Journaux du front: le dernier lien avec le bercail ?

Journaux du front: le dernier lien avec le bercail ?

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Redactie 23 juin 2016 736

La majorité des soldats étrangers sur le front occidental pouvait assez facilement rester en contact avec la famille et les amis. Ils écrivaient et recevaient des lettres et certains profitaient de leurs permissions pour retourner un moment chez eux. La plupart des soldats belges ne le pouvaient pas. Ils étaient en effet coupés des leurs en Belgique occupée par la ligne du front. Pour eux, tout contact direct avec la maison fut impossible pendant quatre ans.
Après la stabilisation de la ligne du front, l’espoir d’une fin rapide du conflit s’était évanoui. En sachant cela, les soldats belges aspirèrent de plus en plus à avoir des nouvelles du bercail. Ils voulaient savoir ce qui arrivait à leur famille et à leurs amis, à leur village ou à leur ville. Pour soulager ce besoin, les premiers journaux du front, écrits pour et par les habitants d’un même village, région ou commune firent rapidement leur apparition.
Les journaux rassemblaient des messages du bercail, qui se basaient généralement sur les informations parvenues derrière le front par courrier en passant par les Pays-Bas et l’Angleterre. Il n’y avait pas de place pour les grandes actualités internationales dans les journaux du front. Ceux-ci contenaient essentiellement des messages locaux et banals, allant des mariages et décès dans le village aux prix des œufs et du pain. Les journaux du front donnaient également à leurs lecteurs la chance de partager leurs expériences avec des compagnons d’infortune. Ils publiaient les comptes-rendus de voyage de vacances de soldats à Lourdes ou d’aventures personnelles dans les tranchées. Et ils constituaient le support par excellence pour organiser des rencontres informelles. On y annonçait ainsi parfois des réunions prévues entre habitants d’une même région ou d’un même village.
Les aumôniers du régiment étaient souvent les forces motrices des journaux du front. Ils n’utilisaient pas seulement le support pour étancher la soif d’actualité de leurs lecteurs, mais aussi pour faire passer leur propre agenda catholique. C’est pourquoi la plupart des journaux du front ont un ton fort moralisateur. Ils mettaient en permanence les soldats en garde contre la débauche et la dépravation des mœurs sur et surtout derrière le font.
Activité
Expo: Klein nieuws uit de Groote Oorlog / Small news items from the Great War. News from the (home) front / Petites nouvelles de la Grande Guerre: nouvelles du front et de l’arrière
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