L'écho de Sambre et Meuse

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27 January 1918
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Administration-Rédaction : J.-B. COL' ARL> 37, rue Fossés Fleuris, Namur L'Echo de Sambre & Meuse JOURIVAL QXJOXIIDIJECIV Discours du Chancelier de l'Empire Berlin, 24 janvier. J Le comte von Hertling, chancelier de l'Empire, a ' parlé ainsi à la Commission principale du Iieichstag : f Messieurs, , Lorsque j'ai eu pour la dernière fois, le 3 janvier, s l'honneur de prendre la parole à cette Commission, i un incident venait de se produire à Brest-Litovsk, i dont je vous disais qu'à mon avis nous pouvions i attendre tranquillement la fin. L'événement a justifié mes prévisions : la déléga- i tion russe est revenue à Brest-Litovsk et les négociations ont repris. La marche en est lente, mais il faut dire qu'elles se heurtent à d'énormes difficultés Je vous ai déjà dit à quelles circonstances particulières ces difficultés sont dues A maintes reprises, nous nous sommes demandé si la délégation russe prenait les choses au sérieux, et l'on avouera que les radiotélégrammes aussi étranges que nombreux qui ont été lancés à travers le monde étaient^de nature à renforcer notre doute à cet égard : néanmoins, je persiste dans l'espoir de voir les négociations engagées avec elle à Brest-Litovsk avoir bientôt une issue heureuse. Quant à celles que nous poursuivons avec les délégués de l'Oukraine, la marche en est plus satisfaisante; certes, il reste encore des difficultés à vaincre, mais les perspectives sont bonnes et c'est sous peu que nous espérons arriver de ce côté à une conclusion conforme aux intérêts réciproques engagés et avantageuse au point de vue économique. Un premier résultat a pu être enregistré dès le 4 janvier à 10 h. du soir. Vous savez tous que la délégation russe nous avait, fin décembre, offert d'envoyer à tous les belligérants une invitation à prendre part aux négociations et avait fait, pour servir de base à cette invitation, certaines propositions conçues dans un sens très général; v«us savez aussi que nous avions accepté cette offre, à la condition toutefois que l'invitation fût subordonnée à un délai précis. 'Lorsque ce délai fut échu, le 4 janvier à 10 h. du soir, aucune réponse ne nous était parvenue; la conséquence en est que nous ne sommes plus liés en aucune manière vis-à vis de l'Entente en ce qui concerne la négociation d'une paix générale sur les bases indiquées par la délégation russe, et que nons avons les coudées franches pour celle d'une paix séparée avec la Russie. Au lieu de la réponse que nous avions attendue et qui n'a pas été faite, nous avons eu, comme vous savez, deux manifestations d'hommes d'Etat ennemis, un discours de M. Lloyd George le 5janvier, et un message du président Wilson le lendemain. Je constate avec satisfaction que M. Lloyd George a changé de ton. Il ne nous insulte plus et il semble qu'il veuille montrer qu'il possède l'aptitude à négocier que j'avais mise en doute. Néanmoins, il m'est impossible de suivre les nombreux journaux des pays neutres qui prétendent découvrir dans le discours de M. Lloyd George de sérieuses dispositions à faire la paix et même des sentiments amicaux. Il est bien vrai qu'il affirme qu'il ne veut pas et qu'il n'a jamais voulu anéantir 1 Allemagne, et qu'il use même de formules de considération pour parl»r de notre effort politique, économique et civilisateur, mais à côté de ces bonnes choses iî n'en manque pas d'autres On voit toujours percer dans son discours la conception qu'il s'est faite d'une Allemagne qu'il juge capable de tous les crimes, et vous conviendrez, messieurs, qu'il est impossible de démêler parmi de tels sentiments une envie sérieuse de faire la paix : ce que j'y vois, c'est que nous sommes des criminels et que l'Entente veut se constituer en tribunal pour nous juger. Ceci m'oblige à jeter un coup d'œil en arrière et à rappeler, au risque de répéter des choses que l'on sait depuis longtemps, les circonstances et les événements qui ont précédé la guerre. La constitution de l'Empire allemand, en 1871, avait mis lin aux anciennes dissensions : la réunion de tous les peuples dont l'Allemagne était composée lui avait donné en Europe une situation digne de ses efforts sur le terrain économique et