L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 16 August. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 16 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/tm71v5cq7w/
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3ême Année N°. lOS7 S cents S— «Jeudi 1© aoali iq>1& L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, Journal Quotidien du rra«siin pjar^lssasit en Mollancïe Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées «la Rjaire^m de rédsïctiofiî : W. S. VOOHBURGWAL 234-240, A.TCféSYEROAityï. XéHépiïortes; 2797 <?t ÏT7n. Rédacteur en Chel: Gustave Jaspaers. •r- ( Charles Bernard, Charles Merlbieî, Comité de Rédaction: j chamlbry. Bmlle Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente «as îiumépo, s'adresser &. l'Administration ca&a journal:N.Z.Voorburgwal 234-240, Amsterdam Abonnements: Hollande fl. 1.50 par mois. Etranger fl. 2.00 par mois. Pour les militaires au front et les militaires internés en Hollande fî. 0.75 par mois payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. La Derniére Manoeuvre 1/ Allemagne fait un terrible effort. Lu-dendorf avaifc promis de tenir, de tenir ,,victorieusement'' si l'on interprète ce j mot. à l'allemande, c'est-à-dire de tenir en reculant et en perdant des prisonniers et des câncxns, jusqu'à l'heure marquée par Tirpitz où l'offensive des sous-marins aurait définitivement jeté bas la Grande-Bretagne. Ls délai demandé par Tirpitz est écoulé ou sur le point de l'etre. mais la Grande-Bretagne, loin d'être même ébranlée dans sa puissance par l'action pourtant néfaste des pirates, est plus forte que jamais. En regard, il faut dire que l'Allemagne a tenu. Sur le front de l'Ouest, le front de'la dé- > cision, elle a dû abandonner* deux mille kilomètres carrés de territoire français, con- ] séquence de sa défaite - sur la Somme, elle ] a perdu les batailles d'Artois, de Champagne et de Flandre laissant entre les mains | des alliés environ 80.000 prisonniers et 500 i canons — mais elle a tenu. Encore mainte- ] liant-on nous dit peut-être trop que l'âme î de. ses canons est usée autant que l'âme de ^ ees soldats. Il n'en paraît pas encore grand c chose sur les champs de bataille désormais , fameux où l'élan latin et la méthodique c bravoure anglo-saxonne se heurtent à la & massive vigueur des Germains. Mais cette 1 vigueur, tendue à ses extrêmes limites, peut < s'effondrer brusquement. Ceci, Tes Aile- ï mands doivent le savoir mieux que ncus, et, i Tirpitz et ses pirates ayant failli à Leur j parole, on peut se demander jusque3 à ] quand Ludendorf, qui avait établi ses cal- î culs en conséquence, sera en état de résister T .à la poussée des armées alliées. 1 Précisément, les offensives désespérées ( que l'Allemagne multiplie ailleurs que sur le champ de bataille montrent bien que ce 1 délai ne peut être prolongé indéfiniment. , La situation embrouillée en Russie avait c permis, à l'Allemagne de tenter une ma- f nosuvre dont elle avait espéré le succès que r sa guerre sous-marine ne lui avait pas r donné. On sait comment elle échoua devant , le bon sons de la nation russe qui finit par a l'emporter. La Galicie est conquise mais la s Russie, un moment, chancelante, est de nou- f veau debout et les efforts de Mackensen qui i" s'acharne contre les barrières de la Molda- Cl vie n'obtiennent d'autre résultat que de -1 dépenser des munitions et do gaspiller des ^ vies, humaines dont on semble avoir plutôt e besoin ailleurs. Le coup de Stockholm, € soigneusement préparé aveo la complicité 8 consciente d'une partie des socialistes russes, ^ allait donner sa revanche à la Wilhelm- ^ strasse. Le coup rate au moment même ou ^ il semblait devoir réussir. Grâce à la fermeté -de leurs gouvernants les pays alliés se res- 1 a saisissent. L'Angleterre et la France vont g pouvoir continuer, sans trouble, à exercer g leur formidable pression sur les lignes allemandes jusqu'à oe que les Etats-Unis apportent le supplément, de poids qui les fera crouler. Sans trouble? Cela ne sera pas dit. f Et voici que l'Allemagne, qui avait tenté 0 également une offensive pacifiste en France, ( s