L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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13 January 1915
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s.n. 1915, 13 January. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/tq5r786v6w/
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jére Année ] M". 82. B cents (ÎO Centime») Mercredi S3 Janvier 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam, Belge esî notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOORBURCWAL 234-240. Téléphone : 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: { Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOOBBUHCWAL, 234-240. Téléphone : 177S. Abonnement r En Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation t Etranger fl. 2.00 „ „ ! Lectures. , Vous pouvez donc lire? Lire autre chose que des journaux?" me demande le réfugié, qui p-?omène son désœuvrement d'un Lees-oriuseum à la table aux journaux de quelque orand café. Ma foi, oui, je l'avoue : je sens parfois le besoin d'une autre littérature que ce41e dispensée par Reuter et Wolff, ces maîtres du style. Cependant, je le reconnais : nous cherchons tout naturellement clans les livres en ce moment un écho du <rrand drame dont nous sommes les spectateurs angoissés. Gageons que Grandeur et servitude militaire, Les mémoires d'outre-tombe, L'Enlèvement de la Redoute, Les mémoires du capitaine Coign-et ou du servent Bourgogne, le Mémorial de Saint e-fiélènc auront trouvé nombre de lecteurs en ces derniers mois. On les lit ou les relit, ces oeuvres, avec un intérêt accru par les événements actuels. Elles se colorent d'un jour nouveau. Tel chapitre qui nous semblait fastidieux, nous passionne maintenant au plus haut point. On est frappé surtout de ceci: que l'histoire est un éternel recommencement, que les grandes batailles se livrent, pour ainsi dire, toujours aux mêmes endroits, dans des sites qui semblent prédestinées. On découvre aussi dans l'histoire une sorte de logique où.les croyants voient la volonté de Dieu. François-Joseph, que des cartes postales allemandes ou autrichiennes nous montrent en prière, prosterné, prenant Dieu à témoiu qu'il n'a pas déchaîné cette guerre (et l'ultimatum à la Serbie?), a été battu toute sa vie, il l'est encore, le sera jusqu'au bout, cette fois-ci. C'est le Père-la-dé faite. Dans les Lettres à un-e Inconnue de Prosper Mérimée, il m'amuse extrêmement de lire ceci à la date du 11 juin 1859: ^Comment peut-on espérer qu'un empe-reur de 24 ans, têtu et gouverné par les Jésuites, (battu de plus, et de mauvaise humeur, confesse qu'il a fait des sottises et qu'il demande pardon?" Et sur l'entrevue de Varsovie à la date du 1 novembre 1860: ,, S avez-vous quel a été le premier mot de l'empereur François Joseph à l'empereur Alexandre: ,,Je vous apporte ma tête coupable!" C'est la formule que dit un serf lorsqu'il s'approche de son maître et qu'il craint d'être battu. Il a dit cela en bon russe, car il sait toutes les langues. Sa bassesse ne lui a pas trop réussi: Alexandre a été d'une froideur désespérante." Le 31 août 1854, voyageant dans le Tyrol, il écrit d'Innsprùck (ce n'est pas de la ihaute politique, mais c'est bien amusant): ,,Les femmes m'ont paru, dans le Tyrol, traitées selon leurs mérites. On les attache à des chariots et elles traînent des fardeaux fort lourds avec succès. Elles m'ont paru fort laides, avee des pieds énormes; les belles dames que j'ai rencontrées en chemin de fer ou en bateau ne sont pas beaucoup mieux. Elles ont des chapeaux indécents et des brodequins 'bleu de ciel, avec des gants vert-pomme. C'est en grande partie oes qualités susdites qui composent, ce que les naturels appellent gemiith et dont ils sont très vaniteux. .,Le soir, elles boivent dans les jardins publics une carafe de bière et