L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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23 December 1914
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s.n. 1914, 23 December. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/r49g44jx11/
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|ôre Année ! N°. 61. S cents (ÎO Centimes) mer créai 23 Décembre 19K4 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal Quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bure£^.d yOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. i Charles Bernard, Charles Herbiei, Comité de Rédaction: ! Gustave Peellaert, René Chambrj', / Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VOOHBLHGWAL 234-240. Téléphone: I77S. Abonnement ( En Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger fl. 2.00 „ „ la situation financière allemandi Les révélations sensationnelles apportée par le Swiss Bankverein eussent dû avoi ccmme répercussion normale la baisse di reichsmark ; on constata, au contraire un< hausse extra-rapide à New-York où le scan dale avait été le plus grand. Cela n'étonm pas les gens de métier, nous la conuaisson la bulle de savon qui gonfle, gonfle et pui éclate avcc un rien de matière. Le truc est arcki-connu. il réussit tou •jours quand il s'agit d'un marché forcémen étroit comme celni-ci où quelques médiocie achats tapageurs semblent faire apparaîtra un gros mouvement. Aussi cette hausse, in tempestive et inexplicable normalement ncus a fourni la meilleure preuve de 1; véracité des triturations teutonnes! Naturellement la bulle est déjà crevée après avoir atteint 92§, la cote de New-York est retombée a 88, ce qui correspom à 114 fr. 40 par 100 marks, soit une dépré ciation de dix francs! Tandis que les billet français et anglais maintiennent leu: valeur complète. A côté de cette preuve professionnelle, i y en a d'autres plus faciles à juger par k public. C'ost ainsi qu'au 31 décembre 191c l'encaisse or allemande était de 1169 millions de marks; pendant les sept mois suivants, on prépare la guerre, le commerce et l'importation sont libres, on arrive au 31 juillet 1914 à porter cette encaisse à 1253 millions, c'ôst-à-dire une augmentation moyenne de douze millions par mois pendant la période facile. La guette éclate, les frontières se ferment, l'importation est impossible, les dépenses augmentent follement, pendant les premières semaines les Allemands paient tout avec de l'or et pourtant au bouc d'un mois, au lieu de constater une logique diminution, on constate une augmentation colossale et anormale de 203 millions d'or! Ce phénomène inexplicable se reproduit depuis lors chaque mois; 160 millions d'augmentation en septembre, 140 millions en octobre, 275. millions en novembre et enfin une grosse soixantaine de millions pendant la première quinzaine de décembre î Ainsi pendant les mois de guerre l'Allemagne aurait pu augmenter son stock d'oi de 192 millions par mois, sans aucun seooun étranger, tandis que les Banques anglaises, françaises et russes qui peuvent importe! librement et qui ont des mines d'or dans leurs possessions ne constatent que des augmentations modestes et normales. Quelle meilleure preuve de bluff peut-on avoir? Plus l'augmentation est forte, mieux elle s'explique par le truc de prendre comme or les billets de la ,, Kriegsdarlehn Kasse", car ceux-ci doivent- croître naturellement avec la persistance de la guerre ! On peut donc considérer cette prétendue augmentation de 800 millions de marks comme un mythe ! Ce n est malheureuseonent pas le seul mythe qui existe dans l'actif de la Reichs-bank; no ta y voyons figurer encore 027,600 marks de bons du trésor et constatons un gonflement très lourd des comptes d'escompte où nous risquerions fort de découvrir des trous si nous pouvions y jeter une sonde indiscrète. On voit donc que les quatre milliards et quart de billets de banque allemands ne jouissent plus en réalité que d'une garantie de 'trente pour cent en or, situation qui va eu s'assombrissant. Le