L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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23 November 1915
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s.n. 1915, 23 November. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 25 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/2n4zg6h18p/
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Année N°. G ceints (20 Centime©'* Mm*aSI 23 atovea-aalbs*© 2©S-5 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, .Journal ^uolidien du m«atân paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. (Toutes les lettres doivent Être adressées au bureau «3e rédaction: fl. Z. VOOHBURGWAli 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. anJJ:|1TJ1imrrg_— ——————bt.-——a——a"*—————■«■»n—— 3 Rédacteur en Clieî : Gustave Jaspaers. - i Charles Bernard, Charles Herbiet, *■ Comité de Rédaction: j René ctmiMlWi Emi!e Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser & î'Adminïstratîon «2ix journci: N.Z. Voorburgwall 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: HoI9andefi.l.50parmois. Etranger f5.2.00 par mois Annonces: 15 cents Ba ligne. Réclames: 30 cents la ligne. i Dhé ! la Germanie Berlin s'amuse, Berlin oublie. Peinante ?> quiconque vient) de là-bas, jamais '03 Berlinois n'ont tant fait la ncoe. Est-^ que, par hasard. ils sentiraient peser .,ur eux la menace du destin, que ce destin inéluctable ils veulent en écarter la pensée i tout pris ? Quand la peste ravageait Florence, de be»us et nobles jeunes hommes, des jeune.-; femmes, dont les BotticelE et les Lorenzo tli Credi nous ont conservé les charmants profils, sè retirèrent dans un lieu parfumé de lauriers tczqs pour oublier dans un léger badinage les horreurs du fléau. Peur de mourir? Non point, mais façon élégante da mépriser la mort et de se montrer plus fort qu'elle- Le sensualisme grossier où les lourds Allemands trompent leur inquiétude n'a point cette valeur de symbole. N'y voyons qu'un déchaînement, d'appétits inavouables, une frénésie do jouir avant que la banqueroute-et la défaite n'aient éteint les girandoles des Maxim's Aili ! oui, la guerre peut être . joyeuse et fraîche", selon l'abominable expression d'un des leurs, qui entendait sans doute la boucherie où se complurent les bourreaux de nos villes martyres. Nous autres, l'ayant acceptée comme un mal inévitable, nous ne méconnaissons point sa grandeur ni qu'elle puisse être lia jouvence où se retrempe l'âme des peuples vraiment forts. La guerre, la mort... Des milliers d'Allemands tombent tous les jours pour avoir osé la regarder en face, car beaucoup .<x>nt liraves. Mais, derrière eux, Berlin, l'Allemagne que quarante années a un prodigieux essor industriel et commercial ont enrichie, l'Allemagne ne veut pas penser a' la. guerre. Cette Allemagne-là., cherche l'oubli au fond des coupes de Champagne, forcée au rythme, de valses lascives, dans la irzsehe ' crapuleuse de l'orgie et de la débauche, "Et les marchands de plaisir, les lenanciers de bara et de restaurants de nuit connaissent bien leur clientèle. Avec quel soin ils écartent tout ce qui pourrait lui rappeler la terrible réalité ! On eu trouve l'écho dans les journaux berlinois qui relatent 5ans commentaires le fait d'un de ces individus qui a interdit l'entrée de u maison à un estropié, victime de la juerre. Sans commentaires, cela se comprend ; il n'y a aucun journal allemand qui oserait les imprimer, ces commentaires, tellement ils seraient déshonorants pour l'Allemagne ! Et voilà bien de la boue, plus de boue que de sang, tellement que mémo le sang n'y paraît plus. Certes, on n'empêche pas des oisifs de s'amuser, même en un temps où chaque heure qui passe fait des centaines de veuves et d'orphelins. A. Paris également on s'amuse, mais nou pour s'étourdir. On s'amuse, parce que la vaillance française est faite d'une part de ce lire dont Rabelais disait qu'il est le propre de l'homme, et que la nature finit toujours par prendre le