prennent après une tasse de café au lait, ce qui les ■dispose à manger trois côtelettes de v^eau avec du jambon, et c'est à peine s'il leur reste de place pour quelques pâtisseries légè* res, de la nature de nos babas." « t • Lu, après des études de partisans (Lissa-garay, Vuillaume, etc.), l'ouvrage des frères Margueritte sur la Commune. Comme pour Je Désastre, leur récit de la guerre de 1870, les fils du glorieux général de cavalerie ont fait un grand effort vers l'impartialité. Un ouvrage sur la Commune de Paris, je ne sais pas de lecture plus émou- . vante en ce moment. Confrontez la France d'à présent à celle de 1871. Aujourd'hui, toute la nation, indissolublement unie, stoï-}ue, prête à tous les sacrifices, s'est levée pour la défense du droit et pour assurer la r>aix de l'Europe contre un ennemi implacable, contre un envahisseur inhumain, •-ontre un orgueil insensé, une véritable 'olie collective, une adoration effrénée de a force brutale. Depuis le vieux comrnu-•ard Vaillant, 'l'antimilitariste Guesde et e secrétaire C. G. T. jusqu'à l'archevêque le Paris, tous les Français, faisant bloc, ont décidés à tenir bon jusqu'à la libération lu territoire et l'écrasement du militarisme >russien. Tout au plus, pourrait-on regret-er certaines maladresses des néo-uonarchistes, genre Bourget, qui insistent ur la nécessité de ,,museler" le parlement lont vraiment on aurait tort de se plaindre iprès la façon dont il s'est comporté dans es deux séances tenues depuis la déclaration de guerre. Dieu merci ! il n'y a pas le danger que leurs secrets désirs trouvent in écho bienveillant chez M. Viviani. Celui-i n'est pas du bois dont on fait les Thier3. 5n 1871, celui-ci, fatigué d'écrire l'histoire, )rûlait du désir de la faire.... A chaque page du livre des frères Mar-;ueritte, on voit que le petit homme à unettes d'or3 froidement, délibérément, isqua l'aventure de la guerre civile. Ce que 'on y voit aussi et qui n'a pas, que je sache, i!*i mis ea lgmto ium'iss» s'esi ms cet- admirable peuple de Paris, après les terribles mois du siège, se révolta par patriotisme. Il n'entendait pas se reudre; il en voulait à Thiers et à l'assemblée d'avoir signé les préliminaires de paix. Abandonner Paris aux Allemands, sans leur disputer pied à pied le terrain, dans les rues: jamais ! le }3€raple de Paris, la garde nationale n'en voulaient pas entendre parler. Les Allemands tenant compte de cette exaspération patriotique, acceptèrent un modus vivendi, une entrée triomphale à bon marché: il fut décidé qu'ils ne passeraient que dans un quartier de Paris strictement délimité. Voici comment, dès les premières pages de la Commune, MM. Paul et Victor Mar-gueritte racontent cette entrée triomphale":,,Toute l'âme de Paris se tournait vers le quartier sacrifié, vaste étendue fermée de "barricades, gardée par une double ligne de sentinelles et de postes, où circulaient des patrouilles à cheval. La Seine, les Tuileries, la rue Saint-Honoré, l'avenue des Ternes encadraient un désert de( silence et de deuil, aux boutiques et aux volets clos. La troupe l'enserrait d'un premier cordon; les gardes nationaux de l'ordre, peu nombreux d'abord, s'étaient résignés à tendre le deuxième, à former barrage entre leurs camarades exaltés et l'envahisseur.... ,,A hauteur de la grande barricade coupant l'avenue de l'Impératrice, l'artillerie bavaroise s'abrita, commandant les voies. Des détachements occupaient à droite et à gauche les premières maisons. Les huit éclaireurs de la pointe s'élancèrent alors, bride abattue, dans les Champs-Elysées. C'étaient des hussards verts, mousquetons au poing. Ils caracolaient et voltaient, irs s'arrêtaient aux carrefours, fouillaient rapidement les rues jusqu'à la place de la Concorde. Ils remontèrent au-devant de la colonne en marche. La route était