billet allemand est devenu ainsi pour une large part un ,,assignat" sur l'empire allemand lui-même. Aussi les milieux compétents ne sont-ils pas sans angoisse en supputant l'énormité des sacrifices pecuniers que l'empire a et aura, encore à supporter, alors que déjà son pays est écrasé sous les plus lourds impôts qui existent (dont nous n'avons pas une idée en Belgique) et dont le fameux impôt sur le capital de 1913 a épuisé les dernières ressources fiscales. Hm* cîf.uation financière .inextricable sera une des plus lourdes et des plus perdurantes punitions qui frappera l'Alle-] magne pour avoir provoqué cette guerre déshonorante. François Rosseels. : Légation de Belgique. La légation de Belgique nous envoie copie de la lettre de Sir Edward Grey au 1 Ministre anglais à Bruxelles, parue dans le 5 Times du 7 décembre 1914. Foreign Office, 7 avril 1914. Parlant aujourd, hui au Ministre belge, je lui ai dit officieusement que j'avais eu connaissance d'une certaine appréhension J causée en Belgique au sujet de la violation > de la neutralité belge par l'Angleterre. Je ^ ne pensais pas qu'une telle appréhension émanât de source anglaise. La Ministre belge m'a informé de rumeurs » d'origine anglaise qu'il ne pouvait préciser, ayant trait au débarquement de troupes en Belgique par la Graride Bretagne afin de devancer la passage possible de troupes , allemandes à travers ce pays vers la France. Je lui ai dit pouvoir être certain d'affirmer " que le Gouvernement actuel ne violerait 1 jamais le premier la neutralité belge et que - je ne croyais pas qu'aucun Gouvernement anglais prit telle initiative que l'opinion publique n'approuverait jamais. Ce que nous avions considéré — et la question était passablement embarrassante —c'était ce qu'il serait i désirable et nécessaire que nous fissions, nous, un des garants de la neutralité belge, si cette neutralité était violée par une puissance quelconque. Si nous étions, par exemple, les premiers à violer la neutralité et à débarquer des troupes en Belgique, ce serait permettre à l'Allemagne d'en faire autant. Ce que nous désirions pour la Belgique, aussi bien que pour tout autre pays neutre, c'était que la neutralité fut. respectée: et aussi longtemps qu'elle ne serait pas violée par une autre puissance, nous n'enverrions certainement pas nous-mêmes des troupés à travers son territoire. J'ai, etc, (Sé) E. Grey. - o-»-mm Pour la Noël des enfants pauvres. Les enfants pauvres d'Anvers connaîtront donc, à la Noël, Varmistice de paix et de bonheur que le pape avait réclamé en vain au nom du Rédempteur, aux puissances belligérantes. Sa Sainteté voulait un répit au cauchemar rouge, en ce jour sacré qui réunit au foyer patriarcal tous ceux qui.se chérissent; Elle souhaite, pendant 2k heures, soustraire l'âme violente des combattants à l'horreur des boucheries et la reposer do,n$ la, lénifiante douceur des prières et des remembrances intim es. Montant de 8 listes précéd 271.13 fr. + 31.50 fl. Melle Joséphine Palla I..OO ,, Mme Renée Bugge act. en Norwoge 2.00 Mme P.... > 5.00 fr. Pour la guej-ison de nia mère 3.00 ., Anonyme (Angleterre) 20.00 fr. l'Aie de Ifoil des Fstits-Belgss Hier soir, dans la salle de la ,,Belle-Vue", par les soins de g,Te Iïuis voôr Belgische kinderen", société amstellodamoise dont on ne saurait assez louanger le président, M. le notaire Brands, — a eu lieu une fête de Noël vraiment charmante.' La salle «était garnie aux couleurs belges, amstellodamoises et danoises, car c'est, en partie^ à la générosité du noble peuple danois que le3 petits réfugiés ont dû de fêter bonhomme Noël. Aux deux côtés de la scène, les portraits du Roi et de la Reine des Belges, que nous verrons tout- à l^heure du resté passer sur l'écran lumineux de même que la Reine Wilhelmine et 1a. princesse Juliana, photographies qui soulevèrent l'enthousiasme trépignant des 540 enfants belges invités à la fête. La soirée comportait 1'éx.