L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 16 May. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/bg2h70911j/
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jôre Anties i N"; 2Q5 _ s cents cio centimes) Dimanche 16 mai 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge sst notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées ou bureau de rédactions N.z. VOORBURGWAL, 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. I Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: ' Gustave Peellaert, René Chamlbry, ( Emile Paitiparé. ——————<—■—M—— Pour le» annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser & l'Administration du Journal: N,Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 1775. Abonnement f En HoSlande fl. 1.50 par mois, nowahlio n^in nnilnination I Etratîcier fl. 2.00 a* Démenti Nous sommes en mesura uo utunwu^ix uc ia façon la plus catégorique l'information parue dans certains journaux et d'après laquelle notre Roi aur„lt été absent du front pendant un certain lapa de temps. A aucun moment le Roi Albert n'a quitté ses braves et il entend ne pas les quitter même momentanément sous quelque prétexte que ce soit. L'Echo Belge. [ Hâtions italiennes Que disions-ncfle, avant-hier? Que les Italiens aiment à. îêver d'aventures mais qu'ils redoutent d'en courir les risques. Au moment de coup6r les ponts entre elle et les deux empires du centre, l'Italie hésite. Et, ayant hésité, elle recule. Est-ce pour mieux sauter? C'est oe que le6 événements nous apprendront plus tard. Uns chœe est certaine: l'Italie ne fera jamais un saut dans l'inconnu et elle ne sa.it pas encore avec toute la certitude qu'il faudrait que les puissances de l'Entente sortiront victorieuses de la lutte. Mais à supposer, direz-veus, que ce résultat puisse encore faire le moindre doute, le poids de 1.200.000 hommes doit fatalement faire • pencher la balance en notre faveur. Hum ! L'Italie qui sait ce qu'en vaut l'aune doit être là-dessus mieux renseignée que nous. Rappeler-vous le mot du roi Ferdinand à qui l'on proposait de changer l'uniforme de ses soldats. ,,Rah! répondit ce sceptique en haussant les épaules, f les en bleu, f... les en rouge, f... les en jaune, ils f toujours les camp !" Cependant nous ne savons pas au juste si le bluff italien n'a pas amené l'Autriche a îairç de nouvelles concessions. Eit pourquoi tirer l'épée et appeler 6ur le pays l'horrible fléau de la guerre, si l'on p >ut tout obtenir ou presque sans rien risquer? En effet, la marge entre les offres de l'Autriche et les demandes de l'Italie n'est pas si grande pour exclure la possibilité d'une entente. Il n'y a qu'un cheveu. C'est qu'un pareil contrat serait entaché de nullité comme étant vicié par la contrainte. Que les deux empires du centre soient victorieux, et nous ne donnons pas une pastille incendiaire allemande du Trentin ni des autres territoires ainsi cédés à l'Italie. Celle-ci, au surplus, ee verra réduite au rang de vassale à graviter dans l'orbe du bloc austro-allemand plus solide que jamais, cependant qu'elle devra abdiquer en faveur de l'Allemagne la maîtrise non seulement de la Méditerranée orientale, mais encore de l'Adriatique. N'importe quel consommateur S ni discute de ces choses à la terrasse d'un orso Cavour ou d'une quelconque piazza Vittorio Emmanuele sait ça aussi bien que M. Salandra ou M. Giolitti lui-même. Et c'est pour oette raison que si le marché devait se conclure quand même l'Italie continuerait néanmoins — et plus que jamais — à faire des voeux pour les alliés. Bref, le ministère Salandra est démissionnaire. N'aocusons que le6 membres du parlement. Il ne faut pas nécessairement qu'ils soient réunis pour travailler à la perte de la chose publique. Les intrigues de couloirs 9ont toufc aussi néfastes. C'est toujours l'éternelle question de l',,ôte-toi de là que je m'y mette", les grosses rancunes et les petites ambitions. Mettons aussi que l'or de Jugurtha ait éclairé certaines consciences. Ah! l'histoire romaine de Guglielmo