libre. ,,Etat-major et musique en tête, les Allemands s'avançaient-, d'un pas lourd et rythmé, dans la lumineuse et calme matinée, le silence si profond qu'il en était poignant. A hauteur du palais de l'Industrie, ils s'arrêtèrent; l'état-major, continuant de descendre, pénétra sur la place de la Concorde. Les fontaines ta lies, les Tuileries sans âme qui vive, des drapeaux noirs aux fenêtres, elle -s'étendait nue. Au pas, les officiers en faisaient le tour. Toutes les statues des villes de France, majestueuse- : ment assises sur leurs piédestaux, avaient la tête couverte d'un voile noir. Celle de Strasbonrg, encore chargée de drapeaux et de couronnes, cachait comme les autres ses yeux de pierre sous un bandeau de deuil. A hauteur de la fontaine de gauche, sept ou huit hommes se portèrent jusqu'à la tête des chevaux, crièrent: Vive la République ! ,,On avait entouré de grandes toiles les grilles des Tuileries pour empêcher que la foule grondante brisât tout, en les voyant passer. A la fenêtre de la galerie d'Apollon, d'où les officiers avaient regardé la ville, le peuple furieux, couvrant de clameurs leurs défis et leurs pieds-de-nez, les avait accablés d'outrages, jetant les premiers projectiles venus, jusqu'à des sous: ,,Le commencement des cinq milliards!" L'affreux souvenir ! Ayant lu oela, je revois, dans l'après-midi du 20 août dernier, le défilé des troupes allemandes au Treurenberg à Bruxelles, aux sons des fifres aigres, entre les maisons aux volets baissés, sous le regard morne de quelques centaines de spectateurs. Les officiers allemands sont toujours là, dans l'antique et somptueux Hôtel de ville; mais il n'y a plus de danger qu'on les revoie encore à une fenêtre du Louvre faisant des pieds-de-nez aux Parisiens. Louis Piérard. ■ u-o . % ■ Pour les militaires internés. Les indemnités aux sous-officiers et soldats belges. Un officier nous prie de publier le texte ci-dessous d'une importante dépêche ministérielle, parvenue à son Excellence Monsieur le Baron Fallon, Ministre de Belgique à la Haye. Qu'il soit permis à tous ceux qui sont appelés à jouir des avantages accordés par cette circulaire d'adresser par la voie de ce journal l'expression de leur profonde reconnaissance au bienveillant protecteur et à l'infatigable défenseur de leurs intérêts. ,.Les militaires mariés, de rang inférieur à celui d'officier, qui étaient en activité antérieurement au 1er août 1914, en vue de l'accomplissement de leur ternie de service actif pormai ou du nouveau terme d'engagement qu'ils ont souscrit, continuent d'avoir droit, le cas échéant, aux indemnités de rémunération, de logement et de déplacement. ,,Les sommes, dues de ce chef, pourront être liquidées, à la demande des militaires dont il s'agit, au profit de leur épouse ou des autres ayant-droit, désignés par eux, contre production d'une déclaration ad-hoc, par les soins du quartier maître du oorps dont ils font partie ou du corps auquel leur unité est rattachée adminis-trativement.,,Le siège de ces officiers payeurs est à Calais. Les demandes de ce genre peuvent être envoyées à la Légation de Belgique, à la Haye, ccui es chargera de leur transmission^ En Belgique. Les notaires belges. Comme suite à l'article paru dans ,,l'Indépendance" le mercredi 6 janvier, dit notre confrère, il nous revient de source très sérieuse que les notaires ne doivent Hululement s'inquiéter au sujet des difficultés (suspension ou révocation) qui pourraient leur être faites pour avoir quitté leur résidence "par suite de l'occupation allemande. La Fédération 'libre des Notaires, dont les réunions se continuent régulièrement à Londres, a envoyé à Sa Mapesté le Roi des Belges un télégramme a l'occasion du Nouvel An et leur secrétaire a reçu en réponse la lettre suivante: Le 2 janvier 1915. Monsieur le Notaire, Votre