ççution de la Brabançonne, du Vla^msche Lee.uw, des hymnes nationaux • hollandais, danois, du ,:,Wilhelmus van Nas^ay." et d'un petit choeur de René Declercq, mis en musique par M. Opsomer: ,,G-elegenheidsdicht". • Il y eut des chants, qe3 choeurs, ; une comédie enfantine, d^s vues lumineuses, etc. Et tout à coup, l'obscurité se fit et le gigantesque arbre de Noël dressé contre la scène s'cclaira, vision j magigue, bien faite peur provoquer la joie et les applaudissements des petits, Une distribution de cadeaux, (de livras, de chocolat clôtura cette petite fête intime dont, il est juste de reinerier les organisateurs dévoués, le Stcuncomité et les souscripteurs da-npis. Bans la tribune d'honneur, , nous signalerons la présence de M. le Consul-Général de Belgique Van der Aa, M. Delhez, ingét nieur, Van der Meulen, secrétaire du School-Comité, M. Deswarte, Mlle Boe-lens, le membre si méritant du oomité pour. les logements et nombre d'autres personnalités que nous nous excusons de ne pouvoir citer, faute de place. Redisons le : jolie fête réussie, bien faite pour plaire aux petits qui ne l'oublierons pas de sitôt. j En Belgique. A Bruxelles. Enregistrons l'aveu du correspondant de guerre Heinrich Binder, du „Berliner Tage-blatt", qui donne ses impressions sur les Bruxellois. On verra que ces impressions font honneur aux sentiments des habitants de la capitale: „. . .Les Bruxellois sont restés ce qu'ils „étaient. Ils ne nous croient pas et nous „haïssent. Même les documents publiés par „le gouvernement allemand sont considérés „avec dédain et raillés. Quelqu'un qui con-„naît bien Bruxelles m'a dit qu'on eût mieux „fait de photographier les documents anglo-„belges et de les reproduire au naturel. Alors „peut-être on y eût ajouté foi. Peut-être ! „Et même alors les Bruxellois n'eussent ,,pas perdu une conviction : celle que le Roi „reviendra bientôt à la tête de ses troupes, ,,en cortège somptueux, et chassera les Allemands hors du pays. Si la fièvre des premières semaines s'est apaisée, une constante „excitation règne encore. A chaque coin de „rue on vend des portraits du Roi ; tout le ,,monde porte des insignes noir-jaune-rouge „à la boutonnière ou au bras et on attend, ,,on attend " * * * Franz Fonson, directeur du Théâtre des Galeries, auteur à succès, après, une incarcération de quelques jours sous l'inculpation d'avoir fait évader des soldats belges prisonniers, s'était rendu à La Haye où il résida quelques semaines. Il est actuellement à Londres et termine une comédie en trois actes, dont l'action se déroule à Bruxelles, au moment de l'occupation allemande. Il est possible que cette pièce soit créée à Londres par Mlle Delmar. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, à cause même d'une longue collaboration triomphale, M. Wicheler n'a pas prêté son concours à ce nouvel ouvrage. * * * Les passierschein, pour la Hollande ne sont plus délivrés aux Belges, à moins que ceux-ci se rendent à l'étranger pour procurer des vivres à. leurs compatriotes. Quant aux Hollandais, ils doivent signer une formule par laquelle ils s'engagent à ne pas rentrer en Belgique durant toute la durée de la guerre. Voici copie d'une lettre qu'un Hollandais nous fait parvenir: ,,Je tiens à vous signaler les difficultés qu'éprouvent les Hollandais à la ,,Koramandantur'' de Bruxelles pour obtenir les papiers nécessaires leur permettant de rentrer dans leur paye Me trouvant moi-même dans ce cas, j'ai pu, tout à l'aise, me rendre compte de l'or-, ganisation allemande. Depuis le 8 courant, | en dehors du certificat de nationalité hol-1 landaise délivré par le consul et du laisser-passer du bourgmestre, il faut une pièce i officielle, signée du consul, déclarant en quelque sorte qu'il se porte garant de votre honorabilité. En échange de toutes ces pièces l'on vous remet, moyennant cinq francs, votre ,,passierschein". — Mais avant cela, vous devez vous soumettre à une formalité absolument incroyable : Vous devez écrire et signer une déclaration vous engageant à ne plus revenir en Belgique avant la fin dé la guerre ! Le préposé à cette belle besogne m'a déclaré que je