dessus. Cette belle humeur aux yeux d'un censeur sévère peut dégénérer jusqu'à la recherche d'un plaisir qui n'est point de mise aujourd'hui. Elle n'ira jamais jusqu'à ce point où l'homme livré aux instincts de la bête refuse de se reconnaître lui-même. Qu'un tenancier de bar à Montmartre flanque à ,1a porte un invalide de la Marne ou -de Champagne sans être immédiatement ccharpé par ses clients. Le spectacle de ce glorieux infirme ne leur fait point peur. La plupart d'entre eux ne viennent-ils pas du champ de bataille «t> demain, ils y retourneront. Pour les autres, ils comprendront la leçon que constitue le contraste entre le spectacle de cette misère et leur folie, mais sans s'en offusquer. Et si basse que puisse être la qualité de leur plaisir, en un tel moment, »u moins, gardent-ils ee respect de la vertu qui est déjà le commencement de la vertu. Le Berlinois, lui, ne veut pas de cauchemar dans sa soûlerie. XI compte sur la vigilance de son hôte pour empêcher la statue du Commandeur d'outrer. J'y vois le %ne de la dissolution, sinon d'un peuple, tout au moins d'une caste, de cette caste qui fait l'Allemagne impérialiste et jouisseuse et qui a inoculé à toute la nation le ^irus de sa folie criminelïe. Des neutres, hypnotisés par la prospérité allemande, par 'a méthode aEemande, par la fécondité allemande, ont parlé souvent de nations pourri*". Ah ! certes, iflfl ne pensaient pas à l'Allemagne. Peut-être commencent-ils à y penser maintenant. Naguère, un écrivain spiritualiste français — c'est un fait que les Français surtout ont été durs pour eux-mêmes — s'écriait: Ohé! les nations latines... C'est notre tour de crier: Ohé! la Germanie. , Charles Bernard. lux qai sont à l'iser lA}t heureux dé savoir qua les Belges en Hollande pensent à eux à l'occasion de la St--^icolas, Noël et Etrennes. Envoyez-nous ce que çwiyçs çouir uqtrs Ifsto de çousciijïtion, Pùisr nos suivais m front Si NîGQSaSg Noëi et ElPennos C'est par ces journées Sibérieiw.es que nm* devons penser surtout à nos braves 'poilu au front. Alors quo nmi-s nous blotissom auprès d'un bon petit feu eux souffrent, d fl'oit dans les tranchées giacées de l'Ysci Penser à eux ne suffit point cependant Nous devons le leur prouver en leur. en\ voyant à l'occasion de la St. Nicolas le peti cadeau, auquel il* ont droit, Que pérsonn donc ne s'abstienne. Montant des lit tes précédentes 699.16}, fl.-•v SJfO.TO' fn G. Moorrees, parce que son fils a été nommé caporal du génie 10.00 ,, A no; //m<' 2.00 fl. M. et Mme René Lemm—De Bosschcre, d'Anvers J.00 fn Andrée Devisscher 3.00 fl. I plan k Mnain altaii en Europe Un homme politique allemand bien connu M. Friedrich Naumann, a publié sous le titr ,, L'Europe centrale'' un ouvrage dans leque il étudie les possibilités d'une entente écono mique entre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie avec l'idéo quo cette union pourrait être 1: base d'un vaste édifice de domination aile mande en Europe. Il ne procède d'ailleur qu'avec les plus grandes précautions et il écrit II no serait nullement contraire au patrio tisane do déclarer que l'Europe centrale n'es pas faite pour devenir un organisme écono mique unique. Car s'il devait apparaître plu tard quo, malgré toute notre bonne volonté nous n' avons pas les ressources matérielles oi les forces morales nécessaires pour réaliser m pareil idéal, uno vaine tentative pour y par venir no saurait que rendre notre position plu difficile. II.est encoro possible, après la guerre ou plutôt' grii.ee à la guerre*, de constituer ' ui tout, soit avec lo système économique et poli tique do l'Angleterre, soit avec celui do h Russie. Après avoir examiné ces deux hypothèses, M Naumann arrive à la conclusion qu'il faut 2 renoncer et penser à la création d'un organisme économique do l'Europe» centrale: De même qu'autrefois la Prusse a dû crée) l'union douanière allemande (ZoUvcrein), afii de ne pas rester petite et isolée, de même i faut quo nous envisagions un groupe