civilisateur et conforme aux exigences que justifiaient ces efforts Le prince von Bismarck couronna son oeuvre par une alliance avec l'Autriche-Hongrie, alliance purement défensive, conçue et voulue telle dès le premier jour par ses hauts contractants. Durant une longue suite d'année, jamais n'a surgi la moindre idée d'abuser de cette alliance dans un but d'agression, car c'est surtout à maintenir la paix que devait servir l'alliance défensive conclue par l'Allemagne arec la monarchie du Danube, intimement liée à elle par d'anciennes traditions et des in- I térêts communs. Dès cette époque toutefois, le prince von Bismarck avait, comme on le lui a souvent reproché, le cauchemar d'une coalition ennemie. Les événements survenus dans la suite ont prouvé que ce n'était pas seulement un rêve : à maintes reprises est apparu le danger d'une telle coalition contre les Puissances centrales alliées, et finalement la politique d'encerclement poursuivie par le roi Edouard VII transforma le rêve en réalité. L'impérialisme anglais trouvait que l'Empire allemand, qui grandissait et devenait solide, était un obstacle sur sa route : assuré de trouver une aide toute prête dans les idées de revanche de la France et la manie d'expansion de la Russie, il se mit à dresser contre nous ses batteries. Le danger pour l'Allemagne d'une guerre sur deux fronts, que sa situation géographique lui avait toujours fait redouter, devint manifeste lorsque fut conclue entre la Russie et la France une alliance dont les pays signataires dépassaient du double, au point de vue du nombre des habitants, l'Empire allemand et l'Autriche-Hongrie. La France, la France républicaine, prêta des milliards à la Russie autocratique, pour construire dans le royaume de Pologne, des chemins de fer stratégiques qui devaient faciliter la mobilisation de ses armées contre nous. La République française, par la loi du service obligatoire de trois ans, enrôla jusqu'à son dernier homme et organisa à côté de la Russie une préparation militaire atteignant l'extrême limite de l'effort dont elle était capable : toutes deux poursuivaient de la sorte des buts que nos ennemis désignent sous le nom d'impérialistes. L'Allemagne aurait manqué à tous ses devoirs si elle avait assisté sans s'émouvoir à ces préparatifs, si elle n'avait pas cherché de son côté à se munir d'un appareil militaire capable de la protéger contre ses ennemis futurs. J'ai bien le droit, messieurs, de rappeler ici que Eersonnellement j'ai souvent, en ma qualité de mem-re du Reichstag, parlé de tout cela : chaque fois que de nouvelles dépenses militaires ont été proposées, j'ai toujours insisté sur le fait que la nation allemande, en les approuvant, n'entendait pas se départir de sa politique pacifique et qu'elle ne se les imposait qu'exclusivement avec la pensée de se défendre contre le danger dont ses ennemis la menaçaient. Il ne semble pas que les discours que j'ai prononcés à cet égard aient retenu en aucune manière l'attention à l'étranger. Parlons maintenant de l'Alsace-Lorraine, puisque M • Lloyd George en a parlé et qu'il a remis sur le tapis le' tort qu'il prétend que l'Allemagne a fait à la France, en 1871. L'Alsace-Lorraine—je le dis ici, bien que vous soyez renseignés à ce sujet, parcequ'il semble qu'à l'étranger on continue toujours à l'ignorer — 1A1- ice-Lorraine est constituée, pour la plus grande art, par des territoires purement .allemands que es violentations et des atteintes portées au Droit vaient successivement séparés de l'Allemagne au ours des siècles, jusqu'à ee que finalement la Révo-ution française de 1789 en absorbât le dernier reste t fit de ces pays des provihces françaises. Lorsqu'en 1870 nous avons repris ces territoires [ui nous avaient été criminellement arrachés, il ne 'est pas agit pour nous de la conquête d'un terri-oire étranger : il s'est agi, dans le véritable sens du not, de ce qu'on appelle aujourd'hui une désan-lexion, et cette désannexion a été reconnue par 'Assemblée Nationale qui était à ce moment-là la ■éprésentation constitutionnelle de la nation dont la grande majorité l'avait expressément reconnue le 29 mars 1871. A cette époque, messieurs, on parlait en Angleterre tout autrement qu'aujourd hui. J'invoque à ,'appui un témoignage classique, qui n'est autre :jue celui du célèbre