offensive dont la manifestation du 14 juil- s, let montra l'échec complet, esquisse une nouvelle manoeuvre destinée à jeter le d trouble dans l'esprit des Français. s Il s'agit de faire tomber le président de la c République. Sans doute, le bruit de la dé- ® mission de M. Pcincaré surgit à peu près je tous les deux mois dans les journaux de <j. Berlin et de Vienne. Mais, jamais encore, ils n'ont fait autour tant de ta m tam. Pour li eux, M. Raymond Pcincaré incarne l'idée p de la revanche. C'est l'Angleterre, dit la P „Tàgliche Rundschau", qui a fait élire ce n ,,président de la guerre". Sa disparition, f affirment en choeur toutes les gazettes bo- , shes, scellerait la défaite du parti de la guerre et le triomphe de l'idée pacifiste. Et ]e la joie indiscrète que les boches manifestent pi levant cette perspective suffirait à elle seule S à nous montrer d'où vient le coup. SJ Est-ce M. von Kuelmann qui en a conçu *a 'idée? Elle est aussi perfide, la loufoquerie *0: m moins, que l'idée de Zimmermann, son J >rédécesseur, de conclure une alliance avec se 2arranza. Mais le début de l'exécution re- fi aqoite plus haut que l'avènement tout ré- so >ent du nouveau secrétaire d'Etat aux ai- qi aires étrangères. Il faut le chercher dans es intrigues allemandes à Pétrograde au c.e ujet du prétendu traité secret conclu entre tlc 9 président Poincaré et le tsar.. M'.* Riboti, ^ lairant le piège, déclara à la tribune de i Chambre que tous les traités seraient pu-, d< ■liés. Sur quoi Michaelis lança ses divtilga- tu ions( ?) sur 'le comité secret de la Chambre m française où certaines tractations occultes ^ uraient été violemment critiquées par une îinorité d'extrême gauche. M. Michaelis J isait directement le Président de la Répu- c]t lique. ,(t Est-il touché? Haussons les épaules. Le ra wnps est passé où l'Allemagne pouvait faire pr envoyer un ministre des affaires étran- or ares — M. Delcassé — du quai d'Orsay. so i» plus forte raison ne peut-elle faire ren- ^ Dyer un président de la République de Elysée. Si, pour cela, elle compte sur M. lemenoeau, elle se trompe. M. Clemenceau de 'aime pas M. Poincaré, c'est entendu, ail fais, comme l'observe d'ailleurs assez me- ou .nooliquement le ,,Berliner Tageblatt", il C0! :me encore moins les Allemands. Et, s'il ^ ;t vrai que le ,,Tigre" s'e-st mis en tête g£ 5 faire tomber Poincaré, il revendiquera ga la slsirg d$ 1§ fairg tout seul ■ — sans le secours de Michaelis et de la presse allemande. Il serait piquant que celle-ci n'eût atteint d'autre résultat que de faire de 1',,Homme Enchaîné" un chaud défenseur de l'Elysée! Charles Bernard* Journalisme imprudent Dans le ,,Volk", le journal socialiste d'Amsterdam, on pouvait lire samedi soir,, dans un article sur la conférence de Stockholm, le passage' suivant: ,,11 ressort de là qu'une partie, une très petite partie du prolétariat des pays de l'Entente, partage l'opinion qu'exprimait le 4 août notre camarade belge Terwagne dans la ,,Belgique" lans un article dont la phrase culminante îtait celle-ci: ,,La paix est l'oeuvre des gouvernements, la place du prolétariat est dans es^ tranchées." Le docteur Terwagne a im-nédiatement envoyé au ,,Volk" une protestation indignée, affirmant que jamais, nulle >art, il n'a écrit ni n'écrira une telle infa-nie. Comment le ,,Volk" peut-il donc im-jrimer le contraire? C'est bien simple: il ne ait que reproduire, comme vérité d'Evangile, une des innombrables malpropretés [ue publie le boueux journal qui a nom ,Le Socialiste Belge". Et le bouquet, c'est [ue dé telles calomnies sont écrites chaque emaine sur' le compte de Terwagne et sous e cou/ert de l'anonymat dans le torchon n question par le sieur Jamar, le second de luysmans, qui est le collaborateur de Terwagne, travaille à ses côtés à l'„Officè ïelgc" et a été tiré par'lui de la misère. ■ Cst-il permis que des individus d'une telle ooralité soient occupés dans une institution >atriotique comme 1',,Office Belge", desti-iee a défendre en Hollande le bon renom le notre pays et la pureté de notre cause? Jusqu'à preuve du contraire, nous ne vou-3ns pas mettre en doute la