télégramme si touchant a été particulièrement remarqué par le Roi. Sa Majesté vous adresse ses meilleurs renie rcîments et vous prie d'être l'interprète de ses sentiments reconnaissants auprès de tous ceux dont elle a reçu, par votre gracieuse démarche^ le témoignage d'attachement.Recevez, Monsieur le Notaire, l'assurance de ma considération distinguée. Le secrétaire, (signé) Ingenbleek. Nous sommes, pour notre part, très heureux d'enregistrer cette note complé-j mentaire qui tranquillisera les notaires ayant abandonné leur' étude devant les armées de l'envahisseur et qui risquaient la mort ou l'emprisonnement dans quelque j ,,lager" d'Allemagne, i A Bruxelles. Un commerçant de la place était jadis en relations d'affaires assez suivies avec des maisons allemandes. A l'une d'elles, il devait encore notamment une somme de plusieurs milliers de francs. Or, un jour, quel ne fut son étonnement de voir s'arrêter devant sa porté un auto militaire allemand d'où sortit un officier. Très poliment, ce dernier dit au commerçant.— Je viens encaisser les 7000 francs que vous devez à la maison X. — Pardon, repartit notre compatriote. Vous voudrez "bien attendre sans doute que la traite à payer me parvienne. — Mille regrets. L'ordre est formel. Vous devez vous exécuter immédiatement, faute de quoi vous serez emmené à la Kommandantur." Le gouvernement militaire allemand récupérerait-il les traites des maisons allemandes de commerce? Ce fait, qui est authentique, pourrait nous donner une indication. » » * On dit, mais ce sont des ,,on-dit" dont nous n'avons pu obtenir une confirmation officielle, — que les taxes sur les absents vont être également mises en vigueur par l'administration communale de Bruxelles. Jusqu'ici, nous avons quelques raisons de ne pas donner créance à ce bruit. * * * Les Allemands essaient de bluffer le public avec la réorganisation des chemins de fer. Or, ce n'est pas vrai que toutes les voies ferrées voient circuler des trains de voyageurs. Des trains de soldats allemands, —oui ! Mais les malheureux Belges 6ont encore contraints à user de la patache, à part les lignes : Bruxelles—Herbesthal, Bruxelles—Lille, Bruxelles—Namur, Bruxelles-Mons, Bruxelles—Courtrai, Bruxelles—Anvers et Louvain—Charleroi. Le nouveau ,,guide" qui vient de paraître, (coût dix centimes), ne mentionne pas d'autres lignes que le public puisse utiliser. Et encore, comment voyage-t-on ? ,,Vu l'état défectueux des ligues et des appareils d'aiguillage et de signalisation dit la ,,Guide ' ces trains ne peuvent encore circuler qu'à une allure modérée, et la durée du trajet n'est pas garantie. C'est pourquoi il est prudent de se munir au départ des vivres nécessaires pour la. route." D'autre part, il est perçu un droit fixe de 2 francs par colis, quel que scit le parcours. Nous sommes loin de la réorganisation chantée par l'autorité allemande. * * * Voici 1 extrait saillant d'uue proclamation intéressant les gardes civiques, que le freiherr von Bissing a fait afficher en ville: ? ? Les hommes faisant naguère partie de la garde civique, qui iront pas combattu contre les troupes allemandes et qui, désarmés avant l'occupation de celles-ci par ordre du gouvernement belge, se sont réfugiés à l'étranger, peuvent impunémeiit (sic) rentrer dans leurs, foyers. ,,Les peines commuées contre les membres de la garde civique oui ne se sont pas encore présentés au contrôle allemand, ne visent que ceux qui, résidant depuis longtemps dans (sic) le territoire placé sous l'autorité du gouverne-ment-général, n'ont pas rempli les obligations qui leur étaient imposées. ..Tout garde civique en mesure de prouver qu'il vient seulement de rentrer en Belgique n'a aucun châtiment à craindre, à la condition qu'il se soumette sans retard aux prescriptions édictées à l'égard de la garde civique, par