historien et éçrivain anglais l'homas Carlyle, lequel, dans une lettre adressée au s Times », écrivait ce qui suit en décembre 1870 : — Aucun peuple n'a un voisin aussi dangereux que celui que l'Allemagne a eu pendant les quatre derniers siècles. Ce serait folie de sa part de ne pas songer à dresser une digue-frontière entre elle et un pareil voisin — je fais observer que je ne fais pas miennes les expressions très dures employées dans cette circonstance par Carlyle, pour parler de la France — et à dresser cette digue-là où elle peut le faire Je ne connais aucune loi naturelle ni aucune décision de Parlement en vertu de laquelle la France se-" rait seule, parmi tous les pays de la terre, à ne pas être obligée de rendre un territoire qu'elle a volé quand le propriétaire qui en a été dépouillé a l'occasion de le reconquérir ». Divers organes distingués de lu presse anglaise, notamment le « Daily News », se sont, en ce temps-là, exprimés dans le même sens. J'en arrive à M. Wilson. Je reconnais, messieurs, que lui aussi a le verbe moins haut On voit que l'unanimité des protestations qui ont répondu à la tentative qu'il avait faite, dans sa réponse à la note du Pape, de créer un conflit entre le gouvernement et le peuple allemands, a fait son effet. Cette unanimité a sans doute amené M Wilson à résipiscence. Du moins, il ne parle plus aujourd'hui de l'oppression du peuple allemand par un gouvernement autocrate, et il ne renouvelle pas ses précédentes attaques contre la maison Hohenzollern. Je ne veux pas rétorquer point par point le faux exposé de la politique allemande qui se trouve dans le message de M. Wilson, mais je veux examiner en détail les quatorze points, du programme de paix, qu'il soumet au Congrès, et je fais appel à votre patience pour m'expliquer ici aussi brièvement que possible sur chacun d'eux. Premier point : suppression des traités secrets internationauxMessieurs, l'histoire montre que nous pouvons être, sans la moindre hésitation, partisans de la plus large publicité en matière de conventions diplomatiques. Qu'on se rappelle que notre alliance défensive avec l'Autriche-Hongrie a été connue du monde entier, dès l'année 1889, tandis que les traités d'alliance offensive conclus entre les Etats ennemis n'ont connu la lumière de la publicité que pendant la guerre et grâce à la divulgation des documents secrets par les Russes. Les négociations de Brest-Litovsk, qui sont livrées sans réticence à la publicité, prouvent que nous sommes tout à fait disposés à souscrire à la proposition de M. Wilson et à déclarer que la publicité est un principe de notre politique générale. Dans le deuxième point, M. Wilson demande la liberté des mers. La liberté complète de la navigation sur les mers, en temps de guerre et en temps de paix, constitue l'une des premières et des plus importantes exigences de l'Allemagne aussi. 11 n'existe donc à cet égard aucune divergence d'opi-nions.J'estime inutile de- citer textuellement une restriction faite à la fin par M. Wilson : outre qu'elle n'est pas tout à fait compréhensible, elle semble superflue et, par suite, on peut la négliger. Ce qui en revanche serait important au plus haut degré pour la liberté future de la navigation, "e serait que l'on renonçât à donner aux flottes, sur les voies de navigation internationales les plus importantes, des points d'appui puissamment fortifiés, comme deux que l'Angleterre entretient à Gibraltar, ! à Malte, à Aden, à Hong-Kong, dans les îles Falkland et en maints autres endroits. Troisième point : élimination de tous obstacles économiques capables de restreindre les relations commerciales. Nous aussi, nous condamnons une guerre écenomique qui porterait fatalement en elle le germe de conflits futurs Quatrième point : limitation des armements. Nous avons déclaré précédemment que le projet d'une restriction des armements est de ceux qui peuvent être discutés. La situation financière de tous les Etats européens, après la guerre, les incitera de la manière la plus efficace à chercher une solution satisfaisante de ce problème. Comme vous le voyez, messieurs, il est possible d'arriver sans difficulté à un ftccord, au spiet des 1 quatre premiers points du programme de M. Wilson. J'en arrive au cinquième : iplanissement de tous les litiges et de tous les