loyauté du ,Volk". Mais, vraiment, nous est avis que epuis quelque temps, surtout dans des af-aires belges, il a multiplié les.... — com-lent. dirons-nous? — les gaffes' et les er-eurs. Tout récemment, il devait faire au Telegraaf" les plus plates excuses, après voir accusé le journal pro-allié d'être à la >lde du gouvernement anglais. Comment se a,it-il que le ,,Volk" passe systématique-îent sous silence toutes les manifestations e l'opinion socialiste hostiles à Stockholm ? I est facile de vitupérer contre la ,,presse ourgeoise" qui induit le public en erreur, n le renseignant d'une façon tendancieuse t incomplète. Mais le ,,Volk" n'agit pas ut-rement. Nous ne parlons pas du ,,Socia-iste Belge": cela c'est l'organe de gens at-eints d'une véritable malhonnêteté intellec-uelle. ' , ■ : ' III itTl II ~I I |Q II i m j Ciitfi ii Itacklioliîi. L ,,Humanité'', journal socialiste français, ubliait tout récemment ce qui suit, de son allaborateur Homo (Grumbach) : Le „Yorvvaerts" du 15 juillet publie la note uvante du comité directeur du vieux parti )cialdémocrate : Etant donné que la délégation du Conseil -s ouvriers et soldats et le comité hollando-îandinave ont convoqué la conférence so-aîiste internationale à Stockholm pour le 15 oût, le Comité directeur a décidé d'ajoUrner > congrès de Wuraburg qui devait avoir lieu 1er août et jours suivants. La nouvelle ite sera publiée. II serait certainement dans l'intérêt,des dé-bérations à Stockholm et des décisions qu'on ^urrait prendre que les délégués du vieux irti socialdémocrate s'y présentent avec un andat d'un congrès de leur parti. On sait l'aucun congrès n'a encore eu Heu pendant guerre en Allemagne. Après la scission qui 3st. accomplie au sein de la socialdémocratie lemande, il ne paraît nullement douteux que prochain congrès convoqué par le vieux ,rti approuve la politique dont l'action de idekuni Scheidemann, David et Ebert est le mbole. Cependant la situation manquera de clarté absolue qui est désirable, surtout pour s discussions a Stockholm, aussi longtemps le la plus haute instance de la vieille social-imocratie, le congrès, n'aura pas pris une ule fois la parole et adopté une résolution sant ses idées. Permettre aux délégués vieux-ci al démocrates de venir à Stockholm sans .e leur congrès ait pris officiellement posi->n sur l'ordre du jour connu de la conféren-de Stockholm envers les différentes quec-•ns politiques, comme celles de l'Alsace-Lor-ine et de la Pologne, serait la préparation un équivoque. Déjà avant le congrès international qui >vait avoir lieu en 1914 à Vienne une si-ation semblable s'était produite en Aile- ' Si la guerre n'avait pas éclaté les : >légués de la. socialdémocratie allemande raient venus à Vienne sans avoir discuté us un seul de leurs congrès la question la 1 us_ importante qui se trouvait alors à l'ordre jour : la proposition Vàiîlant-Keir Hardie '' endant' à faire proclamer la grève géné- : le en cas do guerre). Et cela malgré les ' omesses formelles données à ce sujet au con- ■ es de Copenhague par les orateurs de la ' jialdémocratie. En 1914 aussi le congrès ( nuel ne devait avoir lieu qu'après le congrès * sernational. ] Deux qui ont signé l'invitation pour la con-ence de Stockholm feraient donc bien, ou ] demander au vieux partis socialdémocrate < 3mand d'avancer la date de son congrès, , si cela n'était pas possible, d'ajourner la c îférence de Stockholm à une date qui per- i 'ttra.it au parti de Scheidomann-David de ] îir son congrès annoncé avant d'aller à i Dckholœ. Ainsi seulement il peut être en- ( gé. - < Homo. Jj En Belgique. Le régirae de la Terreur. M. l'abbé Parot, du Roculx, le directeur des oeuvres sociales du diocèse de Tournai pour | l'arrondissement de Mons, vient d'être condamné à cinq ans de prison pour avoir protesté contre les déportations. Il est actuellement emprisonné à Mons. Sur l'occupation à tas (D'un correspondant spécial). Ce que nous allons narrer se passe dans une partie du territoire formant étape, fermée et soumise au pouvoir absolu et discrétionnaire du ; prince Rupprecht de Bavière, cet implacable | ennemi des