L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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10 December 1915
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s.n. 1915, 10 December. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 25 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/9w08w39426/
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AttgfeC -a- , " s eeurs no cennrticsî Vendredi ÎO décembre 19IS L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, «Journal quotidien du matin paraissant en Hollande. Belge est notre nom de Famille. • j - b Toutes les lettres doivent être adpesséss au bureau de rédaction: N. Z. VOOSBURGVVAL, 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2707. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. I Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: j René chamtory, Emile painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal : N.2Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: I77S. Abonnements: Hollande fl. I.SO par mois. Etranger (1.2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Une arrestation Ce qu'il est de notre devoir de dire. L'arrestation de M. Schroder, rédacteur c au chef du ,,Telegràaf", est une affaire a hollandaise. Nous n'avons pas le droit de t îîous immiscer dans les affaires hollan- r daises. Mais quand un homme qui a coin- r battu pour nous, à côté de nous, souffre > par nous, il n'est aucune considération au monde qui puifesë nous lier les mains ou -nous fermer^ la bouche et nous empêcher de ïendre à cet homme le témoignage qui lui est dû. Le gouvernement des Pays-Bas a fait jeter en prison un pubUciste éminent parce ? que, de bonne foi, il croit que ce publiciste j compromet la sécurité de ce pays. C'est ^ là un fait dont il est seul juge et il ne f nous appartient pas à nous, étrangers, de 'j dire s'il a bien ou mal fait. Nous ne le o pouvons pas parce que nous jouissons de j l'hospitalité de ce pays, parce que nous avons vis-à-vis de son gouvernement qui * tious tolère un devoir de reconnaissance à i remplir et qu'à celui-là aussi nous devons ^ l'hommage qui lui est dû. Au contraire. Cette liberté de la presse, ^ pour laquelle partout ailleurs des îlots de sang ont été versés jusque dans le dernier ^ siècle, existe, sur cette terre depuis que, par ^ son héroïsme et son indomptable amour de f la justice, le peuple qui l'habite a su ( l'arracher au roi, deuxième de nom, qui ^ prétendait àlors imposer sa tyrannie à ' l'Europe. Et elle s'est affirmée aussi avec 1 une ténacité incoercible, un siècle plus tard, -j vis-à-vis d'itn grand prince que ses cour- ( tisaus ont comparé au soleil et qui avait le droit d'écrire sur ses monnaies : nec pluribus impar. Enfin, nous-mêmes, nous ( témoignerons que cette liberté de la presse ( existe toujours puisque nous existons et s qu'il nous a été peiinis, en ces jours de ' deuil et d'infortune, de dire à nos com- ' patriotes qué la fureur teutonique a chasses par delà les frontières des paroles d'espoir et» do réconfort. . ^ Et c'est ce qui nous permet, sans .man- } quer au tact que notre situation nous impose,'de nous tourner vers M. Schroder ^ et de lui dire : merci. Mais ceci n'est pas ' suffisant. Ce que nous ne pouvons pas 1 laisser passer sans protester de toute la 1 force de notre conscience révoltée, c'est le reproche qu'on a osé adresser a cet homme de n'être point désintéressé. Ce reproche . nous atteint autant qu'il peut l'atteindre | lui-même et ceci est une affaire qui nous regarde. Ceux-là qui le formulent ne peuvent être que des âmes basse9 et viles qui, dans leur impuissance à rien comprendre de l'idéal, n'assignent jamais aux actions humaines , qu'un Seul mobile, l'argent. Alors, qui donc le9 a payés, eux? Inaccessibles à cet \ enthousiasme qui est comme le souffle vivi- i fiant qui s'exhale des belles causes et qui ■ enflamme les nobles coeurs, ils s'imaginent que tous les hommes sont faits a leur déplorable image. Cette guerre même, au bout de seize mois, ne