FéTrero est bien intéressante à relire en oe moment. Quant aux socialistes italiens ils abdiquent tout idéal, toute conception de solidarité humaine. Ils se désintéressent de la lutte pour le Droit et la Justice, ils B6 moquent d'une grande Italie autant que leurs copains du Reichstag, eux, se décarcassent en faveur d'une grande Allemagne. Ils veillent seulement à ce que leurs électeurs ne paient pas un surcroît d'impôts et n'entendent pas que leurs fils aillent so faire casser la figure, sur les côtes d'Ulyrie. Voilà une belle coalition. Griolitti s'est mis à la tête de ce nouveau parti dit neutraliste. C'est lui qui serait le tombeur et le successeur tout désigné de Salandra. Remarquez cependant que si la chose est possible, rien n'est moins certain. Souvenez-vous de l'intervention de M. Giolitti au parlement italien déclarant qu'il avait empêché l'Autriche d'étrangler la Serbie en 1913. D'ailleurs le pouvoir change les hommes. N'est-oe pas l'exercice de ce pouvoir qui a amené M. Salandra, neutraliste au début, à considérer une intervention armée d~ l'Italie comme inévitable? Et oe que M. Giolitti trouve mauvais pour M. Salandra il le trouve peut-être bon pour lui. Le rôle de Garibaldi tente peut-être peu d'amateurs à cause des risques ; celui de Cavour est pîus facile à jouer quand on n'a, comme ici, qu'à se laisser porter par les circonstances. Et le chef du ministère qui annexerait le Trentin, Trieete et les côtes dalmates mériterait lui aussi le nom de pèr» do la patrie* Atteadons toujours et ne nous laissons étonner de rien. Certes l'intervention de l'Italie serait pour nous d'un puissant secours. Elle obligerait les Austro-Allemands à faire dans le Tyrol efc en Illyrie un effort en vue duquel ils se sont préparés, oui, mais qui les affaiblirait par ailleurs. Mais comptons surtout sur nous-mêmes. La victoire d'Arras est, pour nous, d'un augure autroment précieux que ne serait l'entrée en lice de l'armée d'Italie. Regardons aussi du côté do Constantinople. Le jour très proche où les Croisés du XXme siècle rétabliront la croix sur l'Hagia Sophia ils pourront offrir aux Balkaniques mieux que des promesses. Eux aussi ont des soldats, beaucoup de soldats et qui ont fourni leurs preuves. Tout ceci pour dire que nous n'avons pas à nous désoler si l'Italie ne se range pas à notre côté. Nous pouvons adopter vis-à-vis de la comédie de ces parlementaires, le rôle de spectateurs, de spectateurs un peu déçus, peut-être, mais parfois amusés. Charles Bernard. Lectures profitables V. Voici le § 3 des conditions de paix de l'Allemagne victorieuse, selon un livre publié en 1911: La grande Allemagne par Tannenberg ,,La Belgique et la Hollande. ,,La France déclare accepter l'entrée de la Hollande et de la Belgique dans l'empire allemand. Ainsi sont presque reconstituées à l'ouest les anciennes frontières de l'empire de Charles-Quint (pas tout à fait encore, car il s'en faut de quelques domaines sur le Haut-Escaut; mais comme nous avons de plus urgentes obligations à nos frontières du Sud et de l'Est, nous devons nous contenter pour notre frontière occidentale de. ce que nou6 avons obtenu pour lo moment). .,La Hollande, avec sa maison royale, entre dans l'empire allemand à titre d'Etat confédéré de plein exercice. Elle constitue, selon son chiffre de population, deux corps d'armée qui ont respectivement pour siège Rotterdam au sud et Groningue au nord. Les universités hollandaises sont reconnues et acceptent la constitution des universités allemandes. La Hollande entre dans l'union douanière allemande, sans payer d'indemnité ou 6'engager à des obligations spéciales, ce qui constitue une faveur de portée considérable pour toutes les affaires de ce pays, notamment pour l'horticulture et l'agriculture, qui bénéficient, aux bouches du Rhin, de si heureuses conditions climatologiques. Java est réservée à la Hollande comme colonie particulière. Les autres colonies de l'In6ulinde, Surinam et Océanie, deviennent propriétés communes de l'empire allemand.,,Les écoles hollandaises