L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 29 March. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/h707w68978/
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Année IN°. 323 S cents flO Centimes) Mercredi 29 mars 1916 L'ECHO BELGE •Journal quotidien du matin paraissant en Hollande L'Union fait la Forcer Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. Z. VOOHBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. „ ,J, . . . ( Charles Bernard, Charles Herlbiet, Comité de Rédaction: < _ , . „ , , l René Charabry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser & ('Administration dti Journal : N.Z.Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 177S. Abonnements: Holîandefl. 1.50 yar mois. Etranger fl. 2.00 par moi» Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Un figurant la tragédie lacci Porcelli Dans la tragédie qui se joue, devant nos regards et nos .coeurs angoissés, la. tragédie de cette guerre qui a pour théâtre le monde entier, et dont le premier acte se passa dans le décor fumant et sanglant aussi de notre chère patrie, je voue désigne, du doigt et du nom, de crainte que vous ne l'aperceviez pas, ou que moi-même je l'oublie, parmi tant de grand acteurs, ce figurant muet, a.u nom fantasque : Ta coi porcelli, nonce du pape à Bruxelles. Ecrit-il des mémoires secrets, dans la chambre la mieux close de son hôtel de la chaussée de WÎavre, comme fit Saint-Simon dans ' sa tannière de Versailles ? Ou bien euvcde-t-il à Rome des rapports palpitants et. vivants, comme en adressaient au conseil ce3 merveilleux observateurs, les Ambassadeurs de la République de Venise? Nul ne le sait. Il est muet, mais est-il sourd, ou aveugle? Il n'a jamais ouvert la bouche, au moins pour parler. Il ne dit rien, il n'ébauche •même aucun geste. H a tout vu, tout entendu depuis cette nuit d'août 1914. Il est demeuré, lui, tandis que les autres ambassadeurs suivaient le gouvernement belge dans l'exil. Quand il s'agit de poser un acte, il reste fi^é sur la scène, comme s'il était de marbre ou de bronze. Dans l'affaire de l'héroïque et malheureuse Miss Cav-ell, il n'a pas bougé plus qu'une momie. Il a regardé agir son collègue des Etats-Unis. S'il avait ébauché, de sa main bénisseuse, un geste libérateur, il est probable que l'exécuteur eût reculé à la dernière minute. L'apparition, même ioiutaine, de la robe blanche pontificale eût empêché de oouler ce filet de sang pourpre, qui apparut au front de l'infirmière, martyre de son dévouement à la Belgique. Lorsqu'une main arrête le bourreau, ce n'est jamais celle de Tacci PorceTli, c'est celle d'un autre," l'ambassadeur des Etatcr. IJnis ou celle, si bienveillante aussi, de l'ambassadeur d'Eepagne. Le nonce laisse le peloton d'exécution accomplir son oeuvre I Les geôles d'Allemagne n'ont jamais été entr'ouvertes par lui ou à son intercession. Le silence du nonce, dans l'affaire du Cardinal Mercier, est presque du sublime, du sublime à la renverse il est vrai. Si son Eminence est emprisonnée un jour, dans son palais, transformé en prison, ou expédiée au fond de l'Allemagne, le _ nonce, admirable figurant avant tout, n'ouvrira pas la bouche.... Je me troupe, oui, je me troupe: ce figurant de tragédie a fait un geste, un seul, qui est bien dans la tradition des tout derniers nonoes, des Italiens faméliques, envoyés se refaire chez nous, en marge ^ du Denier de Saint-Pierre, il a invité à dîner, à la nonciature, une bande de teutons à la tête desquels le gouverneur général provisoire de la Belgique envahie. Cela fit, à son heure, un beau tapage dont les éohos retentirent jusqu'au Havre. Ce dîner du nonce était tout de même scandaleusement insalent et insultant. V „Oîservat»ore rcmano' ', qui nient et. qui dément avec une égale facilité, somme oc;)" dant de dire un mot à ce sujet, ne souffla mot. Rappelé tout de même à la