le gouverneur-général. " Il y a peu de commentaires à écrire à la suite de cette proclamation. Un mot seulement: „Remembcr". Souvenez-vous ! Souvenez-vous des promesses de vou Beseler, auxquelles M. Louis Franck et ses amis eurent le tort de croire. Rappelez-vous dans quelle tranquillité heureuse on laissa les gardes civiques pour, un beau matin, leur apprendre qu'ils seraient fait prisonniers s'ils refusaient de signer une déclaration outrageante pour leur honneur: Rappelez-vous aussi le cas des jetpes £enj &.Xsriiena aui imMeMfifi.. partie de la milice citoyenne, viennent d'être emmenés en Allemagne. Souvenez-vous enfin de toutes les autres promesses, qu'elles aient été signées par n'importe quel ,,von"! ,,Reniem-ber". C'est tout ce que nous avons à dire à ce sujet I * •* * D'une des récentes proclamations du général von Bissing : ,,Les frontières sont donc virtuellement fermées et une surveillance très active yest exercée. ,,Les Belges ne doivent donc plus songer à quitter leur pays. Les femmes belges qui ont leur mari, les mères qui ont leurs fils prisonniers en Allemagne doivent renoncer à aller leur rendre visite." * * Le traducteur français au service de la Kommandantur ne paraît pas très ,,calé"! Les nombreux barbarismes, les fautes de langage, les erreurs de syntaxe qu'il commet journellement dans la rédaction des placards que lui confie le général von Bissing font la joie des Bruxellois. Le traducteur flamand, lui, est plus à la hauteur, mais il manque d'esprit de décision. C'est ainsi qu'après plus de quatre mois d'occupation, il ne paraît pas encore bien fixé sur la façon de traduire le mot: ,,Bekantmachung". Un jour, il fait imprimer: Bericht, le lendemain: Bekendmaking, le surlendemain: Ken-nisgeving, faute de connaître, sans doute, un quatrième mot ! * « # M. Lambotte, directeur des Beaux-Arts, rassure tous ceux qui, ayant exposé au dernier Salon de Bruxelles, craignent pour leurs toiles ou leurs sculptures. M. Lambotte déclare qu'il n'a été touché ni aux unes ni aux autres et qu'aucun dégât ne s'est produit. Actuellement, il est impossible de reprendre aucune des oeuvres exposées, bien entendu, •— mais on aurait tort de s'alarmer sur le sort qui leur est réservé. A Anvers. Les funérailles de M. Charles Corty ont eu lieu au milieu d'une grande affluenoa de monde. Le service fut célébré à l'église Saint-Charles-Borromée. Tout ce qu' Anvers compte actuellement de personnalités du monde commercial, judiciaire, financier, artistique était présent aux funérailles: le baron van de Werve et de Schilde, le bourgmestre Jan Devos, entouré de tous les membres de la Commission intercommunale, les échevins de la ville, MM- Bon-gers et Randaxhe, -conseillers communaux, Paul Billiet, conseiller provincial, Casteleyn et» Moortgat, vice-président et greffier de la chambre de commerce, le secrétaire communal Mélis, Cuperus, Gerling, etc. Le drapeau de la Chambre de Commerce recouvrait la bière. Le service funèbre fut célébré par M. le curé Bernaerts. « ». * Lundi, à cinq heures et demie du soir, les huileries de la firme Van Gorp et Co. et celles de la firme Martens et Co., à Merxem, ont pris feu et ont été totalement détruites. Ce sont probablement ces deux incendies qui donnèrent lieu aux bruits répandus dans les communes de la frontière que Bruxelles était en feu. Indépendamment des huileries mentionnées, la ,,Parquetterie Anversoise" et douze grandes maisons voisines ont été complètement détruites par les flammes. Quant à la fabrique de la firme Jurgens, située cependant dans le voisinage immédiat des; huileries, elle est restée indemne. Par suite du débordement du canal, tout Merxem est inondé ! .» * ■» On peut se procurer de nouveau du pain blanc au prix de 58 centimes. Quant au cramique, on le paie 1 franc 50 pièce. Les autorités