conclusion de cel-[e-ci l'empire allemand fera tout ce qui est possible' pour favoriser et garantir le développement libre de la race flamande. Ces assurances, Messieurs, emportcz-le6 dans votre belle patrie. Dites aux fils de la ,,Mère Flandre" que nous, Allemand", sommes rl^cid-'s ?.. f«îre notre r>os.«.:bl'e pour que, de n. misère de cett^ tu erre. ln Flandre sorte g rail lie d'une prospérité nouvelle^ • • - A Ereseîles Nous avons annonce qu'après les écoles nos ennemis fermeraient nos usines. C'est AiW ykos» faite, — ou à peu près. Ainsi en a décidé von Bissin? qui déclarait, u y a quelques semaines à peine, à un interviewer du pays des choucroutes, 1 l'éprendre une activité' musitee au commerce et à l'industrie du pays occupe. C'est l'administration civile boclie qui est chargée de décider des fabriques qui, par privilege spécial, pourront continuer le travail. Et voilà encore des milliers et des milliers d'ouvriers sur le pavé! Nous avons toujours prétendu que l'^lle-maj^e avait „créé" des chômeurs. Noua nous appuyons sur des faits indiscutables Ut, la mesure actuelle est plus étendus qu on J,e se 1 imagine. Ainsi, sont considères coanme fabriques, tous les ateliers qui emploient plus d© douze ouvriers, contre-maires ou surveillants, où des moteurs une £o™ motrice de plus de cinq elle-jaus sont en activité ou dans lesquels on emploie mensuellement plus de cinq tonnes de charbon, de coke ou d'autres ccmbusti-blea.Les Allemands prétendent qu'il faut économiser le combustible. Or, ila empô-cnent le charbon d'être transporté par une succession de mesures absurdes et vexa-toires, — dont il a été souventefois question ici meme. Ijopaiis le 1er mars il faut une autorisa^ tion des autorités de l'administration civile pour la construction et la modification do toute, espèce d'installation. Ces clauses mesquines sont appliquées aussi aux constructions qui n'étaient paa aoiievees le-1er mars. Cependant, elle n'est pas aj^plicable au* charbonnages, usines à coke, à gaz, d'électricité, aux fabriques de phosphates, aux moulins, aux chemins de fer et tramways. , kvicjeminent, le chapitre des amende® n a pas été oublié. De sorte que l'on est averti que^ toute contravention sera punie d'un emprisonnement de deux année? et de 100.000 marks d'amende ou de l'une de ces deux peines. Et encore, l'intéressé ira-t» il pas le droit de choisir! A Liège ( service funèbre pour le repos d© l'âme de M. Félix Haick, ingénieur des mines, tembé au champ d'honneur en Afrique, a été célébré récemment à la basilique de St. Martin. Il était l'aîné d'un© famille de cinq enfants qui, tous, ont pris du service volontairement dans l'armée belge. r U paix pat la victoire Une publication française, la ,,Revue des Jeunes", vient de publier la lettre suivante qu'un de ses collaborateurs a reçue récemment du cardinal Mercier : Archevêché de Malines. Malines, le 15 janvier 1917. Cher Monsieur, Monsieur.... m'a apporté le témoignage de votre bienveillance à mon ' égard et à l'égard de mes pauvres diocésains. J'y ai été fort sensible et vous en remercie. En vérité . la Belgique est rudement éprouvée: les départements du Nord français ne souffrent pas moins. Mais^ Dieu merci, les courages ne fléchissent pas. Notre peuple, j'entends le petit peuple, celui sur lequel tombent surtout les privations, les coups de l'ennemi, est admirable de ténacité. J'ai parcouru, cette sen.-.ine, le« ruelles et les impasses d'une petite ville, Lierre, que les envahisseurs avaient déjà saccagée en août 1914, et à laquelle ils viennent d'arracher un millier d'hommes valides ; j'ai passé de porte en porte, chez les familles des déportés; j'ai eu beaucoup do larmes à sécher, de douleurs à consoler ; j'ai entendu des paroles dures à l'adresse des tyrans qui brisent brutalement nos foyers, mais je n'ai entendu ni une épouse, ni une mère qui demandait la paix, à tout prix, sans condition. On souffre,mais on patiente. C'est la victoire que l'on veut, et les réparations, et les sanctions nécessaires. Des Américains qui contrôlent 1© ravitaillement des départements français me rapportent souvent qu'ils trouvent chez vo« compatriotes les mêmes sentiments généreux. Chez vous, ce spectacle étonné moins, parce que le Français est généreux par tempérament, par tradition, il'représente dans l'histoire la vaillance guerrière et les vertus chevaleresques; mais chez nous, qui ' avions joui d'une sécurité séculaire et qui avons le tempérament plus froid, le patriotisme qui s'est révélé si intense depuis deux ans nous surprend et nous donne un sentiment, peut-être naïvement outré, d'admiration de nous-mêmes. Ce sentiment, vous le comprendrez l'excuserez, au moins chez le pasteur, père de'ses ouailles, et, si j'y insiste, c'est fxmr expliquer le réconfort que m'a apporté votre attention généreuse. Je prie le bon Dieu de vous en récompenser, de vous bénir, vous et les vôtres, la noble nation française, et je vous présente, cher monsieur, les assurances de saa haute considération et de mon dévouement recon-. naissant. P. J. Card. MERCIER, Archevêque de Malineg.

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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