L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 07 July. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/fb4wh2ff15/
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2emo Année N°. &23 S cents <10 Centimes) Vendredi "7 Juillet igge L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer Journal quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent etre aoressees au bureau de rédaction: N. Z. VOORBUÎIGWAL, 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. _ ( Charles Bernard, Charles Herbieî, Comit de R ac ion. ^ René Chambry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser il l'Administration du journal: N.Z.Voorburgwal 234-240. Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Hoïlandefl.1.50 par mois. Etranger fl.2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents Sa ligne. Quelques livres sur Sa guerre. Jl en paraît tant, qu'on ne peut, même en ne faisant pas autre chose, se tenir au courant et les lire tous. Il y en a d'excellents,'mais, à la vérilé, peu. Il y en a d'exécrables. Il y en a de moyens et de médiocres! Ces derniers sont, évidemment, en .vaste et morne majorité. Avec votre permission, je vais voua parler de quelques livres de" guerre qui m'ont semblé excellents, qui sont utiles, et qui, je croïf^ resteront.* * * !Le premier est de M. Henri Massis, mieux* connu des lettrés par son pseudonyme d'Agathon sous lequel il donna à ,,l'Opinion" une enquête fameuse sur J'esprit de la nouvelle Sorbonne. Agathon a renoncé pour le moment aux malicieuses et fines spéculations d'une philosophie spirituelle et incisive et il est actuellement au front, — comme tous les Français de sa génération. Entre deux combats, entre deux attaques, au repos, il a écrit un petit livre intitulé tout simplement Impressions de guerre (1), qui renferme peut-être les pages les plus sincères et les plus impressionnantes qui aient été écrites depuis deux ans sur le grand carnage qui met ff'Europe en sang, — et les Boches à la raison. Ce sont vraiment des ,,impressions de guerre" que nous apporte M. ^ Henri Massis. Il a oublié qu'il était littérateur sans cesser pour cela d'etre artiste.^ Il nous raconte en quelques lignes ramassées, nerveuses, peignantes, dramatiques comme son sujet même, une attaque ou il a piis part, et la prise d'une tranchée allemande qui a suivi. Rien de plus sobre et de plus troublant. A la lettre, on tremble en lisant cela, tout comme les soldats-héros de la . République tremblent', non de crainte, ■ certes, mais dey fierté et d'émotion, .dans le moment de se $eter dans le feu allemand. Le récit de M. Massis, tout entier en nota- ' tiens rapides, en phrases courtes comme des commandements, en petites phrases serrées- et commo oppressées, a une. odeur de tranchées, de boue et de sang. Il nous fait toucher du doigt aux réalités affreuses et magnifiques de la guerre. Il nous en com- . mimique le large frisson sacré tout à la -fois et l'horreur. Et, lorsque la tranchée _ ennemi# est p(riee, écoutez-le: ,,Tous, nous nous ruons dans le boyau qui mène à la seconde ligne. Nous tuons tous les occu- ^ pants qui essaient de fuir. Nous nous _ jetons dans la seconde ligne que la ^section ( de V... occupe déjà. Nous crions eperdu- ^ ment: ,,Victoire! Victoire!" — c est le ^ mot de ralliement. Exténué, K... clame ses ordres...c Nous nous interpellons, nous courons en tous sens. Dans leurs cahutes, nous les découvrons qui, _ les bras levés, blêmes, tremblants, crient. ,,Kamerads Y Kamerads !..."