m'exposais à me faire arrêter et envoyer... dans une forteresse en AJle-j magne jusqu'à la fin des hostilités si j en-! freignais cette défense. j J'ai appris de bonne source que les Hollandais habitant Bruxéljes et voulant rentrer chez eux se trouvaient tous dans le i même cas. • * * l Le nouveau gouverneur de la Belgique : General Freiherr von Bissing, est un homme | d'environ 70 ans, général de cavalerie, commandant le 7e corps d'armée de Munster, ayant fait une brillante carrière militaire, qu'il commença en qualité de •lieutenant durant la guerre de 70. L'empereur tient en haute estime ce militaire de valeur, que ses subordonnés respectent et en qui ils ! reconnaissent un chef d'inconstable droiture, j On se rappelle que c'est von Bissing qui I promulga cet ordre sensationnel, où se trouvait ces phrases saisissantes : J ,,Les innocents doivent pâtir en même ! ,,temps que les coupables, lorsque la sécurité de l'armée est mise en péril. A diverses reprises, l'administration de notre armée ,,afficha des proclamations qui ne pouvaient ,,lais6ër ignorer à personne que les vies i ,,humaines ne seraient point épargnées dans ,,la répression de faits scandaleux. Il est ,,certes regrettable que des maisons, des ,,villages florissants, voire des villes entières ,,aient du être détruites de fond en comble ,,à cet effet. ,.Mais cela ne peut amener personne à ,,faire du sentimentalisme déplacé: Tout ,,cela ne vaut pas la. vie d'un seul de nos ,,soldats. Cela va de soi et ne devrait ,,même pas être dit." Comment Von Bissing conciliera-t-il cette argumentation à la duc d'Albe avec la mission délicate qui lui incombe de réconcilier ! l'envahisseur avec ses victimes? Cela nous paraît assez difficile. Les porteurs-cyclistes du ,,Wolff Bureau" sillonnent toute la ville. On les voit partout. . Le bureau est situé dans l'hôtel de notre mi-[ nistre des travaux publics. Il, faut voir de près cette organisation! Une armée.de dactylt graphes a été mobilisée, car la moindre con munication est écrite à la machine. Et la Be gique en est inondée! * * * Lq jeudi 17, un aéroplane allié a survolé 1 ville. Ives Allemands ont tiré dessus, d'ailleui sans l'atteindre. Le même jour, douze grandes voitures'-aut< mobiles d'ambulance ont traversé la vill allant vers Louvain. Elles transportaient de blessés allemands, retour de l'Yser, et l'o voyait distinctement les blessés dont le sang qui avait traversé le plancher, ensanglantai les' pavés. A Anvers. Les nouvelles les plus abracadabrante continuent d'avoir cours, malgré la procla mation du gouverneur général punissan d'une amende extraordinaire ceux qui don lieraient naissance ou colporteraient de fau-bruits. Cette proclamation, que nous avon publiée jadis dans son texte intégral, n porte décidément pas ses fruits. Et l'a caus en est à tous les canards auxquels les so] dats allemands donnent délibérément 1-vol. Partout, à les en croire — sans omettr les communiqués publiés par certains joui naux, aussi bien qu'à lire les bulletins d victoire affichés de droite et de gauche, — partout les Allemands seraient victorieux En Russie les- armées du tsar sont battue et réclament la paix à grands cris. Hinden burg est plus grand que Napoléon lui même ; les Anglais ont été repoussés ave des pertes effroyables : les Français se ter rent dans leurs tranchées et l'armée belg. est réduite à quelque 25.000 hommes RappelezTVous, à ce propos, les bulletin affichés à Bruxelles et qui indiquaient le progrès des Allemands autour d'Ypres Le 23. ils avançaient avec succès; le % (on précise), l'avance se marquait ai nord-est dé la ville ; le 27, c'était au sud ouest; les 28, 29 et 30 c'était „aux environ d'Ypres"; le 1er du mois suivant ,,1'avanc contre Ypres avance également" (sic)! Bre le 13, ils progressaient encore à l'est de L ville! Et le petit jeu continuait toujours jusqu'au moment où, devant Les rires de h foule rassemblée, on décida de ne plu parler des victoires autour de la vieille cit« flamande. Et bien on fit! Car l'avance n'existai point et l'on a vu qu'elle se traduisait menu par un recul sérieux. Or donc, ces bulletins de vietpire et le racontars des soldats ont fait naître h contrepartie et, par la bouche du peuple j ce sont les alliés qui triomphent ! Mlons esi repris, Namur aussi, les Anglais sont ? Gand et les Russes à Breslau ! La vérité est autre, mais à Anvers on lî connaît mal et chacun l'interprète s.uivani ses sentiments. Cela n'est que logique...