L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 09 May. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/959c53g24r/
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AlMî&e M°. 5 cents «lercrefli © mai !9!7 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande Beige est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées r au bureau de rédaction : fi. Z. VOORBURGWAt, 234-240, AM8TEHPAM. *, Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Custave Jaspaers. „ 1 Charles Bernard, Charles Herbleê, Comité de Rédaction: ^ René chambrr, Emile Painparé. Pour* les annonces, abonnements et vent* au numéro, s'adresser à l'AfSininistratJon du journal: N.Z. Voorburgwal 234-340, Amsterdam Téléphone: 1773. Abonnements: HoIIandefi. 1.50 par mois. Etranger fî. S.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réciames: 30 cents la ligne. Emile Verhaeren. Discours prononcé par M. Charles Bernard. Mesdames, Messieurs, C'est une pensée -pieuse qui nous rassemble aujourd'hui. Nous communions dans 1< souvenir d'un, grand poète que la mori arrache à nptre affection pour le donnei tout entier à la gloire. Qu'Emile Ver h aérer eût disparu avant la guerre et toute la rabiota belge, certes, eût été confondue dan-le même deuil. Nous savons ce que nous devons aux hommes illustres qui ont su le mieux exprimer et manifester devant le monde l'âme de la patrie. Et Verhaeren est parmi ceux qui ont exprimé cette âme avec le plus de profondeur, comme parmi ceux qui l'ont manifestée avec le plus d'éclat, le plus grand et le meilleur. Mais aujourd'hui où la communauté du malheur nous rapproche les uns des autres, où nous sentons les souffrances de^ notre patrie comme nos souffrances» et où un deuil comme celui-ci devient plus particulièrement le deuil de chacun, c'est véritablement le cri éperdu de notre coeur brisé que nous Laissons jaillir devant cette tombe ouverte. Et il nous a fallu accorder de longs moments à cette douleur qui sanglote avant de la discipliner en prières et en un chant de consolation. Cette consolation nous la trouvons dans l*oeuvre du poète qui n'est que le reflet de sa vie. Elle n'est pas un postulat d'art ou certains écrivains cherchent un refuge contre les misères et les tristesses de l'existence, un paradis artificiel où ils se mettent à l'abri des bassesses de la terre. Bien au oontraire, toute pétrie de ses douleurs ew de ses espoirs, de ses joies et de ses angoisses, elle est une exaltation perpétuelle de cotte vie que 1e poète aime jusque dans se3 tares et dans ses maux.^ Et la vie, chez lui, n'est pas circonscrite à l'existence individuelle d'un être parmi d'autres êtres. Non. Du plus profond des âges, comme ^ s il était lui-même un arbre qui eût pousse ses racines dans la poussière de nos morts, il sent vibrer en lui le coeur de la patrie et de la race. C'est ce coeur-là, ce grand coeur qui nous est commun à tous, qui bat a larges coups dans son oeuvre magnifique et tumultueuse. Et ainsi, nous retrouvant notos-mumes, mais à une puissance infiniment multipliée, dans ces vers où nous percevons jusqu'au rythme de notre sang, nous reconnaissons dans l'oeuvre d Envie Verhaeren l'expression lyrique la plus haute et la plus parfaite de notre âme éternelle. Il est de ces enfants pensifs marques au front d'un signe du destin. Bien ne distingue celui-ci de ses petits compagnons, blonds comme lui et si ardents à vivre qui jouent aux bords du grand fleuve où nulle défense ne les empêche de manier voile ou rame de marinier. Mais, chez lui, 1 aspect de ce vaste Escaut qui remplit ses „yeux de sa grise lumière met dans son coeur un émoi religieux. Le va ot vient des marees, dans ces moments où l'enfant s'arrête de jouer pour écouter à l'intérieur de lui-meme, éveille dans le plus profond d'une conscience qui s'ignore encore ces rythmes majestueux qui s'accordent a la palpita-tion de l'univers. Cette voix puissante et mystérieuse des éléments n'a jamais cesse de lui parler, même en ces heures de maladie où il s'abandonne au plaisir de se détruire, et c'est bien sa clameur véhément.