pudeur, par le pri de révolte de l'opinion publique, le notice ne donna plus de dîners officiels, ni à von Bissing, ni à personne, mais il continue assidûment d'en accepter. S33 digestions néanmoins sont légèrement troublées par la continuation des hostilités... . Il ne va jamais se coucher sans avoir ouvert au préalable le dernier numéro de la ,,Gazette des Ardennea" que la Komman-daiLt'Ur la plus rapprochée lui expédio par une estafette. Il se demande toujours avec effroi, en e:itr'ouvrant l'organe boche, s il 11e va pa6 apprendre que l'Italie a déclare officiellement la guerre à l'Allemagne. En C3 cas sa eituatien à Bruxelles,^ près du gouvernement boche, deviendrait tout a fait épineuse. Le figurant serait oblîgé do quitter décidément la scène pour rentrer dare-dare dans les coulisses. Il 11e pourrait même plus accepter sans indécence les invitations de von Bissing. Il aurait à choisir entre le camp de concentration et le Havre, et il prendrait ce dernier parti, n'en dou-.tèz pas, à moins que (l'esprit de ces Machiavel est si fertile en ressources) telle petite cembinaziieue ne le sauve de ce double péril. Nous retrouverons un jour ce figurant, trop souple pour renoncer au théâtre, à la nonciature de Vienne, à moins que oe ne soit à celle, future encore, de Berlin. Bruxelles a parfois servi de tremplin vers la pourpre et même vers la tiare, mais oelle-ci est heureusement hors de portée d'un Por-eelli. Il y a eu, en des temps plus héroïques, un gardeur de pourceaux qui s'est élevé jusqu'au giège de Pierre, mais il avait une double excuse que le nonce ne trouvera 1* sainteté et le génie» Benoît XV. qui est de race, princier© et qui a de l'esprit., pourra un jour égarer Ja pourpre. sur les épaules de ce figurant, mais cette pourpre-lia ne rappellera que les incendies et les tueries dont le nonce a été le témoin. Quoique fasse .Tacci Porcelli, Bruxelles lui demeurera dans lia mémoire comme un mauvais souvenir, et cette période de sa vie lui restera celle d'une époque où le foie gras était hors prix. Je connais des Belges, des catholiques mêmes, que ce figurant, par trop figurant, 1 exaspère. < Nous, aurions pu espérer avoir, en ces < temps malheureux, un ambassadeur du Pape différent à celui-ci, qui ressemble ' trop vraiment à ce Judas qui avait, en ( secret, la main dans la main de Caïpàe, ^ ou à ce pauvre Pierre, le Pierre du reniement, qui affirmait ne pas connaître < 1',,Homme" qu'on allait crucifier. Nous sommes quelques catholiques, renseignés par l'histoire, qui nous disons tout : bas : Heureusement, ces gens-là ne sont ni l'Eglise, ni la Vérité. Ce sont tout au piîus < des laquais dont on change, et c'est à cause d'eux que le Christ-à-la-cravache ; revient de temps en temps, pour chasser de j fon temple les marchands qui ont installé leurs boutiques à l'ombre des autels. ; Quo l'Eglise ait pu résister, pendant dix- < neuf et des siècles, à tous les Tacci Por- i celli, cela prouve en faveur de sa morale et de sa doctrine. ; En m'agenouillant, pour ma prière du ( matin et du soir, je 11e pense pas au nonce de 1 Bruxelles, mais à notre Père qui est aux cieux.., et enfin ce n'est pas une bête-à- ] bon-Dieu qui est capable de me gâter te ; beauté d'une rose. Auger de Busbeck. | P. S. Je tiens néanmoins pour urgent 1 qu au départ- des Boches de Bruxelles, et t avant la. rentrée des Belges, on prie von Bissing d'emporter ce laquais dans ses- s bagages via Berlin. [ Pour la fête du Roi Mon tant des listes précédentes 657J+81 fl. s 4- 975.00"frs. ï -V- F. Robert. (Nous avons c envoyé le journal) 0.25 fl. c Fern-arul, Lucien et Jean a Hirsch i c M. Julien Faveresse 0.25 ' M. l'abbé A. E. Geirnaert, c Hulst 10.00 fr. 1 Pour que tous.les jeunes Belges r fassent leur devoir 2.00 fl. 1 —- * a La guerre à la langue française Lee autorités boches, sur les conseils des renégats flamingc-boches, ont