enseignent comme deuxième langue nationale l'allemand; cela non seulement dans les écoles supérieures, mais encore dans les écoles } opulaires. Pour l'intérieur du royaume, le néerlandais demeure d'usage courant; pour les rapports avec l'empire allemand aussi bien qu'avec l'étranger, c'est l'allemand qu'il faudra employer. Il sera concédé les mêmes conditions à la Belgique; elle crée deux corps d'armée avec sièges pour l'un à Anvers, pour l'autre à Liège sur la Meuse. On ne désire pas laisser à la Belgique quelque avantage particulier au point de vue colonial: au contraire, on considère comme un bien que l'Etat du Congo, beaucoup trop ^rand pour ce petit pays, passe au pouvoir et sous la protection du grand peuple et de l'empire allemand dans ©on ensemble.'*mm> ■ o «P. Rendons à César. La. Présidente du Congrès international des femmes a adressé une lettre à Madame Pichon-Landry, secrétaire du Comité national des femmes françaises à Paris. Dans cette missive Miss Jane Adams déclare que le manifeste des femmes françaises au sujet de la paix lui est parvenu trop tard pour être lu aux congressistes et que la lettre personnelle lui demandant de procéder à cette formalité lui a été remise en mains après la clôture du Congrès. Du reste, a ajouté Miss Adams, mémo si le manifeste était arrivé en temps, elle n'aurait pas pris la liberté de le lire, car le règlement du Congrès interdisait de s'occuper des causes de la guerre. Pour des raisons identiques les protestations allemandes et autres ne furent pas communiquées publiquement au Congrès. Miss Jane Adams a conclu en disant: ,,Nous avons profondément regretté l'absence des Françaises. Bien qu'aucuno communication officielle du manifeste ne pût être faite aux congressistes, il n'y a peut-être pas une seule d'entre elles qui ne l'ait lu, pas une seulo qui n'ait senti intérieurement uno sympathie sans bornes envers les soeurs françaises qui ont été si tristement traitées et qui remplissent avec tant de courage la tâche surhumaino que la guerre impose aux femmes." Ceci aura mis un peu de baume sur l'âme ulcérée des Françaises qui auront dû être très froissées dos paro^q de Mme Aletta Jaoobs, présidente du comité néerlandais, paroles sévèrement blâmées dans ,,1'Echo belge" par M. le paôteur Giran, J. N. En Belgique. A Bruxelles. Les deux concerts boches n'ont A j.s eu .le succès qu'on attendaient nos ennemis. Les compte rendus publiés dans leur journaux sont plutôt tièdes. Ils essaient de faire croire à la présence de Belges à ces séances de musique, mais on comprend fort bien que cela n'est pas exact. Après l'exécution de Dwelshauers et la magistrale raclée encaissée par le génial musicastre Knopff, il n'y a personne, à Bruxelles, qui tienne encore à se faire voir dans une salle de spectacle où les Boches sont maîtres ! Toute la presse allemande a saisi avec empressement l'occasion d'être désagréable au conseil de l'Université après l'affaire Dwelshauvers. Un journal n'a-t-il pas écrit ,,le pire des agitateurs a d'ailleurs été le professeur Vermeylen, flamand de naissance, mais un être qui a toujours jeté des bâtons dans les roues de ses frères de race dans leur lutte défensive contre les attaques wallonnes et qui, par inimitié contre les Allemands, a toujours travaillé en faveur des Français." La ,,Koelnische Zeitung" signale ^l'intolérance et la brutalité (vous avez bien lu) les professeurs". Brutalité est exquis pour qui connaît la délicatesse d'âme et de sentiment des Allemands. Mais à la ,,Frankfurter Zeitung" le pompon: ,,Les professeurs de l'Université libre de Bruxelles se disent libéraux, écrit textuellement l'organe boche, et, en réalité, ils. semblent des élèves de cette inquisition qui fut jadis combattue avec tant d'énergie dans ce pays." S'apitoyant sur le sort du ,,malheureux musicologue" uniquemont épris d'art et de musique, qui a été l'objet des ricanements et des moqiieries des professeurs, ses collègues, dont les uns lui ont conseillé de se rendre à Berlin, les autres de se rendre au front