^ Plus ^ de ' vingt prisonniers sont évacues en arneie. Un feu de salve en l'air. C'est fini. Nous _ sommes maîtres de la place. Sur la croupe opposée, des chasseurs sont sortis de leur ' tranchée et, sous l'embrasement livide du . ciel nous voyons leurs ombres qui nous acclament. „Joie, joie, pleurs dç joie!' Avoir pu vivre pour goûter une telle joie : c'est à défaillir de bonheur. Que c'est beau, que c'est beau!..." A la fin du récit de M. Massis, on est presque force de reprendre haleine, tant on a l'impression d avoir,-avec lui et sa vaillante troupe, pris part au com-bat, couru, tué, crié, — et vaincu ! Un autre fragment des ,,Impressions de guerre" nous reporte à l'Agathon que nous avons apprécié et aimé avant la guerre, r Agathon des ,,Jeunes Gens d'aujourd'hui". Il s'intitule, ce fragment, une ^génération sacrifiée" et P03^6 j.00?11?6 épigraiphe cette phrase célèbre d Alired cle Vigny: ,,La moindre action, sanctifiée par le moindre péril, laisse dans le coeur plus de fierté que le labeur silencieux et pacifique de la pensée...." Une fois de plus, M. Massis s'est penché, interrogatif et frater-nel, vers les jeunes gens de sa génération, et il les a interrogés. Tous, ils ont protesté 4e leur fierté d'appartenir à cette généra-tion ,,saorifiéé", qui fait la fierté de la France d'aujourd'hui. Sacrifiée, entendez bien: ,,Sacrifiée, cela veut dire que, dey l'abord, elle acceptait ce sacrifice à quoi f elle se sentait prédestinée. Génération sa- ^ crifiée, oui, pour la grandeur de la France ^ et pour la liberté humaine." On ne peut mieux dire, et plus simplement, et plus fortement, des choses plus émouvantes et ^ plus justes. Les générations de la France victorieuse de demain sauront ce qu'elles doivent à celle qui les a précédées, et qui, ( prédestinée à l'affranchissement du monde, 1 leur ont assuré une vie paisible dans la ( liberté et l'honneur. Le livre de M. Massis ( revendique pour les jeunes Français d'aujourd'hui l'honneur insigne d'appartenir à une génération ,,sacrifiée". Il le revendique sans orgueil, sans jactance, avec la calme conscience - et la simple fierté d'hommes dont la vie sera peut-être fauchée o dans une heure, qui ont constamment la sensation terrible et magnifique de vivre leur dernier matin... Il faut lire le livre de M. Massis. Il est court, il est petit. Mais il ne contient rien qui ne soit essentiel,, rien qui ne convenait pas qui fût dit. Et, dans sa simplicité, dans son éloquence nue et * directe, il dégage un parfum .merveilleux < d'héroïsme conscient et de virile noblesse, j lia liberté, humaine n'aura jamais. Jtft. àfej. fendue par des soldats plus dignes que ceux de la génération ,,sacrifiée" à laquelle appartient Agathon..., * * # Les deux autres livres dont je voudrais vous parler aujourd'hui sont d'un caractère tout différent. Le premier est de M. l'abbé Wetterlé, et s'intitule l'Allemagne qu'on voyait et celle qu'on ne voyait pas (2). M. l'abbé Wetterlé a été député au Reichs-tag et je me souviens très bien l'avoir vu siéger au Koenig6platz il y a quelques années. Son livre est amusant, vivant, un peu superficiel, écrit avec rapidité, avec pétulance, — comme serait un article de journal. M. l'abbé Wetterlé est un journaliste, c^e qui n'a pas ici de sçns péjoratif, bien aû contraire. Il nous montre l'Allemagne telle qu'elle est en réalité, au moins aux yeux d'un voyageur qui ne s'est pas arrêté très longtemps a l'étudier. C'est le livre d'un journaliste-pamphlétaire, un peu pressé, d'une information souvent hasardeuse comme d'une psychologie sommaire. Le livre de M. Wetterlé rappelle beaucoup les ,,enquêtes" de M. Jules Huret, à la différence que Huret, très pressé aussi, n'avait vu de l'Allemagne que le colossal et le . toc et s'était arrêté aux contours des choses pour en rapporter immédiatement des conclusions naïves et d'une merveilleuse fausseté. M. Wetterlé a les mêmes procédés d'investigation que notre regretté confrère du ,,Figaro". Il arriva à des conclusions nettement différentes mais son livre donne la. même impression de hâte et d'amusement que les naïves ,,découvertes" de Huret. M. Wetterlé écrit pour un