Vers la lumière: organe protestant de la Wallonie

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01 November 1915
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s.n. 1915, 01 November. Vers la lumière: organe protestant de la Wallonie. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/kp7tm7368d/
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l^i ^ 5 cent, le numéro ORGANE PROTESTANT DE LA WALLONIE Rédaction et Administration : 41, Rue des Damzelles MÀRCINELLE-CHARLEROl Numéro 2 LES MORTS Il y avait, jadis, une vieille cité bretonne, cm nom d'Ys, qui fut engloutie par les flots. Au dire des anciens & d'après la légende, 011 voit, aux jours de tempête, émerger dans les remous des vagues le sommet des fléchés de ses églises, &, quand lègne un giand calme, 011 entend encore, montant des profondeurs de l'abîme, le son des cloches & la plainte des trépassés. Plus d'un breton, parmi ceux du bon vieux temps, a dû se signer dévotement, en parcourant la grève solitaire où s'élevait autrefois la ville maudite. Dans les pays où la foi catholique est en oie vivace, pendant ces jours consacrés aux défunts, bien des personnes pieuses prêteront une oreille attentive aux glas funèbies dont les sons mélancoliques vont s'épandre sui les villes & les campagnes. Dans les vastes nécropoles des capitales encombrees par la loule anonyme des morts, comme dans le cimetièie calme et reposant du village, beaucoup iront évoque! l'image de ceux qui ne sont plus, & croiront, peut-être, entendre au fond de leur cœur, leurs plaintes & leurs prières. Durant ce sombre mois de Novembre, les tombes vont refleurir comme aux jours du printemps & la mort, sous sa partie, paraîtra moins lugubre. Pourquoi tout ce décor ? Pourquoi ces fleurs sur la pourriture du sépulcre, et que zaut-il penser de cette piété funèbre ? Ces morts, à qui l'on semble s'adresser, parlent-ils encore ? Leur voix a-t-elle encore des échos, ou ne sont-ils pas ensevelis dans 1111 gouffre plus profond que l'océan, d'où elle 11e peut arriver jusqu'à nous ? Et tous ces murmures qui semblent monter de la tombe, & que l'âme seule perçoit, ont-ils plus de réalité que ces lamentations des trépassés de la cité légendaire que le vent du large emporte comme des soupirs errants ? L'Eglise, sachant que les morts vont vite, a simplement voulu, par cette « conrnéwoiaison » de tous ceux qui ne sont plus, fixer la pensée de ses fidèles sur eux, empêcher leur souvenir de s'éteindre trop tôt dans leur cœur inconstant. Elle croit à l'efficacité de la prière, même en faveur des défunts, & elle n'hésite pas à leur envoyer ses messages spirituels par delà la tombe; mais pourquoi semble-t-elle favoriser ces pèlerinages dans les cimetières ? N'est-ce pas là un culte sensualiste et, par f conséquent, une démarche illusoire pour ceux qui croient \ que le corps n'est qu'une enveloppe, & que l'âme, une fois libérée, quand la faux de la mort a coupé ses amarres, ne demeure plus captive dans sa prison de chair? < 11 L'Eglise croit & enseigne ces véiités idéales, <S: pour 1 s elle le cadavre putréfié qui gît sous la tene 11'est plus < e qu'un temple désaffecté dont la ruine se consomme tous 1 ■- les jours davantage & que l'esprit n'habite plus. Ce n'est ? d donc qu'au prix d'un illogisme, par une concession re- < e grettable, contre laquelle protestent les plus tages de < ses enfants, qu'elle laisse ses fidèles errer dans les cités ( a des morts & s'agenouiller sur la pierre des tombeaux ! c 1_ C'est que l'esprit lui-même risque de trébucher dans la 1 tombe, s'il se laisse fasciner par le cadavre Quand < l'imagination conspire & que le cœur s'en mêle, on de- 1 vient facilement des nécromants, des gens qui parlent < à leurs morts comme s ils en étaient entendus, leur prê- < tant certaines formes de vie, des pensées troubles, des < sentiments confus ! Comment expliquer cet attrait du sépulcre pour un si grand nombre de personnes, sinon 1 par une foi obscuie & inanalysable, qu'il contient encore 1 un peu du mort, quelque chose de sa pensée & de son : amour ? Il leur