- Une perquisition a été faite dans 1s maison de notre confrère Monet, rédacteui en chef de la ,,Nieuwe Gazet", actuellemeni attaché au ,,Telegraaf" d'Amsterdam. Ui: officier a pénétré chez notre confrère, tandis que doux soldats montaient la garde devant la porte de l'immeuble. Tous les meubles ont été ouverts et les papiers soigneusement examinés. Bien entendu, une foule nombreuse stationnait dans la rue et échangeait ses impressions, — à voix basse, évidemment! • * « Deux officiers allemands se sont suicidés la semaine dernière dans un ■ hôtel. * * * Un Bavarois qui, chaussée de Malines; criait à pleins poumons: ,,Vive la France!'' a été aussitôt arrêté et jeté en prison. A Namur. L'aventure de ,,1'Ami de l'Ordre" n'es' pas oubliée. On en parle encore à Namui et l'on en rit de bon coeur ! Nous avons annoncé de quelles terribles représailles la. ville entière était menacée par le baron von Hir3chberg, goliverneui militaire. Même, le directeur et l'unique rédacteur de la feuille belgo-allemande on: été incarcérés. Mais, touchée par leurs regrets, leurs larmes et leur repentir — bien que, dans cette aventure, leui bonne foi eût été surprise, — la Kom-mandantur leur fit rendre la liberté. N'empêche que la colère allemande grondail encore: ,,M.... pour les Allemands" dans ur journal qu'on protégeait, — c'était un pei: raide. Bref, les deux valets recouvrèrent leur liberté et s'empressèrent aussitôt d€ faire des excuses publiques dans leui feuille qui ne dut de reparaître qu'à la magnanimité de leur protecteur, le baron von Hirschberg. Voici donc la teneur de l'article, mouillé des larmes des deux'crocodiles : „Nous ne rechercherons pas si cette inqualifiable mystification avait pour but l'injure elle-même, ou si, cachant quelque intention malveillante, elle nous était plutôt distinée. „Cette faute d'un autre, nous l'avons chè-I rement payée. Elle amena notre arrestation et notre incarcération. „Frappés, nous avons accepté la peine avec le courage et la confiance q e don? e une conscience droite. Nous avions été abu sés: nous avions agi de bonne foi, absolument de bonne foi. „Les magistrats allemands chargés de l'enquête l'ont reconnu. Il nous ont rendu notre liberté. Notre journal, avec la permis-" sion de l'autorité militaire, recommence à paraître aujourd'hui dans les mêmes conditions que précédemment. „L"ne fois de plus, nous réprouvons hautement cet incident. . ,,Amenés, malgré nous, à servir d'interprètes à une insulte qui jure avec la dignité traditionnelle de notre j-urnal, nous en blâmons énergiquement l'auteur et nous nous en excusons auprès de ceux que cette insuite a pu atteindre". Ces nouveaux regrets, publics cette fois, n'ont pas davantage attiré la sympathie sur leurs auteurs. Et les deux plumitifs com-. mencent à être montrés au doigt, en attendant de plus rudes châtiments. A Louvain. Des .jeunes gens, désireux de s'engager dans l'armée " belge, ont réussi à gagner la France. Ils ont dû faire la route à pied de Louvain à Maestricht. sans rencontrer d'ailleurs de grandes difficultés, parce que les soldats allemands qui jalonnaient jadis la route Bruxelles—Liège ont presque tous rejoint Anvers ou les communes situées en avant de Bruxelles, côté ouest. « * * , Lorsque la Grand'Place fut presque entièrement en flammes, lors du sac de la ville, un-professeur de l'Université s'adressa à l'officier allemand qui commandait les troupes et lui demanda s'il avait pris les mesures nécessaires pour épargner l'hôtel de ville. L'officier condescendit à ne pas laisser anéantir cette merveille d'architecture, mais à condition que des