décidé de lut- S ter éflierg-iquement contre la culture Ja- v tine en pays flamand. A chaque jour sa p£'tit$?hesquinerie. Le * bourgmestre de Malines vient d'être obligé ' d'annoncer à la population que les Aile- p mands l'avaient chargé — soi-disant pour cj simplifier les questions administratives — n d'annoncer que, dorénavant, tous les écrits adressés aux autorités ennemies de- vaient être rédigés en néerlandais ou en ^ i allemand. Les pétitions aussi. Toute re- ^ quête rédigée en une autre langue ne sera n pas prite en considération. • La guerre des pucerons, quoi! Mais lies y Clauwaert, les De Olercq et les autres Borms n 11 ont-ils pas crié à tue-tête ciue les deux ^ langues: le français et le flamand, avaient q les mêmes droits ? c Nous nous en apercevons! Qr 3 serait-ce ir sir'oes gens avaient-, seuls, le pouvoir? n Il y a un an l 29 mars 1915. — Bombardement de ? Niewpo'rt par l'ennemi. Les alliés font sau- , ter un -poste d'écoute allemand autour , d'Y près. Aux Eparges, guerre de tranchées s avec alternatives d'avance et de recul; les Allemands reprennent quelques éléments de a leurs anciennes tranchées ; les Français leur en enlèvent d'autres et progressent sur di- 11 vers points. Front oriental: dans les Carpa- ® thesf les Russes s'emparent de positions en-nemies; au Caucase, ils poursuivent les ^ Turcs vers Artwin. Sur la mer Noire, leur P flotte bombarde les batteries et les forts ^ extérieurs du Bosphore. Dans la mer d'Ir- 1 lande, le steamer ,,Falaba", à destination P' de l'Afrique occidentale, est coulé par un sous-marin allemand avec ses passagers, des !a femmes, des enfants, et son équipage ; 1A0 S€ réchappes seulement sont sauvés. q s< AVIS. ci Nous serions reconnaissants è nos abonnés gs qui reçoivent leur journal par la poste et dont ^ l'abonnement expire, le 31 mars de bien h vouloir nous envoyer un mandat poste de cl fl. 1 50 en mentionnant sur le mandat poste: r Renouvellement d'abonnement. En Belgique. Le Régime de Sa Terreur Parmi les toutes dernières condamna-ions, prononcées par les tribunaux à-lle-' nands siégeant à Liège, figure celle de M.. Jaloux: accusé d'avoir fraudé des lettres' iestinée3 au front, M. Laloux a été frappé : l'une peine d'emprisonnement d'une année >t d'une amende de cinq millé marks. Et .Todci que la série continue p'ar M. ie •cmte Pierre de Liedekerke, bourgmestre le Jeliay Bodegnée, condamné à 600, marks )our insultes aux Allemands. j Victor Prigent, sujet firançais, est frappé l'une semaine de prison et obligé à payer 24 narka pour avoir tenté de franchir la fron-ière. \ Oscar Dellevaux, négociant à FlémalJe, 1 i 2 mois de prison et cinq jours d'arrêt >cur transport interdit d'orge et pour circulation tardive. Alphonse Pyre, boulanger à Flémalle, a . I semaines et 5 jours' d'arrêt pour le même notif. Guillaume Renard, boulanger à Liege, i 150 marks pour avoir acheté de la farine le froment réquisitionnée et avoir de ce ait dépassé les .prix maxinia. Vve Marie Allard, née François,-de Liège, i, 90 marks pour ne pas avoir empêché-le téparfc de son fils milicien qui a act-uelle-nent franchi la frontière hollandaise. Louis Corbusier, de Flémalle-Haute; îuibert Riga., de Liège; Jean Laurent, de jiége ; Guillaume Tilmant, de Liège ; Jean roussent, de Liège; Jacques Goetard, de .iége ; Alphonse Col.lai*d, de Haocourt; ' xustave Hollard, de Liège, chacun à 30 aarks pour avoir péché à moins de 100 mères1 d'un barrage. De plus, pour trafic de lettres, treize per-onnes ont été condamnées à de l'amende et leuf à de la prison. A Bruxelles D'importants travaux d'agrandissement ont en cours d'exécution à l'Ecole moyenne ■ •our jeunes filles, rue de la Paille. On. sait ombien sont devenus considérables les an-iens • établissements d'éducation Dachsbeek, ctuellement passés au rang d'établissement .'instruction de la Ville de Bruxelles. Cette