-! et confuse qu'on perçoit dams ces poèmes magnifiques et désordonnés des. Campagnes HcUu-cinécs, le premier livre ou s affirme l'originalité d'Emile Verhaeren. 3xais il y est encore tout près de la nature. Il songe moins à nous donner l'intelligence que l'angoisse des choses. Et pourtant, parmi ces symboles où le poète enferme les métiers villageois, le forgeron, le menuisier, ^ le cordier, le sonneur, il en est un qui atteint à ce qu'il y a de plus haut dans 1 expression lyrique de l'idée: le passeur d eau. Au milieu de la tempête, le corps ployé de vains efforts, le passeur lutte les mains aux rames mais sans pouvoir quitter le bord où le retient une force maligne et invincible. Symbole de l'effort inutile ? O non. L'effort apporte toujours avec soi sa récompense et tout labeur est fécond. Il y faut seulement de la ténacité, de ta persévérance et cette vertu suprême qui ^ fait que l'homme ici bas, dans les pires épreuves, lève encore la tete vers 1e ciel : l'espérance. Et quels que soient les maux qui nous affligent, au milieu des ruines et des pires désastres, tâchons, nous aussi, de remonter le courant hostile, et, comme le vieux passeur du poète, gardons tout de même, pour Dieu sait quand, le roseau vert entre les dents ! C'est ici 1e seuil de l'oeuvre définitive. Jeune homme que sa vocation attirait irrésistiblement vers les lettres, il commence par porter son offrande sur l'autel d'un art purement formel. Déjà, au rebours de tant d'autres épris d'exotisme, son inspiration cherche autour de lui. Sensuel et mystique il magnifie la femme flamande et il exalte la foi des gens de son pays. Mais ces livres <lee Flamandes et des M (/mes, ainsi que les suivants o,ù son intelligence aiguisée au contact de la. maladie fixe les entrevisions terrines des abîmes où elle a failli choir, ne sont qu'une préparation et un acheminement. Le grand lyrique, le voyant qui va transformer fin fcaagea et splendeur yerbaîô }& conscient et l'inconscient qui est au fond de nous se recueille et cherche sa voie. La transformation successive des idées et des sentiments va de pair avec une transformation tout atfssi profonde dans la forme. Verhaeren adopte un mètre à lui, un vers sou-j$e, dégagé de toutes entraves où les tumultes dont son âme est pleine vont pouvoir se déchaîner librement. En même temps qu'il domine sa vision il est devenu maître de sa langue et son instrument est en parfait accord avec la véhémence et l'étendue de son inspiration. L'oeuvre née de cette inspiration est tri-, pie. Elle embrasse l'humain, l'universel et, l'individu s'élargissant jusqu'à comprendre tous les individus du groupe auquel il appartient: la patrie. L'humain trouve son expression dans les Heures Claires, l'universel dans La Multiple Splendeur, la patrie dans Toute la Flandre. Ah! Mesdames et Messieurs, si dans la poésie contemporaine nous cherchions un autre exemple, d'un épanouissement si complet du génie, nous le trouverions seulement chez le grand Victor Hugo. Verhaeren, dans le même temps qu'il se replie sur lui-même, | qu'il écarte d'une main déyotieuse et tremblante les branches qui cachent la source de ses sentiments les plus intimes, ouvre comme ses yeux à la lumière, ses oreilles au son, ses doigts au toucher de la brise, ouvre son vaste coeur à tous les échos de l'univers pour ensuite lés projeter hors de lui en des hymnes éperdues d'adoration et d'amour. Et de quelle essence était donc fait cet homme pour pouvoir, comme il l'a fait dans une suite inépuisable de stances à l'inflexion plus douce que chez Lamartine, pénétrées de plus de tendresse encore que n'a Verlaine, soutenir le thème de l'amour simple et qui trouve dans sa seule satisfaction d'infinis motifs de ravissement. En ce moment encore, nous n'ouvrons point ce pieux volume des Heures Glaires sans une indicible émotion parce que nous songeons à un être que la douleur brise en deux devant une tombe à peine fermée. Et nous songeons aussi avec amertume que nous n'aurons plus ces Heures du Soir que le poète nous avait promises. Peut-être les premières demeureront-elles plus belles d'être incomplètes, interrompues par les cris déchirants d une veuve