écono miquo tonné par les peuples de l'Europe cen traie. C'est là le sens do notre histoire, qu'i nous plaise ou non. Ainsi M. Naumann considère quo l'intérêt do l'expansion allemande consiste, non pas l essayer de s'introduire dans le domaine de l'e-x pansion anglaise ou de l'ex-pansiou russe, mai; à créer au centre de l'Europe un domaine spé cial. Certte idée n'est réalisable que si l'Au tri che-Hongrio peut s'y prêter. M. Perneretorfer, vice-président do la Chambre autrichienne, répond à cette question dam le ..Berlinor Tageblatt". Il avoue que les querelles entre les différentes races qui constituent la monarchie austro-hongroiso seront un ob staclo considérable: Il no faut pas se figurer quo l'unité des na tions qui vivent en Autriche-Hongrie so main tiendra pendant la paix comme ello existe( ?] pendant la guerre. Aussitôt après la guerre, 1? question des nationalités apparaîtra immédiatement à l'ordre du jour chez nous. Malgré cette perspective peu réjouissante. M. Perrrerstorfer n'en juge pas moins que l'or devra arriver à une union économiquo entre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie: Heureusement les nécessités vitales parlent s: clairement que toutes les résistances seront sur-montées, et que M. Naumann reste dans lo vrai quand il écrit: ,.Au point de vue de l'Autriche. Hongrie, l'union avec l'Allemagne apparaît moins comme un devoir qu'on a à coeur de remplir que commo une impérieuse nécessité dictée par le souci de sa propre conservation." La vaste combinaison politique à laquelle cette union économique des deux empires servirait de base n'échappe pas plus à M. Perner-storfer qui écrit à Vienne, qu'à M. Naumann qui a publié son livre à Berlin. Le vice-président de la Chambre autrichienne conclut en effet: L'Europe centrale, telle que la conçoit M; Naumann. dresse devant la Russie une digue indestructible, et permet à tous les peuples qui sont capables de recevoir une Kultur au sens européen (!) du mot de tourner sans obstacle leurs yeux vers l'Ouest. L'Ouest de l'Europo, une fois qu'il sera arrivé à réfléchir, devra se rattaoher volontairement à la nouvelle union de l'Europe centrale, afin d'e maintenir grande et puissante la Kultur européenne qui, maigre tout, a 6on unité. Lo plan soi-disant économique qu'on examine depuis plusieurs mois en Allemagne et en Autriche-Hongrie a donc en réalité pour objet do murer la Russie en Asie, et d'annexer ,.l'ouest", c'es^-à-dire la France et l'Angleterre, qu'on désespère de réduire par la force des armes. ; SS y a un an! 23 novembre 1911/.. — Bombardemicnt d'Y près, de Soissons et de Reims par l'ennemi. Bombardement de Zecbruggc par l'escadre anglaise et destruction de sous-marim allemands, de canots automobiles blindés et de hangars militaires. Deux Taubes allemands sur Hazebrwuck: deux morts, plusieurs blessés. Trois avions anglais, survolant Frledrichshafenjettent des bombes sur lei hangars des Zeppelins. Au nord de l'Ecosse, le sous-marin allemand ,,U-18" cculé W um contre-torpilleur anglais. An nvrd du oaep de la Uècc, un sous-marin allemand zotde le vapeur anglais ,,Malachite,"9 évacué pcn\ 6vr-3 gas&fiffçrç si 9g% é^uéfa^ En Belgique. A ËfMssîles. s On annonce la mort de M. Alnh. Ho-« gnoulle, inspecteur de dir'^ction à l'admi-^ mstration des chemins de fer. On annonce qu'on vient de créer au par-f quet do Bruxelles un cabinet uniquement c réservé à l'instruction des affaires financières, toujours trè3 nombreuses dans l'arrondissement. Le parquet avait déjà son service des affaires financières depuis le temps où • M. L. Faucpiel, actuellement substitut du procureur général, -en était le titulaire; ap-tuellemcnt ce poste est confié à M. Richard, substitut du procureur du roi, qui lui asuc-céclé.A I',,instruction", cm a jugé qu'il était nécessaire de procéder de même. Lo projet que le parquet caressait depuis quelque temps déjà vient d'être réalisé. \ * * * ' Von Sand travaille ! Pour plaira à sou maître von Bissing, il a mis sous séquestre la maison Edouard Derop, 97 rue des Plantes, et Th. Bix est nommé séquestre. > * * * \ L'administration communale de Bruxelles - fait établir régulièrement des statistiques , démographiques et médicales concernant i toute l'agglomération bruxelloise. Ces ehif- • fres sont intéressants. ) Natalités comparées de janvier à septem-^ bre pour Bruxelles (ville): b En 1014. En 1915. Janvier, 271 258 • Février, 225. 