école, d'un style intérieur très spé-ial, où une vaste ordonnance a présidé à i distribution des locaux avec une géné-Dsité, au point de vue de la répartition de 'air et de la lumière, qui fait penser plu-ôt à une université ; cette école, qui s'est , cquise une réputation méritée au .cours de i brillante carrière pendant laquelle elle a ; >rmé de nombreuses générations, était de-enue trop petite. Sa population scolaire épasse actueilean'ent cinq cents élèves. L'établissement, comme on sait, est con-dérable en profondeur. Il s'étend en ar-Lère jusqu'à la petite rue Sainte-Anne, iquelle aboutit à la rue de Ruysbroeck et il Sablon, et dans laquelle il a une façade ' mère et une sortie. C'est du côté de la ie Sainte-Anne qu'il a fallu empiéter pour | agrandir. On a procédé à l'expropriation 'une série de maisons, comprenant les im-leubles du numéro 7 au numéro 21. : Un délai de cinq cents jours avait été xé pour la durée d'exécution des construc- ' ons nouvelles. Mais ces dispositions ont 1 é considérablement modifiées par les évé- ' emeuts. Quoi qu'il en soit, l'entrepreneur j t parvenu, malgré de grosses difficultés, à ( :prendre les travaux et .ils sont actuelle- ; .eut p-oussées activement. M. Du'houx a ailleurs, déjà fait ses preuves. C'est lui 1 ui a entrepris et mené à bonne fin, dans ïs derniers temps, lo colossal groupe de • aisons ouviûères de la rue de la Rasière. , Les agrandissements de l'école de la rue 3 la Paille coûteront 325,000 francs. Les i Lurailles sont construites en briques de a oom. La partie nouvelle, à front de la ie Sainte-Anne, comprendra des caves mo- £ .mientales, avec piliers en pierre bleue ou rique. Lee caves seront surmontées, au rez- . 3-ohaussée, d'un vaste préau. Au-dessus érigeront deux étages, de classes couvrant ; >ut le pan de mur du côté du raccordement vec le bâtiment actuel. Là partie nouvelle de l'établissement aura * no belle façade décorative dans la rue ainte Anne. Cette disposition laisse suppo->r que la Ville y a des projets d'expropria-on dans un avenir prochain. Sans cette îrspective, on s'expliquerait mal l'exécu-on d'iuie façade décorative à front d'une ie aussi . étroite, où deux véhicules ne < >urraient passer de front. ( On voit que l'établissement de la rué de Paille,-par ses travaux d'agrandissement, , montre jaloux de son ancienne réputation, i ni a toujours été d'être une école de ! ijour agréable. , • * * Nous apprenons que Mlle Renaudière, domi-liéé rue des Pâquerettes, à Schaerbeek, enga- < e comme ambulancière dès le début de6 hoe-.ités, a été atteinte d'un éclat d'obus à la mibe qui nécessita l'amputation dans un j ?pital dé Paris où la vaillante jeune fille — le n'a que vingt-trois ans —. avait, été trans-)rtée. . J/e Roi Albert vient de décorer H héroïne dont le courage a été magnifique* _ j-'-' A Anvers (De votre correspondant particulier.) Un incident assez regrettable en soi a jete l'un contre l'autre deux éclievins de la ville.* TJne discussion d'abord anodine, puis aigrè-douce et. qui finit par des coups, a mie aux prises Messieurs Louis Franck et Louis Strauss. Sans prendre-parti ni pour l'un, ni pour l'autre, sans nous départir de notre rôle d'informateur impartial, en faisan» abstraction même de l'attitude de M. Franck à Roosendaal, nous sommes obliges de constater que M. Strauss, éehevin des travaux publics, a toujours défendu les intérêts de la ville, avec une ténacité, exceptionnelle, contre les exigences démesurées des Allemands. Un moment même, on a pu craindre qu'il subît le sort réservé à. M. Max ou à Maître Theo-dor. Monsieur Louis Strauss s'est toujours tenu au texte et à l'esprit des Conventions de La Haye pour •s'opposer aux projets des Allemands et, souvent même, il se trouva être seul de son avis. N'importe! Il s'est entêté, il a 'lutté, il a rallié d'autres suffrages et il a triomphé. C'est, que, sous