conflits coloniaux. La mise en pratique du principe posé ici par M. Wilson rencontrera dans la pratique maintes difficultés. J'estime en tout cas que c'est à l'Angleterre, qui est le plus grand empire colonial, qu'il faut d'abord laisser le soin de s'expliquer sur ce projet avec son allié : après, nous verrons, quand nous connaîtrons les accords intervenus entre l'Angleterre et l'Amérique à cet égard, quelles négociations il nous sera possible d'ouvrir de notre côté, vu que nous préconisons, nous aussi, une transformation complète des possessions coloniales mondiales. Sixième point : évacuation du territoire russe. Les Etats de l'Entente ayant refusé d'adhérer aux négociations de paix dans le délai convenu entre la Russie et la Quadruplice, je dois leur refuser, au nom de cette dernière, le droit de s'y immiscer après coup. La question soulevée ici regarde exclusivement la Russie et les quatre Puissances coalisées. Je maintiens l'espoir que, grâce au droit de décider d'eux-mêmes qui a été reconnu aux peuples frontières de l'Ouest de l'ancien Empire russe, nous réussirons à nouer de bonnes relations avec eux, aussi bien qu'avec le reste de la Russie que nous désirons voir le plus tôt possible retrouver une situation normale qui lui garantisse la paix et la prospérité Le septième point est relatif à la question de la Belgique. A ce sujet, mon prédécesseur a déclaré à différen- ! tes reprises qu'à aucun moment de la guerre l'anne- ; xion de la Belgique par la force n'avait constitué un des points du programme de la politique allemande, i Le problème belge se rattache à un ensemble de questions qui devront être examinées dans le détail lors des négociations de guerre et de paix. Aussi longtemps que nos adversaires n'admettront pas sans réserve que l'intégrité des territoires des Puissances coalisées constitue la seule base possible des pourparlers de paix, je serai obligé de garder l'attitude ohservée jusqu'ici et je refuserai de traiter préalablement la discussion d'ensemble de la question belge. Huitième point : libération du territoire français. Les régions occupées de la Erance sont entre nos mains un gaige précieux. Là non plus, l'annexion par la force ne constitue pas un point de la politique allemande officielle. Deniers Communiqués des Belligérants ALLEMANDS Bwlia, 26 janvier. Thé&tre de la guerre à l'Ouest. Groupe d'armées du K>o jpriez Rupprecht de Bavière. Sur le front en Flandre, entre le lac de Blamksert «t la Lys, près de Lens et de part et d'entre de la Scarpe, lutte d'artillerie & partir de midi. Des reconnaissances ont permis à nos fantassins de ramener des prisonniers près de Lens, Groisilles et Epeby. Groupe d'armées du Kronpricz allemand. Dans plusieurs secteurs du canal reliant Oise et Aisne, en Champagne et sur les deux rives de la Meuse, l'activité du feu s'est animée. Après une courte mais efficace préparation par le teu, des détachements d'assaut westphîlien» ODt ramené 24 prisonniers et ut e mitrailleuse des tranchées françaises dans le bois d'Avocourt. De même, un hsrdi coup de mais contre les lignes ennemies dans la forêt de Gau-rlères a été complètement couronné de succès Dans ces 4 derniers jours, en combat aérien et par nos défenses terrestres, 25 aviois ennemis ont été abattus. Nos aviateurs ont exécuté des raids efficaces contra la côte Nord de la France. A Dunkerque, Calais et Boulogne on en a observé de bois effets. Hier, endéans quelques minutes, le lieutenant Rceth a fait tomber en flîmmes 3 ballons captifs français. Front italien. Sar le platesu d'Asisgo et de part et d'autre de la Brenta, de violentes luttes d'artillerie se sont engagées. Rfea de nouveau sur les autres théâtres de la guerre. Djr erste Generalquartiermeister, LUDENDORFF. —«o»— FRANÇAIS Paris, 25 Janvier (3 h ). Au Nord de l'Aisne, nens avons aisément repoussé deux coups de main ennemis sur nos petits postes. Activité des denx artilleries aasM vive dans la première partie de la nuit sur le front du bois La Chaume. Nait calme partout ailleurs. Aviation Deux avions allemands ont été abattus dans la jeurnée du 24 janvier dent l'un par le tir de nés canons spéciaux. Paris, 25 janvier (il h.). Un coup de naain allemand sur nés petits postes au Nord du hais des Gaurières a complètement éehoué. La lutte d'artillerie s'est maintenue