allemandes ont permis à douze cafés, situés dans le voisinage immédiat de la gare centrale, de rester ouverts jusqu'à minuit. * * * Le ..Journal" a oonsairé trois longs articles Bruxelles, Liège, Anvers: A Anvers la plupart des maisons de commerce qui fonctionnent encore sont des firmes allemandes, entretenues à grand'peino par les fonds de la Banque d'empire. Bn nombre d'Allemands, établis dans l'a métropole, sont rentrés: plus d'un, sous l'uniforme, tel ce lieutenant Burnmann, de la maison Kurt et Weymann qui, hier employé de commerce, régente à l'hôtel de ville aux côtés du gouverneur provisoire von Huehne! Quelques magasins ont rouvert. Pour y atteindre, l'autorité allemande avait simplement, menacé de forcer et de vendre d'office les réserves des comptoirs clos. Le 6ort des boutiquiers est étrange. Ils doivent payer les marchandises au comptant, et leurs ouvriers à la, semaine. Mais quand ils sont eux-mêmes foui-nisseurs, c'est huit à dix jours que chacun doit attendre pour l'approbation de ses factures. Trois ou quatre jours encore avant que 'e bureau des finances ne consente à solder les notes. La réquisition sans bon, sur simple reçu, est érigée ici en système. Les cuirs, par exemple, viennent d'être réquisitionnés chez les premiers négociants. Telle firme s'en est vu enlever pour plus de deux millions. Or voici le modo de paiement. Une société anonyme ai été fondée à Berlin pour liquider les seuls cuirs de Belgique. Les cuirs sont vendus là-bas au cours du jour. Quant aux légitimes propriétaire^, on leur promet qu'au moment do la liquidation géné, raie, c'est-à-dire après la guerre, on leur acquittera leurs marchandises sur la base des prix moyens de juillet dernier. Les prix alors éteient 23 & à c&ïB d'aJiBKâ'.t. nui: ce benence a un quart est. empoene saut, autre forme de procès. Les négociants d'Anvers commencent à trouver fort mauvaise cette plaisanterie. Ils se demandent s'ils n'eussent pas mieux fait de jeter tout leur stock dans l'Escaut, à l'arrivée des Allemands ? En manière de consolation, les vieux marchands d'avant 70, rappellent que leurs factures furent payées douze ans après! Quant aux entrepôts, ils étaient fort peu fournis. On compte que les Allemands y ont trouvé assez de caoutchouc pour prévenir pendant six mois au moins toute crise sur cette matière. On voit fréquemment des cortèges de pauvres femmes — plus d'un dépasse le millier — s'aligner, en grelottant, à l'ombre des grands hôtels. Ces miséreuses attendent le bon plaisir de leurs maîtres, qui ont coutume de faire distribuer pas des soldats les reliefs de leur table ! A Nam&ir. Nous recevons, de bonne source, les renseignements suivants relatifs à la garnison qui occupait le fort de St. Heribert, lors de la défense de Namur. Ou sait que nos vaillants soldats durent se rendre après une résistance héroïque. De toute la garnison, un seul fantassin fut grièvement blessé au début du bombardement et mourut le lendemain à la ferme de Notre Dame au Bois. Les officiers sont, en ce moment, détenus dans la citadelle de Magdebourg et les sous-officiers et soldats au camp de Munster, Tous sont en bonne santé. A Turnhout. L'église catholique d'Oostmalle, à quinze kilomètres de Turnhout, vient d'être désaffectée, sur l'ordre d'un commandant allemand ! Et naturellement, elle a été mise à la disposition de nos ennemis. De tels procédés blessent profondément les sentiments religieux des paroissiens. * * A Turnhout, il n'est plus distribué de passeports. Les femmes elles-mêmes ne peuvent en obtenir. Mais, il y a quelques exceptions... Après quinze jours d'attente, certains privilégiés arrivent parfois à décrocher la permission tant attendue. Et encore, ne peuvent-ils pas s'éloigner plus d'un jour! Seulement, on ne les avertit que le jour même, vers 9 heures du matin! .