252 Mars, 219 278 ; Avril, * 214' 223 ; Mai, 255 178 5 Juin, 240 186 Juillet, 265 .178 Août, 249 • 191 Septembre, 235 143 11 L'examen de ces chiffres fait constater la décroissance après 9 mois de guerre. Même comparaison pour les seize fau-, bourgs, à savoir: Anderlecht, Auderghem, Etterbeek, F rest, Ixelles, Jette-Saint-Pierre, • 1 Koekelberg, Laeken, Molenbeek, St-Grilles, 1 St-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, TJccle, Wa-1 termael, Boitsfort et Woluwe-St-Lambert, En 1914. En 1915. [ Janvier, 843 630 Février, 772 692 ; Mars, 881 894 Avril, 831 850 [ Mai, 844 518 | Juin, 827 587 Juillet, 782 483 Août, 753 433 Septembre, 739 532 ; * * * Un concours a été organisé par le cercle philanthropique „Les Saus nom non sans coeur" pour la confection de jouets, pour la Saint-Nicolas, par des sans-travail. Les objets confectionnés seront exposés pour donner aux participants l'occasion de • les vendre. I II y aura 500 francs de prix. * * * Petites oauses, grands effets! M. B.... avait été chargé de transporter un squelette servant à l'étudo de l'anatomio de l'école de la rue Josaphat à celle de la rue Quinaux. Il avait placé ce squelette dans une voiture civière qu'il 6'était procurée au commissariat de police. Ruo Henri-Bergé, une roue se détacha et le squelette s'écroula sur le pavé. Les passants s'arrêtèrent, un attroupement so forma, les bruits les plus absurdes circulèrent dans la foule, et il fallut l'intervention d'un officier de police, accouru do la permanence centrale de Schaerbeek, pour que M. B.... pût continuer sa route avec son macabre colis. * * * Le Comité national do secours et d'alimentation informe le public qu'un sorvice spécial est organisé auprès de chacun de ses comités provinciaux,'en vue d'examiner toutes les plaintes qui leur seraient signalées. Les réclamations, libellées de façon détaillée, complète et précise, doivent être adressées aux comités provinciaux. Il serait utile qu'une copie en fut communiquée en même temps au siège central du département alimentation, 66, ruo des Colonies. C'est uniquement par ce concours direct de la population qu'il est possible au Comité National d'être exactement informé des imperfections d'organisation qui auraient pu échapper à sa vigilance et qui sont inhérentes à une entreprise aussi considérable, d'installation aussi récente et qui fonctionne au milieu de multiples difficultés. w i» ï- Eu ce moment, où la vie est plutôt difficile, écrit un journal publié à Bruxelles, il y a trois mesures que devraient prendre d'urgence nos établissements d'instruction primaire et moyenne: lo Pas de nouveaux livres classiques au passage d'une classe dans la classe supérieure. Les instituteurs et institutrices, les régents et régentes, les professeurs' doivent être à même de suppléer, par leurs connaissances, à ce qui manquerait aux livres des classes précédentes pour se trouver à la hauteur de leurs cours. Ils pourraient donc dicter ces ,,renforcements" des manuels à leurs- élèves, ces derniers les écrivant sur des feuillets qu'ils intercaleraient dans les livres qu'ils possèdent; et de même pour les ,,corrections'^ s'il j a^a-jt liejn, Lçb auteurs , devant être traduits ou expliqués le seraiw0; comme nous le disions également, sur un exemplaire prêté par la bibliothèque de l'établissement. 