Belges, coupables de rester, malgré j tout, adversaires irréductibles de tout ce qui j'est boche. Oh, ce prince, il n'est ni fier, ni à son aise ; dans la bonne ville de Mons où il a établi son quartier général. Le spectre de la mort le hante et ses nuits et ses jours se passent dans l'agitation, l'inquiétude. Ne se trouvant en sécurité, nulle part, il a fd.it choix de divers hôtels particuliers où, tour à tour, il se rend dans le plus grand secret, et sans que jamais personne sache où il est. Et quel surcroît de précautions ! Dans certain château qui a ses préférences, des salles ont été blindées, des volets en fer placés aux fenêtres^ tandis qu'à l'extérieur, des sentinelles se suivent à 50 mètres, faisant bonne gare aux alentours. A part cela, .toutes les-•deux heures, le( château est inspecté des caves aux greniers, pour, se rendre compte que rien de suspect se présente ! On conçoit que l'état d'esprit du prince influe sur les dispositions prises à l'égard des populations civiles. Aussi, pour moins que rien, vous êtes saisi, traîné en prison, mis impitoyablement au secret, quand vous n'êtes pas, par surcroît, torturé, sans que vous sachiez ce que l'on vous reproche. C'est ainsi que; il y a quelques mois, plus de cinquante personnes furent arrêtées dans la région de Mons1. Pourquoi? On ne le sait au juste. Complot, disent les uns, espionnage, disent les autres; distribution du mot du soldai, ■ assure-t-on d'un troisième côté. En vérité, nul ne 6ait s'il, y a quelque chose de fondé dans l'une ou l'autre de ces hypothèses et, quant aux Allemands, cela les embarrasse bien peu : ils sont les maîtres et le font bien durement voir. Parmi les personnes arrêtées, il s'en trouvait qui, de l'aveu même des autorités occupantes, ne figuraient là que comme témoins, vous avez bien lu, témoins. Et on les arrête, on les mène dans une prison de la capitale pour les mettre au secret absolu, les.traitant, enfin, comme les pires malfaiteurs, tout en restant ignorants des causes de leur arrestation et du sort final qui les attend. Jugez par là de l'inquiétude de leurs familles. C'est un produit de1 la Kultur. On appréciera dans sa seveur particulière la manière allemande lorsqu'on saura que, dans la fournée des personnes arrêtéés, se trouvait la veuve d'un officier belge, personne d'un certain âge déjà, et dont les facultés mentales laissent à désirer à ce point que, depuis des annéenu,sie etcè.p(m...d années, une infirmière-religieuse a dû être attachée à son service. On en 'fit l'observation, mais en vain. Tout ce que la famille obtint, en manière de satisfaction, ce fut, non, vous ne le devineriez pas, ce fut l'arrestation de la religieuse qui tint compagnie à sa malade! Malade et religieuse viennent enfin d'être mises en liberté après plus de deux mois' passés à la prison de .Saint-Gilles. Voilà un simple aperçu des conditions sous lesquelles vivent les nôtres restés au pays. Cela n'est-il pas odieux dans toute l'acceptation du terme? Qu'après cela Huysmans'aille lui-même, clans les régions soumises à ce régime, se faire l'apôtre de la paix — ce qui ne peut être favorable qu'aux Allemands — et il verra l'accueil ; que, même sous la protection des boches, les Belges torturés et crevant de faim lui réserveront.A Tournai A la cinquiciiio audience de a aiia^re Oarbon- 1 nelle on continue l'audition des témoins. M. Léopold Philippart, expert-chimiste, a examiné treize échantillons de savon ; la plupart renfermaient 72 à 73 p. c. d'eau et 4 à 12 i p. c. de matières grasses. Généralement les sa-vons de toilette contiennent 60 p. c. de ma- ! tières grasses. Ni le retard' dans l'analyse ni le fait que les savons ont été gelés n'ont influencé on rien la quantité d'eau qu'ils contenaient. Me Maistriaux. — "Un savon normal avec 60 p. c. de matières grasses coûterait combien 1 actuellement ? R. Je ne saurais le dire. On ne m'a jamais remis d'échantillons dés savons dont nous nous ^ Dccupons. J'ai examiné un échantillon do sa-pon Java envoyé par l'Intercommunale ; il contenait 67 à 70 p. c. d'eau. Des marmelades ïui me furent présentées étaient fermentées. Jette