pour se laver, par la mort, de la honte,"-la ,,Frankfurter Zeitung" se demande si ,-?ce jugement d'hérétiques (sic) répond aux traditions de l'Université de Bruxelles"! Un grand éclat do rire. C'est la seule réponse à réserver à de telles inepties. * * * Des personnes arrivées de Bruxelles racontent que mercredi seize trains, de 38 à 40 wagons chacun, sont arrivés à Bruxelles par le nouveau chemin de fer à l'avenue Rogier. Dans la rue des Coteaux, qui y débouche, se pressaient des milliers de curieux. Tous ces trains regorgeaient de blessés allemands venant de l'Yser; de tous les wagons s'élevaient des cris effroyables des blessés. Les Allemands, auxquels ce spectacle déplaisait souverainement, chargèrent la foule avec une brutalité inconcevable et la repoussèrent dans les rues avoisinantes. Depuis ce jour l'accès de l'avenue Rogier et de la rue des Coteaux est défendu. Toute la route jusqu'au Tir National était sillonnée d'autos-ambulances d'où partaient des cris atroces. Une traînée de sang indiquait le chemin suivi par ces lugubres convois. ■» * * Voulez-vous savoir comment les Allemands renseignent les. Bruxellois ? Voici quelques passages d'un de leurs derniers articles sur la situation: CONSTANTIN OPLE. ,,De Va-vis unanime des milieux militaires de cette ville, on peut considérer la 'présente expédition anglo-française des Dardanelles comme ayant définitivement échoué, car seule une petite partie des troupes débarquées a pu prendre pied à Ari-Bumu et Sedd-ul-Bahr, deux endroit© sans importance, et oe résultat n'est dû qu'au feu des navires de guerre disposés en demi-cercle près des lieux de débarquement. L'ennemi ne pourra progresser en partant de oes deux endroits; on espère pouvoir l'en chasser aisément avant peu. Le but de l'expédition anglo-française n'est pas da marcher sur Constantinople, comme on semble le croire dans certains milieux européens et comme la presse de l'Entente le prétend ; les effectifs débarqués, que l'on estime au total à 60,000 hommes, seraient certainement insuffisants pour une telle tâche. On admet plutôt que le but de l'expédition était de surprendre les troupes ottomanes dans le sud de la presqu'île de Gallipoli et d'attaquer de dos une partie des forts du détroit entre Kilid-ul-Bahr et Ma-dytos. De là, l'ennemi vdulait dominer sous son feu les forts de la côte- d'Asio, enlever les mines, protéger le passage de la flotte et assurer ainsi son apparition devant Constantinople. Ce plan a échoué grâce à la vigilance des troupes turques qui arrêtèrent d'abord vaillamment le simulacre d'offensive de l'ennemi, puis qui, après avoir reçu des renforts, prirent l'offensive le 27 avril et repoussèrent jusqu'à la côte les troupes ennemies et même de nouveaux effectifs débarqués pendant la nuit précédente. On croit que les forces anglo-françaises ont perdy. la moitié de leurs effectifs, soit 30,000 soldats tués, blessés ou prisonniers. Les troupes débarquées à Kumkale sur la côte d'Asie comprenaient deux régiments d'infanterie française qui n'avaient pas grande valeur combative, car ils ont été aisément rejetés à la mer. Ces troupes ont débarqué ensuite près de Sedd-ul-Bahr, où elles ont été également battues." Qu'en dites-vous? « s * Que pensent les ménagères du prix atteint ces jours derniers par les fruits, sur les marchés de Bruxelles. Les voici: Raisin dit ,,gros doré blanc": 4 à 7 fr. le kilo. En 1914, de 15 à 30 et même 33 francs le kilo. — Raisin blanc ,,Forster": 3 à 5 francs le kilo. En 1914: 6 à 12 francs. — Raisin noir ,,Frankenthal": 4 à fr. 6.50 le kilo. En 1914: 5 à 9 francs. — Raisin ,,Col-man" (les derniers): 4 à 6 francs le kilo. En 1914: 5 à 7 francs. — Fraises Vilmorin des environs de Vilvorde et Capelle-au-Bois: 1.20, 2.00 et 3 francs la caisse, suivant grosseur. En 1914: 0.70 à 2 francs. — Fraises ,,Marguerite" d'Overyssche: 0.35 à 0.90 le kilo. — Haricots de Hoeylaert: 0.50 à 0.90 la boîte de 150 grammes. — Asperges de Malines: la botte de 0.50 à 0.60. — Pêches (grosses): pièce 1.20 à 1.80. En 1914: 3 à 8 francs. — Pêches (petites): pièce 0.50 à 0.60. En 1914: 1 à fr. 1.50. A Anvers, Le sénateur Strandès, de Hambôurg, a reçu do la Chambre de Commerce d'Anvers la lettre intéressante que nous reproduisons ci-après et qui a rapport au moratorium: Anvers, le 20 avril 1915. 