leur a rien appris. Ils , sont de l'école de ceux qui, le 4 août 1914, < nous proposaient d'acheter notre honneur 1 à prix d'argent. Ceux-là au moins savent < ce qu'il leur en a coûté de méconnaître < aussi stupidement les forces morales que ; peuvent développer les nations comme les individus. Plus violente fut la répression ] et plus vive la résistance. La persécution est comme une huile qui attise la flamme... Non. Notre cause est assez belle pour ctre défendue pour elle-même. ^ Certes la sécurité de l'Etat et la tranquillité du pays sont des choses tangibles dont un gouvernement a le devoir de s'occuper exclusive- , ment. Mais le droit, la justice, l'humanité, -sont-ce des vains mots, bons tout au juste pour donner de la redondance à une phrase de rhéteur? Plus personne n'est autorisé à le croire depuis que des millions d'hom- ; mes sont morts pour attester la réalité des vertus qu'ils représentent. ^ _ « Notre confrère» du ,,Telegraaf" s'est enrôlé dans l'armée immense de ceux qui combattent pour ces vertus. Il a été de bonne foi en croyant que de la sorte il servait 'bien mieux son pays et le bon renom de son pays qu'en se perdant dans la foule amorphe des craintifs et des hésistants. Peut-être pourra-t-on nous prouver qu'il a eu tort : mais tout homme, digne de ce nom, sera bien oblige de convenir avec nous qu'il a eu raison d'avoir tort. Nous adressons à M. Schroder, champion de la cause des alliés qui est la. caipe de la Belgique, l'expression de notre vive sympathie. Charles Bernard. Un© adresse des professeurs de PUniversàté d'Amsterdam L'adresse suivante a été adressée jeudi par voie télégraphique au ministre de la justice : ,,Les soussignés, professeurs à l'Université d'Amsterdam, gravement atteints dans leur conscience de Néerlandais par la détention préventive de M. Schroder, rédacteur en chef du journal le ,,Telegraaf", et indignés de cette mesure qui blesse leur esprit de justice,adressent par. la présente un appel pressant à Votre Excellence afin qu'elle exerce son influence pour qu'on mette fin promptement à cette détention couvre d§ honte le pays tout entier." L'adresse porte les signatures suivantes: dr. R. C. Boer, dr. J. T. de Boer, dr. G. Hondius Boldingh, dr. L. Bolk, dr. L. E. J. Brouwer, dr. H. Brugmans, dr. A. Bruining, dr. H. Burger, mr. D. van E'mb-den, mr. J. A. van Hamel, mr- A. Kra-nenburg, dr. W. J. Kiihler, dr. S. Mendes da Costa, dr. J. C. H. de Meijere, dr- J. van Rees, dr. G. van Rijnberg, dr. P. ftui-tenga, dr. R. Sissiiigh, dr. A. Smits, dr. Th. J. Stomps, dr. M. Straub, dr. H. Treub, dr. E. Verschaffelt, dr. J.. Iv. A. Wertheim. Salomonson. Il y a un ml 10 décembre 191 Jf: Canonnade anglaise sur la côte belge, guerre de tranchées à Ypres, duel d'artillerie autour d'.Arras et de Juvincourt, recul 'des Allemands en A.r-rjonne, actions heureuses des Français à Vavenues et dans le bois Le-Prétre, combats d'artillerie dans les Vosges, occupation >:dc j 'a gare d'Aspach, près de Thann (Alsace), par les Français. En Pologne, violentes :tttaques allemandes à Mlaica, Soldait, Lo-witch, rejjoussêes avec d'énormes pertes; au sud de Cracovie,, 2,000 prisonniers austro-allemands, canons et mitrailleuses aux mains des Russes; au Caucase et en Asie-Mineure, retraite précipitée des Turcs. En Serbie, lÀctoire décisive: les 13e, UfC et 16c corps d'armée autrichiens en déroute se replient sur Vicligrad, Sarajevo et Chabatz; milliers de prisonniers autrichiens, dont un grand nombre d'officiers, 100,00G fusils, 30 canons et mitrailleuses. Dans le f/olfe Persique, occupation de Kurmàh par les Anglais. A lladeidah, sur la mer Ponge, des gendarmes turcs forcent l'entrée du consulat britannique; le consul se réfugie chez son confrère d'Italie, qui est attaqué à coups de fusil; le Consul britannique prisonnier des Turcs; l'Italie exige réparation immédiate. Au Parlement roujnain, manifestation en faveur de l'Italie; une mission roumaine part pour Rome et Paris. Félicitations du président de la République au