vive au eours de l'après-midi dans toute cette région. Journée calme partout ailleurs. Les modalités de l'évacuation, qui doivent tenir compte des intérêts vitaux de l'Allemagne, devront être réglées entre les deux pays. Je ne puis que répéter expressément qu'il ne saurait en tout cas jamais être question de céder des territoires d'Empire. L'Alsace-Lorraine qui s'est progressivement assi-millée à l'Allemagne, qui s'est heureusement développée au point de vue économique, dont les habitants, dans la proportion de plus de 87 p. c., ont l'allemand pour langue maternelle, nous ne nous la laisserons pas reprendre par nos ennemis avec de belles formules. Points 9, 10 et 11 : frontière italienne; question des nationalités de la monarchie danubienne, Etats balkaniques. En ce qui concerne les questions traitées par Wilson dans ces trois points, elles ont trait à h frontière italienne, ainsi qu'au développement ultérieur de la monarchie austro-hongroise et à l'avenir des Etats balkaniques. Dans ces questions, les intérêts politiques de notre alliée sont en grande partie prépondérants. Là où les intérêts allemands entrent en ligne de compte, nous saurons les sauvegarder de la façon la plus efficace, mais je laisserai au ministre des affaires étrangères de l'Autriche-Hongrie le soin de répondre aux propositions de M. Wilson à ce sujet Les rapports étroits avec notre alliée constituent le pivot de notre politique actuelle et nous serviront de direction pour l'avenir. Notre fraternité d'armes dont la fidélité a donné durant la guerre de si brillants résultats, doit prolonger ses heureux effets pendant la paix; aussi ferons-nous de notre côté tout ce qui sera en notre pouvoir pour assurer à l'Autriche Hongrie une paix qui tienne compte de ses justes revendications. Douzième point : la Turquie. Je ne veux pas davantage anticiper sur les déclarations que feront les hommes d'Etat relatiyement au douzième point traité par M Wilson et qui concerne les affaires de notre fidèle et puissante alliée, la Turquie. L'intégrité de ce pays et la sécurité de sa capitale, étroitement liées au problème des Détroits, sont aussi pour l'Allemagne des questions vjtales. Notre alliée peut toujours être assurée à ce sujet de notre appui le plus efficace. Le treizième point traite de la Pologne. Ce n'est pas l'Entente, qui n'a trouvé pour la Pologne que des phrases vides et avant la çuerre n'est jamais intervenue auprès de la Russie en faveur de ce pays, ce sont l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie qui ont libéré la Pologne du régime oppressif des tsars. Qu'on laisse donc l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Pologne s'entendre au sujet de la forme que prendront à l'avenir leurs pays. Ainsi que le prouvent les négociations et les communiqués de l'année écoulée, nous sommes en bonne voie d'y réussir. Le dernier point a trait à la Société des Nations. A ce sujet, je suis, mon passé politique en fait foi, partisan de toute idée qui tend à éliminer à l'avenir la possibilité et la probabilité des guerres, à faciliter le concours pacilique et à établir la bonne harmonie entre les diverses nations. Si, à l'examen et dans le détail, nous voyons qu'on s'est rallié à l'idée d'une Société des Nations suggérée par Wilson, dans un esprit d'absolue équité et sans aucun préjugé, le gouvernement impérial est volontiers disposé, lorsque toutes les autres questions en suspens seront réglées, à étudier les bases d'une pareille alliance. Vous connaissez, messieurs, le discours de Lloyd George et les propositions du président Wilson. Nous devons nous demander si nous découvrons vraiment dans ce discours une volonté sérieuse, loyale, de conclure la paix. On y trouve certaines bases d'une paix mondiale que nous approuvons et qui peuvent fournir les points de départ et d'aboutissement des négociations Mais dès qu'il s'agit de questions concrètes, de points qui pour nous et nos alliés ont une importance décisive, la volonté de paix est moins apparente. Nos adversaires ne veulent pas anéantir l'Allemagne, mais ils convoitent des parties de notre pays et de ceux de nos alliés. Ils parlent avec respect de la situation de l'Allemagne, mais on lit entre les lignes l'idée que nous sommes les coupables, que nous devons expier et promettre solennellement de nous