'Monsieur le président. Des informations officieuses du caractère le plus autorisé viennent d'avertir la Chambre do commerce que l'administration allemande s'apprête à supprimer définitivement le mora-toiro par l'intervention de mesures qui prendraient cours dès le 1er juin prochain. En ce qui concerne 1e paiement des effets en circulation lors de l'intervention du moratoire, à la date du 3 août 1914, ces mosuros consisteraient à fixer comme échéances définitives de règlement les mois de juin, juillet et août 1915, respectivement pour ies effets échus on août, septembre ot octobre 1914. Quant aux dépota en banque, ils pourraient être affectés à des paiements de traites. Nous croyons, Monsieur le président, en considération des grands intérêts que nous représentons, î emplir un strict et impérieux devoir en vous disant loyalement l'extrême gravité que nous attribuerions à une décision de ce genre, décision d'après nous prématurée et ne pouvant préparer que des difficultés nouvelles à notre malheureuse patrie. Dans tous les contrats qui se sont établis depuis des mois entro les autorités allemandes et les représentants do la banquo ot du commerce belges, notamment à la réunion convoquée à Anvers, le 13 janvier, par Monsieur le commissaire général impérial auprès des banques do Belgique, nous avons surpris la préoccupation constante et presque intense de procéder à la suppression plus ou moins graduelle du moratoire et la pensée de ramener par ce moyen au milieu de nous une situation économique normale. C'est à nos yeux une illusion dangereuse. Le moratoire n'a pas été uno cause do la détresse que nous traversons. Il fu.t, au contraire, une conséquence des épreuves qui se sont abattues sur co pays et en est devenu une atténuation nécessaire. Supprimer le moratoire, alors que toutes les causes profondes ou immédiates de la crise continueront do subsister, ce sera aggraver la crise par la disparition do ce qui, au moins relativement, doit la rendre mieux supportable. Lo temps et les événements, Monsieur le président, ont d'après nous mieux éclaire de jour en jour lo caractère péremptoiro de cette appréciation, que trois simples chiffres nous paraissent do nature à rendre tout à fait saisissant. Noiîs savons qu'au début du mois d'août 1914 la valeur des traites sur la Belgique détenues dans le portefeuille do la Banque Nationale et touchées par le moratoire atteignait un chiffre d'à peu près Tin milliard de francs, Nous savons aussi qu'au 1er avril dernier, c'est-à-diro à la date fatale où prenait fin la réduction de 2 pour cent consentie pour un délai déterminé sur le taux des intérêts moratoires et où ce taux remontait do 3£ à oj pour cent, un quart seulement du portefeuille de la Banque Nationale, soit environ 2o0 millions de francs, avait été liquidé. Nous savons encore—-la simple raison impose d'ailleurs de l'admettre—que les 250 millions liquidés représentent la part des débiteurs les plu6 solvables ou les moins éprouvés, Il faut y comprendre, par exemple, les retraits par les banques belges de leurs acceptatione s'élevant, elles seules, à un nombre considérable de millions. Nous concluons enfin que les 750 millions non liquidés représentent évidemment les débiteurs les plus gênés, les plus atteints par les événements des neuf derniers mois. Dès lors, Monsieur le président, le problème nous paraît ramené aux termes do cette simple question: Si, jusqu'au 1er avril dernier, lea débiteurs les mieux situés du portefeuille de la Banque Nationale ont pu lo libérer pour 25C millions, est-ce qu'en juin, juillet et août prochains les débiteurs de moindre valeur, déjà incapables de profiter avant le 1er avril d'une réduction de 2 pour cent sur le taux d'intérêt auront les moyens do se libérer d'une