prince- Alexandre de Serbie. Un Taube allemand abattu près de Cliaumont. Manifeste loyaliste du sultan du Maroc. Dans la Baltique, le croiseur allemand ,, Friedrich-Kart ' ' coulé par une m'Xne allemande. Douvres attaquée sans résultat par des sous-marins allemands. —IB- G ' omi La question des sous-marins aiismands m ia Méditerranée Du contre-amiral Degouy, dans le ,,Petit Journal" : Kéfléchit-on que le Pas-de-Calais appartient aux alliés, qui ont pu le barrer de toutes les façons sans que personne ait sérieusement protesté, tandis que le détroit de Gibraltar appartient quasi en entier à l'Espagne, puisqu'elle est en possession de la rive marocaine et que Tanger, aussi bien que Gibraltar même, sont en dehors du détroit proprement dit, l'une dans le vestibule oriental, l'autre dans le vestibule occidental? Allez donc demander à l'Espagne de vous aider à capturer les submersibles allemands !... Ce n'est pas tout. On sait, ou du moins beaucoup de personnes savent déjà — et il n'y a aucun inconvénient à le dire puisque cela résulte des facultés mêmes des sous-marins, pris en général — qu'un bon moyen de ,,cueillir" ces derniers e6t de les attendre au débouché d'un détroit, qu'ils n'ont pas manqué de franchir en plongée. Si ce détroit est assez long ou qu'il ne s'évase pas trop vite — c'est le cas- du Pas-de-Calais et de la Manche qui lui fait suite — on a des chances, avec beaucoup de bâtiments légers, de les apercevoir au moment où, ayant épuisé la charge, de leurs accumulateurs électriques, moteur de plongée, ils sont obligés de revenir à la surface pour revivifier celui-ci en actionnant une dynamo avec le moteur thermique de la navigation ordinaire. Malheureusement, le détroit de Gibraltar n'a que trente-deux milles environ de longueur (encore faut-il le prendre entre les deux méridiens extrêmes: Trafalgar-Spartel, du côté océan, Gibraltar-Ceuta du côté Méditerranée) et, ce trajet fourni, qui n'excède pas, il s'en faut, les facultés des moteurs de plongée des grands sitbmersibles allemands, ceux-ci débouchent dans un vaste bassin, une Manche méridionale, qui a tout de suite cent milles, du nord au sud. Dirai-je après cela que, dans cette Manclio si large et où toute surveillauce un peu minutieuse est si difficile, ils trouvent immédiatement, sans aller dans un port de la côte d'Espagne, ce qui serait malgré tout assez imprudent, trois, pointe de ravitaillement: l'île d'Alboran, les criques découpées dans le front nord de la presqu'île marocaine des Très Forças et le groupe d'îlots des Zafarines, à la limite de notre province d'Oran? Ceci .nous conduit à la question délicate du réapprovisionnement en combustibles des sous-marins par les ,,neutres" complaisants. J'en reparlerai aux lecteurs du ,,Petit Journal" et je dirai en même temps quelques mots de l'urgente nécessité où l'on se trouve, si on veut arriver à un bon résultat, d'imposer une méthode rationnelle et des règles inflexibles à la navigation des paquebots, en temps de guerre, darçs les mers fermées. En Belgique. A Bruxelles. Lorsque des officiels allemands arrivent dans la capitale, la Kommandantur fait remettre à chacun d'eux un pli confidentiel sur l'importance duquel leur attention est tout spécialement attirée. Ces enveloppes contiennent trois papiers différents: deux roses et un blanc. J'ai eu sous les yeux ces papiers, écrit un correspondant du ,,\Xde Siècle", et j'y ai trouvé quelques recommandations intéressantes dont, je vous livre ici la teneur,. Un premier papier, portant la daté du 27 octobre, s'exprime ainsi : ,,Deutsche offiziere haben durcli ungeziigèltes Treiben und durch umvûrdiges Benehinen mit frauenzimmern in offentliohen lokalen und auf den strassen von Brussel in letzter zcit mehr-facli argernis erregt. ,,Es ist verstandiich wenn die ans schweren kampfen an der front und au6 kleincn unter-kunftsorten hier eiukéhrenden offiziere die darbietungen der Grosstadt genies6en wollen. Der genuss darf aber niclit ausarien. ,,Em deutscher offizier darf in keinen