son apparence calme et froide, ce nerveux cache une volonté d'acier. Il sait ce qu'il veut et toutes ses décisions sont basées sur une logique de calculateur économiste.Déjà depuis quelque temps des mots assez vifs avaient été échangés entre M'. Franck et M. Strauss. Lo point de vue auquel se plaçaient ces échévins différait sensiblement. Autre principe, autre méthode, autre exécution. Et voici qui mit le feu aux poudres. Depuis plusieurs mois, nos ennemis ont décidé de loger certains de leurs officiers — avec leurs ordonnances — dans les plus belles maisons inoccupées. Par suite du bombardement. im grand nombre d'immeubles ont été abandonnés par leurs occupants; réfugiés en France, en Angleterre, en Hollande, en Salisse. Or, ['un de ces hôtels particuliers, situé sur nos boulevards, fut choisi par la. Kommandaiitur pour abriter l'un dès nombreux' généraux boches embusqués dans la'position fortifiée, sous prétexte d'organiser les défenses accessoires do celle-ci. Le général, qui n'a probablement jamais connu les nuits à la belle étoile, iés diners au coin d'une table boiteuse d'un cabaret de campagne et le seau d'eau fraîche pii sert à la toilette du matin, réclama contre les simplicités un peu patriarcales de la salle îe bain. La baignoire n'était-elle pas en marbre blanc strié de veines verdâtres? Le parquet était^il fatigué? L'installation électrique insuffisante? On l'ignore, mais on sait jue le Patakès boche fit entendre les hurlements do la forêt. Il eut l'invraisemblable aplomb de se plaindre à la Kommandantur... ^ui se plaignit à l'administration communale. 3n avisa aussitôt des mesures à prendre et M. Louis Franck se rendit immédiatement-m désir du sous von Huené. L'histoire fit grand tapage, et, lorsqu'on »ut le montant de la note des travaux de n.o-lernisa-tion apportés à la saille de bain, M. Louis Strauss sentit la moutarde lui monter lu nez. La note s'élevait, en. effet, à la bagatelle do 1800 francs que la ville d'Anvers — léjà considérablement endettée — devait acquitter pour plaire au générai, et indirectement à l'édhevin des beaux-arts. Il s'ensui-rit une discussion qui monta bientôt au d'a-[>ason de la plus vive querelle. On se reprocha mille et un faits anciens et 'écents et J'on finit par se jeter à la tête la juestion des nationalités. M. Loifôs Strauss •épéta avec une insistance toute particulière pie M. Franck, en accédant ail des1: msousé le l'embusqué prussien, outrepassait ses droits ît engageait le collège échevinal dans une voii> iangereuse ou il refusait à -e suivre J1 l'appuya sur les conventions de La Have pour, lémontrer à M. Franck que la. ville était laps son droit en refusant de satisfaire aux antaisies des traîneurs. de sabre allemands îmbusqués. A quoi M. Franck répondit vive-nent, en accusant son Collègue d'agir de larti-pris, oubliant, ajouta-t-il, que M. Strauss itait lui-même d'origine allemande puisque ;on père, 'après tout, » n'était qu'un" de ces roches que l'échevin des travaux publics )araît tant détester. L'insulte était directe. Monsieur Strauss y répondit du tac-au-tac. !l fit le reproche à M. Franck de vouloir uniquement favoriser son frère, le marchand de neubles de la courte rue de l'Hôpital, de-'enu fournisseur attitré, particulier et géné-•al, de la Kommandantur. L'échevin des beaux-arts se précipita alors ur M. Strauss, le frappant à coups do poing îans la figure. Tels sont les faits regrettables qui se sont îassés. Nous nous garderons bien d'exprimer lotre pensée, de tenter de faire partager îotre manière de voir, et nous déplorons avec ;ous les Anversois pondérés que le député ibéral se soit laissé aller à frapper un vieillard le 72 ans. Et l'affaire en est là! A Cand Nous avons eu l'occasion de rencontrer e délégué, de la ville de Gawd qui nous a lonné sur la situation eu Flandre les quel-jues détails que nous donnons ci-dessous. Des