* • L'église du Sacré-Coeur possède un superbe chemin de croix en cuivre. De propos échappés aux Allemands, on peut prévoir que'un jour ou l'autre, ils réquisitonneront cette oeuvre d'art. Sans doute pour en faire des obus ! Car le cuivre manque en Allemagne et la chasse que lui font nos ennemis en est la preuve indubitable. * * * Aux personnes qui passent la frontière, les soldats allemands demandent, sitôt le passierschein examiné, si les intéressés n'ont pas d'or sur eux. Dans l'affirmative, on change l'or immédiatement.Et enAllemagne,la Reichsbank,- avec sérénité, parle de ses inépuisables réserves d'or! A Gand. Depuis 'lundi, la vente d'illustrés hollandais a été prohibée, de même que les quotidiens : ,,Nieuwe Rotterdamsche Courant", ,,Algemeen Handelsblad" et le ,,Nieuwe Courant."- En Flandre. A Mardijck, l'école, les locaux publics et les maisons particulières, transformés en hôpitaux, regorgent de malades atteints du typhus. Il n'y en a pas moins de 123, répartis ainsi qu'il suit: 47 Français, 16 Anglais et 60 Belges. Dans les hôpitaux de Furnes, il y en a 76, et à l'hôtel ,,Le Lion" on en compte: 19". M. Jan Sleeuwen, de Bruxelles, est mort des suites du typhus. * * * Le 10, 20G hommes de la garnison de Bruges ont été envoyés à Middelburg (Bel- Si(lue)- „ , A partir de 8 heures du soir, personne n'est autorisé à passer la frontière. Un officier allemand a dit que le jour où l'armée allemande devra battre en retraite, plus une pierre ne restera debout en Belgique! N'étant plus maître de ses troupes, la dévastation serait épouvantable. "Une masse de réfugiés arrivent de Middelburg et des contrées avoisinantes. Ce n'est pas le premier officier allemand qui se vante de tout laisser ou faire ravager, si l'armée allemande doit quitter ses positions actuelles. Ceci est une menace évidemment; reste à voir si nos ennemis auront le temps de mettre leurs jolis projets à exécution! ——api ■ a ■ oiw L'Oeuvre du vêtement et de l'instruction. C'est au Heerengracht 297. Deux immeubles dont les murs mitoyens,, en partie abattus, permçjtent au département du vêtement du ,,Comité tôt steun van Belgische en andere.slachtoffers" d'accueillir les innombrables visiteurs qui, deux fois par semai ne, ont recours à ses généreux offices, — et d'emmagasiner les vêtements nécessaires à équiper1 les victimes de la guerre. La présidente, Mme de Bruyn-van Melis- en Marie- .tesfefc Krajfflêl «È <k Ms. uooi, aux premiers jours de septembre, ont organisé cette oeuvre du vêtement, avec beaucoup d'à-propos, utilisant jusqu'au moindre coin des immeubles que la ville <1'Amsterdam avait mis généreusement à leur disposition, pour étalager les piles de blouses, de vestons, de pantalons, de linge, de chapeaux, de chaussures ! Ce sont presque des maisons de confections où l'on vous essaie, avec soin, le moindre article de toilette. Un personnel de 8 femmes et de 6 hommes, qu'assiste gracieusement un essaim de jeunes filles, s'occupe activement de satisfaire à toutes les demandes. Primitivement, M. D'elville se chargea d'emmagasiner toutes ces marchandises, mais il fallut bientôt chercher un plus vaste local, les dons affluant sans cesse. Lorsqu'un réfugié vient demander un vêtement — et le détail est annoté scrupuleusement comme moyen de contrôle — il doit être muni d'une pièc^ délivrée par la Société belge de bienfaisance ou être recommandé par une personne dont l'honorabilité est connue. Il en est, évidemment, qui ne satisfont pas à ces deux conditions. Dès lors, on prend immédiatement toutes informations utiles et il lui est délivré les articles qu'il demande, à bref délai. Ainsi , des milliers d'articles généreusement envoyés de tous les coins de l'hospitalière Hollande sont utiles à ceux qui souffrent de n'avoir pas les moyens de se vêtir. Aussi bien, le comité