devant un cadavre et du sang. Mais qui donc nous arrachera de cette tombe où s'attardent nos regrets pour nous enseigner que ce n'est pas là qu'il faut regarder? Qui donc si ce n'est lo poète lui-même. La mort, en somme, c'est de la vie encore puisqu'elle engendre la vie, et, pour lui, la mort n'est qu'une transformation: Mon être entier sera perdu, sera fondu, Dans le brassin géant de leurs tumultes, Mais renaîtra après mille et mille ans, Vierge et divin, sauvage et clair et [frissonnant, Amas subtil de matière qui pense, Moment nouveau de conscience, Flamme nouvelle de clarté Dans les yeux d'or de l'immobile éternité. La religion de la vie que le poète exalte avec les accents joyeux d'une fanfare dans la Multiple Splendeur tel est le credo où se résument toutes ses pensées et toutes ses croyances. L'amoureux si suavement élégia-| que des Heures Glaires se transforme en l'amant passionné de tout ce qui existe et il prêche l'admiration universelle. Le bien finit toujours par l'emporter sur le mal. Et transposant dans un cri sublime le magnifique symbole du roseau vert, il clame sa confiance dans la vie, en face de la vie, dans ce vers admirable qui sonne le ralliement do tous nos espoirs: Là vie est à monter et non pas à descendre. Ici Verhaeren a trouvé le sommet de son art et cet art, maintenant tout gonflé de la sève qu'il a puisée dans le terreau natal, c'est vers la terre natale qu'il incline sa moisson de fruits, vermeils. Aujourd'hui, dans la plénitude de sa sagesse, enrichi de tout l'humain que ses sens et son intelligence assoiffés ont emmagasiné avec une sorte de frénésie, il revient à sa Flandre mais pour en exalter cette fois et les gens et les choses, son ciel, ses rivières, ses arbres, pour la chanter dans son passé d'héroïsme et dans son présent de travail, pour se reconnaître enfin lui-même dans son visage eu mélancolique, de gravité ardente ou d'ingénue tendresse. Villes à pignons, guirlandes des dunes,plaines aux horizons infinis et vous, héros, durs guerriers au coeur de fer comme votre armure, peintres si magnifiques que» le peuple vous nommait les rois de ses cités, ô oui, c'est bien Toute la Flan-I dre. Et quand, dans notre exil tragique, j nous ouvrons ce livre, il en monte peur nous un parfum si fort, le parfum de notre terre mêle aux fumées grisantes de notre gloire et de nos malheurs, qu'une force invincible élève ces pages à nos lèvres et que c'est sur cette terre elle-même que nous avons l'illusion de poser notre baiser. Ah! non, Emile Verliaereii n'était pas fait 1 pour rester au-dessus de la mêlée. Cette Flandre qu'il a "chantée dans son héroïsme passé il a voulu la chanter aussi dans la splendeur exaltante de son héroïsme présent et l'horreur féconde de son -martyre. Un affreux destin, de cet être d'élite dont les sens raffinés restituaient en beauté toutes les impressions du dehors, a fait un peu de bouillie sans nom. Mais que péut le destin contre les grandes leçons que nous a données cet apôtre des revanches de la vie! Son esprit est là qui veille parmi nous et nous commande l'espérance- Dans sa magnifique dédicace à l'Escaut il avait fait le voeu d'être enterré sur ses bord? pour qu'il put le sentir, meme a travers la mort, encor. Au jourd'hui il repose en terre libre, dans e lambeau de patrie où battent les ailes rouge do la guerre. Et c'est comme si le contac brûlant de ce sol suprême ranimait sa cen dre et que le poète nous criât sa foi dan ■ cette patrie qui ne peut pas périr, meme a ï travers la mort, encor» 3 Charles Bernard, k N.B. Nous publierons incessamment la " traduction du discours de M. Johan de 3 Meester. En Belgique. A Bruxelles Nous apprenons que, jusqu'à présent, les Allemands n'ont pas essayé de faire ouvrir les coffres-forts des particuliers dans les banques de la capitale. Leur attaque a eu lieu à Anvers et ils semblent hésiter actuellement à poursuivre leur criminelle manoeuvre. Que les gouvernements alliés fassent savoir à nos ennemis à quoi ils s'exposent et von Falkenhausen abandonnera tout de suite son projet. Nous maintenons, en dépit des démentis allemands qui ne tarderont pas