2o Pas de devoirs à domicile. En ce temps de rareté, de disette de pétrole et d'huile, il n'est guère sensé, il est cruel de donner aux élèves du travail à faire chez eux, à leur retour de l'école, alors que, déjà maintenant, la nuit nous vient à cette heure-là. Tout le monde n'a pas l'électricité, ni même le gaz, et ceux qui ont l'un ou l'autre en sont ménagers. On ,,espère" toujours l'acétylène absolument inexplcsible, et quant à la bougie elle n'est abordable que pour les millionnaires... Une heure prise sur la fin des classes pourrait être consacrée à la confection des devoirs et aussi à l'étude des leçons, mesurés, celles-ci et ceux-là, au strict indispensable — si encore nécessité il peut y avoir... • Le personnel enseignant présiderait à cette confection des devoirs et à cette étude des leçons, d'où, en plus, profit pour les élèves. 3o Enfin, il faudrait que les élèves fussent retenus le plus longtemps possible à l'établissement d'instruction. Le3 gens sont-, en ces instants, aocaparés — c'est le mot — par les soucis de la vie, tous à leurs degrés respectifs, et ont, moins que jamais, le loisir, le calme et l'aptitude requis pour s'occu- ■ per comme il conviendrait des enfants, des jeunes gens ou des jeunes filles; aussi, enfants, et, surtout, jeunes gens et jeunes filles, auraient tout à gagner — et rien à perdre — à demeurer, la plus grande partie de la journée, dans le milieu tranquille, bien ordonné et ,,compétent" de l'école, à l'abri de l'agitation et des excitations du dehors. Il s'agit là de la sauvegarde comme de la bonne préparation de l'a génération qui nous suit» A Anvers. La session de la. Cour d'assises s'ouvrira le 6 décembre, sous la présidence de M. de Lichterveide, conseiller à la Cour d'appel de Bruxelles. A Maîînes. Les chômeurs que la ville avait désignés se sont mis immédiatement à déblayer les ruines et à transporter des matériaux provenant des démolitions. Où, jadis, se trouvait le quartier si mouvementé de la chaussée et de la rue des Bouchers on voit à présent un espace vide, parsemé, ci et là, de débris de maisons démolies. Les ouvriers communaux ont mis les pierres en tas sur l'alignement des anciennes façades, de sorte que la rue est déblayée et Que la circulation y est aisée. Depuis la maison Walliin, à gauche, tous lès magasins de la chaussée ont disparu. Parmi ceux-ci les merveilleux monuments anciens ,,Be Moriaan", qui datait de 1774, et l'Ecu du Roi d'Espagne (1578). Cette dernière bâtisse, avec sa belle façade en pierres bleues, appartint jadis au célèbre malinois Luc Faid'habe. Précisément en face se trouve le vieux bâtiment qui sert de musée communal d'antiquités. L'une des tourelles du coin a été démolie partiellement par un o^us. Ce vieux monument n'a pas eu de chc^ce : avant la guerre, il avait été, en partie, la proie des flammes ! Il date du XHIe siècle et a servi jusqu'en 1616 de looa] au Grand Conseil de MaJines et, jusqu'en 1743, aux services communaux. Plus t-»-d, la gilcle des tireurs d'élite s'en servit comme salle d'armes et ensuite le local devint le siège de la chambre de rhétorique, d'une académie de dessin, d'un mus^e communal. Finalement, on y relégua les archives de la ville. Du côté opposé de l'Yseren Leen, entre les rues de la Chèvre et de l'Ecuelle, toutes les bâtisses sont démolies. l'aspect de cette dévastation est lamentable. Le tiers des petites rues qui reliant la rue des Bouchers au Bruel n'existe plus- La vieille halle aux viandes (1319) a été la < proie des flammes, de même que les maisons a voisinantes. La maison des bouchers, dernier vestige de la puissance, de cette corporation au YYe siècle, est également détruite, ainsi que les petites boutiques pittoresque» surnommées ,,De Pens-krametjes", et le local des tireurs à l'arc dont la façade en pierres bUeues était bien connue. Plusieurs plans ont été soumis à l'administration communale pour élever un nouveau quartier sur ces terrains, à présent déblayés. Il est question de ,,moderniser", en construisant de grandes et larges artères ! Heureusement, il se trouve des partisans de la reconstruction dans le vieux style. Gela nous ramènera f-^x luttes qui eurent lieu jadis pour la ,,question des