augen-bliok vergessen was er se in en Elire und sednen deufcschen namen schuldig ist. Er darf sicli nicht der missac'htung der feindlichen bevolke-rung aus6etzen. Diese ernste mahnung moge ieder beim Betreten von Brussel beriick sichti-gen ! ,,Sie gilt auch allen personlichkeiten des Heeresgefolges, die ahnlich wie die offiziere bekleidet sind. Die uniform verpflichtct 1" Je traduis: ,.Des officiers allemands ont, par des actes déréglés et pai' une conduite sans dignité avec des filles, dans le6 locaux publics et. dans les rues de Bruxelles, provoqué en ces derniers temps des scènes pénibles. ,,0n comprend que les officiers revenant ici des combats acharnés qui ont lieu au front ou bien aussi des petites localités où ils séjournaient désirent jouir des avantages que leur offre une grande ville, mais ce désir de récréar tion île peut dégénérer en abus. ,,Les officiels allemands ne peuvent en aucune circonstance oublier qu'ils sont responsables de l'honneur et du nom allemand. Ils ne peuvent s'exposer à la mésestime de la population ennemie. ,,J'espère que cet avertissement sérieusement donné sera pris en considération par les tfott= pes qui arrivent à Bruxelles. Cet avertissement s'adresse à toutes les personnes qui sont à la suite de l'armée et qui portent l'ainiforme comme les officiers. L'uniforme oblige." C'est signé: von Sauberzweig, général-major, gouverneur de Bruxelles. Un ordre de garnison, en 29 articles, dit encore : ..Article 17. — Le séjour dans le gouvernement général de Belgique est interdit aux parentes femmes des officiers, fonctionnaires, sous-officiers et soldats allemands. Art. 18. — Pour les achats, les maisons allemandes sont à préférer. Une liste de celles-ci est affichée à la gare. Art. 19. — Il est défendu de se promener dans les' rues avec des dames dii demi-monde et de se réunir avec elles ^dans les restaurants et les lieux publics." Le troisième papier donne la liste des cabarets et maisons interdites aux officiers. Touï les bars leur sont interdits. Sont également défendus aux officiers : la rue Haute, la rue Blaes, les rues situées dans les environs des quartiers militaires, celles situées à l'ouest et au nord du Palais de Justice et la rue Saint-Laurent. Ces rues ,,sind nioht zu betreten." Les officiers sont invités d'une - manière toute spéciale à surveiller leurs conversations sur les plateformes dés tramways, dans lee cafés, au restaurant et dans les lieux publics. Il leur e6t spécialement recommandé de ne pa; s'ontretenir de sujets d'ordre militaire et de la marche des opérations. A Bruges. Les arrestations de personnes auxquelles des lettres sont adressées par l'intermédiaire de couriers augmentent. On condamne ordinairement ces innocents à des amendes de 200 à 500 marks ou à un emprisonnement de 28 jours, au minimum. Des centaines de personnes ont déjà été mises sous verrous, préférant la prison à l'amende. La prison est ordinairement trop petite et d'autres locaux sont installés pour recevoir les prisonniers. * * * Le frère Joseph, directeur de l'Institut de St. François-Xavier, est toujours prisonnier en Allemagne, à la suite de l'accusation portée par un soldat allemand auquel, raconta ce dénonciateur, le prêtre aurait donné de l'argent pour faciliter sa désertion, # * * Il y a quinze jours,, tous les hommes âgés de 18 à 35 ans ont dû se présenter à la Kommandantur pour s'engager, par signature, à ne jamais prendre les armes contre l'Allemagne. Les hommes du quartier de St-André, , au nombre de huit cents, sont entrés er masse, en ville, précédés d'un tambour et d'un accordéon. Ils chantaient à tue-tête le „Vlaamsche Leeuw". Le drapeau jaune avec le lion noir claquait au milieu de ces vaillants citoyens qui sont entrés bruyaminem dans les bureaux allemands. Mais ils ne purent en sortir qu'un à un ! ^ La population était pleine d'enthousiasme l'audition de l'air flamand lui avait communiqué une vraie fièvre. Beauooup de personnes quittèrent leurs ; maisons en criant „Ze zien d'r" (Ils arrivent) Cette