à paraître, que les Allemands ont transféré à Berlin les dépôts à découvert de sujets français et anglais et qu'ils projettent de vider les coffres-forts des Belges réfugiés à l'étranger et des ressortissants des pays en guerre aveo l'Allemagne. Ceci est formel. * * * On annonce le décès, à l'âge de 34 ans, de l'ingénieur Charles Rouart, f.f. d'architecte principal aux chemins do fer de l'Etat, et de Mme Léon De Mot, née Caroline Palmans. ' * * •* Un groupe important de catholiques vient de faire parvenir au Vatican une plainte contre le cardinal Hartmann et contre le cardinal von Bettinger, archevêque de Munich. Ces catholiques se plaignent quç, lo cardinal Hartmann, contrairement à tous les règlements ecclésiastiques ^ 'est allé célébrer des cérémonies pontifioales à Sâinte-Gudule de Bruxelles sans en avoir reçu l'autorisation de l'ordinaire, c'est-à-dire du cardinal Mercier. Une plainte analogue est portée contre le cardinal von Bettinger pour avoir* célébré, sans l'autorisation de l'évêque d'Arras, des cérémonies religieuses dans une église du diocèse. Le cardinal von Bettinger est mort presque au moment où la plainte déposée contre ! li arrivait à Rome, * * * Une grande vente d'antiquités a lieu actuellement à la Galerie Giroux. Des porcelaines de Chine, du Japon, de Delft, des tableaux, terres cuites, tapisseries, meubles sont dispersés au feu des enchères. Trois cents objets sont offerts aux amateurs. Parmi les tableaux, un Greuze charmant. * * * Prenant en considération la situation particulièrement digne d'intérêt des invalides de la guerre, qui, atteints d'une infirmité grave, ne peuvent se livrer à aucune occupation rémunératrice, le Comité national a décidé de relever le taux du secours principal mensuel alloué aux militaires réformés pour cécité complète ou perte de deux membres. En conséquence, le tableau no 1 annexé au règlement sera modifié comme suit : Ad]., sous-off., etc., fr. 185 au lieu de 162 Premiers serg.-maj., etc. 160 ,, 137 Premiers serg., etc. 140 ,, 118 Caporaux, etc., 125 ,, 100 Soldats, clairons j etc., 115 ,, 75 * * * On annonce la mort du docteur bien connu Planquart-Best. A Anvers On se demande quand la flamandisation à outrance prendra fin? Les vrais Flamands en sont furieux. Rien ne peut davantage nuire à leur cause. Nous apprenons aujourd'hui qu'un nouvel arrêté impose aux conseils d'administration des sociétés anonymes — dont le siège social est établi à Anvers — de rédiger leurs rapports exclusivement en flamand ! Or, il y a dans la plupart de ces conseils des membfes étrangers qui, lorsqu'ils recevront les rapports, n'y comprendront pas un mot! On se demande à quels mobiles obéissent ces Augusteyns maladroits? Ils satisfont temporairement leurs désirs. Ils oublient que la réaction sera terrible et ceci prouve bien qu'ils n'agissent point par amour de la langue flamande mais par haine du français. Et, comme ce sont de frustes cerveaux, ils ne réfléchissent pas aux conséquences et ne voient point, les sots, qu'ils travaillent à la gloire de. la France et de la langue française. A Bruxelles,, ville déclarée flamande par feu von Bissing, les rapports peuvent être oilingues. En effet," les administrateurs de sociétés anonymes, pour la grande majorité, ne connaissent que le français. Les Boches ont donc dû mettre les pouces. Mais ils prétendent, qu'Anvers étant une ville essentiellement flamande, tout ce qui s'y fait doit être fait en flamand, exclusivement, ^uand vont-ils effacer les noms français des rues et obliger les marchands à enlever leurs enseignes françaises? L'idée serait excellente. Elle accroîtrait Pénorme colère qui gronde contre la clique des misérable flamboches. * * * Parmi les derniers décès, on cite celui de 'abbé Jules E'mpis, né à Anvers le 12 mai L837 et y décédé le 3 mai 1917, et celui le Mlle Marie Pauline Leys, née à Anvers e 24 mài 1831, y àécédée le 30 avril der-ùer dans sa demeure du Bouievard Léopold L49. * * * Pendant le mois d'avril les naissances se montent à 199 et les décès à 559 ! Il n'y a eu que 83 mariages pendant ces trente jours. * * * Un nouveau restaurant économique