Halles''. A. TurnSiout. Depuis quelque tempe, la prison de la ville de Turnhout a été bien souvent trop petite, de sorte que les civils arrêtés devaient être transférés à Anvers. Turnhout se trouve en effet près de la frontière néerlandaise, et tous les jours on y amène des gens qui ont essayé de passer en Hollande. Les prisonniers s'y trouvent sous la surveillance directe des anciens gar-( dwas keîgçf, cl9 jnêaje gug soMat.9 ails- mands qui y ont été incarcérés pour refu3 d'obéissance ou pour vénalité; mais les militaires y ont la haute direction. A Turnhout même, tout est tranquille. Les arrestations multiples apportent un peu de variation dans la vie monotone. A Gand. Les Boches ont mis sous séquestre, ainsi qu'on sait, les sociétés suivantes; Osséine et Engrais de Selzaete, Burt Bculton et Haywood et Société Française d'Aluminium, toutes à Selzaete. Mais le dr. R. Lepsius en a été nommé le séquestre en remplacement du c;r. W. Zeiss, appelé à d'autres fonctions. * * -x- Les séances cinématographiques du cinéma J.\athé so compliquent do concerts et d'auditions musicales. Au dernier programme, nous relevons lo nom de Melle Blanche Cuvelier, de la Monnaie. Les films sont aussi pro-alliés. On voit, par exemple, Ermete Novelli, le grand tragédien italien, dans „JuIes César", un autre guerrier celui-là que Al. do Wurtemberg, chef suprême de notro territoire d'étape. * * ,,Au début des pénibles événements qui ont si vivement affecté la vie privée et la vie publique, écrit „Lo bien Publio", nos artistes ont ressenti, comme presque tous les citoyens, — ©t., parce quo sentimentaire, à un degré plus fort que la généralité — le poids do l'horrible guerre. Ainsi que la plupart d'entre nous, ils connurent l'abattement et le désoeuvrement maladif.Plus tard, ils so sont heureusement ressaisi? et les voilà à l'ouvrage presque tous ; bien plus, il en est quelques-uns qui, depuis le commencement des hostilités, ont produit des oeuvres marquantes. Et il ne nous déplaît pas de les en féliciter, ces vaillants qui n'ont pas abandonné la terro patriale alors que tant d'autres, tels Baertsoen, Claus, De Beule, De Bruycker, Do Sadeleer, Minno, Van do Woestyne, etc., ont émigré, là où il y a plus d'argent qu'ici, plus de sécurité aussi, peut-être, mais où les âmes ne vibrent pas comme che-s nous et entre nous..." ,,Le Bien Public", caché à l'ombre do la tunique du Kommandant de la place de Gand, ne manqué pas de toupet. Nous verrons, lorsque notre armée rentrera victorieuse au pays, si les aboyeurs de la rue aux Tripes montreront autant de calme toupet. Le journal, ce petit accès de colère passé, continue comme s'il n'avait rien à se reprocher ï ,,Le statuaire Sinia, à qui les loisirs forcés do la guerre — nous visons l'arrêt dans l'exécution do travaux de sculpture monumentale commandés — ont permis de révéler plus complètement son intéressante personnalité: deux grands tympans dont une admirable Mater do-lorosa, des figures et des bustes, des statuettes typiques constituent son bilan très fourni. Voilà qui est bien à tous points de vue, très bien ! Tout en s'occupant activement d'oeuvres philanfhrov>ique6, Lybaert a peint uno tragique ,,VieilIo Flandre", morceau d'une exécution sunrêmement habile et relativement large, c'est-à-dire d'une peinture plus nourrie, plus ..accidentée" et, par le fait, plus nature quo d'habitude; beau panneau, qui emprunte aux circonstances un charme mélancolique et comptera dans l'oeuvre du maître. A. Servaes, rentré momentanément do Lact-3iem pour des ràisons d'ordre divers, notamment pour unir son sort à celui d'une musicienne de talent — chose faite aujourd'hui — a peint uno série d'intérieurs do l'église St.r Nicolas, étranges mais fortes interprétations qu'il devra exposer quelque jour. A peine ces oeuvres étaient-elles esquissées qu'elles avaient trouvé acquéreurs. Car la vente des oeuvres d'art est loin d'être complètement arrêtée. Demandez-lo plutôt à Mme Jonuaert et à A. Heins, qui viennent do