public sensible et à peu près ignorant des choses d'Allemagne. Et c'est très bien. Son livre se lit avec autant de facilité qu'il en a eu à l'écrire. [1 n'est pas ennuyeux du tout. Il est même par endroits assez agréable et tels croquis les beuveries chez le chancelier de" l'em-Dire sont brossés avec une malice... mettons îcclésias tique. Le livre de mon cher confrère et ami Frédéric William Wile ..The Assault" (<$), îst d'une autre farine. Wile a habité Ber-in pendant 13 ans et a représenté là-bas jusqu'au début des hostilités le ,,Daily Mail" et plusieurs grands journaux américains. Dans son livre il raconte les pre-niers jours de la guerre tels qu'ils furent l Berlin et il dit avec beaucoup de bonne îumeur les mille difficultés et les avanies sans noms que le gouvernement impérial, — très aimable tant qu'il se croyait sûr de 'Angleterre, — lui fit subir dès qu'il ipprit que Sir Edward Goschen demandait ;es passeports. Wile sait, pour l'avoir îprouvée, la douceur persuasive d'un poing le policier allemand. Nous sommes comme ;ela plusieurs, et qui ne l'oublieront pas. k côté de ses impressions personnelles, lotre confrère nous parle excellemment de 'effort anglais en cette guerre, effort qui 'ut lent à déclancher, mais' qui maintenant l'affirme formidable et sans doute décisif. Avec > sa nature sensible et bouillante l'Américain, Wile n'a pas compris tout dè suite la quasi indifférence du public mglais à l'égard de la guerre, son incompréhension .des intérêts immenses en jeu, ît, surtout Wile, connaissant l'Allemagne, /oyait avec crainte une Angleterre illusionnée sur la force, l'énergie et le patriotisme teutons. Ces illusions se sont aujourd'hui cruellement dissipées et l'Angleterre les a payées cher, très cher. Mais cela, c'est le passé. Aujourd'hui l'Angleterre est debout, 3st réveillée, est prête,, l'Angleterre de Nelson et de Wellington, l'Angleterre inflexible et impitoyable. Elle a souffert, elle souffre encore, mais au moins elle a forgé, pendant que les Français tenaient la ligne, une armée que noiis voyons à l'oeuvre. C'est sur une pensée optimiste que Wile termine son livre excellent et clairvoyant, iivre de neutre certes, mais d'ami et presque de frère, qui comprend que le devoir ie l'amitié fraternelle est de dire la vérité, même lorsqu'elle est irritante. Son livre îst la sagesse même, comme il est d'un ntérêt et d'un amusement extrêmes. Wile îst, tout le monde le sait -en Angleterre et m Amérique, un des meilleurs journalistes le notre génération. Son livre ,,The As-;ault" non seulement confirme cette opinion, mais nous le montre comme un écrivain politique admirablement informé, généreux, vivant et passionné. Il vient de •endre à la cause alliée le service le plus ;minent en la renseignant sur l'Allemagne ît en répétant à tout bout de champ cette vérité première, à savoir que l'Allemagne îe peut être ni battue, ni abattue ailleurs jue sur le champ de bataille. Les Alliés >nt compris, enfin, cette vérité. Le canon le la Somme et le canon de Verdun le trouvent chaque jour et la mitraille russe in Bukovine l'a démontré formidablement lepuis un mois. René Feibelman * 1) Chez Georges Crès et Co., Paris. 2) Edition Française illustrée, Paris. 3) William Heinemann, London, ( Avis important Nous continuerons dans notre No. le demain la publication de la 3e liste le nos officiers, sous-officiers et iolciats, morta au ch^mp d'honneur. En Belgique. Le Régime de la Terreur L'abbé Joseph de Jonghe, curé de Cure-ghem, arrêté à Bruxelles et conduit à la prison de Charleroi,.a'dû y séjourner pendant dix-sept jours sans connaître la raison de cette mesure policière. Le catholique vor Bissing n'a aucun respect pour les prêtre; belges. Il est avant tout Prussien. & & Les Boches, prétendant que M. Jean Le-nertz, dé Louvain, propageait ,,La