manifestation n'était pas prévue pai . les Boches qui infligèrent une amende col-; lective de 300 marks aux manifestants de St-André. C'est avec plaisir que chacur d'eux paya les cinquante centimes qu'i ; devait, car ils en eurent pour leur argeni à voir les têtes épouvantées des Boches! * * * Il y a plusieurs jours, une nouvelle proclamation a produit quelque sensation. Cet édit défendait de chanter ou de jouer les chansons : "Scheele Louise" et "La -Liberté". Tous ceux qui possédaient un exemplaire de ces deux chants durent les < remettre sans retard au commissaire de po- < lice de leur quartier! On se demanda la raison de cet édit. i Mais, après information prise auprès des 1 "autorités ennemies, on apprit que Scheele t Louise visait la fille d'un échevin de Blan-kenberghe qui s'était fiancée au Komman-dant de cette ville et se promenait fréquemment avec le Boche et ses parents. Quelqu'un composa immédiatement une chanson sur cette histôire. Tout Blanken-berghe la chantait et on allait bientôt l'entendre à Bruges, lorsque la proclamation fut affichée. L'auteur de ,,Scheele Louise" a été con- J damné à trois années de prison! < En ce qui concerne la chanson ,,La Li- 1 berté", chacun ignore le but des Allemands, i * * * f Près de l'imprimerie De Brouwer, les ^ Boches construisent une tour en béton qui, ^ dit-on, aura 130 mètres de hauteur. Elle - servira exclusivement à des buts militaires. * * * * On a démenti à Bruges le bruit, répandu ^ en Hollande, que mardi matin la côte, vers ' Zeebrugge, aurait été bombardée. Il ne ] s'agissait que d'exercices de tirs organisés 1 par les Allemands. * * * c Les Allemands ont inauguré, au cimetière J de Bruges, un monument à la mémoire de ,( leurs soldats. L'amiral, commandant la.ville (celui qui fit exécuter plusieurs de nos compatriotes qu'il appela des ,,paysans" dans sa proclamation !), était présent à la cérémonie, en- < touré d'un grand nombre d'officiers en grand uniforme. Les représentants dé la ville de' Bruges ( et le bourgmestre "Visart- avaient répondu -à l'invitation des autorités. Ils se trouvaient j donc également au cimetière. Au cours de l'inauguration, le bourgmes- j tre a prononcé un discours dans lequel il : insista sur le fait ciue la cérémonie à laquelle il assistait était une démonstration cle réconciliation et de paix. Devant la mort, j dit-il, nous nous trouvons désarmés. Nous sommes tous égaux. Je suis persuadé que, ■ de nos morts qui se trouvent enterrés en • si' grand nombre dans votre pays, vous aurez pitié et que vous respecterez leurs tombes. Aussi, nous vous promettons, nous, au nom des ci^ens brugeois, que cet endroit sacré où vous avez élevé des signes commémoratifs sur les tombeaux de vos héros, ' nous vous promettons de -les tenir en honneur. Bruges entretiendra ces tombeaux , comme si c'étaient ceux de ses propres fils. Visiblement ému, l'amiral allemand renier- * cia réminent vieillard des paroles profondes qu'il avait prononcées. C'est ici qu'un incident inattendu se produisit. Le maïeur s'adressa de nouveau au komtnan-dant de la ville et lui dit d'une voix claire, devant la nombreuse assemblée, s'il lui était 3 permis de lui adresser une supplique. — Parlez, monsieur le bourgmestre, dit ( l'amiral. — Monsieur l'amiral, voulez-vous nous promettre de gracier à vie la femme bru-geoise qui récemment a été condamnée à mort? • Nous le savons, elle a commis des infractions aux lois militaires. Elle doit dope être punie. Punissez-la aussi sévèrement que vous le voudrez, mais laissez-lui la vie. L'amiral, très pâle tout à coup (il se rappelait sans doute les „paysans" qu'il avait fait pendre), consulta les officiers supérieurs qui l'entouraient. Puis, s'adressant à M. .Visart, il lui dit: „La femme dont vous nous parlez a commis de graves crimes. J^.s faits d'espionnage sont prouvés. ,,D'après notre loi martiale elle doit mourir. A trois heures, cet après-midi, la : sentence devait être exécutée, mais, pour vous obliger, elle aura la vie sauve." * * * Vingt-cinq