vient d'être ouvert rue Kipdorp n°« 9» * * * On vole tout ce qu'on peut voler. Après les réverbères c» sont les appareils de sauvetage le long des bassins qui disparaissent. Si un voleur tombe à l'eau et que, faute de bouée, on ne peut pas le sauver, il n'aura qu'à maudire ses confrères.... ou lui-même. * * * La vente de poisson par les soins du Comité National n'avait pas attiré la foule le premier jour. Par contre le lendemain l'affiuenoe a été considérable. Il est dès lors impossible de fixer l'heure à laquelle les intéressés pourront être servis; on espère cependant toujours pouvoir servir environ 500 personnes par heure, soit 3500 à 4000 par jour. Voici la composition et le prix des rations du premier envoi : ) Pour 1 personne:, une petite plie, fr. 0,15. Pour 2 personnes : une plie, fr. 0,30, ou un morceau d'églefin, fr. 0,40. Pour «3 porsonnes : une plie, fr. 0,30, et une petite plie, fr. 0,15, ou un morceau d'églefin, fr. 0,40, et une petite plie, fr. 0,15. Pour 4 personnes : deux plies, fr, 0,60, oji deux morceaux d'églefin, fr. 0,80,. Pour 5 personnes: deux plies, fr. 0,60, et une petite plie, fr. 0,15, ou deux morceaux d'églefin, fr. 0,80, et une petite plie, fr. 0,15. Pour 6 personnes : trois plies, fr. 0,90, ou trois morceaux d'églefin, fr. 1,20. Pour 7 porsonnes: trois plies, fr. 0,90, et une petite plie, fr. 0,15, ou trois morceaux d'églefin, fr. 1,20, et une petite plie, fr. 0,15. Pour 8 personnes: quatre plies, fr. 1,20, ou quatre morceaux d'églefin, fr. 1,60. A ©Irsarfierol (Le. notr& correspondant particulier.) Les communications aveo la Hollande sont des plus difficiles. Il serait plus exact de dire qu'elles sont quasiment impossibles. Les Boches exercent un contrôle rigoureux ,qui ne se relâche pas un seul instant. Notre vie est devenue extrêmement difficile. La misère la plus çoire s'est abattue sur le pays. Elle va nous étouffer si la guerre se prolonge longtemps. Combien d'entre mes concitoyens se nourrissent uniquement, depuis des mois, de pain noir? Leur boisson? Do l'eau ou une espèce d'avoine grillée qui doit remplacer lo-café. On se rappelle avoir mangé de la viande jadis, mais c'est si loin qu'on n'en a plus qu'un souvenir vague. Len pommes de terre» aussi sont introuvables et l'on devra sous peu déposer la dernière patate, sous globe, au musée de la ville. Ceux qui peuvent se procurer un kilo de beurre (que de diplomatie il leur faut... et que 4'argent!) lo paient 18 francs. Le café est à 14 francs, le sucre à onze. La viande de chien et de chat est à des prix déjà élevés. Dix magasins de ravitaillement se trouvent à Charleroi où on distribue, à dés prix abordables, de toutes petites rations do vivres. Mais, si la nourriture matérielle fait défaut, nous avons de la nourriture pour nos cerveaux. Les journaux français, anglais et belges dignes de ce nom (j'entends ceux qui paraissent à l'étranger) nous arrivent assez réguliè- 1 rement. Ils nous ont appris le torpillage de ; quatre ou cinq navires destinés au Relief Fund. ! Nous avons ressenti du reste le contre-coup I fâcheux do cette piraterie. Brusquement, les portions diminuèrent. Aux magasins, on nous répondait ,,N'avons plus" — ce qui signifie que les Boches ont essayé de nous affamer. Faute do vivres à distribuer, plusieurs oeuvres de bienfaisance ont dû être dissoutes, après avoir fait montre du zèle le plus remarquable. L'industrie, à la suite des déportations d'ouvriers expérimentés, souffre cruellement. L'une après 1 autre, les usines ont dû cesser Je travail. Aux charbonnages l'activité est relative et les approvisionnements peu considérables, ce qui a fait hausser les prix rapidement. Les Boches se sont ingéniés à contrecarrer le transport par chemin de fer. Ils prétendent toujours quo le matériel fait défaut. Nous avons donc vu arriver, do Bruxelles, des chariots atclés de boeufs qui venaient prendre leur provision de combustible au pays noir. S'éton-nera-t-on que, rendus à domicile, les mille kilos de charbon ordinaire coûtent 125 ou 150 francs? Les Boches ont réquisitionne la plupart des laminoirs et des ateiiers métallurgiques. On y travaille