Une ambiance de Noël ternie

Une ambiance de Noël ternie

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Redactie 25 December 2016 736

En 1914, le premier Noël au front se déroula dans une ambiance particulière. Au début des hostilités, les soldats avaient espéré une guerre courte. Ils s’attendaient à être rentrés chez eux depuis longtemps pour Noël et étaient surpris de se trouver encore dans les tranchées. Chez de nombreux soldats, il fallait donc chercher loin la volonté de se battre. Cette attitude n’était pas neuve au front. Dès que les tranchées commencèrent à prendre forme en novembre 1914, une mentalité de « vivre et laisser vivre » apparut dans certaines sections. À la veille de Noël, le nombre de trêves officieuses augmenta le long de la ligne du front. Le jour de Noël, il y eut à de nombreux endroits une véritable fraternisation. Des soldats des deux côtés pénétrèrent le no man’s land, on en arriva à discuter avec l’ennemi, parfois même à s’échanger des cadeaux ou à entonner des chants ensemble...
On parle par ailleurs de matchs de foot qui auraient eu lieu çà et là entre équipes ennemies. Les preuves de ces matchs restent cependant rares dans les sources. Ce dont on est le plus sûr c’est d’un match de football à Messines. Les soldats allemands et britanniques y quittèrent les tranchées pour une partie de football. Tant les sources britanniques qu’allemandes contiennent quelques références fiables concernant cet événement.
Il n’était pas pour autant question d’ambiance de Noël partout. Dans de nombreux endroits, les combats se poursuivirent sans répit. Le journal « Le Bruxellois » cita le 30 décembre 1914 une source allemande dans laquelle un militaire esquissait une image bien plus terrible. Dans sa section, les postes de contrôle avaient été doublés de peur d’une attaque-surprise. Tout le monde tenait les armes prêtes. Ils entendirent gronder les canons au loin, près d’Ypres. Là aussi, le combat se poursuivait tout bonnement.
En 1915, les trêves de Noël se faisaient déjà bien plus rares pour disparaître totalement les années suivantes. Le commandement de l’armée s’engagea à ce qu’il n’y ait aucune fraternisation avec l’ennemi. L’amertume qu’inspirait la guerre avait en outre bien trop augmenté chez la plupart des soldats.

Veille de Noël à l'ambulance, La Croix Rouge, 31 décembre 1916
 
Visite : Christmas Truce Monument, Messines.