trois villes, Ostende, Bruges et Gand, ï'est la dernière qui se trouvé dans la situation la plus critique, à cause des 52,000 personnes qui doivent être secourues quoti-liennement.La ration de viande est de 150 grammes jar tete et par semaine, la ration de pain ie 150 grammes par tête et par jour. Des envois de pains commencent à être !aits par la Hollande. La semaine dernière 1 en a été fourni 58,000, quantité qui sera lugmentée dès qu'arriveront en Hollan-Ile les ouvriers boulangers envoyés par la 7011e de Gand et qui toucheront 15 fl. de salaire hebdomadaire, dont 6 fl. destinés à ,eur Eensdoii^ % fl* à-tors fr^is «et 7 fl-, (donc au taux actuel 21 frs. environ) à leur famille restée à Gand. 500.000 kgs. de pommes de terre seront expédiés sous peu à destination de Gand. Elles y reviendront à fl. 4.10 lés 100 kgs., prix /raisonnable. Pour faire face aux besoins de lait pour les crèches et les hôpitaux, lia ville de Gand recevra 100 vaches, dont 20 encore cette semaine-ci. Quant à la question de la viande, le délégué de la vilîe de Gand fait des démarches pour obtenir le bétail de boucherie nécessaire à l'augmentation de la ration et, en raison des excellents sentiments qui animent M. le ministre Posthuma à l'égard de la Belgique si éprouvée, il a le plus grand espoir de réussir. A ÎLfêig® On annonce le décès de M. Ernest Orban de Rossius, né à Liège en 1832, y décédé le 14 mars. * * « Il n'y a plus que deux magasins d'alimentation, l'un installé rue des Dominicains, l'autre rue Grétry. Ils ont fait leur ouverture. Naturellement c'était la cohue. Rue des Dominicains, il y avait une sextuple rangée de personnes qui battaient la semelle sur les trottoirs. Arrivé à l'entrée, on n'est pas au bout de ses peines, car il faut encore parcourir un vrai labyrinthe avant d'arriver aux bureaux. Des bousculades terribles se sont produites. Il y a même eu des accidents. Au IL, es je errais© as Ë°§| Iva Cour d'assises de la province du Luxembourg a prononcé la peine do mort contre l'accusé "ïernaux, convaincu du crime do Witti-mont. C'est la première condamnation de ce genre prononcée depuis l'occupation de la Belgique.L'article 8 du Code pénal dit notamment que „tout condamné à mort aura la tête tranchée" et ,,que l'exécution aura lieu publiquement dans la commune indiquée par l'arrêt de condamnation '. La^ jjerine de mort est cependant tombée en désuétude, en Belgique, par le fait que, depuis une cinquantaine d'années, nos Souves-rains ont toujours signé la commutation .de peine de tous les condamnés. L'exécuteur des .hautes-oeuvres, Nieuland, un bourreau qui se présente sOus l'aspect d'un petit vieillard paterne, continue cependant officiellement ses fonctions, lesquelles ne consistent plus qu'à toucher régulièrement les 1100: francs de traitement qui figurent au budget de la* justice. 11 lui serait pourtant difficile de ,,fonctionner" effectivement, les ,,bois de justice", qui sont relégués dans les greniers de l'hôtel de ville do Bruxelles, étant totalement hors d'état de servir. En ce qui concerne le condamné à mort actuel, la procédure a été régulièrement suivie, c'est-à-dire que le procureur général a adressé d'office au département de la justice un rapport détaillé contenant son avis sur la demande en gr(vce. Les instructions prescrivent également qu'il y a lieu de surseoir à l'exécution de la peine de mort jusqu'à réception de la décision royale. En l'espèce, c'est le gouverneur général et temporaire en Belgique qui doit se prononcer en dernier ressort. Aux frontières Le hameau belge d'Overslag, fait partie de la commune populeuse de Wachte-beke et touche à l'Overslag hollandais. L'église desservant les deux hameaux d'Overslag se trouve sur territoire belge, et, comme te cimetière entoure l'église, les fidèles hollandais ne peuvent plus, à raison du réseau de. fil de fer, être enterrés