Moniteur des intérêts matériels

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.Dimanche 26 avril 1914 EDITION TRIHEBDOMADAIRE. 64' année. — N° 50. MONITEUR DES INTÉRÊTS MATÉRIELS Tout ce qui a rapport au bien-être général, hormis la politique. Directeurs : Maurice da LA VELE YE, Georges FOiSïAÏHE • BO'CTR. BUREAUX : Bruxelles, 27, Place de Louvain. Telépli. A 429.— Paris : 23, rue Chauchat, 9e. Téléph, Lomrc 21-86. Correspondants : Rotterdam, Nijgh et Van Ditmar. — Londres, Davies et O, 23, Fiach Lane, Comhill, E. 0. — Allemagna et Italie, Bureaux de Poste. — Genève, Agence des journaux, 6 et 8, rue l'écolat. — Alsace-Lorraine, Librairie Ammel, 8, place de la Gare, à Strasbourg. — Lisbonne, Emygdio da Silva. Prix d'abonnement par an : Belgique, 12 francs.. — i'rance, Suisse, Italie, Espagne, Portugal, Suède, Norvège, Danemark, Turquie, Russie, Roumanie, Serbie, Bulgarie, Grèce, etc., 25 francs. — Pays-Bas, 8 florins. — Grand-Duché de Luxembourg, 15 francs. — Grande-Bretagne et Colonies, 1 £. — Allemagne, 20 KBI. — Autriche, 24 couronnes-or. ECONOMIE POLITIQUE Courte histoire du commerce italien. Dans chacune des éludes, bien sommaires évidemment, que nous consacrons ici au développement commercial des différents pays, à l'évolution du commerce dans le monde, il nous semble qu'à des points de vue multiples on peut trouver des enseignements. Ce sont ces enseignements qui sont susceptibles de donner quelque intérêt à l'examen auquel nous nous livrons. Chemin faisant, nous ne sommes point sans trouver des preuves des .bienfaits de l'initiative privée et de Ja liberté, des méfaits, des inconvénients qu'amènent inévitablement les mesures soi-disant protectrices auxquelles tant eu pays s entêtent encore; nous pouvons y constater, d'autre part, les avantages que vaut à une région la réalisation d une unité nationale. Ce phénomène se relie quelque peu au pre-' •■(lent car, en vertu de cette formation m'ême, les barrières qui genaient les relations commerciales à l'intérieur d'un Y i? toll?irc s'abaissent., pour disparaître ensuite; le chamr tic 1 activité commerciale s'élargit de plus en plus. La liberté (les échanges s'établit, il est vrai, souvent en arrière de fron tières et de barrières douanières reportées à la limite com munc des Etats jadis indépendants. Ces réflexions ne peuvent point manquer de revenir i 1 esprit quand on parcourt l'histoire, même sommaire, de; Manifestations commerciales, des échanges internationaux, di ce territoire qui constitue maintenant l'Italie et qui. il n'j •'i encore que bien peu de temps, n'avait point -fait encore son unité nationale. Pour le Français, en particulier, cett< étude du développement commercial de l'Italie présente ur intérêt tout spécial : tout à la fois à cause do la sympathie naturelle qui lie des populations ayant des traditions com "urnes, et aussi des dissentiments qui se sont produits asse; récemment et des conséquences, mauvaises pour les deu> pays, intéressés, qui sont résultées de la mécompréhension i'm llUfrôls forcément communs entre deux voisins susccp , urnes d'échanger des soit i ces et des richesses de toutes sortes tour une foule de raisons, nous n'avons ni la possibilité ni intention de faire remonter cet historique jusqu'à l'époque t fle Rome; ce serait absolument déplacé, et illogique au sur-| puis. Le mouvement commercial de l'empire romain se fai-[ <ians des conditions absolument spéciales, résultant de î e que le monde romain était consommateur, non producteur [ , Paya'1 le plus ordinairement en monnaie les matières in lui venaient des pays conquis. La situation actuelle esl soiument inverse : les produits se paient avec des pro ne'l p &0lclc en """braire n'étant que chose exception f3,. ,ar. contre,, pour se rendre compte de ce qu'a donné ■ mite industrielle en Italie et de ce qu'elle peut encore | sanip01' 'aut sc appeler brièvement l'histoire des puis es républiques italiennes, tout petits Etats indépendants aiUrpeUrei,!ement troP souvent en