Touring club de Belgique: bulletin officiel

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Hellènes, l'heure de la réconciliation est venue. Vos destinées sont étroitement associées à celles des puissances garantes. Votre idéal est le même, vos espérances sont les mêmes. Nous faisons appel à votre sagesse et à votre patriotisme. Aujourd'hui, le blocus est levé. Toute représaille contre les Grecs, à quelque parti qu'ils appartiennent, sera impitoyablement réprimée. Aucune atteinte à l'ordre public ne sera tolérée. Les biens et la liberté de chacun seront sauvegardés. C'est une ère nouvelle de paix et de travail qui va s'ouvrir devant vous. Sachez que, respectueuses de la souveraineté nationale, les puissances protectrices n'ont nullement l'intention d'imposer au peuple grec la mobilisation générale. Vive la Grèce unie, grande et libre! Au nom de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie, Le haut commissaire des puissances centrales, JONNART. Télégramme du Kaiser à. Constantin « J'ai appris avec une juste colère l'outrage infâme commis envers toi et ta famille par nos ennemis communs. Sois assuré que ta déposition n'est que temporaire. Avec l'aide du Dieu tout-puissant, le poing de fer de l'Allemagne te remettra sur ton trône, duquel personne ne peut en bon droit te dépouiller. Les armées de l'Allemagne et de ses alliés tireront vengeance de ceux qui insolemment osèrent porter sur toi leur main criminelle. Nous espérons te recevoir en Allemagne à l'occasion. Mille salutations cordiales de ton » GUILLAUME. » Le ministère Zaïmis démissionnaire Le 24 juin, Negris, ministre de l'Intérieur, et Rhallys, ministre des Finances, firent une déclaration aux termes ~de laquelle le ministère était démissionnaire de fait. Aussitôt des manifestations populaires enthousiastes se produisirent en l'honneur de Venizelos. M. Jonnart, accompagné de Zaïmis, se rendit au palais, où il eut un long entretien avec le roi. Un cabinet Venizelos L'entretien de M. Jonnart avec le roi en présence de Zaïmis fut très cordial. M. Jonnart encouragea le roi, l'assurant aue lui, le pays et les institutions trouveraient toujours dans les puissances garantes un appui constant et sincère. Le désir des puissances était de voir la Grèce unie et forte, puis, formulant les considérations déjà exposées dans la note des puissances sur l'incon-stitutionnalité de la Chambre actuelle, il invita le gouvernement à rappeler la Chambre venizeliste qui avait été dissoute. Zaïmis, estimant, après les services qu'il avait rendus au pays et au roi, sa mission terminée, conseilla l'apaisement et la réconciliation pour le plus grand bien du pays. Dès l'instant où la Chambre de juin 1915, la seule représentant l'opinion du pays, allait être réunie il devenait naturel d'appeler au pouvoir l'homme politi que qui était le ch f du parti ayant dans rdfa, cette Chambre la très vvSjp forte majorité, li % ~ ^et homme politi que était Venizelos. *2l 5 Conséquent avec ses engagements, le roi ^5g9EHf Alexandre ne pouvait Wg^ hésiter à lui confier W la formation du mi- nistère. Avec lui, la Grèce allait entrer dans une nouvelle voie. Veni-chef du gouvernement provi-JHWW soire, c'est-à-dire d'un Venizelos. gouvernement qui a- vait déclaré la guerre à l'Allemagne et à ses alliés. Lorsque le pays, oublieux de ses engagements, s'était laissé entraîner par le roi Constantin à violer son traité d'al liance avec la Serbie, Venizelos avait hautement déclaré qu'il ne pouvait, dans ces conditions, conserver le pouvoir. Les soldats qu'il avait levés se battaient contre les Germano-Bulgares et il n'avait jamais caché que l'intérêt supérieur de sa patrie exigeait qu'elle se rangeât dans cette gruerre aux cotés de# Allié* et tout particulièrement des puissances auxquelles elle devait son existence comme nation. Rupture de la trôce avec les Centraux Dès le 28 juin, la position internationale de la Grèce se modifia considérablement. Le gouvernement d'Athènes rompit avec Villa San Giovanni (Italie). Débarquement de l'ex-roi de Grèce Constantin et de la Reine. (Illustration.) les puissances centrales et leurs alliés, ainsi qu'en fait foi la dépêche suivante : « Interrogé au sujet de la situation générale de la Grèce au point de vue international, M. Politis, ministre des Affaires étrangères, a déclaré que la Grèce était de fait en état de guerre avec les puissances centrales et leurs alliés, puisque le gouvernement de Salonique a déclaré la guerre à l'Allemagne et que les soldats grecs combattent depuis plusieurs mois les Allemands* les Autrichiens, les Turcs et les Bulgares sur le front de Salonique. » En conséquence, M. Politis a télégraphié à tous les représentants du gouvernement grec auprès des puissances centrales et de leurs alliés de demander leurs passeports. » La situation était donc la suivante : En tant que chef du gouvernement provisoire de Salonique, Venizelos avait déclaré la guerre à la Bulgarie et à ses alliés et les soldats levés par lui s'étaient engagés sur le front. En tant que chef du gouvernement royal d'Athènes, Venizelos avait simplement rompu avec la coalition ennemie. Ce paradoxe ne pouvait durer longtemps et le gouvernement de Salonique disparaissant automatiquement, Venizelos n'était pas homme à se déjuger et à agir à Athènes autrement qu'en Macédoine. « Pour l'honneur de la Grèce, avait-il dit à M. Jonnart, il faut que nous déclarions la guerre au plus tôt. » Ce n'est pas seulement à M. Jonnart qu'il parla ainsi, mais au peuple même d'Athènes. Dans la soirée du 27 juin, il harangua la population rassemblée devant son hôtel et, au cours de ce discours, il déclara : « Il est inutile d'expliquer à nouveau quelle sera la politique du gouvernement grec dans la lutte mondiale dont dépend le sort des contrées helléniques. La place de la Grèce est aux côtés des puissances démocratiques qui luttent contre les empires centraux, dont nos ennemis héréditaires sont les alliés. » Le 30 juin, M. Gryparis, ministre de Grèce à Vienne, se présenta au Ballplatz, où il fit, au nom de son gouvernement, la déclaration suivante : « Maintenant que la concorde a été rétablie dans la Grèce, divisée jusqu'ici en deux parties, et que les troupes hellènes combattent sur le front macédonien, le gouvernement hellène se voit obligé de rompre les rapports diplomatiques avec l'Au-triche-Hongrie. » M. Gryparis demanda que ses passeports lui fussent remis et annonça que la protection des intérêts grecs dcTns la monarchie avait été confiée à la légation néerlandaise. Aux félicitations de Pachitch, président du conseil de Serbie, Venizelos répondit, le 4 juillet, par un télégramme dont nous détachons ce passage : « Maître enfin de ses actes, le peuple grec met au premier plan l'exécution fidèle des clauses de son alliance. Il est donc décidé à agir avec une abnégation d'autant plus grande qu'il en fut jusqu'ici empêche par des gouvernements dont il subissait les décisions criminelles, sans toutefois les approuver. » Le peuple grec est décidé à prouver au monde civilisé qu'il n'entend pas se voir classé parmi les peuples qui oublieht leurs serments et qui considèrent les conventions comme des chiffons de papier. » TOURING CLUB DE BELGIQUE 3

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