personnes ont été emmenées en Allemagne. La femme qui fut condamnée à mort, et pour laquelle le bourgmestre M. Visart intercéda au cours de la cérémonie qui eut lieu au cimetière, viènt d'apprendre que sa peine était commuée en vingt ans de travaux forcés. A Osteracîe Il y a trois semaines, quatre Belges ont été fusillés. On ignore leurs noms et le crime dont ils sont accusés. Parmi çux se 1 trouvait un soldat belge que la salve n'at-' teignit pas et qui se ietasur ses bourreaux. A Gew (ri. Cinquante-trois bourgeois sont en prison, sôu3 prévention d'espionnage. Au LittoraS. On se plaint beaucoup,» dans la région du i littoral, -de l'attitude des paysans. L'autorité allemande a fixé, par exemple, le prix maximum des pommes de terre, qui sont ; parfaitement abondantes, à six francs les cent kilbs. Les cultivateurs prétendent tou-, tefois aue ce maximum se s'applique qu'aux transactions aveo l'intendance allemande. Quairut aux civil's belges, ils doivent payer dix, onze et même douze francs—soit le double. Dans le Namurois Une maison a été incendiée à l'arrivée des Allemands et, après leur passage, on a trouvé pendu un jeune homme de Faulx, le fils iu ,,blanc de. Mauïeu", dans la commune ie Faulx-les-Tombes. On n'a pu établir si ce malheureux a été tué par les troupes enne-niel ou s'il s'est suicidé dans un accès de fièvre chaude; il avait manifesté une peur >rès vive lors du passage des premiers ihlans. Environ 270 habitants — parmi lesquels des vieillards, des enfants, des femmes ;-t même une paralytique qu'on avait dû :rans'porter sur brouette — ont été conduits ians les caves du château Finet où ils ont ïté retenus pendant trois jours. Actuelle- nent rien de spécial à signaler. * * * En arrivant à Assesse, les troupes allemandes ont incendié une ou deux maisons ît ont pillé consciencieusement les immeubles momentanément abandonnés par leurs miprfêtaires. Depuis lors il y a une garnison composée d'environ 50 hommes de L/andsturm. Les gradés fréquentent surtout l',,Hôtel du Cerf", tenu par M. Sandron; les autres ont établi une cantine dans un :afé attenant à l'éoole communale. Le commandant de cette troupe est logé chez le bourgmestre, M. Anciaux: ce qui n'a pas empêché celui-ci d'être condamné à deux mois de prison pour ne pas avoir signalé la >résence de soldats réfugiés' à Assesse depuis la prise de Namur. Aucune preuve n'a cependant été établie contre ce digne magistrat qui s'était dévoué jour et nuit pour iéfendro les intérêts de ses administrés et satisfaire aux exigences boches. Au Pays Wallon. Les communes de Goclienée et de Vodelée, ;urtout Vodelée sont indemnes. Pas de civils fusillés. Naturellement, les Allemands ont pillé. Les grandes carrières Je Vodelée ont rappelé quelques ouvriers. Le ravitaillement est excellent. Les' habitants sont, comme en temps de paix, tout à leurs travaux de campagne. Les hommes de 18 à 40 ans vont tous les mois i l'appel à Agimont. * * * Quinze maisons furent brûlées à Rosée» [ors de l'arrivée des Allemands, maisons qui se trouvent surtout sur la route de Dinanb à Philippeville. Le château de M. de Font-baré a été complètement vidé et pillé. Le i3ufl*é fut emmené par les Allemands et emprisonné pendant plusieurs semaines en Allemagne. La vie maintenant est à peu près normale. Le vicinal a disparu : les rail3 ont été enlevés. * * * La crue de la Meuse est très forte. Les barricades que les Boches avaient construites i certain endroit ont été arrachées. Au Lisiîlboari. , On annonce le décès, à Maastricht, de M. Meyers Jaminé, sénateur provincial au Limbourg. Durant trente années le défunt fut bourgmestre de Tongres. M. Meyers Jaminé avait 80 ans. Il était commandeur :1e l'ordre de Léopold. Aux îrontières. On mande de Selzaete que les dragons en repos dans cette localité, et prenant leurs repas chez ].'habitant, ont reçu l'ordre de se rendre désormais à Grand pour f 3 restaurer. Des écuries ont été aménagées spécialement pour eux dans cette ville, et ils devront y prendre tous leurs