Libr< Belgique", l'ont fait prisonnier. Ils n'ont fourni aucune preuve au jeune homme de l'accusation qui pesait sur lui. Il suffit d'être bon Belge pour se voir mettre actuellement sous les verrous. Régime de terreur et règne de la famine : c'est complet!.Nous rappellerons que M. Jean Le-nertz, jeune homme de 16 ans, est le fils du professeur luxembourgeois assassiné par les Barbares à Louvain au mois d'août 1914. A coups de bottes et de crosse, les soldats de la Kultur frappèrent à la porte de la maison qu'habitait le professeur Lenertz, Boulevard de Tirlemont. Sans méfiance, celui-ci ouvrit. On entendit un grand cri, puis plus rien. Justement inquiète de ne pas voir revenir son mari, Mme Lenertz se mit à sa recherche dans les environs immédiats de la maison. Elle aperçut un cadavre si affreusement mutilé qu'elle ne le reconnut, pas. C'était le cadavre „de son mari ! Il est bon qu'on rappelle de' temps à autre les crimes de brute dont l'armée allemande se glorifie. Von Bissing nous en fait souvenir par l'arrestation du fils de celui que ses soldats ont assassiné il y aura bientôt deux ans, , £ * Nous lisons dans ,,Le Courrier, de la ' Meuse' ' : / * ,,Au moment de mettre sous presse, une nouvelle nous parvient d'après laquelle M. M—, négociant à Liège, originaire de Maastricht, aurait été abattu d'un coup de revolver, dans sa demeure, par un officier allemand. ,,Cette scène dramatique se serait déroulée comme suit: M. M... avait été dénoncé comme cachant des vivres. I? autorité allemande envoya un officier et quelques hommes pour opérer une perquisition. M. M... aurait offert de la résistance aux exigences de l'officier qui tira son arme et fit feu." * * * La presse a publié en son temps la condamnation et les circonstances de la mort très digne de M. Lambrecht, de Liège, mort en brave dans les fossés de la citadelle... La veille de son exécution., le digne patriote avait adressé à son épouse une lettre tellement admirable que le curé de Ste-Foy, sa paroisse, en ayant pris connaissance, résolut d'en donner lecture en chaire pour l'édification de ses paroissiens. Ce fut un moment particulièrement émouvant. Toute l'assistance était en laYmes et l'orateur sacré put dire justement que Lambrecht " était mort en saint pour la patrie. Ce sermon eut son épilogue. Le curé de Ste-Foy fut prié de passer à là komman-dantur. Il est sous le coup d'une poursuite.A Srusélles Le nommé Neter, démasqué dernièrement par ,,Le XXe Siècle", télégraphie à son jour-ual ,,La Gazette de Francfort" la dépêche suivante : Un commandant d'escadrille aérienne anglaise ordonna à 33 avions un vol de 3,000 pieds de hauteur pour une attaque. Par suite des nuages très denses, les aviateurs ne pouvaient s'orienter et se. perdirent de vue ; et chacun croyait êtr® le seul qui s'était perdu do l'escadrille .Un de ces aviateurs, croyant se trouver au-dessus des ' lignes allemandes, jeta la provision entière de ses bombes — sur )e Grand Quartier belge ! Heureusement qu'il avait mal visé ! Un autre atterrit sur la plage de Dunkerque, se crut sur territoire allemand et brûla sa machine. Un troisième s'égara même jusqu'en Angleterre et cria aux hommes survenus: ,,Je me rends tout de suite!" A la teneur du télégramme on reconnaîFtout de suite les facéties chères au ,,pon môssieu Neter". Pauvres lecteurs francfortois! Qu'ils lisent donc-le communiqué anglais du 3 courant. Us verront que les aviateurs britanniques ont^ descendu onze avions boches. C'est autre, chose que de survoler l'Angleterre et de se croire au-dessus des lignes allemandes! i* *. *. Que joue-t-on dans les théâtres de la capitale? ,,Les Maris de Léontine" à l'Olympia, ,,La Dame aux Gamélias" au Molière, ,,Le Comte de Luxembourg" à la Scala, „Carmen" au Théâtre de la Bourse, ,2Une Nuit de Noces" à la Gaîté, ,,Mon Ami Teddy" au Winter-Palace, ,,Mam'zelle Dactyle", au Vieux-Bruxelles, ,,La Chance de Françoise'1 et „Boubouroche". à La'Bonbonnière. * .