bourgeois veuillent bien coopérer aux mesures de protection. On trouva aussitôt des citoyens de bonne volonté qui mirent en mouvement les pompes d'incendie et sauvèrent ainsi l'édifice d'une destruction certaine. Seul, l'arrière fut léché par les flammes et endommagé, en partie. * * * A Louvain, plusieurs habitants conservent précieusement les pastilles incendiaires dont les Allemands se servirent pour mettre le feu aux maisons, lorsque le transport de la benzine devint impossible. Ce sont des rondelles plates, un peu plus grandes, mais très semblables aux rondelles en caoutchouc qui servent à boucher les bouteilles de bière. * * * t Le service des eaux et du gaz fonctionne à nouveau, mais la plupart des corps de métier chôment, à l'exception des ouvriers employés dans l'industrie alimentaire. * * * Après 7 heures du soir, tout le monde doit être rentré chez soi. Lorsque des mouvements de troupes sont annoncés, les habitants sont obligés de disposer des sceaux d'eau devant leurs portes, mais ils doivent rester chez eux sans pouvoir ni sortir ni se mettre aux fenêtres. « * * Les rues sont praticables à présent. On a déblayé les matériaux qui encombraient toutes les voies de communication, cependant on ne fait rien encore pour la reconstruction des immeubles anéantis. A Dlest Nous -recevons des nouvelles des environs immédiats de Diest. C'est ainsi que la commune de Schaffen et son hameau de Sclioon-aerde, distants de la ville d'un kilomètre, ont eu beaucoup à souffrir du passage des troupes ennemies. Celles-ci étaient, pour la . plupart, composées de Poméraniens. A Schaf-fen, 189 maisonsont étéiucendiées. Lamaison communale et deux des écoles primaires n'existent plus. Voici la liste officielle des civils tués par les soldats poméraniens. Ou remarquera aveb douleur, avec écoeurement, que des enfants de sept et de dix ans^n'ont pas échappé au massacre! On peut se demander de quels crimes ces deux fillettes avaient pu se rendre coupables ? Répétons-, le, ces documents sont officiels. L'„Echo Belge" ne publie jamais de nouvelles aussi t graves àyant un caractère douteux. Nous ! nous basons pour notre publication des I massacres qui ont ensanglanté notre | pays sur des témoignages qui ne peuvent être mis en doute ni récusés. Mais il ' nous est généralement impossible de faire j connaître les sources auxquelles nous puisons nôs renseignements, afin d'éviter à nos correspondants de dures représailles. I Voici les noms des victimes: François Broe-: ders, 42- ans, Orecens, 17 ans, Adrien Der-boven, 76 ans, Alphonse 'Derboven, 48 ans, Joseph De Gendt, 55 ans, Alphonse Dierckx, 24 ans, François Gils, 26 ans, Denis Hanegreefs, 19 ans, Louis Laeremans, 72 ans, Gustave Loots, 38 ans, Louise Luyckx, 16' ans, Jean Macken, 39 ans. Hubertine Oyen, 7 ans, Aline Pairojix, 10 ans, Christine Pâiroux, 19 ans, Louis Pairoux, 54 ans, Joseph :Renders, 50 ans, Auguste van den Broeck, 63 ansj Françoise Vengelen, 46 ans, André Willems, 21 ans, et Alphonse Wou-ters 39 ans. A Courtrai. . Une fabrique de cordes avait offert à l'autorité allemande une somme de cent mille francs pour pouvoir reprendre le travail. La kommandantur accepta l'argent, mais peu après la fabrique prenait teu et j | étarti entièrement détruite 1< En C a m pine. On a appris dimanche, ^vec un vif sentiment de plaisir, que les réquisitions seraient dorénavant payées au comptant. Ce n'est cependant qu'un mince remède au grand malheur qui afflige nos campagnes, car l'argent ne donne pas à nos campagnards le pain nécessaire. * * • Parmi les troupes qui campent dans la contrée se trouvent beaucoup de vieillards. Mais il serait injuste de passer sous silence l'élément jeune représenté par des volontaires. A Turnhout, on compte 2.000 hommes, principalement des cavaliers; à Beerse 1500, à Gierle, Thielen, Lichtaert, Casterle — plus de mille. * * * Les soldats allemands ont rasé un petit bois de sapins aux environs de Gierle. Ces arbres doivent servir à la fête de Noël de l»urs frères d'armes, campés aux environs de