repas. Dont coût : Fr. 3 par jour pour chaque homme. Cette mesure semble avoir mécontenté et découragé ces cavaliers, qui, pour la première fois depuis la guerre, sont obligés de faire eux-mêmes leur popote, car les dragons n'ont pas de cuisine affectée à. leur régiment. Quantité de wagons chargés de génisses ont quitté Selziaete à destination de Gand, Tout, le jeune bétail de la contrée a été acheté par les autorités militaires. * * * Les soldats boches, qui sont chargés de la surveillance de la frontière à Essclien, ne touchent plus l'entièreté de leur solde. Avec la modique somme qui leur est allouée ils doivent subvenir à tous leurs besoins. Aussi ne mangent-ils plus que des pommes de terre, des fruits, des navets, etc. TEieipliïeli Belgique A vrai dire lia. Belgique n'est- ni notre alliée ni l'alliée .des Anglo-Français dans lo sens diplomatique et protocolaire du mot: aucun traita ne la lie au gouvernement de la République ni à celui du roi Georges : aucun contrat ne l'in-* oorpore politiquement à cet organisme de nations qui s'appelle la quadruole entenV» Et cependant le petit royaume du çrand Roi All>ort est celui qui est le plus près du coeur de tous et pour lequel tous sentent de dovoir combattre jusqu'à la fin. Après quinze mois de guerre le senti uont que nous ressentons tous lorsqu'on prononce le nom du petit royaume glorieux est le même. Certes, pendant ce temps, nous avons eu la destruction de Beims et le bombardement de V'eni-e, myis Louvain resplendit encore do sa lueur funèbre. Cej-tes nous avons eu le guet-ppens de la „Lusi- tania" et de l',,Ancona", nous a-vons eu la, politique oblique des Bernstorff et des Dumba ; mais l'invasion d'un royaume, dont la liberté avait été solennellement promise par ces „chif-fons de papier" que sont les traités, reste encore l'offense la plus grande qui ait été laite à nos sentiments humains. Certes, l'assassinat de Miss Cavell a rempli le monde d'une horreur inexprimable, mais le souvenir des enfants auxquels on coupa les mains, des religieuses et des jeunes filles violées, des dames de bonne société emprisonnées avec des malfaiteurs vulgaires pour le seul motif qu'elles avaient trop aimé leur pays, continue à peser sur notre pensée comme un cauchemar dont nous ne pouvons nous' libérer. Tous les faits atroces qui 6ont venus après ne réussissent pas a faire pâlir les tragédies dont la Belgique a été (victime; depuis 1e jour où on n'a pas eu honte de profaner par des ripailles le palais que le Roi Albert venait à peine de quitter, jusqu'aux dernières condamnations d'infirmières, d'avocats, d'architectes, etc., jusqu'aux ridicules proclamations' de ce lansquenet qui répond au nom de von Bissing il n'y a pas d'heure dans son histoire qui ne soit gravée dans nôtre coeur avec des caractères qui ne s'effacent pas. Car la Belgique nous a donné à tous un grand exemple. Dans un siècle où il semblait que toutes les vertus idéales dussent être piétinées, da*hs lequel on a proclamé que seulement' ce qui est utile est beau, qu'il faut avant tout vaincre sans se préoccuper de Ja noblesse morale d'une victoire, ce petit peuple de marchands et de banquiers, d'industriels et de grands hommes d'affaires a démontré qu'il faut aussi .savoir" souffrir et que certaines beautés idéales n'appartiennent pas à l'histoire de l'antiquité seulement. Et alors tous, depuis le Roi jusqu'au dernier de ses paysans, ils se sont réunis autour du drapeau tricolore et ont fait voir au monde que mourir pour le Roi, la Loi, la Liberté n'est pas seulement une expression musicale de leur hynune national, mais un vrai fait dans l'histoire nationale. lOt l'Europe a compris l'avertissement: l'Europe civilisée s'entend; celle qui s'est groupée pour la défense de la civilisation contre la monstrueuse coalition austro-germailo-turque, laquelle doit être justement abattue j pour avoir révélé au monde son invincible barbarie. Dans une belle figure que M. Destrée cita un jour dans un de ses discours, il compara cette Europe à une