corriger. Il n'y a qu'un vainqueur qui puisse tenir au vaincu pareil langage, il n'y a que celui qui interprête toutes nos manifestations en faveur de la paix comme des signes de faiblesse. Il faut que les chefs de l'Entente commencent par abandonner cette attitude et qu'ils renoncent à cette allusion. Pour le leur faciliter, je voudrais rappeler quelle est la situation actuelle. Qu'ils se le tiennent pour dit : jusqu'à ce jour, notre situation n'a jamais été aussi favorable. Les hommes de génie qui dirigent nos armées envisagent l'avenir avec une confiance dans la victoire que rien n'a pu ébranler. Toute notre armée, officiers et soldats, lutte avec une joie sans défaillance. Je vous rappellerai les paroles que je prononçais ici, le 29 novembre : les dispositions pacifiques que nous avons exprimées à plusieurs reprises, le sentiment de responsabilité dont témoignent nos propositions ne doivent pas autoriser l'Entente à prolonger indéfiniment la guerre; si nos ennemis nous y obligent, ils auront à subir les conséquences qui en résulteront. Si donc les chefs des puissances adverses sont vraiment disposés à la paix, nous les invitons à soumettre encore une fois leur programme à une révision, ou, pour parler comme M. Lloyd George, à une « reconsidération ». S'ils y consentent et font de nouvelles propositions, nous les examinerons sérieusement, car nous n'avons pas d'autre but que le rétablissement d'une paix générale durable. Celle-ci toutefois n'est pas possible tant que l'intégrité de nos intérêts vitaux et la dignité de notre pays ne seront pas garanties. Jusque-là, notre mot d'ordre doit être de nous sentir les coudes et d'attendre avec calme. Quant au but, Messieurs, nous sommes tous d'accord. Les opinions peuvent différer sur les méthodes et les modalités. Mais reléguons maintenant au second plan ces divergences; ne discutons pas sur des formules qui, vu le cours précipité des événements mondiaux, trahissent toujours de trop courtes vues et, par de-là les mots d'wdre de partis qui nous diviseraient, ne perdons pas de vue le but commun, qui est le bien de la Patrie. Soyons unis1 gouvernants et gouvernés, et la victoire sera nôtre. Une paix propice viendra, il faut qu'elle vienne. Le peuple allemand supporte avec un courage admirable les maux et les charges d'une guerre qui entre dans sa quatrième phase. Je songe en particulier, en parlant de ces maux et de ces charges, aux petits artisans et aux employés peu rétribués. Mais tous, hommes et femmes, veulent les supporter et tenir jusqu'au bout. Prouvez votre mâturité politique en ne vous laissant pas séduire par des mots à effets; sachez discerner entre les réalités de la vie et les rêves prometteurs. Un tel peuple ne peut pas périr : Dieu est et continuera à être avec nous ! » Le comte Czernin et le cours des négociations de paix Vienne, 24 janvier (K. K. K. B.) Le ministre des affaires étrangères, comte Czernin, a tenu aujourd'hui devant la Commission des affaires étrangères des Délégations autrichiennes, le discours suivant : « Il est de mon devoir de vous tracer, Messieurs, un tableau fidèle des négociations de paix d'éclairer sous un jour exact les diverses phases des événements qui se sont déroulés jusqu'ici et d'en tirer les conclusions exactes et justifiées. Il me semble, avant tout, que ceux qui trouvent qu'apparemment le cours des négociations est trop lent, ne se font pas approximativement une idée des difficultés que nous rencontrons à chaque pas. Je vais m'efforcer, dans ce qui va suivre, de décrire ces difficultés, mais je voudrais, avant tout, faire ressortir "la différence qui existe entre les négociations de paix de Brest-Litovsk et toutes celles dont puisse précédemment faire mention l'Histoire. Jamais, à ce que j'en sais tout au moins, des négociations de paix n'ont eu lieu à fenêtres ouvertes. Il est tout à fait exclu que des négociations de l'envergure et de la profondeur de celles-ci puissent se dérouler de suite, sans le moindre accroc. Il s'agit d'édifier un monde nouveau sur tout ce que cette guerre-ci, la plus impitoyable de toutes, a détruit et fait rentrer sous terre. Au cours de toutes les négociations de paix dont nous ayions connaissance, leurs différentes phases se sont déroulées derrière des portes plus ou moins fermées et ce n'est