directeur, donî> le dévouement et l'intelligence se prodiguent, envoie-t-il des vêtements dans tout le pays, eu réponse aux demandes formulées par les sections provinciales. On peut dire que, dans l'organisation du comité de secoure aux victimes de la guerre, l'oeuvre du vêtement est des plus méritante et qu'elle est dirigée dans tle souci constant d'atteindre à la perfection. * * * Nous en aurons fini avec l'organisation îemarquable créée par nos amis hollandais, après mention du département de l'enseignement, l'un des plus importants. Et je vous entends dire: ,,Vous allez, sans doute, parler de l'Ecole Belge d'Amsterdam?" Erreur ! L'Ecole Belge d'Amsterdam n'a point de rapports directs avec le Comité dont nous analysons aujourd'hui l'œuvre qui porta de si robustes fruits. Elle émane uniquement de l'initiative de M. l'avocat Deswarte, de Bruxelles, et, jusqu'ici du reste, elle a donné de superbes résultats. Mais le département auquel préside M. Léon Delhez, — un Belge habitant Amsterdam depuis de longues années — embra se un plus vaste horizon. Quel fut, jusqu'à ce joui-, ça part de travail ? Donner l'enseignement aux enfants belges par les soins d'instituteurs belges — dans toute la Hollande, su.bsidier les instituteurs belges qui, de leur propre initiative, là où il n'y avait pas d'école, ont créé des classes pour les enfants de leurs compatriotes réfugiés; verser une certaine quote-part aux communes pouvant difficilement faire face aux frais qu'entraîne un enseignement supplémentaire; fournir les livres, les objets classiques, même les crayons, les porte-plumes et jusqu'à la craie, dont toutes ces institutions étaient dépourvues! En un mot, pour mieux fixer l'attention sur le labeur accompli : la section de l'enseignement fait instruire actuellement 3500 enfants par 65 instituteurs belges. Les subsides qu'elle distribue mensuellement ne s'élèvent pas à moins de cinq mille florins. Son organisme s'étend jusqu'à Meppel, Hatten, Retranchement, Goes, Middelbourg, Aerdenburg, Helmond, Haarlem, Dordrecht, Zandvoor* de, Leiden, Amsterdam. La Haye, Ensche-dé, Delft, Tilburg, Axel, Bergen-op-Zoom, Hilversum, Baerle-Nassau, Deventer, Eg-mont-aan-Zee. Et ce n'est pas tout. Divers groupes scolaires sont en formation qui fonctionneront bientôt à Oostburg, Maes-tricht, Bréda, Roosendael, Eindhoven, — nous en passons, car ils sont trop î C'est M. Léon Delhez, actif, pratique, travailleur, dévoué qui, par toute la, Hollande, inspecte, crée, améliore, fait rapport sur toutes choses et consacre toutes les heures de sa vie à travailler au bien-être de ses compatriotes malheureux. Le court résumé que nous donnons des travaux de la section de l'enseignement n'est-il pas la plus belle louange qu'on puisse faire de ceux qui se dévouent à chaque heure de chaque jour à sa parfaite organisation ? Depuis décembre, oeile-ci a été appelée à fonctionner. Depuis décembre, les résultats sont de plus en plus remarquables et l'on va d'étonnement en étonnement à constater les progrès réalisés, les améliorations que chaque huitaine apporte. C'est là grand© et belle œuvre. Quand nous aurons dit que le comité dont nous avons cité les principaux membres — car il en est, évidemment, d'autres que nous ne pouvons mentionner, faute de place — travaillait uniquement par raison de philantrophie, sans autre but que se rendre utile (et on a vu à quels superbes résultats il était arrivé) on éprouvera une plus vive reconnaissance pour ces messieurs qui, à l'exception de M. Delhez, sont tous Hollandais. Et cette reconnaissance réjaillira sur tout Je peuple des Pays-Eas, accueillant aux Belges, pitoyable à leurs malheurs, sans pour cela qu'il se soit amais départi de se caractère de rigoureuse neutralité qui fait sa force: Ren$ Çhambr&

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