somme trois fois plus forte, soit du solde d'enviror 750 millions, en traites, dont la Banqut Nationale reste détentrice? La réponse à cette question nous paraît s'indiquer do façon si claire qu'il semble superflu d'y insister. Elle se ramène du reste à une autre question qui résume tout le -problème. Est-ce que les débiteurs des 750 millions de traites en souffrance, frappés jusqu'ici d'insolvabilité, ont uno .chance ou un moyen quelconque de so créer ou de ' mobiliser des ressources pour redevenir solvables d'ici à deus mois ou trois mois? Force nous est de répondre, Monsieur le président, qu'à moins do modifications soudaines et considérables de la situation où nous sommes, c'est logiquement et infailliblement 1« contraire qui devra 6e produire. Nous cherchons vainement, en effet, quels élément; pourraient intervenir d'ici là pour ramener ut peu de vitalité économique dans un pays oi tous les moyens de production et de transaction sont paralysés ou anéantis. Nous sommes depuis nuit mois l'un des principaux théâtres de la plus effroyable guerre qui ait ensanglanté lo monde. Nos agriculteurs ont vu leurs récoltes, leurs écuries, leurs étables, leurs basses-cours dévastéés ou réquisitionnées; nos industriels ont dû réduire ou fermer leurs usines, quand elles sont restées debout, devant l'impossibilité, ou d'amener des matières premières, ou d'expédier des produits fabriqués; les ouvriers industriels sont sans travail et presque sans pain ; les revenus de la fortune mobilière ou immobilière sont également atteints dans toutes leurs sources; les transactions commerciales les plus nécessaires ou les plus modestes, sur la place d'Anvers, comme dans le moindre village de province. n'existent plus qu'à l'état do souvenir, par l'absence, l'épuisement ou l'enlèvement de toutes matières commerçâmes ; notre outillage do circulation et d'expédition, l'un des plus complets et des plus abondants qui fussent, a cessé d'êtro à notre service; bref, tout un pays, dont l'activité exubérante est pourtant devenue proverbiale, se trouve réduit à un si profond état de dénûment et d'immobilité impuissante, quo l'alimentation publique, dont la fourniture forme l'élément le plus rudimen-taire elos échanges commerciaux chez les peuples les plus primitifs, ne nous est mémo plus possible par nos propres moyens. Cela est si vrai que, pour prévenir la catastrophe suprême de voir peut-être des milliers de nos concitoyens mourir de faim sur les ruines de leurs foyers, il a fallu l'intervention spontanée, puissante et admirablement méthexliquo de la grande nation américaine, dont certes l'œuvre peut être saluée dès maintenant, par les hommes de cœur de toutes les nationalités, comme devant compter parmi les pages d'insigne noblesse, dans l'histoire des ruines et dos désolations de ce temps. Voilà, Monsieur le président, esquissée à grands traits, dans sa simple et tragique vérité, la situation d'ensemble du pays de sept millions d'habitants auquel on imposerait do liquider d'ici à quatre mois, en plein effondrement de toute sa vie nationale et économique, 750 millions d'engagements contractés sans arrière-pensée, en pleine période d'activité et de paix. La conséquence fatale et la plus directe d'une semblable expérience se devine aisément. Le protêt passerait do l'état d'exception eléshonoranto à celui de pratique quotidienne et banale. La notion de l'honneur commercial se trouverait, pour un temps au moins, compromise dans la confusion totale des détresses respectables et des manoeuvros équivoques. Nous gardons la confiance, Monsieur le président, qu'après do nouvelles et mûres réflexions, les autorités allemandes répugneront à assumer la responsabilité d'un pareil état de choses. Mais vous permettrez sans doute à la Chambre de commerce d'Anvers d'insister plus expressément, comme sa mission l'y oblige, sur la situation particulièrement désastreuse que créerait la suppression du moratoire au commerce do notre place. L'administration allemande doit savoir plus précisément que personne