guerre les uns avec ïes ' îhAw .mais 110 se contentant point d'être de simples in ter-• euv-m-f68 ,es pays d'Orient et l'Europe, p oduisant pat ripp, "»<*■ ('évc!o]>pant des centres industriels et manul'actu i "eIl1s sur leur territoire. I ancien.,d P611 <le cll0scs aussi remarquables dans l'histoire tielle il', " ,C01îlmerec Que l'expansion commère i.ile. et indus < es républiques italienne». Tantôt c'est Gènes gui acquiert une situation exceptionnelle dans la mer Noire, exerçant son activité sur l'énorme marché d'entrepôt qu'était Gonslantinople, où elle introduisait les produits de l'Italie en même temps que ceux de France, d'Espagne, des Flandres, etc. Tantôt c'est Venise se substituant peu à peu à sa voisine, parfois par la violence, souvent par l'habileté, dans les relations si lucratives ele Gênes avec l'Orient. Il est pratiquement impossible ele traduire par des chiffres vraiment sérieîux le mouvement des échanges dans ces républiques. Certains auteurs ont affirmé que le commerce do Venise représentait un mouvement annuel de quelque 120 millions de francs, ou du moins, pour employer les valeurs de l'époque, de 10 millions de sequins. Avant les Flandres, avant ce qui devait être la Belgique et aussi la Hollande, Venise avait compris l iutêrêt qu'il pouvait y avoir à pratiquer le commerce de transit; elle était tout aussi désireuse d'écouler les produits des villes industrieuses qui existaient sur le continent en arrière d'elle que de vendre les produits de ses propres industries. Cela 11'empêche, du reste, que souvent l'on se réservait des monopoles, l'on suivait des pratiques erronées 011 matière de elroits de elouane; l'on obéissait à des sentiments qui faisaient pressentir le mercantilisme de plus tard. Mais le monopole et les réglementations valaient encore mieux que l'anarchie et les troubles de toutes sortes qui. autrement, eus sent arrêté ou au moins, gêné profondément les échanges. Florence avait été également un exemple de ce ejue peuvent l'initiative individuelle, l'activité inetustrielle, commerciale, le développement du commerce tics métaux précieux et des monnaies et aussi de l'industrie ele la banque. Et, en dépit ete la tyrannie politique qui était arrivée, au bout d'un certain temps, à s'exerce,r dans ces républiques italiennes, e>n petit dire que c'est dans leurs libertés communales qu'elles avaient musé leur puissance industrielle cl commerciale. Elles avaient tracé la voie; cites avaient indiqué dans de multiples directions les pratiques à suivre. C'est élu reste dans leur "esprit de monopole que se trouva la cause de leur perte, de l'évanouissement rapide, sinon complet, du moins étrangement marqué, de leur prédominance. L'existen-oe ele ces républiques, leurs dissentiments politiques avaient été bien loin de préparer une unification nationale, qui s'est faite cxtraqrdiuairemenl tard en Italie, au contraire de ce qui s'est passé dans beaucoup d'autres pays.- -Sans doute, la péninsule italienne devait garder toujours les avantages de sa situation au centre de la Méditerranée, de cetto mer epii avait perdu pendant plusieurs siècles la plus grande partie, de son importance, à la suite dos découvertes des Espagnols et des Portugais, et qui elevait la reprendre plus tard, lorsque le caual de Suez ramena les transports à peu près clans la direction qu'ils suivaient autrefois. Le monde italien continuait de posséder ses nombreux pOrts, dont epicîqiies-uns fort bien situés, ses marins experts. En dépit du coup cpie la fameuse prise de Constantinopde par les Turcs, en 1458, avait porté au commerce et à la situation des républiques italiennes dans le Levant, on dépit de la concurrence que leur firent les Portugais, puis d'autres nations européennes, dans les échanges avec 1"Extrême-Orient, néanmoins Venise avait continué de commercer aved cet Orient. Gênes possédait toujours une marine puissante; certains royaumes et duchés d'Italie continuaient de Gré-

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