tenir une exposition privée à Laethem et qui, l'uno comme l'autre, ont eu'un flatteur succès do vente. Roelant a peint plusieurs scènes gantoises: coins de marché et do béguinaqe. Il a opéré une courbe rentrante. Après s'être laissé séduire par les bleus violacés et la touche fragmentée des impressionnistes français, il est revenu aux tons plus chauds et olus largement étendus des peintres flamands. Do le retrouver plus „régionalist>o", beaucoup lui sauront gré. Les portraits et d'importantes restaurations occupent Boss. On sait que, peu avant l'ouverture des hostilités, il s'était rendu à Rome pour faire des études en vue d'un portrait de S. E le cardinal Ferrata, décédé depuis. Ce portrait il l'a exécuté - avec bonheur, en double exemplaire mais avec d'heureuses variantes. Le sculnteur Bon*0 travaille en'ce moment au buste do M. A. Siffer." Au ï*aws Wallon. On annonce la mort de M. Louis Renard, bourgmestre de Thimouzie, député suppléant, chevalier de l'Ordre de Leopold, et de M. Emile Delfosse, candidat-notaire, bourgmestre de Chaumont-G-istoux. * * * Les Boches n'ont pas seulement arrêté le député Pépin et le fils de celui-ci. Ils ont également jeté en prison M. Bastien, ancien sénateur. Mais ils l'ont relâché peu de temps après son incarcération. Le député Pépin est inculpé, par nos ennemis, d'avoir trempé dans ce qu'ils appellent l'affaire d'espionnage de Cuesme3 et à l'abri de laquelle ils ont froidement fusillé quelques patriotes. Aux îroîitîêres. Les Allemands ont construit une porto do 2m; 50 de hauteur, sur la frontière hollandaise, eu deçà du pont d'Arendonck, avec des passages pour les véhicules et les piéton?. Après fe pssage, h £Qlte est im médiatement fermée. Des deux côtés de la clôture, on a construit un réseau de fil do fer électrisé. ■iie» ■ w.. Lettre d'Italie. Les journées do Santa-Lucia« Il nous est arrivé parfois do souhaiter, peruf connaître ks véritables conditions dans lesquelles vivent nos ennemis, do pouvoir lire leurs journaux. Les extraits déjà' qui nous en arrivent à travers les pays neutres montrent les progrès croissants do la démoralisation, cette usure do l'esprit plus mortelle quo l'usure physique. Mais lo journaliste allemand ou autrichien eso toujours préoccupé de mentir, do donner à la vérité un tour consolant pour ses lecteurs. Combien plus instructive n'est pas la lecture des notes quotidiennes de nos ennemis ! Le Germanique dès son plus tendre âge se croit une personnalité très intéressante. Il ne manque jamais d'annoter scrupuleusement les moindres faits de son existence, -o nombre do chopes de bière bues, de filles do taverne embrassées, ses émotions, ses cuites et ses bonnes fortunes. Après l'offensive italienne des dernières semaines, nombre de ces „journaux" ont été ramassés dans les tranchées autrichiennes. On les expédie au ministère de la guerre et les plus intéressants sont communiqués à la presse. Jo vous en ai déjà envoyé un assez loufoque, mais celui-ci, que jo vais me permettre de vous tradui est intéressant justement par sa banalité, sa véracité. Feu l'auteur s'est borné à enregistrer, avec la fidélité d'uno machine, les impressions que font à son cerveau isolé, au demeurant pas très intelligent, les premières journées (pour lui les dernières aussi) passées au front italien. La dernière page du carnet est datée du 22 octobre. Le 23 on lo tira des poches d'un cadavre d'officier autrichien. L'auteur, qui le 18 octobre était encoro à Uggowitz, sur la ligno do réserve, reçut à l'improvisto l'ordre de partir avec sa compagnie pour uno destination inconnue. ,,Bientôt l'on comprend quo cette destination est Goritza, et dans la compagnio c'est un abattement indescriptible. ,,Lo matin du 19 nous arrivons jusqu'à la Galerie de Sainte-Lucie. Lo bruit du canon est 'ininterrompu. ,,2 heures do l'après-midi. La marcha >e fait par petits groupes et assez lentement. Les ordres. et les .contre-ordres so, succèdent-. Lo terrain ici est dojà battu par les obus