semble que toutes les flammes de sa : vie ne sont pa'S éteintes, que quelques unes voltigent '' autour d'elles, comme ces feux-follets qui errent aussi dans les cimetières, & qui longtemps furent un objet ' d'effroi pour les gens superstitieux et ignorants. De ce culte-là, qui entrave l'évolution des esprits 1 ' et qui est perverti par des tendances charnelles, il faut savoir dégager de grands enseignements : celui de la survivance de l'âme humaine, celui de la fidélité ù du souvenir. L'Eglise va plus loin, elle croit à la « com-ie m union des Saints » c'est-à-dire à cette télépathie mys-téiieuse qui unit, en dehors du temps et de l'espace, lu les morts aux vivants, qui établit entre eux des rapports efficaces, une mutuelle communion, en les faisant participer au bénéfice des mêmes prières, des mêmes souffrances, des mêmes mérites. k Mais il suffit d'être spiritualiste pour refuser de croire à la destruction totale de l'être ; à plus forte jr raison le chrétien croit-il de cette façon et à cetwc is qui viennent pleurer sur les tombes volontiers il adressa serait les mêmes paroles que l'ange, au matin de Pâques, fit entendre à Marie-Madeleine éplorée : « Celui que vous, cherchez n'est plus ici. » Mais où donc sont partis nos morts ? Dans le « ciel », disent les croyants, dans « l'au-delà» , ajoutent les spirites. Qu'est-ce que le ciel ? Où se trouve l'au-delà ? Les imagiers, du moyen-âge aimaient à représenter le ciel d'une façon enfantine. Sur un fond d'azur et d'or se détache l'image d'unvénérablevieillardàbarbeblanche, celle du Père Eternel. Autour de lui, des cercles concentriques de têtes ailées dont les contours vont en diminuant, en s'atténuant au point de ne pluâ former que de simples circonflexes, représentent les anges de Dieu. Puis vient la troupe des bienheureux, assise sur des gradins d'amphithéâtre, et dont le regard semble figé dans une contemplation béate. On a froid dans le dos, en pensant que ce monotone spectacle pourrait durer une éternité ! On se prendrait vite à regretter, devant cette béatitude céleste, les risques, les luttes, les défaites et les victoires de la vie terrestre. Comme nos morts seraient à plaindre, s'ils devaient séjourner dans un semblable paradis ! Les croyants les plus humbles savent que ce n'est là qu'une image, mais les représentations imaginatives qu'ils se font du ciel valent-elles beaucoup mieux ? Quant à l'au-delà des spirites, où peut-il bien se trouver ? Puisque l'univers est sans limites, que la terre tourne sur elle-même et qu'il n'y a ni haut ni bas, peut-on encore parler d'un au-delà ? Au-delà de quoi ? Pour les habitants des planètes, si toutefois elles sont habitées, cette petite tache de boue qui circule dans l'espace et qu'on appelle « La Terre», mais qui s'illumine aux rayons du soleil, peut leur apparaître comme un séjour de bienheureux, où vont se reposer, après la mort, les âmes des justes. En réalité, tout est sur le même plan dans le vaste univers, et cette conception de l'au-delà n'est qu'un brouillard de l'esprit qui se dissipe quand s'éveille la raison. Le « ciel », « l'au-delà » ce sont là des mots un peu vieillots qui désignent, des réalités sublimes, des feéries de la croyance qui ont ébloui les âmes enfantines. Sur un pareil sujet la plaisante! ie serait facile, si elle n'était sacrilège, si elle n'était la profanation des choses les plus saintes, des nobles aspirations et des invincibles espérances du cœur de l'homme, de son besoin de bonheur et de justice, de son rêve divin d'immortalité. Ces antiques notions ont « I à oit est l'esprit du Christ, là est la liberté ». Saint-Paul. 2 Cor. 3 v. 77 NOVEMBRE 1915 « Nous attendons la terre nouvelle où la justice habitera ». 2 Pierre j v. ij « Heureux qui porte en soi un idéal et qui lui obéit ». Louis PASTEUR

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This item is a publication of the title Vers la lumière: organe protestant de la Wallonie belonging to the category Oorlogspers, published in - from 1915 to 1917.

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