Une ligne de bunkers le long de la frontière néerlandaise

Une ligne de bunkers le long de la frontière néerlandaise

Photo de profil de Redactie
Redactie 17 juillet 2017 736

La frontière belge avec les Pays-Bas n'était pas une simple frontière d'état pendant la Première Guerre mondiale. Au sud de la ligne de démarcation régnait la guerre, au nord se trouvaient les Pays-Bas neutres et pacifiques. L'armée allemande investit initialement moins dans la défense de cette frontière nord. Une attaque à partir des Pays-Bas neutres était en effet inimaginable.
Mais les Allemands n'étaient toutefois pas totalement sereins. Quid si les alliés optaient pour une invasion de la Belgique par la Flandre zélandaise ? Il était possible que les Pays-Bas rejoignent alors les alliés. C'est pourquoi les troupes du génie allemand conçurent un réseau d'ouvrages défensifs à cette frontière belgo-néerlandaise. Les ouvriers belges réquisitionnés étaient responsables de leur exécution. Une ligne de défense allemande allant du littoral à Turnhout vit ainsi le jour vers l'été 1917. 

Belgisch Dagblad du 12me février 1917
La ligne était constituée de tranchées, de casemates, de talus et de pas moins de 1370 bunkers. Les bunkers étaient souvent plus confortables que leurs « pendants » dans la zone du front. On pouvait même s'y tenir debout. À la paisible frontière belgo-néerlandaise, le génie allemand eut en effet suffisamment de temps pour apporter du confort. Mais le camouflage était également important. Les bunkers ne devaient pas attirer l'attention des vols de reconnaissance ennemis. C'est pourquoi on appliquait parfois des éclaboussures sur les murs de béton lisses. Ces rugosités devaient faire en sorte que les bunkers – vus du ciel – contrastent moins avec la végétation naturelle de leur environnement.
Il n'y eut pas d'invasion à partir des Pays-Bas. La guerre s'acheva sans un tir le long de la ligne de plusieurs kilomètres. Après la guerre, on l'oublia tout simplement. Les tranchées s'érodèrent ou s'embroussaillèrent. Un certain nombre de réseaux de tranchées ont cependant bien résisté aux outrages du temps en raison de leur situation dans le bois. Plus de 10 kilomètres de tranchées ont même été récemment redécouverts. Dans le Mastenbos, à Kapellen, on peut aujourd'hui visiter un certain nombre de ces tranchées et bunkers préservés.