ennemis. L'un d'entre eux éclate clans un groupe derrière mon peloton, tuant quatre hommes et en blessant treize. La position qu'on nous assigne est à mille pas. Nous commençons à y comprendre quelque chose. Il paraît que les tranchées où il faut nous rendre sont celles de la colline de Sainte-Lucie. Une grêle de feu couvre littéralement cet espace de terrain. La nuit est déjà tombée. Nous n'avons aucun ordre. On nous indique un abri où nous attendrons une trêvo nous permettant d'entrer en tranchée. Les soldats s'installent de leur mieux dans des trous déjà préparés. Impossible do fermer l'oeil. L'artillerie et la mousqueto-rie alternent, furibondes. Cet enfer dure toute la nuit. Voilà ce qu'est la guerre, une existence d'amertume et d'affolement. 20 octobre, heures du> matin. Le feu de l'artillerie ennemie a complètement cessé et nous recevons l'ordre do nous rendre en tranchée. Les soldats sont prêts. Sans leurs sacs, pour courir plus vite, en peu d'instants ils ont atteint la cimo de la colline, et un peu plus bas nous entrons en tranohéc. En mémo temps on en extrait uno cinquantaine de blessés, pour la plupart graves, et un tas de cadavres prêts h être ensevelis. Nous sommes sur la défensive et attendons l'assaut do l'infanterie ennemie. Chaque peloton prend la position qu'on lui assigno. Nous tenons l'aile droite de^ la tranchée; elle n'est plus il est vrai eu très bon état. Les bombes ennemies, il y a peu do •'temps, ont détruit une mitrailleuse en en tuant les servants. Soudain, à cent pas do nous, commenco un vif feu do mousqueterio accompagné d'un hurlement de „Savoia". Nous répondons de notre mieux, mais on no voit pas un seul ennemi. Puis l'artillerie italienne Commence un bombardement furieux. Les projectiles éclatent sur lo terre-plein, en balayant toute chose. La tranchée 110 nous protège plus. Lo peloton compte déjà dix morts et six blessés. Chose bizarre, le feu italien fait plus de morts quo do blessés. Nous laissons dans cette position lo quart do nos effectifs. Par dos chemins couverts nous retournons à notro poste premier. De l'appel il résulte que •la compagnio a perdu jusqu'à présent 72 hommes, et ce n'est que lo début! Trois heures après nous retournons aux tranchées. Feu et hurloments. Les Italiens vont-ils attaquer? Vingt minutes de silence, puis l'artillerie revomit un ouragan de projectiles. Mon Zugsfiihrcr est frappé à la bouchn et tombe à mes pieds. Doux hommes ont les jambes emportées. Encore uno tois nous abanuon-nons le poste. Albert avait voulu passer la tête hors du souterrain pour so rendre compte de co qui arrivait, mais son corps est tombé décapité. J'enverrai ses papiers à sa femme. 21 octobre, 6 heures du matin. Je réunis mes hommes, ils sont 31. Ils font pitié à voir. Les yeux désorbités. La face boueuse, presque tous blessés et l'uniforme en lambea-ux. Ou dirait un troupeau qu'ou a poussé do force à travers des 'haie de fils do fer barbelés. Nous reculons encore de 50 mètres. Au loin, lo long do l'Isonzo, la lutte recommence intense et interminable.22 octobre, 6 heures du matin. Un ordre du jour du général invite les officiers à donner aux soldats l'exemplo do l'abnégation et du courage. Ces hommes épouvantés en sont-ils encore capables. 10 heures. Nous nous mettons en chemin pour faire la secondo ligne. Le feu des Italiens est encore plus monstrueux qu'épouvantable. La colline de Saint-Lucia semble une m»r ®n tempête. Le feu italien ayant oes-sé, nous bondissons jusqu'r y positions abandonnées hier. Où. «st le détachement que nous y avons laissé? Toat l'endroit n'est plus qu'un cimetière dont les cadavres hors do la terre font horreur. Beaucoup do blessés saignant et qui déchirent, l'âme do leurs cris. Les autres ont tous pris la fuite. Comment d'ailleurs auraient-ils pu résister? Rien 11c nous sépare j>lua dea EQSiiiojjg emKsiesj io i'il dg fer a'est

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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