qu'après la conclusion des négociations, que leur résultat fut proclamé et porté à la connaissance du monde. Cela résulte de tous les traités d'histoire. Il est tout à fait naturel que la marche pénible des négociations de paix mène à travers monts et vaux, que certains jours les perspectives sont plus favorables, et d'autres jours apparaissent moins propices. Mais lorsque ces diverses phases de négociation, tous les détails d'un jour de pourparlers, sont télégraphiés dans le monde entier, il est de nouveau très naturel qu'en présence de la grande nervosité qui domine actuellement le monde, ils agisseut comme des décharges électriques et fouettent l'opinion publique. Nous ne nous faisions aucune illusion sur les désavantages d'une telle méthode de procéder. Malgré cela nous avons immédiatement cédé au désir du gouvernement russe qui désirait la publicité des débats, parce que nous voulions nous montrer prévenants, parce que nous n'avons rien à cacher et parce que cela eût produit une fausse impression, si nous avions insisté pour que soit maintenu le procédé en vigueur jusqu'ici du secret strict des pourparlers. Mais l'indispensable contre-partie de cette publicité absolue des débats, c'est la nécessité pour l'opinion publique, pour le « Hinterland », et plus particulièrement pour les chefs de partis, de conserver leur sang-froid 11 faut que la partie soit jouée jusqu'au bout avec un entier sang-froid. Elle arrivera à une bonne fin, si les peuples soutiennent la monarchie et leurs représentants responsables chargés des négociations. « Qu'avant tout il soit dit ceci : La base sur laquelle l'Autriche-Hongrie négocie avec le nouvel empire russe, c'est la renonciation à toutes compensations, indemnités et annexions. C'est là le programme que j'ai exposé, il y a un an, très peu de temps après ma nomination au poste.de ministre des affaires étrangères, à ceux qui voulaient me parler de la paix, et que j'ai répété aux dirigeants russes lorsqu'ils formulèrent leur première offre de paix, et ce dont je ne devierai pas Ceux qui croient que je puis être poussé hors de la voie que je me suis proposé de suivre, sont de mauvais psychologues. Je n'ai jamais laissé naître de doutes dans l'opinion publique sur le chemin que je voulais suivre, et je ne aie suis jamais laissé dévier même d'un cheveu de ce chemin, ni à droite, ni à gauche. Je suis, depuis, devenu le favori incontesté des pangermanistes et de ceux qui, dans la monarchie, imitent les pangermanistes, et en même temps, je suis décrié, comme un excitateur à la guerre par ceux qui veulent la paix à tout prix, comme me le prouvent de nombreuses lettres que j'ai reçues. Mais ni l'une, ni l'autre de ces choses ne m'ont jamais gêné Au contraire, ces doubles récriminations sont la seule réjouissance qui me soit procurée en ces temps graves. Je déclare ici une fois de plus que je ne réclamerai pas un mètre carré de territoire a la Russie, ni le moindre centime et que, si la Russie se place à ce môme point de vue, il faut que la paix se fasse Ceux qui veulent la paix à tout prix, pourraient éprouver des doutes sur mes intentions anti-annexionnistes, si je ne leur disais pas avec la même franchise sans retenue, en pleine figure, que je ne me laisserai jamais amener à conclure une paix qui dépassât le cadre.que je viens de tracer. Si nos interlocuteurs russes venaient à nous demander des cessions de territoires ou des indemnités de guerre, je continuerais la guerre malgré le désir de paix, qui m'anime aussi bien que vous. Ou bien je me retirerais, si je ne pouvais faire- -prévaloir ma façon d'envisager les choses. Etant établi et encore une fois bien précisé qu'il n'y a aucune raison d'admettre l'opinion pessimiste que les négociations de paix échoueront, attendu que les négociations au sein des Commissions se déroulent sur la base d'une renonciation à annexions et à indemnités. De nouvelles instructions des gouvernements russes, ou la disparition de ces derniers seraient en mesure de détruire ou de modifier cette base. Je passe aux deux plus grandes difficultés qui sont les causes que les négociations n'avancent pas aussi rapidement que nous le désirerions tous. > La première de ces difficultés, c'est que nous n'avons pas du tout à négocier avec nos contre-partisans russes, mhis avec les divers