L'événement illustré: revue hebdomadaire, documentaire, artistique et littéraire

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L'ÉVÉNEMENT ILLUSTRÉ — N1 137 LA GUERRE DE MINES EN FLANDRE ON doit croire, vu la longue durée de la guerre, que toutes [ les méthodes d'attaque ont été employées et qu'il n'est plus possible que de se répéter. Cependant le recul du front ouest et la nouvelle défensive élastique allemande utilisée à Arras montrent que les innovations, dans la troisième année de guerre, ne sont pas moins fécondes. L'opération formidable entreprise par les Anglais, au début de juin prouve qu'il esiste encore des nouveautés possibles. Dans aucune bataille antérieure, on n'avait soutenu une guerre de mines comparable à celle-là, pour préparer l'attaque. Les plans stratégiques qui règlent cette année les offensives anglaises prouvent clairement qu'on s'efforce de percer le front allemand au nord et au sud de Lille, tout en menaçant, par une forte pression sur le front belge, les positions sur la côte flamande-La première partie de ce plan fut mise en action aux environs J les petites collines, une telle pluie d'obus est tombée depuis trois ans qu'on n'y trouve plus rien. Depuis l'été 1916, la bataille 30us terre se préparait : en décembre, des ingénieurs et des mineurs gallois étaient à l'ouvEage pour forer des galeries. Les fourneaux de mines étaient parfois de 50 ou 60 mètres de profondeur. Un demi-million de kilos d'explosifs était enfoui sous terre et certains cratères provoqués par les explosions eurent une largeur de 100 mètres. On avait bien calculé : les entonnoirs s'ouvrirent devant les tranchées allemandes, les plus grands au nord de Zillebeke, le long du chemin de fer Ypres-Comines et au sud, à la Douve, près de Messines. Mais on conçoit que la contre-attaque ne fut pas moins terrible. Les efforts mutuels se concentrèrent. L'artillerie, de part et d'autre, ne cessa de gronder. Le 7 juin au matin, il fit un temps gris et menaçant. Vers lies maisons et les édiîiees qui bordent la plaee Royale à Comines sont devenus la proie des bombes et des flammes et ne présentent plus qu'un squelette ealeiné. d'Arras. La deuxième phase se déroula sur un front raccourci de 15 kilomètres, entre Warneton et Ypres. Les Anglais avaient préparé l'offensive devant Wytschaete avec un soin minutieux, plus minutieux encore que celui apporté à leurs précédentes entreprises. Le canon commença à tonner le 1 5 mai pour tenter de détruire les points principaux du front, dominer les batteries adverses et bouleverser le terrain. Le bombardement atteignit cruellement certaines localités : les rues furent éventrées, les ponts coupés, les tranchées prises sous un feu croisé de bombes asphyxiantes ; des avions et des ballons en nombre supérieur dirigeaient ce feu d enfer. Enfin le jour de l'attaque arriva. Dix divisions anglaises y prirent part : infanterie et cavalerie, soutenues par une artillerie puissante et un grand nombre de "tanks". On peut dite que la bataille entre Ypres et Wytschaete fut surtout une guerre de mines. Sur Saint-Eloi, Hooge, Zillebeke, sur toutes m ■— — — —— — - quatre heures, un coup de tonnerre souterrain fit tressaillir le ciel et la terre. Les dormeurs furent jetés bas de leurs couchettes. L'explosion fut entendue, paraît-il, à Londres. Aux abords de Wytschaete les signaux lumineux émergeaient avec peine des sombres nuages de vapeurs et de poussière. Un feu roulant éclata, qui dura une heure et demie. Enfin quelques nouvelles arrivèrent. Les Anglais avaient réussi à occuper violemment les entonnoirs formés par l'exploaion. Mais plusieurs parties de la ligne étaient restées intactes et les troupes logées là avaient aussitôt organisé la défense ; elles semblaient enfermées dans de petites forteresses, sans lien entre elles. Les colonnes d'attaque anglaises entraient à Wytschaete et à Messines. Alors commencèrent les actions de détail, pour la possession des autres entonnoirs. On se mit aussitôt à creuser, de part et d'autre, de nouvelles tranchées pour se préserver. Les avant-gardes F] s'étaient avancées aussi loin que possible. Le front ancien était I 703 — ——— — m B

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