famille divisée par une de ces discordes' futiles qui sont d'autant plus graves parce qu'elles sont entourées d'rn large bien-être. Mais, tout à coup, un malotru quelconque qui passe par la rue se met à frapper le plus petit de la famille qui était en train de ]ouer tranquillement devant la porte de la maison. Alors, comme par enchantement, tous les dissentiments disparaissent, la famille est réunie à nouveau au spectacle du pauvre petit qu^ pleure et, sans hésiter, s'élance contre l'agre.s-seur brutal, émue et pacifiée par le spectacle de cette brutalité. Et bien, la Belgique a été en Europe l'enfant frappé et opprimé qui, par sa douleur, a réussi à faire disparaître les anciens dissentiments et à reformer la nouvelle union. Il faut donc savoir gré à la Belgique de l'exemple qu'elle nous a donné et du bien qu'elle nous a fait. En présence de ceux qui ont affirmé que le tort était de son côté et que, au fond, elle agirait dû laisser passer l'Allemagne, nous avons vu une Reine affirmer qu'une muraille de. fer était dressée entre elle et les siens, coupables d'un si grand crime; nous avons vu un Roi qui a abandonné tout et a. tout sacrifié ^our suivie» la belle maxime antique: ,,Ut moriens viveret vixit ut moriturus" ; nous avons vu un peuple renoncer au bien-êfrre si longuement et si heureusement acquis pour conserver 6on Roi, sa Loi, sa Liberté! C'est pourquoi le Roi Albert nous apparaît aujourd'hui presque comme un Roi fabuleux; lui qui n'aimait pas la guerre s'est fait soldat, a vécu dans les tranchées, a partagé la vie de ses soldats tous les jours. Lui, qui adora ses enfants, s'est séparé d'eux, et le plus grand de ceux-ci, qui n'a pas quinze ans, a été engagé comme simple fantassin dans son armée. Lui, qui a une prédilection pour ses études, ses livres, sa maison, a abandonné les uns et les autres pour se retirer dans ce dernier lambeau de son pays et p$ur diriger, de là, la résistance, et pour crier bien fort avec, l'autorité de ses vertus: .,Vous avez envahi mes terres et volé mes trésors, mais la Belgique vit encore autour de ses ruines libres d'Ypres, autour de ses libres canaux de l'Yser, autour de la libre villa de la Panne, où sur une dernière hampe flotte encore le tricolore de la patrie. Et tant que ce tricolore s'agitera parmi les brouillards des terres basses, vous ne proclamerez pas vôtre mon royaumo et son image restera pour vous comme une menace continuelle." Et tout cela 1« Roi des Belges l'a fait aveo une simplicité naturelle, sans bluff, non pas pour étonner les peuples, mais par un sentiment de devoir intime, par besoin d'être un honnêrte homme et un gentilhomme avant encore que d'être un Roi. C'est pourquoi nous devons accepter ■l'exemple de la Belgique compie un haut avertissement moral et, à Chaque moment de pessimisme, à chaque hésitation, à chaque désir de paix, nous devons penser au petit royaume qui, ]xmr sauver l'honneur, a tout sacrifié. Et en ce jour solennel dans lequel on célèbre l'anniversaire du grand Roi, qui par sa vertu et par la vertu des siens n'est pas un exilé, mais résiste encore et se bat dans le dernier lambeau de sa patrie et émerveille le monde par les gestes des siens; dans ce jour où par milliers les voeux do ses sujets vont vers lui, nous n'avons qu'un souhait, nous n'avons qu'un serment, celui de combattre et de vaincre, pour que dans la paix victorieuse puisse être payée la dette de reconnaissance morale que tous les gens civilisés du monde entier doivent avoir pour ce peuple et pour ce Roi. Car c'est par son exemple, par sa résistance, c'est par son sacrifice et par son martyre que la. Belgique a sauvé de l'éternel barbare la liberté des peuples civilisés. (,,Giornalc d'Italie, .) Ceux pi soit à User seront helirèux de savoir que les Belges en Hollnndo pensent à eux à l'occasion de lu Noël et des Etrennes. Envoye^nous ce que vous pouvez pour notre liste de souscription.

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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