Etats russes, nouvellemeut nés, qui n'ont môme pas encore délimité, entre eux, leurs sphères d'influence exactes. Il y a lieu de faire entrer en ligne de compte : la Russie que dirige St-Pétersbourg; en second lieu, notre nouvelle, notre essentielle voisine, la grande Ukraine ; troisièmement, la Finlande et quatrièmement, le Caucase. Avec les deux premiers Etats, nous négocions directement, je veux dire face à face. Avec les deux autres, pour le moment, de façon plus ou moins indirecte, parce que nous n'avons pas, et qu'ils n'ont pas encore envoyé des négociateurs à Brest-Litovsk. Ce qui doit nous intéresser en tout premier lieu, c'est ce grand Etat nouvellement créé, avec lequel nous serons désormais limitrophes, — l'Ukraine Dans nos négociations avec les délégués de ce pays, nous sommes déjà arrivés à un point très avancé et nous sommes tombés d'accord sur les bases sans annexions et sans indemnités, sus-énoncées, et, dans les grandes lignes, nous nous sommes entendus sur le fait de la reprise des relations économiques et sur les voies et les moyens de la réaliser, entre nous et la nouvelle République. La deuxième difficulté qui se présente et qui a trouvé aussi dans les journaux l'écho le plus retentissant, réside, —je ne le nie pas, — dans les divergences d'opinions qui existent entre nos alliés allemands et le gouvernement de St-Pétersbourg, sur 1 interprétation du principe de la libre disposition des peuples russes de leur propre sort, c'est-à-dire des régions qui sont occupées par les troupes allemandes, >> Le comte Czernin estime cependant que cette difficulté n'est pas si grosse, qu'elle doive forcément aboutir à une rupture des négociations. A son avis, il se trouvera bien un compromis qui amènera une entente. Il expose ensuite les différends qui se sont produits et annonce que les Maximalistes de l'Ukraine ont, eux aussi, envoyé des représentants à Brest-Litowsk.Poursuivant son discours, le comte Czernin ajouta : *. Quoique je ne m'adonne à aucune illusion, que le fruit d'une paix générale puisse arriver à maturité dans le courant d'une nuit, je suis néanmoins persuadé qu'il est en train de mûrir, ce fruit-là, et qu'il ne s'agit que d'une question de persévérance si nous voulons obtenir une paix générale honorable ou non. J'ai été nouvellement renforcé et raffermi dans cette opinion par l'offre de paix que le Président des Etats-Unis a adressé au monde entier. 0 est là une offre de paix, car M. Wilson expose, en 14 articles, les bases sur lesquelles il désire amener une paix générale. Il est tout naturel que l'on ne peut pas considérer cette offre comme un « factum » qui apparaisse acceptable dans toutes ses parties. Si tel était le cas, toutes négociations seraient au demeurant superflues, la paix pouvant être conclue par le fait d une simple acceptation de ces propositions, par un simple « oui » et « amen! » Ce n'est pas là le cas, naturellement, mais je ne vois aucun inconvénient à déclarer que je vois,'dans les dernières propositions du Président Wilson, un important rapprochement au point de vue austro-hongrois, et qu'il se trouve même parmi ces propositions certaines que nous pourrions approuver et accepter même avec joie. S'il m'est permis d'entrer dans les détails de ces propositions, il faut qu'on fasse préalablement ressortir denx choses. En tant que ces propositions concernent nos alliés, — il est question de propriétés allemandes, de la Belgique et de l'empire turc, — je déclare que je suis fermement résolu d'observer fidèlement les obligations que nous impose notre alliance et de poursuivre jusqu'à l'extrême la défense de notre alliée. Les possessions d'avant la guerre de nos alliés, nous les défendrons comme si c'étaient les nôtres C'est là le point de vue adopté par les quatre alliés et reposant sur les bases de la plus entière récipro- J ai à faire remarquer ensuite que je dois rejeter poliment, mais catégoriquement, tous conseils sur la laçon dont nous avons à gouverner chez nous Nous ne nous mêlons pas des affaires intérieures américaines, mais ne désirons pas non plus admettre la tutelle de n'importe quel Etat étranger. k Ceci dit, je me permets de répondre ce qui suit 4me année JS* 22 Le N° jLO centimes Dimanche-Lundi 27-28 Janvier 1918

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