en Belgique. On est obligé de transporter les morts au cimetière de la commune voisine hollandaise de Zuiddorpe. Les Hollandais ont aménagé l'école en église; celle-ci est desservie par un prêtre d'Axel. » J8»-o-^-o-«rLjin —— _____ La Doctrine politique allemande Extrait de la ,,Libre Belgique/', le vaillant journal publié en Belgique nalgré M. von Bissing : Dans une brochure récente éditée à Paris chez Armand Colin, eous les auspices de professeurs d'université et d'académiciens français, M. E. Durklieim, professeur, examine et détermine la doctrine qui a fait l'Allemagne telle que la guerre européenne nous l'a faiv apparaître: agressive, méprisant tout ce qui irëst pas elle, cruelle et inhumaine par système, foulant aux pieds les traités et les conventions internationales. Cette doctrine explique comment il se fait que la Germanie, qui jouait hier dans la grando famille humaine civilisée un rôle important, ait pu mentir aussi férocement aux principes fondamentaux de la civilisation. Un écrivain allemand, Henri Treitschke, professeur à Berlin, a exposé cette doctrine avec netteté dans divers ouvrages, résumé du cours qu'il donnait tous les semestres d'hiver. Ce Monsieur Treitschke, ami de Bismark et admirateur du kaiser, est surtout l'organe d'une collectivité. Il nous donne la pensée de son milieu, et ce milieu est l'Université de Berlin, les journaux dans lesquels il écrit et le Reichs-tag où il est dép^uté. Il est donc très représentatif des véritables classes dirigeantes de la Prusse sans pour cela appartenir à la classe des junkers que beaucoup voudraient rendre exclusivement responsable de la guerre. C'était un des éducateurs les pius célèbres de son pays. Ses enseignements ont été appliqués à la lettre par la diplomatie et par l!etat-nmior allemands depuis plusieurs années. La doctrine pangermaniste do Treitschke peut se résumer dans cette brochure ;;Der Staat ist Maclit'Y i  MESDENS S ZOON | (fy) j; Hofweg 11 I ■ f \ LA HAYE. I / j Pardessus sur ||i Mesure 1 9 \ depuis ». 25.— La fonction essentielle de l'Etat est la fore» bon devoir primordial est de manifester, ci.exercer et d'étendre sa puissance. Ce devoir impérieux e6t supérieur à toute loi, à toub engagement, à toute considération morale, jui ridique, religieuse ou même simplement hu-maine. .,11 est dans l'essence même de l'Etat de ?,??mett're aucune force au-dessus de soi (1)'\ L Etat est essentiellement ombrageux et suscep- î il clt;cîai'er la guerre pour la minus-cule offense faite à lui ou au drapeau par un Etat étranger „parce qu'il doit exiger absolument que des égards lui soient témoignés en rapport avec le rang qu'il occupe dans la société des nations (2)". L'Etat allemand n'est jamais lié par les t-rai-tés qu'il consent que tant qu'il continue à les vouloir. „Tous les contrats internationaux, dit ,, Treitschke (vol. H, p. 5-50), ne sont consentis ..qu avec cette clause tacite: tant que les cir-...constances seront les mêmes, tin Etat ne peut ,,jamais engager sa volonté envers un autre ,,Etat pour i avenir. Il se réserve d'apprécier ,.1 étendue de ses obligations contractuelles. Ce ,,principe peut choquer les juristes, mais l'his-,,toire n est pas faite pour être considérée du ..point de vue auquel se placent les juges. C'est ,,là un point de vue de Philistins". A fortiori, l'Etat ne saurait accepter la juridiction d'un tribunal international, attendu que celui-ci ne saurait prononcer de jugement au nom d'aucun droit positif, puisque la con-science de la justice est variablo d'après les individus et d'après les peuples, et quo le droit international ne repose lui-même que sur dea accords éminemment précaires ,;que chaque Etat peut légitimement dénoncer à sa guise''. La guerre est donc la seule forme de procès qu'il puisse reconnaître. Sans elle, l'Etat n'est pas même concevable. C'est l'attribut essentiel de sa