marchandise fut reprise par le fournisseur.M. Raphaël Pollet, industriel à Tournai, a r Jeter miné la valeur marchande du savon ven- «. lu par ,,Bertrand" et le préjudice causé. Sur J ringt-neuf douzaines de certain savon il n'y j mra pas de préjudice, mais près de 7.000 dou-saines ont été fabriquées avec 200 kilos de r natières grasses et ont été payées 49.000 \ rancs. Le préjudice pour l'Intercommunale a s ité de 34.000 francs. La valeur marchande, de :es morceaux de savon est de 20 centimes, s j'est un savon de guerre falsifié grossière- I nent. j M. Julien Deron, comptable à l'Intercom- r nunale. — Carbonnelle était administrateur 1 lélégué, mais n'avait aucune délégation pour I aire des achats. Il a acheté pour 2.825 francs r le savons. L'argent fut remis à Carbonnelle; c 1 acheta pour 1.325 francs, qui furent payés c >ar un chèque, puis pour 1.2€0 francs, qui lui f urent encore remis. Il y eut ensuite l'achat o 31aessens, 60 caisses savon ponce et 60 caisses n ^élandia, pour 6.750 fr. Carbonnelle me dit f te Baser avaat livraison, ce mii fut fait. Four cl un cinquième achat je remis l'argent à Carbonnelle^ qui me rapporta une quittance signée Dubart. Le témoin parle du paiement -par Wallon à ,,M. Bertrand" et le paiement par lui Deron à Carbonnelle d'une somme de 37.500 francs pour une livraison non effectuée et au moment où on n'avait pas encore reçu deux achats précédents payés 13.250 francs. M. Deron essaya de résister, mais Carbonnelle insista, disant qu'il connaissait Bertrand, un négociant très respectable, associé au fils du bourgmestre d'Anderlecht. Pour cette commande, on reçut plus de dix sortes de savons différents ; et M. Carbonnelle s'écria : — Bah! du savon, c'est du savon." Me Carton. — M. Carbonnelle soumettait-il des échantillons au Conseil d'administration ? • R. Jamais. M. Emmanuel Bossut, directeur de l'Intercommunale, dépose dans le même sens que le précédent. M. Faignard, administrateur délégué aux achats do 'Intercommunale. D. Comment se fait-il qu'alors que vous étiez délégué aux achats d'Intercommunale Carbonnelle s'en soit occupé? Avez-yous réclamé contre cette intervention ? R. Carbonnelle était membre de la commission d'achats et allait souvent à Bruxelles ; d'autre part, comme c'était un ami, je n'osais réclamer. D, Des fournisseurs vous ont-ils demandé s'il fallait vous mettre une commission sur facture? R. Oui, une seule fois, mais on cessa toutes relations avec cette firme. Je n'achète qu'à des maisons de 1er ordre, existant avant la guerre. Il est vrai que, d'accord avec le comitét j'ai acheté une marmelade invendable à une maison de Namur, qui a repris aussitôt la marchandise. M. Georges D'Hayer, agent do police. — A porté deiix lettres de Carbonnelle pendant que celui-ci était détenu. Le témoin a porté les deux lettres à Jeanne Louël, qui s'est écriée : — Je n'aurais pas cru Carbonnelle capable de pareilles bêtises." M. Emile Devalet membre du comité local, affirme que les commandes faites par Carbonnelle ont toujours eu l'approbation du comité. Au reste, lo comité ne s'inquiétait que du prix et de la qualité. Peu importait la liste des maisons où il se fournissait. M. Georges Bellay, directeur de l'hôpital civil, a reçu do Carbonnelle l'autorisation d'avoir des rations supplémentaires pour son établissement, rations qui ont été prises au magasin. M. J. B. Wainicr, concierge à l'Athénée. — C'est à lui que Caïbonnelie s'est adressé pour obtenir les trois sacs de charbon. Comme il étfit échevin de la ville, *il a cru que cela pouvait se faire. A la sixième audience il y a toujours un nombreux public. On entend les derniers témoins. La parole est ensuite donnée à la partie civile. Me. Dorasse parle pour la Ville : •— L'affaire actuelle, dit il, prend son importance dans la personnalité d'un des prévenus et dans lo fait qu'il s'agit d'une question primordiale pour la' population : celle du ravitaillement. Il nous est pénible, à nous membres du barreau, do voir sur le banc un confrère 3[ui, je pense, n'en est arrivé là qu'à cause ; l'un entourage indigne." Me Derasse établit lo degré de" préjudice