pour le roi de Prusse, sous la sévère surveillance de ses fourriers. Les chefs d'atelier sont toujours des feldgrauen. Là où leur fureur de destruction et où leur désir de tout réquisitionner sans raison les a amenés, les Allemands enlèvent à présent tout cc qu'ils voient. Dernièrement, ils prirent les cuves, les pompes et les tuyaux de nos brasseries. On ne peut donc guère plus se procurer que do la bière en bouteille, en payant un prix élevé. Des chevaux? Plus un seul. Les Barbares les ont tous envoyés en Allemagne. C'est vous dire que les charrettes sont traînées par des boeufs, des vaches et des ânes. Les Carolorégieus continuent à se montrer bons patriotes. Ils boycottent les ,,Bruxellois" et autres organes, qui vendent leur patriotisme au poids, papier odieux, méprisé et dédaigné, ce qui est piro pour la vente. On reparle de déportations après en avoir terriblement souffert. Déjà certains do nos compatriotes ont reçu un billet les convoquant pour lo 3 mai. C'est ainsi que le gouvernement allemand respecte la parole donnée au gouvernement hollandais. Mais qu'attendre d'un peu. plo qui a déchiré un contrat d'honneur? Rien de bon, n'cst-il pas vrai ? Depuis deux mois et demi des déportés — à jiuniiu îiuii ls — ruviuxiueui. u yju comprend ici pourquoi les Barbares ne veulen pas qu'ils soient envoyés en Hollande. Ce se raît, dans ce pays tout entier, un immense cri d'horreur et de colèro contre le peuple infâme La vuo de ces épaves humaines crève vraiment le coeur. La ville de Charleroi a gardé, intactes, Icî traces du passage des troupes do Sa Majesté Impériale. Actuellement les vieillards qui composent la garnison s'en vont répétant que, si leurs frères d'armes du front doivent battre ce retraite, Charleroi sera détruite comme les autres villes. Et les habitants de répondre : Qu'importe, pourvu qu'ils s'en aillent." Los mouvements de troupes sont toujours intenses. Le nombre de trains qui empruntent la ligne du nord est énorme. On remarque quo les jeunes recrues envoyées au.front .sont bien équipées. Beaucoup de soldats blessés reviennent l>eaucoup de morts aussi dont les Boches, dan: leurs usines, vont tirer une mayonnaise crémeuse et reconstituante. Lorsque les trains de la Croix Rouge s'arrêtent en gare, l'odeur qui s'en échappe est telle qu'il faut se mettre un mouchoir devant la bouche et le nez. Les wagons sont à étages, de façon à trans porter le plus de monde possible. Nos .bâtiment: publics: écoles, hôpitaux, casernes, regorgent de blessés, parmi lesquels de sympathiques français et anglais. Il arrive que les Allemands, toujours bien inspirés, fassent circuler à travers la ville des prisonniers appartenant aux vaillantes armées alliées. Il n'en faut pas plus pour faire exploser les manifestations de sympathie et les travos partent à l'adresse de ces amis inconnus que nous voudrions serrer sur notre coeur. Toutes les misères que nous supportons n'empêchent pas les ,,belles madames" de suivre la mode autant que possible. Et les théâtres, les concerts, les cinémas ont toujours un fidèle public. Les Boches, par propagande, ont installé des bioscopes un peu partout où l'on voit l'écran lumineux déshonoré par le passage des soldats couleur de pou qui, jadis, mirent notre ville à feu .et à sang. Us n'ont heureusement pas recommencé leur ,,man hat geschossen" et le nombre de leurs victimes ne s'est donc pas accru. Cependant la mort fauche encore largement parmi notre population. Disons encore que ceux d'entre nous qui ont au front belge un frère ou un mari touchent régulièrement ia rémunération. Ceci console un peu, très peu, de cola... La canonnade à la iSomme est très nettement perçue à Charleroi. Cela nous met du baume au coeur et, s'il fallait encore souffrir comme nous avons souffert durant ces journées d'août 1914, nous y consentirions avec joie, pourvu que les représentants de la race infâme soient rejetés au delà du Rhin. Au Pays Wallon A Jcmeppe on a organisé deux magasins de ravitaillement pour la population : l'un chez Perin (américain) l'autre chez Klinkhamers (néerlandais). Le magasin américain. est géré par