1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles

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s.n. 1915, 01 Janvrier. 1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles. Accès à 25 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/7w6736mt8t/
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Le Violoneux I — Eli ! là ! eli ! là ! « Doux paysans non-no ni à la porte d'n no masure isolée, à quelques pas do la route. C'esl le matin, au pelil jour, un jour d'automne déjà froid. — Eh! le vieux, répondras-tu? La porte s'ouvre avec précaution, et une longue barbe grise apparaît. — Ne criez pas tant, nom d'un chien ! Vous allez la réveiller. — Oui ça ? — Ma femme. Elle est malade. — La Louise, et de quoi donc? — Un chaud et froid. — Tant pis, tant pis II 11e s'agit pas de cela. — De quoi s'agit-il? — Le père Trabichet marie sa fille aujourd'hui. — Que voulez-vous qu > ça me fasse? — Attends, attends. N'es-tu pas violoneux? — Et après? — On dansera le soir, on dansera la nuit. L'accordéon est au service militaire. Alors il ne reste que ton violon. — Ma femme est malade pour mourir — Une voisine la gardera. •— Je n'ai pas de voisine. — Eli bien, tu la drogueras cl tu l'enfermeras. — Je n'ai pas le cœur à jouer du violon. — On ne joue pas avec son cœur, violoneux. — Je ne peux pas laisser la Louise. — On ne peul rien pour les mourants. — On peul toujours les assister. — Ils ne servent plus à la vie. Pense à l'argent, violoneux. — Je suis bien forcé d'y penser. — Le père Trabichet esl loul cousu d'or. Il le baillera un écu. — Un écu pour ma douleur? — Il te baillera deux écus. — Deux écus pour toule ma douleur? — La douleur ne se paie pas, violoneux. —■ Alors, c'est le cercueil qui se paie. — Il te donnera trois écus. C'est un bon pourboire, par le temps qui court. Tu es seul, profites-en. L'accordéon va revenir. Et ce n'es! pas tous les jours qu'une belle lille se marie. — On ne reçoit pas la mort tous les jours. — Viendras-tu? Ne viendras-tu pas? — J'irai, j'irai. Je 11e puis pas refuser. — A cinq heures on l'attend. A minuit tu partiras. — A cinq heures j'arriverai. A minuit je serai parli. — Au revoir, violoneux, au revoir. II A quatre heures de relevée la Louise vit encore. Dieu confessée et adminislréc, en règle avec le bon Dieu et sans espoir de guérir, pourquoi tarde-t-clle ? Elle n'a déjà plus sa connaissance, mais elle continue de respirer, de respirer trop fort el trop vite connue le moulin de-la chanson. Il n'y a plus un sou vaillant dans Ion le la maison fouillée : aux remèdes el aux soins les économies ont passé, et pour l'ensevelir avec décence il faudra racler bien des lois. Pourtant, on n'abandonne pas une mourante. Le violoneux la regarde, la regarde avec douceur. Mais, c'est triste à dire, il regarde le jour aussi, le jour qui s'en va, cl il épie les signes de la mort. Il lient par la main la petite Catherine qui est leur unique enfant. Il s'est marié tard, el c'est lui qui reste, et ce n'est pas juste. Dans leur vie de misère, la'jeunesse de sa femme mettait un sourire comme une fleur sur un rocher. Ya-l-il s'attendrir là-dessus? Les pauvres n'en ont pas le droit. Il a faim malgré sa peine, la petite a faim bien qu'elle ait mangé plus récemment : pour le pharmacien, il a bien fallu ^"se priver. Et le charpentier, 11e faut-il pas y penser? Quel poids lourd sur des épaules de vieil homme! Voilà que les cinq coups ont sonné au clocher du „ village. El la Louise vit toujours. T'endormiras-tu, Louise, dans la paix de Dieu, pour que ton homme aille gagner de quoi l'enterrer? Aujourd'hui, ne le sais-tu pas, le père Trabichet marie sa lille. C'est un gros fermier : il a la main large. Mais tu 11e t'en soucies guère à l'heure qu'il est : tu ne sens plus la vie, et la mort retarde... Là bas, dans la ferme qu'on a fleurie, 011 s'impatiente. Car 011 11e dansera pas sans musique. — Et ce violoneux de malheur? — Viendra-t-il? Ne viendra-t-il pas? — Trois écus, ça ne se refuse guère. — L'accordéon est au service : il 11e reste que son crin-crin. Les garçons et les filles vont souvent, à lour de rôle, inspecter le grand chemin qui se perd. Et ils sont en colère, parce que les jambes leur démangent... A six heures Un dernier souille, puis un autre après 1111 long intervalle, puis un autre encore et c'est le dernier. La Louise est morte. Le violoneux, sans perdre une minute, lui a fermé les yeux. 11 lui a donné son plus beau drap. Il n'a pas eu de peine à le trouver : je.crois bien que dans l'armoire il ne restait que celui-là. Et sur une table, il a placé dans un verre un peu d'eau bénite et une branche de buis. Pauvre Louise! Pauvre Louise! Repose-toi, je vas ■ travailler. Et prenant Catherine d'une main el le violon de l'autre, il est parti sur la grand'route par la nuit qui est venue. Il n'a pas fermé la ports à clé. La mort suffît à garder les maisons. Et il court, et il court, avec l'enfant qui geint, avec le bois qui doit chauler, pour ne pas perdre ses trois écus. III — On 11e voit plus rien. On 11e voit plus rien. — La nuit est trop noire. — A cette heure il ne viendra plus. On 11e dansera pas. Mauvaise affaire! — Qu'est-ce qu'une noce où l'on n'a pas dansé? Les filles el les garçons se disputent'; Le père Trabichet esl furieux. On a beaucoup bu pour prendre patience, el l'on s'échauffe toul de suite en parlant. — Le voilà! le voilà! — Vous êtes sûr? — En place, en place : on va danser. Le violoneux est arrivé. Malgré la course, malgré la sueur, il est tout pâle comme un meunier. Tu n' es pas pressé, Violoneux. — On fait ce qu'on peut, vous savez — Tu ne mérites pas trois écus. — Vous donnerez ce qui vous plaira. — J'en donnerai deux, cl c'est beaucoup. — J'en prendrai deux, au lieu de Irois 1914 ILLUSTRÉ * N° 32 frK

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Cet article est une édition du titre 1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

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