le nombre assurément énorme de millions quo représentent les réquisitions en masse de tous genres opérées depuis plusieurs mois. Ces réquisitions, en vertu des engagements formels pris lors des négociations concernant la contribution de guerre et en dehors de contestations concernant la propriété de certaines marchandises, devraient • être complètement réglées depuis longtemps. Cependant, nous n'avons pas à vous apprendre, Monsieur le président, combien nous sommes loin de compte; que les quelques règlements intervenus concernent une partie infime de ces réquisitions; que les prix auxquels elles se régleront ne sont pas môme arrêtés. Or, il nous semble en toute justice (sic) que l'on no peut traiter du sort du moratoire en perdant de vue la situation critique faite au commerce anversois par les réquisitions exécutées depuis plusieurs mois sans que rien en soit Payé- L'importance des réquisitions frappant plusieurs maisons do la place représente plus que le chiffre de tout leur capital. Pour beaucoup d'autres, elle atteint la plus grande partie de leurs ressources II est certain que si l'on analysait lo compartiment des traites sur Anvers retenues par le moratoire dans le portefeuille do la Banque Nationale, les plus considérables se trouveraient être des couvertures do marchandises expédiées à Anvers avant la guerre, mais depuis lors réquisitionnées et non payées. La suppression du moratoire, avant le règlement des réquisitions, signifierait dono, pour des cas nombreux et pour des sommes énormes, que l'autorité allemande obligerait le commerce anversois de payer des cargaisons qu'elle-même a enlevées et qu'elle même ne paie pas. La conséquence, Monsieur le président, qui découle de ces considérations, au point de vue de l'équité des mesures à prendre et de la sécurité do la situation quo l'on veut préparer c'est que, tout au moins, lo moratoire légal qu: sauvegarde lés intérêts du commerce belge ni pourrait disparaître avant le moratoire de fai\ créé par l'cuutorité allemande au bénéfice de se; réquisitions. Vous nous pardonnerez, du reste, Monsieui le président, après vous avoir en toute sin cérité expe>sé nos appréciations et nos légi times inquiétudes au sujet d'une levée éveil tuelle du moratoire, de finir cet exposé par ur appel à votre pressante intervention pour qu< , le problème non moins grave des réquisition: soit enfin résolu,, au bout de plusieurs moi: d'attente, par un règlement général et défini tif. Sans revenir autrement sur les engagement réciproques et bien connus contractés depuii lo mois de décembre, lors des négociations d< la contribution de guerre, et si expressémen confirmés le 13 janvier dernier, vis-à-vis de représentants de la banque et du commerc< anversois par Monsieur lo Commissaire géné ral impérial auprès des banques de Belgique nous nous permettons de constater devan vous, Monsieur le président, qu'à ce jour h Belgique a payé 2(X) millions de la contribu tion de guerre. Ces 200 millions comprennen déjà cinq versements de la mensualité supplé t mentairo de cinq millions, imposée et consen i tie sous la garantie du paiement immédiat de réquisitions en mcwse, dont les plus considé e rables datent maintenant do quatre, cinq, six mois et attendent toujours, non seulement un commencement de règlement, mais même un acoord préalable sur le prix à reconnaître aux marchandises. Nous osons compter sur les sentiments de modération et de justice que vous avez toujours personnellement manifestés vis-à-vis des négociants anversois qui se sont trouvés en rapport avec vous, et vous prions de vouloir insister auprès des hautes autorités allemandes sur la réelle gravité des considérations que nous avons cru de notre devoir de vous signaler.Nous vous présentons, Monsieur lo président, l'expression de notre considération distinguée.Le Secrétaire général ff. Georges Block. Le Président ff. E. Castelein. Cî o ra «3. Il y à de moins en moins d'activité dans les fabriques de coton. Beaucoup d'ouvrières qui avaient achevé les commandes en cours