Lille. Beaucoup de jeunes arbres ont ainsi pris le chemin d'Hérenthals d'où ils, étaient expédiés à Aerschot. Dans cette ville le service des trains est rétabli partiellement.I U3 « fr ■! Les artistes en ssmpipe. Nous avons à différentes reprises donné des nouvelles de quelques artistes, belges ayant pris part à la guerre et qui se trouvent soit internés en Hollande, soit sur le champ de bataille. Dès le jour de la décla- ' ration de guerre, ça a été parmi tous les artistes une émulation patriotique : il eu est peu qm soient demeurés à leurs foyers. Et nous avons cru que nos lecteurs s'intéresseraient à leur sort. Eux dont on a suivi les manifestations en temps de paix, nous laisseraient-ils indifférents lorsqu'ils prennent les armes pour la défense de notre indépendance? D'autant que c'est façon de rendre hommage à la masse, à tous les anonymes qu'on admire, mais- qu'on ne connaît pas. Nous avons donc dit que Maurice Lan-gaskens était prisonnier à Magdebourg, que le sculpteur Rik Wouters était interné à Zeist, le peintre Chotion et le dessinateur J. M. Canneel à Harderwijk. Ce dernier, ' qui a un brin de plume au bout de sou-porte-fusain, a publié ,,A l'instar de..." amusants pastiches des écrivains belges, en collaboration avec André Blandin. Dès les premiers jours de la mobilisation, Blandin, un Français malicieux, qui avait toujours été un antimilitariste souriant, partit plein d'enthousiasme pour Dunkerque, laissant sa femme et son enfant à Bruxelles, qu'il habitait depuis longtemps. Actuellement, il est à Toulouse, à l'hôpital auxiliaire 29bis et voici ce qu'il écrit, notamment, à l'un de nos correspondants: ,,Pour le moment, je vais un peu mieux, mais j'ai été sur les boulets, les reins en compote, les pattes tordues de rhumatismes, résultat de 80 jours de campagne active. J'ai débuté dans l'Est, en Lorraine, le 8 septembre. Nou6 avons débarqué le soir par une pluie battante dans un village én ruines nommé Cercueil, nom symbolique qui jeta un petit froid comme bien vous pensez ! Le lendemain matin, occupation d'un bois et, de suite, obus sur la tête, combat ! Jamais je n'ai vu autant de cadavres que dans ce bois, même par la suite, ce qui fait que j'ai tout de suite eu la manière forte. Puis cela a continué jusqu'à ce que l'ennemi dut repasser la frontière, œ qui n'a pas été sans bosses pour nous. Surtout, les derniers jours, où nous donnions sans arrêter. Puis, départ pour... Arrivé à X. de 1 octobre; le 2,- attaque des Allemands près d'un village nommé Y. Là, ce fut le carnage; pas d'autre abri qu'un champ de betteraves dâns. lequel je suis resté de 7 heures du matin à 9 heures du soir. Ah! mon vieux, quelle journée! Je ne sais pas comment je suis sorti indemne de là ! Tous mes camarades blessés ou tués autour de moi et . moi... rien, pas même une balle dans mon sac (pourvu que ça dure !) Puis, trois jours de bataille: ouf! crevé! Je perds contact et ne retrouve ma compagnie que 4 jours après, sans compter les aventures survenues pendant ces 4 jours ; entre autres, un combat, surprise de nuit, en compagnie de turcos et de zouaves, dans un village où nous comptions ..nous reposer. Ah ! bougre de bougre ! Par la suite,' 'combats à découvert, tranchées, trop de tranchées, dix jours et dix nuits sans décoller ! C'est ce qui m'a valu d'être évacué à Toulouse où je vais encore rester quelqué temps !'* Quand je serai guéri, je retournerai au- front, reprendre ma part d'inquiétude et de fièvre! Enfin! il faut que cela passe." * * ; , * ,,L'art, culinaire aussi est un art," dirait M. Maurice des Ombiaux ! A la lettre du peintre, "adjoignons celle du maître-queux. Nous avons eu en mains il y a quelques jours une.lettre très amusante envoyée du tront à un a"mi hollandais par un cuisinier français: d'Amsterdam; qui est chef dans un restaurant de' la Kalverstraat. Il n'a pas oublié son état, puisqu'il écrit plaisamment: ,,L'autre jour, j'ai tué un perdreau. Me croir€z-vous? Je l'ai embrassé". L P.

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