incontestable que cause tout enlèvement de den- ; rées indues au ravitaillement. Il so base non seulement sur les premières déclarations de MM. les dirigeants des divers comités, mais 1 également sur des jugements pris par les tribunaux de Liège, qui condamnèrent des parti- < milliers qui s'étaient fait remettre des rations xuxquc-llcs. ils n'avaient pas droit. J 1 Abordant la question do préjudice, le défenseur, déclarant très difficile le fait de fixer 'importance de ce préjudice pour les faux com-nis sur les cartes do ravitaillement, ne récia- < nera que 1 franc do dommages-intérêts. ( Pour le préjudice causé au magasin local ] e point est plus important : la Ville, en ouvrant ( m magasin, eut comme but de délivrer les ] narchandises aux plus 'bas prix. Donc, ici préjil-lice très important. On dira de l'autre côté de la barre que lo f Comité approuvant les contrats celui-ci doit e itre considéré comme responsable également, ►lais pouvait-il faire autrement? Aux réunions, ] ^arbonnèlle disait avoir acheté ceci et cela, et ( e Comité n'avait qu'à s'incliner. Me Derasse termine en affirmant qu'il y a u préjudice et se base sur la déclaration de ^ jouël: ,,S'il y a préjudice, je paierai dans la 1 nesure de mes moyens." Je crois qu'en deman- ] [ant fr. 9.980.SÔ mes exigences ne sont pas rop élevées, et que cçtte somme est en des- ( ous de la vérité, les prévenus ayant gagné plus j ;ue cela. On entend ensuite Me Carton, qui s'est porté iartie cifile pour l'Intercommunale. — C'est, dit-il, un spectacle douloureux de € oir au banc de la prévention un membre de la i ;rande famille judiciaire. C'est, je pense, le seul < ue l'on puisse constater dans les annales de ( lOtre b,arreau. La justice pourtant doit faire p on devoir envers et contre tous. Ce principe oit éteindre tout sentiment de sympathie que on pourrait garder pour le prévenu." Me Carton retrace l'existence de l'Intercom- ^ lunale, les buts de cet organisme, ainsi que >s faits reprochés au prévenu vis-à-vis de cette c ociété. c — La défense dira que les actes incriminés T ont des actes commerciaux ! Est-ce que Jeanne iouël est commerçante? Au fond, tous les s revenus formaient une bande faisant des opé-ations commerciales au préjudice de la ville de c 'ournai. Si Carbonnelle s'était adressé à g tobbe, Claessens, etc., on aurait dit qu'il était s îauvais administrateur, mais qu'il ait été } hercher Louël, on peut dire que c'est un Dupable ! La défense dira quo gagner • 18,000 •ancs sur 175,000 francs d'affaires est un gain i 1 rdinaire ! Pour les personnes travaillant du i ^ latin au soir, sqit I • Mais pour Louël, qui ne | 0 lisait rien, s'.est uq argument plein d'impu- I i eurj Du reste, Carbonnelle a tout fait pour cacher la personnalité de Louël: c'est un aveu de sa culpabilité. Pour aborder la prévention do tromperie sur la commande de 37,000 francs de 6avon, je demanderai au tribunal de considérer, en l'espèce, qu'il n'y a. pas eu de tromperie sur la qualité — prévention qui n'est pas condamnable — mais bien sur la „nature" même de la marchandises A Charleroi Désormais, ies communes devront fournir elles-mêmes des fonds nécessaires au paiement régulier des diverses allocations de secours. Précédemment, le Comité National faisait l'avance 'de fonds, mais il so voit contraint d'y renoncer, ayant besoin de tous sès capitaux pour les achats des denrées dès leur arrivée à Rotterdam. Les fonds à recueillir pour la province de Hai-naut seule s'élèvent à la formidable somme de 20 millions de francs. H sera fait appel aux particuliers. * * * * Le3 incidents continuent, sur les marchés. Cette semaine encore des discussions nombreuses ont éclaté entre vendeurs et acheteurs. Soyons sérieux? Le dernier discours de Lloyd George au Queensliall a beaucoup fait rire les heureux qui ont eu la bcx-ne fortune de l'entendre.Il est, en effet, fort réjouissant, mais il le'st certes infiniment moins que la vertueuse indignation du plumitif qui, dans le journal de mon village, accommode, à la sauce de sa façon, les- nouvelles de la guerre et que réclame du premier homme d'Etat du grand empire britannique ,,un peu plus de sobriété, de dignité, de sérieux." Pas moinsse, mon bon! Il accorde que le discours est intéressant, mais dans la forme seulement, car, paur le reste, ,,il n'apporte rien de neuf."