*. * Les membres du barreau de Bruxelles se réuniront le 10 juillet pour pourvoir à l'élection d'un bâtonnier. Il est hors de doute que Me Theodor sera réélu à l'unanimité et que le nom du vaillant bourgmèstre Max ne sera pas oublié par ses confrères et admirateurs. * * * Les amateurs de sport cycliste se réunissent très régulièrement au vélodrome du Karyev^d. fcl&'âsd Ejift £e„Bruxejle^ vait se courir dimanche dernier et., les meilleurs sprinters belges s'étaient fait inscrire. ^ A * Des démonstrations de chiens policiers ont lieu fréquemment sur le terre-plein ' du hall du marché des abattoirs. * * * i La ration de pommes de terre a été fixée à 300 grammes par personne et par jour, au prix de 30 centimes le kilo. Le tout est de pouvoir s'en procurer. Ainsi, malgré ce très prometteur avis, on n'a pu distribuer ' pour la semaine que deux rations. Et l'on a trouvé que c'était du luxe, vraiment, de pouvoir manger deux, kilos de pommes de terre en sept jours. Pourvu que'cela dure! ■ * * * Vendredi ont été adjugé les travaux d'appropriation du terrain acquis par la commune de Tervueren pour la création d'un cimetière. A. Aïiî/ers y Depuis le premier de ce mois, il n'a plus été possible de 6e procurer de la viande de boeuf. * * * Le commerce de saccharine est particulièrement florissant. Ce sont les Boches qui favorisent la fraude. Us paient jusqu'à quatre cents francs le kilo. * * * Le cercle du Diesterweg continue, très heureusement, à poursuivre son oeuvre philanthropique. La villa scolaire d'H-edde Calmpthout est toujours comble. Depuis les premiers beaux jours, trois groupes de garçonnets et de fillettes y ont fait un séjour. Le Diesterweg, malgré le prix des vivres et les dépenses qu'entraînent les villégiatures de centaines d'enfants à Heide, continue à fournir une ,,soupe scolaire" à 1200 indigents des écoles* gardiennes. Jusqu'à présent, elle a fourni trois cent mille portions de soupe ! •. * * Le bruit court que le Mont-de-Piété va mettre en vente les objets engagés en 1913, 1914 et même 1915 et pour lesquels les intérêts n'ont pas été payés. On prétend même avoir vu des affiches, sur l'établissement I de la rue Vénus, annonçant cette mesure rigoureuse. Nous n'avons pas reçu officiellement confirmatioii de cette nouvelle que nous n'enregistrons que sous réserves. * * * En 1913 la salle de lecture de la bibliothèque de la Ville, place Conscience, a été visitée par 16.129 personnes, qui ont consulté* 34.623 volumes; en 1914, ce chiffre a diminué fortement: il y eut 15.436 visiteurs et 32,890 livres ont été consultés. Iifti-tile de dire que c'est pendant les mois d'août, de septembre et d'octobre que s'est fait sentir la reculade. En 1915, il s'est présenté 25.857 lecteurs, qui ont compulsé 46.619 ouvrages, soit une majoration de 15.000 lecteurs sur l'année qui a précédé celle de la guerre. En ce qui concerne la classification des livres consultés, notons qu'il y en a 4.696 de littérature française en 1914 et 12.448 en 1915; 4.696 de littérature flamande en 1914 et 9.679 en 1915; 625 de littérature allemande en 1914 et 1.203 en< 1915; 266 de littérature anglaise en 1914 et 1J76 en 1915. En 1914, on a prêté, pour l'étude à domicile, 1.429 livres et '2.296 en 1915. La statistique concernant la bibliothèque populaire, rue des Aveugles, et ses cinq succursales, rue Verdussen, rue de la Violette, rue de l'Abbaye, rue de la Province, rempart Sainte-Catherine, est plus éloquente encore. On a prêté en 1913, 174.407 volumes; en 1914, 181.783; en 1915, 445.323. A St. Nicolas La semaine* dernière, un a,vion belge a survolé la région d'Anvers et Saint-Nicolas et a semé quantité de lettres et de suppléments aériens de là ,,Libre Belgique," véritable bulletin de victoire qui a eu le don de mettre les Boches en rage. Aussi, pendant plusieurs jours, des patrouilles de ca.valeiie ont-elles eu lieu à travers toute la région. Ceux qui passaient sur les routes étaient arrêtés, interrogés, fouillés. On voulait se. rendre compte s'ils transportaient ce qui avait été jeté par les aviateurs alliés. Certains voyageurs qui ne possédaient pa6 leur carte d'identité ou sur qui on avait trouvé une lettre, ce qu'il est défendu de transporter, ont été envoyés en logement à la rue des Béguines à Anvers. A Cïasidi Les environs du port sont occupés par un grand nombre de jeunes soldats. Us apprennent le métier militaire aux environs de Port-Arthur. Samedi, des troupes fraîches — nombreuses, — ont débarqué à Gand. Elles encadreront les jeunes soldats qui n'ont pas encore vu le feu. On remarque-un grand mouvement, de troupes, en Flandre. Quantité d'officiers rohds-de-cuir ont dû, quitter leurs douces habitudes pour se rendre au front. Bruges regorge de marins. é * * * — ,, Achetez ,,De Waarlieid" — Sept centimes le numéro, ,,De Waarheid van Gent". On n'entendit aiie cçla durant toute la., journée de lundi dans la bonne ville de Gand. Chacun niontra de l'étonnement. Comment, la Vérité serait écrite et pourrait I être lue alors que les Boches l'ont enchaînée et, depuis vingt-deux mois, essayent vainement de lui enfoncer un bâillon dans la gorge? ,,De Waarheid" annonçait sa parution, sous ]a censure allemande^ à jonir et à date fixes. C'est l'organe du ,,Vrije Socialistenbond", paraît-il. Nous jugerons ,,De Waarheid'-' par ,,De Waarheid" elle-même. Et nous en traduisons quelques passages curieux : ,,De Waarheid" ee place naturellement à un point de vue individuel et anarchiste..,,Lorsqu'on parle de la volonté du peuple, on attribue aux foules une vertu qu'elles ne ^possèdent pas: la liberté d'idées, la lutte personnelle. Or, si elles les possédaient, elles pourraient acquérir une volonté personnelle. Les personnalités et les isoles sont ceux qui incitent la masse à agir. Eux seuls forcent sa volonté et la font plier à leurs désirs. Ils travaillent la masse, la poussent en avant et la masse se laisse faire et va dans toutes les directions sans réfléchir, comme un troupeau de moutons qui, tout en bêlant uniformément, se laisse mener bénévolement, aussi bien vers les prairies grasses qu'au sanglant abattoir. La masse est utilisable pour tout : tant pour les guerres que pour les révolutions." Ne trouvez-vous pas que cette petite tartine s'applique très exactement à l'Al-lem^ne tout entière? Poursuivons. On se plaint, à Gand, depuis quelque temps, que l'administration communale prélève un bénéfice exagéré — on parle de 100 p". c/ — au détriment de la bourgeoisie sur la vente des pommes de terre. Anseele défendit le Collège et accusa un plaignant de se plaindre par manoeuvre politique. ,,11 excite les pauvres, a-t-il dit, il aggrave leurs souffrances en leur ^faisant croire qu'on les vole et il répand 1? calomnie pour redoubler par la méfiance les souffrances endurées." A quoi ,,De Waarheid" répondit dans son dernier numéro: — ,,Vous, Ameele, jadis républicain, vous envoyez un salut fraternel au Roi. (On comprend, dès lors, que ,,De Waarheid'* puisse paraître et, librement, être vendue par les rues de la ville.) Et il continua dans ces termes. Au sujet des 'relations entre catholiques et socialistes, cette feuille émet encore cette observation: ,,L'amitié qu'ils se portent les uns aux autres peut n'être qu'une feinte. Pourtant, ils se font des visites. Ainsi, la semaine dernière, j'ai vu deux béguines entrer dans les magasins du ,,Vooruit". Sans permission de haut lieu une- nonne ne se risquerait pas dans la _caserne du diable." ^ Plus loin, on peut lirer ,,De Bruxelles, d'Anvers, de Bruges