souveraineté. ,,Quand il n'est pas en situation de tirer l'épée comme il veut, il ne mérite plus son nom. Aussi le roi de Prusse, ayant seul le pouvoir de déclarer ]a guerre, est le seul qui n'ait pas, perdu, comme les autres chefs d'Etats allema.ndsj sa souveraineté (3). D'ailleurs la guerre est morale et sainte. C'est un renversement de la morale que de vouloir exclure l'héroïsme de l'humanité. Seule Ift guerre entraîne l'homme à se dépasser soi-même. La paix est le règne du matérialisme (sic). L'idéal de la paix perpétuelle est un ,.scandale moral" (sic), une véritable ,,malédiction" (sic). Nous résumons forcément ici. Plusieurs volumes sont consacrés à développer cette idée que l'armée est la pierre angulaire de la société, c'est 1' ,,Etat incarné". Il en résulte que l'Etat, étant essentiellement puissance militaire, n'existe qu'en proportion de cette puissance. Aussi les petits Etats ne sont pas des Etats. Leur prétention à cet égard a quelque chose qui fait sourire, fis n'existent quo par la tolérance des puissances. Et cette tolérance est provisoire, non seulement pour la Belgique et la Hollande, mais pour la Suisse (sic). L'Etat, c'est-à-dire l'Etat fort, doit respecter la morale, mais elle n'est pas au-dessus ae aui, elle est un moyen d'exercer ra puîssance Quand la morale n'est pas d'accord avec les fins essentielles de sa politique, elle devient une faute. Le vrai, le seul devoir de l'Etat est d'être fort. Aussi la morale est-elle, pour l'Etat, différente de la morale de l'individu, vu la différence de nature entre l'Etat et l'individu, et l'Etat étant au-dessus de toutes les collectivités humaines. Aussi l'humanité même compte pas aux yeux de l'Etat. Cette doctrine qui divinise l'Etat* c'est-à-dire exclusivement les grandes puissances et les met au-dessus de tout, n'est au fond que l'application scientifique du machiavélisme. Elle nous donne'la clef de la réponse que fit M. von Jagow à notre ministre plénipotentiaire le baron Beyons à Berlin : ,,Personn3llement, dit-il, je comprends vos objections à la violation do la Belgique, mais, comme secrétaire d'Etat, je ne puis les admettre". II est -à peine besoin de dire c-mbien cette doctrino machiavélique est fausse, absurde et même morbide et fatale, comme io dit fort justement M. Durkheim. La morale est une pour les individus comme pour les Etats; ses règles sont les mêmes pour tous. M. Treitschke est d'avis que la doctrine chrétienne varie suivant .les individus et que leur premier devoir est de développer leur personnalité (sic). C'est là un principe absolument immoral, antichrétien, antisocial et antijuridique. L'Etat et les hommes d'Etat sont soumis à la morale comme le plus humble des ci-tovens. Ils doivent-même donner l'exemple de cette soumission. La guerre, comme jadis le duel, doit obéir aux lois de l'honneur et de l'humanité. Elle n'est admissible, comme moyen de punition ou de défense contre l'injustice, qu'à titre exceptionnel. • Elle a toujours été qualifiée de fléau jar tous les gens raisonnables, et même elle peut être considérée, parce qu'elle est le produit de la malice humaine, comme lo plus effroyable des fléaux. Si, comme de tous les fléaux, il peut, à certains points de vue, sortir quelque bien de la guerre, ce bien est largement compensé par le mal dont elle est l'occasion, le prétexte ou l'excuse. Ainsi pouvons-rnous constater, en finissant, que la doctrine guerrière et pangermaniste, au lieu d'empêcher l'humanité do tomber dans le matérialisme comme l'enseigne Treitschke, a fait sombrer l'Allemagne dans le crime, dans la honte et- même, on peut le dire, dans la boue. Helbe. (!) Treitschke, Politîek, t. J, p. 37. (2) Treitschke, Politiek, t. II, p. 550. (3) Treitschke, Politiek, t. I, pp. 39 fit 40,

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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