ont été remerciées, jusqu'à nouvel ordre. * * * La ville est assez bien fournie en poissons. Cent paniers de poissons frais viennent d'arriver de Hollande. Les prix en sont plutôt élevés du fait que les poissonniers de Bruges, do Courtrai, voire de Lille, viennent, s'approvisionner à Gand. A Lessines Fin avril, les Belges nés de 1892 à 1897, les officiers et membres de la garde civique licenciée, les personnes de nationalité étrangère, etc. de toutes les communes du canton ont dû so présenter aux autorités allemandes de Lessines: oes jours-là les cafés ont été fermés, par ordre, de 9 heures du matin à 6 heures de relevés. # * * L'organisation des secours aux chômeurs et aux nécessiteux œntinue de façon méthodique et heureuse: régulièrement il est distribué de la farine ou du pain? de la soupe, du charbon, des pommes de terre. Signalons une bonne oeuvre qui fonctionne depuis quelque temps eb donne pleine satisfaction : au Cerclp Saint Roch et au Cercle Libéral, les mères qui ont des enfants de moins d'un an peuvent ailes dîner journellement avec leurs mioches. * * * — Le travail est entièrement suspendu dans toute le région lessinoise: de temps en temps des bateaux viennent charger du macadam pour l'armée allemande. A Ougrée L'administration communale d'Ougrée a eu la pieuse pensée d'honorer les soldats belges, tombés à Boncelles. Elle a fait élever un tombeau, entouré d'un grillage, au carrefour Saint-Hubert, dans le bois do Saint-Jean, à l'endroit nommé ,,Le Gros Hêtre" sur la Hauteur qui domine Ougrée et la Meuse, à proximité du village de Boncelles, où tant de sang belge fut versé glorieusement pour la défense du sol natal. La sépulture porte l'épitaphe suivante: ,,Passant, découvre-toi! ,,Pense à ces valeureux et braves soldats, tombés glorieusement sur le plus beau champ d'honneur, pour défendre ton sol, ton foyer et ceux qui te sont ohers! ,,Pense à ces nobles coeurs qui ont versé généreusement leur sang vermeil afin que ton lloi, la Patrie, tes libertés soient respectés!... ,,Pense aussi à leurs mère-s, leurs femmos, leurs fiancées..., à leurs familles éplorées, qui espèrent peut-être encore leur retour!... ,,Et vous, chers et vaillants-soldats, dormez en paix dans votre long sommeil ; vous êtes dignes de vos aïeux, dignes aussi des vieilles mais belles paroles de César: ,,De tous los peuples de la Gaule, ,,Les Belges sont les plus braves." Ce respect pour la mémoire de nos chors morts est général en Belgique, en dépit de la terreur que font régner les Teutons. Nous avons eu l'occasion de citer déjà le beau geste do la commune d'Ixelles qui, la première, fit ériger une stèle en granit à son cimetière ; il y a aussi les tombeaux de Herstal, Sart-Tilman — et celui d'Eppeghem, où nous vîmes, dans le cadre modeste que lui fait la nature, entouré de haies où s'épanouit à cotte houre l'aubépine embaumante, un humble monument d'une beauté rustique toute fraîche de poésie et de sentiment. Une épitaphe rappelle la mort héroïque de quelques braves qui dorment là. La tombe est entretenue par les soins des ,,Petits-enfants des combattants de 1830". Au IPeivs Wsillore. Sur certaines de nos lignes vicinales, on ! faisait régulièrement le trafie des pièces d'or et des billets français ainsi que la vente des journaux. Cela se pratiquait surtout sur la ligne de Casteau-Bruxelles. L'administra-. tion de la Société Nationale des chemins de fer vicinaux vient d'interdire ce commerce, i tes Flsiodres* Un habitant de Lembeke, nommé Edmond Vlaminck, ayant été trouvé en possession d'un fusil, a été condamné à mort sans plus d'en-' quête. Il réclama l'honneur d'être exécuté à Gand, mais il fut fusillé sur place. : avis. Nous serions reconnaissants I nos abonnés ' qui reçoivent leur Journal par la poste et dont - l'abonnement expire le 15 mal, de bien t vouloir nous envoyer un mandat-poste ia tl. 1.50 en mentionnant sur le mandat poste: ' Renouvellement d'abonnement*

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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