- Cela pourrait passer pour une approbation du fond, et c'est peut-être imprudent admettre en quelque sorte tacitement les vérités joyeusement énoncées par l'éminent ministre anglais. Mais notre 'bonhomme est bien trop choqué pour y faire attention, et c'est avec une ironie amère qu'il profère gravement ,,qu'un peuple ou un individu conservant, même dans les périodes de soucis les plus graves, leur vivacité, sans se laisser aller k pencher la tête, imposent toujours l'admiration; m ais^ si un tel étalage de gaieté de coeur, par un homme occupant une charge comme celle de Lloyd George, semble répondre au goût de la grande majorité du public, il en coûte, de temps en :emps, une peine inouïe de ne pas douter ^ue le suffrage de la majorité soit le bon, bien que cette supériorité du nombre soit Lin des fruits de la civilisation." Pour un peu, ce philosophe des hauts sommets s'écrierait d'un air dégoûté, somme Horace: ,,je hais le profane vulgaire,, eii boutonnant sa redingote de solennel prédicateur puritain désabusé. Ah! s'il était ministre! Le seul sourire ju'il aurait serait si supérieur! Et pourtant, c'est Lloyd George qui a raison, et «a manière qui est la bonne. Que celui qui amais n'a dormi à aucune conférence ni-jtouffé de baîllements à l'audition d'aucun liscours lui jette la première pierre. L'orateur, quel qu'il soit, parle pour îonvaincre, et la première condition, pour itre entendu, est de re faire écouter. Et e meilleur moyen, dans ce but, n'est pas l'ennuyer son auditoire, mais de le faire •ire... ou pleurer. Pleurer, par les temps qui courent, ne erait pas fort difficile — et c'est ce que emblerait préférer notre censeur amateur. Mais c'est que, précisément, les boches ious ont avertis qu'ils ne nous laisseraient [ue les yeux pour pleurer. Ils nous ont avertis, ainsi, de plusieurs hoses terribles, dont c'est tout justement 'énumération qui prête à rire, à leurs dépens.C'est un des buts de guerre froidement in onces de l'autre cote du Rhin, et qui ésumo assez bien tous les autres. On peut concevoir que certains esprits 1 hagrins soient vexés le ne pas en constater ncore la réalisation, et, très désireux de < lous prodiguer des consolations émues, 1 onsidèrent comme un sacrilège l'immense cliat de rire accueillant le seul nom du eigneur suprêifte de la guerre, qui ne êvait rien moins que de jouer au bilboquet vec la boule terrestre, trop petite pour ses astes appétits. De fait, se payer Une effigie qui se réclame ( u droit divin confine au sacrilège... Nous ' evrions murmurer, le3 yeux pleins de lar- ( ries: ,,seigneur suprême, que votre volonté 5 oit faite..." 1 Mais nous avons un proverbe populaire £ hetz nous, qui, au but de .guerre lacrymo-ène, oppose sa philosophie narquoise et * boïque: ,,11 vaut mieux rire que pleurer... i grimace est plus belle. ' ' Quelles que soient nos douleurs, ce ne sont sas dfes larmes que nos yeux brûlants mon-rent au bourreau déçu, mais une flamme e défi et de haine. Ses victimes lui rient asolemment au nez. ( Sas ignoble guen'e de jffraeaféV flfisumutafr les monstruosités les plus raffinées que puisas enfanter un cerveau empoisonné de ecienoo féroce, ne nous laisse qu'un rire de-méprisante pitié, car elle arrive précisément au résultat directement opposé; au lieu de courber le monde terrorisé, l'inventeur de supplices l'a galvanisé, et dressé contre lui, Quelle ironie! Trop parler nuit. Qui u'a souri au boniment prétentieux d'un prestidigitateur cabotin, boursouflé d'emphase, annonçant, avec des poses avantageuses, le tour de force sans précédent qui doit laisser les spectateurs stupéfaits et béants d'enthousiasme, et, après une mise en scène visant à l'effet bluff, dans le silence impressionnant du public enfin suggestionné et chauffé à point, rate piteusement son miracle, sans parvenir cependant à en dissimuler le truc puéril. L'effet est irrésistible, le parterre est près du fou rire, et le