MM. Dclvigne, Lambert Spineux. Léon Wettinck et Hubert Ramioul ; on peut s'y procurer lard, saindoux, sucre, savon Vert, féculents, café, conserves, etc. Le magasin néerlandais est géré par MJVÎ. Léon Wettinck et Hub. Ramioul : on y trouve du savon en briques, café, chicorée, malt, conserves, tabac, cigares, allumettes, etc. M. G. Genkenne est caissier chef des deux magasins; quelques personnes dévouées s'y occupent de la distribution des denrées. Le pain se vend 40 centimes le kilo (1 pain pour 3 personnes et par jour.) Dans un bâtiment appartenant à M. Simon Coojpmans, rue Eustache Bouguet, on a organise l'oîUi re de la soupe communale gratuite pour l'es indigents et pour les écoliers; ces derniers reçoivent en outre uno grosse miche de pain (farine, miel et lait). Les industriels ont organisé des sjvndicats d'achat et de vente pour les ouvriers; on y achète tous les articles ds ménage avec de fortes réductions. Voici le menu ordinaire 'les familles peu nisées: Matin: malt et pain; midi: betteraves, rutabagas, pain et soupe communale (excellente, car on y trouve de la viande, d'-:s pommes de terre et des légumes); souper': riz à l'eau. * * * Voici les noms de quelques déportés du pays de Melreux, qui ont été rapatriés récemment, après un séjour au camp de Soltau. Cc sont: Gilles Aloïs, de Hotton, habitant Rochefort (marié, a deux frères au front); Sépul Marcel, de Monteuville; Zuive Désiré, de Montvillc; Rondal (ancien boucher), de Noiseux; un des fils Falay (de Noiseux ou de Deulen). — I>ss déportés dont les noms suivent étaient attendus chez eux le 10 février: Sou Hubert, de Monteuville; Collard Emile, de Mon ville (a un frère au front); Collignon Arsène, de Fisenne (Soy).1 Au ErfUX©rrsS3O0Jsog I*e nouveau chemin de fer de Vielsalm est terminé ; il a deux embranchements : L'un commence à la gare, longe l'ancienne ligne et passe par la brasserie Kioffer, qui est démolie, ainsi que le moulin Andriannc ; l'autre s'amorce un peu en aval de la tranchée de Iïencheux, venant de Grand-ITalleux ; les deux embranchements se rejoignent en dessous de l'hôtel Belle Vue; la ligne continue sur Ville-du-Bois, fait une courbe ou Piet, retourne sur Herna-mont, passe en dessous de Neuville et se dirige sur Poteau. En face du cimetière do Vielsalm on a construit un pont de 40 mètres de haut et 200 mètres de long ; on a détourné les routes de Ren-cheux à Vielsalm et de Ville-du-Bois à Petit-Thicr,Au Brabant Les combats de coqs ont recommencé aux environs de la capitale. Mais la police veillait. L'officier Janseens et trois agents firent une decente au moment opportun. Procès-verbal a été dressé. Cent porsonnes attendaient le commencement du combat. , ■— ■ • ; n y a un an 9 mai 1916. — Les Français déloyent D'ennemi d'os positions an nqrd-ov-çst de la ferme, de. TMawnont. La manifestation Verhaeren (De notre envoyé spécial.) Ça été un grand, un jn-ofond et sincère tiiompne. Ça cté-une des plus belles et réconfortantes soirées auxquelles, en cet in termina'blo exil, noais ayons eu la fortunf d assister. Rarement une plus noble mémoin a été honorée plus noblement, et d'un cpeui plus fervent et d'un enthousiasme plus una mme. Les organisateurs de cette fête on< droit à de grands éloges. Il était impossible de faire plus et mieux qu'ils n'ont fait. 11. ont su glorifier Verhaeren de manière à sa • tisfaire et notre admiration et notre culte i et du haut du Ciel, où bien certainement r trône parmi les Justes et les Bons, l'illustre poète doit être content. La soirée commençait par une allocutioi: de M. Johan de Meester, le célèbre critique holila-ndais. Notre confrère, dans une conférence éloquente, minutieuse et sagace, a rai du à Verhaeren l'hommage des lettres hollandaises. 