et de ' beaucoup d'autres localités, nous parvient la nouvelle que des gens tombent morts de faim dans les rues. Quel bonheur pour les ouvriers gantois que Eedje (lisez Edouard Anseelo) fasse creuser dés bassins, sans quoi le même fait se produirait ici." Enfin, ou îiour dire mieux: pour terminer, un numéro de cette fameuse ,,Waarr heid" nous apporte un petit dialogue caractéristique. Il est rédigé en gantois et, traduit, il perdrait de sa saveur. Nous en reproduisons intégralement le coiymence-ment. Il est intitulé: ,,De pijp tabak of de estaminet derN gezellen". ,,De Sponce. — Wat es er gaande met u, Krijsche, dage zoo proper zijt? Uw gezicht blinkt gelijk ne spiogel. De Krijsche. — Zwijg, Sidenie es aan een beetje zeepe geraakt in den Amerikaan-schen weinkel, en van aas 'k heur daarmee zag binnen komen, zei 'k : ,,Sidenie, nu ga 'k mij ne keer goe frotten, want 't es al lange leên. Marce de Hardenbuik. — Ge zoet er van mij ni© meugen aankomen hên. De Krijscher. — Sidenie kwam er ook tegen op, en zei da ze 't al moest hen veur hçure wasch dat ze ne g'heelen tijd moeten wasschen heê zonder zeepe, en ons deinge daarmee g'heel vergrondde, en da ze nu ne keer ging probeeren om het een beetje klaar te trekken. De vfouwen (al te samen). — Z' ha ge-lijk ! De Krijscher. — ;k En zegge nie van neen, maar 'k en kostte kik ook azuu nie blijven loopen, want 'k vergrondde kik ook. Princepaal mijn hoofd,_ waar da ne weere haar begint op te groeien, zag er zoo vies uit aast nie klaar gewasschen en was, en zie het nu ne keer. (Hij doet zijne muts af en men ziet er overai eenige dunne pijltjes haar uitschieten). De Litzer. — 't Es precies nen beschim-melde hollandsche kaas! (Geroep : Het es nie waar, 't es een hoofd om in de Kamers te zitten !)..." Et le dialogue continue ainsi.... Aux frontières (De notre correspondant particulier.) Les Allemands ne sont nullement à leur aise en Flandre. Hier, à 10 heures du soir, sont partis de Selzaete les 8 dixièmes des soldats qui se trouvaient dans la commune. Inutile de dire que c'était au son de la musique! Le transport se fit par chemin de' fer. Ce jourd'hui, mardi, les postes de frontières n'ont été relevés qu'une seule fois alors qu'en temps ordinaire ■ils l'étaient toutes les 2 heures. Fait plus curieux: A 4 heures le marché de Selzaete, qui est déjà fort grand, regorge Tout le monde eçt d'accord pour» en déduire que c'est pour prsndrô la obemiu de 1 Allemagne, « S a Les désertions des soldats boches se multiplient. Dans la nuit du 29 au 30 juin, 8 soldats ont passe la frontière à Koewacht. Pour déserter, ils avaient creusé *un souterrain que leur permit de passer sons les fils électMés sans danger. Ils sont unanime» à déclarer que, si la frontière notait pas gardée aussi striete-ment, les désertions se feraient par centaines Le découragement a fait un pas de eéant parmi les troupes allemandes. S'ils ne se hasardent pas à déserter en masse, c'est qu'ils savent que, si leur projet ne réussit pas, c'est 4 .P0*6311 une condamnation sans'pitié tSL parTCn? eu territoire hollandais ces criant à danser follement en -■ gué™, tito la paix" etc. vé* . •\Jeune5,geils de Selzaete sont aussi arri- naeea CW Te r e° tJarêTsant '* canal à la nage. L est le manque de ressources et les pri- t^TS £°nfan"elIe.s «lui 'es ont décidés à ten-ter la chance de jours meilleurs. h tamité d'armes Mpo-rnsse. Un bel hommage de nos alliés à la vaillance d'un officier belge. On sait la part brillante prise par nos officiers et nos soldats du corps belge des autos dernièresviotoires russes. Is os a,Ui?s * ont pas ménagé à la bravoure de nos compatriotes l'expression de leur JoOTenlr'ï, t" ?elgiïue g^era toujours le souvenir des témoignages si précieux que nous ont apportes les communiqués officiels de Pé-TTograde.Le général Trégouboff, commandant