1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles

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s.n. 1915, 01 Janvrier. 1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/348gf0nj8v/
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L'Indomptée -X— J«> La vieille famille de Ternebois est ruinée et n'a plus de représentants mâles. La marquise et ses deux fi 1 les, Marceline, âgée de dix-huit ans, et Gabrielle, âgée de vingt-deux ans, habitent un modeste appartement dans un quartier éloigné de la capitale. Depuis la mobilisation, les trois femmes, soucieuses de participer à l'effort général, font des lainages pour les soldats et préparent du linge pour les ambulances. Elles ont, à cet elTet, réduit le chapitre des dépenses (le toilette, le seul d'ailleurs dans leur strict budget qui pût être modifié. \ÇS'- Ternebois ne quitte pas son fauteuil. Corpulente, les cheveux tout blancs, le profil aristocratique, ayant grand air sans s'y efforcer, elle aime à se plaindre de sa santé el des tracas que lui fait subir son entourage. Ce jour-là encore, elle a mandé le digne abbé Romulus pour lui révéler, une fois de plus, les tourments donl l'accable Marceline. — Croiriez-vous que Mademoiselle trouve insupportable de rester enfermée ici ? Nos travaux militaires ne lui suffisent pas ! Sur ses instances, notre vénérable amie, Mmo de Kervelen, a essayé de la faire admettre comme assistante dans un hôpital complémentaire. Voici, selon les propres termes de la duchesse, le résultat de l'expé-lience : « L'apparition de celle figure espiègle, en rose, en soleil, en rire, en ébourilïement, a été le signal d'une dissipation générale, à telle enseigne que le médecin en chef a galamment refusé noire néophyte. » Mais Marceline ne se lient pas pour battue. Vous savez que ces dames du Sacré-Cœur l'avait surnommée l'Indomptée, llegardez-la : tandis que ses mains tricot lent, elle cherche, dit-elle, un • autre devoir patriotique pour son intelligence et pour son cœur inemployés. Avec un secret contentement, le vieil abbé sourit à l'Indomptée, qu'il aime et admire, comme le prisonnier aime l'image de la liberté. La marquise conclut sur un ton pathétique : — Ah I Monsieur l'abbé, je ne le répéterai jamais assez : Marceline a hérité du caractère de son pèie, ce héros désespérant qui a sacrifié sa fortune cl sa vie à ses exploits d'aviateur. Soudain, l'impayable clignement par lequel Marceline lui" signifie qu'elle se consume d'ennui donne à l'abbé Romulus une inspiration. Il tire un papier de sa poche : — A propos de héros, madame la marquise, l'autorité militaire, dans un sentiment que vous apprécierez, a établi une liste de soldats au front, qui, dépourvus de loule attache, ne reçoivent aucune correspondance el souffrent d'une sorte d'abandon moral. J'ai pris l'adresse d'un de ces soldats, à l'intention d'une dame, comme vous, qui pourrait peut-être... Sans en écouter davantage, Marceline bondit et, prompte comme la foudre, intercepte le papier offert à sa mère : — Moi ! moi ! je me charge d'écrire, maman est trop souffrante. Sa sœur aînée, de nature beaucoup plus tranquille, manifeste' une pruderie effacée : — Tu es folle I Comment trouverais-tu le style convenable ? Mais déjà l'Indomptée est installée au petit bureau de « Mon cher solûafJ » Je n'ai personne de parent ni d'ami qui soit parti » aux armées. Vous comprendrez que ça ne peut pas durer. » N ous me rendriez grand service en acceptant que je » vous écrive de .temps en temps et eu me répondant » comme font vos camarades qui reçoivent des lettres. » Je me contenterai, sans indiscrétion, de ce que vous » voudrez bien me dire ; mais au moins, grâce à vous, je » ne serai pas une femme exclue de la guerre. » — "\ oilà I et je signe : M. Ternebois — sensément « Madame ». En effet, la réponse fut : « Madame, » Je ne demande pas mieux que de vous rendre ce » service de vous écrire de temps en temps. Je suis un » enfant trouvé, de l'Assistance ; je n'ai jamais eu de » parents, et justement j'avais grosse peine d'être là tout » seul, à côté des autres qui ont leurs lettres assez sou-» vent. Pensez donc : une tranchée pleine d'eau, le froid, » la faim, la misère quoi, et personne... » Il y a bien des camarades qui partagent avec moi : » quand ils reçoivent une lettre, ils m'en laissent lire un » bout par bon cœur. Bien sûr, ça m'intéresse un peu, » mais, après, je suis encore plus triste. Il y en a surtout » un à qui sa mère écrit : « Mon cher enfant... » Si vous » saviez cet effet que ça fait sur du papier blanc! J'ai » pourtant toujours assez aimé la lecture dans les livres ; » on dirait que je n'ai jamais rien lu d'aussi beau : « Mon » cher enfant ». Et je regarde Paulin, qui n'est pourtant » pas trop riche, et je me sens si malheureux auprès de lui. » Alors Madame, ça serait pour vous demander si » vous voudriez m'écrire comme ma maman ; j'en ai tant » rêvé d'avoir une maman, moi aussi. » Madame de Ternebois et. sa fille aînée s'empressent de proclamer la défaite de Marceline : — Na I Te voilà bien avancée ! Impossible de continuer ta correspondance ! Mais l'Indomptée leur rit au nez : — Il n'y a pas si longtemps que je tenais des discours à ma poupée ; je recommence à jouer à la maman. Mais puisque vous haussez les épaules, je ne nous montrerai pas Ce que j'écris. — Soit I Mais nous verrons la réponse, cette fois ! On là vil. « M.v honnil vil.1.1,e .maman, » Tu m'as écrit une lellre comme j'attendais. Mais » pourquoi donc que tu me parles du froid, de l'eau, de la » misère ? Je n'ai jamais élé si bien ni si heureux ; je vou-» drais que la guerre dure tout le temps. Qu'est-ce que ça » fait, les obus, la faim et tout, du moment qu'on a sa » bonne vieille maman qui pense à vous I Moi qui ne » comprenais pas que les blessés en tombant appelaient : » maman ! Ah ! on a bien ri avec ça dans la tranchée.C'est » avant-hier. On avait grimpé en haut d'une grande » falaise, voilà des uhlans qui arrivent de loin en char-» géant à toute volée. Oui, mais pas moyen de s'arrêter au » bord de la falaise : ils dégringolent avec leurs chevaux » et nous avec aussi. Alors, quand je me suis senti » emporté dans le précipice : « Maman », que j'ai crié, ça » m'a parti tout seul. Et deux heures après, on m'a » ramassé, aplali seulement sous un cheval. Ça m'aurait » étonné aussi d'être mort, j'avais trop bien crié un bon » coup : a Maman », à faire sauver tous les dangers. Seu- o§« 1914 ILLUSTRÉ & N» 34

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Cet article est une édition du titre 1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

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