pitre maladroit n'a qu'à s'enfuir dans la coulisse, sous les sifflets moqueurs des titis du „paradis". C'est l'histoire du boche voulant escamoter le monde sous son casque à pointe, à grand renfort de cruautés. Ceux-là mêmes qui en ont le plus souffert ne peuvent s'empêcher d'en rire. Voyez cette malheureuse Belgique, à laquelle réellement il ine reste bientôt plus que les yeux pour pleurer, comme, au lieu de pleurer, elle so moque magistralement de lui, dans son admirable presse nationale clandestine, la ,,Libre Belgique" et ses mystérieuses soeurs. Cette prodigieuse gageure,' déjouant toute la savante organisation d'espionnage et de délation — et l'on sait si, en cela au moins, les boches sont de maîtres organisateurs —, paraît une force épique, énorme d'héroïsmeN et stupéfiante de malicieuse audace. C'est la réalisation ,,ruisselante d'inouïs-me" de l'exploit du moucheron harcelant le ,,lion-qu'il rend presque fou," dont il fait, en renouvelant celle de la Fontaine, la fable de l'Europe et du monde. Quelle risée, messieurs les vainqueurs de P Univers ! ,,Un avorton de mouche en cent lieux le harcèle" et le ,,chétif insecte" se venge terriblement de l'orgueilleuse présomption) de votre malencontreux ultimatum: il vous fait bien du1 mal ! Car, à l'inverse de l'autre, faisant plus de bruit, que de besogne, la mouche belge, la mouche du boche, vous a, la première, attaqué dans le chemin ,, montant, sablonneux, malaisé" qui, sans elle, vous menait à la victoire, et, à cause d'elle, l'universelle réprobation a fini par y dresser contre vous un monde d'ennemis vous barrant la route. Vous vous souviendrez de la mouche du boche, messieurs les vainqueurs du monde, les rieurs sont de son côté. Car nous n'avons pas fini de rire, n'en déplaise à notre censeur de village, nous rirons les derniers, et bie&^. ^Quelles que soient les tortures que vous lui imposez, la petite Belgique conserve, stoïque, le sourire. ,,Keep smiling", recommandent les Anglais depuis le début. Ne pas s'en faire,- traduisent les poilus de Péta-in. Et nous ? 9 Vos espions^ peuvent vous dire que nous ayons été obsédés, il y a une dizaine d'années, par une scie populaire qui courait les music-halls et les rues, une interminable complainte aux paroles ^d'ailleurs ineptes, mais qui prennent aujourd'hui une signification symbolique aussi profonde qu'inattendue*.C'est l'histoire de la petite châtelaine enlevée par des romanichels et qîii subit de leur^ part mills et une tortures savantes. Après chacun des couplets — une douzaine, je crois... — le refrain ricane sa mélopée sar-sastique et exaspérante: Le lendemain, elle était souriante, A sa Miêtre fleuri', chaque soir, Elle arrosait sa petit' plant' grimp£*i-an-ante Avec de l'eau de son arro-se-ç&ir... A-la noble petite châtelaine qu'est la Belgique, vous avez, boches, infligé aussi mille et un supplices ingénieux et variés, , avec des paroles non moins ineptes, mais, iprès chacun, vos victimes, par la voix de a ,,Libre Belgique" et des autres journaux nithridatisés contre le virus des komman-lanturs, entamaient le refrain narquois, jui vous poursuit, vous enrage et vous affir-ne que, quoi que fassent et puissent faire es tortionnaires, la petite plante grimpante lu patriotisme, pas plus que la petite châ->elaine, ne peut mourir. Et'vous ne l'avez que trop bien compris, juand vous avez été assez ridiculement petits pour interdire le port de la symbolique euille de lierre qui vous narguait à toutes es boutonnières et aux corsages de tous ces ndécrottables Belges. Pensez-vous l'avoir irrachée de leur coeur? La guerre aussi aura son lendemain, qui, •andis que vous continuerez à traîner, pour les siècles, votre lourd boulet de galérien létri pour le crime odieux commis envers slle, trouvera l'immorteHe petite châtelaine ouriante, debout sur ses ruines, et vous •iant au nez son inepte mais sublime chan-on.A. P. ■ n -ji i rçirïi | , t Il p « an 16 août 1916: Les Français .occupent les yo'ùtioms ' bulgares au sud do, Dcv-ram et la

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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