le 6e corps d armee, a tenu à louer spécialement la. vaillance du capitaine Eoze, dans un télé-gramrne adressé au général de Ryckel, représentant de l'armee belge en Russie: Ayant reçu une mission spéciale pour l'ae-tion de sa batterie, le capitaine Eoze de h v division belge des autos blindées, pendant ces trois derniers jours, fait des reconnaissances des positions ennemies, et le "-18 mai sur son initiative personnelle, il s'est avancé en avant des lignes de nos tranchées pour une reconnaissance plus approfondie du point où i6T, . «-ocompiir son problème de combat. Ma gre 1 ouverture, par l'ennemi, d'un feu de shrapnells, le capitaine Roze a, continué vaillamment sa mission et, l'ayant terminée au dernier moment il a. été blessé par une balle de shrapnell à l'arcade sourcilière droite avec lésion au palais et à la mâchoire supérieure gauche. r Je considère de mon devoir de signaler à \ O.tro Lxcellonoe l'exceptionnelle TaiHance de ce brave officier, Tarnopol, le 19 mai, 1-0 h. 30 No. 164-59. (Signé) Général Trégouboff. Admirable dévouement des soldats russes. Voici quelques citations qui disent bien la fraternité d'armes qui unit les soldats russes a ceux de nos compatriotes qui combattent à leurs côtés. ^ Il s'agit de citations à l'ordre du corps belge aes autos-canons-mitrailleuses : A. — Militaires de l'armée russe. Luteroff, Pierre, praporschik au 16e régiment d'infanterie. Bel exemple de bravoure et de confraternité entre les officiers des armées alliées : sous un violent bombardement,- s'est porté immédiatement au secours d'un officier belge sérieusement blessé en avant des lignes et a donné avec le plus grand sang-froid les soins les plus éclairés et les plus dévoués à l'officier. blessé. Andrienco, praporschik au 16e régiment d infanterie. Avec une trentaine de ses hommes et sous une intense fusillade,' a constitué une garde autour d'un officier belge sérieusement blessé en avant des lignes. Miklailow, maréchal des logis brancardier au 136e régiment de ligne. Bel exemple de courage et d'humble dévouement: malgré un violent bombardement, s'est "porté au secours d'un officier belge sérieusement blessé en avant des lignes. -B. — Militaires du Çôrps belge. de _ Ribeaucourt (comte), sous-lieutenant auxiliaire: pour le courage qu'il a montré au cours d'une reconnaissance exécutée en plein jour en avant des lignes. Est resté sous le bombardement auprès de son ^ commandant do batterie sérieusement blessé et qui avait dû être maintenu sur place en attendant que la nuit permette de le ramener dans les lignes. Begar, de l'armée russe, détaché en qualité d'interprète dans une batterie belge. Soldat brave et dévoué, a donné un bel exemple du devoir militaire en restant jusqu'à la nuit auprès d'un officier 'belge blessé en avant des lignes _ et en lui prodiguant, sans se soucier d'un violent bombardement, les soins les plus dévoués et les plus intelligents. • ■il y a un an 7 juillet 1915. — Action d'artillerie autour d'Arras et bombardement continu de la ville. Diverses attaques allemandes repoussées à Souciiez, à la croupe sud du ravin de Sonvaux et dans le bois Le-Prêtre. Au sud-est de Saint-Mihiel, la nuit, après un /très violent bombardement, les Allemands prononcent une offensive générale sur la ligne qui va "de la rive droite de la Meuse à la Tete-à-Vache (sud d'AlBf), en pleine foret d'Apremont; à là Vaux-Féry, tXç pénètrent dans- les tranchées françaises, partout ailleurs, ils sont repoussés avec d'énormes pertes. Dans les Dardanelles: attaque générale des Turcs repoussée par les forces alliées dans la presqu'île de Galli-poli; lourdes jjertes ennemies; bombardement de Tchanah, de. $jngrne .U d^A^vali par. le s avions alliés*

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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