11 convenait qu'il eu fût ainsi, et. dans les circonstances présentes, le geste de M. de Meester prend une signification spéciale qui en double la valeur. Tout aussitôt après Mme Royaards a récité avec beaucoup d'accent „Ûn Soir", ce joyau tiré des Forces Tumultueuses. L'émi-nent-o comédienne a voulu, elle aussi, payer son tribut et celui de l'art dramatique de ce pays à \a mémoire de Vearliaeren ; et son geste aussi mérite d'ètro souligné avec gratitude. M. John de Noclrer i-uivit, qui chanta d'une belle et large voix des mélodies écrites sur des poèmes des Heures. J'ai beaucoup aimé la mélodie intitulée Ta bonté, dont la musique est do Hao-ul Pugno et que M. de Nocker a très bien détaillée. M. Charles Bernard prononça alors une de ces allocutions où vous savez qu'il excelle. Personne ne parle mieux de Verhaeren, -ni avec une plus entraînante autorité. Il 'n'a pu ne voulant pas sortir du cadre qu'il s'était fixé — nous dire que peu de choses, mais avec quelle chaleur, quelle éloquence virile, quelle noblesse enflammée, quel saint emportement il nous a parié du poète, et de ce que nous lui devons, et de ce que lui de-| vront tous les hommes futurs, tant qu'il y aura des hommes, et qui aimeront la Beauté. Le succès de Charles Bernard a été très grand. Melle Dever a dit ensuite avec une grande intelligence et une pieuse sincérité trois des plus beaux poèmes du maître: ,,L Escaut , ,,La Joie," et ,,Un lambeau de Patrie". Pour terminer la première partie de ce beau programme, Melle Edith Buyens a chanté d'une voix expressive et brillante, et qui a fait le meilleur effet, trois mélodies sur dés poèmes des Heures et des Soirs. Et son succès, comme celui de Melle Dever, a été très vif. Mais le - .clou1 ' de la soirée a été la représentation d'un fragment de Hélène de Sparte, la dernière oeuvre dramatique de Verhaeren. Et il faut dire tout de suite que la plus grande part du succès de cette tentative ■ revient à Mme Cuypeirs. Je -km-s vois sursauter: , ,Julia Cuypers ? La tragédienne flamande?" Parfaitement. Mme Cuypers a été une admirable Hélène, admirable de style, de noblesse et d'autorité. Elle jouait pour la première fois en français, et c'est là un bien touchant hommage de cette comédienne éminente — de cette Flamande — apporté à la mémoire du poète de Toute la Flandre que de malheureux super-flamands parlent aujourd'hui d'excommunier — mais oui! —■ parce qu'il a écrit en français! Mme Cuy-.pers a dit tout l'harmonieux poème d'une voix profonde et touchante et d'un accent sincère et poignant. Elle nous a restitué Hélène telle que l'a voulue' Verhaeren, douloureuse, attendrie, toujours belle et toujours aimée. Elle a fait grande impression. MM. Massuront et Péral lui ont donné intelligemment la réplique, et ce même M. Péral a droit à de spéciales félicitations pour sa mise en scène de Hélène de Sparte. Du haut des frises nous avons entendu au?si la grande voix de Zeus, de Zeus paternel, comme disaient les Grecs. Le'nom de l'in-terprèt© no figurait pas au programme, et, de la part d'un Dieu -.aussi... important, o--tte modestie peut surprendre. Etait-ce bien Zeus paternel ? Je ne crois pas. Confraternel, plutôt-. Mais, per Apollon, c'était très bien ! Après Hélène, est venue l'apothéose, in-dispensable complément dei cette cérémonie. Melle Dhayrmond, -toujours vaillante au poste, a dit trois poèmes de circonstance écrits par notre ami Louis Piérard, trois beaux poèmes, plein cl'émotion, de piété et de douleur, et qu'elle a dits avec toute la ressource de son talent éprouvé. Le couronnement du buste du maître a terminé cette soirée vraiment réussie, aux sons de la Bu-bens Cantate de Benoit. La mise en scène de cette apothéose, très ingénieuse et très réussie, a'été réglée par MM. Opsomer et Guilbert. La salle était fort dégante. Les légations de Belgique et de France y étaient représentées au complet et toutes les notabilités belges de Hollande étaient présentes. Un grand succès, au total, et dont les Lettres belges peuvent se réjouir et s'enorgueillir. Les ouvriers de cette "réussite ne sont pas seulement ceux qui ont figuré au programme et dont j'ai parlé. Il faut eucore citer à l'ordre du jour de cette victoire MM. Auguste Dupont, Cyriel Buysse, Louis Piérard, Désiré Beaurain et de Keersmaeker. Tous ont travaillé, et dur. Mais, sapristi, ils n'ont pas travaillé en vain! Et leur suo . ç& slMiisc £st.iç»r, wgilleiu-ra ■récmpeœsk

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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